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Qu'est-ce que la rationalité ? 


Maroudiji

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Membre, 68ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 68ans‚
Posté(e)


"Qu'on prenne garde, cependant,  souligne Jean-Claude Guillebaud,* à une confusion possible. Il ne découle pas de ce qui précède** que la rationalité doit être combattue au nom de l'irrationnel comme on le voit faire trop souvent aujourd'hui."

* La force de la conviction. 
** "Connaître ou penser ne consiste pas à construire des systèmes sur des bases incertaines, c'est dialoguer avec l'incertitude." Edgard Morin

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 865 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
Il y a 4 heures, Maroudiji a dit :


"Qu'on prenne garde, cependant,  souligne Jean-Claude Guillebaud,* à une confusion possible. Il ne découle pas de ce qui précède** que la rationalité doit être combattue au nom de l'irrationnel comme on le voit faire trop souvent aujourd'hui."

* La force de la conviction. 
** "Connaître ou penser ne consiste pas à construire des systèmes sur des bases incertaines, c'est dialoguer avec l'incertitude." Edgard Morin

Mais où veut-il en venir ?!

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 893 messages
78ans‚ Talon 1,
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Est rationnel tout raisonnement que fait abstraction de l'affect. La géométrie par exemple. Quand l'affect et la raison sont mêlés, c'est un art, comme la médecine.

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Membre, Obsédé textuel, 72ans Posté(e)
Gouderien Membre 34 698 messages
72ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)

La rationalité… c'est ce qui donne des boutons aux fanatiques religieux. Donc c'est bien.

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Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 508 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

bonjour

qu'est-ce que la rationalité ? peut-être ce qui est de raison ? ou conforme à celles-ci ? ce qui semble raisonnable et parait logique mais , qu'est-ce que la raison ?

avons nous tous la même raison ? notre raison est-elle ...raisonnable ? somme nous logique ou existe-il plusieurs logiques raisonnables ?

je répond par des questions car , somme nous sur que notre raison est logique en toutes circonstances ?

deux personnes raisonnables ne sont pas d'accord sur une chose , pourtant elles sont dites raisonnables , la raison à-elle plusieurs sens ou facettes ?

bonne journée

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Membre, In love with life and truth, Posté(e)
Swannie Membre 10 264 messages
In love with life and truth,
Posté(e)
Il y a 2 heures, Talon 1 a dit :

Est rationnel tout raisonnement que fait abstraction de l'affect. La géométrie par exemple. Quand l'affect et la raison sont mêlés, c'est un art, comme la médecine.

D'où "le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point", Blaise Pascal.

Le coeur, s'opposant à la raison, émet un sentiment, une intuition ou les 2, qui, sans qu'il soit besoin de le démontrer, permet de croire en la vérité de ce qu'il ressent : c'est en soi, c'est intime.

Même l'être le plus rationnel qui soit au monde ne pourra s'empêcher de tomber amoureux, c'est au-delà de sa raison. Il pourra lutter et le nier, mais pas l'empêcher.

 

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Membre, 68ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 68ans‚
Posté(e)
il y a une heure, Swannie a dit :

Le coeur, s'opposant à la raison,

Je ne connais pas le langage du cœur, mais mon expérience de vie me conduit à concilier les émotions et la raison pour un meilleur équilibre. (Expérience signifiant comparaison incluse.) 

il y a une heure, Swannie a dit :

Même l'être le plus rationnel qui soit au monde ne pourra s'empêcher de tomber amoureux,

Mais tomber amoureux est la chose la plus normale du monde. C'est tout à fait rationnel. Ce qui ne l'est pas par exemple, c'est qu'un homme mari une femme de 10 ou 20 ans de plus que lui. 

Ou alors qu'un homme ou une femme décide de renoncer au plaisir de l'union sexuelle en prenant un vœux de chasteté. 

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Membre, In love with life and truth, Posté(e)
Swannie Membre 10 264 messages
In love with life and truth,
Posté(e)
Il y a 4 heures, Maroudiji a dit :

Je ne connais pas le langage du cœur, mais mon expérience de vie me conduit à concilier les émotions et la raison pour un meilleur équilibre. (Expérience signifiant comparaison incluse.) 

Mais tomber amoureux est la chose la plus normale du monde. C'est tout à fait rationnel. Ce qui ne l'est pas par exemple, c'est qu'un homme mari une femme de 10 ou 20 ans de plus que lui. 

Ou alors qu'un homme ou une femme décide de renoncer au plaisir de l'union sexuelle en prenant un vœux de chasteté. 

Le langage du cœur ne concilie pas les émotions et la raison, il fonce puisqu'il n'écoute que son cœur, ses sentiments et ses émotions, c'est souvent ce qui différencie l'homme de la femme dans leurs comportements respectifs, l'homme ayant plutôt tendance à concilier les émotions et la raison.

Si tomber amoureux est la chose la plus normale du monde en effet, c'est donc rationnel. Ce qui ne l'est pas, c'est la raison pour laquelle plutôt telle personne et pas une autre, sans pouvoir l'expliquer par la raison, c'est donc irrationnel. Un homme peut donc tomber amoureux d'une femme de 10 ans de plus que lui (20 c'est plus rare) et vice versa.

C'est la raison qui fait décider le renoncement au plaisir de l'union sexuelle, pas le cœur qui est porté à faire ces choses naturellement dès lors qu'il aime.

L'amour est donc par définition irrationnel, quand quelqu'un ressent une attirance pour une personne, elle ne se l'explique pas, il y a quelque chose de plus profond qu'une histoire de chimie ou d'hormones.

L'amour serait plus facile s'il pouvait être rationnel : décider avec sa tête (sa raison) qui on va aimer puis le faire avec le cœur. Mais c'est l'inverse qui se produit, le cœur aime d'abord, et la tête n'a plus qu'à se faire une raison : on est tombé amoureux.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

La rationalité, c'est la recherche des moyens les plus adaptés à un but donné.

C'est par notre affectivité que nous déterminons les buts (ce qui constitue le domaine de l'éthique) mais en revanche, cette affectivité nous induit souvent en erreur lorsque vient le temps de déterminer les moyens. Les religions véhiculent parfois des valeurs intéressantes, mais elles pâtissent faute d'une pensée rationnelle. 

L'idée de raisonnable inclut quant à elle une composante éthique. C'est-à-dire qu'elle n'est pas purement fonctionnelle. C'est que la pensée rationnelle déborde parfois sur le domaine de l'éthique, dans la mesure où la réflexion sur les moyens remet en question les buts qui ont été déterminés. Un compromis qui implique autant des éléments affectifs que des éléments rationnels est alors nécessaire. Ce sont ces compromis que nous qualifierons de raisonnables ou de déraisonnables. S'il fallait substantifier le raisonnable, ce serait quelque chose comme la phronesis d'Aristote, la sagesse pratique.

Le cœur ou l'affectivité ne sont pas opposés à la raison. Il faudrait plutôt dire que la raison est un instrument de l'homme affectif. Je souscris à l'idée que l'affectivité est le socle de tout individu.

L'un des grands problèmes philosophiques de notre temps, c'est que la pensée rationnelle a pris tant d'expansion et d'importance qu'elle en est venu à occulter la pensée éthique, si bien que les sociétés du monde se trouvent aujourd'hui en bonne partie articulées autour de principes purement fonctionnels, comme par exemple la production de capitaux, l'économie de temps, etc. La question est alors de savoir de quelle manière nous pouvons redonner sa place à une pensée éthique sans pour autant aller à l'encontre du développement de la pensée rationnelle, sans lequel nous ne pourrions plus vivre de toute façon. Lorsque je parle d'une "pensée éthique", il ne s'agit pas simplement de donner par exemple plus de place aux débats éthiques, mais plutôt de faire place à une pensée philosophique qui se fonde d'abord sur l'affectivité et non sur les lois de la logique - ce qui ne signifie évidemment pas pour autant que les lois de la logique devrait en être absentes, au contraire. Mon blogue tourne d'ailleurs autour de cette idée: j'essaie d'y ramener le discours philosophique à la hauteur de l'homme que je suis et même parfois aux turpitudes du quotidien. Parfois, chaque phrase devient un combat pour tenter de dresser la bête rationnelle qui habite la philosophie afin d'éviter qu'elle ne piétine le reste.

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Membre, 68ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 68ans‚
Posté(e)
Il y a 16 heures, Swannie a dit :

L'amour serait plus facile s'il pouvait être rationnel : décider avec sa tête (sa raison) qui on va aimer puis le faire avec le cœur.

En ce qui me concerne, quand j'ai rencontré celle qui devait devenir ma femme, n'étant pas certain face à cette nouvelle situation qui chamboulait ma vie et que j'avais cependant appelée de tous mes vœux depuis des années (je cherchais "l'âme sœur"), j'ai pris du recul, je suis parti en voyage à l'étranger, j'ai fait par écrit la liste des qualités que je desirais chez une femme, à la suite de cette réflexion, j'en ai conclu qu'une rare opportunité s'offrait à moi et qu'il fallait que je la saisisse. Cela fait 36 ans que l'on vit ensemble, pratiquement 24/24, que l'on parcourt le monde, et pas une seule fois je n'ai mis en doute ce choix, même lorsqu'on se dispute.
Je dirais, pour user de ta terminologie, que c'est un mélange de cœur et de raison qui ont joué dans cette décision.
Alors que j'écris ces lignes, en y réfléchissant bien, je dois avouer que le cœur y a beaucoup pesé.

Il y a 11 heures, Dompteur de mots a dit :

Le cœur ou l'affectivité ne sont pas opposés à la raison.

 

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Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 508 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

bonjour

pourtant le coeur et la raison ne sont pas toujours à l'unissons .c'est pour cela que Pascal la souligné .il doit y avoir des raisons qui ne sont pas en accort avec la raison ?

c'est un peut comme les goûts et les couleurs mais ici , cela est dans le même personnage ;

bonne journée

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Membre, In love with life and truth, Posté(e)
Swannie Membre 10 264 messages
In love with life and truth,
Posté(e)
Il y a 11 heures, Dompteur de mots a dit :

 

Le cœur ou l'affectivité ne sont pas opposés à la raison. Il faudrait plutôt dire que la raison est un instrument de l'homme affectif. Je souscris à l'idée que l'affectivité est le socle de tout individu.

 

Ce qui rejoint ce que Talon 1 a exprimé, je le cite "Quand l'affect et la raison sont mêlés, c'est un art, comme la médecine". Un médecin qui éprouve de l'affection pour ses patients sera meilleur (car à l'écoute) que celui qui fait simplement son travail, sans affect. La raison du premier comme du second sera son instrument, mais lorsque l'affect y est mêlé, c'est d'un niveau supérieur.

Lorsque j'ai cité Pascal, ajoutant "Le coeur, s'opposant à la raison, émet un sentiment, une intuition ou les 2, qui, sans qu'il soit besoin de le démontrer, permet de croire en la vérité de ce qu'il ressent : c'est en soi, c'est intime", si on le transpose sur un médecin examinant son patient qu'il connait bien, l'intuition peut alors jouer un rôle primordial que la raison seule ne jouera pas dans le diagnostic émis, à cause de l'affect. On retrouve le même aspect dans plusieurs professions, tel lors d'enquêtes criminelles, ce qui a fait le succès (par exemple) de la série Columbo, qui mêle les 2.

L'affect est capable de détecter un menteur par intuition, ce que la raison ne sait pas faire, l'affect sonde en profondeur, la raison examine en superficialité.

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Membre, 48ans Posté(e)
arro Membre 99 messages
Forumeur Débutant‚ 48ans‚
Posté(e)

C'est quoi qui s'oppose à la raison et qu'un philosophe doit se détourner et par quels moyens?

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 865 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
il y a 42 minutes, Swannie a dit :

L'affect est capable de détecter un menteur par intuition, ce que la raison ne sait pas faire, l'affect sonde en profondeur, la raison examine en superficialité.

Ça, je suis pas bien sûr ! Je crains bien que l'affect nous fourvoie aussi souvent qu'il nous guide... (en partant de l'idée que l'affect se nourrit de nos désirs).

Une belle oraison dont on est souvent l'auteur arraisonne souvent notre propre raison... (Bon, j'ai déjà fait mieux, mais ça m'amuse !)

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Membre, Posté(e)
moch niap Membre 236 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

ce qui nous affecte, ce qui nous préoccupe, ce qui affleure, ce à quoi nous pensons … qu'est-ce cela ? 

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  • 2 semaines après...
Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 739 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)
Le 26/02/2019 à 23:14, Dompteur de mots a dit :

La rationalité, c'est la recherche des moyens les plus adaptés à un but donné.

Je ne te suis pas sur cette définition, qui s'apparente bien plutôt à celle d'optimisation, ou encore d'expression de l'intelligence elle-même. 

La rationalité est ce qui s'appuie sur la raison, bien que nous ne soyons pas plus avancés ainsi, je peux dire qu'elle sera ce qui s'oppose à l'irrationalité, entendue comme une propension à l'erreur, à la grossièreté, au fourvoiement, à l'incohérence, à la contradiction ou encore à l'inconsistance, mais pas uniquement dans le simple registre du but visé, cela engage également l'être entier à partir de ses choix particuliers de la situation présente, et quand bien même l'objectif serait atteint !

Par exemple, si il semble logique/rationnel d'acheter tel produit dont j'ai besoin dans un magasin, pendant que je m'y trouve avec un compte en banque suffisamment approvisionné, ce serait malgré tout irrationnel de ma part, si par ailleurs je sais que la fabrication dudit produit nécessite l'emploi de jeunes enfants, détruit allégrement la planète ou spolie les travailleurs du pays concerné et que je suis sensible à ces considérations.

 

 

Citation

 Les religions véhiculent parfois des valeurs intéressantes, mais elles pâtissent faute d'une pensée rationnelle. 

Ce n'est pas tant que la religiosité serait en soi irrationnelle, mais plus vraisemblablement parce qu'elle se soustrait au couperet de la vérification expérimentale !

Posé Dieu comme explication de toute chose, est au contraire un gage de grande rationalité, puisque ce principe premier permettra d'expliquer n'importe quoi, ou tout ce qui pourrait se présenter à l'esprit du croyant. Un être éternel, omniprésent, omniscient et omnipotent est plus que suffisant pour résorber toute difficulté ou interpellation de l'esprit, et cet esprit sera grandement satisfait de trouver des réponses en adéquation avec ses interrogations, en faisant appel à sa raison, par application du principe métaphysique Dieu.

Il y a des tas de jeux de société, fondés sur la rationalité, pourtant aucun n'a vocation à expliquer ou prédire les faits étrangers à son giron de validité. Ce sont des systèmes clos et rationnels, dont les éléments de véracités n'ont aucune valeur en dehors du jeu lui-même. Les religions fonctionnent sur le même principe.

 

 

Citation

L'idée de raisonnable inclut quant à elle une composante éthique.

La notion de raisonnable peut se trouver à partir... de paris ( parier ) ! Autrement dit, sans connotation éthique !

N'importe quel acteur économique peut chercher à faire un choix raisonnable sans être le moins du monde concerné, directement ou de manière sous-jacente pour lui, par des considérations morales.

 

Est-il raisonnable de rouler sans huile dans son moteur thermique de voiture ?

Est-il raisonnable de porter 200Kg sur son dos ?

Est-il raisonnable de vouloir faire la quadrature du cercle à la règle et au compas ? De chercher à produire le  mouvement perpétuel ? De connaitre toutes les décimales de Pi ?

 

Citation

Le cœur ou l'affectivité ne sont pas opposés à la raison. Il faudrait plutôt dire que la raison est un instrument de l'homme affectif. Je souscris à l'idée que l'affectivité est le socle de tout individu.

Oui, c'est même une condition nécessaire si l'on en croit Damasio.

 

Citation

L'un des grands problèmes philosophiques de notre temps, c'est que la pensée rationnelle a pris tant d'expansion et d'importance qu'elle en est venu à occulter la pensée éthique, si bien que les sociétés du monde se trouvent aujourd'hui en bonne partie articulées autour de principes purement fonctionnels, comme par exemple la production de capitaux, l'économie de temps, etc. La question est alors de savoir de quelle manière nous pouvons redonner sa place à une pensée éthique sans pour autant aller à l'encontre du développement de la pensée rationnelle, sans lequel nous ne pourrions plus vivre de toute façon. Lorsque je parle d'une "pensée éthique", il ne s'agit pas simplement de donner par exemple plus de place aux débats éthiques, mais plutôt de faire place à une pensée philosophique qui se fonde d'abord sur l'affectivité et non sur les lois de la logique - ce qui ne signifie évidemment pas pour autant que les lois de la logique devrait en être absentes, au contraire. Mon blogue tourne d'ailleurs autour de cette idée: j'essaie d'y ramener le discours philosophique à la hauteur de l'homme que je suis et même parfois aux turpitudes du quotidien. Parfois, chaque phrase devient un combat pour tenter de dresser la bête rationnelle qui habite la philosophie afin d'éviter qu'elle ne piétine le reste.

Effectivement, ce combat est à livrer en toute activité humaine, de la plus terre-à-terre ou quotidienne pour tout un chacun, à la plus élaborée et communautaire ou mondiale.

Je parlerais plus volontiers quant à moi, de respecter notre animalité ou ce que nous sommes en tant qu'être biologique ou espèce vivante, d'en revenir aux " fondamentaux " de notre nature d'animaux sociaux, à ce qui tombe sous le sens et qui est pourtant étouffé ou refoulé dès notre plus jeune âge, au nom d'une toujours plus grande efficience... Le temps est devenu un luxe dans des sociétés obsédées par la rentabilité ou l'atteinte d'objectifs, mais c'est pourtant un prérequis - bien que non suffisant - si l'on veut avoir le temps nécessaire à une prise de conscience ou de recul, sur l'absurdité ou la vacuité de la plupart des affaires humaines... 

 

******

J'invite à nouveau les lecteurs à lire Keith Stanovich " What intelligence tests miss " pour aborder le problème de la rationalité, ou pour les plus parcimonieux:

 

https://www.lalibre.be/debats/opinions/les-tests-d-intelligence-et-la-pensee-rationnelle-51b8a9bce4b0de6db9b6659c

https://associationslibres.wordpress.com/2016/10/06/existe-t-il-une-difference-entre-intelligence-et-rationnalite/

http://keithstanovich.com/Site/Research_on_Reasoning_files/Stanovich_ThePsychologist.pdf

http://www.psychomedia.qc.ca/fonctionnement-psychologique/2009-12-27/pensee-rationnelle-autres-facultes-que-l-intelligence-mesuree-par-le-qi

https://le-cercle-psy.scienceshumaines.com/un-etre-humain-ca-se-trompe-enormement_sh_32416

 

Cordialement, D-U

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

La rationalité peut se définir selon les trois modes du raisonnement logique :

-Induction, du particulier au général

-Déduction, du général au particulier

-Abduction, à ne pas confondre avec l'induction, elle consiste à postuler l'existence d'une réalité hypothétique qui si elle était vraie, expliquerait les observations. Elle se différencie de l'induction par le fait qu'elle implique de postuler l'existence d'une réalité non perçue jusqu'à présent.

Tout ce qui relève de la résultante de l'une ou de plusieurs de ces trois formes est une pensée rationnelle.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 6 heures, deja-utilise a dit :

Posé Dieu comme explication de toute chose, est au contraire un gage de grande rationalité, puisque ce principe premier permettra d'expliquer n'importe quoi, ou tout ce qui pourrait se présenter à l'esprit du croyant. Un être éternel, omniprésent, omniscient et omnipotent est plus que suffisant pour résorber toute difficulté ou interpellation de l'esprit, et cet esprit sera grandement satisfait de trouver des réponses en adéquation avec ses interrogations, en faisant appel à sa raison, par application du principe métaphysique Dieu.

Ce qui pose question avec Dieu ce n'est pas tant qu'il ne respecte pas la démarche expérimentale, mais bien le fait qu'il soit impossible de déduire son existence depuis nos observations courantes ou même scientifiques. De ce que j'en comprends on pourrait argumenter que la raison ne peut pas se fonder elle-même, et alors, Dieu apparaîtrait comme ce principe abstrait et nécessaire fondant la rationalité - principe lui-même nécessairement irrationnel.

Principe nécessaire disais-je, au sens où si la rationalité n'est pas fondée elle repose sur du sable et ne peut pas démontrer sa supériorité sur la démarche irrationnelle, mais aussi principe inutile, puisqu'on pourra se contenter des fruits du raisonnement (on fait comme si c'était vrai parce que ça donne des résultats), dans une perspective constructiviste et historiciste, et dans une logique d'amélioration perpétuelle, de conjectures hypothétiques, temporaires et temporelles qui ne demandent qu'à évoluer.

Je me demande si Galilée ou Newton avaient découverts la puissance des mathématiques pour expliquer les lois physiques simplement parce qu'ils étaient croyants et pensaient mettre au jour la pensée de Dieu. Parce que sans l'idée d'un Dieu qui organise et ordonne l'univers, il n'y a aucune assise solide non plus à l'idée que les mathématiques soient efficaces à décrire la physique et la chimie. Au contraire l'idée paraît carrément folle.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 739 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)
Il y a 12 heures, Quasi-Modo a dit :

La rationalité peut se définir selon les trois modes du raisonnement logique :

-Induction, du particulier au général

-Déduction, du général au particulier

-Abduction, à ne pas confondre avec l'induction, elle consiste à postuler l'existence d'une réalité hypothétique qui si elle était vraie, expliquerait les observations. Elle se différencie de l'induction par le fait qu'elle implique de postuler l'existence d'une réalité non perçue jusqu'à présent.

Tout ce qui relève de la résultante de l'une ou de plusieurs de ces trois formes est une pensée rationnelle.

La rationalité dont tu discutes n'est qu'une des formes qu'elle peut prendre, la plus mathématique d'entre-elles pourrait-on dire. 

 

La rationalité est ce qui a affaire avec la raison, qui elle-même renvoie à l'idée étymologique de ratio, et donc de calcul. Par exemple, celui qui fait des calculs de profit entre différents scénarios possibles, pour un futur investissement, et les compare entre eux, optera pour celui qu'il juge le plus intéressant et pratiquement à sa portée, il aura donc fait des calculs, des comparaisons puis un choix approprié.

De même le médecin qui voit en consultation un patient qu'il connait bien, pourra lui prescrire un médicament homéopathique en se basant à la fois sur les statistiques de l'effet placebo et sur la foi que son client lui accorde accompagnée de sa propension à croire fortement à l'efficacité de la médecine moderne depuis toujours, il sera donc rationnel pour le médecin de lui proposer pour son mal un placebo plutôt qu'un principe actif ayant des effets secondaires plus lourds que le bénéfice escompté, il n'envisagera le médicament effectif que dans un second temps, si la première solution n'a pas résolu le problème.  

 

La rationalité est aussi une question de méthode ( http://www.cnrtl.fr/definition/rationnel ), comme en science en général de par sa démarche singulière, mais aussi dans le monde de l'entreprise industrialisée ou encore dans la vie ordinaire et que l'on nomme le " bon sens ", par exemple il est plus rationnel de positionner la voiture juste après la porte, dans une rue à sens unique puis de sortir la remorque du garage, et non l'inverse ou tout autre configuration, il y a un enchainement des actions plus judicieux que les autres. 

 

La rationalité peut aussi être basée sur l'expérience physique du monde, comme de ranger les éléments lourds sur les rayons les plus bas de l'étagère et les plus légers aux étages supérieurs, quitte à changer ce qui est déjà en place pour garantir l'équilibre le plus stable, ou encore de constater qu'une planche de bois de dimensions fixées est plus résistante à la flexion sur le tranche que posée à plat, dès lors si l'on veut construire un passage on aura avantage à en mettre plusieurs sur chant qu'empilées les unes sur les autres et juxtaposées, dans un cas la résistance au fléchissement varie comme le carré de l'épaisseur, dans l'autre linéairement avec elle, pourtant la plupart des individus en poseront plusieurs à plat, ou comme déjà évoqué ici même, de positionner des bastaings de charpente de manière inclinée alors que sa résistance optimale serait l'aplomb, bien que tous les charpentiers fassent justement le contraire ! 

On constate une loi, on l'applique judicieusement ou avec pertinence, les habitudes ou traditions pouvant conduire à bafouer la rationalité aux yeux et à la barbe même des experts ! Comme de ne pas se rendre compte en science, que les lois découvertes ne sont pas applicables stricto sensu aux objets observés mais aux informations que l'on collecte d'eux, et cela change radicalement notre regard, c'est une autre épistémologie qui se dessine, et on finira par y venir, car je vois à présent des signes avant coureur et des indices dans le monde de la recherche qui y tend, enfin...  

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 865 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)

La rationalité, c'est aussi croire (donc ?) un minimum à ses sens.

Et l'irrationalité, un peu moins...

Mais les sens étant trompeurs, il peut être parfois plus raisonnable d'être un peu irrationnel...

Trop de raison c'est une folie comme trop de déraison. Il faudrait viser un équilibre ?...

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