Un nouveau regard sur les handicapés

Il y a 10 heures, Auger a dit :

 

Mais, pour toutes les situations où le handicap n'est pas en cause, je ne fais aucune différence.

 

C’est d’ailleurs pour cela qu’on devrait dire 

Une personne en situation de handicape .

Il y a 8 heures, L'amère vieille a dit :

@PtitAngelina, @Auger Ce que je ressens pour une personne en fauteuil, sans bras ou sans jambes me fait mal c'est ce que je veux dire quand je dis que je ne peux pas les regarder comme des personnes valides et en aucun cas mon regard sera de la pitié, de la condescendance ou discriminatoire. J'aurais dû m'exprimer autrement.

Tu t'exprimes comme tu le ressens, c'est pas du tout un souci.

Je suis davantage gêné (mais tu n'es pas concernée) quand on ne comprend pas qu'autrui puisse avoir un avis différent, que l'on discrédite cet avis, quitte à le caricaturer (ne pas faire de différence = nier le handicap !).

ça devrait être en partageant des opinions différentes que l'on peut s'enrichir et voir les choses d'une autre façon, à laquelle on n'avait peut être pas pensé initialement.

ça devrait.

Il y a 13 heures, Auger a dit :

Pas trop d'accord : il faut envisager le "handicapé" comme une personne normale et le voir comme les autres personnes.

Pourquoi plus d'enthousiasme et de joie de vivre ? Là aussi, je trouve qu'on confine à la condescendance et à l'apitoiement.

Il y a des handicapés violents, méchants, cons, gentils, altruistes,... : comme chez tout le monde.

Je ne fais aucune différence entre un "handicapé" et un "valide", aucune discrimination, positive ou négative ; c'est ce que la plupart d'entre eux demandent (il me semble).

Bien entendu qu'il y a toutes sortes de caractères chez des personnes handicapées.

Il n'en reste pas moins vrai que l'on aura tout de même plus de difficulté à dire à un handicapé c.. qu'il est c.. qu'à un non handicapé.

Je pense qu'une partie de cette gêne que l'on peut ressentir avec des personnes handicapées physiquement c'est tout simplement qu'elles ne sont pas suffisamment visibles dans l'espace public. Pourquoi ne le sont-elles pas? par une absence de structures leur permettant de se mêler à une population non handicapée.

Il y a 10 heures, CAL26 a dit :

l'idée que ce qu'attendent les para-athlètes c'est qu'on parvienne à faire abstraction de leur handicap. Il s'agit donc de passer outre la "gêne visuelle" et de ne pas en faire trop avec un surcroit d'admiration.

Oui ! avec ces paralympiques on a justement cette chance de les voir différemment ( autrement qu'en fauteuil dans une superette ). L'espace d'une épreuve, course, natation etc...j'oublie que je vois des handicapés, je vois des athlètes. C'est ce que je voulais exprimer par " un autre regard" . Je me suis mal exprimée dans ce topic et c'est ce qui a conduit à une mauvaise interprétation de certains...mais je conserve mon admiration ... 

Et vous voulez les regarder comment si ce n'est différemment ? Ils sont différents et ils le savent. Le regard des autres n'est pas gênant car il est naturel. Si vous croisez un éléphant rose sur un trottoir, vous allez le regarder bizarre car vous n'avez pas l'habitude de croiser un éléphant rose sur trottoir. Le comportement des gens est particulier. Vous avez celui qui est habitué à côtoyer le handicap au quotidien et qui connait vos limites (on en a tous, même les champions qu'on peut voir à la télé en ce moment). Et puis, il y a l'autre, celui qui n'a pas l'habitude. Il est majoritaire et c'est tant mieux. Qu'il vous regarde avec étonnement c'est normal, et personne ne lui en voudra. Un truc sympa, c'est le gosse en poussette qui vous regarde dans les yeux et on voit bien son questionnement, normal on est presque à hauteur. "Que moi je suis sur roulettes c'est normal, je sais pas encore marcher, mais lui, c'est un grand et un grand ça sait marcher". Un clin d’œil, un sourire, et on est tout de suite accepté. Ce qui est chiant, ce sont les discours affectés du style moi je ne fais pas la différence. Ça, c'est pénible.

Le handicap, priorité du quinquennat. Ça, c'était en 2021. On en est où? Ça n'a guère progressé. Il y a eu la loi de février 2005 dont l'application est sans cesse repoussée. Il existe une Obligation d'accessibilité des ERP (Établissements Recevant du Public) aux personnes handicapées. C'est assez amusant car ce texte donne des trucs pour y échapper. Par exemple, un magasin à étage peut mettre à disposition un catalogue avec les articles situés à l'étage. C'est le pied de faire les boutiques. Il y a des secteurs où la prise en compte du handicap est effective comme à la SNCF mais il faut prévenir 24 heures en avance et ça ne marche qu'en 1ere classe. Chez moi, à Montreuil, tous les bus sont facilement accessibles, il y a deux places réservées pour les fauteuils dans chaque bus mais tu dois demander à quelqu'un de valider à ta place car tu ne peux pas accéder à l'appareil qui est à l'avant du bus. A la RATP, il n'y a qu'une ligne de métro entièrement accessible (la 14). Il faut savoir qu'un fauteuil roulant n'a le droit de circuler que sur les trottoirs et pour les assurances multirisques nous sommes considérés comme des vélos. Si vous allez sur des forums qui parlent de ces choses là vous pourrez constater qu'un gros grief porté au sujet de l'accessibilité concerne les trottoirs. Énormément sont franchement casse-gueule. Dans les centre-villes en général ça va mais ailleurs, c'est l'horreur. Les trottoirs qui penchent, qui sont défoncés, encombrés par des deux-roues, des poubelles ou des voitures; le mieux ce sont les panneaux plantés en plein milieu.

Des choses ont été faites c'est sûr mais y'a encore du boulot. Je suis sans doute hors sujet mais ça vous donne une petite idée du quotidien du PMR (Personne à mobilité réduite). Si le handicapé oublie qu'il l'est, son quotidien se charge de le lui rappeler. Il ne faut pas culpabiliser du regard que vous portez sur un handicapé, ce n'est pas de votre faute si le mec n'est pas comme vous, il est tout simplement autrement.

Voilà qui est bien plus constructif que les "leçons" 

il y a 1 minute, L'amère vieille a dit :

Oui ! avec ces paralympiques on a justement cette chance de les voir différemment ( autrement qu'en fauteuil dans une superette ). L'espace d'une épreuve, course, natation etc...j'oublie que je vois des handicapés, je vois des athlètes. C'est ce que je voulais exprimer par " un autre regard" . Je me suis mal exprimée dans ce topic et c'est ce qui a conduit à une mauvaise interprétation de certains...mais je conserve mon admiration ... 

Je crois qu’il n’y a pas vraiment une manière juste de s’exprimer sur ce sujet sensible : de toute façon, cela va quelque part éveiller les sensibilités des uns et des autres de par l’expression d’un certain ressenti, une émotion particulière qu’il peut générer. 

il y a 3 minutes, Elisa* a dit :

Je crois qu’il n’y a pas vraiment une manière juste de s’exprimer sur ce sujet sensible : de toute façon, cela va quelque part éveiller les sensibilités des uns et des autres de par l’expression d’un certain ressenti, une émotion particulière qu’il peut générer. 

@Elisa* Entre Albert EINSTEIN  &  Léon MARCHAND   nous sommes tous des handicapés  !  

Le 01/09/2024 à 08:17, Axo lotl a dit :

Du coup il a un handicap par rapport à un validé.

bah non puisque ce sont des personnes comme tout le monde , et ils ne veulent pas être traités différement .

alors donc je ne vois pas ce qui s'opposerait à un aveugle de concourir avec les valides sur un 400m par exemple , du moment il a ses jambes . même si la technologie lui venait en aide pour tenir la ligne .

Le 01/09/2024 à 07:15, bouddean a dit :

une aveugle qui cour avec une prothèse qui lui permettrait de voir ( à supposer que ça existe )

OUI là le cas sera intéressant , parce que le sportif aveugle équipé d'une tels technologie sera parfaitement adapté pour courir un 100m tout comme ses colégues valides . 

alors qu'est ce qu'on va dire , ah non tu ne peux pas concourir avec les valides parce que tu es équipé d'une technologie qui te permet de voir même si cette technologie ne te donne pas forcément un avantage sur les autres ....etc etc   mon questionnement a du sens non ?  

autre question  , Pourquoi on empecherait un uni jambiste de concourir en équitation et saut d'obstacle avec des personnes valides , même si celui ci est équipé d'une prothèse du moment ou il sait tenir son cheval ........... elle est ou la différence ?

Il y a 3 heures, Elbaid1 a dit :

OUI là le cas sera intéressant , parce que le sportif aveugle équipé d'une tels technologie sera parfaitement adapté pour courir un 100m tout comme ses colégues valides . 

alors qu'est ce qu'on va dire , ah non tu ne peux pas concourir avec les valides parce que tu es équipé d'une technologie qui te permet de voir même si cette technologie ne te donne pas forcément un avantage sur les autres ....etc etc   mon questionnement a du sens non ?  

Mais ça existe même peut être sans qu'on le sache, il y a peut être des malentendants qui concourent dans des disciplines où ça ne les handicape pas , je ne sais pas . 

Par contre, je pense que c'est mieux que les équipes des valides et des handicapés soient séparées , nous ne vivons pas dans un monde parfait et je trouve bien de donner de la visibilité aux handicapés dont tout le monde se fout, ou se foutait .

Il y a 3 heures, Elbaid1 a dit :

autre question  , Pourquoi on empecherait un uni jambiste de concourir en équitation et saut d'obstacle avec des personnes valides , même si celui ci est équipé d'une prothèse du moment ou il sait tenir son cheval ........... elle est ou la différence ?

Oui voila, sur  un cheval à 3 pattes , cata clop , cata clop cata clop .

Le 31/08/2024 à 19:50, sirielle a dit :

Pour ma part, j'ai toujours considéré les personnes handicapées (physique et autres) comme autant dignes de "respect" et d'estime que les autres dans l'absolu. J'ai connu étant enfant dans ma famille par exemple, un homme ayant été malheureusement amputé d'un bras lors de la seconde guerre mondiale... C'était quelqu'un que j'appréciais beaucoup et évidemment jamais ne m'est venu à l'idée que son handicap en faisait quelqu'un de moins agréable ou intéressant à côtoyer que d'autres personnes de ma famille par exemple...

Et n'oublions pas que nous pourrions nous aussi, suite à un accident ou à une maladie, être atteints dans notre futur d'un handicap.

il y a une heure, Passiflore a dit :

 

Et n'oublions pas que nous pourrions nous aussi, suite à un accident ou à une maladie, être atteints dans notre futur d'un handicap.

Handicap ou autres, ennuis de santé, problèmes personnels, etc... nombreux sont ceux qui ont à un moment ou à un autre, ou à vie, des difficultés, ou des faiblesses visibles à première vue. Et ceux qui n'en ont pas, ne sont pas forcément sans problèmes ou faiblesses non plus, problèmes ou faiblesses qu'on ne voit pas, ou effectivement ne sont pas forcément tout à fait à l'abri de problèmes de santé à venir ou que des personnes de leur entourage puissent en avoir malheureusement. Et en même temps aucun de nous n'est que faiblesse, on a chacun nos forces. Etre dans la compassion, en principe c'est surtout approprié lorsqu'il est bienvenu de porter assistance, d'apporter une aide ou un soutien. En dehors de ça il faut aussi pouvoir voir le positif des gens, leurs points forts. Une personne handicapée célèbre par exemple, Stephen Hawking, était aussi l'un des plus grands scientifiques de son temps... J'ai lu ici qu'il était rare de croiser des personnes handicapées physiques (ou psychiques), pour ma part au cours de ma vie j'en ai croisé un certain nombre, ce n'est pas non plus extrêmement rare il me semble lorsqu'on est normalement socialisé (ceci dit il existe divers degrés de handicap, et certains ne se voient pas). Et il me paraît essentiel de savoir se comporter assez courtoisement avec les personnes différentes ou atypiques (sans trop d'évitement ou de condescendance mal placée par exemple), il y en a beaucoup, c'est quelque chose que l'on apprend souvent tôt dans la vie, car c'est aussi une question d'éducation de voir au-delà de la différence physique entre autres (positive, négative ou neutre) pour pouvoir échanger correctement en société. D'ailleurs vers chez moi une école s'apprête à ouvrir prochainement ses portes à des enfants lourdement handicapés, tout y est fait pour que ces enfants puissent avoir la chance d'être sociabilisés avec d'autres enfants de leur âge et se retrouver régulièrement avec l'ensemble des élèves, même s'ils n'ont pas forcément la possibilité de communiquer beaucoup. Qu'ils ne soient pas contraints entre autres de rester enfermés chez eux... Les enfants peuvent être sensibles eux aussi, et la sensibilité c'est aussi de considérer ces rencontres entre enfants comme des chances de se connaître les uns les autres, et pas seulement comme une confrontation des uns au malheur des autres...

Les jeux paralympiques c'est une occasion, à ne pas rater, selon moi, pour justement changer le regard sur le handicap. Parce qu'en vrai, on en croise pas tous les jours des amputés d'une jambe, d'un bras, des gens en fauteuils, des aveugles. A croire, par moment, qu'on les planque la plupart du temps... Alors c'est sans doute pas simple de voir "en vrai" des gens sans appareillages. Mais c'est une opportunité de les voir autrement. Sans appareillage peut-être mais performant comme aucun d'entre nous ne serait capable de le faire. Je n'échappe pas à la masse, quand je regarde un sport handi, je vois d'abord le handicap c'est certain, mais ensuite, je vois surtout la performance sportive de ces mecs et nanas là. Et je fini par ne plus regarder le fauteuil ou le moignon, mais bien plus où va tomber la balle et si les chronos seront bons. 

Je suis sportif. Beaucoup. Beaucoup trop même. Et je me rends compte à quel point la performance sportive dépasse largement le handicap. Ce ne sont pas des handicapés que je finis par voir, mais juste des athlètes. Et je me refuse à les appeler par leurs prénoms comme on le ferait avec des gamins d'une petite classe au prétexte qu'on en ferait de petites choses "fragiles". Ce sont des athlètes. Je dis Zidane quand je parle de foot.... alors en ce qui me concerne, ces athlètes méritent aussi le respect de leur laisser leurs identités complètes sans en faire des camarades de jeux.

Le 01/09/2024 à 10:12, Frank_N a dit :

Et vous voulez les regarder comment si ce n'est différemment ? Ils sont différents et ils le savent. Le regard des autres n'est pas gênant car il est naturel (...) Le comportement des gens est particulier. Vous avez celui qui est habitué à côtoyer le handicap au quotidien (...)

Il ne faut pas culpabiliser du regard que vous portez sur un handicapé, ce n'est pas de votre faute si le mec n'est pas comme vous, il est tout simplement autrement.

Lorsque nous croisons dans la rue une personne lourdement handicapée notre oeil est attiré, reconnaissons-le; le mien aussi l'est mais je veille à ce que mon regard soit bref et non-insistant, qu'il soit juste furtif. Il est "normal" je pense, que notre oeil soit attiré.

J'ai appris qu'il ne fallait surtout pas proposer systématiquement son aide à une personne aveugle car elle pourrait être gênée, voire blessée par cette aide qu'elle n'a pas demandée. J'ai constaté, après avoir pris le temps d'observer dans la rue une personne aveugle se déplaçant avec sa canne blanche, qu'elle connaissait parfaitement son trajet sur ses trottoirs habituels. J'ai juste eu un peu peur pour elle lors de la traversée d'une rue et je me suis tenue prête à l'aider si besoin était mais non, elle se débrouilla très bien.

Dans le cadre de mon boulot, je suis parfois confrontée à divers handicaps telles que des amputations dues à un grave diabète, notamment. Et alors ? Est-elle moins humaine pour autant ? C'est un être humain amputé d'un membre, voilà tout.

Parmi nos bénéficiaires, nous avons deux personnes atteintes de sclérose en plaque et à partir de la semaine prochaine, j'irai passer une matinée (4 h) par semaine avec une fillette de cinq ans "ayant l'âge mental d'un enfant de 1 an et demi" m'a dit son papa hier lors de ma visite "prise de contact". Je prends cette mission très à coeur et me fais une joie de m'investir auprès de cette enfant et de soulager un peu ses parents le temps d'une matinée.

Il y a une dizaine d'années, je faisais la toilette au lit à un jeune homme d'à peine 20 ans (accident de moto lui ayant été offerte à son anniversaire, moelle épinière atteinte...) cela m'a beaucoup touchée mais je n'en ai rien laissé paraître... 20 ans...

Les beaux sentiments ça fait du bien, mais vous ne soupçonnez pas comme il peut être particulièrement désopilant de se fendre de temps en temps d'un petit croche-pied auprès de l'un de ces politiquement corrects non-voyants, et en bordure de trottoir l'on ne vous dit pas ...