Notre société pousse-t-elle ses citoyens à la médiocrité ?

Classe politique, télévision, cinéma grand public : notre société incite-t-elle à la médiocrité, au rabaissement de soi ?

La télévision incite à consommer à outrance, fait miroiter des désirs en permanence, fait croire à tous que l'on peut se passer de l'humilité et se prendre pour le meilleur, que chacun peut devenir une star à paillettes ...

Un certain cinéma de masse exalte l'hédonisme, la culture du défouloir et du plaisir à outrance, la débauche, ou alors un humour bête et gras ....

La classe politique, elle, est complice de cette décadence, en s'éloignant de la tenue et de l'élégance des hommes du passé, elle se complaît dans une certaine vulgarité : course à la normalité qui s'avère être une course à la ringardise, langage parfois pauvre et simpliste, idées toutes faites et nonchalantes....

La société de manière générale nous vend des poncifs inefficaces et creux du genre "La violence ne résout rien", "les gens ne peuvent pas vivre l'ensemble à cause de leur connerie, pas de leurs différences" ...etc....

Qu'en pensez-vous ? Ne trouvez-vous pas que le pays décline un peu parce-qu'il existe une forme de propagande, bien que nous soyons dans un pays assez démocratique ?

Non. La culture est en plein essor et continue son chemin. La culture populaire a simplement trouvé le moyen d'être plus visible qu'à une autre époque dû à l'élévation du niveau de vie.

Mais globalement, la population s'élève constamment.

Je ne vois pas bien le rapport entre la démocratie et la médiocrité (à part un anagramme presque parfait). Et réciproquement. Les gens sont médiocres dans l'âme, ils n'ont pas besoin de leçon. Surtout de leçon provenant de nos élites, qui sont (comme chacun le sait) des exemples pour la société.

Suis le chemin que tu veux!!

Speed Herman.

Je ne vois pas bien le rapport entre la démocratie et la médiocrité (à part un anagramme presque parfait).

Je n'en ai pas évoqué.

Le titre de ton topic, et ta dernière phrase.

Non, t'as mal compris.

C'est pourtant assez clair, me semble-t-il...

- Notre société pousse-t-elle ses citoyens à la médiocrité ?

- Ne trouvez-vous pas que le pays décline un peu parce-qu'il existe une forme de propagande, bien que nous soyons dans un pays assez démocratique ?

le terme bien que rend cette réflexion impossible.

Si les réflexions étaient impossibles, les aveugles seraient les maitres du Monde.

La société ouvre des portes et en verrouille d'autres ... mais dans l'absolu, chacun est responsable de sa propre évolution.

Nous avons tous possibilités de nous élever si nous le souhaitons, chose qui n'était pas forcément valable autrefois.

88 % des gamins ont le bac ... oui, d'un côté le bac est "plus facile à avoir" mais de l'autre ça veut aussi dire qu'il y a plus de jeunes avec des bases plus ou moins solides pour avancer. Ces jeunes qui écrivent mal étaient autrefois des jeunes qui n'écrivaient pas, ne lisaient pas. On les voit plus d'où l'impression de surnombre parce qu'avant il n'y avait pas le net démocratisé et que ceux qui pouvaient s'exprimer étaient ceux qui osaient le faire. En l'occurence, comment évoluer positivement , même pour quelqu'un qui le souhaite, s'il n'y a pas de premiers pas un peu gauches ?

Bien sûr, tous les jeunes qui écrivent "bjr sa va?" sur leur clavier tactile n'évolueront pas sur le chemin de la connaissance mais dans le lot il y en aura...tout simplement parce qu'ils le peuvent. Facilement et gratuitement.

La librairie la plus grande de Lille est toujours pleine de monde. A voir les chiffres de vente de certains ouvrages, les comptes en banque des écrivains les plus côtés se portent bien. Bien sûr, les gens ne lisent pas forcément Voltaire et Rousseau sur la plage mais c'est pas non plus des magazines à photo ( et quand bien même ça en serait , rien n'empêche d'aimer les supports légers et de s'enrichir l'esprit par ailleurs )

C'est la vision restrictive des choses dans un monde ouvert qui donne le vertige. Une impression de solitude aussi quand on pense être à un clic du reste du monde et que finalement, on ne trouve que "tout le monde" . L'apocalypse est pour demain comme elle l'a toujours été ... bref, je ne crois pas plus aux élites qu'aux médiocres... la société ne tire culturellement vers le bas que ceux qui veulent y rester. La curiosité est un trait de personnalité, l'envie est une émotion , ce ne sont pas des faits de société.

Superbe analyse. Rien à rajouter.

Classe politique, télévision, cinéma grand public : notre société incite-t-elle à la médiocrité, au rabaissement de soi ?

En effet, je pense que pour l'essentiel les médias, les politiques et une certaine conception de certains de la société à ne voir dans les citoyens que de la chair à consommer, à travailler, à se faire élire, bref à gommer l'humain de la société ... participe à une course à la médiocrité de la société.

Un certain cinéma de masse exalte l'hédonisme, la culture du défouloir et du plaisir à outrance, la débauche, ou alors un humour bête et gras ....

Le problème n'est pas tant l'existence de ce cinéma, c'est davantage le fait de ne pas en promouvoir d'autres. Mais c'est pareil pour la musique, la littérature, etc ...

Mais bon, je reste tout de même optimiste sur ce point, la culture reste tout de même bien vivante en France, même si elle doit subir les assaut incessant de la marchandisation et de la logique purement économique.

course à la normalité qui s'avère être une course à la ringardise,

... peut-être, mais la "normalité" me parait plus saine que le culte du bling bling ou de la personnalité qui relève d'une immaturité certaine.

Mais je suis d'accord, on retrouve cette immaturité intellectuelle chez la majorité des politiques, qui sont toujours de plus dans une logique de clan, toujours à tacler l'écurie adverse en idolâtrant toujours avec une mauvaise foi certaine leur poulain, en s'intéressant - aidés par la logique médiatique - toujours davantage à la forme qu'au fond et aux idées, à faire dans la simplicité quand les problèmes d'une société sont forcément infiniment complexes.

La société de manière générale nous vend des poncifs inefficaces et creux du genre "La violence ne résout rien", "les gens ne peuvent pas vivre l'ensemble à cause de leur connerie, pas de leurs différences" ...etc....

Là, je ne suis pas d'accord par contre : c'est tout autant gratuit d'affirmer qu'il s'agit de poncifs (du moins, les exemples que tu cites).

Le fait de vouloir éviter la violence pour ne pas entraîner de spirale de violence ne me semble pas être un poncif du tout, simplement une certaine démarche de sagesse. Croire également que certaines idéologies créé des différences où elles n'ont finalement pas lieu d'être, me paraît tout autant relever d'un certain bon sens.

Qu'en pensez-vous ? Ne trouvez-vous pas que le pays décline un peu parce-qu'il existe une forme de propagande, bien que nous soyons dans un pays assez démocratique ?

Il existe des tas de propagandes, qui n'agissent pas forcément de concert d'ailleurs, entre la démagogie d'une Marine Lepen qui entraîne effectivement la politique vers un abîme d'abrutissement intellectuel et la logique capitaliste (celle que nous subissons en tout premier lieu) qui déshumanise les sociétés et les citoyens.

Je trouve qu'effectivement notre société s'oriente vers la médiocrité,pas seulement chez nous, mais dans tout le monde occidental.

Je l'attribue a' l'action des grandes multinationales qui distribuent les mêmes produit partout, engendrant l’uniformité, la fabrication de masse. L'originalite et la création est réservée a' une petite élite fortunée, la masse doit se contenter des copies de mauvaises qualités et a' bas prix.

C'est l'offre qui est de plus en plus médiocre et il devient difficile d'y échapper.

Deux choses pour moi...

La première c'est que les médias donnent aux gens ce que les gens veulent voir; s'ils sont médiocre, c'est que les gens qui veulent voir ça sont eux même médiocre: Ce n'est pas la télé qui fabrique des gens mais les gens qui fabriquent la télé.

La seconde c'est que c'est une chance d'avoir cette tentation de la médiocrité. Un monde sans tentation est un monde sans évolutions, sans désirs, sans intérêt... Je suis libre de lire du Murakami puis d'aller glander sur secret story... Cette porte de la médiocrité m'est toujours ouverte; Un monde de pur culture me paraitrait "louche".

Et c'est peut être parce que je suis libre, que j'ai le choix entre me cultiver et perdre mon temps que je choisis de me cultiver... là en revanche les médias font des efforts dans ce sens puisque des chaines proposent des programmes culturels en répondant à la curiosité des spectateurs. Ces programmes ne sont pas très rentable mais ils existent: la télévision c'est aussi la 5, Arte, LCP... en plus des programmes de la nuit des chaines généralistes; on tombe parfois sur des concerts de musique classique sur TF1 ou des émissions historiques sur France 2 et 3...

Alors parfois on né curieux... parfois on devient curieux de part l'éducation de nos parents ou de nos professeurs... et parfois on ne devient jamais curieux. Mais je suis très optimiste quand à la suite tout simplement parce que le monde n'a jamais régressé.

moi je pense que GLOBALEMENT, c'est a dire pour la plupart d'entre nous (les gens)

nous sommes tentes et plus enclin a choisir et a faire ce qui est mediocre, voire meme nuisible.

c'est vrai que initialement nous possedons un libre arbitre et que la majorite d'entre nous a parfaitement conscience des choix que nous faisons.

mais force est de constater que cette ecrasante majorite prefere les choses "simples et betes" plutot que l'effort de selectionner les choses plus "raffinees et elitistes"

et c'est la que je pense que le bas blesse:

_la haute culture philosophique,

_le sport pratique au quotidien

_l'alimentation variee et dietetique

_bref, tout ce qui est sain pour le corps et l'esprit...

>>>tout ca est incontestablement "chiant et difficile" a respecter, surtout sur le tres long terme de toute une vie.

alors oui on se rabat et se gave de ce que le capitalisme moderne nous offre de plus degeulasse, mediocre, polluant, mais tellement jouissif et addictif.

(perso moi jai honte de certaines facons dont je depense mon temps et mon argent)

donc voici ce que j'en pense de tout ca.

Eh bien pour ma part, j'ai l'avis tout à fait contraire à femzi : il n'y a aucun modèle de vie à suivre, et encore moins un qui prévaut sur un autre. L'essentiel n'est pas d'être médiocre ou raffiné, d'être "normal" ou pas (et la volonté de ne pas être "normal" est une norme aussi), mais de vivre comme nous souhaitons vivre. C'est à la fois peu, ridiculement idiot, mais suffisant.

Si savoir que Socrate est un philosophe ne nous procure aucune satisfaction, à quoi bon s'y forcer?

Je suis persuadé (?) que nous ne pouvons et ne souhaitons de toute façon pas vivre tous de la "même façon" et pour les mêmes choses. Etre "soi" me semble, oui, l'essentiel.

Non, je ne trouve pas que notre société nous pousse à la médiocrité. Je pense même qu'elle nous pousse à être de plus en plus performants.

Suffit de voir à qui appartiennent les médias pour comprendre leur partialité: Lagardère, Bouygues, Dassault possèdent à eux trois les plus gros circuits d'information en France et pour Lagardère c'est même au niveau international. Pourquoi un marchand d'armes et un industriel du BTP se sont diversifiés dans l'audiovisuel et le secteur structurellement déficitaire de la presse si ce n'est pour en contrôler le contenu?

Or contrôler le contenu de l'information, c'est tout simplement de la propagande.

Nous ne sommes évidemment pas dans une démocratie au sens le plus noble du terme. être élu, au dela du fait qu'il faille de l'argent, nécessite surtout de la visibilité.

Une fois corrélée l'"information " à son propriétaire, il me semble aisé de penser que l'abrutissement créer par ces médias est loin d'être neutre. Quant à l'idée que la télévision produit ce que le public désire, je pense que rien n'est moins faux: les émission les plus interressantes, comme les livres les plus critiques d'ailleurs sont édités par des groupes indépendants, sont diffusées à des heures de faibles écoutes, pratiquement inaccessibles aux travailleurs au regard du créneau horaire auquel ces emissions sont diffusées.

Pour la médiocrité de la culturelle générale, elle me semble réelle: mais un peuple con est un pêuple servile et un peuple déracinné de son histoire est un peuple perdu, donc prompt à suivre le premier messie qui passe sur la chaine de son copain.