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Le coronavirus est arrivé en France

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lycan77

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Membre, 71ans Posté(e)
jacky29 Membre 40 501 messages
Maitre des forums‚ 71ans‚
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Il y a 1 heure, versys a dit :

Ben oui.... tout le monde est obligé de reconnaître que Raoult s'est complètement planté en affirmant que la pandémie Covid s'éteindrait d'elle même, et en la présentant sous forme de cloche qui se trouvait alors en phase descendante.

Il affirmait alors qu'il ne pourrait pas y avoir de deuxième vague.... très décevant de la part d'un "éminent" praticien assénant ses cours magistraux d'épidémiologie sur tous les plateaux télé.

Plus généralement, plutôt que de passer leur temps à règler leurs comptes politicards dans les médias, tous ces mandarins très imbus de leurs personnes feraient mieux de participer à la mise au point d'un traitement et d'un vaccin efficaces contre cette foutue pandémie qui nous pourrit la vie depuis bientôt un an... en résumé, ils feraient mieux de faire le job pour lequel ils sont très grassement payés.

bonjour Versys, ne tape pas trop sur ce dire car effectivement, toute pandémie ou épidémie s'arrête un jour d'elle-même... sinon nous serions toujours avec la peste noire du 14ème siècle. (et entre nous, cette éventualité est à prendre en considération, la peste bubonique est toujours en "active"!) elle s'arrête le jour où elle est reconnue au sein du plus grand nombre de population, et ça, c'est vrai. le deuxième vague est concomitante avec la fin du confinement, c'est nous-mêmes qui l'avons créée. cela partait d'un bon sentiment, c'est vrai aussi! il fallait désengorger les réas en France... et tous firent quasiment la même chose partout en Europe, les gouvernements ont simplement oublié un autre fait: empêcher la contamination, c'est bien, oui! mais il y a une condition: avoir médicaments et vaccins spécifiques sous la main et ça, à ma connaissance, personne ne les a. si il y a reconfinement, il y aura et pas besoin d'être madame soleil pour s'en rendre compte, un effondrement généralisé de l'économie réelle. si plus d'argent public pour ceci ou cela, la recherche sera alors aux mains du privé... or, pour avoir des résultats adéquats, il faut que les deux travaillent ensemble, public et privé.  

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Membre, 71ans Posté(e)
jacky29 Membre 40 501 messages
Maitre des forums‚ 71ans‚
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il y a 5 minutes, unjour a dit :

Et pour la grippe espagnole, ça a duré combien de temps ?

2 ans... et près de 50 millions de morts. à part ça, quand on me parle de "mortalité" de ce coro, cela me laisse pantoise... une trentaine de millions de morts due au VIH, tout le monde s'en "cague"! près de 35 millions de morts en 20 ans par paludisme interposé, c'est normal, quoi! et je ne te parle pas des amibiases, viroses, parasitoses diverses et variées qui tuent des dizaines de millions de personnes par manque d'eau potable. mais alors là, tout le monde s'en fout! et ceci actuellement.  

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Membre, 41ans Posté(e)
Crève Membre 3 535 messages
Mentor‚ 41ans‚
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il y a 6 minutes, jacky29 a dit :

!) elle s'arrête le jour où elle est reconnue au sein du plus grand nombre de population   

Je comprends pas cette logique : le virus s'arrête quand tout le monde l'a ? Ben pourquoi on confine alors , on devrait faire au contraire des bains de foule pour que tout le monde l'ai, et on en parle plus ? 

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Membre, 41ans Posté(e)
unjour Membre 3 373 messages
Forumeur inspiré‚ 41ans‚
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il y a 1 minute, Crève a dit :

Je comprends pas cette logique : le virus s'arrête quand tout le monde l'a ? Ben pourquoi on confine alors , on devrait faire au contraire des bains de foule pour que tout le monde l'ai, et on en parle plus ? 

Problème : c'est que si le gouvernement laisse faire, on aura peut-être 100 000 morts (plus ou moins) et tu auras plein de gens qui vont porter plainte contre le gouvernement pour non assistance à personne en danger ou euthanasie ou n'importe quoi.

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Membre, tout ce que je sais,c'est que je ne sais rien,tandis que les autres croient savoir ce qu'ils ne savent pas ( Socrate), 52ans Posté(e)
sphynxxxix Membre 17 004 messages
52ans‚ tout ce que je sais,c'est que je ne sais rien,tandis que les autres croient savoir ce qu'ils ne savent pas ( Socrate),
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il y a 7 minutes, Crève a dit :

Je comprends pas cette logique : le virus s'arrête quand tout le monde l'a ? Ben pourquoi on confine alors , on devrait faire au contraire des bains de foule pour que tout le monde l'ai, et on en parle plus ? 

mais oui

laissons faire la sélection naturelle ....:o°

 

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Membre, 71ans Posté(e)
jacky29 Membre 40 501 messages
Maitre des forums‚ 71ans‚
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il y a 9 minutes, Crève a dit :

Je comprends pas cette logique : le virus s'arrête quand tout le monde l'a ? Ben pourquoi on confine alors , on devrait faire au contraire des bains de foule pour que tout le monde l'ai, et on en parle plus ? 

les survivants ont lutté contre l'agent pathogène tous seuls... il n'existe aucun vaccin contre la peste, contre le sida, et pour l'instant contre le covid19... donc chaque empêchement - couvre-feu, confinement etc- crée ses propres clusters pour le futur...je ne sais si il fait comme les copains, mais beaucoup de virus peuvent rester à l'état latent afin de mieux reprendre leur amicale visite dans leur vecteur préféré, nous, quand les conditions sont revenues à la normale pour lui.

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Membre, 41ans Posté(e)
unjour Membre 3 373 messages
Forumeur inspiré‚ 41ans‚
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De toute façon, confiner c'est reculer pour mieux sauter.

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Membre, 71ans Posté(e)
jacky29 Membre 40 501 messages
Maitre des forums‚ 71ans‚
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il y a 1 minute, unjour a dit :

De toute façon, confiner c'est reculer pour mieux sauter.

exact!

je ne sais si la chloro marche ou pas mais si cela peut donner un espoir à un malade, pourquoi le priver de la chose? le tout est de ne pas la donner inconsidérément  à un insuffisant respiratoire chronique et/ou cardiaque. de plus, les gens sous chloro car ayant lupus et autre bizarrerie, ne doivent pas être privés de leur traitement. 

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Membre, 82ans Posté(e)
L'ornithorynque Membre 1 818 messages
Mentor‚ 82ans‚
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il y a 6 minutes, unjour a dit :

De toute façon, confiner c'est reculer pour mieux sauter.

D'accord ! mais comment se fait-il que le "conseil scientifique" ne le sache pas ? Que les instances de la plupart des pays l'ignorent (excepté la Suède)

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Membre, 71ans Posté(e)
jacky29 Membre 40 501 messages
Maitre des forums‚ 71ans‚
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il y a 16 minutes, sphynxxxix a dit :

mais oui

laissons faire la sélection naturelle ....:o°

 

tu sais, pour arriver à l'humain actuel, la sélection naturelle a marché plein pot.

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Membre, 41ans Posté(e)
unjour Membre 3 373 messages
Forumeur inspiré‚ 41ans‚
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il y a 3 minutes, L'ornithorynque a dit :

D'accord ! mais comment se fait-il que le "conseil scientifique" ne le sache pas ? Que les instances de la plupart des pays l'ignorent (excepté la Suède)

Peut-être qu'ils attendent un vaccin. Ca va être difficile car on a affaire à un virus.

Modifié par unjour
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Invité Panem&Circenses
Invités, Posté(e)
Invité Panem&Circenses
Invité Panem&Circenses Invités 0 message
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il y a 12 minutes, unjour a dit :

De toute façon, confiner c'est reculer pour mieux sauter.

C'est bien cela qu'explique les spécialistes qui demandent un confinement total ou partiel : il faut étaler dans le temps la courbe des contaminations.

Personne n'a prétendu que le confinement allait faire disparaître le virus.

il y a 31 minutes, Crève a dit :

Je comprends pas cette logique : le virus s'arrête quand tout le monde l'a

Quand tous les survivants l'ont eu, nuance.

Et reste le problème de l'immunité qui n'est pas encore tranché : des études montrent que la Covid19 se comporte comme la plupart des maladies à coronavirus : l'immunité naturelle acquise après la maladie disparaît rapidement... 1 an, 2 ans et rebelote.

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Membre, 71ans Posté(e)
jacky29 Membre 40 501 messages
Maitre des forums‚ 71ans‚
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il y a 1 minute, L'ornithorynque a dit :

D'accord ! mais comment se fait-il que le "conseil scientifique" ne le sache pas ? Que les instances de la plupart des pays l'ignorent (excepté la Suède)

simple comme tout, empêcher par tous les moyens de saturer les réas. et entre nous, petit monotrème préféré, la peur de tout a envahi tout le pays, médecine incluse... c'est le règne de la peur de tout, procès futurs, pandémies futures, (et il y en aura... je pense que chaque changement climatique de grande ampleur amène avec lui, des réajustements au niveau microscopique et plus... ), peur de paraître ignorants, peur de ne pas être au top de l'image qu'ils ont de la recherche alors que les médecins en général ne sont pas des scientifiques dans le sens strict du terme, et comme l'esprit dit cartésien se doit d'avoir réponse à tout, on s'enferme depuis un an dans une logique tournant au sophisme... quand on voit les derniers chiffres de la Suède et les nôtres... j'en reste stupéfaite! je suis sans doute très sévère et peu charitable, cela doit être pris en considération mais depuis près d'un an, plus d'expos et donc plus de revenus.  

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Membre, 41ans Posté(e)
cheuwing Membre 17 032 messages
Maitre des forums‚ 41ans‚
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Il y a 6 heures, Solatges a dit :

Lui, il a raison. Pourquoi l'empêcher de faire son boulot alors qu'il a la plus basse mortalité du monde ?

Les cons ça ose tout c'est à ça qu on les reconnaît 

 

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Membre, 71ans Posté(e)
jacky29 Membre 40 501 messages
Maitre des forums‚ 71ans‚
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il y a 4 minutes, Panem&Circenses a dit :

C'est bien cela qu'explique les spécialistes qui demandent un confinement total ou partiel : il faut étaler dans le temps la courbe des contaminations.

Personne n'a prétendu que le confinement allait faire disparaître le virus.

Quand tous les survivants l'ont eu, nuance.

Et reste le problème de l'immunité qui n'est pas encore tranché : des études montrent que la Covid19 se comporte comme la plupart des maladies à coronavirus : l'immunité naturelle acquise après la maladie disparaît rapidement... 1 an, 2 ans et rebelote.

comme pour tous les vaccins contre les virus en général; c'est bien pour cela qu'il y a les rappels à ne pas oublier sinon, il faut tout reprendre.

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Membre, 71ans Posté(e)
jacky29 Membre 40 501 messages
Maitre des forums‚ 71ans‚
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il y a 7 minutes, jacky29 a dit :

simple comme tout, empêcher par tous les moyens de saturer les réas. et entre nous, petit monotrème préféré, la peur de tout a envahi tout le pays, médecine incluse... c'est le règne de la peur de tout, procès futurs, pandémies futures, (et il y en aura... je pense que chaque changement climatique de grande ampleur amène avec lui, des réajustements au niveau microscopique et plus... ), peur de paraître ignorants, peur de ne pas être au top de l'image qu'ils ont de la recherche alors que les médecins en général ne sont pas des scientifiques dans le sens strict du terme, et comme l'esprit dit cartésien se doit d'avoir réponse à tout, on s'enferme depuis un an dans une logique tournant au sophisme... quand on voit les derniers chiffres de la Suède et les nôtres... j'en reste stupéfaite! je suis sans doute très sévère et peu charitable, cela doit être pris en considération mais depuis près d'un an, plus d'expos et donc plus de revenus.  

je rajoute, orni, que cette "courante" généralisée est entretenue bizarrement par les réseaux dis sociaux , les médias en général, les conversations entre personnes, bref, par tous les moyens... de communications humaines... on devrait voir si au niveau phéromones, nous sommes sous stress d'alerte permanent!? intéressant à savoir! il faut savoir aussi que la "délocalisation de malades en réa" est en général un fait établi à chaque attaques de l'hiver et des maux consécutifs à celui-ci... des malades en réa partent vers des réas hors département ou en département pour soulager certains hôpitaux et cliniques... il n'y a rien de neuf là-aussi. comme il faut aussi ne pas oublier que les hôpitaux n'ont pas vocation à faire du fric, si déjà, ils arrivaient à avoir une balance budgétaire, cela serait le rêve! fermer lits et services est une connerie monumentale... à une époque, il y avait un service des maladie infectieuses... semblerait que cette heureuse époque soit maintenant totalement mythique. 

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Membre, 82ans Posté(e)
L'ornithorynque Membre 1 818 messages
Mentor‚ 82ans‚
Posté(e)
il y a 20 minutes, jacky29 a dit :

la peur de tout a envahi tout le pays

Une peur soigneusement entretenue et développée par les médias, essentiellement télévisés. Et cela génère des sondages favorables aux restrictions de libertés, les décisions seront politiques et non plus sanitaires.

 

désolé Jacky, j'ai envoyé en même temps que toi ...

 

Modifié par L'ornithorynque
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Membre, 88ans Posté(e)
ouest35 Membre 28 223 messages
Maitre des forums‚ 88ans‚
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il y a une heure, jacky29 a dit :

2 ans... et près de 50 millions de morts. à part ça, quand on me parle de "mortalité" de ce coro, cela me laisse pantoise... une trentaine de millions de morts due au VIH, tout le monde s'en "cague"! près de 35 millions de morts en 20 ans par paludisme interposé, c'est normal, quoi! et je ne te parle pas des amibiases, viroses, parasitoses diverses et variées qui tuent des dizaines de millions de personnes par manque d'eau potable. mais alors là, tout le monde s'en fout! et ceci actuellement.  

En lisant ceci on croit revivre aujourd'hui le remake d'un film .... ils avaient même leur Raoult ....

Ici on ne parle que de la première année 1918/1919 25/30 millions de morts dans le monde

Grippe espagnole : Le tueur que l'on n'attendait pas

Claude Quétel dans mensuel 449
daté juillet-août 2018 (numéro double) - 2219 mots Gratuit

Entre 25 et 40 millions de personnes sont mortes de la grippe espagnole d'avril 1918 au printemps 1919, davantage de victimes que celles causées par la Grande Guerre. Que sait-on aujourd'hui de cette pandémie ?

Printemps 1918. La Grande Guerre dure depuis bientôt quatre ans. On n'en peut plus à force de tueries. A ceux qui depuis la fin de 1917 lui reprochent sa circonspection, Pétain répond qu'il attend « les Américains et les tanks ». Oui, mais les soldats américains du corps expéditionnaire, les doughboys qui arrivent en fanfare dans les ports français de l'Atlantique au rythme de 200 000 par mois à partir d'avril 1918, ont la grippe.

Les « boys » sont malades

A la veille de son entrée en guerre, l'armée des États-Unis ne comptait que 200 000 hommes. Elle en mobilise 4 millions. Des camps de transit ont été établis à la hâte dans d'exécrables conditions d'hygiène. Rien n'est prévu et il faut tout improviser. Le camp de Fuston, dans le Kansas, entasse 56 000 recrues. Les premiers cas de grippe y surviennent en mars 1918. On dénombre 1 100 cas dont 237 avec complications pulmonaires. D'autres camps sont atteints ainsi que, très vite, la population alentour et les grands ports d'embarquement pour l'Europe. La grippe débarque en France avec les doughboys à partir d'avril dans des camps de nouveau surpeuplés avant de se propager rapidement au front. En juin-juillet, 10 % des soldats britanniques (200 000) sont grippés. Il en va de même chez les Allemands, au point que Ludendorff en fera plus tard l'une des causes de l'échec de ses offensives de printemps. Les épisodes sont cependant bénins et de courte durée, avec très peu de décès. Les soldats français parlent de la « fièvre de trois jours ».

D'avril à juin, la grippe gagne la population civile de toute l'Europe. Faisant toujours figure d'une épidémie bénigne, elle se distingue néanmoins par l'extraordinaire rapidité de sa contagion et le fait qu'elle frappe dans une proportion importante (40 %) une nouvelle classe d'âge, entre 20 et 35 ans. L'épidémie semble disparaître au milieu de l'été au point d'être déclarée close par les autorités militaires américaines. En réalité, elle est toujours là, gagnant en sévérité ce qu'elle paraît avoir perdu en nombre de cas. Elle sévit notamment dans les équipages des navires. A la fin d'août, le croiseur HMS Africa qui relâche à Freetown (Sierra Leone) y débarque 51 morts de pneumonie hémorragique (7 % de son équipage).

Étroitement soumise à la censure, la presse française est tout sauf alarmiste en évoquant très peu la grippe qui frappe pourtant largement l'armée. Les journaux parlent plutôt de la grippe chez les voisins au point qu'elle va devenir « espagnole ». L'Espagne n'est pas en guerre et sa presse fait librement état de l'épidémie. Son roi, Alphonse XIII, en a d'ailleurs été atteint et assez sérieusement. La grippe serait bénigne en France mais pas en Allemagne : « Nos troupes y résistent merveilleusement. Mais de l'autre côté du front, les Boches semblent très touchés », claironne Le Matin à la date du 6 juillet.

Septembre 1918 : elle tue

Loin de s'éteindre par décret, l'épidémie trouve son second souffle. On parle de « grippe maligne » car elle tue de plus en plus, à Brest et à Saint-Nazaire, dans les régiments au front, dans un village. Il se passe quelque chose mais qui a peur de la grippe ? Et puis, la Grande Guerre continue à tenir le devant de la scène, poursuivant sa moisson de vies. La grippe a retraversé l'Atlantique et cette fois elle tue. En septembre 1918, 45 000 soldats s'entassent à Camp Devens (Massachusetts). Au 1er du mois, quatre soldats y sont hospitalisés pour pneumonie. Ils sont 1 543 huit jours plus tard et bientôt 6 000, allongés sur des civières jusque dans les couloirs. A une incubation extrêmement courte et aux symptômes classiques de la grippe s'ajoutent très souvent la congestion pulmonaire, la pneumonie, la pleurésie. Le visage et les extrémités sont cyanosés (de couleur bleu noirâtre). La mort survient très rapidement dans un tableau effrayant de dyspnée (le malade respire de plus en plus mal) puis d'asphyxie. On pense avoir affaire à une nouvelle maladie et on parlera alors de « peste pulmonaire ».

La population civile est touchée à son tour, toujours en commençant par les ports puis en suivant les voies ferrées. L'incompréhension et l'inconséquence règnent, comme à Philadelphie où la municipalité n'entend pas annuler une grande parade prévue le 28 septembre en faveur de l'effort de guerre. L'argument classique qui est opposé aux « alarmistes » est qu'il ne faut pas provoquer de mouvement de panique dans la population. Le grand jour arrive. Des centaines de milliers de personnes s'agglutinent au long des boulevards pour voir passer le défilé. Deux jours plus tard, les hôpitaux s'emplissent. On dénombre déjà 117 morts le 1er octobre, mais 2 635 le 12 et 4 597 le 19. On a fermé les lieux publics (sauf les bars !) et interdit les rassemblements, mais trop tard. Tout le pays est frappé en seulement quinze jours. On est au bord du chaos, avec un taux de mortalité multiplié par dix.

Le tableau est tout aussi dramatique en Europe, à l'automne, pour les soldats américains comme pour les poilus et les tommies sans oublier les Allemands. La promiscuité des tranchées fait des ravages. Les grippés sont évacués vers l'arrière quand c'est possible mais c'est pour les voir alors grelottant de fièvre, trimballés pendant des jours d'une gare à l'autre, contribuant ainsi à propager la maladie meurtrière ; 402 000 cas de grippe vont être recensés par l'ensemble des services de santé dont 30 382 décès.

En octobre, toute la France a la grippe. A Marseille, le nombre des décès a atteint 2 545 en octobre 1918 (contre 852 en octobre 1917). Pour ce même mois, Paris enregistre un pic de 4 574 décès (10 % des grippés). Dans les hôpitaux et les hospices, les décès bondissent à des sommets jusqu'alors jamais atteints. « Des malades vigoureux et sains, sans antécédents pathologiques, succombaient en quelques jours », note un interne des hôpitaux parisiens. Dans les grandes villes, les enterrements font problème. Les morts encombrent les morgues et l'on manque de cercueils. A Lyon, les convois funéraires sont supprimés et les cérémonies religieuses se font directement dans les cimetières. A Caen, des prisonniers de guerre allemands sont réquisitionnés pour creuser les fosses.

Impuissance et ignorance

Pourtant, on ne s'émeut guère tant est grande la sidération provoquée par les morts de la Grande Guerre, tant aussi la grippe reste une maladie banale. Une apparition du choléra eût autrement remué l'opinion. Ce n'est que sporadiquement que les autorités ferment les écoles ou les spectacles. A aucun moment les transports en commun, principal vecteur de la contagion, ne sont interrompus. Il n'est pas question non plus de fermer les usines, ni d'ailleurs les cafés. C'est à peine si l'on remarque la mort d'Apollinaire à son domicile du boulevard Saint-Germain, le 9 novembre 1918, ou celle d'Edmond Rostand le 2 décembre.

A partir d'octobre, la presse se fait plus diserte mais sans prendre véritablement la mesure de l'ampleur de la catastrophe en cours. Elle se contente le plus souvent de donner des conseils évidents de prophylaxie individuelle et collective : se laver les mains, éviter les lieux publics, isoler les malades... En attendant, comme l'écrivent explicitement plusieurs médecins, la découverte d'un traitement spécifique encore inconnu, les médications abondent : fébrifuges comme la quinine ou l'aspirine, tonicardiaques comme le sulfate de strychnine, la caféine ou l'adrénaline. Huile de ricin, huile de camphre, formol, sérum camphré, quinquina complet, diurétiques, injections de colloïdaux. Aux complications pulmonaires on opposera révulsifs, sinapismes, ventouses scarifiées, voire « une saignée abondante de près d'un demi-litre de sang sans considération de l'âge, de l'anémie ou de la faiblesse du patient ».

Le docteur Heckel, qui veut bien qualifier cette médication de « procédé d'action héroïque », n'oublie pas qu'on est en guerre : « Toutes ces attaques thérapeutiques doivent se succéder presque d'heure en heure. C'est une bataille à la Foch, une offensive sans répit » (L'Illustration du 9 novembre 1918).

Vaccins et sérums improbables voient le jour. Le rhum, qui est venu très vite à manquer, ne se vend plus qu'en pharmacie et sur ordonnance. Les charlatans vantent leurs remèdes miracles. Ainsi, la Fluatine grâce à laquelle « on est certain d'éviter ou d'enrayer la grippe espagnole et toutes les maladies épidémiques - choléra, peste, typhoïde, variole, rougeole, scarlatine, etc. ».

En novembre, en France, la grippe amorce une relative décroissance, ce qui, conjugué à l'armistice du 11 novembre, fait crier à la victoire : « La grippe est en déroute ainsi que les Boches » (Le Journal du 13 novembre). De même, le corps médical ne cesse de répéter que ce n'est que la grippe, sans s'appesantir sur son exceptionnelle létalité. Et puis, comme on l'a rappelé à l'Académie de médecine, « il ne s'agit ni de choléra, ni de peste, ni de typhus ». Il faut tendre l'oreille vers l'Espagne pour entendre son ministre de l'Intérieur signaler « la gravité de l'épidémie régnante ».

Hécatombe en Asie

La grippe espagnole n'en poursuit pas moins son tour du monde, en frappant de toute sa virulence des contrées jusqu'alors épargnées. Ainsi, le 16 novembre 1918, le paquebot Navua, venant de San Francisco, accoste à Papeete avec des grippés à bord. Tahiti ignorait jusqu'alors la grippe. Marins et Tahitiens fêtent la victoire. En moins de 24 heures, la moitié de l'île a la grippe. On va déplorer près de 1 000 morts pour 5 000 habitants. Il en est allé de même lorsque le Talune a accosté neuf jours plus tôt sur l'une des îles Samoa. Un cinquième de la population succombe à la grippe.

Par les voies maritimes, la grippe espagnole débarque en Afrique, en Amérique du Sud, en Asie. Ensuite elle prend le train ou remonte les fleuves. A la fin de janvier 1919, elle a pratiquement contaminé toute la planète, en tuant à qui mieux mieux. C'est l'Asie qui connaît la plus grande hécatombe, avec notamment 4 à 9,5 millions de morts en Chine. En Inde, la grippe multiplie par deux un taux de mortalité pourtant très haut d'ordinaire en provoquant la disparition de 12,5 à 20 millions de personnes. Pour être abominablement élevés, de tels nombres auraient tendance aujourd'hui à être revus à la hausse.

Le Grand Nord n'est pas épargné, bien au contraire. En Alaska, les populations autochtones sont ravagées, avec des taux de mortalité grimpant jusqu'à 85 %. Les survivants, souvent des enfants, meurent à leur tour de faim et de froid. La pandémie est venue des États-Unis qui ont connu une réplique de la maladie au début de 1919 ; 30 à 40 % de la population américaine a été atteinte avec un bilan de 550 000 décès (cinq fois les pertes militaires américaines de la Grande Guerre). En France, on compte 240 000 morts dont 30 000 à Paris, si insouciant en pleine épidémie. Le bilan des pays voisins est comparable. Quant à l'Espagne, quoique éponyme, elle ne déplore « que » 120 000 morts du fait que, non belligérante, elle a connu moins de déplacements de population. Le total des victimes pour le monde oscille entre 24,7 et 39,3 millions. Un nombre aussi effroyable est resté longtemps, mieux qu'oublié, ignoré. Celui des morts de la Grande Guerre pesait plus lourdement sur les esprits.

L'épouvantable pandémie de 1918 va cependant stimuler de nouvelles recherches sur l'agent pathogène de la grippe. Jusqu'alors, la doctrine médicale désignait le bacille de Pfeiffer, isolé lors de l'épidémie précédente en 1892, mais nombreuses sont les voix qui en font désormais un « microbe de sortie », à l'exemple des pneumocoques et autres streptocoques, agents des complications secondaires de la grippe. On soupçonne alors un « virus filtrant », un microbe assez petit pour passer à travers les filtres de kaolin et se soustraire ainsi à la vue du microscope. Encore faut-il l'attraper.

En 1933, des chercheurs britanniques mettent en évidence l'existence d'un virus filtrable. La voie est ouverte aux cultures et aux vaccins mais le chemin est encore long et c'est une tout autre histoire, très médicale, qui va aboutir à l'identification du virus H1N1.

Parallèlement à ces cultures de virus en laboratoire, des chercheurs avaient entrepris de se lancer à la poursuite d'un virus de la grippe espagnole sur le terrain. En 1950, un microbiologiste avait émis l'idée folle d'aller récupérer le virus disparu de la grippe de 1918 en exhumant une de ses victimes dans le permafrost du Grand Nord. Une première expédition échoue en 1951 en Alaska, puis une seconde dans le Spitzberg en 1997. Pas de virus dans les cadavres. C'est aussi en 1997 que Jeffery Taubenberger, dans un coin perdu de l'Alaska où la grippe espagnole avait tué presque tout le monde, exhume du permafrost un cadavre providentiel, une jeune femme inuit que son obésité a protégée de la décomposition. Dans les poumons de celle qu'on va appeler Lucy (par hommage à l'autre, l'australopithèque découverte en 1974), se trouvent des fragments du virus de 1918.

En fait, il faudra quatre autres cadavres (aux tissus pulmonaires conservés dans des blocs de paraffine) pour que Taubenberger puisse séquencer en totalité, gène par gène (13 500 nucléotides), le virus de la grippe espagnole. Quelques années plus tard, Terrence Tumpey, chercheur du National Center for Immunization and Respiratory Diseases, réalise la synthèse complète du virus disparu de 1918. Testé dans un laboratoire de haute sécurité, celui-ci se révèle effectivement extrêmement virulent. Depuis, le virus ressuscité est conservé dans un laboratoire militaire sous haute surveillance.

L'AUTEUR

Directeur de recherche honoraire au CNRS, Claude Quétel a publié de nombreux livres dont, en 2016, un sur ses souvenirs d'enfance Le Chien des Boches (Albin Michel) et, en 2017, Tout sur Mein Kampf (Perrin).

https://www.lhistoire.fr/grippe-espagnole -le-tueur-que-lon-nattendait-pas

Espérons qu'un petit malin ne viendra pas voler ladite conservation du virus a des fins meurtrières  .... c'est aussi dangereux que le bouton atomique !!!

Modifié par ouest35
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Membre, scientifique, Posté(e)
Répy Membre 24 254 messages
scientifique,
Posté(e)
Il y a 1 heure, Crève a dit :

Je comprends pas cette logique : le virus s'arrête quand tout le monde l'a ? Ben pourquoi on confine alors , on devrait faire au contraire des bains de foule pour que tout le monde l'ai, et on en parle plus ? 

Tu oublies qu'en France et dans les pays occidentaux, la mort est un échec. En cas d'épidémie, il faut donc tout faire pour l'éloigner. Si tout le monde est atteint ensemble, le nombre de morts atteindra entre 200 000 et 500 000 morts en France car les hôpitaux étant saturés, aucun soins sérieux ne pourra être apporté aux malades en train de mourrir étouffés par les sécrétions bronchiques.

Les dispositions contraignantes qui sont et seront adoptées ont pour seul but de diminuer le nombre de malades simultanés afin que les hôpitaux puissent soigner les cas graves avec espoir d'en sauver la majorité.

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MembreN, Sans N, 72ans Posté(e)
Solatges MembreN 22 341 messages
72ans‚ Sans N,
Posté(e)
Il y a 6 heures, lycan77 a dit :

Il a raison de quoi ? La chloroquine est un bide planétaire, et Raoult un charlatan qui a banané son monde ! Et ça, c'est un FAIT !

Il va falloir que tu apprennes à lire. Ensuite, tu va renouveller toutes les idées moisies qui te viennent de la télé.

Quand ce sera chose fait, je t'xexpliquerai.

Il y a 2 heures, unjour a dit :

Et pour la grippe espagnole, ça a duré combien de temps ?

0j 0h 0m 0s : on n'était pas encore cinglès à cette époque.

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