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Il y a un sens à la vie humaine


Invité Quasi-Modo

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En m'inspirant du message christique qui affirme que croire en Jésus Christ sauve, il est facile de constater que le sentiment et l’espoir d’un salut prochain procure un immense sentiment de bien être présent, loin des préoccupations angoissantes et nihilistes, ce qui permet au croyant de vaincre l’absurdité radicale, et lui sauve littéralement la vie au sens spirituel du terme, car une vie remplie d’angoisse est moins bien qu’une vie heureuse dans la conviction que nos actes ont pleinement un sens. Si croire que l'on sera sauvé nous sauve réellement, alors la conviction d'un sauvetage à venir devient une prophétie autoréalisatrice et même un devoir.

Car si nous considérons la dignité comme le respect dû à tout être vivant du seul fait qu’il soit ce qu’il est, nous conclurons aisément que, l’absurdité radicale venant nier le besoin de sens chez l’être humain, elle est contraire au sentiment le plus haut que l’homme a de sa propre dignité/liberté, comme pourraient en témoigner Camus, Cioran, Caraco ou tant d’autres penseurs connus ou non connus, dont certains se sont même suicidés. Croire qu’il y a un sens à la vie humaine devient donc un devoir moral (c’est le « Tu dois donc tu peux » kantien) indépendamment même de la question de la métaphysique à adopter.

Mais en partant de ce sentiment d’absurdité radicale, ne pourrait-on pas objecter qu’il est toujours concevable de préférer le néant à la vie, et donc de renoncer, à la fois à sa dignité/liberté, et à sa propre vie ? Non pas, car étant vivants nous sommes déjà de la partie, et implicitement, si nous sommes travaillés par ce sentiment d’absurdité radicale, c’est que nous avons donc tous déjà choisi de préférer notre dignité qui est constitutive de ce que nous sommes. Le sentiment d’absurdité radicale ne saurait donc jamais être une cause de suicide d'autant plus qu’il suffit de croire à une solution pour la faire aussitôt apparaître.

De plus, dans une situation où la survie entre en jeu, le cadre de la pensée habituel se modifie et il devient peu pertinent d’exiger une preuve pour certaines croyances ; comme l’exprime William James dans son ouvrage The will to believe, il est parfois préférable moralement de croire sans preuve, en particulier pour certaines croyances autoréalisatrices. Si une personne est poursuivie par une bête sauvage aux griffes et aux crocs acérés dans une forêt dense, et que soudain dans la course poursuite, un large fossé apparaît sur le parcours de la personne en fuite, il sera toujours préférable et moralement souhaitable que la personne se pense suffisamment puissante musculairement pour sauter de l’autre côté du fossé, sans quoi elle s’arrêterait, tergiverserait, et finirait de toute manière dévorée par l’attaque de la bête sauvage. Idem dans les cas plus simples de légitime défense, lors desquels il est moralement préférable de se défendre sans exiger pour autant la preuve que nous pourrons maîtriser l’assaillant.

En effet, dans le pire des cas, que resterait-il à perdre ? Je signalerai aux critiques à venir qu’il ne s’agit pas de christianisme dans ce raisonnement, mais seulement de la croyance en l’existence d’un sens à la vie humaine, sans qu’il soit précisé lequel. Nous arrivons ici dans une espèce de déisme qui nous permet de nous constituer comme humains exerçant pleinement notre liberté métaphysique, ce qui nous soustrait à l’impasse nihiliste (sans passer par Habermas ou Jonas).

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 45 158 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)

Christ ne s'est même pas sauvé lui-même de la croix en quoi pourrait il sauver quelqu'un qui vit un peu moins de 2000 ans après lui et qui ne lui a rien demandé?  Et puis son histoire est tellement invraisemblable: né d'une vierge et de l'Eternel,  mort et ressuscité,  interlocuteur du Diable, marchant sur l'eau, ressuscitant les morts, transformant l'eau en vin (et jamais l'inverse sinon il y aurait du grabuge)… Faudrait pas prendre non plus les enfants du bon Dieu pour des pigeons et des gogos...

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Membre, Obsédé textuel, 72ans Posté(e)
Gouderien Membre 34 694 messages
72ans‚ Obsédé textuel,
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il y a 15 minutes, querida13 a dit :

Christ ne s'est même pas sauvé lui-même de la croix en quoi pourrait il sauver quelqu'un qui vit un peu moins de 2000 ans après lui et qui ne lui a rien demandé?  Et puis son histoire est tellement invraisemblable: né d'une vierge et de l'Eternel,  mort et ressuscité,  interlocuteur du Diable, marchant sur l'eau, ressuscitant les morts, transformant l'eau en vin (et jamais l'inverse sinon il y aurait du grabuge)… Faudrait pas prendre non plus les enfants du bon Dieu pour des pigeons et des gogos...

Invraisemblable mais intéressante. Si l'on met de côté l'hypothèse comme quoi il serait fils de Dieu (puisque l'existence de ce Dieu est tout à fait incertaine), voilà un personnage étonnant, certainement un des plus grands maîtres spirituels qui ait jamais vécu. Il faudrait pouvoir regarder le Christ en faisant abstraction de la religion chrétienne, qui est venue APRES lui. 

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 45 158 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)

Le seul sens à la vie ( humaine animale, végétale) connu c'est naître, grandir, s'adapter, survivre, se reproduire, mourir… Et tout le monde ne parvient pas toujours à réaliser ce programme. Notre existence s'inscrit entre deux néants. Regarde la coquille de l'escargot mort, la spirale débute dans le néant et finit avec la vacuité de la coquille. L'homme à ce sujet n'est guère différent de lui et c'est cela qui est très angoissant pour lui, alors il s'invente un sens  qui lui est extérieur. Mais je trouve ça tellement idiot: le miracle c'est la terre, c'est l'humain et les manifestations de la vie en elles-mêmes, c'est la VIE!

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Membre, 150ans Posté(e)
Alceste Membre 389 messages
Baby Forumeur‚ 150ans‚
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il y a une heure, Quasi-Modo a dit :

une vie remplie d’angoisse est moins bien qu’une vie heureuse

« Une vie remplie d'angoisse est moins bien qu'une vie heureuse. » Quasi-Modo, 22 février 2020.

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 45 158 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)

L'angoisse fait partie de la vie, si le lièvre pétri d'angoisse ne se cache pas, il se fait tuer, si la sentinelle du désert ne surveille pas son environnement l'aigle l'emporte.

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Membre, 42ans Posté(e)
Gamora Membre 585 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, Quasi-Modo a dit :

En m'inspirant du message christique qui affirme que croire en Jésus Christ sauve, il est facile de constater que le sentiment et l’espoir d’un salut prochain procure un immense sentiment de bien être présent, loin des préoccupations angoissantes et nihilistes, ce qui permet au croyant de vaincre l’absurdité radicale, et lui sauve littéralement la vie au sens spirituel du terme, car une vie remplie d’angoisse est moins bien qu’une vie heureuse dans la conviction que nos actes ont pleinement un sens. Si croire que l'on sera sauvé nous sauve réellement, alors la conviction d'un sauvetage à venir devient une prophétie autoréalisatrice et même un devoir.

Car si nous considérons la dignité comme le respect dû à tout être vivant du seul fait qu’il soit ce qu’il est, nous conclurons aisément que, l’absurdité radicale venant nier le besoin de sens chez l’être humain, elle est contraire au sentiment le plus haut que l’homme a de sa propre dignité/liberté, comme pourraient en témoigner Camus, Cioran, Caraco ou tant d’autres penseurs connus ou non connus, dont certains se sont même suicidés. Croire qu’il y a un sens à la vie humaine devient donc un devoir moral (c’est le « Tu dois donc tu peux » kantien) indépendamment même de la question de la métaphysique à adopter.

Mais en partant de ce sentiment d’absurdité radicale, ne pourrait-on pas objecter qu’il est toujours concevable de préférer le néant à la vie, et donc de renoncer, à la fois à sa dignité/liberté, et à sa propre vie ? Non pas, car étant vivants nous sommes déjà de la partie, et implicitement, si nous sommes travaillés par ce sentiment d’absurdité radicale, c’est que nous avons donc tous déjà choisi de préférer notre dignité qui est constitutive de ce que nous sommes. Le sentiment d’absurdité radicale ne saurait donc jamais être une cause de suicide d'autant plus qu’il suffit de croire à une solution pour la faire aussitôt apparaître.

De plus, dans une situation où la survie entre en jeu, le cadre de la pensée habituel se modifie et il devient peu pertinent d’exiger une preuve pour certaines croyances ; comme l’exprime William James dans son ouvrage The will to believe, il est parfois préférable moralement de croire sans preuve, en particulier pour certaines croyances autoréalisatrices. Si une personne est poursuivie par une bête sauvage aux griffes et aux crocs acérés dans une forêt dense, et que soudain dans la course poursuite, un large fossé apparaît sur le parcours de la personne en fuite, il sera toujours préférable et moralement souhaitable que la personne se pense suffisamment puissante musculairement pour sauter de l’autre côté du fossé, sans quoi elle s’arrêterait, tergiverserait, et finirait de toute manière dévorée par l’attaque de la bête sauvage. Idem dans les cas plus simples de légitime défense, lors desquels il est moralement préférable de se défendre sans exiger pour autant la preuve que nous pourrons maîtriser l’assaillant.

En effet, dans le pire des cas, que resterait-il à perdre ? Je signalerai aux critiques à venir qu’il ne s’agit pas de christianisme dans ce raisonnement, mais seulement de la croyance en l’existence d’un sens à la vie humaine, sans qu’il soit précisé lequel. Nous arrivons ici dans une espèce de déisme qui nous permet de nous constituer comme humains exerçant pleinement notre liberté métaphysique, ce qui nous soustrait à l’impasse nihiliste (sans passer par Habermas ou Jonas).

C’est une discussion religieuse ou philosophique? C’est deux mondes différents...

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Membre, 33ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 277 messages
Mentor‚ 33ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, Quasi-Modo a dit :

Le sentiment d’absurdité radicale ne saurait donc jamais être une cause de suicide d'autant plus qu’il suffit de croire à une solution pour la faire aussitôt apparaître.

Encore un sujet très bien construit. Peux-tu développer sur ce passage : il suffit de croire à une solution, pour la faire apparaître aussitôt ? Je ne suis pas sûr de comprendre

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 889 messages
78ans‚ Talon 1,
Posté(e)

"La Nature n'a pas de but qui lui soit d'avance fixé, et les causes finales sont des fictions humaines." Spinoza

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 14 heures, Alceste a dit :

« Une vie remplie d'angoisse est moins bien qu'une vie heureuse. » Quasi-Modo, 22 février 2020.

Il est vrai que je me suis assez mal exprimé à la relecture de mon message. Certains mots ne sont pas ceux que j'aurais voulu exprimer, et certains passages sont à revoir. Mais que faut-il retenir de ton message en dehors d'une si commune esbrouffe ironique ?

Il y a 14 heures, Gamora a dit :

C’est une discussion religieuse ou philosophique? C’est deux mondes différents...

Il est moins question de religion que de transcendance. Je ne sais pas pourquoi tout le monde part sur une critique du christianisme alors que je précise pourtant clairement que ce n'est pas de christianisme qu'il est question.

Il y a 12 heures, Loufiat a dit :

Encore un sujet très bien construit. Peux-tu développer sur ce passage : il suffit de croire à une solution, pour la faire apparaître aussitôt ? Je ne suis pas sûr de comprendre

Tu as raison, et cela fait partie des passages mal rédigés : je voulais dire que la conviction (de surcroît autoréalisatrice) de l'existence d'un sens fait disparaître instantanément le sentiment d'absurdité radicale qui se caractérise par l'angoisse existentielle.

Finalement je me demande si j'ai bien fait de poster ce sujet qui manifestement dépasse beaucoup d'intervenants.

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Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 506 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

bonjour

en fait , nous serions peut-être le seul animal à nous poser cette question : la vie à -t-elle un sens ?

oui , naître vivre et mourir .la religion Chrétienne dit : l'homme et la femme ont mangé le fruit de la connaissance et leurs vie devient un combat entre le bien et le mal ?

dans la nature , ce que nous appelons mal , n'est que le fruit de l'évolution naturelle . donc ,le lion tue d'autres animaux pour se nourrir et non par esprits criminel .

l'humain , à cause de ses connaissances et ses sensibilités ? tuerait pour des raisons beaucoup plus particulières ?

bonne journée

 

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Membre, 33ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 277 messages
Mentor‚ 33ans‚
Posté(e)
il y a 10 minutes, Quasi-Modo a dit :

Tu as raison, et cela fait partie des passages mal rédigés : je voulais dire que la conviction (de surcroît autoréalisatrice) de l'existence d'un sens fait disparaître instantanément le sentiment d'absurdité radicale qui se caractérise par l'angoisse existentielle.

Finalement je me demande si j'ai bien fait de poster ce sujet qui manifestement dépasse beaucoup d'intervenants.

D'accord, c'est donc bien ce que j'avais compris et ceci me semble problématique.. d'une part tu écrivais une ligne auparavant : "Mais en partant de ce sentiment d’absurdité radicale, ne pourrait-on pas objecter qu’il est toujours concevable de préférer le néant à la vie, et donc de renoncer, à la fois à sa dignité/liberté, et à sa propre vie ? Non pas, car étant vivants nous sommes déjà de la partie, et implicitement, si nous sommes travaillés par ce sentiment d’absurdité radicale, c’est que nous avons donc tous déjà choisi de préférer notre dignité qui est constitutive de ce que nous sommes.  Le sentiment d’absurdité radicale ne saurait donc jamais être une cause de suicide d'autant plus qu’il suffit de croire à une solution pour la faire aussitôt apparaître. "  N'y a t il pas contradiction ici ? Ensuite, je trouve la chose irréaliste : il n'est pas si aisé de croire au sens où tu l'entends, où cette croyance donnerait un sens à l'existence.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
il y a 6 minutes, Loufiat a dit :

N'y a t il pas contradiction ici ? Ensuite, je trouve la chose irréaliste : il n'est pas si aisé de croire au sens où tu l'entends, où cette croyance donnerait un sens à l'existence.

C'est possible qu'il y ait une contradiction, mais une contradiction entre quoi et quoi ?

Finalement ce n'est qu'un premier pas qui vise à réhabiliter la métaphysique en posant la dignité humaine consciente d'elle-même et porteuse de cette exigence dont l'absence de réponse provoque l'angoisse existentielle liée à l'absurdité radicale. Cela démontre que la foi en l'existence d'un sens à la vie humaine (et encore une fois je n'en dis ni plus, ni moins) est partie intégrante de notre dignité et de notre liberté métaphysique.

L'idée est que s'il suffit de croire au sauvetage pour être sauvé, et que c'est une exigence liée à la dignité et la plus haute liberté humaine, alors il est notre devoir de croire au sauvetage, ou plutôt j'aurais dû écrire que cela est moralement préférable. Exactement comme il est moralement préférable, dans les deux exemples que je prends inspirés de William James (la légitime défense et le large fossé) de croire sans preuve. Cela devient une sorte de pari de pascal dans lequel tout est à gagner et rien n'est à perdre (comme pour nos deux exemples qui sont métaphoriques).

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Pour résumer très grossièrement, on a une croyance A et on sait que :

- Il n'y a que croire que A qui puisse faire advenir P et qui, de plus, rende peut-être A possible.

- Il est moralement préférable que A plutôt que non-A et il est moralement préférable que P plutôt que non-P.

- Donc notre devoir moral est de croire A.

Avec

A = Il existe un sens à la vie humaine

P = Une vie libérée de l'angoisse nihiliste

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)

Il y a beaucoup de confusion dans tous ces textes. 


Déjà il y a une confusion entre la question du salut et la question du sens.

La question du salut me paraît propre aux catholiques et d’une manière générale aux chrétiens. 

Mais chez les catholiques et les athées issus de l’histoire catholique la question du salut semble primordiale. Même Luc Ferry, ce militant de l’athéisme, parle du salut sans se rendre compte à quel point cette notion résulte de son passé chrétien.

De quoi donc ces personnes marquées par le catholicisme veulent-elles être sauvées ?

Prennent-ils conscience que cette question du salut n’est pas universelle mais qu’elle est propre à leur fond culturel historique ?

Bien sûr la question du salut se posait au peuple hébreu à l’époque de Jésus. Elle résultait du grave trouble vécu par les Hébreux. Crise politique  avec l’occupation des romains, crise sociale avec la crise économique de l’époque, crise religieuse avec la routine et la sclérose des israélites installés ( les pharisiens). C’est étonnant les catholiques ont importé des problèmes judéens  propres à une époque historique et ils ne s’en rendent pas compte.

Donc la question se pose : mais de quoi donc ces personnes veulent-elles être sauvées ?

Ensuite il y a la question du sens. Pour une femme ou un homme d’action ou de création le sens est sans cesse conquis. Normal : toute action créatrice résulte d’un choix, d’un pari, choix et pari qui s’appuient sur la direction donnée à l’action. Cette direction est décidée et construite : le sens est une conquête permanente.

Pour le spectateur ou le passif ou l’étudiant ( qui discourt avec son prof sans jamais que l’un et l’autre songent à la mise en application de leurs réflexions) je suppose que la question du sens se pose différemment. Comme je suis un acteur je ne peux pas accéder à ce trouble du spectateur devant la question du sens.

Enfin dernière confusion entre le sentiment et la pensée. Le sentiment d’absurdité est un sentiment pas une pensée. Mais dans le village français cette distinction paraît culturellement impossible.

Ce que les Français immergés dans leur histoire culturelle de laquelle ils ne parviennent pas à s’extraire,  ne voient pas, c’est qu’aveuglés par cette donnée culturelle : quand moi, Français, je pense, je pense l’universel ils sont incapables de progresser.

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Invité Quasi-Modo
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Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
il y a 32 minutes, Annalevine a dit :

Il y a beaucoup de confusion dans tous ces textes. 

Il n'y a de confusion que selon les distinction qu'on veut bien concéder de faire.

Toutefois j'avoue que je m'amuse un peu : ce n'est qu'un embryon de pensée qui demande certainement beaucoup d'éclaircissements.

il y a 32 minutes, Annalevine a dit :

Ce que les Français immergés dans leur histoire culturelle de laquelle ils ne parviennent pas à s’extraire,  ne voient pas, c’est qu’aveuglés par cette donnée culturelle : quand moi, Français, je pense, je pense l’universel ils sont incapables de progresser.

C'est plutôt à l'échelle de l'Occident qu'il te faudrait généraliser et non à la France que tu méprises.

L'Occident dont le modèle de la démocratie libérale, certes inspirée du christianisme, s'impose dorénavant partout.

A ta place je ne me mélangerai plus aux gueux.

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Invité Quasi-Modo
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Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 18 heures, querida13 a dit :

Christ ne s'est même pas sauvé lui-même de la croix en quoi pourrait il sauver quelqu'un qui vit un peu moins de 2000 ans après lui et qui ne lui a rien demandé?  Et puis son histoire est tellement invraisemblable: né d'une vierge et de l'Eternel,  mort et ressuscité,  interlocuteur du Diable, marchant sur l'eau, ressuscitant les morts, transformant l'eau en vin (et jamais l'inverse sinon il y aurait du grabuge)… Faudrait pas prendre non plus les enfants du bon Dieu pour des pigeons et des gogos...

Il y a peut-être eu un Jésus historique sur lequel se sont construits tous les mythes ultérieurs.

Cependant le fait que le salut soit peut-être une croyance autoréalisatrice (Christ ou pas Christ) devrait faire davantage réfléchir et pencher la balance en faveur de la croyance (comme je tente de le montrer).

 

Il y a 17 heures, querida13 a dit :

Le seul sens à la vie ( humaine animale, végétale) connu c'est naître, grandir, s'adapter, survivre, se reproduire, mourir… Et tout le monde ne parvient pas toujours à réaliser ce programme. Notre existence s'inscrit entre deux néants. Regarde la coquille de l'escargot mort, la spirale débute dans le néant et finit avec la vacuité de la coquille. L'homme à ce sujet n'est guère différent de lui et c'est cela qui est très angoissant pour lui, alors il s'invente un sens  qui lui est extérieur. Mais je trouve ça tellement idiot: le miracle c'est la terre, c'est l'humain et les manifestations de la vie en elles-mêmes, c'est la VIE!

Ce que visiblement tu ne comprends pas c'est que l'angoisse dont il est question ici est existentielle, c'est-à-dire qu'elle appartient à l'essence même de l'Homme et qu'elle n'est pas l'expression d'un esprit timide ou pathologique. De nombreux penseurs ont témoigné de cette angoisse existentielle (p.ex. Heidegger ou Kierkegaard) qui appartient au processus même de l'Homme qui prend conscience du nihilisme et de son absurdité radicale.

Dans le fond c'est toi (et ceux qui te soutiennent) qui ou bien ne comprennent pas, ou bien ont peur d'exercer leur pensée dans sa plus haute dimension (la métaphysique). Peut-être uniquement parce qu'ils n'en sont pas capables et ont peur de leur propre liberté.

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Membre, 34ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 071 messages
Mentor‚ 34ans‚
Posté(e)
Il y a 18 heures, Quasi-Modo a dit :

En m'inspirant du message christique qui affirme que croire en Jésus Christ sauve, il est facile de constater que le sentiment et l’espoir d’un salut prochain procure un immense sentiment de bien être présent, loin des préoccupations angoissantes et nihilistes, ce qui permet au croyant de vaincre l’absurdité radicale, et lui sauve littéralement la vie au sens spirituel du terme, car une vie remplie d’angoisse est moins bien qu’une vie heureuse dans la conviction que nos actes ont pleinement un sens. Si croire que l'on sera sauvé nous sauve réellement, alors la conviction d'un sauvetage à venir devient une prophétie autoréalisatrice et même un devoir.

Car si nous considérons la dignité comme le respect dû à tout être vivant du seul fait qu’il soit ce qu’il est, nous conclurons aisément que, l’absurdité radicale venant nier le besoin de sens chez l’être humain, elle est contraire au sentiment le plus haut que l’homme a de sa propre dignité/liberté, comme pourraient en témoigner Camus, Cioran, Caraco ou tant d’autres penseurs connus ou non connus, dont certains se sont même suicidés. Croire qu’il y a un sens à la vie humaine devient donc un devoir moral (c’est le « Tu dois donc tu peux » kantien) indépendamment même de la question de la métaphysique à adopter.

Mais en partant de ce sentiment d’absurdité radicale, ne pourrait-on pas objecter qu’il est toujours concevable de préférer le néant à la vie, et donc de renoncer, à la fois à sa dignité/liberté, et à sa propre vie ? Non pas, car étant vivants nous sommes déjà de la partie, et implicitement, si nous sommes travaillés par ce sentiment d’absurdité radicale, c’est que nous avons donc tous déjà choisi de préférer notre dignité qui est constitutive de ce que nous sommes. Le sentiment d’absurdité radicale ne saurait donc jamais être une cause de suicide d'autant plus qu’il suffit de croire à une solution pour la faire aussitôt apparaître.

De plus, dans une situation où la survie entre en jeu, le cadre de la pensée habituel se modifie et il devient peu pertinent d’exiger une preuve pour certaines croyances ; comme l’exprime William James dans son ouvrage The will to believe, il est parfois préférable moralement de croire sans preuve, en particulier pour certaines croyances autoréalisatrices. Si une personne est poursuivie par une bête sauvage aux griffes et aux crocs acérés dans une forêt dense, et que soudain dans la course poursuite, un large fossé apparaît sur le parcours de la personne en fuite, il sera toujours préférable et moralement souhaitable que la personne se pense suffisamment puissante musculairement pour sauter de l’autre côté du fossé, sans quoi elle s’arrêterait, tergiverserait, et finirait de toute manière dévorée par l’attaque de la bête sauvage. Idem dans les cas plus simples de légitime défense, lors desquels il est moralement préférable de se défendre sans exiger pour autant la preuve que nous pourrons maîtriser l’assaillant.

En effet, dans le pire des cas, que resterait-il à perdre ? Je signalerai aux critiques à venir qu’il ne s’agit pas de christianisme dans ce raisonnement, mais seulement de la croyance en l’existence d’un sens à la vie humaine, sans qu’il soit précisé lequel. Nous arrivons ici dans une espèce de déisme qui nous permet de nous constituer comme humains exerçant pleinement notre liberté métaphysique, ce qui nous soustrait à l’impasse nihiliste (sans passer par Habermas ou Jonas).

J'y vais au feeling parce que je ne prétends pas avoir compris tout ce que tu écris!

De ma propre expérience, il me semble que la question en revient aux convictions, aux croyances. Nous sommes farcis, et souvent sans nous en rendre compte, de croyance en tout genre. Nous nous servons de nos croyances pour vivre, survivre, et faire tout ce que nous pensons devoir faire.

Mais voici qu'un jour nous sommes confrontés à une preuve qui brise notre croyance. Alors il nous reste deux solutions: corriger ou disparaître. Continuellement nous nous adaptons pour maintenir un équiibre mental et physique.

La croyance qu'une vie meilleure nous attend dans un futur dirigé par un dieu est une croyance extrêmement puissante, car elle rencontre beaucoup d'adeptes qui maintiennent la puissance de la croyance et diminue les chances d'être confrontée ou annihilée. Peut-être pourrait-on penser, en effet, que si cette croyance augmentait de façon à ne plus avoir quelqu'un ou quelque chose pour la contredire, elle finirait par exister. Rien que de l'écrire cela me semble tiré par les cheveux. Mais existe-t-il quelqu'un ou quelque chose pour mettre en doute l'existence d'un arbre? Oui cet arbre existe, il existe par la force de la croyance de tout un chacun. Que lui arriverait-il si tout le monde croyait qu'un arbre était en réalité gazeux et non solide?

La croyance est un moteur des plus perfectionnés pour l'être humain, mais elle est aussi une arme redoutable qui se retourne contre celui qui l'utiliserait. La croyance doit être utilisée pour nous donner l'élan nécessaire, mais nous devons être capable de la lâcher ou l'échanger à n'importe quel moment sous peine de se voir brisé par elle.

En réalité, ce ne sont pas les croyances qui nous brisent ou nous impulsionnent, c'est la façon dont nous nous en servons.

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Membre, 150ans Posté(e)
Alceste Membre 389 messages
Baby Forumeur‚ 150ans‚
Posté(e)
Il y a 9 heures, Quasi-Modo a dit :

Finalement je me demande si j'ai bien fait de poster ce sujet qui manifestement dépasse beaucoup d'intervenants.

Je vais te faire redescendre.

Il y a 8 heures, Quasi-Modo a dit :

Pour résumer très grossièrement, on a une croyance A et on sait que :

- Il n'y a que croire que A qui puisse faire advenir P et qui, de plus, rende peut-être A possible.

- Il est moralement préférable que A plutôt que non-A et il est moralement préférable que P plutôt que non-P.

- Donc notre devoir moral est de croire A.

Avec

A = Il existe un sens à la vie humaine

P = Une vie libérée de l'angoisse nihiliste

Le gros défaut de ton raisonnement c'est d'abord que "le sens à la vie humaine" n'empêche pas nécessairement le nihilisme. Le christianisme par exemple est un nihilisme dit "négatif" qui prône une ascèse à la vie, un certain renoncement au prétexte que la vraie vie commence après la mort. Les arrières mondes, qu'ils soient religieux (comme le paradis) ou idéologiques (comme le communisme en tant que société idéale, paradis sur Terre) sont souvent des signes de nihilisme.

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