De l'aide, dissertation LICENCE Philo (urgent)

Bonjour tout le monde ! 

C'est la catastrophe, j'ai une dissertation à faire depuis je ne sais pas combien de temps. J'ai déjà obtenu un délai supplémentaire pour la faire à cause de souci de santé. Problème j'ai encore des difficultés, et avec mon job, les fêtes et la fatigue j'ai bloqué. Je devais déjà rattraper tous les cours manqués à cause de ce semestre compliqué. Bref. J'arrive à bout et je manque d'endurance pour ce semestre, snif.

Je bloque je bloque je bloque, je n'ai plus le temps, je n'arrive pas à me résigner à redoubler, je ne veux pas décevoir. Je me dis qu'en trois heures, demain, en me levant à quatre heure du matin je peux le faire à fond. 

Mais voilà, j'ai besoin d'une ligne directrice un truc, n'importe quoi, un indice, une piste, un élan d'inspiration, je sèche complètement.

Sujet de dissertation : "illusion et intuition", nous avons essentiellement étudié Husserl, Idée de la Phénoménologie.

Par pitié âmes bienveillantes du forum

PS : niveau troisième année de philosophie à la faculté (mais j'ai beaucoup de lacunes alors soyez gentils)

Il y a 2 heures, Naluue a dit :

mais j'ai beaucoup de lacunes alors soyez gentils)

Dans ce cas, redoubler est la meilleure chose qui puisse t'arriver. C'est toujours mieux que de passer une année bancale à ne pas maîtriser le sujet et il n'y a rien de honteux là dedans.

Quant à ta dissertation je suis bien trop incompétent pour aider.

il y a 24 minutes, Phylou a dit :

Dans ce cas, redoubler est la meilleure qui puisse t'arriver. C'est toujours mieux que de passer une année bancale à ne pas maîtriser le sujet et il n'y a rien de honteux là dedans.

Quant à ta dissertation je suis bien trop incompétent pour aider.

Je suis bien d'accord. Mais il ne s'agit que d'un thème parmi les autres de ce semestre. Je ne veux pas perdre une année à n'étudier qu'une matière non validée. Ce serait dommage. D'autant plus que ce n'est pas significatif pour la suite de mon parcours. 

Non vraiment. 

Je prendrais bien de l'aide.

il y a 12 minutes, Naluue a dit :

Je prendrais bien de l'aide.

Bon exceptionnellement car tu as eu des pépins… 

suis même pas certaine que cela puisse réellement t’aider mais disons qu’en lisant ça : cela pourrait peut-être te provoquer un déclic, donc je te propose cet extrait, je n’ai pas de compétence de ton niveau en philo. 

[…] C’est avec Edmund Husserl que le terme prend le sens actuel d’une doctrine philosophique fondée sur la méthode phénoménologique. Dans les Méditations cartésiennes il poursuit et radicalise le geste cartésien de mettre entre parenthèses l’existence du monde concret pour entrer dans « l’épochè phénoménologique ». Par cette méthode, la pensée se tourne vers l’essence de ce qui se manifeste en se fondant sur l'intuition qui est supposée être source véritable de la connaissance (Idées directrices pour une phénoménologie).

Par opposition à la métaphysique traditionnelle qui pense le monde a priori à partir d’idées, il s’agit de retourner aux « choses mêmes » et d’accéder aux essences par l’intuition, à l’occasion d’exemples singuliers. L’enquête phénoménologique met entre parenthèse la réalité objectivée pour pour s’en tenir au registre du subjectif. Selon Paul Ricœur (Étude sur les Méditations Cartésiennes de Husserl, Revue Philosophique de Louvain, 1954), « la philosophie transcendantale de Husserl est une philosophie du « sens » : sens perçu, sens imaginé, sens voulu, sens éprouvé affectivement, sens jugé et dit, sens logique. « Le monde pour moi c'est le sens du monde en moi, le sens inhérent à mon existence, et, finalement, le sens de ma vie ».

L'approche phénoménologique souffre de plusieurs critiques.

- Supposer qu’une saisie empirique ordinaire subjective des choses, associée à un procédé de « réduction eidétique » puisse nous renseigner sur les essences est une illusion. En effet la saisie immédiate des phénomènes et l'intuition, sont sujettes à des déformations qui constituent un obstacle épistémologique à la connaissance. C’est ce que nous montrent aussi bien la critique kantienne que l’épistémologie génétique de Jean Piaget ou encore l’épistémologie Bachelardienne.

- La volonté de saisir le réel assimilé à des significations idéales par la puissance de la pensée enferme dans une subjectivité close. C’est ramener le Monde à soi, en faire "son monde". Aller vers l’objectivité demande de faire abnégation de ses prétentions à connaître immédiatement et intuitivement. […] 
ICI

Bon courage à toi ! 

Merci merci !!! @Elisa*

C'est un bon point de départ ! 

Bonjour 

Comme @Elisa*, aucune compétence en la matière mais peut être ceci te permettra de creuser ou d'étendre tes recherches . 

https://www.cairn.info/resultats_recherche.php?searchTerm=intuition+illusion+phénoménologie+Husserl

De plus si tu nommes des pseudos qui semblent être en capacité de te venir en aide ( dans la mesure où tu en connais ici) ce serait plus efficace ..

et ceci :

j'ai poser la question a ia chatgpt3

aucune idee de ce que ca vaut.

L’illusion et l’intuition sont deux concepts qui peuvent être utilisés pour décrire le processus qui permet à un individu d’interpréter le monde qui l’entoure. L’illusion fait référence à l’interprétation erronée d’un événement ou d’une situation. L’intuition, quant à elle, désigne un processus qui permet à un individu de saisir la signification d’un événement ou d’une situation sans avoir à se baser sur des informations tangibles. Dans cette dissertation, nous explorerons les liens entre l’illusion et l’intuition et discuterons de la manière dont elles peuvent influencer le comportement humain. Tout d’abord, l’illusion et l’intuition sont souvent associées à des processus cognitifs qui peuvent être utilis

j'ai reposer la question

Tout d’abord, l’illusion et l’intuition sont souvent associées à des processus cognitifs qui peuvent être utilisés pour comprendre le monde qui nous entoure. Bien que l’illusion et l’intuition soient souvent considérées comme des processus opposés, il est important de noter que ces deux concepts peuvent se compléter et s’améliorer mutuellement. Par exemple, l’illusion peut aider à comprendre le monde qui nous entoure en créant des schémas mentaux qui peuvent être utilisés pour interpréter les informations qui nous sont présentées. Cependant, ces schémas mentaux peuvent être limités et ne pas toujours refléter la réalité. Dans ce cas, l’intuition peut être utilisée pour affiner et compléter l’illusion en fournissant une vision plus complète et plus précise de la situation. De plus, l’illusion et l’intuition peuvent également être utilisées pour influ

Il y a 11 heures, Naluue a dit :

Bonjour tout le monde ! 

C'est la catastrophe, j'ai une dissertation à faire depuis je ne sais pas combien de temps. J'ai déjà obtenu un délai supplémentaire pour la faire à cause de souci de santé. Problème j'ai encore des difficultés, et avec mon job, les fêtes et la fatigue j'ai bloqué. Je devais déjà rattraper tous les cours manqués à cause de ce semestre compliqué. Bref. J'arrive à bout et je manque d'endurance pour ce semestre, snif.

Je bloque je bloque je bloque, je n'ai plus le temps, je n'arrive pas à me résigner à redoubler, je ne veux pas décevoir. Je me dis qu'en trois heures, demain, en me levant à quatre heure du matin je peux le faire à fond. 

Mais voilà, j'ai besoin d'une ligne directrice un truc, n'importe quoi, un indice, une piste, un élan d'inspiration, je sèche complètement.

Sujet de dissertation : "illusion et intuition", nous avons essentiellement étudié Husserl, Idée de la Phénoménologie.

Par pitié âmes bienveillantes du forum

PS : niveau troisième année de philosophie à la faculté (mais j'ai beaucoup de lacunes alors soyez gentils)

 

 

Bonjour,

Tu peux commencer par traiter de l’intuition. En te référant d’abord à Kant qui pose que l’intuition est cette capacité humaine à recevoir des données issues de la sensibilité ( les cinq sens). Tu peux faire des citations en te référant au texte de Kant, dans la CRP, au début de son exposé de l’Esthétique transcendantale ( premier paragraphe). Je te laisse chercher.  
Tu peux ensuite parler de Husserl qui parle plus précisément de la perception. Tu peux citer quelques phrases de : l’idée de la phénoménologie. Par exemple : « Je peux accomplir une perception et porter le regard sur elle » « la perception se trouve pour ainsi dire devant mes yeux comme une donnée » « elles ( les données) se trouvent là d’une manière intuitive » [C’est dans la deuxième leçon ]. 
Bien sûr tu peux aussi citer ou t’appuyer  sur Bergson avec son : « l’intuition philosophique » ouvrage dans lequel il dit qu’une doctrine philosophique neuve ne dérive pas d’une réflexion rationnelle mais sur le développement d’une intuition, d’une donnée immédiate. 
Tu peux même être résolument moderne et t’appuyer sur Penrose ( un scientifique de haute volée, un Nobel) qui écrit : « le mot compréhension implique indiscutablement selon moi la présence à un certain degré d’une connaissance immédiate » « la connaissance immédiate est quelque chose » la connaissance immédiate étant bien sûr l’intuition ( Penrose écrit ça dans : « les Ombres de l’esprit »).

Tu peux enfin citer les philosophes de l’esprit américains, tel Thomas Nagel qui parle de l’expérience purement subjective comme un donné non réductible à une pensée rationnelle, construite. Ce donné, non réductible, est une intuition. Les philosophes de l’esprit parlent à ce sujet de la conscience phénoménale ( comme tu le vois tu as le mot phénomène dans cette philosophie, mot qui la relie à Kant ou à Husserl.

Ces intuitions ne sont pas seulement des données brutes, empiriques, issues de la sensibilité ( les sens). Elles peuvent être aussi extrêmement abstraites, ( a priori écrit Kant). Par exemple les intuitions de l’espace et du temps ( Bergson parle de l’intuition de la durée ).

Il est à mon avis important de distinguer l’intuition « brute » de l’intuition travaillée, en ce sens que le matériel brut donné par la sensibilité est aussitôt investi pour donner un objet « observable » ( sinon ta perception reste nuageuse, et puisque tu es poète par ailleurs tu sais combien il est difficile de « précipiter » une sensation ou une intuition « vague » en objet « observable » au moins à l’intérieur de toi. Là tu peux philosopher en t’appuyant sur ton expérience. Tu peux d’ailleurs souligner que, d’une manière  générale il est difficile de formaliser une intuition, surtout les intuitions abstraites de l’espace et du temps. 
 

Bon. Ensuite tu peux commencer à poser ce genre de question philosophique : le donné de l’intuition est il vrai, ou encore : ce donné ne pourrait il pas parfois être une illusion. Attention il ne s’agit pas de remettre en cause l’existence du donné, l’existence de l’intuition.  Le mot illusion est probablement mieux indiqué que celui de vrai, car si tu parles de « vrai » tu n’es pas sortie de l’auberge. Le mot illusion renvoie à toi même, à tes processus cognitifs à toi. Le donné de l’intuition est il tel que tu crois y déceler un objet que tu crois tel alors qu’il est autre ( illusion). Par exemple le personnage que je vois dans ce musée est il un personnage de cire ou un personnage réel ? L’illusion c’est de croire que c’est un personnage de cire alors que c’est un personnage réel ou vice versa. Bon, j’arrête là pour le moment. Peut-être que tu peux maintenant voler de tes propres ailes. 

Une note complémentaire. Il vaut mieux parler d’illusion que de vérité concernant ton intuition car cela te permet d’intégrer dans ta dissertation aussi les intuitions de ton imagination. Si tu imagines, soudain, de manière immédiate, tel un donné, une licorne volant dans le ciel couchant de ta région il est toujours possible de dire qu’il ne s’agit pas là de quelque chose de vrai, de réel. Mais en fait on s’en fout. L’important est que cette licorne que tu vois voler soit bien dans ta compréhension  : la licorne que tu vois voler. En fait dans l’imagination il est même possible qu’il n’y n’ait pas d’illusion possible. Cependant dans l’imagination il y a peut être une part de volonté, d’intentionalité : ton intuition, ton donné a toute chance de résulter d’un acte de volonté non discernable. Mais ce n’est pas sûr, ce peut être une vision.  Mais si tu dis : j’ai réellement vu une licorne, là nous pourrions alors parler d’illusion et de la nécessité de consulter un ophtalmo. 

Il y a 13 heures, Naluue a dit :

Par pitié âmes bienveillantes du forum

Bonjour Naluue

Je m’autorise à ramener ma fraise bienveillante… 

L’élément qui me semble relier l’intuition à l’illusion est qu’il s’agit dans les deux cas d’une reconstruction mentale empirique.

J’imagine le processus de l’intuition comme la présence de quelques points évidents d’une réalité concrète et comprise, puis partant de cette représentation partielle et sommaire, l’imaginaire essayant de reconstituer et de compléter une cohérence logique avec les éléments manquants, selon un raisonnement.

Cependant et à mon sens, ce qui différencie l’illusion de l’intuition, est que l’illusion est une interprétation fausse de la réalité objective, alors que l’intuition s’appuie sur des bases concrètes et vraisemblables, justifiant la démarche.

Lorsque Husserl prétend que l’intuition est supposée être la source d’une véritable connaissance, je ne suis pas d’accord, c’est l’expérimentation reproductible qui est la base de la véritable connaissance.

Pour conclure, je partage en commun avec tous les intervenants (sauf erreur)

de ne pas avoir de compétence particulière en philo, mais s’il fallait uniquement évoquer ce que l’on connait bien, je n’aurais plus grand-chose à écrire.

Alors cette dissertation ? Tu t’en es sortie ?

Définition : Illusion et Intuition : 

- Une illusion est une perception qui diffère de la réalité considérée comme objective. Dans le domaine de la pensée, l'illusion d'un individu est une conception erronée, une croyance, causée par un jugement biaisé ou un raisonnement incorrect. 

La philosophie oppose l'illusion à la réalité, et la distingue parfois de l'erreur, du préjugé, de l'hallucination, la considérant comme un problème de la théorie de la connaissance. Des penseurs et leurs écrits qualifient fréquemment d'illusion les systèmes ou croyances dont ils font la critique ou qui leur sont opposés.

- L'intuition est un mode de connaissance, de pensée ou de jugement, perçu comme immédiat (au sens de direct) ; selon les acceptions, c'est un processus ou une faculté de l'esprit. 

Définie de plusieurs manières en philosophie ainsi qu'en psychologie, l'intuition serait le fait de pressentir ou comprendre quelque chose sans analyse ni raisonnement.

Développement :

1/ Illusion : L'opposition entre l'illusion et la connaissance est une des idées fortes de la philosophie classique, jusqu'à Descartes et Spinoza.

J.F Revel estime que la philosophie est née de l'idée que les sens ne nous donnent accès qu'à des apparences, notamment chez Platon à travers son Allégorie de la caverne.

L'illusion est un thème moteur chez Descartes, qui l'amena au doute puis au Cogito ergo sum. 

Pour Spinoza, les individus ont l'illusion de posséder un libre arbitre, de pouvoir choisir ce qu'ils désirent, alors que les causes réelles qui les déterminent leur sont inconscientes. Outre cette première illusion psychologique de liberté, ils peuvent prendre les effets pour des causes, voire ramener les effets dont ils ignorent les causes, à une cause divine... 

2/ Intuition : Pour Platon, l'intuition est la saisie immédiate de la vérité de l'idée par l'âme indépendamment du corps. Au contraire pour Epicure, l'intuition est la saisie immédiate de la réalité du monde par le corps indépendamment de l'ame.

Pour Descartes, l'intuition est la connaissance immédiate et certaine de la vérité d'une idée par sa nécessité intrinsèque, comme on le saisit dans les mathématiques et plus encore dans l'intuition que la conscience a d'elle même d'être une "choses pensante" à travers l'expérience du cogito : "Il n'y a pas d'autre voies qui s'offrent aux hommes, pour arriver à une connaissance certaine de la vérité, que l'intuition évidente et la déduction nécessaire.

Chez Pascal , on peut rapprocher l'intuition de ce qu'il dénomme "l'esprit de finesse", ce "sens bien délicat" qui permet "tout d'un coup voir la chose d'un seul regard, et non pas par progrès de raisonnement, au moins jusqu'à un certain degré", d'appréhender certains principes, si délicats eux mêmes qu'on "les sent plutôt qu'on ne les voit", si bien que l'on "a des peines infinies à les faire sentir à ceux qui ne les sentent pas".

Pour Bergson, l'intuition est la conscience dans ce qu'elle a de plus lumineux, c'est la saisie de l'esprit par lui même au sein de la durée, qu'il définit comme "la sympathie intellectuelle ou spirituelle par laquelle on se transporte à l'intérieur d'un être pour coïncider avec ce qu'il a d'unique et par conséquent d'inexprimable".

3/ Comment distinguer une intuition d'une illusion : "L'intuition a toujours raison d'au moins deux façons importantes : elle survient toujours en réponse à quelque chose et a toujours vos intérêts à coeur." G. de Becker.

Une intuition authentique se manifeste souvent comme un Flash ou une senstation et semble sortir de "nulle part". Elle peut-être vue, entendue, ressentie.

Ni jugement, ni peurs, ni critique ou émotions, l'intuition s'impose brusquement et se distingue de notre discours mental habituel. C'est pour cette raison que quand nous sommes frappé par une véritable intuition, nous avons tendance à nous dire "mais ça sort d'où ?!".

Une intuition authentique peut ne pas avoir de sens sur le moment, mais lorsqu'elle se manifeste, elle peut nous donner , par exemple, une solution et générer un sentiment de soulagement. Nous savons que nous devons faire, dire ou accomplir quelque chose, mais sans savoir l'expliquer de façon rationnelle et cartésienne.

Elle est si convaincante et efficace qu'elle nous motive et nous pousse à passer rapidement à l'action. C'est comme si un raccourci venait de s'ouvrir devant nous et que nous sentons que c'est le chemin à suivre.

Enfin l'objectif d'une intuition est de nous amener à vivre en accord avec notre voix authentique. L'intuition peut nous amener à sortir de notre zone de confort et même nous faire vivre des moments difficiles, mais elle visera toujours à nous faire évoluer et progresser de façon constructive et positive.

Conclusion : Même en ayant en main les caractéristiques d'une intuition authentique, il n'est pas impossible de se tromper. L'intuition n'est pas un coup de baguette magique. Il est important de comprendre qu'une intuition est forcément juste, sinon elle ne serait pas une intuition. Si nous suivons une "intuition" et que nous avons fait fausse route, c'est que nous nous sommes trompés avec une "intuition-illusion" !

Bonne année...

Le 30/12/2022 à 23:14, Naluue a dit :

 "illusion et intuition"

Mouai: 

Citation

Tous les parents s' étonnent que les tout petits soient insupportables et refusent de dormir précisément le soir où les parents ont décidé de sortir dès que les enfants dormiront... Pourquoi ne pas admettre que les enfants ont parfaitement compris que les parents veulent se débarrasser d' eux ce soir là et que cette intention les inquiète au point de les tenir éveillés ? 

 Intuition, " instinct ",  admettre que par nature ils trompent  mouai:

Je pense que, dans ce sujet, il est important de se rattacher à la phénoménologie, si Husserl fut le sujet d'étude de l'année (ou du semestre).

Il peut être judicieux de faire un rappel historique de la manière dont l'intuition et l'illusion ont été traitées par les philosophes mais la démarche de Husserl (et de la phénoménologie) est particulière. Il ne s'agit plus d'émettre un discours sur l'intuition et l'illusion, il s'agirait alors de métaphysique (discours sur), mais d'aller voir quelle est la matière première sur laquelle le discours se construit; il s'agit de revenir à l'expérience du vécu, il s'agit de partir du vécu : qu'est ce qui apparait ? (phenomenon : apparition) (attention ne pas confondre apparaitre et paraitre). Il est possible de citer alors Husserl lui-même, mais il est possible aussi de faire preuve d'originalité, par exemple en citant Rimbaud, le "voyant", l'illustre prédécesseur. Dans "La lettre du Voyant" à Paul Demeny, il écrit, le 15 mai  1871 : " Cela m'est évident : j'assiste à l'éclosion de ma pensée, je la regarde, je l'écoute". C'est bien là le point de départ de la phénoménologie : regarder, écouter ce qui apparait. Le phénomène. 

Ce qui apparait est d'abord conduit par la "sensibilité" (les sens) avant de prendre corps (chair et os dit Husserl) dans l'intuition. L'intuition est la faculté de recevoir le phénomène, cette faculté nous donne les intuitions. Nous voyons que la démarche est inverse de celle de Platon. Platon rejette le phénomène (en tant que manifestation première des sens) et voyage vers ses Idées par le seul entendement. Il croie dans l'intuition du seul entendement. Husserl aussi voyagera vers les essences, mais en partant du phénomène. Platon écarte le "corps", Husserl au contraire part du "corps". Comme Rimbaud avec : je regarde, j'écoute.

Nous avons donc, d'abord, les intuitions. Je ne reviens pas là dessus.

Mais alors quid de l'illusion ? 

Je lis ce passage d'un message de @Exo7 :

"Conclusion : Même en ayant en main les caractéristiques d'une intuition authentique, il n'est pas impossible de se tromper. L'intuition n'est pas un coup de baguette magique. Il est important de comprendre qu'une intuition est forcément juste, sinon elle ne serait pas une intuition. Si nous suivons une "intuition" et que nous avons fait fausse route, c'est que nous nous sommes trompés avec une "intuition-illusion" !

Or, non, une intuition peut, après coup, s'avérer : illusion. Il n' y a pas exclusion entre intuition et illusion. L'intuition peut être illusion. Après coup. Mais ca veut dire quoi : après coup ?

Je précise dans un message prochain.

Avant de continuer il est nécessaire de préciser que le mot "intuition" depuis Kant, en passant par la phénoménologie, donc Husserl,  n'a pas du tout le même sens que celui employé dans le langage courant. Ni même par les idéalistes tel Platon. Si nous nous trompons sur le sens du mot, nous risquons de ne pas comprendre la philosophie de Husserl (qui fut le sujet d'étude de cette troisième année). Husserl, quant à l'intuition, reprend les données de la philosophie de Kant. Il faut bien voir que Kant a établi une rupture importante en philosophie. Kant rejette la métaphysique classique pour se recentrer sur l'expérience vécue comme point de départ. Il recentre la philosophie sur l'homme, en tant qu'être fait de chair et d'os, il part de la "sensibilité", c'est à dire des sens. C'est une véritable révolution, une révolution qui sera appelée : copernicienne tant elle change de point de vue.

L'intuition, telle que définie par Kant, sera reprise par les philosophes qui lui succèderont. C'est cette définition que reprennent aussi les scientifiques. Normal car le concept d'intuition, dans son acception "moderne", fut construit dans un cadre scientifique. Kant fut d'abord un scientifique, de même que Husserl, avant que tous deux se tournent vers la philosophie. Or les scientifiques partent d'abord de l'expérience "sensible" pour conduire ensuite leurs idées. 

Pour revenir à la source voici comment Kant expose sa définition de l'intuition (extrait de la CRP) :

" De quelque manière et par quelque moyen qu'une CONNAISSANCE puisse se rapporter à des OBJETS, le mode par lequel ELLE se rapporte IMMEDIATEMENT à des OBJETS...est l'INTUITION. Mais CELLE-CI n'a lieu qu'autant que l'OBJET nous est DONNE. Ce qui n'est possible ...que si l'OBJET affecte d'une certaine manière l'esprit". C'est par la sensibilité que les OBJETS nous sont DONNES, et elle seule nous fournit des INTUITIONS.

J'ai écrit les mot en gras et j'ai simplifié le style (car lire Kant dans le texte est une entreprise très difficile ! tant il embrouille les mots). Nous voyons le processus : la "sensibilité" (attention ici sensibilité se rapporte aux sens) nous donne des objets et ce sont ces objets qui fournissent les intuitions. Nous passons de perceptions d'abord "sensuelles" (des impressions) à des perceptions intuitives (construites à partir des impressions). En bref les intuitions sont des données "concrètes", qui apparaissent, des données que l'on "voit", que l'on "entend". Bref tout part des sens. C'est en cela que Kant recentre la philosophie sur l'être humain fait de chair et d'os. C'est ce recentrage qui sera ensuite pris comme point de départ par la phénoménologie comme d'ailleurs par presque toute la philosophie d'aujourd'hui ( et par les sciences).

A partir de cette définition de l'intuition nous allons comprendre ensuite comment une intuition peut se révéler : illusion.

De MON point de vue, une intuition n'est pas forcément juste non, il existe de bonnes intuitions comme de mauvaises intuitions.

Et c'est justement ce doute raisonnable qui la distingue de l'illusion dans laquelle on a ce sentiment profond d'avoir la bonne représentation, à tort ... dans tous les cas concernant l'illusion 

Et malheureusement, comme on se berce de ses illusions une intuition non filtrée peut déboucher sur un biais de cognition.

L'intuition est "comme un guide" avec laquelle il convient de dialoguer

Dans quelle mesure l’intuition est elle une simple....projection...consistant à prendre ses désirs pour une réalité ?

Dans quelle mesure l'intuition n'est elle pas qu'une simple déduction dont manquerait l'élément de preuve confirmatoire ?

Dans quelle mesure l'intuition n'embarque t'elle pas une phobie concernant certaines des implications qui nous déplaisent et qu'on écarte, des associations implicites discutables que nous avons inconsciemment emmaganisées, le surgissement d'échecs passés, la manipulation volontaire ou inconsciente d'un environnement qui nous manipule où nous induit en erreur ?

Quelque part....éviter l'illusion c'est réinterroger et réinterpréter son intuition 

Dans un contexte complexe, quand aucune solution n'est évidente, le driver de son intuition pose le problème de son analyse en connaissance de soi.

Le souci de l'intuition serait d'être comme une forme de mysticisme envers nous mêmes, nous serions spéciaux et capables de ressentis particuliers...

La rationalisation permet de définir la valeur de son intuition puis de rester ouvert à l'erreur

On ne progresse que dans la compréhension de ses erreurs

L'analogie est un ... outil ... intéressant, à la frontière entre illumination soudaine et compréhension d'un mécanisme rationnel

3 min 30

Je n’ai pas terminé sur la question de l’illusion. Nous avons donc un donné intuitif, un matériel de travail de base donc. Ce donné  intuitif nous pouvons aller vérifier qu’il correspond bien au réel observable en faisant ce qu’on appelle des expériences. Par exemple mon donné intuitif est qu’un bâton, dans l’eau, est brisé. L’expérience consistera à tenter de prendre le bâton brisé là où il apparaît. Raté. Le bâton n’est pas brisé. Autre exemple : mon donné intuitif me signale une étendue d’eau dans le désert. Expérience : je fonce pour me désaltérer : il n’y a pas d’eau. 
Dans ces deux cas l’intuition simple, dite encore intuition empirique est une illusion. Mais je ne peux pas savoir que c’est une illusion a priori. Je sais que c’est une illusion après recours à une expérience d’action. 
 

Mais encore plus fort : une intuition peut se révéler illusion dans certains cas, pas dans d’autres. Par exemple nous avons l’intuition d’un espace absolu. Cette intuition est utile dans notre conduite de tous les jours. Mais pour des phénomènes où les effets relativistes sont efficients l’intuition d’un espace absolu devient une illusion. 
 

Encore plus fort : même pour des scientifiques chevronnés le son est une réalité extérieure  observable. C’est leur intuition. Et pourtant c’est une illusion, c’est un phénomène mental. Quand on dit ça à un ingénieur âgé de plus de 80 ans par exemple, il lui est est IMPOSSIBLE de comprendre. Même les scientifiques ont du mal à se débarrasser de leurs illusions dès lors qu’ils ont des intuitions chevillées dans leurs vieux neurones. 

Il y a 3 heures, satinvelours a dit :

Encore plus fort : même pour des scientifiques chevronnés le son est une réalité extérieure  observable. C’est leur intuition. Et pourtant c’est une illusion, c’est un phénomène mental. Quand on dit ça à un ingénieur âgé de plus de 80 ans par exemple, il lui est est IMPOSSIBLE de comprendre. Même les scientifiques ont du mal à se débarrasser de leurs illusions dès lors qu’ils ont des intuitions chevillées dans leurs vieux neurones. 

Si le son n'est pas une réalité observable, c'est qu'il est une réalité "sonore". C'est son être que d'être "sonore", son, sonorité... ce qui est étonnant c'est que le fait qu'il ne soit pas observable ou actionnable au même titre qu'un caillou entraîne le jugement qu'il ne soit pas réel ou ne constitue pas une "réalité extérieure", objective. Le son, en effet, est une réalité "intérieure". Écoutant chanter une voix, frappant deux roches sonolites entre elles, j'ai conscience que ce qui se produit se réalise aussitôt "en moi". Je me confonds avec - mieux, je suis cet "espace sonore", cette matière sonore. Or c'est bien encore la réalité. Si la physique contemporaine tombe sur une dualité irréductible - pour le moment - entre l'infiniment petit et l'infiniment grand, l'être humain découvre de tout temps une réalité où coexistent, où se joignent de modes singuliers irréductibles les uns aux autres, les sens, suivant chacun son univers propre, son "code". L'ouïe, l'univers sonore est irréductible à aucun autre - décoder le son et ses phénomènes dans le langage pratico-visuel amène toujours une incohérence incompressible. On peut seulement, à l'image de l'horloge, nouer et basculer le temps (l'ouïe) en espace (la vue) ou l'espace en temps en des points précis pour former un domaine (symbole) à la praticabilité toujours précaire et relative. Et pourtant un chœur dans une cathédrale vous remue le fond des tripes et vous sentez physiquement le vent hurlant vous geler la moustache ; de même ces pensées qui parcourent votre espace sonore intérieur - sont bien réelles, "consistantes". Ces univers sont ouverts les uns sur les autres, joins au sein de ce que nous appelons la réalité, l'expérience, en particulier dans l'action. Ils coexistent, communiquent, s'unissent sans se confondre pour autant - ce qui irrite l'esprit qui voudrait tout embrasser ensemble au risque de tout égaliser. Mais je peux toujours suivre "la sonorité" sur sa propre piste, la découvrir dans son originalité propre et alors elle dévoile "autant" que quand j'observe la voie lactée, elle n'a pas moins d'"étendue", de profondeur, d'être... Je suis sûr que vous la sentez aussi. Le son plonge et jaillit de la poitrine (et non de la tête !).

Votre réponse m’inspire quelques réflexions. 
Le son, la musique réfère au temps, la musique et ses temps, la musique et ses rythmes. L’image réfère à l’espace, la vision organise l’espace. Nous retrouvons là les données de deux cultures. La culture sémite construite autour du son : Écoute Israël disent les prophètes Hébreux, écoute. Mahomet parle lui aussi, la Parole. La culture indo-européenne privilégie la représentation visuelle, la statuaire, la peinture. La Parole comme le son fluent, la rivière s’écoule, Dyonisos. L’Image stabilise au contraire, immobilise. Apollon. Mais aussi l’art de l’icône qui a tant marqué Byzance et plus tard la Russie.

Deux appréhensions. Et j’en viens du coup au sujet de ce fil, l’intuition, ce donné qui s’organise à partir du flou de la sensation par ce que Husserl appelle : l’appréhension. Je vois l’appréhension comme une vision stabilisée. Mais d’autres appréhendent avec le son. Ils ne voient pas, ils entendent. Dans la culture occidentale de racine indo- européenne nous pensons tout de suite que l’intuition, après appréhension, est vision. Mais dans d’autres cultures elle n’est pas vision, elle est son, musique ou parole. Husserl limite donc trop son champ de réflexion.  

Initialement, Husserl est le fondateur de la phénoménologie ce qui revient à dire que tout "phénomène", se limite à être rapporté et à être étudié selon l'expérience qu'on s'en fait.

C'est un peu "comme si" ce que nous connaissons du monde n'était pas dans une certaine mesure limité par nos sens et par notre entendement (ce qui est une évidence) mais n'était QUE la représentation intuitive que nous en avons sans pouvoir s'interroger au travers de nos sens et de notre entendement, sans interrogation cognitive a son sujet, presque comme une donnée innée incontournable (ce qui est...une ânerie)

Ça a "un certain intérêt" bien entendu mais les limites sont déjà claires.

On peut évoquer la vue, l'ouïe et l'ensemble des sens comme des premiers moyens d'intermédiations nous mettant en relation à notre environnement 

Et se rendre compte des limites de nos sens, de nos entendements et de nos sensibilités individuelles ou culturelles entre musique et peinture par exemple

Ça va plus loin...

Je ne pense pas tenable de limiter ce qu'on connaît du monde ni même...la réalité du monde ... à cette simple mise en perspective voire reconstruction par nos sens....

Je veux bien entendre en revanche qu'il y ait des limites à notre entendement lol

Filtrez par le votre mon discours.

Mais là encore, on peut conceptualiser différemment que dans un espace 3d avec un temps linéaire monsieur Kant.

L'entendement s'entraîne comme un muscle et c'est bien de ne pas generaliser les limites de son entendement de l'intelligibilité générale d'un problème 

Les mathématiques sont des usines à concept et beaucoup d'images mentales se forment ainsi que des intuitions et des découvertes dans des cadres extrêmement abstrait...

Pour moi, ces philosophies sont des philosophies qui légitiment ... la paresse intellectuelle ou la masturbation du "comme je suis beau"

Que puis je savoir en ne me fiant qu'à mes intuitions comme le produit de mes sens et de mon (faible) entendement ?

C'est sûr...on ne demandera pas à Husserl de réfléchir à la gravitation quantique...ça va se limiter au fait que la soupe se desserve dans l'assiette avec une analyse aussi légère que pseudo intellectualisante

ce concept de gravitation quantique ne peut même pas exister au travers nos sens et la plupart du temps de nos entendements...

La science montre justement cette faillite des concepts familiers et cette nécessité de faire fonctionner son intellect lorsque l'intuition première se révèle et se lourde la plupart du temps royalement 

J'aime la philosophie aussi pour ses errements husserlien, heideggerien et d'autres philosophies dont le système philosophique est cohérent et intéressant dans sa structure interne mais....incomplet....voire faux en effet....

Et je me dis parfois que de mérite il y a à intellectualiser des impasses totales dans leur fondement même 

On pourrait parler de technicité dans le dogme religieux ou de la magnificence de la sexualité des sauterelles par temps de pluie avec beaucoup de rigueur également 

Husserl est intéressant dans l'histoire de la pensée et dans une première approche de la relation entre le sujet pensant et son environnement 

Bergson disait quand l'intuition fait faillite l'intellect est mort

Je crois à l'inverse que lorsque l'intellect raisonne de meilleures intuitions émergent

Grossière erreur Monsieur Bergson 

La phénoménologie est une éventuelle ouverture entre réalisme et idéalisme à du constructivisme selon une approche qui n'aurait de l'intérêt que sur l'aspect ... psychologique 

Il y a d'autres approches que je trouve plus intéressantes entre modèles (dont notre propre entendement) et expériences au sens large

Husserl est cette illusion de la puissance de son intuition sans avoir l'intuition de son illusion

Ce billet s'intitulait Désillusion et critique de la philosophie philosophante pure

Ou collection de philosophes épinglés sur le mur de mon entendement personnel