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Le temps d'un rêve.


Circeenne

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J'ai encore rêvé de lui et pourtant je suis sûre de ne plus l'aimer. Je l'ai bien jeté depuis la falaise de l'oubli. Je l'ai vu tomber en pluie, dévoré par des requins. Mais il y a des souvenirs qui plissent, qui froissent, qui déchirent les entrailles de votre mémoire comme un violent coup de poignard. Et pour être blessée si durement, il ne m'a fallu que d'une seule nuit, longue, tendre et tiède. Je sonde mon cœur. Il prétend qu'il est sec et hermétique à toutes les prochaines promesses que peut tenir l'amour. Rien ne pourra plus pousser sur cette terre devenue aride car il ne pleuvra plus jamais. J'ai gommé frénétiquement les nuages avec de la cendre. Du ciel, il ne reste que des oiseaux de proie et une lune maculée de sang après avoir tué le soleil pendant son sommeil. Je fais assez pour l'oublier, je déforme mon monde, brouille les mots, arrache les visages, aucune chance donc qu'on reconnaisse quoi que ce soit dans cette décomposition. Mais malgré ca, j'ai encore rêvé de lui. Il était là, droit dans son manteau beige à me regarder avec des yeux masculins, terriblement virils. Et c'est comme si mon mépris y avait été envoûté pour se taire et tout accepter. Le temps d'un rêve, il avait ressuscité. La mauvaise herbe ! Il y a peu, j'avais reçu un sms, le soir d'un dimanche d'ennui et de mélancolie: "ton absence habite mon silence. Tu te montres envahissante depuis que tu as claqué la porte." Peut-être parce que je l'ai lu longuement. Peut-être parce que la sonnerie Nokia que j'avais paramétrée et oubliée de changer a eu l'effet d'un chien de Pavlov. Peut-être que c'est un hasard ? Non, je ne crois pas au hasard. Quoi qu'il en soit, depuis la semaine dernière je ne lui ai pas répondu. Et voilà qu'il y a deux jours, me vient ce songe. Au réveil, j'étais toute ébouriffée et mouillée avec une sensation vague et lourde d'un plaisir que j'aurais oublié, courbaturée comme si mon corps avait ployé sous le poids de la dominance. Je ne me souviens pourtant que d'un regard. Mais assurément je le hais. Sa présence, son odeur, sa force, ses mains. Je hais tout de lui jusqu'au son de sa voix. Je crois qu'il me tenait fermement les hanches pour apaiser ma colère et qu'il souriait comme s'il savait, comme s'il fallait appuyé juste sur un bouton pour éteindre ma mascarade, ma fuite sur place. Je sonde mon coeur, il dit peut être que... Je lui réponds que non ! et avec force. AV...EC FOR...CE. Je me réveille le lendemain ébouriffée, à ses côtés. Il sourit, me regarde du coin des yeux, la tête sous ses bras musclés, il a gagné.

Je l'ai détesté le temps d'un rêve...

 

 

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