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lalibulle

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Tout ce qui a été posté par lalibulle

  1. Il marchait. Seul, le pas vif, et l’air pressé. De loin on ne voyait qu’une ombre mangée par le noir. De près, on distinguait une silhouette bouillonnante, et tremblante, qu’on n’osait trop approcher. Lui, on ne le voyait pas. Ce n’était que sa présence qui fendait la nuit ; son corps était décharné et absent, mais l’obscurité le protégeait, comme une amante. Comme ces filles contre qui il avait laissé sa tête aller, ces poitrines qu’il avait baisées, ces corps nus qu’il avait possédés. Maintenant, calé contre les reins des ténèbres, porté par la fraîcheur comme il le fut par la chaleur de la chaire, il cherchait à chevaucher cette nuit, et à s’y abandonner comme à une maîtresse. Et pourtant, il était désespéré : et ce désespoir si profond le ravissait. Il croyait voir, savoir, comprendre. Il pensait mourir digne. En réalité il était au plus bas de son humanité en croyant la dominer. Les feuillages environnants, qu’on ne distinguait qu’avec peine, lui rappelaient les boucles éparses qu’il avait mainte fois contemplées. Il revoyait ses mains jouer avec des mèches folles, caresser des nuques blanche, descendre le long des dos, s’agripper rageusement à des courbes insaisissables, avant de se glisser dans la tiédeur profonde et ondulante des corps sauvages qu’il conquérait. Et quand lui-même se livrait, il sentait les brûlures fiévreuses et rageuses de ces échos hurlants, tout contre sa peau, tout contre ton âme, tout autour de lui ; à son tour prisonnier exalté. Comme un jour de tempête, sur un océan houleux, les frissons prodigieux qui traversaient son corps le poussaient chaque fois plus, il tanguait, et le vent rugissait de plus belle. Piégé et fou, il les voyait comme un bouquet de mille fleurs endiablées, il cherchait à toutes les toucher, les sentir, les goûter. Contre sa peau rugueuses, les pétales l’apaisaient, à ses yeux le pétrifiaient, entre ses lèvres l’enivraient. Et quand il jetait à ses pieds le fruit de ses feux furieux, c’est le tonnerre qui s’abattait en une pluie violente. Coulant délicieusement le long de ces roses rouges et charnelles, il ne se lassait pas de la voir disparaitre. Alors, dans cette nuit de plus en plus froids, il pesait et admirait cette rage qui le faisait vivre, cherchait en vain la volupté qui lui manquait tant : qu’il ne savait plus ressentir. Courant cette fois-ci, heureux de son état de conscience, et perdu dans ses illusions, il avait décidé de s’abandonner pour toujours.
  2. oh bonjour tout c'est juste pour évacuer un bon coup, c'est pas très travaillé, ça n'a pas vraiment de mérite. Mais c'est gentil à vous
  3. hello

    merci pour ton passage

  4. lalibulle

    poésie

    tu te fais vieux ? je ne me lance dans rien du tout mici =)
  5. L’aube entrecroisée de fils d’ors les regardaient d’un œil lumineux, et les remous de l’eau allaient et venaient, comme le souffle d’un dormeur. Clo clop clop… saccadait le doux fracas de la mer sur le rivage. Ils fermaient les yeux et n’écoutaient pas cette douce complainte funèbre, aux notes encore ensommeillées. L’air frai, coulait sur leur corps insensibles, et leurs yeux perdus dans le bleu de l’eau et du ciel ne renvoyaient qu’une ombre pâle et morne. Autour, les oiseaux chantaient, la vie s’éveillait et peuplait de ses bruits et de sa présence une nature encore sauvage et fraîche. On voyait très haut, comme un ombre discrète de la lune, qui achevait de se retirer, définitivement. Le sable ondulait et crissait, le vent soufflait, et l’aurore s’agitait à les rappeler. Ils ne voulaient pas les entendre, et laissent le sel dévorer leur chair. La rosée perlait sur les feuilles, comme un pétale rouge naissait au coin de leur bouche. Mutant, l’océan les englobait, l’écume blanche lavait leurs membres sanglants et leurs esprits torturés. Calmes et glacés, apaisés, cadavres exquis qui couraient sur la mer entraînés par une vie folle et délirante, fondus dans le lointain horizon de la mort, agonisant dans le ballet multicolore de la mer aux reflets jaunes, rouges, violets. Ils naissaient. Cette fois, c’était le soir, et le noir étouffant d’une nuit sans étoile se mêlait à celui de l’eau. Les fines ondulations blanchâtres qui faisaient encore vibrer la mer maussade, brillaient sous la lune. Tandis que le ciel s’obscurcirait encore davantage, les fines paillettes mousseuses des vagues mourantes se heurtaient à la froideur du cosmos. Il n’y avait aucun bruit hormis la lutte du terrible immortel. Haletant, et gémissant, l’océan expirait entre les mains de ses bourreaux. Il saignait de mille feux, et de ses plaies béantes on voyait jaillir ses tortionnaires. Comme une mère nourricière, une amante trompée, sacrifiée par ceux qu’elle avait portés en son sein, et nourrit de son amour. Une eau sale, grisâtre, sanguinolente, empoisonnait toute la nature atterrée, mordait la plage. La bouche bleu et glacée, translucides, et tremblant, ceux qui avaient voulu s’enfuir se voyaient rejetés par la marée en colère. Béats et gelés, ils regardaient le spectacle immonde de leur meurtre. A mesure que l’eau s’enfonçait dans la terre, emportant avec elle les derniers murmures d’une mer fiévreuse et folle, ils se dressaient sur le sable souillés. Le carnage de leur humanité, dépassés par l’angoisse de leur existence, fit d’eux des monstres.
  6. Le regard si doux de ceux qui aiment encore Ravivant l'éclat sombre et peureux des noirs soirs Bruissement insaisissable de ce trésor Qui perce son torse, s'empare de la caresse Qu'il aime Des lèvres fraîches coulent sur des feux trop vifs, Les éteignent - l'étreinte fatiguée, calme, Folle et cruelle, elle couvre son cou naïf Comme fantomatique, fuis, crie et clame, L'amour Alors elle se couche, Sur l'exil forcé, lourd. Sous les larmes se cachent, Le décompte des jours.
  7. lalibulle

    Or

    tiens, salut
  8. lalibulle

    Or

    L’aube entrecroisée de fils d’ors les regardaient d’un œil lumineux, et les remous de l’eau allaient et venaient, comme le souffle d’un dormeur. Clo clop clop… saccadait le doux fracas de la mer sur le rivage. Ils fermaient les yeux et n’écoutaient pas cette douce complainte funèbre, aux notes encore ensommeillées. L’air frai, coulait sur leur corps insensibles, et leurs yeux perdus dans le bleu de l’eau et du ciel ne renvoyaient qu’une ombre pâle et morne. Autour, les oiseaux chantaient, la vie s’éveillait et peuplait de ses bruits et de sa présence une nature encore sauvage et fraîche. On voyait très haut, comme un ombre discrète de la lune, qui achevait de se retirer, définitivement. Le sable ondulait et crissait, le vent soufflait, et l’aurore s’agitait à les rappeler. Ils ne voulaient pas les entendre, et laissent le sel dévorer leur chair. La rosée perlait sur les feuilles, comme un pétale rouge naissait au coin de leur bouche. Mutant, l’océan les englobait, l’écume blanche lavait leurs membres sanglants et leurs esprits torturés. Calmes et glacés, apaisés, cadavres exquis qui couraient sur la mer entraînés par une vie folle et délirante, fondu dans le lointain horizon de la mort, agonisant dans le ballet multicolore la mer aux reflets jaunes, rouges, violets. Ils naissaient.
  9. lalibulle

    Lui, l'inconnu

    c'est pour ça que les lettres c'est vachement mieux que les maths ! dommage parce que c'est sympa ce que tu ponds.
  10. lalibulle

    Lui, l'inconnu

    ça fait un bail ! m'enfin visiblement c'est dommage !
  11. lalibulle

    scène 1

    connais que de nom
  12. Pierre, Nicolas, et Ambre. Une cave sombre, presque vide, éclairée par de rares rayons de soleil venus de dehors. Nicolas et Ambre se font face, assis à une table. Ils se scrutent, impassibles. Pierre fait les cent pas. Pierre, soudainement: Ils devraient être là. Nicolas : Ils n’ont rien promis. Ambre: Ils ne savent pas. P. : Non, mais ils devinent. C’est le genre de chose que l’on devine. A. : On ne devine que ce que l’on veut. Ils ne veulent pas. Ils ne viendront pas. P., le front contre le mur, très bas : Leurs yeux disaient le contraire. N. : Que dis-tu ? P., plus haut : Ils viendront. Ambre et Nicolas s’échangent un regard entendu. Pierre se retourne et se laisse glisser au sol, le dos collé contre le mur. P. : Hier j’étais heureux, très heureux. C’était très beau. A. : Oui, c’était beau. N. : Ça l’est encore. P., sourdement : Non. N. : Tu es un fou Pierre ; Tu ne vois que ce que tu penses, et tu ne vis que ce que tu te dictes. P. : Je pense que c’était beau ; et que maintenant cela ne l’est plus. Je pense toujours que la fin n’a plus qu’une seule issue. Mais elle n’est plus si sublime. Elle était superbe, et maintenant elle est grotesque. Elle avait un sens, et elle n’a plus que celui de s’obéir. Une fin qui arrive par ce qu’on l’a décidé n’en est plus une ; c’est un complot. A., se levant : Alors, le concert était un complot. Mais cela reste très beau. P. : Ce qui était beau, c’était eux. A. : Ce qui est beau c’est qu’ils existent. Et même avant cela, c’était un complot. Tu complotes contre toi-même Pierre. N. : Ils ne viendront pas, partons. P. : Ils viendront. Quand je jouais j’avais l’impression de vivre. Je pensais vivre en donnant la vie. Les notes s’enchaînaient sous mes doigts et je les voyais, exaltées, derrière mes paupières closes. Mais je me mentais. Le piano m’échappe. N. : Il nous échappe à tous. C’est seulement quand on commence à le posséder qu’on s’aperçoit qu’il nous échappe. C’est toi qui étais exalté. La musique s’en fiche. A., doucement : Tu as été très applaudit, hier. P., d’une voix blanche, les yeux fermés : Vous ne comprenez pas. Vous vous aimez ? N. : Nous nous aimons. Nous t’aimons aussi. Partons, Pierre. P., ouvrant les yeux : Je croyais être pianiste. Je le suis pour le commun des mortels. Hier, j’ai joué, comme jamais. Mais je me suis menti. Hier c’était beau. Aujourd’hui il n’y a plus rien. C’est laid. Vous vous aimez ? A. : Ils ne viendront pas. Partons, Pierre. P. : Vous savez, c’est brutal. De réaliser que l’on vit toute sa vie à côté. On pense vivre, mais on ne fait que subir. On croit tenir quand on ne fait qu’effleurer. Et notre plus grande misère c’est de le savoir. Vous vous aimez ? N. : Tu tenais, hier. Si bien que tu ne leur prêtais pas. C’est pour ça qu’ils ne viendront pas. P. : Tu m’as qualifié de fou Nicolas. Ils viendront. N. : Moi j’ai dit ça ? P. : Oui. Être artiste c’est être fou. Être un artiste raté c’est sombrer dans une tout autre folie. Je ne suis pas encore totalement fou. Je suis conscient. Vous vous aimez ? A., s’approchant de Nicolas : Nous en veux-tu ? P. : Non. Je le savais. Ils devraient être là. Vous êtes stupides de vous aimer, les sens trompent l’inspiration et vous illusionnent. N. piqué : Les sens donnent à la musique ce qui lui manque, l’aident et l’animent, et toi tu t’épuises à les chercher par ce que tu es vide, Pierre. Ils ne viendront pas. Partons Ambre. Ambre s’approche de Pierre, lui touche l’épaule. Il lui jette un regard vide. Nicolas entraîne Ambre vers la porte. Ils sortent. P., seul, sourdement : Je ne suis pas vide, je suis fatigué, on m’a pris ma fougue, mon talent et mon amour. Il ne me reste que la rage pour jouer. Criant ; Venez, je vous en supplie.
  13. lalibulle

    Peur

    J'ai peur. Ce n'est pas de la gueule, ce n'est pas du style, je ne fais même pas semblant de savoir écrire. Là j'ai peur pour de vrai. J'ai peur du monde, j'ai peur de moi, j'ai peur de vivre. Ou plutôt j'ai peur de ma vie dans le monde. Je sens mon estomac se tordre, je sens mes yeux fatigués restant ouverts dans le noir, je sens ce désespoir morne qui me prend chaque jour. J'ai peur de vivre, j'ai peur de la vie dans le monde et j'ai peur d monde agissant sur moi. J'ai peur de manger. Vous savez ce que ça fait de ne pas pouvoir manger sans culpabiliser ? Sans compter les calories, les nutriments, les pourcentages en terme d'apport ? Sans avoir l'impression que son ventre explose ? Sans vouloir maigrir toujours plus ? Et quand bien même il y aurait un trou à la place du ventre, ça ne serait toujours pas assez bas. J'ai peur du jour, et du temps. Je compte. Tout. Il faut que ma journée soit rythmée. Soit calculée. Organisée. J'ai peur de l'imprévu. Je hais perdre mon temps. Je hais en avoir et paniquer face à lui. Je passe ma vie à l'organiser. Et à stresser par ce qu'il ne l'est pas assez. Et à ne pas en profiter. Je suis fatiguée. Pour de vrai, je n'arrive plus trop à parler, à essayer d'expliquer, à agir. Je me regarde couler de l'extérieur, je m'observe. Je me hais. Profondément. Je ne sais pas à quoi ça rime d'exister, je ne sais vraiment. C'est sans doute pour ça que je continue, pour trouver la réponse. Je ne l'aurai jamais. Et je m'éloigne de moi. J'ai peur, je suis terrorisée, je voudrai enfin comprendre l'Homme, ou juste moi ça serait déjà pas mal. Je voudrai vraiment vivre sur le moment. Ne pas passer pour un monstre auprès des gens. Je l'ai entendu ça, ces propos. Derrière une porte. Dans mon dos. Je suis "une beauté glaciale, une machine de guerre inhumaine et sans pitié". Oh je suis exigeante, c'est vrai. Avec beaucoup de monde. Je m'énerve, je râle, je me fâche, j'optimise tout, je ne perds jamais l'occasion de pousser les gens dans leurs extrêmes limites. Mais ils sont injustes, par ce que c'est avec moi que je suis le plus exigeante. C'est pas vrai, je suis pas inhumaine. J'ai soif d'humanité, de liberté, d'ivresse. Mais je suis terrorisée, pourquoi personne ne comprend, j'ai peur je vous dis, et un monstre, un vrai il ne peut pas avoir si peur !
  14. lalibulle

    Robot boy

    un problème avec les filles ? Qui sait BIEN écrire quand ce n'est pas triste ? le pas posi-positif ça me va très bien, salutations et amitiés.
  15. oups ama, je n'avais pas vu tes derniers messages ! Merci ma belle <3

  16. C'est parce que la vie semblait belle qu'il la haïssait. Et c'est par ce qu'elle ne pouvait pas avoir de sens qu'il en cherchait un. On ne peut pas dire qu'il était malheureux, tandis qu'il n'était pas plus heureux que la moyenne. Il était, tout simplement, et cela constituait pour lui un postulat dissociable de tout sentiment; en ceci, fatal, et même, grotesque. Déshumanisé pour vouloir trop l'être. Porté par l'ultime sentiment de ne pas en avoir, il brûlait de vie et croyait la posséder. C'était un homme comme les autres, du moins le voulait-il. Il lui plaisait de se fondre dans cette masse houleuse qu'il croyait comprendre et surpasser. Dominant, par son intégrité, sa suffisance, et la certitude de se placer en dehors d'elle, il lui accordait d'horribles regards condescendants. Mais quand le doute s'emparait de lui et que l'affreux sentiment que la vie, la véritable, lui glissait entre les doigts, coulait tout le long de son corps d'homme misérable, et formait autour de lui cette flaque insolente, il entrait dans des fureurs bestiales et titanesques à la fois. C'est là qu'il était tout sauf un homme, et qu'il en était en même temps un dans son essence la plus pure. Alors, une fois la colère passée, et le feu de ses passions éteint, le même sourire froid et distant se repeignait sur son visage tandis qu'il laissait derrière lui les dernières cendres de son humanité se dissiper. Il reprenait sa vie au moment où il l'abandonnait.
  17. Un mot, c’est quoi ? Des lettres. Les unes à côté des autres, insolentes. Elles n’y peuvent rien, et le mot existe. Il n’y peut rien non plus, qui lui a demandé son avis ? Il est là con un con, et il porte tout. Tout dans son encre et dans son sens. On va le haïr ou le choyer. On va le croire ou on va le dénigrer. C’est ça, exister ? Un mot ça se trace et ça se commande. Il n’a de sens que si on lui en donne, et il ne le supporte que si on lui ordonne. On peut écrire des mots et s’en foutre, on peut les balancer et partir. Mais on ne peut pas les effacer, jamais. C’est ça, exister ? Quand on écrit, on vit et on perdure. On affirme au monde ce que l’on est et on le revendique. On se dresse devant les autres et on colle un homme sur ces mots usés et malmenés par le temps, maintes fois réutilisés. Faces hilares ou rictus assourdissants, l’humanité ce sont les mots, et le langage n’est rien face à que l’homme écris. C’est ça exister ? Pire encore, d’autres mots étrangers peuvent se heurter aux nôtres et s’apprivoiser, se chercher, et même se détester ou s’entendre. Des morceaux d’existences en lambeau ou harmonieusement découpées qui s’entrelacent pour dialoguer. C’est dur de faire confiance, ouais. Ça fait chier l’amitié. C’est ça exister ? Quand on écrit ou quand on écrit à, on existe, et faut assumer. C’est ainsi.
  18. lalibulle

    Confessions

    J'aime, beaucoup.<br>
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