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Croyance en Dieu et philosophie sont-elles compatibles ?

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Membre+, 27ans Posté(e)
metal guru Membre+ 33 540 messages
Maitre des forums‚ 27ans‚
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Agnostique et non croyante.

"Non croyante" parce que -quoiqu'il en soit et que nous ne pouvons savoir- l'insignifiante et ridicule place de l'homme dans l'univers ne (me) permet de croire en un dieu qui aurait un "regard" sur l'humanité. Or quand on demande "croyez vous en Dieu?", on sous-entend toujours ce dieu de foi ou de culte.

Ce qui me gène avec l'agnosticisme c'est que l'on devrait passer son temps à réfléchir à toutes les divinités qui pourraient exister à partir du moment où à envie d'y penser, par pragmatisme je préfère me dire que je croirais en un, ou des dieux dés qu'ils existeront. :)

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 996 messages
If you don't want, you Kant...,
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Cela serait donc à la fois l'idée d'infini et l'absence conséquente de sa compréhension conceptuelle qui m'amènerait sur le terrain de la croyance/agnosticisme. Je ne peux rester indifférent à tout ce qui dépasse mon entendement.

Tout à fait, et face à cela deux positions, que je relève, se réalisent:

Soit on est interloqué/subjugué par ce constat, et on glisse vers une forme de religiosité, comme certains grands mathématiciens, qui devant la complexité et de buter contre les frontières de la connaissance, ont cru voir Dieu.

Soit on reste sceptique, et l'on se tourne vers le passé, pour constater qu'en des temps anciens, certaines choses étaient inconnues/insaisissables/incompréhensibles, mais que par la suite le brouillard s'est partiellement ou totalement dissipé sur ces choses, à force de chercher, et que donc on pourrait être optimiste sur l'avenir des évènements que nous ne comprenons pas aujourd'hui, en se disant que ce qui s'est produit hier peut se reproduire demain, et mettre en suspend seulement notre jugement/positionnement sur ces affaires, en attendant leurs résolutions dans cette quête du savoir. Alors que le mouvement même de la connaissance est de partir de l'inintelligible vers l'intelligible, pourquoi devrait-il se finir brutalement, les frontières du passé ont été reculées, les frontières d'aujour'hui le seront demain, on peut donc le voir comme une question de temps, même si notre esprit n'arrive pas non plus à conceptualiser de savoir/connaitre, un jour, ce que nous ignorons/ne saisissons pas, présentement. Il suffit pourtant de regarder que cette (dé)marche est toujours en cours.

La croyance appelle la notion d'incertitude, de foi, d'intime conviction.

Toute phrase qui démarre par je crois ou je ne crois pas appelle cette part d'incertitude et de conclusion non rationnelle intime et personnelle.

La croyance est au coeur de la religion.

Il s'agit de croire, d'avoir la foi, l'intime conviction, des faisceaux qui laissent à penser que...

L'athée qui ne croit pas en Dieu reproduit précisément le même schéma que le croyant.

Et que dès qu'on introduit le concept bien indéfini de "Dieu", on passe à de la croyance mystique qu'on y croit ou pas...

http://www.forumfr.c...onnaitre+savoir

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 996 messages
If you don't want, you Kant...,
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Personnellement, le problème de croire ou de ne pas croire en Dieu ne se pose même pas - sauf pour les dieux des religions, lesquels ne m'intéressent absolument pas. Simplement, j'appelle "Dieu" une dimension de mon existence, de mon esprit. L'"objet" est donc premier, et la dénomination est presque superfétatoire - enfin, elle a une fonction essentiellement polémique. En ce sens, ce concept relève largement de la poésie; il est manifestation polémique, comme tout ce qui appartient au domaine de l'art au sens fort du terme, et cette polémique résulte du choc de la réalité avec l'intuition inexorable d'une grandeur à atteindre. La tristesse des religions consiste en ce qu'elle bafoue cette poétique, et y substitue un Logos.

Désolé d'insister, mais "élan vital" ou vitalité sont aussi polémiques, et représentent l'objet le plus intime de mon être, si donc ton Dieu n'a rien à voir avec celui des religieux, pourquoi continuer à le nommer ainsi, ou alors invente un terme de ton cru, ce qui éviterait justement toutes les dérives possibles avec l'image déjà investie de divinité, il me parait bien plus raisonnable d'abandonner ce terme aux religieux et d'en créer un autre pour définir une quête d'idéal ou ce qui nous anime profondément, ne crois tu pas?

Je n'ai jamais eu aucun souci à relever une erreur dans un texte, c'est une autre d'en écrire un de cohérent.

Pas mieux! ;)

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Membre+, 27ans Posté(e)
metal guru Membre+ 33 540 messages
Maitre des forums‚ 27ans‚
Posté(e)

Je n'ai jamais eu aucun souci à relever une erreur dans un texte, c'est une autre d'en écrire un de cohérent.

Pareil avec cette idée de Dieu.

Donc dieu doit être assujetti à ce que l'homme trouve cohérent, un dieu qui existerait sans que son comportement soit cohérent pour l'homme n'existerait pas pour lui, alors qu'une idée d'un dieu cohérent mais inventée par l'homme pourrait donner lieu à une croyance.Pour toi Dieu c'est donc la cohérence.

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Soit on reste sceptique, et l'on se tourne vers le passé, pour constater qu'en des temps anciens, certaines choses étaient inconnues/insaisissables/incompréhensibles, mais que par la suite le brouillard s'est partiellement ou totalement dissipé sur ces choses, à force de chercher, et que donc on pourrait être optimiste sur l'avenir des évènements que nous ne comprenons pas aujourd'hui, en se disant que ce qui s'est produit hier peut se reproduire demain, et mettre en suspend seulement notre jugement/positionnement sur ces affaires, en attendant leurs résolutions dans cette quête du savoir. Alors que le mouvement même de la connaissance est de partir de l'inintelligible vers l'intelligible, pourquoi devrait-il se finir brutalement, les frontières du passé ont été reculées, les frontières d'aujour'hui le seront demain, on peut donc le voir comme une question de temps, même si notre esprit n'arrive pas non plus à conceptualiser de savoir/connaitre, un jour, ce que nous ignorons/ne saisissons pas, présentement. Il suffit pourtant de regarder que cette (dé)marche est toujours en cours.

Bon, on s'était un peu perdus dans des tentatives d'explications de l'idée de Dieu mais là on retombe sur nos pattes (le sujet du topic).

Je ne vois rien de contestable à ce que tu viens de dire. Si ce n'est que cette position atteindra un jour ou l'autre ses limites puisque l'accès à la connaissance nous est limité. Alors je pose la question maintenant : faut-il franchir le pas de croire, d'accepter l'hypothèse de l'existence de Dieu, pour avancer ? Autrement dit une démarche heuristique n'est-elle pas inévitable ? c'est un peu la version revisitée du "comme si" de Kant.

Modifié par Théia
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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Bien sûr, le savoir, les connaissances progressent et ce que l'on croit vrai aujourd'hui sera peut-être démenti demain.

Mais ces connaissances particulières ne sont pas l'essentiel.

C'est le principe générique de la connaissance qui est important.

Ce principe est que TOUT ce que l'on observe est explicable de façon rationnelle.

Que l'on connaisse cette explication ou pas.

Je ne me souviens plus si c'est Démocrite ou Epicure qui ne craignaient pas de donner plusieurs explications différentes pour un même phénomène.

Pour eux l'essentiel était que le réel était explicable.

Et je rajoute de façon rationnelle, autrement dit par le jeu habituel de causes et d'effets compréhensibles.

La différence absolue avec les points de vue religieux qui font intervenir Dieu, c'est qu'il y s'agit d'une conception magique du monde.

Dieu dit que la lumière soit et la lumière fut : Dieu est (par comparaison au monde réel dans lequel nous vivons) un magicien.

Nous pour avoir de la lumière, il faut faire des lampes à huile, et déjà savoir faire de l'huile et deviner qu'elle brûle, ou des bougies (le suif, ou la stéarine) ou tirer des fils électriques, avec des interrupteurs, une prise de terre, inventer des ampoules : filament en tungstène, faire le vide dedans... etc...

Dieu, lui il claque dans ses doigts et cling ! c'est la lumière !

Il faut aussi tenir compte de l'aspect symbolique de nos comportements :

C'est Jésus Christ qui aurait dit que la foi déplaçait les montagnes.

Oui !

Mais ce n'est pas la seule foi qui les déplace.

Malgré toute la foi dont nous puissions faire preuve, le déplacement réel des montagnes devra passer par nos petits bras musclés...

Parce que le monde réel n'est pas magique.

Si l'esprit, (l'intellect voire l'âme) est produit par le biologique matériel, quand il a fait son petit bouillon tout seul, qu'il est allé au bout de son délire, il faut qu'il retourne dans le corps pour, par son intermédiaire trouver quelque efficience.

(Mais je rajoute que la poésie n'est pas un rêve flou et qu'elle ne peut que s'inscrire au champ d'une précision. Elle n'a rien à voir avec Dieu contrairement à ce que disait Platon.)

L'inspiration est désir, tout le reste est intelligence, savoir et travail.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 996 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Bon, on s'était un peu perdus dans des tentatives d'explications de l'idée de Dieu mais là on retombe sur nos pattes (le sujet du topic).

Je ne vois rien de contestable à ce que tu viens de dire. Si ce n'est que cette position atteindra un jour ou l'autre ses limites puisque l'accès à la connaissance nous est limité. Alors je pose la question maintenant : faut-il franchir le pas de croire, d'accepter l'hypothèse de l'existence de Dieu, pour avancer ? Autrement dit une démarche heuristique n'est-elle pas inévitable ? c'est un peu la version revisitée du "comme si" de Kant.

Avant de répondre, as tu jeté un oeil à ma réponse à ton égard sur la page précédente?

P.S: En attendant, pourrais tu préciser "une démarche heuristique n'est elle pas inévitable" dans le contexte qui est le tien, et pendant que j'y suis, à quoi penses tu lorsque tu cites Kant avec "comme ci"?

Modifié par deja-utilise
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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Bien sûr, le savoir, les connaissances progressent et ce que l'on croit vrai aujourd'hui sera peut-être démenti demain.

Mais ces connaissances particulières ne sont pas l'essentiel.

C'est le principe générique de la connaissance qui est important.

Ce principe est que TOUT ce que l'on observe est explicable de façon rationnelle.

Que l'on connaisse cette explication ou pas.

Je ne me souviens plus si c'est Démocrite ou Epicure qui ne craignaient pas de donner plusieurs explications différentes pour un même phénomène.

Pour eux l'essentiel était que le réel était explicable.

Et je rajoute de façon rationnelle, autrement dit par le jeu habituel de causes et d'effets compréhensibles.

La différence absolue avec les points de vue religieux qui font intervenir Dieu, c'est qu'il y s'agit d'une conception magique du monde.

Dieu dit que la lumière soit et la lumière fut : Dieu est (par comparaison au monde réel dans lequel nous vivons) un magicien.

Nous pour avoir de la lumière, il faut faire des lampes à huile, et déjà savoir faire de l'huile et deviner qu'elle brûle, ou des bougies (le suif, ou la stéarine) ou tirer des fils électriques, avec des interrupteurs, une prise de terre, inventer des ampoules : filament en tungstène, faire le vide dedans... etc...

Dieu, lui il claque dans ses doigts et cling ! c'est la lumière !

Il faut aussi tenir compte de l'aspect symbolique de nos comportements :

C'est Jésus Christ qui aurait dit que la foi déplaçait les montagnes.

Oui !

Mais ce n'est pas la seule foi qui les déplace.

Malgré toute la foi dont nous puissions faire preuve, le déplacement réel des montagnes devra passer par nos petits bras musclés...

Parce que le monde réel n'est pas magique.

Si l'esprit, (l'intellect voire l'âme) est produit par le biologique matériel, quand il a fait son petit bouillon tout seul, qu'il est allé au bout de son délire, il faut qu'il retourne dans le corps pour, par son intermédiaire trouver quelque efficience.

(Mais je rajoute que la poésie n'est pas un rêve flou et qu'elle ne peut que s'inscrire au champ d'une précision. Elle n'a rien à voir avec Dieu contrairement à ce que disait Platon.)

L'inspiration est désir, tout le reste est intelligence, savoir et travail.

"Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ."

- Épître aux Colossiens 2:8

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 120 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)

Tout à fait, et face à cela deux positions, que je relève, se réalisent:

Soit on est interloqué/subjugué par ce constat, et on glisse vers une forme de religiosité, comme certains grands mathématiciens, qui devant la complexité et de buter contre les frontières de la connaissance, ont cru voir Dieu.

Soit on reste sceptique, et l'on se tourne vers le passé, pour constater qu'en des temps anciens, certaines choses étaient inconnues/insaisissables/incompréhensibles, mais que par la suite le brouillard s'est partiellement ou totalement dissipé sur ces choses, à force de chercher, et que donc on pourrait être optimiste sur l'avenir des évènements que nous ne comprenons pas aujourd'hui, en se disant que ce qui s'est produit hier peut se reproduire demain, et mettre en suspend seulement notre jugement/positionnement sur ces affaires, en attendant leurs résolutions dans cette quête du savoir. Alors que le mouvement même de la connaissance est de partir de l'inintelligible vers l'intelligible, pourquoi devrait-il se finir brutalement, les frontières du passé ont été reculées, les frontières d'aujour'hui le seront demain, on peut donc le voir comme une question de temps, même si notre esprit n'arrive pas non plus à conceptualiser de savoir/connaitre, un jour, ce que nous ignorons/ne saisissons pas, présentement. Il suffit pourtant de regarder que cette (dé)marche est toujours en cours.

http://www.forumfr.c...onnaitre+savoir

Dans la seconde position que tu évoques, tout devient problématique en raison précisément de la question de l'infini. Que dit l'astro-physique ? : "Chaque infini éliminé amène une nouvelle théorie plus complète, qui engendre à nouveau un nouvel infini. Tel un sphynx, l'infini renaît sans cesse de ses cendres. La physique pourrait donc adopter comme devise : "L'infini est mort, vive l'infini !" (in De l'infini..., 2005, Jean-Pierre Luminet et Marc-Lachièze-Rey).

En clair, l'infini c'est long, surtout vers la fin, comme dirait Pierre Dac. Et pour cause.

Quant à la première position, elle me semble intéressante dès lors qu'il convient de penser l'infini, et non pas de le mettre à l'écart ou de le réduire, de le chosifier. Ce qui dépasse mon entendement a une dimension sublime. Cette dimension ne relève ni de la science, ni des religions dogmatiques qui ont perdu depuis bien longtemps le sens du sublime en voulant imiter la science. D'où une nécessaire mise à nu du philosophe obligé de trouver sa voie sans retomber dans l'obscurantisme.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

"Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ."

- Épître aux Colossiens 2:8

C'est çui qui dit qui y'est !

Les affirmations péremptoires (façon gourou) fonctionnent bien sur les "pauvres en esprit".

Même sans en être très riche on peut exiger du plus conséquent.

On est pile dans le sujet :

Soit la Vérité en Dieu, soit la tromperie de la philosophie...

(Merci Dentelle de mots !)

"Heureux les pauvres en esprit."

Cette parole assez énigmatique prêtée à Jésus Christ, prend peu à peu son sens.

Qui sont ces pauvres en esprit ? Les crétins ? Les débiles ? L'argument serait facile.

Non juste des gens très ordinaires, simplement ceux qui n'aiment pas trop réfléchir, pas trop se prendre la tête et qui sont prêts à gober "tout rond" la belle parole qu'on vient leur servir. pour éviter d'avoir à s'en inventer une.

Pour peu que le beau parleur ait un chapeau pointu et des habits dorés.

(Ces "gobeurs" sont les contraires des philosophes.)

Et ça fonctionne bien :

Quand on me parle de Christ, sans l'article, j'ai déjà la chair de poule !

Moi je dis LE Christ.

(Le pauvre...)

PS ; je suis un peu étonné de vous voir affirmer comme une évidence notre incompréhension de l'infini. Bien sûr on n'en a pas une vision exacte puisque par définition c'est impossible, mais on a déjà le mot "infini" qui nous parle bien ! Et puis la notion, nous l'avons aussi. Descartes lui-même disait "j'ai en moi premièrement la notion d'infini que de fini". Bien sûr, il faut inverser son raisonnement. Une notion suffisante de l'infini peut très bien prendre sa source dans la simple négation ou extension de celle de fini. Reste l'angoisse de Pascal ("ces espaces infinis m'effraient"). Je me demande si son angoisse --et même plus, sa frayeur-- devant le vide (Schopenhauer) ne pointerait pas d'une certaine façon l'absence de Dieu.

En quoi Pascal serait authentiquement... philosophe !

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 120 messages
Forumeur expérimenté‚
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PS ; je suis un peu étonné de vous voir affirmer comme une évidence notre incompréhension de l'infini. Bien sûr on n'en a pas une vision exacte puisque par définition c'est impossible, mais on a déjà le mot "infini" qui nous parle bien ! Et puis la notion, nous l'avons aussi.

La question, me semble-t-il, n'est pas de savoir si le mot parle ou ne parle pas - d'autant qu'une définition négative n'a rien d'une explication -, mais de porter son attention sur l'essence de l'infini. Les mots ne peuvent que banaliser et réifier la réalité de l'infini, ou la notion même d'infini. Le commun ne vit que de mots qui mettent à l'écart l'essence des choses. C'est commode, cela permet de vivre par habitude. Je refuse de vivre par habitude. Philosopher, n'est-ce pas refuser de vivre par habitude ?

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 996 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Dans la seconde position que tu évoques, tout devient problématique en raison précisément de la question de l'infini. Que dit l'astro-physique ? : "Chaque infini éliminé amène une nouvelle théorie plus complète, qui engendre à nouveau un nouvel infini. Tel un sphynx, l'infini renaît sans cesse de ses cendres. La physique pourrait donc adopter comme devise : "L'infini est mort, vive l'infini !" (in De l'infini..., 2005, Jean-Pierre Luminet et Marc-Lachièze-Rey).

En clair, l'infini c'est long, surtout vers la fin, comme dirait Pierre Dac. Et pour cause.

En physique comme en astrophysique il n'est pas tant question d'infini, que d'indéfini, ce qui nous renvoie à la quête de connaissance que j'évoquais, par exemple notre Univers n'est connu/connaissable que sur les effets qu'il produit, entre autre lumineux ( ou électromagnétiques ), ce qui nous conduit à avoir pour l'heure une limite qui correspond à ce que l'on nomme l'Univers observable, au-delà, ce n'est pas tranché, c'est l'inconnu, les supputations, donc indéfini.

Ensuite, j'ai vu que tu avais introduit des nuances dans la notion d'infini, je vais à mon tour mettre en scène une nouvelle facette, c'est celle qui concerne les bornes!

Il faut avoir à l'esprit que nous pouvons fort bien être en présence d'un phénomène infini, mais borné, par exemples, dans l'intervalle [1,2] qui est donc borné, il y a une infinité de nombres irrationnels, c'est à dire que chacun de ces nombres a un développement décimal infini, mais que ceux-ci sont en nombre indénombrable/incalculable, pareillement si nous voulons parcourir la surface d'une sphère à partir d'un point sur celle-ci, et bien que cette surface soit finie, on ne pourra jamais la recouvrir par le passage de ce point "ponctuel", ou encore le paradoxe de Zénon, où Achille et la tortue s'affrontent, la tortue partant avec une longueur d'avance, Achille devra pour la rattraper parcourir au moins la moitié de la distance les séparant, mais pendant ce laps de temps la tortue aura encore avancé, et ainsi de suite, donnant l'illusion qu'Achille ne rattrapera jamais la tortue puisqu'il aura toujours la moitié à franchir pour s'approcher à chaque étape/itération! Il faudrait donc un temps infini pour qu'il s'en approche, or nous savons intuitivement qu'il la dépassera, pour certains mathématiciens c'est le passage du discret au continu qui nous permet de sortir du paradoxe, car mis en équation algébrique, la solution ( le point de rencontre ) vient facilement.

C'est pour cela, que c'est la démarche elle-même qui compte, qui progresse sans cesse, que nous devons retenir, pas ce sur quoi nous butons, qu'il ait plus de choses à contempler que de connexions possibles dans notre cerveau n'est que de seconde importance, ce qui est déterminant, c'est le mouvement d'appréhension du monde, notre faculté à le faire, peu importe sur quoi elle porte, où elle coince à un moment donné, il nous suffit d'attendre un nouvel angle d'achoppement qui résout ce qui semblait insurmontable/incompréhensible/transcendantal, dit autrement, se référer au/regarder dans le passé pour donner l'espoir de faire face à l'avenir, sans se faire aspirer dans les profondeurs abyssales par la douce/envoutante mélodie des sirènes.

Car il est quasi-insurmontable de se réfréner à trouver une explication, même ad hoc, à ce qui nous échappe, l'incompréhension/l'inconnu déclenche un malaise/malêtre qui a besoin d'être apaisé, quitte à trouver une solution farfelue/fausse/temporaire pour calmer cette énergie psychique dérangeante/perturbante, c'est un peu comme un vieux supplice chinois, où l'on faisait tomber une goutte d'eau sur le front de la victime, jusqu'à ce qu'elle craque, voire la folie, car cette goutte pourtant anodine finira par causer des troubles importants sur le réceptacle, je pense qu'il en va de même avec notre psyché, qui ne supporte pas la moindre perturbation, puisque le temps jouera en notre défaveur!

P.S.: j'essaierai de te répondre sur le topic de la sexualité quand j'aurai le temps nécessaire.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Les choses n'ont pas d'essence. C'est à nous de décider de celles qu'on veut bien leur donner.

(Bien sûr, je n'affirme rien : c'est mon point de vue !)

Je ne mets pas le mot d'infini sur l'infini pour en cacher la réalité.

C'est bien plutôt un premier pas vers une réflexion.

Mais peut-être que tu as raison : on ne le comprend pas (con-prendre !).

Mais même si on ne le comprend pas, on peut en avoir une idée acceptable. Par le raisonnement, ou par le changement d'échelle.

Comme une vision de/par Dieu :

Si le soleil était une orange, la terre serait une tête d'épingle à 10 m de lui.

Et l'étoile la plus proche serait une autre orange plus loin que Moscou.

D'accord, c'est pas l'infini, mais ça me donne une idée du très grand et... du vide.

Et pour le coup, nous, les habitants de la tête d'épingle, nous sommes infiniment... petits.

Voilà pour l'espace !

Maintenant, un temps infini ?

L'éternité ? Un passé infini ? Un futur infini ?

Ma réflexion (philosophique?) a toujours tendance à aller vers le concret.

J'ai peut-être tort.

Je lis ça :

"notre psyché, qui ne supporte pas la moindre perturbation, puisque le temps jouera en notre défaveur"

Certes ! Ben c'est pas la joie !

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Invité Leveilleur
Invités, Posté(e)
Invité Leveilleur
Invité Leveilleur Invités 0 message
Posté(e)

"Heureux les pauvres en esprit."

Cette parole assez énigmatique prêtée à Jésus Christ, prend peu à peu son sens.

Qui sont ces pauvres en esprit ? Les crétins ? Les débiles ? L'argument serait facile.

Je pencherai plutôt pour une autre traduction, "les simples en esprit" plutôt que les "pauvres".

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 120 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)

Mais même si on ne le comprend pas, on peut en avoir une idée acceptable. Par le raisonnement, ou par le changement d'échelle.

[...]

D'accord, c'est pas l'infini, mais ça me donne une idée du très grand et... du vide.

[...]

Maintenant, un temps infini ?

L'éternité ? Un passé infini ? Un futur infini ?

Nous sommes là au coeur même du problème posé dans ce topic. La pierre d'achoppement me semble être la question d'acceptabilité soulevée par toi-même. A mes yeux, l'idée du très grand (ou du très petit) dans le temps et dans l'espace est sans commune mesure avec l'idée de l'infiniment grand. La comparaison est inacceptable !

Tu pourras toujours me donner des explications rationnelles quant au très grand ou au très petit, mais jamais quant à l'infiniment grand ou à l'infiniment petit. Ce n'est du moins que mon point de vue ! Les jeux sont pipés en ce sens que le problème de l'infini me semble insoluble rationnellement.

J'aime cette notion sublime de temps infini, sans début ni fin. Les religions ont détruit/désacralisé cette notion sublime d'éternité en inventant le concept de "création" de l'univers. Je suis partisan d'un retour au sublime, au sacré ! (Renversement de valeurs inattendu, hein ?!)

Modifié par tison2feu
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Invité Leveilleur
Invités, Posté(e)
Invité Leveilleur
Invité Leveilleur Invités 0 message
Posté(e)

Je suis partisan d'un retour au sublime, au sacré !

Pouvez-vous préciser ce que représentent ces termes en votre esprit ?

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 120 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)

Pouvez-vous préciser ce que représentent ces termes en votre esprit ?

Il me faudrait inventer un langage, nouveau et sublime, pour traduire cette volonté de m'élever au-dessus d'une ligne, d'un horizon borné par le Logos ! Ou à défaut, me taire afin d'être plus réceptif au sublime de l'existence...

Modifié par tison2feu
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Invité Leveilleur
Invités, Posté(e)
Invité Leveilleur
Invité Leveilleur Invités 0 message
Posté(e)

Il me faudrait inventer un langage, nouveau et sublime, pour traduire cette volonté de m'élever au-dessus d'une ligne, d'un horizon borné par le Logos !

Peut-être n'est-ce pas une volonté mais un instinct dans ce cas.

Joliment répondu.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Et voilà !

Comme on en arrive à la sublime (le mot a été lâché) spiritualité !

Je retranche le logos (et donc l'esprit) et il ne me reste...

Rien.

Ou plutôt si : on va dire l'instinct.

Rien de bien "supérieur".

Encore un pas en amont :

La pulsion.

Encore un pas :

Sur-tension, sous-tension et leur relâchement.

Rien que du mécanique et du quantitatif.

On repart à zéro.

Mais j'aime bien rêvasser aussi.

Mais je sais que je rêvasse, j'en fais pas le sommet de mon activité intellectuelle.

Ou alors c'est une amorce via l'inconscient qui resurgit en entraînant tout le reste.

Un quart d'inspiration et le reste, savoir, intelligence, travail.

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 120 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)

Et voilà !

Comme on en arrive à la sublime (le mot a été lâché) spiritualité !

Je retranche le logos (et donc l'esprit) et il ne me reste...

Rien.

Ou plutôt si : on va dire l'instinct.

Rien de bien "supérieur".

Encore un pas en amont :

La pulsion.

Encore un pas :

Sur-tension, sous-tension et leur relâchement.

Rien que du mécanique et du quantitatif.

On repart à zéro.

Mais j'aime bien rêvasser aussi.

Mais je sais que je rêvasse, j'en fais pas le sommet de mon activité intellectuelle.

Ou alors c'est une amorce via l'inconscient qui resurgit en entraînant tout le reste.

Un quart d'inspiration et le reste, savoir, intelligence, travail.

Il ne s'agit pas de "retrancher" le Logos (Sinon comment pourrions-nous dia-loguer ici même ?). Mais plutôt de l'avoir à l'oeil chaque fois qu'il étouffe notre monde sensible de ses tentacules logocentriques.

Il ne resterait rien ? Et qu'en est-il du sublime de ces musiques qui ne commencent que quand les mots s'arrêtent ? Sais-tu que certains musiciens avertis sont tombés à genoux, au sens propre, tellement ils furent subjugués à l'écoute de nouvelles compositions ?

Modifié par tison2feu
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