Mec, t'as beau raconter, t'as beau parler, t'as beau chercher à être quelqu'un, ça t'empêche pas d'être seul, de te sentir si seul. Combattre la vie te fatigue. La comprendre t'ennuie. Tout est si différent. Et tellement proche, aussi. Mille hommes font mille histoires et ne font qu'une seule quête : le bonheur, spectre de la déception et du désespoir.
Vole! Vole! Epuise-toi à la vie! Idiot de bas étage, idolâtre des mirages. Tu vois sympathie et amour au loin. Es-tu allé vers là? As-tu aperçu ce désert? Tout est mort. Voilà un territoire digne de toi. Pour toi. Mon ami, viens à moi. Meurs en moi. Avec moi. Pour moi.
Je me demande souvent si nous sommes réellement faits, tous, à une vie de décence et de routine, si toutes ces choses qui forment l'existence telle que nous la connaissons dans la pensée ou dans les faits correspondent à chaque individualité rencontrant, un jour ou l'autre, la réalité des hommes. Je me demande, oui, si toi, moi, eux, n'importe qui, mérite ce qu'il a. Le problème des réponses, c'est qu'elles répondent à la question.
Mieux vaut-il ignorer ou savoir? Si j'ignore, je profite, mais si je sais, tout se délite. Je préfère donc l'ignorance à la connaissance par peur plus que par envie. En même temps, l'ignorance n'est pas viable, contrairement à la connaissance. Tout ceci est bien compliqué. Je n'aime pas ça. Je n'aime pas. Ni toi, ni moi, ni eux, ni n'importe qui. Le désamour, c'est l'amour de tous, donc de personne.