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Peut-on vraiment se passer de métaphysique?

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Invité Quasi-Modo

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Invité Quasi-Modo
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Bonjour braves gens,

Je choisis d'ouvrir un sujet qui est loin d'être évident mais qu'il me semble nécessaire d'ouvrir dans une époque où l'opinion commune est qu'il faudrait en finir avec la métaphysique comme s'il s'agissait d'une idéologie du passé qu'il s'agirait de combattre ou de dépasser.

Les deux seules formes de pensées ayant ambitionné de se passer totalement de métaphysique étant à ma connaissance le positivisme et la pensée nietzschéenne, quoique pour Nietzsche cela se discute même parmi les spécialistes (mais si vous en voyez d'autres n'hésitez pas à en faire part). Kant est également fortement à considérer dans ce débat, lui pour qui la métaphysique est comme "un couteau sans manche auquel on aurait retiré la lame".

Fidèle à ma méthode qui consiste à éviter de trop orienter le débat dès le départ, je vous laisse à vos claviers en ayant disséminé ça et là dans le message des références  pour ceux qui voudraient se documenter plus avant ; j'y ajoute deux citations :

"L'Homme fait de la métaphysique comme il respire." Emile Meyerson

"La métaphysique est si essentielle qu'on ne peut s’en défaire comme on se défait d’une opinion. On ne peut aucunement la faire passer derrière soi, telle une doctrine à laquelle on ne croit plus et qu'on ne défend plus." Martin Heidegger

 

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Invité
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L' être humain est capable de métaphysique, c' est ce qui lui permet d'évoluer, pour le meilleur et pour le pire.  Notre perception même du monde, parce qu' elle est subjective, est métaphysique. La science elle-même évolue par hypothèses, conjectures qu' il s'agit de valider ou d'écarter : elle s'appuie sur la métaphysique.  La religion, comme la philosophie, sont des matières métaphysiques.  Comment pourrait-on s'en passer..?

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Invité Quasi-Modo
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il y a 42 minutes, hdbecon a dit :

L' être humain est capable de métaphysique, c' est ce qui lui permet d'évoluer, pour le meilleur et pour le pire.  Notre perception même du monde, parce qu' elle est subjective, est métaphysique. La science elle-même évolue par hypothèses, conjectures qu' il s'agit de valider ou d'écarter : elle s'appuie sur la métaphysique.  La religion, comme la philosophie, sont des matières métaphysiques.  Comment pourrait-on s'en passer..?

Je ne cacherai pas que mon opinion tend assez vers les mêmes considérations.

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Invité Spontzy
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Invité Spontzy
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Bonjour Quasi-Modo.

Encore un sujet intéressant.

Citation

dans une époque où l'opinion commune est qu'il faudrait en finir avec la métaphysique

J'ai exactement le sentiment contraire (c'est pas la première fois entre nous). De mon côté je ressens une tendance forte, qui me semble même inéluctable, qui est qu'il faut en arrêter avec la méthode scientifique (qui fut peut être placée sur un trop grand piédestal aux XiXème et XXème siècles).

Partout où je regarde, partout où je pose l'oreille, je capte des messages anti-scientifiques. Voir le débat sur le scientisme sur ce forum. Parodie assez représentative.

Ça laisse des grosses portes ouvertes à la métaphysique. Tant mieux après tout.

 

 

Après sur la question générale : peut-on se passer de métaphysique ? Ma réponse est une question : qui s'en passe ? Personne me semble-t-il. Si je comprends bien, mais je compte sur votre aide pour m'éclairer, les positivistes se passent de métaphysique car ils restreignent leur champ d'étude.

A+

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 968 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
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Deux définitions existent pour la métaphysique. Parlons-nous de celle qui consiste à poser, finalement, des questions existentielles, du type pourquoi la vie, l'Univers, etc. ? Ou bien parlons-nous de la spéculation théorique (conjectures, hypothèses) propre à toute science cherchant à comprendre un problème qu'elle a pu observer ?

Dans le deuxième cas, c'est assez inévitable, en effet, pour pouvoir expliquer ce qui est observé ou ce qui est incorrect par rapport à l'état de nos connaissances. Dans le premier cas, nous n'y sommes pas, et celle-ci n'a rien à faire en science puisqu'elle répond à un "comment" et non à un "pourquoi". Bien évidemment, cela n'empêche pas une même personne, scientifique, de penser l'au-delà de la physique, que ce soit à l'appui de théories ou non.

Au contraire, la croyance répond davantage à la première définition et permet de faire "sens" à des questions auxquelles nous ne pouvons pas véritablement répondre, à considérer évidemment qu'une telle question a du sens puisque le fait que nous ne soyons pas là par hasard (ou au contraire, que oui) est affaire de croyance.

Doit-on s'en débarrasser ? Personnellement, j'ai tendance à considérer qu'une question dont la réponse ne peut être apportée n'est pas une question qui mérite intérêt, sauf à vouloir me rassurer ou me désespérer. Ainsi, la première définition du terme, et les questions qu'elle suppose, me paraissent intéressantes mais à la fois "humain, trop humain", comme dirait l'autre. Car, en effet, la question de savoir "pourquoi la vie, pourquoi la mort, pourquoi l'univers ?", qui pourra la trancher ? Personne. Pourquoi ne le peuvent-elles pas ? Car elles sont trop imprécises et portent en elles déjà un biais dès le départ, à savoir celle du sens. C'est pour cela que le "comment" est bien plus simple et pertinent, au grand damne du besoin humain de savoir pourquoi nous sommes là.

Donc, au contraire, je suis plus radical sur la question : je ne considère pas comme de véritables questions les questionnements en lien avec la première définition, celles-ci étant en l'état de faux questionnements puisque les réponses ne peuvent être apportées et leurs fondements ne sont pas même certains. Pour la deuxième définition, en effet, la science en use au besoin, mais ce n'est pas du tout la même chose puisque cela revient à spéculer sur un "comment" qui n'est pas clair et non sur un "pourquoi" qui nous échappe.

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Invité Petit pois
Invités, Posté(e)
Invité Petit pois
Invité Petit pois Invités 0 message
Posté(e)

Je me permets de me glisser discrètement (et très béotienne) ici pour dire que, perso, j'aimerais bien pouvoir m'en passer et j'aimerais bien m'en passer tout simplement pour vivre "mieux". Je précise que j'assimile "métaphysique" à "questions existentielles"....pourquoi sommes nous là ? où va t'on ensuite ? Il y a t'il un sens ? Que veut dire univers ? D'univers , il n'y en avait qu'un à mon époque scolaire, nous en soupçonnons une infinité ( je crois) désormais. Mais l'infini a t'il une fin ? Ha ben non, forcément, mais pas de limite alors...pour les croyants : Dieu a tout créé ....mais qui a créé Dieu ? Et le big bang, ok, mais d'où venait cet univers initial où s'est produit ce bing bang ?

Plus on avance, plus on recule, plus l'origine ( notre quête) est reculée...

 

Comme dit plus haut, j'aimerais bien me passer de toutes ces questions sans réponse parce que ces non réponses génèrent angoisse et/ou anxiété pour moi, et cependant elles se posent/s'imposent à moi !

Pour conclure , je dirai que oui, on pourrait s'en passer puisqu'en l'instant la métaphysique n'engendre que questions, suppositions mais sur ces suppositions, d'autres questions....ça me fout le vertige et c'est un ressenti très inconfortable.

( pardon aux "philosophes pour mon post très prosaïque :sleep:)

Modifié par Petit pois
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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
il y a 8 minutes, Jedino a dit :

Deux définitions existent pour la métaphysique. Parlons-nous de celle qui consiste à poser, finalement, des questions existentielles, du type pourquoi la vie, l'Univers, etc. ?

Un homme qui ne ferait que poser ces questions ne ferait pas de métaphysique. Celle-ci commence lorsque l'on tente de répondre à ces questions. Mais le poète peut aussi répondre à ces questions, à sa manière. Ou le romancier (salut HD !). Pourtant, ceux-là ne font pas de métaphysique pour autant. Mais, dira-t-on, autant le poète que le romancier que celui qui ne fait que poser des questions font de la métaphysique malgré eux, car ils ne peuvent qu'envisager ces questions, ou envisager les réponses selon un arrière-fond métaphysique. Évidemment, tous les hommes sont déterminés par des composantes culturelles ou psycho-mythologiques inconscientes mais ces composantes ne constituent toujours pas de la métaphysique.

il y a 8 minutes, Jedino a dit :

Ou bien parlons-nous de la spéculation théorique (conjectures, hypothèses) propre à toute science cherchant à comprendre un problème qu'elle a pu observer ?

La spéculation scientifique appartient à la science, point final. Si le scientifique s'amuse à spéculer hors du domaine de la science, alors seulement cela devient de la philosophie, et possiblement de la métaphysique.

***

La métaphysique naît dans le giron de Platon et d'Aristote. Qu'est-ce qui caractérise, chez ces deux philosophes, les méditations que l'on associe généralement à la métaphysique ? Il s'y manifeste pour la première fois l'idée que l'on puisse parvenir à des vérités universelles par le biais d'un parcours méthodique de la pensée. Chez les présocratiques, l'idée de vérité universelle se manifeste bien, mais toujours via des poussées poétique, où l'on s'adresse plutôt à une faculté de ressentir, ou d'intuitionner. Il y a toujours quelque chose de foncièrement corporel chez les présocratiques. Chez Platon, et encore plus Aristote, le corporel cède au théorique. On s'y adresse à la ratio. Qu'est-ce que la théorie ? C'est, essentiellement, une pensée spectatrice. Ici, si l'on m'a bien lu, le théorique s'oppose au corporel ou, pour le dire autrement, celui qui se pense comme esprit devant-le-monde s'oppose à celui qui se pense comme corps engagé-dans-le-monde.

Il faudra attendre Montaigne, puis Nietzsche et Kierkegaard avant que l'esprit des présocratiques ne se manifeste à nouveau.

Ceux qui critiquent les attaques de Nietzsche contre la métaphysique affirment souvent que le moustachu philosophe instaure lui-même sa propre métaphysique. Évidemment, s'ils saisissent cette philosophie d'une manière purement théorique, il trouveront certainement les constituants d'une métaphysique. Si par contre ils délaissent leurs ornières théorico-dialectiques, comme le demande d'ailleurs Nietzsche lui-même, par force d'ironie (même la Volonté de puissance est un concept ironique - Heidegger est un bouffon de ne pas l'avoir vu), alors c'est un tout autre monde qui s'ouvrira à eux - non pas sous la forme d'une révélation illuminatrice de la doctrine nietzschéenne, mais plutôt d'un retour joyeux à une pensée qui ne cherche pas à fuir le monde.

J'aborde ce thème sous un autre angle, à cet endroit.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 968 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)
il y a 20 minutes, Dompteur de mots a dit :

Un homme qui ne ferait que poser ces questions ne ferait pas de métaphysique. Celle-ci commence lorsque l'on tente de répondre à ces questions. Mais le poète peut aussi répondre à ces questions, à sa manière. Ou le romancier (salut HD !). Pourtant, ceux-là ne font pas de métaphysique pour autant. Mais, dira-t-on, autant le poète que le romancier que celui qui ne fait que poser des questions font de la métaphysique malgré eux, car ils ne peuvent qu'envisager ces questions, ou envisager les réponses selon un arrière-fond métaphysique. Évidemment, tous les hommes sont déterminés par des composantes culturelles ou psycho-mythologiques inconscientes mais ces composantes ne constituent toujours pas de la métaphysique.

En quoi tenter d'y répondre ne serait-ce pas, pour toi, de la métaphysique ?

il y a 20 minutes, Dompteur de mots a dit :

La spéculation scientifique appartient à la science, point final. Si le scientifique s'amuse à spéculer hors du domaine de la science, alors seulement cela devient de la philosophie, et possiblement de la métaphysique.

***

La métaphysique naît dans le giron de Platon et d'Aristote. Qu'est-ce qui caractérise, chez ces deux philosophes, les méditations que l'on associe généralement à la métaphysique ? Il s'y manifeste pour la première fois l'idée que l'on puisse parvenir à des vérités universelles par le biais d'un parcours méthodique de la pensée. Chez les présocratiques, l'idée de vérité universelle se manifeste bien, mais toujours via des poussées poétique, où l'on s'adresse plutôt à une faculté de ressentir, ou d'intuitionner. Il y a toujours quelque chose de foncièrement corporel chez les présocratiques. Chez Platon, et encore plus Aristote, le corporel cède au théorique. On s'y adresse à la ratio. Qu'est-ce que la théorie ? C'est, essentiellement, une pensée spectatrice. Ici, si l'on m'a bien lu, le théorique s'oppose au corporel ou, pour le dire autrement, celui qui se pense comme esprit devant-le-monde s'oppose à celui qui se pense comme corps engagé-dans-le-monde.

Il faudra attendre Montaigne, puis Nietzsche et Kierkegaard avant que l'esprit des présocratiques ne se manifeste à nouveau.

Ceux qui critiquent les attaques de Nietzsche contre la métaphysique affirment souvent que le moustachu philosophe instaure lui-même sa propre métaphysique. Évidemment, s'ils saisissent cette philosophie d'une manière purement théorique, il trouveront certainement les constituants d'une métaphysique. Si par contre ils délaissent leurs ornières théorico-dialectiques, comme le demande d'ailleurs Nietzsche lui-même, par force d'ironie (même la Volonté de puissance est un concept ironique - Heidegger est un bouffon de ne pas l'avoir vu), alors c'est un tout autre monde qui s'ouvrira à eux - non pas sous la forme d'une révélation illuminatrice de la doctrine nietzschéenne, mais plutôt d'un retour joyeux à une pensée qui ne cherche pas à fuir le monde.

J'aborde ce thème sous un autre angle, à cet endroit.

Et, sauf mauvaise lecture de ma part, je ne suis pas en désaccord avec tout ceci.

Maintenant, en effet, l'emploi du terme est abusif pour caractériser le travail mené en science et jamais je ne l'aurai employé par ailleurs. Il n'empêche que, hdbecon, dont l'idée me venait, semblait ne pas l'évoquer forcément à tort puisque le terme, pris très naïvement, peut amener à considérer que ce qui n'est pas encore un fait avéré en science (l'hypothèse, la conjecture) est en soi méta-physique, dans le sens où il n'est pas encore considéré comme tel et peut très bien ne pas l'être. De fait, ce n'est pas une spéculation hors de la science, mais hors d'un paradigme, cela est certain. Et aller au-delà du paradigme dans lequel nous pouvons être, n'est-ce pas aller au-delà de la physique que nous connaissons ?

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Membre, Obsédé textuel, 72ans Posté(e)
Gouderien Membre 34 684 messages
72ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)
Il y a 9 heures, Quasi-Modo a dit :

 

"L'Homme fait de la métaphysique comme il respire." Emile Meyerson

 

L'homme fait des tas de choses, comme il respire. Y compris des cochonneries. Alors la métaphysique... à petites doses, SVP.

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Membre, 55ans Posté(e)
Genesiis Membre 3 203 messages
Forumeur balbutiant‚ 55ans‚
Posté(e)

Bonjour tous et toutes,

De nos jours, bien des gens "construisent sur le sable" : Ils oublient que les principes inculqués ont des pré-requis ; Un des plus important est l'utilisation du syllogisme en dehors de son champ d'application. Alors il est nécessaire; pour une pensée juste, de revenir aux fondamentaux, ontologiques. Mais c'est métaphysique...

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Membre, SaXo, 103ans Posté(e)
saxopap Membre 7 391 messages
103ans‚ SaXo,
Posté(e)
Il y a 17 heures, Quasi-Modo a dit :

Bonjour braves gens,

Je choisis d'ouvrir un sujet qui est loin d'être évident mais qu'il me semble nécessaire d'ouvrir dans une époque où l'opinion commune est qu'il faudrait en finir avec la métaphysique comme s'il s'agissait d'une idéologie du passé qu'il s'agirait de combattre ou de dépasser.

Oui c'est un peu ça. Son lien à la science est aujourd’hui plus faible. Elle reste une idéologie du passé.

Citation

Les deux seules formes de pensées ayant ambitionné de se passer totalement de métaphysique étant à ma connaissance le positivisme et la pensée nietzschéenne, quoique pour Nietzsche cela se discute même parmi les spécialistes (mais si vous en voyez d'autres n'hésitez pas à en faire part). Kant est également fortement à considérer dans ce débat, lui pour qui la métaphysique est comme "un couteau sans manche auquel on aurait retiré la lame".

Kant déplace la question religieuse du terrain métaphysique vers le terrain moral, dans lequel Dieu est une idée régulatrice  qui permet aux hommes d’agir moralement. Malin le kant lol

qui peut être dac avec ça? pas moi..

 

 
 
 
Citation

Fidèle à ma méthode qui consiste à éviter de trop orienter le débat dès le départ, je vous laisse à vos claviers en ayant disséminé ça et là dans le message des références  pour ceux qui voudraient se documenter plus avant ; j'y ajoute deux citations :

orienter le débat? trop tard c'est fait !!  mdr

Citation

"L'Homme fait de la métaphysique comme il respire." Emile Meyerson

"La métaphysique est si essentielle qu'on ne peut s’en défaire comme on se défait d’une opinion. On ne peut aucunement la faire passer derrière soi, telle une doctrine à laquelle on ne croit plus et qu'on ne défend plus." Martin Heidegger

 

 

Modifié par saxopap
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Il y a 12 heures, Jedino a dit :

Deux définitions existent pour la métaphysique. Parlons-nous de celle qui consiste à poser, finalement, des questions existentielles, du type pourquoi la vie, l'Univers, etc. ? Ou bien parlons-nous de la spéculation théorique (conjectures, hypothèses) propre à toute science cherchant à comprendre un problème qu'elle a pu observer ?

Questions existentielles et spéculation théorique, n'a-t-on pas là deux aspects d'une seule et même chose..? Deux interrogations, certes sur des sujets différents, mais dont le mécanisme métaphysique est le même..?

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Il y a 12 heures, Petit pois a dit :

Je me permets de me glisser discrètement (et très béotienne) ici pour dire que, perso, j'aimerais bien pouvoir m'en passer et j'aimerais bien m'en passer tout simplement pour vivre "mieux". Je précise que j'assimile "métaphysique" à "questions existentielles"....pourquoi sommes nous là ? où va t'on ensuite ? Il y a t'il un sens ? Que veut dire univers ? D'univers , il n'y en avait qu'un à mon époque scolaire, nous en soupçonnons une infinité ( je crois) désormais. Mais l'infini a t'il une fin ? Ha ben non, forcément, mais pas de limite alors...pour les croyants : Dieu a tout créé ....mais qui a créé Dieu ? Et le big bang, ok, mais d'où venait cet univers initial où s'est produit ce bing bang ?

Plus on avance, plus on recule, plus l'origine ( notre quête) est reculée...

 

Comme dit plus haut, j'aimerais bien me passer de toutes ces questions sans réponse parce que ces non réponses génèrent angoisse et/ou anxiété pour moi, et cependant elles se posent/s'imposent à moi !

Pour conclure , je dirai que oui, on pourrait s'en passer puisqu'en l'instant la métaphysique n'engendre que questions, suppositions mais sur ces suppositions, d'autres questions....ça me fout le vertige et c'est un ressenti très inconfortable.

( pardon aux "philosophes pour mon post très prosaïque :sleep:)

Ton prosaïsme décrit parfaitement la condition métaphysique humaine. Nous naissons, vivons, mourons avec ces questions, malgré nous. Il existe une autre question métaphysique fondamentale à poser : si nous avions les réponses, comment vivrions-nous..?

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Invité Petit pois
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Invité Petit pois
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il y a 35 minutes, hdbecon a dit :

Ton prosaïsme décrit parfaitement la condition métaphysique humaine. Nous naissons, vivons, mourons avec ces questions, malgré nous. Il existe une autre question métaphysique fondamentale à poser : si nous avions les réponses, comment vivrions-nous..?

Ha ben en voilà une bonne question que je ne m'étais jamais posée ! 

Probablement de la même façon que les convaincus d'avoir la solution, de tenir LA vérité, que ce soient par convictions religieuses ou athéisme. Ils vivent avec leurs certitudes et ont l'air de mieux vivre que tous les autres, dont moi, persuadé(e)s de rien , tendance agnostique pour tenter de se( me) rassurer un minimum et en quête incessante d'un "sens". Beaucoup n'ont pas cette démarche ( bien inconsciente/involontaire) de se dire ok Dieu, ok le Big bang...mais avant ? C'est pour  eux une réponse suffisamment satisfaisante. Quand ces gens regardent le ciel et les étoiles, il me semble qu'ils le regardent comme un joli paysage, forts de leurs convictions . Perso, quand j'admire la voûte céleste c'est à chaque fois un flot de questions existentielles anxiogènes qui m'envahit et je détourne les yeux .

 

...mais je vais y réfléchir plus longuement ( ça me changera, comme problématique ! :happy:)

Modifié par Petit pois
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Il y a 12 heures, Dompteur de mots a dit :

Un homme qui ne ferait que poser ces questions ne ferait pas de métaphysique. Celle-ci commence lorsque l'on tente de répondre à ces questions.

Chacun se pose ces questions, puisque nous sommes capable de métaphysique. Tenter de répondre, c'est assumer notre part métaphysique d'humanité. Ainsi, quand on lit dans le catéchisme de l'Eglise catholique que "l'homme est capable de Dieu, on s'aperçoit que le christianisme s'approprie une condition universelle. Par là on voit que le mécanisme métaphysique est commun à tout être humain, et que la religion n'est qu'une des réponses apportées. Cette métaphysique religieuse se pose comme vérité : "je suis le chemin, la vérité et la vie." Cette métaphysique se pose comme définitive : on spécule à partir de la vérité, pour l'expliciter, sans jamais remettre cette vérité en cause. La réponse de Pilate pose la métaphysique philosophique, puis scientifique : qu'est-ce que la vérité..? "Je sais que je ne sais rien", répond Socrate...

Il y a 12 heures, Dompteur de mots a dit :

Mais le poète peut aussi répondre à ces questions, à sa manière. Ou le romancier (salut HD !). Pourtant, ceux-là ne font pas de métaphysique pour autant. Mais, dira-t-on, autant le poète que le romancier que celui qui ne fait que poser des questions font de la métaphysique malgré eux, car ils ne peuvent qu'envisager ces questions, ou envisager les réponses selon un arrière-fond métaphysique. Évidemment, tous les hommes sont déterminés par des composantes culturelles ou psycho-mythologiques inconscientes mais ces composantes ne constituent toujours pas de la métaphysique.

L'artiste, pour prendre l'acception au sens le plus large, crée une œuvre forcément métaphysique, un monde à côté du monde, une interprétation métaphysique de celui-ci...

Il y a 12 heures, Dompteur de mots a dit :

La spéculation scientifique appartient à la science, point final. Si le scientifique s'amuse à spéculer hors du domaine de la science, alors seulement cela devient de la philosophie, et possiblement de la métaphysique.

"L'imagination est plus importante que le savoir. Le savoir est limité alors que l'imagination englobe le monde entier, stimule le progrès, suscite l'évolution."

Einstein nous donne ici une des plus belles définitions de la métaphysique, en faisant un préalable indispensable à la science. La métaphysique n'est pas une conséquence scientifique possible, c'est la science qui est une conséquence métaphysique...

 

 

Il y a 12 heures, Dompteur de mots a dit :

La métaphysique naît dans le giron de Platon et d'Aristote. Qu'est-ce qui caractérise, chez ces deux philosophes, les méditations que l'on associe généralement à la métaphysique ? Il s'y manifeste pour la première fois l'idée que l'on puisse parvenir à des vérités universelles par le biais d'un parcours méthodique de la pensée. Chez les présocratiques, l'idée de vérité universelle se manifeste bien, mais toujours via des poussées poétique, où l'on s'adresse plutôt à une faculté de ressentir, ou d'intuitionner. Il y a toujours quelque chose de foncièrement corporel chez les présocratiques. Chez Platon, et encore plus Aristote, le corporel cède au théorique. On s'y adresse à la ratio. Qu'est-ce que la théorie ? C'est, essentiellement, une pensée spectatrice. Ici, si l'on m'a bien lu, le théorique s'oppose au corporel ou, pour le dire autrement, celui qui se pense comme esprit devant-le-monde s'oppose à celui qui se pense comme corps engagé-dans-le-monde.

Il faudra attendre Montaigne, puis Nietzsche et Kierkegaard avant que l'esprit des présocratiques ne se manifeste à nouveau.

Merci de ces précisions...

Il y a 12 heures, Dompteur de mots a dit :

Ceux qui critiquent les attaques de Nietzsche contre la métaphysique affirment souvent que le moustachu philosophe instaure lui-même sa propre métaphysique. Évidemment, s'ils saisissent cette philosophie d'une manière purement théorique, il trouveront certainement les constituants d'une métaphysique. Si par contre ils délaissent leurs ornières théorico-dialectiques, comme le demande d'ailleurs Nietzsche lui-même, par force d'ironie (même la Volonté de puissance est un concept ironique - Heidegger est un bouffon de ne pas l'avoir vu), alors c'est un tout autre monde qui s'ouvrira à eux - non pas sous la forme d'une révélation illuminatrice de la doctrine nietzschéenne, mais plutôt d'un retour joyeux à une pensée qui ne cherche pas à fuir le monde.

J'aborde ce thème sous un autre angle, à cet endroit.

Nietzsche ne s'est pas contenté d'instaurer sa propre métaphysique, il a aussi instauré le monde qui va avec...

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Membre, 106ans Posté(e)
bondgers Membre 1 508 messages
Baby Forumeur‚ 106ans‚
Posté(e)
Il y a 15 heures, Jedino a dit :

Car, en effet, la question de savoir "pourquoi la vie, pourquoi la mort, pourquoi l'univers ?", qui pourra la trancher ? Personne. Pourquoi ne le peuvent-elles pas ? Car elles sont trop imprécises et portent en elles déjà un biais dès le départ, à savoir celle du sens. C'est pour cela que le "comment" est bien plus simple et pertinent, au grand damne du besoin humain de savoir pourquoi nous sommes là.

Désolé de te contredire, mais même si je vois en effet que la plupart des gens ne savent pas pourquoi ils sont là (ou se font une idée fausse) moi ça fait assez longtemps que je sais à peu près pourquoi je suis là, et ça se confirme chaque jour. Pour faire simple je sais que je suis là pour vivre temporairement tel ou tel "rôle" négatif (comme faible, con, raté, pervers, méchant... ) A chaque fois je m'identifiais au début à ces rôles là, en pensant que j'étais un nul, un faible ou autre... mais avec du recul j'ai constaté qu'à chaque fois ce sont des gens considérés comme "bien" qui m'ont créés ces situations. Aussi aujourd'hui, sans chercher à me déresponsabiliser (au contraire) je constate aussi que la réalité est souvent plus complexe, aussi je juge aujourd'hui beaucoup moins les autres. Car critiquer et condamner les gens "pas bien", ça tout le monde sait faire, par contre essayer de comprendre ou aider les gens "pas bien", ça peu de gens savent faire, et pourtant j'ai compris aujourd'hui que c'est vers ça qu'il faut tendre. Et même si je n'avais compris que ça dans cette vie là je pense que c'est déjà pas mal ;)

Mais je vois biensûr aussi que chacun est là pour vivre des choses différentes, et je pense aussi que pour beaucoup de gens il est préférable qu'il ne sachent pas pourquoi ils sont là. Et donc je n'en dirais pas plus...

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Invité Petit pois
Invités, Posté(e)
Invité Petit pois
Invité Petit pois Invités 0 message
Posté(e)
il y a 32 minutes, bondgers a dit :

la plupart des gens ne savent pas pourquoi ils sont là (ou se font une idée fausse)

Pourquoi juger leur idée comme fausse ? Selon tes critères ? Personne, en l'heure actuelle, ne sait pourquoi il est là, sauf conviction intime et /ou orientée par je ne sais quelle philosophie, religion ou refus de croyance....Le passionnant, l'affolant, la perplexité résident justement dans le fait que tout le monde peut avoir tort ou raison, rien n'étant démontré dans un sens ou dans un autre. Convictions, foi....tout est acceptable puisque rien n'est ni scientifiquement démontré ni scientifiquement réfuté.

 

il y a 33 minutes, bondgers a dit :

je pense aussi que pour beaucoup de gens il est préférable qu'il ne sachent pas pourquoi ils sont là. Et donc je n'en dirais pas plus...

:mef2:...........:hum:

Sorry, je n'ai pas de mot , là ! Serais-tu l'Etre tout puissant et de science infuse ?

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Membre, 55ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 55ans‚
Posté(e)

Les questions métaphysiques etant définitivement sans réponse, qu'est-ce qui pousse l'humain à se les poser? Ben, l'illusion qu'il peut capturer le réel dans la cage du savoir. Tu peux puiser de l'eau d'un fleuve, ce que tu auras dans ton seau ne sera jamais le fleuve, mais qu'un peu de flotte.

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Membre, 55ans Posté(e)
Genesiis Membre 3 203 messages
Forumeur balbutiant‚ 55ans‚
Posté(e)

Il y a des bonnes et de mauvaises questions. Les unes permettent d'avancer dans notre compréhension du monde, les autres nous distraient de cette compréhension. L'exemple de l'ébouli : "Un apprenti sage méditait devant un ébouli ; une pierre vint échouer à ses pieds et il se dit "Je suis plus sage que cette pauvre pierre ; aurait elle pu me blesser ?" N'aurait-il pas été préférable qu'il se demande "De quoi donc cette pierre est-elle le prémice ?", avant que le reste de l'ébouli le transforme en galette ?

Il en est de même dans les autres domaines, dont la métaphysique. Ces questions qui distraient peuvent être appelées "gafla".

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Invité Petit pois
Invités, Posté(e)
Invité Petit pois
Invité Petit pois Invités 0 message
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Pas d'accord ! ..tu peux chercher la source, balancer de colorants pour repérer la, les sources d'une eau souterraine, d'un gouffre..tu peux fantasmer sur cette eau qui vient dont on ne sait où....et surtout, surtout, comment s'empêcher d'y songer ? Même dans l'absolu, le vague, même pas scientifiquement, encore moins religieusement ?

C'est toujours la même eau qui coule depuis des millénaires, c'est un circuit fermé mais pourquoi ne serait-il pas ouvert ?

 

il y a 35 minutes, ping a dit :

qu'est-ce qui pousse l'humain à se les poser? Ben, l'illusion qu'il peut capturer le réel dans la cage du savoir.

Peut-être, pas pour moi. La preuve : l'Homo Sapiens vient de se prendre 100 000 ans dans la tronche ! Et bien, début d'année, j'ai dit à un enfant qui étudiait la "datation" de l'Homo Sapiens"..."bon apprends ça mais dis toi que ça peut changer rapidement".

Perso, je me fous de la cage du savoir qui est toute relative, ces questionnements viennent à moi et se rapportent plus à l'avant et à l'après de cette vie terrestre , au pourquoi de tout ce qui nous entourent...juste pour tenter d'y trouver une raison, juste pour que tout ne soit pas absurde.

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