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Le lecteur est-il un résistant ?


Savonarol

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Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Le lecteur aujourd'hui est-il un résistant?

Oui, certainement. Nous sommes dans une civilisation d'illettrés, au sens étymologique du terme, une civilisation d'Egyptiens. Il y a quelques scribes, qui savent lire et écrire, qui aiment ça, qui ont un rapport amoureux au texte et au papier, et puis il y a les autres. Je ne suis pas dans une logique décadentiste ou réactionnaire. C'est comme ça. Il y a une civilisation qui s'effondre, celle du livre. La vraie conséquence, c'est le formatage du cerveau: c'est un organe dans lequel se trouve ce qu'on y met. Si on y met du vide, il y a du vide.

Cela signifie aussi le triomphe de la reproduction sociale. Ma mère était femme de ménage, mon père était ouvrier agricole, et pourtant j'ai pu m'en sortir à l'époque. Aujourd'hui, dans la même configuration, je ne m'en sortirais pas. Je serais moi aussi ouvrier agricole. Quand les enfants ne lisent pas, quand l'école ne leur transmet pas cette culture, et qu'à la place on les met devant la télévision, on renonce à les éduquer. Car un cerveau qui ne se concentre pas ne se concentrera jamais. On ne pourra plus lire Guerre et Paix. Les gens qui auront lu A la recherche du temps perdu de Proust du début à la fin seront de plus en plus rares.

On va vers une civilisation de gens dont le cerveau est fabriqué par les informations en continu: c'est BFM qui fait la loi. Pas de développement dans le temps, pas de dialectique, pas de capacité à s'inscrire dans l'espace mentalement ou intellectuellement, pas de raisonnement. Juste du slogan. Le slogan est dans l'instant pur, il peut se répéter, donc c'est facile. Et désespérant. Et de fait, le livre n'y a plus sa place.

Extrait de l'interview de Michel Onfray:

En savoir plus sur http://www.lexpress....h6dUuw6JzbSM.99

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Membre, Mr.Préfait, 43ans Posté(e)
Mak Marceau Membre 6 067 messages
43ans‚ Mr.Préfait,
Posté(e)

Ce n'est pas plutôt le contraire avec les ordinateurs et téléphones intelligent; les citoyen sont de plus en plus lecteur et écrivain.

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Invité Leopardi
Invités, Posté(e)
Invité Leopardi
Invité Leopardi Invités 0 message
Posté(e)

Le flux des informations est une condition nouvelle et qui gagne en importance jusqu'à peut être devenir prépondérante (les informations tendent à devenir la référence, le consensus autour duquel se dégagent les différences, comme par exemple quand on prend les images et discours à la télé pour plus réels (significatifs) que l'expérience sensible du monde : on a l'impression que la télé "enveloppe" la réalité) mais ça n'a pas un effet univoque et unilatéral sur nos existences, enfin je crois pas.

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Membre, Zigbu, 77ans Posté(e)
Zigbu Membre 6 639 messages
77ans‚ Zigbu,
Posté(e)

Ce n'est pas plutôt le contraire avec les ordinateurs et téléphones intelligent; les citoyen sont de plus en plus lecteur et écrivain.

Lecteurs, peut être. Ecrivains, en sms ça fabrique des illéttrés

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Membre, 51ans Posté(e)
jean ghislain Membre 1 084 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

Le problème des intellectuels, et je ne parle pas des taupes de bibliothèque mais de l'élite (dont Onfray fait parti), c'est qu'ils croient sans doute que tout le monde peut (et veut) accéder à la culture.

Le quotidien du citoyen lambda est pourtant des plus banal. Une vie de labeur, et une maigre pitance : c'est le lot pour beaucoup.

Quand on est prof, on a tendance à croire, comme le dit Onfray, que l'éducation permet de s'en sortir. C'est faux. L'ascenseur social est déjà réservé aux plus chanceux... le plus souvent. Et une bonne culture, ce sera alors un signe extérieur de richesse. Une réalité à rappeler à tous ces académiciens idéalistes qui, parce qu'ils ont suivi un parcours de vie exceptionnel, espèrent que tout le monde puisse faire de même en deux temps trois mouvements.

Mais peut-être parce que Onfray vient d'un milieu pauvre, il est porté à souhaiter la réussite pour tous, ce qui est certes très louable, mais irréaliste.

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Membre+, Posté(e)
Doïna Membre+ 19 396 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

L'ascenseur social est déjà réservé aux plus chanceux... le plus souvent. Et une bonne culture, ce sera alors un signe extérieur de richesse.

C'est vrai que l'ascenseur social descend rarement jusqu'au rez-de-chaussée, qu'il a tendance à ne desservir que les étages du haut de la société. C'est un ascenseur qui fonctionne beaucoup au piston.

Ensuite, les signes extérieurs de richesse que l'on fait voir sont plutôt concrets, et cela commence très jeune ; par exemple les collégiens qui se foutent de la poire des élèves qui n'ont pas des fringues à la mode, et qui plus tard seront les gros flambeurs vous passant devant à fond de ballon dans leur belle bagnole toute neuve. Des démonstrations de culture ? Tout le monde s'en fout un peu, je le crains du moins. Je vois peu de gens s'intéresser au pauvre qui n'a que son excellente culture et un plat de nouilles à vous offrir. En revanche, tout le monde s'intéresse au cadre qui invite le quartier à un barbecue dans sa villa avec piscine, même si c'est un abruti. Parce que tous les riches n'ont pas une bonne culture cela dit.

Tout cela pour en arriver à ma conclusion que nous sommes devenus trop matérialistes : une famille ne vaut plus rien aux yeux des autres s'il n'y a pas un téléphone portable par tête, si les gamins n'ont pas tous les jeux électroniques dernier cri dans leur chambre, si on ne se trimballe pas avec des marques sur soi, s'il n'y a pas au moins deux bagnoles, s'il n'y a pas de home cinéma dans le séjour, etc. Si une famille n'a pas ces signes extérieurs de richesse à vous montrer, on se fichera pas mal de leurs qualités, que ce soit leur culture, leur savoir-vivre, leur courtoisie, leur gentillesse.

Nous allons tous à l'école aujourd'hui, et avons tous la culture à portée de main si nous voulons nous enrichir, malheureusement enrichir notre culture ne nous apporte rien, ne nous ouvre aucune porte, même pas sur le marché du travail. Un patron préfèrera en effet embaucher un inculte bien malléable, qui n'aura pas assez de mots dans son vocabulaire pour lui tenir tête, plutôt qu'un cerveau au langage bien affuté.

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Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Le problème des intellectuels, et je ne parle pas des taupes de bibliothèque mais de l'élite (dont Onfray fait parti), c'est qu'ils croient sans doute que tout le monde peut (et veut) accéder à la culture.

Le quotidien du citoyen lambda est pourtant des plus banal. Une vie de labeur, et une maigre pitance : c'est le lot pour beaucoup.

La volonté de s'élever socialement et intellectuellement existe tout de même, par le passé elle était entravée par l'idée du prolongement de la génération sur ses terres ou dans ses affaires (le paysan restait paysan pour s'occuper de la terre de son père ou le fils reprenait le commerce du père) mais l'accès à l'instruction et à l'idée qu'un homme qu'il puisse donner à son fils ce qu'il n'a jamais eu à motivé pas mal la volonté d'élévation.

Ensuite je vois pas bien pourquoi opposer labeur et culture. Pourquoi "une vie de labeur" serait contradictoire avec la volonté de se dépasser intellectuellement. Au contraire, c'est souvent ne rien avoir qui pousse à vouloir, et donc ne rien connaître qui pousse à apprendre.

Quand on est prof, on a tendance à croire, comme le dit Onfray, que l'éducation permet de s'en sortir. C'est faux. L'ascenseur social est déjà réservé aux plus chanceux... le plus souvent. Et une bonne culture, ce sera alors un signe extérieur de richesse. Une réalité à rappeler à tous ces académiciens idéalistes qui, parce qu'ils ont suivi un parcours de vie exceptionnel, espèrent que tout le monde puisse faire de même en deux temps trois mouvements.

Mais peut-être parce que Onfray vient d'un milieu pauvre, il est porté à souhaiter la réussite pour tous, ce qui est certes très louable, mais irréaliste.

L'éducation tout seul ( sans la santé, le réseau, les amis, l'argent ) on peut penser que ça ne mène à rien, sauf que la connaissance amène le réseau, donc les amis, donc la situation donc l'argent)

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Membre, Mr.Préfait, 43ans Posté(e)
Mak Marceau Membre 6 067 messages
43ans‚ Mr.Préfait,
Posté(e)

Le problème des intellectuels, et je ne parle pas des taupes de bibliothèque mais de l'élite (dont Onfray fait parti), c'est qu'ils croient sans doute que tout le monde peut (et veut) accéder à la culture.

Non pas d'accord. Je dis que tout le monde pas loin liraient des livres de qualité et d'information.

Bonne éducation mène vers au moins la fin de l'état servile. Mieux vaut ça que la belle vie servile. Peut être un peu dangereux par contre.

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Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Ben en fait on peut faire un petit quizz :

Qui lit régulièrement ici ? Qu'est ce que vous lisez (romans/ essais / BD / poésie / sms / magazine ) ?

A quand remonte la dernière fois où vous avez ouvert un livre ? C'était quel livre ?

Avez-vous lu "à la recherche du temps perdu" de Proust ? ( moi non )

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Membre, 114ans Posté(e)
stvi Membre 20 709 messages
Mentor‚ 114ans‚
Posté(e)

je suis très magazines et pour être sûr de ne pas être partial ,j'en prend toujours de sensibilité différentes par exemple le nouvel observateur et le point

ensuite un magazine de vulgarisation scientifique genre science et avenir

un magazine d'économie genre challenge et aux émaüs j'arrive à trouver des GEO tout neufs passés de date smile.gif

s'il me reste un peu de temps j'ai ma liseuse avec une bibliothèque de 2000 livres que je léguerai à mes petits enfants ....

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Membre, Mr.Préfait, 43ans Posté(e)
Mak Marceau Membre 6 067 messages
43ans‚ Mr.Préfait,
Posté(e)

Ben en fait on peut faire un petit quizz :

Qui lit régulièrement ici ? Qu'est ce que vous lisez (romans/ essais / BD / poésie / sms / magazine ) ?

A quand remonte la dernière fois où vous avez ouvert un livre ? C'était quel livre ?

Avez-vous lu "à la recherche du temps perdu" de Proust ? ( moi non )

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Il y a des livres de qualité ici?

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Membre+, 52ans Posté(e)
Ocytocine Membre+ 17 770 messages
Forumeur Débutant‚ 52ans‚
Posté(e)

Ben en fait on peut faire un petit quizz :

Qui lit régulièrement ici ? Qu'est ce que vous lisez (romans/ essais / BD / poésie / sms / magazine ) ?

A quand remonte la dernière fois où vous avez ouvert un livre ? C'était quel livre ?

Avez-vous lu "à la recherche du temps perdu" de Proust ? ( moi non )

Ce n'est pas tant la lecture que la curiosité intellectuelle qui la précède.

------------

En ce moment je lis 3 à 5 bouquins par semaine, mais comme je ne vais pas bien ce n'est que de la fiction — pour m'emmener ailleurs — et même pas de la bonne littérature. Un peu de presse, mais impossible de lire des essais, je fais un rejet.

Ça va m'apporter quoi ? Rien, sinon focaliser mes pensées sur autre chose que mon cafard.

À la recherche du temps perdu, je n'ai pas pu dépasser 40 pages. Je ne pense pas être la seule, cependant.

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Membre+, Posté(e)
Doïna Membre+ 19 396 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

Ben en fait on peut faire un petit quizz :

Qui lit régulièrement ici ? Qu'est ce que vous lisez (romans/ essais / BD / poésie / sms / magazine ) ?

A quand remonte la dernière fois où vous avez ouvert un livre ? C'était quel livre ?

Avez-vous lu "à la recherche du temps perdu" de Proust ? ( moi non )

Bah oui, moi, exit les sms. La Recherche du temps perdu, je l'avais lu quand j'étais en 3°, je n'ai jamais cessé de lire. En ce moment je suis sur "la Guerre de Cent Ans, France & Angleterre" de Philippe Contamine.
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Membre, paradoxe sur pattes, 55ans Posté(e)
koadeg Membre 4 279 messages
55ans‚ paradoxe sur pattes,
Posté(e)

Dans ton texte, tu mélanges lecture et livres. Où classes tu les lecteurs des liseuses ? Je dévore les livres. Ma maison finissait par ressembler à une bibliothèque municipale avec des piles de livres qui s'entassaient dans tous les coins. J'ai donc gardé les livres les plus précieux (dans le sens de sentimental, pas monétaire !) et pris une liseuse (en fait iPad) qui comporte autant qu'une bibliothèque municipale. Dedans il y a des essais, des romans de différents styles. La poésie par contre est seule sur support papier parce que j'aime bien ouvrir quelques pages au hasard.

Maintenant, je préfère quelqu'un qui va lire un roman par an et qui va le comprendre que quelqu'un qui va se vanter d'en lire plusieurs par semaine mais qui sont incapables d'en donner un résumé (j'en connais !). Ceux là peuvent être assimilés à tes spectateurs de BMF.

Il faut une ouverture d'esprit et un sens critique si tu veux que ton texte soit valide.

La génération TV n'est pas récente. On peut même dire que tous ceux qui ont moins de 40 ans en font parti. Est ce à dire que les moins de 40-45 ans sont des illettrés ?

La lecture doit être une démarche personnelle. Je suis d'accord sur le fait de donner envie à un enfant de lire. Mais comme pour tous les apprentissages, ça sera à lui de savoir quoi faire de cette base. Il y a des personnes qui se contentent de leur vie et ne cherchent pas une évolution culturelle. Dois je considérer ces personnes comme illettrées et inférieures ? Ces mêmes personnes me jugeront certainement sur divers points inférieur à elles !

Pour répondre à ton questionnaire, je suis un lecteur assidu avec toujours un livre dans mon environnement (un avantage du media virtuel), le dernier livre papier ouvert ça doit être ce WE avec Tennyson (Les idylles du roi) et mon magasine Histoire du mois de mai sur la bataille de Bouvines + un hommage à Jacques Le Goff. Sinon, sur support électronique, mon livre actuel : un essai sur la civilisation celtique. Je n'ai jamais pu finir à la recherche du temps perdu malgré de nombreux essais !

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Membre, Aux grands mots les grands remèdes, Posté(e)
Fafaluna Membre 7 395 messages
Aux grands mots les grands remèdes,
Posté(e)
Le problème des intellectuels, et je ne parle pas des taupes de bibliothèque mais de l'élite (dont Onfray fait parti), c'est qu'ils croient sans doute que tout le monde peut (et veut) accéder à la culture.

Le quotidien du citoyen lambda est pourtant des plus banal. Une vie de labeur, et une maigre pitance : c'est le lot pour beaucoup.

Quand on est prof, on a tendance à croire, comme le dit Onfray, que l'éducation permet de s'en sortir. C'est faux. L'ascenseur social est déjà réservé aux plus chanceux... le plus souvent. Et une bonne culture, ce sera alors un signe extérieur de richesse. Une réalité à rappeler à tous ces académiciens idéalistes qui, parce qu'ils ont suivi un parcours de vie exceptionnel, espèrent que tout le monde puisse faire de même en deux temps trois mouvements.

Mais peut-être parce que Onfray vient d'un milieu pauvre, il est porté à souhaiter la réussite pour tous, ce qui est certes très louable, mais irréaliste.

Sur ce que tu dis de l'ascenseur social je suis tout à fait d'accord. Un peu moins pour la culture comme signe extérieur de richesse. C'est pas tout à fait faux, mais prenons le cas d'un ado de banlieue dans sa cité HLM, certes il ne pourra se payer tous les livres qu'il veut etc... mais en France il a quand même l'occasion d'emprunter des bouquins, d'aller à certaines expositions gratuites, d'avoir accès à internet pour se cultiver, de se passionner pour tel écrivain, cinéaste. Il y a quand même en France un effort de démocratisation de la culture, qui certes peut être amélioré, mais est tout de même présent.

De plus les jeunes qui n'aiment pas lire, c'est pas seulement une histoire de pauvreté. Je pense que le débat doit être: comment donner envie aux jeunes de lire ( au moins un peu)?

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Membre, 52ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 47 126 messages
Maitre des forums‚ 52ans‚
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Pourquoi la lecture? Qu'en serait il d'un lecteur qui connaitrait Flaubert par coeur mais qui n'aurait jamais vu Les enfants du Paradis ni La liberté guidant le peuple ailleurs que sur un vieux billet de banque. La culture ce n'est pas uniquement la lecture et la lecture n'est pas l'unique voix pour s'élever... Je pense encore au Requiem de Mozart et je me dis que la lecture n'est pas uniquement intellectuelle, bien sur que les histoires nous parle plus facilement mais dans l'Education sentimental par exemple la lecture reste un délicat plaisir où les mots nous font vibrer... L'histoire en elle même est nulle, mais la narration est somptueuse et la plongée dans les personnages est délicate. Ces émotions sont concentrées dans le Lacrimosa.

De là je me dis que c'est peut être la recherche facile de l'émotion qui détourne l'individu de la lecture, l'émotion (à travers l'art) affine l'humanité quand d'autres émotions (émission télé, achats compulsifs...) ne font que distraire une humanité fatiguée qui ne cherche qu'un passe temps en attendant de retourner au travail.

La lecture est un axe très important de l'art puisqu'il mélange la réflexion à l'émotion, mais de même que le cinéma. On peut lire un roman de gare en attendant son train ou du Proust... On peut regarder Les visiteurs en Amérique ou Le Mépris.

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Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Ce n'est pas tant la lecture que la curiosité intellectuelle qui la précède.

------------

En ce moment je lis 3 à 5 bouquins par semaine, mais comme je ne vais pas bien ce n'est que de la fiction — pour m'emmener ailleurs — et même pas de la bonne littérature. Un peu de presse, mais impossible de lire des essais, je fais un rejet.

Ça va m'apporter quoi ? Rien, sinon focaliser mes pensées sur autre chose que mon cafard.

À la recherche du temps perdu, je n'ai pas pu dépasser 40 pages. Je ne pense pas être la seule, cependant.

Tu sais qu'un essai est capable de t'emmener vachement plus loin qu'un roman, parce que ça t'oblige à un effort de réflexion en plus de l'effort de lecture, et pendant ce temps là tu n'as pas le temps de déprimer ;)

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VIP, Gonade Absolutrice, Posté(e)
yop! VIP 20 446 messages
Gonade Absolutrice,
Posté(e)

Ce n'est pas plutôt le contraire avec les ordinateurs et téléphones intelligent; les citoyen sont de plus en plus lecteur et écrivain.

Oui et non. :D

On est confronté à beaucoup de textes et d'informations mais pour beaucoup, c'est du mauvais français, du vide total ou du jetable, de l'instantané ou encore du divertissement simple. C'est étrange parce qu'on pourrait penser basculer dans un monde tout littéraire mais la profusion, l'urgence permanente et l'impatience résume souvent tout ce texte à du moulinage dans le vide. Il y a des lieux d'expression plus posés (comme ici) qui permettent des échanges. On va voir ce que ça va donner mais sur les jeunes, on constate déjà des effets de parasitage de l'apprentissage de la lecture et de l'écriture.

Lire un livre, ça reste quand même une expérience différente que de taper un sms pour donner rdv.

=========

Le problème des intellectuels, et je ne parle pas des taupes de bibliothèque mais de l'élite (dont Onfray fait parti), c'est qu'ils croient sans doute que tout le monde peut (et veut) accéder à la culture.

Oui, ça a toujours été un luxe de plonger dans la culture et aussi une histoire de contexte éducatif favorable souvent lié au niveau de vie. Il y a des exceptions, le fils d'ouvrier qui devient intellectuel, mais elles semblent confirmer la règle. Aujourd'hui, l'accès au livre est très facile mais il manque le goût, le temps, l'éducation à la lecture, la maîtrise de la langue même... et il y a plein de médias concurrents très attractifs et donnant souvent du contenus creux (Les Anges de la téléréalité... c'est un crime contre l'humanité ça !) qui prennent du temps et la place des enseignements importants ou juste de divertissements moins cons. Et les gens cherchent cette dose de divertissement simple, comme tu dis, après une journée à trimer. Dommage car il y a des choses plus intéressantes (bricolage, jardinage,...) qui étaient associés au milieux modestes et qui se transfèrent doucement aux classes aisées tandis qu'ils restent à mater des âneries à la télé.

La précarité enferme dans un cercle. Les gens qui bossent à la chaîne et qui arrivent ensuite à lire des livres difficiles, ce sont des héros. A moins que la lecture soit un plaisir transmis, ce qui n'est pas le format éducatif habituel. La non-transmission du goût (parfois du dégoût) de la lecture est quasiment atavique. Pour travailler un peu dans ce secteur, je constate que les jeunes lecteurs sont issus des classes moyennes et aisées. Les autres, il faut aller les chercher. L'école et les villes (médiathèques) ont tenté de changer ça, elles sont en train de perdre lentement le combat. En tout cas, sur le plan de la démocratisation et de l'égalité face à la culture.

Ça a toujours été comme ça, la répartition globale culture/niveau de vie. Et avec l'accélération du rythme de vie, les échanges frénétiques, le culte de la bêtise divertissante et la précarisation de la vie, l'élargissement des inégalités sociales, ça ne va pas aller mieux.

Cela dit, il y a quand même des associations de terrain qui vont porter la culture ou l'éducation populaire. Ça peut sembler des coups d'épée dans l'eau mais c'est un moyen de résistance.

Pour moi, donner le goût de la lecture est le vrai acte de résistance.

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Membre, 114ans Posté(e)
stvi Membre 20 709 messages
Mentor‚ 114ans‚
Posté(e)

Je suis un peu gêné par ta définition du lecteur ...fat il absolument qu'il lise des livres ennuyeux pour être un bon lecteur ? Désolé mais les classiques ,j'ai eut ma dose jeune 'et maintenant je ne télécharge que les bouquins qui excitent ma curiosité et parfois c'est une divine surprise

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Membre+, 52ans Posté(e)
Ocytocine Membre+ 17 770 messages
Forumeur Débutant‚ 52ans‚
Posté(e)

Tu sais qu'un essai est capable de t'emmener vachement plus loin qu'un roman, parce que ça t'oblige à un effort de réflexion en plus de l'effort de lecture, et pendant ce temps là tu n'as pas le temps de déprimer ;)

Justement, ça demande trop d'effort, je n'ai plus la volonté. Et le sujet risque fort de me déprimer encore plus. :D

Oui et non. :D

On est confronté à beaucoup de textes et d'informations mais pour beaucoup, c'est du mauvais français, du vide total ou du jetable, de l'instantané ou encore du divertissement simple. C'est étrange parce qu'on pourrait penser basculer dans un monde tout littéraire mais la profusion, l'urgence permanente et l'impatience résume souvent tout ce texte à du moulinage dans le vide. Il y a des lieux d'expression plus posés (comme ici) qui permettent des échanges. On va voir ce que ça va donner mais sur les jeunes, on constate déjà des effets de parasitage de l'apprentissage de la lecture et de l'écriture.

Lire un livre, ça reste quand même une expérience différente que de taper un sms pour donner rdv.

=========

Oui, ça a toujours été un luxe de plonger dans la culture et aussi une histoire de contexte éducatif favorable souvent lié au niveau de vie. Il y a des exceptions, le fils d'ouvrier qui devient intellectuel, mais elles semblent confirmer la règle. Aujourd'hui, l'accès au livre est très facile mais il manque le goût, le temps, l'éducation à la lecture, la maîtrise de la langue même... et il y a plein de médias concurrents très attractifs et donnant souvent du contenus creux (Les Anges de la téléréalité... c'est un crime contre l'humanité ça !) qui prennent du temps et la place des enseignements importants ou juste de divertissements moins cons. Et les gens cherchent cette dose de divertissement simple, comme tu dis, après une journée à trimer. Dommage car il y a des choses plus intéressantes (bricolage, jardinage,...) qui étaient associés au milieux modestes et qui se transfèrent doucement aux classes aisées tandis qu'ils restent à mater des âneries à la télé.

La précarité enferme dans un cercle. Les gens qui bossent à la chaîne et qui arrivent ensuite à lire des livres difficiles, ce sont des héros. A moins que la lecture soit un plaisir transmis, ce qui n'est pas le format éducatif habituel. La non-transmission du goût (parfois du dégoût) de la lecture est quasiment atavique. Pour travailler un peu dans ce secteur, je constate que les jeunes lecteurs sont issus des classes moyennes et aisées. Les autres, il faut aller les chercher. L'école et les villes (médiathèques) ont tenté de changer ça, elles sont en train de perdre lentement le combat. En tout cas, sur le plan de la démocratisation et de l'égalité face à la culture.

Ça a toujours été comme ça, la répartition globale culture/niveau de vie. Et avec l'accélération du rythme de vie, les échanges frénétiques, le culte de la bêtise divertissante et la précarisation de la vie, l'élargissement des inégalités sociales, ça ne va pas aller mieux.

Cela dit, il y a quand même des associations de terrain qui vont porter la culture ou l'éducation populaire. Ça peut sembler des coups d'épée dans l'eau mais c'est un moyen de résistance.

Pour moi, donner le goût de la lecture est le vrai acte de résistance.

Tout à fait juste. La clé c'est le goût de la lecture, pas les moyens d'accès.

J'ai un proche, un gamin de banlieue, qui a suivi ses parents au Mali et y a vécu 9 ans. Il n'avait pas accès à une diversité de livres et n'a jamais eu les moyens non plus : il s'est contenté de lire et relire tout ce qui lui passait sous la main, y compris et surtout des Harlequin. Parce qu'il avait pris le goût de lire au point de ne pouvoir s'en passer. Ce fils d'ouvrier a fait de longues études de droit, assure la rédaction d'un site internet pour son syndicat et de la veille juridique pour son entreprise (accessoirement, tu le "connais", Yop. ;) ). C'est l'école qui a réussi cela, ses parents ne lisaient pas. Je trouve que l'école n'y arrive plus et que les bibliothèques ont besoin que les parents y poussent leur enfant.

Même si tous les livres n'apportent pas culture et curiosité intellectuelle, ils ont au moins l'avantage de favoriser la maîtrise de la langue. Ça, ça se perd avec les nouveaux médias.

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