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Circeenne

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À propos de Circeenne

  • Date de naissance 13/06/1987

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Réputation sur la communauté

  1. Nous arrivâmes à Tchernobyl autour de 7 h 00. Une sombre végétation avait complètement recouvert la ville. Tout semblait si abandonné, si apocalyptique mais tellement paisible. Je devinais le fleuve Pripiat sous cette épaisse brume qui masquait aussi un sol gluant. Mes bottes s’empêtraient dans une boue épaisse et le froid mordait tendrement mes os. Petrov avait l’habitude, il soupira une longue condensation tout en se montrant résistant au froid. Il était comme taillé pour ça. Ses hommes l’imitaient mal. Sarah m’avait rejoint en faisant une moue qui exprimait le râle français en se recroquevillant dans une démarche hâtive. Les ordres étaient les suivants. Personne ne se séparerait du groupe. Il y eut deux groupes. Et comme je m’y attendais, Sarah n'était pas avec moi. Le premier groupe explorerait le flanc est de la ville quand le second irait à l’ouest. Petrov se montrait très pédagogue en même temps que directif. Il détaillait chacune de ses explications avec un geste mécanique sur la carte qu’il pointait du doigt. Nous prîmes alors les équipements, fîmes les quelques tests radio et démarrâmes l’opération. Je n’aimais pas ce silence glacial. L’ambiance rappelait la sobriété qu’ont les morts après avoir été apprêtés. Nous nous enfonçâmes au point de ne plus distinguer ce qu’il y avait derrière nous et devant nous. Notre repère dans cette vaste opacité était les colonnes de cheminées industrielles que l’on voyait au loin. Nous sentîmes bientôt le bitume sous nos pieds et c’est là que nous nous divisâmes. Petrov pris la route vers l’est où la forêt était plus dense. Nous continuâmes en ville. La route était cabossée, perforée par endroits. De ces imperfections sortait la vie. Il n’y a pas de mot pour décrire pareil endroit. Afin de bien nous distinguer dans ce brouillard nous avions des signaux clignotant sur nos sacs. Les nôtres étaient rouges. Les leurs bleus. On les remarquait qui s’éloignaient progressivement. Arrivés à Kirova Street nous fûmes rassurés, la brume s’était dissipée à cause des bâtiments. Nous la longeâmes pendant un temps qui me paraissait être trop long. Je prenais parfois des libertés en m’attardant sur des objets, des magazines, des choses en tout genre éparpillés ici et là, de part et d’autre de la rue. Je fus même pressée par Mikhaïl qui me reprochait de trop m’attarder sur ces détails. À un moment, il décida de prendre un raccourci par une petite rue adjacente où la végétation se montrait assez menaçante, jalonnée de maisons abandonnées. Il m’expliquait qu’après une vingtaine de minutes de marche on arriverait au « Monument of the third Angel » un endroit très prisé des adeptes de l’urbex car il y avait des souterrains construits pendant le milieu de la guerre froide afin de faire face à une invasion du camp occidental. Cet endroit me donnait le frisson. C’était désert. Une chaussure très ancienne trônait au milieu d’une ruine éventrée. Il y avait un immense trou donnant sur un tunnel. Mikhail m’expliquait que c’est ici que les touristes entraient et s’immergeaient dans l’aventure. Nous y entrâmes avec l’agilité qui me faisait défaut. Igor est entré en premier suivi de Fiodor qui examinait derrière lui les quelques outils assez récents de son point de vue. Il me l’indiqua après qu’Alexander m’a aidé à descendre. Mikhail testait la radio mais en vain. Des tags dans toutes les langues arpentaient le béton fracassé. Je les étudiais avec attention sans veiller où je mettais le pied. Fiodor qui veillait sur moi m’a ainsi empêché d’écraser un rat mort et en décomposition. Les vers s’agitaient tellement que j’en fus prise de panique. On continuait sous terre. L’écho des gouttes laissait paraître l’atmosphère tel qu’il était. Glauque. On arrivait à une intersection. Un sac à dos était par terre. Comme si quelqu’un l’avait fraîchement déposé là. Il me fut remis. Il n’y avait rien d’autre qu’un paquet de cigarette avec une clé un peu vieille. Je secouais le sac pour m’assurer que rien ne m’avait échappé. Un ruban noir en était tombé. Il était mentionné le prénom Romain avec des pentacles et autres gribouillis que personne ne comprenait. Nous débattions sur la signification quand nous entendîmes des coups de feu lointains. Assez saccadés. L’échange a été rapide mais intense. Nous revînmes sur nos pas précipitamment. La radio grésillait. On entendait des paroles entrecoupées et mêlées de cris comme si la peur s'était exprimée à travers elles. J’étais très inquiète. Nous remontâmes à la surface. Le silence surplombait l’atmosphère et la radio restait insensible malgré les appels incessants de Mikhaïl. _Alpha, ici bravo, on a entendu des tirs. Tout va bien ? Long crépitement _Alpha, vous me recevez ? Répondez ! Silence permanent _Alpha ici bravo ! Je réitère ! Si vous me recevez, utilisez le code morse. _… Fort râle d’animaux. Bruits inaudibles. Paroles ou incantations inaudibles. Langue étrangère ? Latin ? puis soudain : _ Fate is blood… J’étais avec les autres très perplexes sur la situation. Mikhail en fut tourmenté. Il ne savait pas trop comment réagir. Il réitéra la communication, cherchant à savoir qui, quoi, comment et pourquoi… mais sans succès.
  2. Circeenne

    Caligula

    Je vois mais ces conseils sont destinés à ceux qui veulent être de véritables écrivains. La référence à Tolstoï est juste vraie. Et tu as raison mais l'écriture est un parallèle pas ma finalité. Je ne suis qu'une "écrivant" dans la langue de Barthes. Je prends note pour le lâcher prise ! Merci Au plaisir de recroiser
  3. Circeenne

    Caligula

    Mais qui n'aimerait pas être présenté sous plus beau jour ? J'ai beaucoup de tristesse en moi. Beaucoup de caprices, il est vrai, mais je ne peux pas non plus me focaliser sur le négatif qui m'a longtemps habité. Alors je contraste toujours, d'où peut être cet orgueil apparent. J'aimerais que tu m'expliques davantage ce que tu veux dire par "lâcher prise". Merci !
  4. Hello, j'ai lu avec intérêt ta réponse et évidemment si la tristesse perdure, elle engendre des maladies. Mais en soi, elle est un sentiment inhérent à notre nature et c'est en cela qu'elle est radicalement différente d'un rhume car elle ne s'attrape pas. Elle nous permet d'avoir de la compassion. Cependant, il faut apprendre à travailler sur soi, à se connaitre, à développer des stratégies pour relativiser, pour apaiser, pour entendre aussi. Car la tristesse est une sorte d'alarme nous incitant à prendre le temps de la réflexion. Tout l'enjeu ne réside pas dans notre capacité à nous en libérer, au même titre qu'il serait vain de tenter de s'arracher un membre pour y calmer la douleur, mais à résoudre le problème source de tristesse. Certains y réussissent, d'autres non et c'est la dépression, une tristesse chronique parce que le problème perdure, se sclérose, couche après couche, année après année, calcifié avec le temps. Pour ma part, j'ai été longtemps au bord du suicide, aujourd'hui j'en parle avec aisance mais ce fut une période noire qui n'est d'ailleurs pas terminée. Mais j'essaie de trouver des moyens pour progresser, j'ai encore du chemin à faire.
  5. Circeenne

    Sous-sol XI

    Vi, c'est mon gros défaut. J'ai tendance à ne pas finir ce que je fais... Je mérite une fessée. Et merci pour l'intérêt portée
  6. Ah mince ! Pas grave, je tâcherai de faire mieux la prochaine fois.
  7. Une porte s'ouvre. Un monde glauque, empli de moribonds qui vagabondent, D'où les âmes vacillent, le coeur ralentit et les yeux blancs qui tourbillonnent. La couleur des morts suinte sur la chair comme une visqueuse fondue. Des cris ahuris s'élèvent d'entre les viscères, tréfonds du bonheur perdu. Il y a là des hommes et des femmes au sang mêlé que rien ne distingue, Parce que les torsions de douleur les ont façonnés androgynes et dingues. Agités, ils courent entre l'eau bouillante et les fruits amers que l'horizon, Promet avec mensonge et dont la distance n'est jamais atteinte par la raison. Un va-et-vient de grands chiens lugubres veillent à la valse des morts. Ils assurent le maintien de la folie et l'absence de répit, tel un sort. Je cours au milieu des âmes cueillant des fleurs au couleur de la cendre, Et je compte les pétales vénéneux en déclamant une élégie tendre. Au milieu du vacarme, je suis là avec mon bouquet de pivoine, Joyeuse dans ma robe rouge et blanche, faite dans le couaille, Je ris follement en voyant ce marasme osseux, cette pénitence Au milieu d'une broussaille en feu, ferrée et dure comme la rocaille. Et je saute à cloche pied, en belle demoiselle qui se conte fleurette, Frôlée par ces morts qui me supplient, tirent ma robe et me griffe, Victime de la sauvagerie qui n'a de frontière que celle de la vie, Bientôt, ils se repaîtront de ma chair, dans la violence de la haine. Les mains pleines de sang et les bouches pleines d'insultes.
  8. Circeenne

    Suie

    Ma mélanine est assez présente mais techniquement je suis auburn. Je vais tenter quelques rimes pour te concurrencer. Histoire de...
  9. Circeenne

    Suie

    Il m'arrive d'être blonde ! (souvent d'ailleurs). Bon il y a du niveau ici...
  10. Circeenne

    Suie

    J'ai pas compris, euh ! Tu m'expliques ?
  11. Pour la tristesse il n'y a pas de remède car ce n'est pas une maladie. En vérité, il ne faut pas l'éviter. Il faut apprendre à vivre avec lorsqu'elle s'impose à soi. Dans tous les cas, c'est un indicateur qui nous demande de réfléchir sur la situation. Trouver une solution à un problème. C'est cependant dangereux de l'entretenir car on finit en dépression. Si on ne trouve pas de solutions au problème qui nous cause la tristesse, il faut essayer de changer d'humeur. Ce que je fais, parce que je suis une mélancolique naît, j'écris, je cours beaucoup, parfois jusqu'à la blessure mais il ne faut pas m'imiter, et je me noie dans la musique et la consommation. C'est mon côté fifille. J'ai eu aussi ma période garçons. Toutes ces choses ne sont que des solutions éphémères qui n'ont jamais réglé mes problèmes. Elles les ont soulagés. Donc point de technique, à chacun ses stratégies de contournement. Ensuite vient le psy. Un regard extérieur c'est toujours utile.
  12. J'avoue, j'ai l'air d'être rude parfois, mais je suis une vraie biscotte.
  13. Circeenne

    Caligula

    Merci de tes commentaires instructifs et effectivement je corrige tout de suite !
  14. Et bien ce sera avec plaisir
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