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Le sens caché des comptines pour enfants

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metal guru

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Membre+, 26ans Posté(e)
metal guru Membre+ 31 354 messages
Maitre des forums‚ 26ans‚
Posté(e)

Crus, grivois ou violents : saviez-vous que nombre, si ce n’est la majorité, des airs de comptines que vous fredonnez à vos petits-enfants pour les bercer ou les divertir, auraient des origines pour le moins tendancieuses ? Si à la première écoute, elles paraissent tout à fait anodines, leurs paroles d’ailleurs parfois saugrenues révèlent le plus souvent un sens caché. C’est que ces airs ne datent pas d’hier, et qu’ils permettaient ainsi aux initiés qui les chantaient l’air goguenard d’échapper à la censure ; ces doubles-sens, les générations aidant, passent largement au-dessus de la tête de la majorité d’entre nous.

Pourtant, entre libertinage, anticléricalisme, critique de la royauté ou violence n’ayant rien à envier à notre cinéma gore contemporain, ces chansons ont le plus souvent des origines toutes sauf candides, comme cette dizaine d’exemples en atteste. Alors, la prochaine fois que vous les fredonnerez en pensant divertir innocemment vos petits-enfants, gardez tout de même en tête ces métaphores parfois osées…

Au clair de la lune

Commençons par l’une des plus connues, avec son air entêtant reconnaissable dans toute la francophonie. Entre dévergondage et anticléricalisme pour une chanson connue de n’importe quel enfant (le plus ancien enregistrement connu d’une voix humaine, datant de 1860, était d’ailleurs de cette chanson), Au clair de la lune remporte peut-être la palme de ces doubles-sens. Car la chandelle morte, le briquet que l’on bat ou la plume, sont toutes des métaphores phalliques ou sexuelles. Quant au patronyme de Lubin, qui s’en va chez sa voisine rallumer son feu, il s’agit d’un terme en usage depuis le Moyen-Âge pour désigner des moines hypocrites et dévoyés. Une fois que l’on a pris conscience de ce sous-texte, les dernières lignes sont sans équivoque :

En cherchant d'la sorte,

Je n'sais c'qu'on trouva ;

Mais je sais qu'la porte

Sur eux se ferma…

Savez-vous planter les choux

De nouveau, le fin parolier derrière cette chanson était semble-t-il plus intéressé par la sexualité que par les fines nuances de l’art agricole. Après tout, n’a-t-on pas traditionnellement l’habitude de représenter les bébés naissant dans les choux ? Ici, on les plante donc avec tous les membres de son corps : d’abord les doigts, puis les mains, le pied, le coude, le nez, et enfin le genou. Tout un programme !

À la claire fontaine

Selon les versions et le genre du narrateur, celui-ci serait délaissé par son partenaire pour des raisons pour le moins égrillardes. En effet, lorsque le narrateur est masculin, celui-ci refuse d’offrir à son amie un bouquet de rose, qui ne représenterait rien d'autre qu’un cunnilingus. Tandis que lorsque le narrateur est féminin, ce serait elle qui aurait trop donné son… bouton de rose — une métaphore fleurie pour parler de l’anus. Le slut-shaming ne date donc pas d’hier. Dans d’autres versions, la pauvre narratrice se retrouve délaissée pour le lui avoir refusé. Quoi qu’elles fassent, les femmes sont donc toujours en tort…

Néanmoins, ce chant a connu son heure de gloire en Nouvelle-France (l’ancien Québec) au XVIIIe siècle, avec un sous-texte désormais patriotique. En effet, les patriotes en font un chant d’opposition aux anglais, sans doute en vertu de l’association de ces derniers avec le symbole de la rose. Elle finit même par en devenir le premier hymne de la Nouvelle-France !

À la pêche aux moules

Pourquoi diable la narratrice de la pêche aux moules ne voudrait plus s’y rendre ? C’est que, en plus de lui avoir pris son panier, les "gens de la ville" l’ont tout simplement… violée. Les paroles ne laissent guère de place au doute sur le sort qui lui a été réservé :

Quand une fois ils vous tiennent, tiennent, tiennent

Sont-ils de bons enfants

Ils vous font des petites caresses

Et des petits compliments

On comprend dès lors que la chanson ne traite que superficiellement du thème de la pêche, et pourquoi elle évoque ces caresses et compliments qui n’avaient a priori rien à faire là.

Il court, il court, le furet

Eh oui, ce furet qui court au sein du bois joli est loin d’être innocent, puisqu’il s’agit là d’une contrepèterie — ce procédé qui consiste à échanger une lettre ou syllabe avec une autre au sein d’une phrase — pour le coup fort grivoise. Une fois qu’on le sait, difficile de ne plus y prêter l’oreille ! Allez, un petit indice pour les moins vifs : il s’agit à nouveau d’une chanson dont le sous-texte tourne les hommes d’église, décidément prompts à servir de cibles aux paroliers les plus inspirés, en ridicule et moque leur hypocrisie.

https://lemagdusenior.ouest-france.fr/dossier-900-sens-cache-comptines-enfants.html

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Membre, 53ans Posté(e)
guernica Membre 22 440 messages
Maitre des forums‚ 53ans‚
Posté(e)

Idem pour les contes d'origines qui sont tout sauf charmant. Ce sont des mises en garde et ils sont très violents. Blanche Neige, ce n'est pas sa belle mère, mais bien sa mère qui essaye de la tuer et à la fin du conte elle se venge.... Jacques et le haricot géant, un conte sur la rivalité père fils. Le petit chaperon rouge, attention petite, une gentille grand mère peut cacher un vilain pervers...Etc....

Idem pour certains jeux d'enfants, comme "où sont les serfs ?", pas les cerfs, mais bel et bien les serfs...Faut-il les tuer ? Ouuuuiiiii !!!!!

la Marelle, un jeu ésotérique ancien venu d'Inde

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Membre, scientifique, Posté(e)
Répy Membre 22 483 messages
scientifique,
Posté(e)
Il y a 5 heures, metal guru a dit :

Crus, grivois ou violents : saviez-vous que nombre, si ce n’est la majorité, des airs de comptines que vous fredonnez à vos petits-enfants pour les bercer ou les divertir, auraient des origines pour le moins tendancieuses ? Si à la première écoute, elles paraissent tout à fait anodines, leurs paroles d’ailleurs parfois saugrenues révèlent le plus souvent un sens caché. C’est que ces airs ne datent pas d’hier, et qu’ils permettaient ainsi aux initiés qui les chantaient l’air goguenard d’échapper à la censure ; ces doubles-sens, les générations aidant, passent largement au-dessus de la tête de la majorité d’entre nous.

Pourtant, entre libertinage, anticléricalisme, critique de la royauté ou violence n’ayant rien à envier à notre cinéma gore contemporain, ces chansons ont le plus souvent des origines toutes sauf candides, comme cette dizaine d’exemples en atteste. Alors, la prochaine fois que vous les fredonnerez en pensant divertir innocemment vos petits-enfants, gardez tout de même en tête ces métaphores parfois osées…

Au clair de la lune

Commençons par l’une des plus connues, avec son air entêtant reconnaissable dans toute la francophonie. Entre dévergondage et anticléricalisme pour une chanson connue de n’importe quel enfant (le plus ancien enregistrement connu d’une voix humaine, datant de 1860, était d’ailleurs de cette chanson), Au clair de la lune remporte peut-être la palme de ces doubles-sens. Car la chandelle morte, le briquet que l’on bat ou la plume, sont toutes des métaphores phalliques ou sexuelles. Quant au patronyme de Lubin, qui s’en va chez sa voisine rallumer son feu, il s’agit d’un terme en usage depuis le Moyen-Âge pour désigner des moines hypocrites et dévoyés. Une fois que l’on a pris conscience de ce sous-texte, les dernières lignes sont sans équivoque :

En cherchant d'la sorte,

Je n'sais c'qu'on trouva ;

Mais je sais qu'la porte

Sur eux se ferma…

Savez-vous planter les choux

De nouveau, le fin parolier derrière cette chanson était semble-t-il plus intéressé par la sexualité que par les fines nuances de l’art agricole. Après tout, n’a-t-on pas traditionnellement l’habitude de représenter les bébés naissant dans les choux ? Ici, on les plante donc avec tous les membres de son corps : d’abord les doigts, puis les mains, le pied, le coude, le nez, et enfin le genou. Tout un programme !

À la claire fontaine

Selon les versions et le genre du narrateur, celui-ci serait délaissé par son partenaire pour des raisons pour le moins égrillardes. En effet, lorsque le narrateur est masculin, celui-ci refuse d’offrir à son amie un bouquet de rose, qui ne représenterait rien d'autre qu’un cunnilingus. Tandis que lorsque le narrateur est féminin, ce serait elle qui aurait trop donné son… bouton de rose — une métaphore fleurie pour parler de l’anus. Le slut-shaming ne date donc pas d’hier. Dans d’autres versions, la pauvre narratrice se retrouve délaissée pour le lui avoir refusé. Quoi qu’elles fassent, les femmes sont donc toujours en tort…

Néanmoins, ce chant a connu son heure de gloire en Nouvelle-France (l’ancien Québec) au XVIIIe siècle, avec un sous-texte désormais patriotique. En effet, les patriotes en font un chant d’opposition aux anglais, sans doute en vertu de l’association de ces derniers avec le symbole de la rose. Elle finit même par en devenir le premier hymne de la Nouvelle-France !

À la pêche aux moules

Pourquoi diable la narratrice de la pêche aux moules ne voudrait plus s’y rendre ? C’est que, en plus de lui avoir pris son panier, les "gens de la ville" l’ont tout simplement… violée. Les paroles ne laissent guère de place au doute sur le sort qui lui a été réservé :

Quand une fois ils vous tiennent, tiennent, tiennent

Sont-ils de bons enfants

Ils vous font des petites caresses

Et des petits compliments

On comprend dès lors que la chanson ne traite que superficiellement du thème de la pêche, et pourquoi elle évoque ces caresses et compliments qui n’avaient a priori rien à faire là.

Il court, il court, le furet

Eh oui, ce furet qui court au sein du bois joli est loin d’être innocent, puisqu’il s’agit là d’une contrepèterie — ce procédé qui consiste à échanger une lettre ou syllabe avec une autre au sein d’une phrase — pour le coup fort grivoise. Une fois qu’on le sait, difficile de ne plus y prêter l’oreille ! Allez, un petit indice pour les moins vifs : il s’agit à nouveau d’une chanson dont le sous-texte tourne les hommes d’église, décidément prompts à servir de cibles aux paroliers les plus inspirés, en ridicule et moque leur hypocrisie.

https://lemagdusenior.ouest-france.fr/dossier-900-sens-cache-comptines-enfants.html

frère jacques. c'était le nom de l'organe masculin. Et on comprends mieux "dormez-vous ?" que chante la dame déçue et bien sûr "sonnez les matines" pour sonnez les ...

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Membre, 151ans Posté(e)
Yabon Super Membre 314 messages
Forumeur forcené ‚ 151ans‚
Posté(e)
Il y a 5 heures, metal guru a dit :

ce serait elle qui aurait trop donné son… bouton de rose — une métaphore fleurie pour parler de l’anus.

L'anus, qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre.

Le clitoris, ça existe.

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Membre, 57ans Posté(e)
lysiev Membre 8 525 messages
Maitre des forums‚ 57ans‚
Posté(e)

Comme pour Il était un petit navire, cela parle de cannibalisme

3.
Au bout de cinq à six semaines, (bis)
Les vivres vin- vin- vinrent à manquer (bis)
Ohé ! Ohé !
4.
On tira à la courte paille, (bis)
Pour savoir qui, qui, qui serait mangé, (bis)
Ohé ! Ohé 
.......
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Membre, 18ans Posté(e)
querty Membre 1 180 messages
Mentor‚ 18ans‚
Posté(e)
Il y a 5 heures, metal guru a dit :

Crus, grivois ou violents : saviez-vous que nombre, si ce n’est la majorité, des airs de comptines que vous fredonnez à vos petits-enfants pour les bercer ou les divertir, auraient des origines pour le moins tendancieuses ? Si à la première écoute, elles paraissent tout à fait anodines, leurs paroles d’ailleurs parfois saugrenues révèlent le plus souvent un sens caché. C’est que ces airs ne datent pas d’hier, et qu’ils permettaient ainsi aux initiés qui les chantaient l’air goguenard d’échapper à la censure ; ces doubles-sens, les générations aidant, passent largement au-dessus de la tête de la majorité d’entre nous.

Pourtant, entre libertinage, anticléricalisme, critique de la royauté ou violence n’ayant rien à envier à notre cinéma gore contemporain, ces chansons ont le plus souvent des origines toutes sauf candides, comme cette dizaine d’exemples en atteste. Alors, la prochaine fois que vous les fredonnerez en pensant divertir innocemment vos petits-enfants, gardez tout de même en tête ces métaphores parfois osées…

Au clair de la lune

Commençons par l’une des plus connues, avec son air entêtant reconnaissable dans toute la francophonie. Entre dévergondage et anticléricalisme pour une chanson connue de n’importe quel enfant (le plus ancien enregistrement connu d’une voix humaine, datant de 1860, était d’ailleurs de cette chanson), Au clair de la lune remporte peut-être la palme de ces doubles-sens. Car la chandelle morte, le briquet que l’on bat ou la plume, sont toutes des métaphores phalliques ou sexuelles. Quant au patronyme de Lubin, qui s’en va chez sa voisine rallumer son feu, il s’agit d’un terme en usage depuis le Moyen-Âge pour désigner des moines hypocrites et dévoyés. Une fois que l’on a pris conscience de ce sous-texte, les dernières lignes sont sans équivoque :

En cherchant d'la sorte,

Je n'sais c'qu'on trouva ;

Mais je sais qu'la porte

Sur eux se ferma…

Savez-vous planter les choux

De nouveau, le fin parolier derrière cette chanson était semble-t-il plus intéressé par la sexualité que par les fines nuances de l’art agricole. Après tout, n’a-t-on pas traditionnellement l’habitude de représenter les bébés naissant dans les choux ? Ici, on les plante donc avec tous les membres de son corps : d’abord les doigts, puis les mains, le pied, le coude, le nez, et enfin le genou. Tout un programme !

À la claire fontaine

Selon les versions et le genre du narrateur, celui-ci serait délaissé par son partenaire pour des raisons pour le moins égrillardes. En effet, lorsque le narrateur est masculin, celui-ci refuse d’offrir à son amie un bouquet de rose, qui ne représenterait rien d'autre qu’un cunnilingus. Tandis que lorsque le narrateur est féminin, ce serait elle qui aurait trop donné son… bouton de rose — une métaphore fleurie pour parler de l’anus. Le slut-shaming ne date donc pas d’hier. Dans d’autres versions, la pauvre narratrice se retrouve délaissée pour le lui avoir refusé. Quoi qu’elles fassent, les femmes sont donc toujours en tort…

Néanmoins, ce chant a connu son heure de gloire en Nouvelle-France (l’ancien Québec) au XVIIIe siècle, avec un sous-texte désormais patriotique. En effet, les patriotes en font un chant d’opposition aux anglais, sans doute en vertu de l’association de ces derniers avec le symbole de la rose. Elle finit même par en devenir le premier hymne de la Nouvelle-France !

À la pêche aux moules

Pourquoi diable la narratrice de la pêche aux moules ne voudrait plus s’y rendre ? C’est que, en plus de lui avoir pris son panier, les "gens de la ville" l’ont tout simplement… violée. Les paroles ne laissent guère de place au doute sur le sort qui lui a été réservé :

Quand une fois ils vous tiennent, tiennent, tiennent

Sont-ils de bons enfants

Ils vous font des petites caresses

Et des petits compliments

On comprend dès lors que la chanson ne traite que superficiellement du thème de la pêche, et pourquoi elle évoque ces caresses et compliments qui n’avaient a priori rien à faire là.

Il court, il court, le furet

Eh oui, ce furet qui court au sein du bois joli est loin d’être innocent, puisqu’il s’agit là d’une contrepèterie — ce procédé qui consiste à échanger une lettre ou syllabe avec une autre au sein d’une phrase — pour le coup fort grivoise. Une fois qu’on le sait, difficile de ne plus y prêter l’oreille ! Allez, un petit indice pour les moins vifs : il s’agit à nouveau d’une chanson dont le sous-texte tourne les hommes d’église, décidément prompts à servir de cibles aux paroliers les plus inspirés, en ridicule et moque leur hypocrisie.

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il fourt il fourt le curet..

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Membre, 51ans Posté(e)
CAL26 Membre 6 614 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
Posté(e)
il y a 34 minutes, Répy a dit :

frère jacques. c'était le nom de l'organe masculin. Et on comprends mieux "dormez-vous ?" que chante la dame déçue et bien sûr "sonnez les matines" pour sonnez les ...

"Ring my bell" était plus explicite. 

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Membre, 51ans Posté(e)
CAL26 Membre 6 614 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
Posté(e)
Il y a 5 heures, metal guru a dit :

Crus, grivois ou violents : saviez-vous que nombre, si ce n’est la majorité, des airs de comptines que vous fredonnez à vos petits-enfants pour les bercer ou les divertir, auraient des origines pour le moins tendancieuses ? Si à la première écoute, elles paraissent tout à fait anodines, leurs paroles d’ailleurs parfois saugrenues révèlent le plus souvent un sens caché. C’est que ces airs ne datent pas d’hier, et qu’ils permettaient ainsi aux initiés qui les chantaient l’air goguenard d’échapper à la censure ; ces doubles-sens, les générations aidant, passent largement au-dessus de la tête de la majorité d’entre nous.

Pourtant, entre libertinage, anticléricalisme, critique de la royauté ou violence n’ayant rien à envier à notre cinéma gore contemporain, ces chansons ont le plus souvent des origines toutes sauf candides, comme cette dizaine d’exemples en atteste. Alors, la prochaine fois que vous les fredonnerez en pensant divertir innocemment vos petits-enfants, gardez tout de même en tête ces métaphores parfois osées…

Au clair de la lune

Commençons par l’une des plus connues, avec son air entêtant reconnaissable dans toute la francophonie. Entre dévergondage et anticléricalisme pour une chanson connue de n’importe quel enfant (le plus ancien enregistrement connu d’une voix humaine, datant de 1860, était d’ailleurs de cette chanson), Au clair de la lune remporte peut-être la palme de ces doubles-sens. Car la chandelle morte, le briquet que l’on bat ou la plume, sont toutes des métaphores phalliques ou sexuelles. Quant au patronyme de Lubin, qui s’en va chez sa voisine rallumer son feu, il s’agit d’un terme en usage depuis le Moyen-Âge pour désigner des moines hypocrites et dévoyés. Une fois que l’on a pris conscience de ce sous-texte, les dernières lignes sont sans équivoque :

En cherchant d'la sorte,

Je n'sais c'qu'on trouva ;

Mais je sais qu'la porte

Sur eux se ferma…

Savez-vous planter les choux

De nouveau, le fin parolier derrière cette chanson était semble-t-il plus intéressé par la sexualité que par les fines nuances de l’art agricole. Après tout, n’a-t-on pas traditionnellement l’habitude de représenter les bébés naissant dans les choux ? Ici, on les plante donc avec tous les membres de son corps : d’abord les doigts, puis les mains, le pied, le coude, le nez, et enfin le genou. Tout un programme !

À la claire fontaine

Selon les versions et le genre du narrateur, celui-ci serait délaissé par son partenaire pour des raisons pour le moins égrillardes. En effet, lorsque le narrateur est masculin, celui-ci refuse d’offrir à son amie un bouquet de rose, qui ne représenterait rien d'autre qu’un cunnilingus. Tandis que lorsque le narrateur est féminin, ce serait elle qui aurait trop donné son… bouton de rose — une métaphore fleurie pour parler de l’anus. Le slut-shaming ne date donc pas d’hier. Dans d’autres versions, la pauvre narratrice se retrouve délaissée pour le lui avoir refusé. Quoi qu’elles fassent, les femmes sont donc toujours en tort…

Néanmoins, ce chant a connu son heure de gloire en Nouvelle-France (l’ancien Québec) au XVIIIe siècle, avec un sous-texte désormais patriotique. En effet, les patriotes en font un chant d’opposition aux anglais, sans doute en vertu de l’association de ces derniers avec le symbole de la rose. Elle finit même par en devenir le premier hymne de la Nouvelle-France !

À la pêche aux moules

Pourquoi diable la narratrice de la pêche aux moules ne voudrait plus s’y rendre ? C’est que, en plus de lui avoir pris son panier, les "gens de la ville" l’ont tout simplement… violée. Les paroles ne laissent guère de place au doute sur le sort qui lui a été réservé :

Quand une fois ils vous tiennent, tiennent, tiennent

Sont-ils de bons enfants

Ils vous font des petites caresses

Et des petits compliments

On comprend dès lors que la chanson ne traite que superficiellement du thème de la pêche, et pourquoi elle évoque ces caresses et compliments qui n’avaient a priori rien à faire là.

Il court, il court, le furet

Eh oui, ce furet qui court au sein du bois joli est loin d’être innocent, puisqu’il s’agit là d’une contrepèterie — ce procédé qui consiste à échanger une lettre ou syllabe avec une autre au sein d’une phrase — pour le coup fort grivoise. Une fois qu’on le sait, difficile de ne plus y prêter l’oreille ! Allez, un petit indice pour les moins vifs : il s’agit à nouveau d’une chanson dont le sous-texte tourne les hommes d’église, décidément prompts à servir de cibles aux paroliers les plus inspirés, en ridicule et moque leur hypocrisie.

https://lemagdusenior.ouest-france.fr/dossier-900-sens-cache-comptines-enfants.html

"Le bon roi Dagobert" qui a mis sa culotte à l'envers c'était pour se moquer de la royauté peu avant la révolution.  Sinon qui connaitrait Louis 16 roi mérovingien, non pardon Dagobert roi Mérovingien ?

Modifié par CAL26
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Membre, scientifique, Posté(e)
Répy Membre 22 483 messages
scientifique,
Posté(e)
Il y a 11 heures, CAL26 a dit :

"Ring my bell" était plus explicite. 

les français ne connaissent que la version française !

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Membre, 60ans Posté(e)
MadeleinedeProut Membre 2 516 messages
Maitre des forums‚ 60ans‚
Posté(e)
Il y a 18 heures, metal guru a dit :

Crus, grivois ou violents : saviez-vous que nombre, si ce n’est la majorité, des airs de comptines que vous fredonnez à vos petits-enfants pour les bercer ou les divertir, auraient des origines pour le moins tendancieuses ? Si à la première écoute, elles paraissent tout à fait anodines, leurs paroles d’ailleurs parfois saugrenues révèlent le plus souvent un sens caché. C’est que ces airs ne datent pas d’hier, et qu’ils permettaient ainsi aux initiés qui les chantaient l’air goguenard d’échapper à la censure ; ces doubles-sens, les générations aidant, passent largement au-dessus de la tête de la majorité d’entre nous.

Pourtant, entre libertinage, anticléricalisme, critique de la royauté ou violence n’ayant rien à envier à notre cinéma gore contemporain, ces chansons ont le plus souvent des origines toutes sauf candides, comme cette dizaine d’exemples en atteste. Alors, la prochaine fois que vous les fredonnerez en pensant divertir innocemment vos petits-enfants, gardez tout de même en tête ces métaphores parfois osées…

Au clair de la lune

Commençons par l’une des plus connues, avec son air entêtant reconnaissable dans toute la francophonie. Entre dévergondage et anticléricalisme pour une chanson connue de n’importe quel enfant (le plus ancien enregistrement connu d’une voix humaine, datant de 1860, était d’ailleurs de cette chanson), Au clair de la lune remporte peut-être la palme de ces doubles-sens. Car la chandelle morte, le briquet que l’on bat ou la plume, sont toutes des métaphores phalliques ou sexuelles. Quant au patronyme de Lubin, qui s’en va chez sa voisine rallumer son feu, il s’agit d’un terme en usage depuis le Moyen-Âge pour désigner des moines hypocrites et dévoyés. Une fois que l’on a pris conscience de ce sous-texte, les dernières lignes sont sans équivoque :

En cherchant d'la sorte,

Je n'sais c'qu'on trouva ;

Mais je sais qu'la porte

Sur eux se ferma…

Savez-vous planter les choux

De nouveau, le fin parolier derrière cette chanson était semble-t-il plus intéressé par la sexualité que par les fines nuances de l’art agricole. Après tout, n’a-t-on pas traditionnellement l’habitude de représenter les bébés naissant dans les choux ? Ici, on les plante donc avec tous les membres de son corps : d’abord les doigts, puis les mains, le pied, le coude, le nez, et enfin le genou. Tout un programme !

À la claire fontaine

Selon les versions et le genre du narrateur, celui-ci serait délaissé par son partenaire pour des raisons pour le moins égrillardes. En effet, lorsque le narrateur est masculin, celui-ci refuse d’offrir à son amie un bouquet de rose, qui ne représenterait rien d'autre qu’un cunnilingus. Tandis que lorsque le narrateur est féminin, ce serait elle qui aurait trop donné son… bouton de rose — une métaphore fleurie pour parler de l’anus. Le slut-shaming ne date donc pas d’hier. Dans d’autres versions, la pauvre narratrice se retrouve délaissée pour le lui avoir refusé. Quoi qu’elles fassent, les femmes sont donc toujours en tort…

Néanmoins, ce chant a connu son heure de gloire en Nouvelle-France (l’ancien Québec) au XVIIIe siècle, avec un sous-texte désormais patriotique. En effet, les patriotes en font un chant d’opposition aux anglais, sans doute en vertu de l’association de ces derniers avec le symbole de la rose. Elle finit même par en devenir le premier hymne de la Nouvelle-France !

À la pêche aux moules

Pourquoi diable la narratrice de la pêche aux moules ne voudrait plus s’y rendre ? C’est que, en plus de lui avoir pris son panier, les "gens de la ville" l’ont tout simplement… violée. Les paroles ne laissent guère de place au doute sur le sort qui lui a été réservé :

Quand une fois ils vous tiennent, tiennent, tiennent

Sont-ils de bons enfants

Ils vous font des petites caresses

Et des petits compliments

On comprend dès lors que la chanson ne traite que superficiellement du thème de la pêche, et pourquoi elle évoque ces caresses et compliments qui n’avaient a priori rien à faire là.

Il court, il court, le furet

Eh oui, ce furet qui court au sein du bois joli est loin d’être innocent, puisqu’il s’agit là d’une contrepèterie — ce procédé qui consiste à échanger une lettre ou syllabe avec une autre au sein d’une phrase — pour le coup fort grivoise. Une fois qu’on le sait, difficile de ne plus y prêter l’oreille ! Allez, un petit indice pour les moins vifs : il s’agit à nouveau d’une chanson dont le sous-texte tourne les hommes d’église, décidément prompts à servir de cibles aux paroliers les plus inspirés, en ridicule et moque leur hypocrisie.

https://lemagdusenior.ouest-france.fr/dossier-900-sens-cache-comptines-enfants.html

On peut trouver un double sens à toute chose et je ne m'attache qu'à la version enfantine. J'ai chanté des tas de chansons-comptines à mes enfants et je ne me suis pas intéressée à ce double sens que l'on évoquait déjà.

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Membre, 106ans Posté(e)
Atipique Membre 8 361 messages
Maitre des forums‚ 106ans‚
Posté(e)

Sans oublier la "moralité" des plus  douteuse dans ces contes dignes des films d'horreur actuels;  le petit poucet par exemple, où le père n'hésite pas beaucoup à aller dans les bois perdre ses enfants qu'il ne pouvait plus nourrir.

Comme nous étions plutôt gênés financièrement, je craignais un peu le même sort.

 

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Membre, 104ans Posté(e)
maddy Membre 7 260 messages
Maitre des forums‚ 104ans‚
Posté(e)

oui c'est affreux les contes pour enfants, heureusement qu'ils ne comprennent pas tout :laugh:

quand j'étais petite il parait que je disais à ma mère "bon elle arrive quand la sorcière" j'adorais quand elle arrivait

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Membre, 106ans Posté(e)
Atipique Membre 8 361 messages
Maitre des forums‚ 106ans‚
Posté(e)
il y a 15 minutes, maddy a dit :

oui c'est affreux les contes pour enfants, heureusement qu'ils ne comprennent pas tout :laugh:

quand j'étais petite il parait que je disais à ma mère "bon elle arrive quand la sorcière" j'adorais quand elle arrivait

Moi pas, du moins regarder les illustrations de sorcières me terrifiaient.

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Membre, Posté(e)
Passiflore Membre 19 555 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Il y a 20 heures, Répy a dit :

frère jacques. c'était le nom de l'organe masculin. Et on comprends mieux "dormez-vous ?" que chante la dame déçue et bien sûr "sonnez les matines" pour sonnez les ...

 

C'est paaas vraaai !! Même "frère Jacques" ??  :hu:

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Membre, 73ans Posté(e)
Morfou Membre 57 315 messages
Maitre des forums‚ 73ans‚
Posté(e)
Il y a 21 heures, Répy a dit :

frère jacques. c'était le nom de l'organe masculin. Et on comprends mieux "dormez-vous ?" que chante la dame déçue et bien sûr "sonnez les matines" pour sonnez les ...

Le pire/comble de tout cela, c'est que c'est à l'école dans les cours de récréation qu'on les apprenaient....

D'autres sont arrivés avec les dessins animés... dans les livres pour enfants!

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Membre+, 26ans Posté(e)
metal guru Membre+ 31 354 messages
Maitre des forums‚ 26ans‚
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il y a 11 minutes, Morfou a dit :

Le pire/comble de tout cela, c'est que c'est à l'école dans les cours de récréation qu'on les apprenaient..

Et la conjugaison, c'était en classe ? :D

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Membre, 73ans Posté(e)
Morfou Membre 57 315 messages
Maitre des forums‚ 73ans‚
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il y a 2 minutes, metal guru a dit :

Et la conjugaison, c'était en classe ? :D

Faute d'attention...me relis pas!

:mouai:

Meuchant...

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Membre, Posté(e)
Passiflore Membre 19 555 messages
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Le 21/03/2024 à 09:29, MadeleinedeProut a dit :

On peut trouver un double sens à toute chose et je ne m'attache qu'à la version enfantine. J'ai chanté des tas de chansons-comptines à mes enfants et je ne me suis pas intéressée à ce double sens que l'on évoquait déjà.

 

Moi pareil mais de toute façon, il y a des contes que je ne leur contais pas tel "le petit poucet" (enfants abandonnés dans la forêt, ogre dévorant ses filles) ou "Hansel et Gretel" et des chansons que je ne leur chantais pas, ne les aimant pas du tout, telle "la souris verte" par exemple.

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Membre+, 26ans Posté(e)
metal guru Membre+ 31 354 messages
Maitre des forums‚ 26ans‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, Passiflore a dit :

Moi pareil mais de toute façon, il y a des contes que je ne leur contais pas tel "le petit poucet" (enfants abandonnés dans la forêt, ogre dévorant ses filles) ou "Hansel et Gretel" et des chansons que je ne leur chantais pas, ne les aimant pas du tout, telle "la souris verte" par exemple.

Et le kamasutra ? :hum:

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