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Une réponse modérée est-elle toujours une bonne réponse ?


Jedino

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Membre, Biscotte, 39ans Posté(e)
zera Membre 6 819 messages
39ans‚ Biscotte,
Posté(e)

« Une réponse modérée est-elle toujours une bonne réponse ? »

Bah ! Une réponse modérée peut laisser supposer que celle/celui qui la donne n’est pas très sûr de la véracité de son contenu ?

La réponse modérée est à mon sens une réponse réfléchi. Malgré qu'à l'origine on est un avis tranché sur la question. Après avoir pesé le pour et le contre, on prend une position plus ou moins modérée. C'est peut-être aussi d'accepter que chacun possède sa part de vérité qui selon chaque individu, chaque situation varie.

Les extrémités définissent bien le centre. Elles servent de repère entre le trop et le pas assez. L'excès de l'un sera contré par l'excès de l'autre. C'est une question de dosage.

La réponse modérée est un choix parmi les autres...Une position, un angle de vue qui peut varier.

Je suis d'accord avec ce que dis Leveilleur... c'est finalement une idée, "une réponse" qui amène à se poser une question. De la confronter aux autres nous pousse à creuser une réflexion en nous même. A mon sens aussi la découverte de l'autre est avant tout la découverte de soi.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 017 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

Résumons…

Entre un élément A qui pose une question à B qui répond.

Le témoin externe de l’échange est C (le spectateur)

Donner raison, c’est s’identifier à A ou B ou C.

C'est facile pour chacun de s'identifier au spectateur C, celui ou celle qui n'est pas directement concernée par la situation.

Donner raison à A ou B, c’est faire preuve d’empathie, mais n’exclu pas une erreur de raisonnement de notre part.

L'idée de schématiser me plaît assez.

Mais pourquoi de l'empathie ? Ne peut-on pas simplement être d'accord avec la personne ? Quitte effectivement à se tromper, ce qui est toujours un risque dès lors que nous menons un raisonnement ou que nous accréditons un raisonnement de quelqu'un dans lequel une erreur a pu se glisser.

Ce que je dis au fond, n'est pas que toute question appelle une réponse, mais que si la réponse n'était pas déjà, on ne verrait pas surgir la question.

En ce qui concerne l'échange, disons que je n'y crois pas, ou bien qu'il ne correspond pas à ce que j'idéaliserais. Nous nous servons des autres -très maladroitement j'entends- pour nous voir nous-mêmes, dans ce cas, nous sommes loin de la définition de l'échange et tant mieux, je n'aime pas que les relations humaines se fondent sur des principes "commerciaux", n'en est-il pas ainsi au cœur même de notre psyché ? J'aime le geste qui se fait lorsque les yeux regardent ailleurs, sitôt la branche saisie, chercher la suivante utile à l’ascension. Quant à l'ouverture vers l'autre, serait-elle dans cette forme d'attention que je lui accorde afin de le comprendre mieux, de le connaître mieux ? Sur ce point encore je crains le malentendu, il y a cette attention en effet si je désire comprendre ou "connaître" l'autre, mais l'ouverture ne se fait pas par ce moyen je crois, l'ouverture la plus grande survient lorsque les questions et les réponses ne sont plus les règles du jeu qui se jouent entre nous. Elle survient lorsque je tourne le dos en laissant sur le sol quelque chose de nous à ramasser.

Donc la réponse vient avant la question ? Si je comprends l'idée qu'un problème se pose dès lors qu'il prend sens d'être posé (et donc qu'il est déjà connu), je n'irais pas jusqu'à dire que la réponse précède la question. Particulièrement en ce qui concerne les idées, d'ailleurs : une idée n'existe qu'à partir du moment où nous la créons, et sa création ne peut provenir que d'une question ou d'un besoin initial. Mais peut-être êtes-vous platonicien ?

Nous avons fait de l'échange quelque chose de "commercial", mais il n'est pas forcé de l'être. Je ne commerce pas mes mots : je vous les donne en lecture, et vous me donnez en échange les vôtres. Vous semblez donc préférer le don ? C'est noble de votre part, et je vous suis parfaitement là-dessus.

Nous nous connaissons parfaitement uniquement lorsque nous tournons le dos à l'autre, c'est-à-dire cessons d'être à son contact ? Je m'imagine des choses en lisant ceci, mais j'ai peur (plus encore qu'au-dessus) de mal interpréter, justement, ces phrases. Est-ce une façon de dire que nous ne connaissons jamais vraiment les autres ? Ou, au contraire, qu'il faut de temps en temps mettre fin à une discussion pour comprendre pleinement celle-ci ?

« Une réponse modérée est-elle toujours une bonne réponse ? »

Bah ! Une réponse modérée peut laisser supposer que celle/celui qui la donne n’est pas très sûr de la véracité de son contenu ?

Modérée ne veut pas dire hésitante ou ambiguë.

Ça veut juste que la forme n'est ni agressive, ni péremptoire.

Enfin, c'est comme ça que je l'entends....

Mite_Railleuse répond à cela, juste après toi, nolibar. Ce n'est pas tant une question de non assurance : je peux avoir une idée très forte mais qui, en comparaison avec d'autres, semble "modérée". Je ne trouve pas vraiment d'autre mot à mettre, comme ça. Elle va moins loin, disons, que les autres. Ce qui est une faiblesse aux yeux de quelqu'un de radical, ce qui ne veut pas dire qu'elle est faible.

Ensuite, tu as effectivement l'idée qu'elle paraît plus "ouverte" à des évolutions, parce que moins intransigeante dans ses choix et principes. Mais je pense que nous aurions tort de considérer que toute chose modérée est forcément plus ouverte qu'une chose radical : nous pouvons être très radical avec des idées finalement modérées (l'idée des principes que deja-utilise évoque en est, je pense, un exemple). Reste que dans les différents cas, le sens de ces mots n'est pas tout à fait le même non plus, et nous jouons avec.

La radicalité d'hier est souvent devenue la doxa d'aujourd'hui... smile.gif

Je vous laisse deviner quelle aurait été la réponse "modérée" concernant des propositions aussi radicales et extrémistes que le féminisme et l'émancipation des femmes il y a deux siècles de cela.

Et ce n'est qu'un exemple.

En effet !

Merci de signaler cela. Cela tend à renforcer l'idée du contexte, et notamment historique. Cela tend aussi à montrer qu'être radical peut ne pas être négatif.

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Invité Leveilleur
Invités, Posté(e)
Invité Leveilleur
Invité Leveilleur Invités 0 message
Posté(e)

Donc la réponse vient avant la question ? Si je comprends l'idée qu'un problème se pose dès lors qu'il prend sens d'être posé (et donc qu'il est déjà connu), je n'irais pas jusqu'à dire que la réponse précède la question. Particulièrement en ce qui concerne les idées, d'ailleurs : une idée n'existe qu'à partir du moment où nous la créons, et sa création ne peut provenir que d'une question ou d'un besoin initial. Mais peut-être êtes-vous platonicien ?

Nous avons fait de l'échange quelque chose de "commercial", mais il n'est pas forcé de l'être. Je ne commerce pas mes mots : je vous les donne en lecture, et vous me donnez en échange les vôtres. Vous semblez donc préférer le don ? C'est noble de votre part, et je vous suis parfaitement là-dessus.

Nous nous connaissons parfaitement uniquement lorsque nous tournons le dos à l'autre, c'est-à-dire cessons d'être à son contact ? Je m'imagine des choses en lisant ceci, mais j'ai peur (plus encore qu'au-dessus) de mal interpréter, justement, ces phrases. Est-ce une façon de dire que nous ne connaissons jamais vraiment les autres ? Ou, au contraire, qu'il faut de temps en temps mettre fin à une discussion pour comprendre pleinement celle-ci ?

Vous creusez le propos de l'autre, c'est tout à votre honneur.

Vous dites : une idée n'existe qu'à partir du moment où nous la créons, et sa création ne peut provenir que d'une question ou d'un besoin initial.

Je pense que les idées et les autres processus mentaux, comme les images, les souvenirs et associations de souvenirs, les chemins neuronaux et les complexes neuronaux, etc etc.... ne sont pas la production de nos volontés et de nos besoins, je ne crois pas que le besoin même ou le désir soit une production de ce que j'assimile à ma personne et à mon "moi décidant", tout ce petit monde vit en nous et la participation de notre couche identitaire consciente n'as pas si volumineuse qu'il y paraît.

Je ne suis pas Platonicien, je suis moi ou l'idée que je me fais de moi, rien de plus.

Il ne s'agit pas d'un résultat de connaissance de soi en tournant le dos à l'autre, ici, tourner le dos à l'autre doit être entendu comme la plus haute forme de respect de ce que l'autre est ou aspire à être, cette formule : "tourner le dos" n'a rien à voir avec une forme de mépris mais au contraire, elle est l'expression du don dans sa forme la plus détachée, et la plus libératrice.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 017 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

Vous creusez le propos de l'autre, c'est tout à votre honneur.

Vous dites : une idée n'existe qu'à partir du moment où nous la créons, et sa création ne peut provenir que d'une question ou d'un besoin initial.

Je pense que les idées et les autres processus mentaux, comme les images, les souvenirs et associations de souvenirs, les chemins neuronaux et les complexes neuronaux, etc etc.... ne sont pas la production de nos volontés et de nos besoins, je ne crois pas que le besoin même ou le désir soit une production de ce que j'assimile à ma personne et à mon "moi décidant", tout ce petit monde vit en nous et la participation de notre couche identitaire consciente n'as pas si volumineuse qu'il y paraît.

Je ne suis pas Platonicien, je suis moi ou l'idée que je me fais de moi, rien de plus.

Il ne s'agit pas d'un résultat de connaissance de soi en tournant le dos à l'autre, ici, tourner le dos à l'autre doit être entendu comme la plus haute forme de respect de ce que l'autre est ou aspire à être, cette formule : "tourner le dos" n'a rien à voir avec une forme de mépris mais au contraire, elle est l'expression du don dans sa forme la plus détachée, et la plus libératrice.

C'est un minimum, si déjà j'ouvre un sujet. J'ai une position sur la question, mais dans la mesure où je cherche à formuler ma réponse, je cherche à l'enrichir par la réponse des autres. Et pour y parvenir, il me faut creuser et m'assurer de bien comprendre ce que m'explique l'autre, effectivement.

Pour la première partie, il me semble que nous sommes d'accord. L'expérience de Libet a d'ailleurs remis en question l'idée que nous fassions véritablement nos choix "consciemment".

Je saisis mieux votre idée, du coup. Merci pour ces explications !

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Membre, Posté(e)
Point-carré Membre 10 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

A mon sens, la question est posée de façon modérée, est-elle alors une bonne question? On a l'air de dire que les réponses ont en elles une graduation sur une échelle morale, sociale ou que sais-je. La vraie question est : y a-t-il un sens à définir une réponse comme modérée ou comme extrémale? A mon sens, une réponse reste une réponse, peu importe comment on la perçoit. A partir du moment où on commence avec le délire humain de la modération et de la norme, on ampute sa réponse de son essentialité. Être modérée pour la beauté du geste est ridicule, et il est encore plus ridicule d'être modérée pour faire genre d'être plus réfléchis. Modérer sa réponse en vue d'être au milieu est une réponse exquise qui aboutit à la sagesse si on arrive à me dire comment on peut-être au milieu de nulle part et mesuré dans le néant.

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 17 432 messages
Forumeur confit,
Posté(e)

Définition de l’empathie (LAROUSSE)

« Faculté intuitive, de se mettre à la place d'autrui,de percevoir ce qu'il ressent.»

Il est logique et naturel d’approuver celui ou celle, qui génère le plus notre empathie.

C’est-à-dire, la personne qui est la plus proche de notre expérience vécue ou partagée.

Si l’être humain est capable de raisonner, aucun d’eux n’est totalement hors sol ou étanche aux influences diverses qui l’ont constitué.

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Invité Leveilleur
Invités, Posté(e)
Invité Leveilleur
Invité Leveilleur Invités 0 message
Posté(e)

Les définitions ont souvent quelque chose qui cloche, quelque chose de pas tout à fait exact.

Se mettre à la place ? Si vous êtes assis dans un bus, je peux vous arracher du siège et m'asseoir à votre place, où irez vous vous asseoir, ou que ferez-vous ? Me laisserez-vous faire ? Me défierez-vous en retour ?

L'accepterez-vous sans protester et dans la compréhension que mon besoin de m'asseoir est plus grand, plus justifié que le vôtre ?

Je peux aussi m'asseoir sur vos genoux, vous faisant supporter la masse de mon corps et vous rendant très inconfortable la situation.

Je peux encore prendre conscience de votre fatigue, la ressentir dans mes os et souffrir, non pas avec vous mais comme vous, et vous proposer mon siège plutôt que de vous voir obligé de supporter la douleur en restant debout.

Cela vous soulagerait-il de voir que je connais votre souffrance de l'intérieur de mon esprit et ma chair ?

Non, certainement pas, vous aurez toujours aussi mal, je n'aurais donc pas pris votre place, mais ailleurs sans doute éprouverez-vous quelques sentiments réconfortants en sachant que vous n'êtes pas seul à endurer votre souffrance, mais de cela on s'en fout, ce n'est pas la question qui concerne l'empathie. Ce qui la concerne, c'est l'information qui transite entre vous et moi en l’occurrence, si c'est bien moi qui suis dans ce bus, et cette information voyagera plus loin, parce que je n'aurais jamais été à votre place, mais que je serais resté à la mienne.

Pardon pour la petite digression.

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 17 432 messages
Forumeur confit,
Posté(e)

Bonsoir leveilleur,

Ne vous excusez pas pour la digression.

J’en use et abuse souvent moi-même sur ce forum.

Elles ont le mérite de préciser et nous indiquer souvent le sens multiples que nous donnons aux mots ou tel que nous croyons les comprendre

D’ailleurs, l’art des humoristes est justement celui du quiproquo et du malentendu.

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Invité Leveilleur
Invités, Posté(e)
Invité Leveilleur
Invité Leveilleur Invités 0 message
Posté(e)

Enchanté, Enchantant !

Merci.

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Membre, Posté(e)
nolibar Membre 1 217 messages
Forumeur survitaminé‚
Posté(e)

Définition de l’empathie (LAROUSSE)

« Faculté intuitive, de se mettre à la place d'autrui, de percevoir ce qu'il ressent.»

Empathie (définie ainsi, c’est peut-être plus digeste) :

Faculté de s’imaginer à la place de l’autre pour percevoir de manière intuitive ce qu’il ressent.

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Membre, Serial profiler, 50ans Posté(e)
Bart_Sylvain Membre 1 696 messages
50ans‚ Serial profiler,
Posté(e)

La question posée est une question biaisée. Elle entraînera donc forcément un débat biaisé ...

En effet, les notions de "modéré/extrémiste" sont indépendantes des notions de "bien/mal".

Et ce serait un raccourci malheureux de dire que les modérés sont toujours les bons et les extrémistes toujours les méchants.

Tout d'abord, parceque toute idée qui consiste à diviser le monde en 2 (le bien et le mal) est une mauvaise idée. Très romanesque, très lyrique. Mais totalement irréelle. On a tous du bien et du mal en nous.

Ensuite, on trouvera forcément dans l'histoire des exemples des modérés nuisibles ou dans l'erreur.

De même qu'on trouvera forcément des extrémistes qui ont été des bienfaiteurs ou qui ont eu raison.

La réponse à la question est donc facile : NON, la réponse modérée n'est pas toujours la bonne.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 017 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

A mon sens, la question est posée de façon modérée, est-elle alors une bonne question? On a l'air de dire que les réponses ont en elles une graduation sur une échelle morale, sociale ou que sais-je. La vraie question est : y a-t-il un sens à définir une réponse comme modérée ou comme extrémale? A mon sens, une réponse reste une réponse, peu importe comment on la perçoit. A partir du moment où on commence avec le délire humain de la modération et de la norme, on ampute sa réponse de son essentialité. Être modérée pour la beauté du geste est ridicule, et il est encore plus ridicule d'être modérée pour faire genre d'être plus réfléchis. Modérer sa réponse en vue d'être au milieu est une réponse exquise qui aboutit à la sagesse si on arrive à me dire comment on peut-être au milieu de nulle part et mesuré dans le néant.

Et tu as raison. Je te suis là-dessus sans hésitation. Donc il ne faut pas faire la différence entre les différentes choses, et ainsi prendre le risque que certains ne soient pas du même avis et finissent par vanter des idées qui sont "mauvaises" ?

Définition de l’empathie (LAROUSSE)

« Faculté intuitive, de se mettre à la place d'autrui,de percevoir ce qu'il ressent.»

Il est logique et naturel d’approuver celui ou celle, qui génère le plus notre empathie.

C’est-à-dire, la personne qui est la plus proche de notre expérience vécue ou partagée.

Si l’être humain est capable de raisonner, aucun d’eux n’est totalement hors sol ou étanche aux influences diverses qui l’ont constitué.

S'il y a sans aucun doute une influence, ou un rôle, de notre expérience vécue et partagée, je ne suis pas d'accord pour dire qu'il est logique et naturel que nous donnions raison à celui qui est capable de susciter en nous de l'empathie. Sommes-nous en train de chercher à susciter la pitié chez l'autre ? Ou de nous mettre aux côtés de ceux qui sont "proches", en terme de vécu, de nous ? Je ne le crois pas. Nous ne cherchons pas à persuader, mais bien à convaincre, d'où l'usage d'arguments et non l'usage de moyens de persuasion.

La question posée est une question biaisée. Elle entraînera donc forcément un débat biaisé ...

En effet, les notions de "modéré/extrémiste" sont indépendantes des notions de "bien/mal".

Et ce serait un raccourci malheureux de dire que les modérés sont toujours les bons et les extrémistes toujours les méchants.

Tout d'abord, parceque toute idée qui consiste à diviser le monde en 2 (le bien et le mal) est une mauvaise idée. Très romanesque, très lyrique. Mais totalement irréelle. On a tous du bien et du mal en nous.

Ensuite, on trouvera forcément dans l'histoire des exemples des modérés nuisibles ou dans l'erreur.

De même qu'on trouvera forcément des extrémistes qui ont été des bienfaiteurs ou qui ont eu raison.

La réponse à la question est donc facile : NON, la réponse modérée n'est pas toujours la bonne.

La question du titre n'est pas la question que je pose véritablement : elle est plus l'amorce de ma réflexion que la réflexion qui en découle. Sauf si tu vas plus loin que moi sur la question, rejoignant ainsi point-carré.

Je n'opposerais par exemple pas modéré et extrêmiste, mais plutôt modéré et radical. Et effectivement, nous avons quitté les simples jugements de "bien/mal" pour des critères parfois aussi binaires, mais parfois aussi plus "larges".

Je n'ai jamais dit, ensuite, que le modéré était le gentil et le radical, le méchant. Au contraire, j'ai essayé au mieux de le nuancer et d'essayer de dire que ce n'est pas si simple. Je parle de moi, mais d'autres l'ont fait également ici.

Ton souci de rappeler qu'il ne faut pas tomber dans le manichéisme est donc tout à fait recevable et défendable, mais je n'ai pas le sentiment (et je peux me tromper) que nous soyons tombés là-dedans.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Être radical est-il une façon de s’affirmer vraiment ?

On peut très bien être soi-même sans avoir besoin d’adopter des positions radicales. D’ailleurs, la radicalité n’est qu’accidentelle au sens où c’est par rapport à d’autres positions qu’elle pourra être dite radicale. Un individu peut fort bien découvrir la radicalité de sa position qu’a posteriori de sa réflexion. Il faudrait plutôt dire que ne pas faire de compromis sur ce que l’on pense est une façon de s’affirmer vraiment, et que cela puisse impliquer d’assumer sa radicalité.

Pourquoi accordons-nous plus aisément crédit à ce qui est modéré qu’à ce qui est plus radical ?

C’est une idée profondément inscrite dans la nature occidentale et dans la nature humaine en général que la socialité requiert des compromis. Aristote définissait la vertu précisément comme un juste milieu entre deux extrêmes, aussi faisait-il de la modération la plus haute vertu. Or, ce n’est pas une coïncidence que le même Aristote est aussi le grand penseur de l’homme comme « animal politique », comme animal social. Il y a une sorte de consensus à penser que la concorde entre les hommes doive être mise au-dessus de toutes les autres fins.

Cela dit, toutes les idées qui marquent la société sont d’abord considérées comme étant radicales – mais la question est par qui : par la masse. La grande majorité des hommes vivent d’habitudes et d’acquis de conscience. Ils ont besoin de structures qui les encadrent car le mystère des choses leur est trop lourd à porter. Seule une minorité est prête à remettre les idées et les certitudes qui façonnent leur quotidien. Lorsque Copernic a affirmé que la terre n’était pas au centre du monde, on l’a considéré comme un radical. Lorsque Nietzsche a affirmé que Dieu est mort, on l’a considéré comme un radical. Ces idées parviennent à se creuser un chemin que péniblement et lentement à travers les esprits.

Notons aussi que c’est deux choses complètement différentes de rejeter une idée à cause de sa radicalité, et de rejeter une idée considérée par la majorité comme radicale parce que nous la trouvons invalide, par rapport à une fin donnée ou à une philosophie donnée. La première posture repose sur un préjugé, ou du moins sur un simple effet d’entraînement de l’esprit de troupeau, ou de la voix de l’habitude, alors que la deuxième suppose un examen éclairé et serein.

Le politicien doit-il chercher à atteindre des consensus ?

Le mot « consensus » est peut-être un peu fort mais puisque le politicien n’est pas seul dans sa barque, et que tout un ensemble de structures et d’individus devront participer à ses décisions, le politicien qui veut instaurer des changements doit assurément s’assurer de leur collaboration. Ce qui n’empêche pas qu’il y ait des cas où un homme d’État a le devoir de prendre des décisions impopulaires et qu’il doive les imposer au besoin. Mais ne serait-ce que pour assurer la pérennité de ces décisions-là, il devrait être évalué avec le plus grand soin et avec la plus grande parcimonie des moments où il convient d’outrepasser la volonté publique.

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Invité s
Invités, Posté(e)
Invité s
Invité s Invités 0 message
Posté(e)

J'avais hésité à ajouter une pensée à la fin de ma petite ouverture qui était de dire qu'une personne modérée pouvait très bien aussi être radicale. Par exemple, il est possible d'être modéré dans le propos et radical dans ses idées. Les distinctions possibles sont nombreuses. Il est donc possible, oui, de voir le radical comme étant celui qui veut aller tout de suite au bout de l'idée (c'est au fond la différence entre les radicaux et les progressistes sous la IIIème République). Maintenant, quelqu'un de radical, dans nos têtes, incarne souvent davantage son idée que l'autre, comme s'il la vivait en quelque sorte, paraissant ne jamais rien lâcher, même lorsqu'il a tort. Mais on peut être aussi modéré dans ses idées et radical dans son attitude, non ? Avoir des idées qui "choquent" moins en quelque sorte, et tout autant y tenir.

Tu rejoins donc un peu deja-utilisé, ici, je crois. En ajoutant peut-être l'idée qu'il faut s'adapter à la situation : calmer le jeu si l'ambiance est difficile, mais rester droit dans ses bottes quoi qu'il en soit. Etre modéré dans son attitude, en somme. Mais est-ce forcément le plus conciliant qui est le plus convaincant, dans ce cas ?

Je vois le mot radical comme extrême, passionné, oui il est possible d’être modéré dans le propos et radical dans ses idées, cela d’ailleurs est plus facile à l’écrit parce que l’on peut prendre le temps de la réflexion et donc de modérer ses propos. Je verrais deux sortes de radical, celui qui est borné et dans ce cas, n’admettra pas qu’il a tord, celui-là cherchera à imposer, convaincre l’autre et celui qui a une ouverture qui cherchera plutôt à expliquer son point de vue mais qui peut se remettre aussi en cause dans l’échange même si l’idée principale est différente de l’autre, ce qui fait que l’on ne peut pas assimiler le radical au fait qu’il voudra toujours avoir raison même si son côté extrême peut l’amener à devenir borné.

Oui bien sûr une personne peut être radicale dans son attitude mais pas forcément dans ses idées mais dans ce cas là, je verrais plus une personne qui est extrême dans sa façon de s’exprimer alors que ses idées sont modérées mais là, aussi pareil, celui qui a des idées moins choquantes mais qui s’y tient, je vois plus cela comme une personne bornée. Oui tout à fait être modéré dans son attitude. Etre modéré ne veut pas dire être conciliant et la meilleure façon de convaincre, c’est déjà ne pas vouloir imposer à l’autre. Celui qui cherche à imposer ne cherche pas l’échange donc c’est un dialogue qui ne peut pas évoluer.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 017 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

Pourquoi accordons-nous plus aisément crédit à ce qui est modéré qu’à ce qui est plus radical ?

C’est une idée profondément inscrite dans la nature occidentale et dans la nature humaine en général que la socialité requiert des compromis. Aristote définissait la vertu précisément comme un juste milieu entre deux extrêmes, aussi faisait-il de la modération la plus haute vertu. Or, ce n’est pas une coïncidence que le même Aristote est aussi le grand penseur de l’homme comme « animal politique », comme animal social. Il y a une sorte de consensus à penser que la concorde entre les hommes doive être mise au-dessus de toutes les autres fins.

Cela dit, toutes les idées qui marquent la société sont d’abord considérées comme étant radicales – mais la question est par qui : par la masse. La grande majorité des hommes vivent d’habitudes et d’acquis de conscience. Ils ont besoin de structures qui les encadrent car le mystère des choses leur est trop lourd à porter. Seule une minorité est prête à remettre les idées et les certitudes qui façonnent leur quotidien. Lorsque Copernic a affirmé que la terre n’était pas au centre du monde, on l’a considéré comme un radical. Lorsque Nietzsche a affirmé que Dieu est mort, on l’a considéré comme un radical. Ces idées parviennent à se creuser un chemin que péniblement et lentement à travers les esprits.

Notons aussi que c’est deux choses complètement différentes de rejeter une idée à cause de sa radicalité, et de rejeter une idée considérée par la majorité comme radicale parce que nous la trouvons invalide, par rapport à une fin donnée ou à une philosophie donnée. La première posture repose sur un préjugé, ou du moins sur un simple effet d’entraînement de l’esprit de troupeau, ou de la voix de l’habitude, alors que la deuxième suppose un examen éclairé et serein.

Tu fais globalement une synthèse des idées majeures qui sont ressorties, ici. En cela, c'est intéressant. Je n'ai pas grand chose à te dire, étant d'accord avec toi. Il y a le rejet "réflexe" et le rejet "raisonné".

En fait, je crois qu'il nous manquerait qu'une chose : nous partons du principe, jusque là, que l'idée radicale parvient avec le temps à être acceptée et ainsi à être une idée vue comme modérée. Mais nous oublions tout un morceau qui est que certaines ne passent pas à la postérité et que d'autres encore restent définitivement radicales (et en général, on tend vers l’extrémisme) pour différentes raisons, notamment ce qu'elles ont pu impliquer.

Le politicien doit-il chercher à atteindre des consensus ?

Le mot « consensus » est peut-être un peu fort mais puisque le politicien n’est pas seul dans sa barque, et que tout un ensemble de structures et d’individus devront participer à ses décisions, le politicien qui veut instaurer des changements doit assurément s’assurer de leur collaboration. Ce qui n’empêche pas qu’il y ait des cas où un homme d’État a le devoir de prendre des décisions impopulaires et qu’il doive les imposer au besoin. Mais ne serait-ce que pour assurer la pérennité de ces décisions-là, il devrait être évalué avec le plus grand soin et avec la plus grande parcimonie des moments où il convient d’outrepasser la volonté publique.

Tout le problème étant de savoir quoi, quand et comment doit être imposé quelque chose. C'est finalement là que les divergences se font majoritairement, les impératifs n'étant pas les mêmes partout. Mais, il me semble que tu dis vrai, oui.

Je vois le mot radical comme extrême, passionné, oui il est possible d’être modéré dans le propos et radical dans ses idées, cela d’ailleurs est plus facile à l’écrit parce que l’on peut prendre le temps de la réflexion et donc de modérer ses propos. Je verrais deux sortes de radical, celui qui est borné et dans ce cas, n’admettra pas qu’il a tord, celui-là cherchera à imposer, convaincre l’autre et celui qui a une ouverture qui cherchera plutôt à expliquer son point de vue mais qui peut se remettre aussi en cause dans l’échange même si l’idée principale est différente de l’autre, ce qui fait que l’on ne peut pas assimiler le radical au fait qu’il voudra toujours avoir raison même si son côté extrême peut l’amener à devenir borné.

Oui bien sûr une personne peut être radicale dans son attitude mais pas forcément dans ses idées mais dans ce cas là, je verrais plus une personne qui est extrême dans sa façon de s’exprimer alors que ses idées sont modérées mais là, aussi pareil, celui qui a des idées moins choquantes mais qui s’y tient, je vois plus cela comme une personne bornée. Oui tout à fait être modéré dans son attitude. Etre modéré ne veut pas dire être conciliant et la meilleure façon de convaincre, c’est déjà ne pas vouloir imposer à l’autre. Celui qui cherche à imposer ne cherche pas l’échange donc c’est un dialogue qui ne peut pas évoluer.

Il y a effectivement différents cas, mais ces différents cas me semblent exister aussi pour ceux qui sont modérés : tu as celui qui sait se faire entendre, et celui qui sait aussi écouter.

Tu fais des nuances très intéressantes, entre le borné et ce qui nous concerne. Et nous sommes parfaitement d'accord sur la conclusion (mais également sur le cheminement qui permet d'y arriver).

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Membre, Posté(e)
nolibar Membre 1 217 messages
Forumeur survitaminé‚
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« Une réponse modérée est-elle toujours une bonne réponse ? »

Il faudrait définir, tout d’abord, ce que l’on entend par « une réponse modérée ».

Personnellement, j’y vois une volonté de ne pas exprimer la totalité de sa pensée de peur de choquer son interlocuteur, de le dresser contre soi et finalement de tronquer ses vérités, celles que l’on voulait exprimer.

Peut-on dire qu’une réponse tronquée est une bonne réponse ?

Peut-on avec des vérités tronquées, de peur de choquer l’autre, construire une Société sur des bases solides ?

Notre Société, par exemple…

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Invité Leveilleur
Invités, Posté(e)
Invité Leveilleur
Invité Leveilleur Invités 0 message
Posté(e)

Peut-être qu'une réponse modérée est celle qui se rapproche le plus de la réponse que le questionneur a envie entendre.

Peut-être qu'une réponse non modérée est une réponse qu se rapproche le plus de ce que le questionneur a besoin d'entendre.

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VIP, Gonade Absolutrice, Posté(e)
yop! VIP 20 446 messages
Gonade Absolutrice,
Posté(e)

Sur quel plan tu places la radicalité et la modération ? Emotionnel, stylistique, argumentatif, intellectuel, politique,... ? Chaque plan à ses enjeux.

Au niveau de la communication, si ça mène à l'hermétisme ou l'autisme, c'est une mauvaise réponse du point de vue de l'échange. Si ça permet de faire tomber des barrières, ça peut avoir des avantages. On peut avoir un échange diplomatique ou musclé. L'important est ce que ça créé à la fin.

Du point de vue émotionnel, tout dépend également de ce que l'on cherche (conflit, complicité, apaisement,...), c'est également modulé par la nature des individus, leur sensibilité.

Du point de vue intellectuel, la modération peut apporter une nuance salvatrice face aux excès comme elle peut gêner le développement total des idées. On est tous modéré par des points de vue moraux, par notre sensibilité, par notre ignorance aussi.

Du point de vue argumentatif, hum... même tambouille.

En fait, toutes ces données sont variables, interdépendantes. Ce qui ne permet pas de dégager une notion de "bonne ou mauvaise réponse" dans l'absolu. On peut même se tromper dans la façon d'aborder l'autre, ou dans ses propres objectifs. On peut aussi se tromper sur ce que tout ça peut provoquer : un échange modéré peut être très surprenant et intense tandis qu'un échange musclé ne peut s'avérer qu'une répétitive foire d'empoigne sans aucune force. Rien n'est fixé d'avance.

C'est ce qui fait le sel des échanges. Il nous faut les deux.

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Membre, Posté(e)
nolibar Membre 1 217 messages
Forumeur survitaminé‚
Posté(e)

Peut-être qu'une réponse modérée est celle qui se rapproche le plus de la réponse que le questionneur a envie entendre.

Peut-être qu'une réponse non modérée est une réponse qu se rapproche le plus de ce que le questionneur a besoin d'entendre.

Oui ! D’accord avec çà…

L’Homme devrait peut-être apprendre à regarder sa réalité en face pour prendre conscience de ce qu’il est vraiment afin de faire les meilleurs choix pour lui-même et le reste de la biodiversité.

Mais peut-être que l’intelligence qui lui est impartie n’est que rarement supérieure à celle nécessaire à la coordination de ses comportements en fonction des instincts, pulsions, désirs … qui l’animent ?

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Invité Leveilleur
Invités, Posté(e)
Invité Leveilleur
Invité Leveilleur Invités 0 message
Posté(e)

Oui ! D’accord avec çà…

L’Homme devrait peut-être apprendre à regarder sa réalité en face pour prendre conscience de ce qu’il est vraiment afin de faire les meilleurs choix pour lui-même et le reste de la biodiversité.

Mais peut-être que l’intelligence qui lui est impartie n’est que rarement supérieure à celle nécessaire à la coordination de ses comportements en fonction des instincts, pulsions, désirs … qui l’animent ?

L'intelligence de l'homme n'est pas encore visible à l’œil nu.

le sac de pierres est peu plus bas...

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