L'utilité de la philosophie

Ce topic est ouvert à toutes et à tous, chacun pouvant discuter/répondre avec son propre vocabulaire, sans références préalables ou prérequis, pourvu qu'il y ait une démarche/recherche argumentative/constructive ( en plus des CGU ). Seuls seront "visés"/critiqués les propos tenus, merci.

Plusieurs forumeurs de forumfr ont évoqué l'idée du rôle utile et/ou pratique de la philosophie, et il semblerait qu'ils ne soient pas les seuls dans ce cas, question qui ne m'était jamais venu à l'esprit personnellement, puisque je la pratiquais sans le savoir jusqu'au jour où j'ai pu mettre un nom dessus.

Donc selon vous à quoi peut bien servir la philosophie? Est-elle inutile? ( pas besoin de me dire qu'elle est finie/terminée, si on y trouve une utilité )

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Extrait du second document:

" Utilité et utilitaire

Il pose alors la question de ce qui est utile et de ce qui ne l'est pas. Mais la notion de l'utile est plus complexe qu'il n'y paraît. Il faut en effet distinguer l'utilité et l'utilitaire. Du point de vue de l'utilité, tout ce qui existe "sert" à quelque chose: nous jouons pour nous amuser, nous aimons pour le plaisir que cela procure, etc. Mais le point de vue de l'utilitaire est plus restrictif: est alors utile ce qui est un moyen en vue d'une fin. En ce sens le plombier est utile s'il répare ma tuyauterie, l'infirmière l'est si elle me soigne correctement. Je ne les considère pas d'abord comme des personnes, mais comme des moyens pour atteindre certains buts. Leur utilité est relative à mon besoin. Si je ne porte pas de souliers, le cordonnier ne me sert à rien. En société, nous distribuons les tâches à accomplir selon les métiers et les professions, et chacun est utile au sens où il remplit une certaine fonction: réparer des maisons, s'occuper de jeunes enfants, enseigner les mathématiques ou coiffer les cheveux! Chacun a besoin de la société prise dans son ensemble et chacun y joue un certain rôle. D'un point de vue fonctionnel, les gens sont interchangeables: peu m'importe que ma dentiste prenne sa retraite, si je peux en trouver une autre tout aussi compétente.

Le luxe de l'esprit

Mais les fonctions sociales ne sont pas toutes utiles du point de vue de l'utilitaire. Nous pouvons survivre sans poésie, sans cinéma et sans musique. Nous pouvons survivre sans jeu et sans amour. Nous pouvons survivre sans philosophie. Mais survivre n'est pas vivre. La vie ne peut pas être rabattue sur l'utilitaire. On ne peut pas se définir simplement à partir de ses fonctions de base: manger, boire, dormir, gagner de l'argent et le dépenser! Si une vie se réduisait à ça, nous voyons qu'elle serait littéralement vide de sens. L'être humain ne peut pas être compris uniquement à partir de ses fonctions biologiques ou sociales. La vie humaine ne peut pas être réduite au seul commerce. Il y a donc des utilités non utilitaires: l'amour, l'art, le jeu et la philosophie en font partie. "

Extrait du dernier document:

" (1) Pourquoi étudier et faire de la philosophie ?

Cette question est très fréquemment posée aux étudiants en philosophie et également aux

personnes continuant à travailler et à faire de la recherche en philosophie après leurs

études.

Parfois, cette question est une question authentique : la personne qui la pose trouve

surprenant ou incompréhensible que l’on puisse consacrer du temps et de l’énergie afin

d’étudier et de faire de la philosophie, mais pose sérieusement et sincèrement cette question

en pensant que, puisqu’il existe des gens qui consacrent du temps et de l’énergie afin

d’étudier et de faire de la philosophie, il doit finalement y avoir une réponse satisfaisante à

cette question.

Lorsqu’elle est posée, cette question est également parfois, voire souvent, une « fausse »

question, une question non-authentique : les personnes qui la posent, la posent en pensant

d’ores et déjà posséder la réponse : il n’y a aucune raison valable d’étudier et de faire de la

philosophie. En effet, ces personnes pensent en général quelque chose qui peut être

présenté de la manière suivante :

(2) [après réflexion et observation] La philosophie (et donc, étudier et faire de la

philosophie) ne sert à rien.

Puisque (2), alors :

(3) La philosophie (et donc, étudier et faire de la philosophie) n’a aucune valeur.

Et donc :

(4) [de (3)] Il n’y a aucune raison valable d’étudier et de faire de la philosophie.

Par conséquent :

(5) [de (4)] Toute réponse qui peut être donnée à (1) sera insatisfaisante.

Et :

(6) [de (4)] L’étude et la pratique de la philosophie est quelque chose qui ne

devrait pas être fait et qui devrait même être évité autant que faire se peut.

Ajoutons également que, la personne qui pose non-authentiquement cette question le fait

parfois avec une intention claire de dénigrement et/ou de mépris.

La question (1) est souvent posée à une personne se consacrant à la pratique de la

philosophie. Cependant, l’intérêt, la pertinence et l’importance de cette question dépassent

ces situations. En effet, au-delà de ces situations où un tiers la questionne, une personne

faisant de la philosophie ne peut normalement pas écarter cette question et la traiter comme

une chose sans importance. Ainsi, l’étudiant ou le « professionnel » de la philosophie ne

peut pas ne pas sentir une urgence : une urgence de trouver, avant tout pour lui-même, mais

également pour les autres, une réponse satisfaisante à cette question. "

La philosophie est utile quand elle fait se poser les bonnes questions, pas quand elle pense à notre place.

Et bien dans ce cas, ce n'est plus de la philosophie, mais une doctrine.

La philosophie n'est pas forcément utile. Elle est d'abord une activité spontanée et purement intellectuelle, une tentative pour résoudre des problèmes auxquels on est confronté et qui sont intéressant mais dont la résolution n'est sûrement pas une nécessité. La philosophie a un intérêt intellectuel et plutôt désintéressé. Elle répond à la curiosité.

La philosophie a une utilité : elle peut amener à régler son mode de vie. Ce sont les morales antiques de l'épicurisme et du stoïcisme. La philosophie permet alors de "se réaliser".

Certaines activités philosophiques peuvent très bien déboucher sur des applications utiles. La science par exemple.

Enfin, la philosophie est utile au moment du baccalauréat comme exercice permettant de trier les candidats.

La philosophie est utile à la compréhension de soi, du monde, et du rapport de soi au monde. Elle est tout autant une réflexion constructive visant à la véracité qu'une réflexion critique visant à la destruction du mensonge ou du faux.

Selon moi certaine chose on du sens dans la philosophie comme par exemple la meilleur forme de gouvernement selon platon. Mais pour le reste, je trouve ça pas mal bizarre et inutile comme discipline. Par contre les dissertation philosophique sur des sujet comme le laboratoire me semble très bon pour les écolier mais je changerais le nom philosophie pour autre chose.

Bonjour, merci pour les liens que je trouve très utile et dont je prendrais le temps de lire. Pour répondre à ta question, savoir si la philosophie est utile, je dirais qu'elle l'est pour ceux qui l'utilisent à bon escient.

Selon moi certaine chose on du sens dans la philosophie comme par exemple la meilleur forme de gouvernement selon platon. Mais pour le reste, je trouve ça pas mal bizarre et inutile comme discipline.

À quoi pensez-vous particulièrement par exemple ?

La philosophie est utile à la compréhension de soi, du monde, et du rapport de soi au monde. Elle est tout autant une réflexion constructive visant à la véracité qu'une réflexion critique visant à la destruction du mensonge ou du faux.

Très bien, puisqu'elle est utile, passons à une autre étape entre nous.

Comment s'y prend-on pour la compréhension?

C'est quoi la réflexion?

Voici un exposé qui fait certes beaucoup de lignes, mais qui n’en est pas moins abordable, facile à lire, non-réservé à un lectorat spécialisé (sans compter qu'il est intelligent et bien écrit). De toute façon, chacun peut poser des questions si certains points ne lui sont pas clairs. Il y a beaucoup plus d’intelligence à poser des questions qu’à faire semblant de comprendre.

***

La philosophie a pour vocation ni plus ni moins de changer le monde – non pas de changer la teneur objective du monde, mais bien de changer la façon dont nous pensons le monde. C’est une utilité qui n’est pas directe, ni pratique, mais qui existe néanmoins qui a un potentiel infini. Un grand philosophe, si sa pensée est suffisamment puissante, peut carrément changer sa société, voire sa civilisation, mais à plus petite échelle, un homme peut aussi changer sa vie par la philosophie.

On objectera à ceci que des hommes et des femmes amateurs comme nous qui discutons de sujets liés à l’épistémologie, à l’ontologie, aux sciences ou d’autres questions très abstraites ne travaillent pas vraiment à changer leur vie. Mais il faut bien comprendre que la philosophie n’est pas un genre de psychologie. La psychologie limite sa réflexion aux processus mentaux de l’homme alors que la philosophie a une extension infinie, car elle interroge carrément la façon qu’a l’homme de se représenter, de connaître les choses, et de naviguer entre les différentes branches de son savoir.

Sur le thème de l’amour par exemple, le psychologue va nous parler de la façon dont mentalement les relations amoureuses s’établissent, des enjeux mentaux qu’elles entraînent, de l’histoire de ces processus mentaux, des pathologies qui lui sont reliées, etc. De son côté, le philosophe va nous exposer la manière dont a pu être pensé l’amour au travers du temps, il pourra tenter de dégager quelles sont les racines de notre manière actuelle de penser l’amour, il pourra interroger les limites et les lacunes de celle-ci, et peut-être tentera-t-il même de tracer des lignes d’évolution potentielle – pas seulement psychologiques, mais aussi, par exemple, sociologiques, scientifiques, éthiques, etc. Un psychologue ne s’interroge pas sur la pertinence de la psychologie elle-même, ou sur la place que devrait avoir la psychologie dans une vie. Alors que le philosophe s’expose à telles questions.

C’est que le philosophe est nu devant sa propre pensée. Il se place au-delà de tout savoir et a la tâche de trancher, de rationaliser, de décider de ce qui compte vraiment, de ce qui se doit d’être pensé. Elle a donc une fonction ordonnatrice, ce qui suppose que le philosophe s’accorde un champ d’autonomie infini (notons qu’en psychologie appliquée, le sujet est toujours placé à l’intérieur d’un schéma psychologique défini – aussi l’autonomie du sujet y est-elle pensée comme un condition d’application du schéma, et non comme la condition de sa possibilité même). Cette autonomie ne signifie pas – pour les esprits coquins qui nous lisent – que le philosophe ne devrait s’enchaîner à aucune autorité, ni s’incliner devant quoi que ce soit, puisque la sagesse (qui est au fond l’art de l’autonomie) recommande au contraire parfois (ou plutôt souvent) que l’on s’enchaîne, que l’on s’incline, que l’on admette des autorités. Mais le philosophe fait de ces inclinations des choix, là où l’ignorant (celui qui est au fond de la caverne de Platon) les subit passivement. Parce que le philosophe travaille à son autonomie et donc à la plénitude de son être, la philosophie suppose donc la joie, ou du moins une éthique de la joie (ce pourquoi Spinoza est nommé par Deleuze le « prince des philosophes »).

Chaque réflexion philosophique, même si elle porte sur des sujets très abstraits, permet donc à chacun d’examiner et de questionner les conditions qui rendent possible sa propre pensée, et peut-être même de changer cette pensée. La philosophie s’éloigne souvent du concret précisément parce qu’elle questionne les racines de la pensée, et qu’elle ordonne son chaos. Mais parfois, elle émerge aussi de ce chaos et, fragile, elle vient se déposer doucement sur la surface des choses au travers de ce qu’on appelle l’éthique.

La philosophie est utile à la compréhension de soi, du monde, et du rapport de soi au monde. Elle est tout autant une réflexion constructive visant à la véracité qu'une réflexion critique visant à la destruction du mensonge ou du faux.

La compréhension de soi, relève plus de la psychologie que de la philosophie.

La compréhension de soi, relève plus de la psychologie que de la philosophie.

L'un n'empêche pas l'autre, d'ailleurs le bouddhisme ou le taoïsme sont essentiellement tournés vers soi!

La compréhension de soi, relève plus de la psychologie que de la philosophie.

Aujourd'hui, oui. Mais la psychologie est une science neuve, qui découle directement de la philosophie. D'où son utilité.

Voici un exposé qui fait certes beaucoup de lignes, mais qui n’en est pas moins abordable, facile à lire, non-réservé à un lectorat spécialisé (sans compter qu'il est intelligent et bien écrit).

Merci de cet exposé qui m'éclaire beaucoup sur la manière dont vous concevez la philosophie.

Il y a différents philosophes donc une vision différente du monde. Une personne qui étudie la philosophie, je supposes qu'elle lit aussi différentes études de philosophie, comment elle arrive à se retrouver avec ses différentes visions du monde pour en avoir sa propre vision ?

Toute appréhension du monde est forcément subjective. Notre réflexion est soumise, à un degré plus ou moins important selon l'individu, à nos affects, héritage de notre vécu. L'objectivité existe d'autant moins que toute vérité est relative au moment elle est exprimée, soumise à changement, évoluant au fil du temps. Si complet que soit un raisonnement, si ferme que soit une idée, une connaissance nouvelle viendra la compléter, ou l'infirmer. Seul le temps peut démontrer si cette vérité est relative ou absolue.

Donc, si juste que soit notre raisonnement, nous ne pouvons prétendre à ce qu'il soit vrai.

Dans cette optique, l'individu, sera guidé dans ses choix par ce qui le met en adéquation avec l'appréhension qu'il a du monde.

Dentelle de mots :

la sagesse (qui est au fond l’art de l’autonomie) recommande au contraire parfois (ou plutôt souvent) que l’on s’enchaîne, que l’on s’incline, que l’on admette des autorités.

Voilà qui est difficile à avaler !

(On aimerait un développement !...)

La philosophie est utile à la compréhension de soi, du monde, et du rapport de soi au monde. Elle est tout autant une réflexion constructive visant à la véracité qu'une réflexion critique visant à la destruction du mensonge ou du faux.

Je fais mienne cette réponse !

Il y a différents philosophes donc une vision différente du monde. Une personne qui étudie la philosophie, je supposes qu'elle lit aussi différentes études de philosophie, comment elle arrive à se retrouver avec ses différentes visions du monde pour en avoir sa propre vision ?

C'est très simple: à force de s'y adonner, on développe soi-même une manière personnelle de philosopher, qui peut certes être influencée par nos lectures. Il suffit alors de s'observer soi-même pour trouver quelle est sa vision de la philosophie. Cela suppose donc une certaine expérience de la chose. Deleuze disait que la question à savoir qu'est-ce que la philosophie était une question de vieux; que c'est le genre de question à laquelle on ne devrait se permettre de répondre qu'à la fin d'une vie.

Voilà qui est difficile à avaler !

(On aimerait un développement !...)

Je disais cela à l'intention de ces esprits malins qui auraient pu sauter sur l'occasion de cette affirmation de l'autonomie en contestant le fait que certains intervenants veulent instaurer une certaine éthique de la philosophie sur ce forum.

Bref, mon point est que l'autonomie n'est pas synonyme d'individualisme, et qu'elle requiert souvent et nécessairement qu'il faille s'enchaîner à des structures collectives.

Pour apporter un autre point de vue sur l'utilité de la philosophie, mésestimé, qui serait le pendant oublié de ce que l'on nous inculque de force avec manger-bouger, les 5 fruits et légumes frais ou du culte du corps, sain, svelte et beau. À quel moment on incite les individus à entretenir leur intellect, alors que notre cerveau à bien des égards se comporte comme un muscle, si on l'utilise régulièrement et vigoureusement alors celui-ci s'hypertrophie, à l'inverse le non usage conduit à l'atrophie, pourquoi personne ne prend conscience que notre cognition suit le même mouvement, que moins on l'utilise et moins elle est performante, pire elle régresse!

Ne faudrait-il pas rétablir un juste équilibre de développement du corps et de "l'esprit", en pratiquant pourquoi pas à sa manière et/ou à son niveau, assez régulièrement, une activité à caractère philosophique pour palier à ce manque fort regrettable, et qui rejoint par des voies que peu détournées le sujet sur le narcissisme.

Bref, mon point est que l'autonomie n'est pas synonyme d'individualisme, et qu'elle requiert souvent et nécessairement qu'il faille s'enchaîner à des structures collectives.

What ?

Il faudrait développer un minimum ta pensée car tu n'es pas clair du tout !

Pour apporter un autre point de vue sur l'utilité de la philosophie, mésestimé, qui serait le pendant oublié de ce que l'on nous inculque de force avec manger-bouger, les 5 fruits et légumes frais ou du culte du corps, sain, svelte et beau. À quel moment on incite les individus à entretenir leur intellect, alors que notre cerveau à bien des égards se comporte comme un muscle, si on l'utilise régulièrement et vigoureusement alors celui-ci s'hypertrophie, à l'inverse le non usage conduit à l'atrophie, pourquoi personne ne prend conscience que notre cognition suit le même mouvement, que moins on l'utilise et moins elle est performante, pire elle régresse!

Ne faudrait-il pas rétablir un juste équilibre de développement du corps et de "l'esprit", en pratiquant pourquoi pas à sa manière et/ou à son niveau, assez régulièrement, une activité à caractère philosophique pour palier à ce manque fort regrettable, et qui rejoint par des voies que peu détournées le sujet sur le narcissisme.

Pour en faire quoi ? De la daube en tranche ?

Une secte ? Une seule façon de penser ?

Allons au fond des choses

Alors les p'tits gars , j'ai été gentil jusqu'à maintenant en faisant des efforts de compréhensions , mais là c'est fini , je ne laisse rien passer , tout ce qui est bateau un tant soit peu ... badaboum

Vous voulez la jouer l'excellence , ok !

ça me va :cool:

N'avez-vous pas conscience que tout peut être relevé ?

Ce n'est pas contre toi Déjà-Utilisé , c'est juste un gros ras le bol d'une soi-disante excellence qui est bancale d'entrée de jeu