Un cocon musical

Beach House… la simple évocation de ce nom incite au rêve et à l’évasion. Et leur douce musique, d’une beauté saisissante, en est le parfait reflet.

Le duo franco-américain est originaire de Baltimore, ville réputée triste, frappée par un taux de criminalité et de chômage élevé. Pourtant, c’est un véritable vent de fraîcheur que nous envoientAlex Scally et Victoria Legrand (nièce du compositeur français Michel Legrand), à travers chacun de leurs trois albums.

Ce groupe avait donc déjà fait ses preuves, en nous offrant deux premiers albums réussis, Beach House en 2006, puis Devotion en 2008.Mais la dream pop hivernale de leur troisième opus Teen Dream, sorti en janvier dernier, dépasse toutes les attentes, et nous entraîne dans un univers brumeux, à la fois caniculaire et glacial. Dès les premières notes de Zebra jusqu’au final grandiose de Take Care, en passant par l’obsédante Better Times, la voix envoûtante de Victoria Legrand, mêlée à une pop mélancolique et hypnotique, donne la sensation d’être lové dans un petit cocon bien ouaté.

Beach House livre avec Teen Dream un album exceptionnel, parfait de bout en bout, incroyablement envoûtant, plus intensif et coloré que les deux

précédents, quasi-unanimement salué par les critiques et plébiscité par le public (il se vend comme des petits pains !). Teen Dream (dont le CD est d’ailleurs accompagné d’un DVD contenant une vidéo pour chaque chanson) est l’album idéal pour affronter l’hiver. Et il est bien parti pour rester gravé dans les annales musicales de 2010.

Rousskaia

Emmanuelle Seigner délaisse son blouson de cuir et le duo rock Ultra Orange pour revenir avec une robe courte façon sixties et un deuxième album aux tonalités plus frenchy.

Si son premier album (2007) réalisé en collaboration avec le duo Ultra Orange était clairement influencé par un rock « velvetien », cette fois Emmanuelle Seigner se la joue Brigitte Bardot ou Nancy Sinatra… en moins bien. <br style="mso-special-character:line-break"> <br style="mso-special-character:line-break"> Suite aux ennuis judiciaires que l’on sait de son époux Roman Polanski, la sortie de Dingue avait été repoussée de plusieurs semaines. Loin de satisfaire les attentes, ce deuxième opus ne laisse toutefois pas de marbre. A vrai dire, il exaspère.

Avec Keren Ann aux commandes, on était en droit d’espérer des paroles dignes de ce nom. Mais les interminables rimes en –ingue du premier morceau ont vite fait de rendre les paroles imbuvables car lourdes et immatures. Et la suite n’est guère mieux. De « Alone à Barcelone » à « Autant S’aimer Autant » en passant par « P’tite Pédale » ou « Qui êtes-vous ?», les paroles sont tout simplement mauvaises.

Et quand les textes sont potables, la musique se fait ennui, simple balade à la française tentant vainement un retour aux années 60, façon Brigitte Bardot. Même « La Dernière Pluie », duo avec Iggy Pop, reste désespérément mou.

Mais on retrouve tout de même le côté rock’n’roll de l’époque Ultra Orange dans « Dingue », « Le Jour Parfait », « Femme Fatale » et « Qui êtes-vous ? » (en duo avec Roman Polanski, eh oui, monsieur pousse la chansonnette pour madame) qui sortent du lot et se laissent écouter, mais les textes, qui se veulent plein d’humour, ne volent franchement pas haut.

Au final rien n’y fait, Dingue est un album on ne peut plus dispensable, sauf peut-être si vous êtes d’éternels amoureux de variété française. On apprécie cependant le côté paradoxal de cet opus, avec une Emmanuelle Seigner qui joue sur les contrastes entre femme provocatrice et fille sage.

1. Dingue

2. Le Fantôme

3. Le Jour Parfait

4. Jamais D’Autres Que Moi

5. Alone A Barcelone

6. La Dernière Pluie (ft. Iggy Pop)

7. P’tite Pédale

8. Femme Fatale

9. Emmanuelle

10. Qui Êtes-Vous ? (ft. Roman Polanski)

11. Autant S’aimer Autant

Un extrait de l'album Dingue :

http://www.youtube.com/watch?v=u6ldjoh4QkY&feature=player_embedded