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Pour en finir avec la propriété privée

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Quand nous parlons ici d'abolition de la propriété privée*, nous ne prônons pas sa suppression immédiate dans n'importe quelle circonstance. Nous ne prônons pas l'expulsion des propriétaires, la confiscation des biens  !
Nous n'émettons pas de jugement moral : la propriété n'est pas "mal "… Nous disons juste qu'elle est inconcevable dans une économie qui se voudrait durablement juste, solidaire et écologique, et nous le démontrons.
Il est souhaitable de concevoir une telle économie puis de la mettre en œuvre en partant de la situation actuelle. Cela nécessite de s'extirper de certains conditionnements (voir les idées reçues énumérées ci-dessous), et, pour ce faire, de penser rationnellement…

Quelques idées reçues

Avant d'expliquer en quoi la propriété privée doit être éradiquée d'une économie qui se voudrait soit juste, soit démocratique, soit fraternelle, soit écologique (et à fortiori, les quatre à la fois !) examinons un peu les arguments habituellement avancés pour la justifier.
1 Sans propriété privé, c'est le communisme, et ça n'a pas marché…
2 La propriété privée est nécessaire à la liberté et à l'autonomie individuelle.
3 Le besoin de propriété privée est dans la nature humaine
4 Sans propriété privée, il n'y a pas de motivation pour travailler
5 Sans propriété privée les gens ne prennent pas soin des biens, ne sont pas responsables

1 Sans propriété privé, c'est le communisme, et ça n'a pas marché…
Cet argument est un sophisme grotesque.
Le terme communisme a deux sens, ce qui ne manque pas d'induire en erreur par amalgame. Il désigne une économie sans propriété privée (par exemple, le mode de vie tribal), mais aussi certains socialismes d'Etat inspirés des théories marxistes. Or, l'argument 1 part du premier sens, et conclut en utilisant le second…
Même en supposant que seul le premier sens est utilisé, il est évident que l'on ne peut pas dire que le communisme n'a pas marché. Le communisme tribal a fonctionné des millions d'années. Plus récemment, des microsociétés communistes plus volontaristes ont duré, et durent depuis des siècles. Certes le communisme primitif n'est pas forcément très désirable (mais pour d'autres raisons que son caractères communiste), mais nous parlons ici de simple existance voire de longévité. Or, aucun système capitaliste ne peut se targuer d'une telle longévité !
Il faut bien se rendre compte qu'il existe des milliers d'organisations économiques différentes, même si l'on se limite à celles sans propriété privée. Certaines sont viables, d'autres pas. Certaines sont démocratiques, d'autres totalitaires. Etc. Quand bien même aucun communisme viable n'auraient été expérimenté, on ne pourrait en déduire qu'aucun n'est viable, puisque seule une infime proportion de ces possibles a été testée. L'échec d'un communisme n'est pas généralisable à l'ensemble. Ce n'est pas parce que les Wallons parlent français que tous les Européens parlent français. C'est pourtant ce type de déduction qui est fait ici !
Bien que parfaitement inepte, ce raisonnement est tellement ressassé, qu'il devient un réflexe trompant un grand nombre de gens.

2 La propriété privée est nécessaire à la liberté et à l'autonomie individuelle
Il est évident que le propriétaire d'un bien est libre d'en faire plus de choses, que celui qui n'en est pas propriétaire. La propriété introduit donc une inégalité entre les libertés (et non pas plus de liberté en moyenne pour chacun). Les plus riches sont plus libres que les plus pauvres. L'augmentation de liberté conférée à celui auquel on attribue la propriété d'un bien se traduit par une diminution de la liberté des autres (plus nombreux...) Si la propriété était collective, tout le monde aurait une liberté plus importante par rapport à l'utilisation du bien. Privatiser un bien revient à réduire à zéro (ou presque) la liberté de l'utiliser pour tous les citoyens sauf un…
L'illusion de cet argument vient de ce que l'on a tendance à se placer dans la peau du propriétaire du bien, en oubliant la privation de liberté induite pour les non-propriétaires… Si l'on fait l'inverse, la propriété est bien plutôt une privation de liberté et d'autonomie individuelle. On oublie souvent d'envisager le nombre considérable de biens dont on pourrait enfin jouir, si la possession était abolie… Il est clair que globalement, ce serait une sacrée augmentation de liberté individuelle !

L'abolition de la propriété privée est souvent fantasmée comme la perte de toute intimité et autonomie, n'importe qui pouvant venir prendre les affaires que j'utilise, ou pénétrer dans mon habitation. Or, l'abolition de la propriété privée n'empêche pas la possibilité de jouir de façon exclusive d'un bien : il suffit de le louer à la collectivité… ou qu'il soit ainsi attribué par décision collective… de façon à assurer ladite "intimité" ou "autonomie". Il ne faut évidemment pas confondre communisme avec promiscuité ou absence de règles.

3 le besoin de propriété privée est dans la nature humaine
Le concept de nature humaine est très discutable. Le comportement d'un être humain dépend pour une bonne part de conditionnements hérités de sa culture et de son mode de vie. Or, aujourd'hui, la culture et le mode de vie sont fortement influencés par la propriété privée…
On peut cependant considérer qu'il existe certaines tendance innées chez l'homme, qui pourraient donc constituer une sorte de « nature humaine ». Ces dernières sont nécessairement héritées du mode de vie de nos ancêtres sur des périodes de temps supérieures au million d'années. Le mode de vie de ces derniers était un communisme (pas de propriété privée de la terre et des moyens de production au sein de la tribu)… C'est donc plutôt les tendances sociales favorisant le communisme qui sont vraisemblablement inscrites dans la « nature humaine »… Elles expliquent d'ailleurs fort bien le sens de la justice, de la solidarité etc. et aucunement un besoin de propriété privée… 
Mais les idées reçues ont la vie dure...

4 Sans propriété privée, il n'y a pas de motivation pour travailler
On peut fort bien imaginer un communisme où, pour pouvoir consommer, il faille travailler (cela semble d'ailleurs être une option " réaliste ")... Donc, même en se limitant à des motivations strictement égoïstes, on voit bien qu'il peut y avoir une forte motivation à travailler, même en l'absence de propriété privée !

5 Sans propriété privée les gens ne prennent pas soin des biens, ne sont pas responsables
Même d'un point de vue strictement égoïste, on peut imaginer un système socialiste où les biens seraient loués avec obligation de payer pour les dégradations ou pertes.
On peut aussi imaginer une motivation non égoïste, un respect véritable de son environnement matériel et du travail d'autrui, et non pas uniquement de soi-même... Une telle motivation n'est évidemment pas dominante dans un système basé sur la propriété privée et la compétition, lequel entretient plutôt l'égoïsme… Il y a là un cercle vicieux…

Des arguments rationnels

Bref, aucun des arguments habituellement avancés pour justifier la propriété privée ne tient la route. Il s'agit seulement d'idées reçues ou de sophismes.

Voyons maintenant pourquoi, la propriété privée est fondamentalement incompatible avec une économie durablement juste et humainement harmonieuse.

Dans une économie monétaire " juste ", chacun percevrait un revenu proportionnel à son travail, et paierait un prix proportionnel à sa consommation.
Les trois premiers arguments qui suivent (1.1, 1.2 et 1.3) suffisent à démontrer l'incompatibilité de la propriété privée avec cette justesse...

  1. Une économie propriétiste ne peut pas être juste.
    1. En tant que propriétaire d'un bien, j'en jouis pendant une durée indéterminée et pratiquement infinie, en ayant payé un prix fixe. il n'y a donc pas de proportionnalité possible entre le prix et la jouissance. 
    2. Si je suis propriétaire d'un bien, je peux le donner ou le prêter gratuitement. Dans ce cas, le bénéficiaire jouit d'une consommation sans en payer le prix, ce qui n'est pas juste.
    3. Si je suis propriétaire d'un bien, je peux le louer ou l'utiliser, de façon à obtenir un revenu (moyens de production). Celui-ci, là encore, ne saurait être proportionnel à mon travail (pour acquérir le bien), puisque il est proportionnel au temps d'utilisation et potentiellement illimité...
    4. La possibilité de tirer un revenu (ou tout autre pouvoir) par la propriété d'un bien facilite l'acquisition d'autres biens, et aggrave ainsi exponentiellement les inégalités.
    5. Si de plus, les biens se transmettent par héritage, des privilèges exorbitants s'accumulent entre les mains de certaines familles au fil des générations. Certains finissent par ne plus avoir besoin de travailler de leur vie, tout en vivant de façon somptuaire ! Un tel système engendre inéluctablement des inégalités croissantes.
    6. A l'inverse, ceux qui ne sont pas propriétaires de moyens de production, deviennent dépendants des autres pour pouvoir survivre : ils doivent travailler à leur service, et de plus, il n'ont pas la garanti de trouver un "emploi" (donc de pouvoir survivre…) quand bien même règnerait l'abondance matérielle !
  2. Une économie propriétiste ne peut pas être démocratique*.
    1. La propriété privée d'un bien est un pouvoir de décision autocratique pour tout ce qui se rapporte à lui. Ainsi, ce qu'il advient d'une usine, par exemple, n'est pas décidé de façon concertée par l'ensemble de ses occupants, clients et fournisseurs mais par le seul propriétaire (actionnaires). La propriété privée ne peut donc exister dans une économie (mode de gestion des richesses) qui se voudrait démocratique.
    2. La décision collective que veut la démocratie (par opposition à l'autocratie) entraîne des choix plus humanistes, ce qui est une garantie de justice, mais aussi de bonne gestion du milieu naturel... L'homme tend à se montrer bon en publique... De plus, il est plus facile d'obtenir l'assentiment d'autrui pour un choix conforme au bien commun, que pour un choix inique et égoïste... Une propriété collective impliquerait donc une utilisation plus juste de celle-ci.
  3. Une économie propriétiste ne peut pas être "solidaire".
    1. L'importance du pouvoir conféré par la propriété (voir 2.1) ainsi que l'insécurité qu'elle engendre (voir 1.6) est à l'origine d'un fort désir d'appropriation… Ce désir engendre rivalité, âpreté en affaires, compétition, conflits… Bref, la propriété privée est inimaginable dans une économie qui se voudrait "solidaire" ou "fraternelle"…
    2. La propriété d'un bien favorise une identification et un attachement du propriétaire à son bien. L'affectivité est portée sur les objets au détriment des êtres humains. La propriété renforce l'ego, qui divise les humains.
    3. La peur de perdre son bien (vol, escroquerie, commerce...) favorise la méfiance à l'égard d'autrui…
    4. L'universalité de la propriété privée et surtout l'argent, le bien par excellence, favorisent un investissement obsessionnel dans l'"avoir", engendrant rapacité, rivalité, criminalité, guerre de tous contre tous… Bref, cela s'oppose clairement à l'harmonie et à la fraternité…
  4. Une économie propriétiste ne peut pas être écologique.
    1. Chacun cherchant à être propriétaire exclusif, les biens sont sous-utilisés (beaucoup pourraient aisément être partagés), ce qui augmente la consommation de matière et d'énergie (pour les produire, gérer les déchets etc.)
    2. Les entreprises privées (ou même les individus en général) gardent jalousement leurs découvertes, d'où plus de travail que nécessaire (d'autres vont devoir les redécouvrir de leur côté).
    3. Les entreprises sont tentées de produire des objets non-durables, d'où sur-consommation.
    4. Les entreprises sont tentées de faire de la publicité, d'où sur-consommation (par la publicité elle-même, et la consommation induite).
    5. La gestion de la propriété et des conflits qu'elle engendre nécessite une pléthore de lois, et de contrôles : police, justice, État… (qui consomment eux-même de l'énergie(comme pratiquement tout travail: déplacements, bâtiments, paperasse etc.) (les lois seraient moins nombreuses, moins compliquées et les contrôles moins nécessaires, dans une économie plus "harmonieuse"...)
    6. La gestion du milieu naturel doit être collective puisque ce sont les consommations et rejets globaux qui sont pertinents. Or, une telle gestion n'est pas possible en présence de propriété privée. Celle-ci, en effet, crée des intérêt et des motivations qui s'opposent à ce bien commun, chacun se dit que sa petite pollution est négligeable par rapport au tout (voir fatales myopies)...
  5. Etc. !

Un exemple d'économie juste et réaliste sans propriété privée...

 

http://humanismepur.free.fr/societe/propriete_privee.php

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Membre, Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis, 52ans Posté(e)
DroitDeRéponse Membre 86 813 messages
52ans‚ Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis,
Posté(e)
il y a 33 minutes, fx. a dit :

3 le besoin de propriété privée est dans la nature humaine
Le concept de nature humaine est très discutable. Le comportement d'un être humain dépend pour une bonne part de conditionnements hérités de sa culture et de son mode de vie. Or, aujourd'hui, la culture et le mode de vie sont fortement influencés par la propriété privée…
On peut cependant considérer qu'il existe certaines tendance innées chez l'homme, qui pourraient donc constituer une sorte de « nature humaine ». Ces dernières sont nécessairement héritées du mode de vie de nos ancêtres sur des périodes de temps supérieures au million d'années. Le mode de vie de ces derniers était un communisme (pas de propriété privée de la terre et des moyens de production au sein de la tribu)… C'est donc plutôt les tendances sociales favorisant le communisme qui sont vraisemblablement inscrites dans la « nature humaine »… Elles expliquent d'ailleurs fort bien le sens de la justice, de la solidarité etc. et aucunement un besoin de propriété privée… 
Mais les idées reçues ont la vie dure...

 

Pourquoi donc ?

La propriété privée des moyens de production est venue avec l'avènement au néolitihique de l'agriculture. Avant la propriété privée existait bien mais pas des moyens de production pour la simple et bonne raison qu'il n'y avait pas de production . Ce plaidoyer en faveur d'un communisme "inné" est donc étrange . C'est bien l'avènement de l'agriculture et son corollaire le capitalisme ( ie cf conf des Bernardins de B.Maris ) qui a permis de s'extraire de ce "communisme" non pas inné, mais contraint par l'état des techniques et l'environnement naturel . Si l'inné était communiste, pourquoi donc l'avènement de l'agriculture aurait il très rapidement conduit à la propriété privée au lieu du kolkhoze ?

Par contre le je conduit au désir de faire autre, de créer, de se distinguer. En tant qu'homo faber se distinguer passe aussi parfois par produire par soi même et selon son désir et non celui de la communauté ....

Modifié par DroitDeRéponse
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Membre, 7ans Posté(e)
bouddean Membre 10 187 messages
Maitre des forums‚ 7ans‚
Posté(e)
Le 17/5/2018 à 15:57, Morfou a dit :

Qui serait assez bête pour acheter un bien et le partager avec l'état?

 

:hi:

Je pense que faire circuler ce genre d’information sert plus à faire accepter une mesure fiscale qu'autre chose, genre:

-ils vont te prendre la moitié de ce que tu as!

-Comment ça, non, non, non, c'est un scandale!

-bon, finalement ;ils vont te prendre que 10 % de plus .

ouf, on a gagné,on a gagné :D

Quoi que , dans les années ... Bon, mis à part la petite blague, toute la question réside dans le sens du mot:"partager", je suppose qu'on trouverait  des entreprises qui sauraient tirer partie de cette situation , faire supporter par l'état des coûts de construction surévalués  par exemple .

 

 

 

 

 

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Invités, Posté(e)
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Invité fx. Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 3 heures, DroitDeRéponse a dit :

Pourquoi donc ?

La propriété privée des moyens de production est venue avec l'avènement au néolitihique de l'agriculture. Avant la propriété privée existait bien mais pas des moyens de production pour la simple et bonne raison qu'il n'y avait pas de production . Ce plaidoyer en faveur d'un communisme "inné" est donc étrange . C'est bien l'avènement de l'agriculture et son corollaire le capitalisme ( ie cf conf des Bernardins de B.Maris ) qui a permis de s'extraire de ce "communisme" non pas inné, mais contraint par l'état des techniques et l'environnement naturel . Si l'inné était communiste, pourquoi donc l'avènement de l'agriculture aurait il très rapidement conduit à la propriété privée au lieu du kolkhoze ?

Par contre le je conduit au désir de faire autre, de créer, de se distinguer. En tant qu'homo faber se distinguer passe aussi parfois par produire par soi même et selon son désir et non celui de la communauté ....

Autour de la Zad, la bataille politique de la propriété privée

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À Notre-Dame-des-Landes, l’État veut récupérer le contrôle de terres. Il délégitime les revendications zadistes au nom de la propriété privée. Reporterre met en perspective cette notion inséparable du capitalisme.

« Barrez-vous, c’est pas chez vous, ici ! » Ce mardi, au 9e jour de l’opération militaire sur la Zad, l’ardeur des militants à protéger « leur » territoire face à l’État et ses représentants armés ne faiblissait pas.

Pourtant, depuis l’abandon officiel du projet, le 17 janvier, il n’est pas rare d’entendre d’anciens opposants au projet d’aéroport critiquer les zadistes : maintenant qu’ils ont gagné, ils devraient retourner à une vie normale, dans les règles, et n’auraient plus rien à faire sur des terres qui ne leur appartiennent pas. Car, c’est bien l’État qui est propriétaire des terres occupées, et n’est-il pas logique qu’il cherche à remettre la main sur l’usage qui en est fait ?

Juridiquement, il est difficile de soutenir le contraire. Mais pas du point de vue de la légitimité : les zadistes ont contribué à défendre et à sauver ces lieux du bétonnage, ils devraient pouvoir continuer à y vivre et travailler. Maeva a habité quelque temps sur la Zad, et vit aujourd’hui en squat, près de Bordeaux. Selon elle, « on peut être légitimement occupant, habitant, autrement que parce qu’on a de l’argent. Quelqu’un qui vit sur un terrain qu’il connaît comme sa poche, le cultive, est plus légitime que quelqu’un qui arrive avec plein d’argent ».

« En France, on croit que la propriété privée a toujours existé »

Depuis quelques années, la notion de « communs » fait son retour. Il s’agit de concevoir des formes d’organisation selon lesquelles la propriété ou les droits d’usage sont collectifs. Reporterre avait d’ailleurs imaginé que Notre-Dame-des-Landes, débarrassée d’aéroport, devienne un bien commun. Or jusqu’ici, l’État refuse tous les projets qui ne sont pas individuels, y compris ceux portés par un collectif d’habitants (comme l’a montré l’expulsion des Cent Noms, mardi dernier). Comment expliquer cette raideur institutionnelle ?

Pour Étienne Le Roy, professeur émérite d’anthropologie du droit à Paris 1, et ancien directeur du Laboratoire d’anthropologie juridique de Paris, « l’inculture générale des Français est incroyable ». « On croit que la propriété privée a toujours existé, alors que, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle en France, il y avait des propriétaires, mais pas de régime juridique organisé de propriété », rappelle-t-il.

Selon lui, nous, Occidentaux, serions tellement convaincus de la supériorité de notre modèle d’organisation, fondée sur la propriété privée, que nous aurions absolument oublié qu’il en existe d’autres. « Au moins un tiers de l’humanité continue à vivre avec des principes d’organisation qui n’ont rien à voir avec ce qu’on entend : une grande partie des sociétés africaines continuent à organiser leur vie économique, sociale et politique selon des principes immémoriaux et infiniment plus efficaces que ce que l’on croit. »

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Même constat pour Grégory Quenet, professeur d’histoire de l’environnement à l’université de Versailles-Saint-Quentin. « Il n’y a pas de système de propriété unique et intangible », affirme-t-il. Pour preuve, il cite différentes formes de communs. Par exemple la pratique des assolements, un système agricole où les cultures et leurs rotations étaient décidées par la communauté et ensuite imposées aux cultivateurs. « On était propriétaire de sa terre, mais on ne décidait pas de ce qu’on y produisait », explique Grégory Quenet.

Autres exemples, les cas d’appropriation des terres d’autrui : « Lors des colonisations, il a fallu justifier l’accaparement des terres. En Amérique, les puritains anglais ont pris la terre des Indiens en disant : “Ils ne travaillent pas la terre, ne créent pas de richesse.” » À chaque fois, précise Grégory Quenet, le nouveau régime de propriété est garanti par une souveraineté, un système de pensée ou de croyances (en l’occurrence, la Couronne d’Angleterre).

« Une sorte de colonisation intérieure » menée au nom de l’État de droit

Au XXe siècle encore, le discours colonialiste et libéral cherchait à discréditer la propriété collective et les communs. Avec deux arguments : leur inefficacité en matière de rendements, et l’anarchie qui en résulterait. En 1968 paraît un article qui fera date, signé du biologiste Garreth Hardin, « la tragédie des biens communs » : l’auteur affirme que la propriété collective conduit à la destruction écologique, et qu’il vaut donc mieux privatiser la terre. « C’est un argument en faveur des programmes d’aide au développement en Afrique et de la privatisation des terres », explique Grégory Quenet. Aujourd’hui encore, les tenants du libéralisme affirment « l’absence de soutenabilité » de la Zad, qu’ils expliquent par « les étranges conceptions économiques des zadistes, qui ont posé le principe du “prix libre” en opposition explicite aux lois du marché ».

En réalité, « la propriété collective est plus rigoureuse, plus encadrée que la propriété privée », selon Quenet. Mais les pratiques antérieures ont tout de même été occultées, au profit de celles « qu’une politique d’exploitation, coloniale, voulait imposer à l’ensemble du monde », selon Étienne Le Roy, qui fait le parallèle avec ce qui se passe à la Zad. « Le type de problématiques qu’on peut analyser de manière historique avec les sociétés africaines, vous en retrouvez toutes les applications à Notre-Dame-des-Landes : le ministère de l’Intérieur qui se prétend détenteur d’une connaissance et d’une compétence au titre de principes juridiques incontestables dans sa perspective, mais qui ignorent, récusent, voire cherchent à détruire les réponses qu’un certain nombre d’acteurs avaient inventées durant ces quelques années d’expériences selon une logique de communs. »

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Dimanche 15 avril, sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes.

« Une sorte de colonisation intérieure », enchérit Grégory Quenet, qui serait menée au nom de « l’État de droit ». Mais, qu’est-ce qui se cache derrière cette formule copieusement répétée par le gouvernement et ses représentants ? Dans un article du Monde diplomatique daté de mars 2016, l’économiste et philosophe Frédéric Lordon écrivait justement : « Il n’est pas une Constitution qui ne dissimule dans ses replis une idée très arrêtée de la société qu’elle organise. […] Le talisman caché de nos républiques successives, c’est le droit des propriétaires des moyens de production. »

« Ce qui est en jeu derrière ces péripéties, c’est la réinvention des communs »

La propriété privée ne s’est effectivement généralisée en France qu’à la fin du XVIIIe siècle, après la Révolution. « Il s’agissait de remplacer les droits seigneuriaux », explique Grégory Quenet. Mais pas seulement : pour Étienne Le Roy, la propriété privée est avant tout liée à l’invention du marché généralisé, c’est-à-dire du capitalisme : « Elle est la condition même de l’échange sur le marché : si on n’en est pas propriétaire, on ne peut pas disposer d’un bien. Les sociétés d’avant le capitalisme n’avaient pas besoin de régimes de propriété privée. La terre, en particulier, était hors commerce, elle ne pouvait pas être échangée. »

Et si c’était tout cela, finalement, que la Zad remettait en cause, et qui lui valait une si forte réaction de l’État ? « Ici, la question n’est pas de savoir à qui appartiennent juridiquement ces lieux, mais qu’est-ce qui est en jeu comme type de souveraineté, comme système supérieur qui fonde la légitimité », dit Grégory Quenet. « Dans les sociétés africaines, tout vient du bas, de l’intérieur des groupes, nuance Étienne Le Roy. Au lieu d’avoir besoin d’une justification venant de l’extérieur et du supérieur, elle vient du groupe qui formalise son projet. C’est comme ça depuis l’origine de l’humanité. »

La Zad n’en était pas arrivée à ce degré d’« unification ». Selon Prune, qui connaît bien Notre-Dame-des-Landes, « ce n’est pas un modèle de société postrévolutionnaire, ce sont des expériences, des gens qui tâtonnent ». « À la Zad, l’idée de base était que chaque groupe d’habitants se gère en commun, à partir de la collectivisation des ressources. Cela dit, les installations se sont faites de différentes manières, donc il y a des modes d’habiter et des pratiques très différentes. »

Pour Étienne Le Roy, « ce qui est en jeu derrière ces péripéties, c’est la réinvention des communs. Pas ceux du XVIIIe siècle, mais des néo-communs, des principes d’organisation et de partage qui s’inscrivent dans la société capitaliste d’aujourd’hui, avec des exigences de solidarité ». Ou en dehors du capitalisme, comme la Zad s’y essaye depuis des années.

https://reporterre.net/Autour-de-la-Zad-la-bataille-politique-de-la-propriete-privee

 

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Modérateur, A ghost in the shell, 48ans Posté(e)
Nephalion Modérateur 32 364 messages
48ans‚ A ghost in the shell,
Posté(e)
il y a 21 minutes, fx. a dit :

Autour de la Zad, la bataille politique de la propriété privée

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À Notre-Dame-des-Landes, l’État veut récupérer le contrôle de terres. Il délégitime les revendications zadistes au nom de la propriété privée. Reporterre met en perspective cette notion inséparable du capitalisme.

« Barrez-vous, c’est pas chez vous, ici ! » Ce mardi, au 9e jour de l’opération militaire sur la Zad, l’ardeur des militants à protéger « leur » territoire face à l’État et ses représentants armés ne faiblissait pas.

Pourtant, depuis l’abandon officiel du projet, le 17 janvier, il n’est pas rare d’entendre d’anciens opposants au projet d’aéroport critiquer les zadistes : maintenant qu’ils ont gagné, ils devraient retourner à une vie normale, dans les règles, et n’auraient plus rien à faire sur des terres qui ne leur appartiennent pas. Car, c’est bien l’État qui est propriétaire des terres occupées, et n’est-il pas logique qu’il cherche à remettre la main sur l’usage qui en est fait ?

Juridiquement, il est difficile de soutenir le contraire. Mais pas du point de vue de la légitimité : les zadistes ont contribué à défendre et à sauver ces lieux du bétonnage, ils devraient pouvoir continuer à y vivre et travailler. Maeva a habité quelque temps sur la Zad, et vit aujourd’hui en squat, près de Bordeaux. Selon elle, « on peut être légitimement occupant, habitant, autrement que parce qu’on a de l’argent. Quelqu’un qui vit sur un terrain qu’il connaît comme sa poche, le cultive, est plus légitime que quelqu’un qui arrive avec plein d’argent ».

« En France, on croit que la propriété privée a toujours existé »

Depuis quelques années, la notion de « communs » fait son retour. Il s’agit de concevoir des formes d’organisation selon lesquelles la propriété ou les droits d’usage sont collectifs. Reporterre avait d’ailleurs imaginé que Notre-Dame-des-Landes, débarrassée d’aéroport, devienne un bien commun. Or jusqu’ici, l’État refuse tous les projets qui ne sont pas individuels, y compris ceux portés par un collectif d’habitants (comme l’a montré l’expulsion des Cent Noms, mardi dernier). Comment expliquer cette raideur institutionnelle ?

Pour Étienne Le Roy, professeur émérite d’anthropologie du droit à Paris 1, et ancien directeur du Laboratoire d’anthropologie juridique de Paris, « l’inculture générale des Français est incroyable ». « On croit que la propriété privée a toujours existé, alors que, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle en France, il y avait des propriétaires, mais pas de régime juridique organisé de propriété », rappelle-t-il.

Selon lui, nous, Occidentaux, serions tellement convaincus de la supériorité de notre modèle d’organisation, fondée sur la propriété privée, que nous aurions absolument oublié qu’il en existe d’autres. « Au moins un tiers de l’humanité continue à vivre avec des principes d’organisation qui n’ont rien à voir avec ce qu’on entend : une grande partie des sociétés africaines continuent à organiser leur vie économique, sociale et politique selon des principes immémoriaux et infiniment plus efficaces que ce que l’on croit. »

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Même constat pour Grégory Quenet, professeur d’histoire de l’environnement à l’université de Versailles-Saint-Quentin. « Il n’y a pas de système de propriété unique et intangible », affirme-t-il. Pour preuve, il cite différentes formes de communs. Par exemple la pratique des assolements, un système agricole où les cultures et leurs rotations étaient décidées par la communauté et ensuite imposées aux cultivateurs. « On était propriétaire de sa terre, mais on ne décidait pas de ce qu’on y produisait », explique Grégory Quenet.

Autres exemples, les cas d’appropriation des terres d’autrui : « Lors des colonisations, il a fallu justifier l’accaparement des terres. En Amérique, les puritains anglais ont pris la terre des Indiens en disant : “Ils ne travaillent pas la terre, ne créent pas de richesse.” » À chaque fois, précise Grégory Quenet, le nouveau régime de propriété est garanti par une souveraineté, un système de pensée ou de croyances (en l’occurrence, la Couronne d’Angleterre).

« Une sorte de colonisation intérieure » menée au nom de l’État de droit

Au XXe siècle encore, le discours colonialiste et libéral cherchait à discréditer la propriété collective et les communs. Avec deux arguments : leur inefficacité en matière de rendements, et l’anarchie qui en résulterait. En 1968 paraît un article qui fera date, signé du biologiste Garreth Hardin, « la tragédie des biens communs » : l’auteur affirme que la propriété collective conduit à la destruction écologique, et qu’il vaut donc mieux privatiser la terre. « C’est un argument en faveur des programmes d’aide au développement en Afrique et de la privatisation des terres », explique Grégory Quenet. Aujourd’hui encore, les tenants du libéralisme affirment « l’absence de soutenabilité » de la Zad, qu’ils expliquent par « les étranges conceptions économiques des zadistes, qui ont posé le principe du “prix libre” en opposition explicite aux lois du marché ».

En réalité, « la propriété collective est plus rigoureuse, plus encadrée que la propriété privée », selon Quenet. Mais les pratiques antérieures ont tout de même été occultées, au profit de celles « qu’une politique d’exploitation, coloniale, voulait imposer à l’ensemble du monde », selon Étienne Le Roy, qui fait le parallèle avec ce qui se passe à la Zad. « Le type de problématiques qu’on peut analyser de manière historique avec les sociétés africaines, vous en retrouvez toutes les applications à Notre-Dame-des-Landes : le ministère de l’Intérieur qui se prétend détenteur d’une connaissance et d’une compétence au titre de principes juridiques incontestables dans sa perspective, mais qui ignorent, récusent, voire cherchent à détruire les réponses qu’un certain nombre d’acteurs avaient inventées durant ces quelques années d’expériences selon une logique de communs. »

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Dimanche 15 avril, sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes.

« Une sorte de colonisation intérieure », enchérit Grégory Quenet, qui serait menée au nom de « l’État de droit ». Mais, qu’est-ce qui se cache derrière cette formule copieusement répétée par le gouvernement et ses représentants ? Dans un article du Monde diplomatique daté de mars 2016, l’économiste et philosophe Frédéric Lordon écrivait justement : « Il n’est pas une Constitution qui ne dissimule dans ses replis une idée très arrêtée de la société qu’elle organise. […] Le talisman caché de nos républiques successives, c’est le droit des propriétaires des moyens de production. »

« Ce qui est en jeu derrière ces péripéties, c’est la réinvention des communs »

La propriété privée ne s’est effectivement généralisée en France qu’à la fin du XVIIIe siècle, après la Révolution. « Il s’agissait de remplacer les droits seigneuriaux », explique Grégory Quenet. Mais pas seulement : pour Étienne Le Roy, la propriété privée est avant tout liée à l’invention du marché généralisé, c’est-à-dire du capitalisme : « Elle est la condition même de l’échange sur le marché : si on n’en est pas propriétaire, on ne peut pas disposer d’un bien. Les sociétés d’avant le capitalisme n’avaient pas besoin de régimes de propriété privée. La terre, en particulier, était hors commerce, elle ne pouvait pas être échangée. »

Et si c’était tout cela, finalement, que la Zad remettait en cause, et qui lui valait une si forte réaction de l’État ? « Ici, la question n’est pas de savoir à qui appartiennent juridiquement ces lieux, mais qu’est-ce qui est en jeu comme type de souveraineté, comme système supérieur qui fonde la légitimité », dit Grégory Quenet. « Dans les sociétés africaines, tout vient du bas, de l’intérieur des groupes, nuance Étienne Le Roy. Au lieu d’avoir besoin d’une justification venant de l’extérieur et du supérieur, elle vient du groupe qui formalise son projet. C’est comme ça depuis l’origine de l’humanité. »

La Zad n’en était pas arrivée à ce degré d’« unification ». Selon Prune, qui connaît bien Notre-Dame-des-Landes, « ce n’est pas un modèle de société postrévolutionnaire, ce sont des expériences, des gens qui tâtonnent ». « À la Zad, l’idée de base était que chaque groupe d’habitants se gère en commun, à partir de la collectivisation des ressources. Cela dit, les installations se sont faites de différentes manières, donc il y a des modes d’habiter et des pratiques très différentes. »

Pour Étienne Le Roy, « ce qui est en jeu derrière ces péripéties, c’est la réinvention des communs. Pas ceux du XVIIIe siècle, mais des néo-communs, des principes d’organisation et de partage qui s’inscrivent dans la société capitaliste d’aujourd’hui, avec des exigences de solidarité ». Ou en dehors du capitalisme, comme la Zad s’y essaye depuis des années.

https://reporterre.net/Autour-de-la-Zad-la-bataille-politique-de-la-propriete-privee

 

C'est pour ça qu'ils ont privatisé la route RD281.

 

C'est marrant de montrer les ZADistes comme un groupe parlant d'une seule voie, comme si ils avaient une vision commune de leur action.

Ce ne sont pas les mêmes personnes qui ont occupé la zone pendant 20 ans.

(d'ailleurs, ya encore quelques années hormis les exploitant agricoles qui utilisaient ces terres, il n'y avait pas grand monde)

 

Les gens sont contre la propriété privée tant qu'on essaye pas de leur enlever ce pourquoi ils ont travaillé durement.

 

Si je suis bien d'accord sur le fait qu'il ne devrait jamais y avoir quelques personnes qui possèdent tant quand tant d'autres n'ont rien, j'ai du mal à voir comment on pourrait arriver aux solutions proposées tant elles sont loin du monde actuel.

Comment se passerait la période de transition, sachant que la majorité des gens ne sera pas prête à tout abandonner pour sauter dans l'inconnue.

Faire confiance à beaucoup de ceux qui prônent de belles théorie alors qu'ils ne les appliquent eux même pas du tout risque d'être compliqué.

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il y a 2 minutes, Nephalion a dit :

Faire confiance à beaucoup de ceux qui prônent de belles théorie alors qu'ils ne les appliquent eux même pas du tout risque d'être compliqué.

Tu penses à Muriel Pénicaud ?

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Membre, Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis, 52ans Posté(e)
DroitDeRéponse Membre 86 813 messages
52ans‚ Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis,
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@fx. le copcol est très long et non éditable donc je cite "À Notre-Dame-des-Landes, l’État veut récupérer le contrôle de terres. Il délégitime les revendications zadistes au nom de la propriété privée. Reporterre met en perspective cette notion inséparable du capitalisme."

======================================================

 

Ben non, l'état joue le rôle qui lui est dévolu , faire respecter la loi telle que votée par l'assemblée du peuple . Pas besoin de délégitimer quoique ce soit .

 

 

 

 

 

 

 

 

il y a une heure, Nephalion a dit :

Les gens sont contre la propriété privée tant qu'on essaye pas de leur enlever ce pourquoi ils ont travaillé durement.


Ben pour nos ziadistes on était bien de l'ordre de la propriété privatisée puisqu'il ne voulait pas la céder :sleep:

 

 

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il y a 3 minutes, DroitDeRéponse a dit :

@fx. le copcol est très long et non éditable 

 

 

J'ai été sympa, j'ai laissé les images.

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Modérateur, A ghost in the shell, 48ans Posté(e)
Nephalion Modérateur 32 364 messages
48ans‚ A ghost in the shell,
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il y a une heure, fx. a dit :

Tu penses à Muriel Pénicaud ?

Je pense à tous ces porteurs de belles paroles qui se promènent à travers la France et à l'étranger en berlines confortables ou en business classe, mais qui ne payent rien de leur poche et ne dorment jamais dans un formule 1.

Renverser le système oui, mais pas tout de suite, et surtout sans que ça ne leur coûte rien à eux of course.

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il y a 1 minute, Nephalion a dit :

Je pense à tous ces porteurs de belles paroles qui se promènent à travers la France et à l'étranger en berlines confortables ou en business classe, mais qui ne payent rien de leur poche et ne dorment jamais dans un formule 1.

Renverser le système oui, mais pas tout de suite, et surtout sans que ça ne leur coûte rien à eux of course.

Le problème de la représentativité c'est surtout une façon de parler d'autre chose. Lorsque le travail manquera vraiment dans des proportions catastrophiques, les fervents défenseurs de l'intérêt individuel auront beau jeu de pleurer la violence tout en souhaitant le rétablissement de l'esclavage.

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Modérateur, A ghost in the shell, 48ans Posté(e)
Nephalion Modérateur 32 364 messages
48ans‚ A ghost in the shell,
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il y a 8 minutes, fx. a dit :

Le problème de la représentativité c'est surtout une façon de parler d'autre chose. Lorsque le travail manquera vraiment dans des proportions catastrophiques, les fervents défenseurs de l'intérêt individuel auront beau jeu de pleurer la violence tout en souhaitant le rétablissement de l'esclavage.

Le représentativité c'est le début, la base.

Si tu veux que les choses changent, surtout dans un monde hypermédiatisé où toutes les infos finissent pas sortir, il faut être en phase avec ses paroles, sinon on passe pour un guignol.

 

Mais c'est vrai que se cacher derrière des grandes phrases ça fait genre, on fait oublier qu'on est comme ceux qui profitent à mort du système.

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il y a 37 minutes, Nephalion a dit :

Le représentativité c'est le début, la base.

Si tu veux que les choses changent, surtout dans un monde hypermédiatisé où toutes les infos finissent pas sortir, il faut être en phase avec ses paroles, sinon on passe pour un guignol.

 

Mais c'est vrai que se cacher derrière des grandes phrases ça fait genre, on fait oublier qu'on est comme ceux qui profitent à mort du système.

Ceux qui profitent à mort du système ne s'embarrassent pas de représentativité. Leur cynisme leur permet même d'imposer leur loi aux pires de leurs adversaires et contre l'avis du peuple, la Grèce est en cela la plus belle mort de la démocratie qui soit.

Modifié par fx.
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Membre, 75ans Posté(e)
Scrongneugneu Membre 5 878 messages
Forumeur vétéran‚ 75ans‚
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Le 16/05/2018 à 00:46, Crabe_fantome a dit :

C'est quand même se compliquer la vie... pourquoi ne pas tout simplement supprimer la propriété, tout nationaliser et tout redistribuer en créant une classe dirigeante (parce qu'il faut bien que quelqu'un se dévoue pour organiser la confiscation et la redistribution) et une classe soumise (les autres)? 

Retour à la conquête de l'OUEST...quelques petits massacre en vue, c'est une bonne idée pour lutter contre la surpopulation.

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Membre, Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis, 52ans Posté(e)
DroitDeRéponse Membre 86 813 messages
52ans‚ Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis,
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Le 16/05/2018 à 00:46, Crabe_fantome a dit :

C'est quand même se compliquer la vie... pourquoi ne pas tout simplement supprimer la propriété, tout nationaliser et tout redistribuer en créant une classe dirigeante (parce qu'il faut bien que quelqu'un se dévoue pour organiser la confiscation et la redistribution) et une classe soumise (les autres)? 

Ben non si tu pars de l’inneité du communisme comme postulat, ça se fait tout seul , il te suffit d’Être à l’ecoute de ta nature profonde 

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Membre, 50ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 45 536 messages
Maitre des forums‚ 50ans‚
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Il y a 4 heures, DroitDeRéponse a dit :

Ben non si tu pars de l’inneité du communisme comme postulat, ça se fait tout seul , il te suffit d’Être à l’ecoute de ta nature profonde 

L'idée c'est que si on veut révolutionner la propriété ce n'est pas la peine de passer par la démocratie et ses lois. 

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Membre, SaXo, 103ans Posté(e)
saxopap Membre 7 391 messages
103ans‚ SaXo,
Posté(e)

 

Le 21/05/2018 à 15:59, fx. a dit :

Quand nous parlons ici d'abolition de la propriété privée*, nous ne prônons pas sa suppression immédiate dans n'importe quelle circonstance. Nous ne prônons pas l'expulsion des propriétaires, la confiscation des biens  !
.....

Pardonne moi fx d'avoir écourté ton message; long, instructif, parfois intéressant, souvent "dévié", orienté vers une apologie du collectivisme dont nous connaissons les...pardon de le dire...les méfaits.

tout sentiment humain, idée ou idéologie peut être défendue, validée en théorie à grands renforts d'arguments. Pardonne moi de m'être abstenu d'agir d'agir comme à mon habitude, leur nombre est tel qu'il aurait été fastidieux de les "reprendre", mots après mots..

cela dit, bravo et merci pour cette diatribe non violente et tres instructive de ta vision anti-propriété .

Le 21/05/2018 à 20:01, Nephalion a dit :

C'est marrant de montrer les ZADistes comme un groupe parlant d'une seule voie, comme si ils avaient une vision commune de leur action.

Ce ne sont pas les mêmes personnes qui ont occupé la zone pendant 20 ans.

(d'ailleurs, ya encore quelques années hormis les exploitant agricoles qui utilisaient ces terres, il n'y avait pas grand monde)

Tu as raison de nier la " singularité commune" des ZADistes en général.  Pourtant, j'ai eu une agréable surprise lorsque les dossiers déposés à la préfecture furent revendiqués comme "liés ou attachés" les uns aux autres, alors que nos ministères s'y opposaient. 

Pardon, afin de mieux m'expliquer, j'ai trouvé tres sympa de la part de la préfecture d'accepter des dossiers "collectifs", alors que cette même préfecture ne souhaitait pas cette " relation collégiale" entre les différents projets. 

Il est bien difficile de statuer sur la validité d'un "projet", sans tenir compte du contexte, des liens créateurs, des tenants et aboutissants, accompagnants ou simplement '"soutenants".

Citation

Les gens sont contre la propriété privée tant qu'on essaye pas de leur enlever ce pourquoi ils ont travaillé durement.

....ou simplement "idéalistes" lorsqu'ils ne sont pas concernés...OOOH oui tu as raison.

Citation

Si je suis bien d'accord sur le fait qu'il ne devrait jamais y avoir quelques personnes qui possèdent tant quand tant d'autres n'ont rien, j'ai du mal à voir comment on pourrait arriver aux solutions proposées tant elles sont loin du monde actuel.

Mon avis ( tres modestement) répondra peut-être à ta question: 

Une question de mesure, de volume, de quantité. 

je crois tres sincèrement à ma signature ( il y a les gens qui...etc..).  

Je crois tres objectivement que la "raison" n'est pas idéologique. Elle réside dans la mesure. ( diminuer la taille des banques afin de limiter leurs influences sur les marchés etc...)

Le monde actuel que tu sembles craindre, ou redouter, est ton monde. Nous devons travailler à son perfectionnement, sans jamais douter des valeurs qu'ils porte " à l'insu de nôtre plein gré" ;)

Citation

Comment se passerait la période de transition, sachant que la majorité des gens ne sera pas prête à tout abandonner pour sauter dans l'inconnue.

Je suis bien dac avec notre président qui, bien souvent, refuse un Plan ceci ou un Plan cela. ( citées, Afrique etc..)

Tout comme lui je ne crois pas en ces belles manières: les PLANS! ( et pourtant j'adore J.louis Borloo!!)

Une transition " à risque" selon tes dires serait risquée...tout comme la liberté non ami? lol;)

Citation

Faire confiance à beaucoup de ceux qui prônent de belles théorie alors qu'ils ne les appliquent eux même pas du tout risque d'être compliqué.

Puis je me faire l'avocat du diable à ce sujet? 

La plus honorable des questions est: " est ce bien ou non?".   Dois je m'y employer ou non?

Dois je y adherer ou non?

Ma réponse est simple: nous devons agir selon notre conception du bien, mais par dessus tout nous abstenir de souhaiter la "réponse" ou "l'accompagnement" des prélats. 

Le 21/05/2018 à 21:19, Nephalion a dit :

Je pense à tous ces porteurs de belles paroles qui se promènent à travers la France et à l'étranger en berlines confortables ou en business classe, mais qui ne payent rien de leur poche et ne dorment jamais dans un formule 1.

...et j'en suis aussi dépité que toi!   Pourtant je m'oblige à persévérer , tout en mettant de coté le "milieu" dont tu parles. 

Pour faire simple: Notre poutre, leur paille!  ( quoique cette remarque soit tres tres tres discutable  ...mais autre sujet )

Citation

Renverser le système oui, mais pas tout de suite, et surtout sans que ça ne leur coûte rien à eux of course.

Nephalion, avec franchise, lucidité....avec comme moi même l'objectif d'un monde, d'une société plus équitable, plus juste, plus équilibrée, ou pouvons nous placer le" renversement" que tu évoques? 

Nul part.  Une démarche démocratique, revendicatrice, avec force et persévérance ne manquera pas de porter les fruits de nos espoirs.

Bien amicalement.  SaXo

Modifié par saxopap
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  • 3 ans après...
Membre, 52ans Posté(e)
Globure Membre 5 858 messages
Maitre des forums‚ 52ans‚
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Invité peudetemps
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Invité peudetemps
Invité peudetemps Invités 0 message
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Il y a 3 heures, Globure a dit :

Tu taffes pour rien ? 

Quand tu perçois ton salaires, tu penses que ça ne coûte rien ? 

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Membre, 52ans Posté(e)
Globure Membre 5 858 messages
Maitre des forums‚ 52ans‚
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il y a 34 minutes, peudetemps a dit :

Tu taffes pour rien ? 

Quand tu perçois ton salaires, tu penses que ça ne coûte rien ? 

Mon employeur facture mes services 120€/h, ce n'est pas ma rémunération plus près du dixième. T'as d'autres questions ou tu veux parler du sujet ?

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Invité peudetemps
Invités, Posté(e)
Invité peudetemps
Invité peudetemps Invités 0 message
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à l’instant, Globure a dit :

Mon employeur facture mes services 120€/h, ce n'est pas ma rémunération plus près du dixième. T'as d'autres questions ou tu veux parler du sujet ?

T'es dans la vraie vie :) 

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