Aller au contenu

« Assistés », « profiteurs », « paresseux »… les clichés sur les pauvres à l’épreuve des faits

Noter ce sujet


Invité Gremlyne

Messages recommandés

Invité Gremlyne
Invités, Posté(e)
Invité Gremlyne
Invité Gremlyne Invités 0 message
Posté(e)

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/10/17/assistes-profiteurs-paresseux-en-finir-avec-les-cliches-sur-les-pauvres_5201892_4355770.html

« Assistés », « profiteurs », « paresseux »… les clichés sur les pauvres à l’épreuve des faits (...)

Par Anne-Aël Durand

Publié le 17 octobre 2017 à 10h06 - Mis à jour le 13 septembre 2018 à 15h15

Distributions des Restaurants du cœur à Alès, dans le Gard.

Distributions des Restaurants du cœur à Alès, dans le Gard. SYLVAIN THOMAS / AFP

Un président de la République qui dénonçait les « fainéants », un dirigeant des Républicains qui fustige le « cancer de l’assistanat », des aides sociales rabotées parce qu’on ne va pas « pleurer pour 5 euros »… le personnel politique n’est pas le dernier à véhiculer des caricatures des personnes en situation de pauvreté — qui concerne un Français sur sept, selon l’Insee.

A l’occasion de la présentation du « plan pauvreté » du gouvernement, jeudi 13 septembre, nous avons rassemblé des clichés et idées reçues sur la pauvreté, dont certains ont déjà été évoqués dans de précédents articles du Monde ou des Décodeurs. Cette série, loin d’être exhaustive, s’inspire aussi du travail acompli par l’association ATD Quart Monde.

 
 
Idée reçue n° 1 : « Les pauvres profitent du système »

FAUX

Les aides sociales sont un mécanisme de solidarité destiné à porter assistance aux personnes en situation de pauvreté, de dépendance ou de handicap… à condition qu’elles atteignent les personnes concernées.

Si des responsables politiques, tel Laurent Wauquiez, dénoncent le « cancer de l’assistanat » ou la fraude aux allocations (qui existe, mais reste limitée, voir idée reçue no 3), la puissance publique s’inquiète plutôt du phénomène inverse : le non-recours aux prestations sociales. Comme le résume un rapport d’information de l’Assemblée nationale, « à quoi bon des organismes de protection sociale s’ils ne parviennent pas à venir en aide à ceux qui en ont besoin ? » Ce non-recours peut être lié à l’ignorance des aides existantes, à la difficulté pour la recevoir (démarches complexes) ou même au choix de ne pas le demander, parfois de crainte d’être stigmatisé.

L’Observatoire des non-recours (Odenore) avait publié en 2011 une étude montrant que 50 % des personnes éligibles au revenu de solidarité active (RSA) ne le touchaient pas. Ce taux atteignait 68 % pour le tarif « première nécessité électricité » d’EDF ; entre 50 % et 70 % pour la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) ; 70 % pour l’aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS). Soit plus de 10 milliards d’euros non réclamés.

Une étude plus récente menée dans deux départements français publie des estimations de 36 % de non-recours au RSA, et entre 21 % et 34 % pour la CMU-C.

 
 
Idée reçue n° 2 : « Les pauvres sont mieux soignés que les autres grâce à la CMU et à l’AME »

FAUX

En 2016, plus d’un quart des assurés sociaux (26,5 %) ont renoncé à se faire soigner, en particulier pour les dents ou les yeux, selon une enquête de l’Observatoire des non-recours (Odenore). Les premières raisons invoquées sont un « reste à charge » trop élevé (ce qu’il reste à payer après la Sécurité sociale) ou l’impossibilité d’avancer les frais. Ces chiffres s’expliquent également par le taux élevé de non-recours à la couverture maladie universelle (CMU, actuellement remplacée par la protection universelle maladie, ou PUMA) ou à l’aide à la complémentaire santé.

L’Assurance-maladie s’inquiète de cette situation, qui dégrade l’état de santé des personnes concernées et pourrait générer à terme des dépenses supplémentaires pour toute la collectivité. L’organisme a même lancé des opérations spécifiques contre le renoncement aux soins.

Quant à l’aide médicale d’Etat (AME), elle est réservée aux étrangers sans papiers, pour un nombre restreint de soins (en particulier vaccin, accouchement, lutte contre le VIH ou la tuberculose). Son coût est régulièrement dénoncé par la droite et l’extrême droite, mais sa suppression risquerait d’augmenter la propagation des affections contagieuses.

Lire aussi Idées reçues sur les migrants (3/6) : « Ils viennent en France pour se faire soigner »  
 
 
 
Idée reçue n° 3 : « La fraude aux prestations sociales est massive »

PLUS COMPLIQUÉ

Les prestations versées sous conditions de revenus peuvent être détournées par de mauvaises déclarations des revenus ou de la situation familiale. L’ensemble des fraudes constatées par la branche famille de la Sécurité sociale (intentionnelles ou non) atteignait 248 millions d’euros en 2015, dont 62 % concernent le RSA et 21 % les aides au logement, selon le Comité national de lutte contre la fraude. Ces montants ne sont pas négligeables, mais restent minimes par rapport aux dépenses globales : 12,9 milliards d’euros versés pour le RSA et 13,2 milliards pour les APL en 2015.

Les chiffres augmentent chaque année, sous l’effet de meilleurs contrôles. La fraude détectée par la Sécurité sociale est ainsi passée de 482 millions d’euros en 2011 à plus d’un milliard d’euros en 2015, dont seulement 60 % pour les prestations.

Ces montants sont toutefois sans commune mesure avec ceux de la fraude fiscale : en 2015, les opérations de la direction générale des finances publiques ont permis de « rectifier » 21,2 milliards d’euros, dont 12,2 milliards ont été encaissés. La cellule mise en place par Bercy pour rapatrier les avoirs des particuliers à l’étranger a permis à elle seule de récupérer 2,85 milliards d’euros. Les fraudes aux taxes douanières ont aussi atteint une somme record de 377 millions d’euros.

 
 
Idée reçue n° 4 : « On vit mieux en cumulant le RSA et les allocations qu’en travaillant au smic »

FAUX

S’il existe une catégorie inquiétante de travailleurs pauvres qui peinent à joindre les deux bouts, avoir un emploi reste toujours plus avantageux que de toucher les minima sociaux. Le smic net mensuel s’établit à près de 1 150 euros, soit deux fois plus que le montant du RSA pour une personne seule (545 euros).

L’association ATD Quart Monde rappelle que la plupart des prestations sociales (APL, allocations familiales, tarifs sociaux du gaz et de l’électricité) continuent à être versées aux personnes gagnant le smic. Elle a réalisé plusieurs simulations en 2016, avec différentes configurations familiales. Résultat, les écarts de revenus entre travailleurs au smic et bénéficiaires du RSA sont au minimum de 300 euros par mois pour un célibataire et peuvent atteindre près de 700 euros pour un couple avec deux enfants.

Par ailleurs, pour éviter l’effet de seuil, les personnes qui travaillent à temps partiel ou qui gagnent moins de 1,3 smic peuvent voir les revenus de leur travail complétés par la prime d’activité.

 
 
Idée reçue n° 5 : « Quand on cherche vraiment du travail, on en trouve »

FAUX

Les responsables politiques déplorent régulièrement la quantité d’emplois non pourvus en France : 350 000, selon François Rebsamen en 2014 ; 600 000, selon Jean-Christophe Lagarde en 2017. Sans compter les « 1,7 million d’intentions d’embauche » évoqués en 2015 par Pôle emploi. Qu’attendent donc les chômeurs pour occuper tous ces postes vacants ?

La réalité n’est pas si simple : en premier lieu, les intentions d’embauche sont des déclarations, qui reflètent les aspirations des entreprises mais pas des postes réellement à pourvoir. Quant aux emplois non pourvus, il s’agit de la photographie à un instant donné d’un flux qui agrège des emplois vacants depuis longtemps et d’autres qui sont disponibles seulement quelques jours. Parmi ces emplois, une grande partie peut être retirée ou pourvue en interne. Enfin, les qualifications et la situation géographique ne correspondent pas toujours au profil des demandeurs d’emploi. Toutes ces considérations permettent de relativiser l’idée d’un vivier d’emplois disponibles.

Et dans tous les cas, les chiffres avancés sont loin de répondre au problème structurel du chômage de masse : 3,5 millions de personnes n’ont aucun emploi et plus de 2 millions de salariés exerçaient une activité réduite en France à la fin d’août 2017.

Cet article fait partie d’une série d’idées reçues sur la pauvreté, inspirée notamment du travail d’ATD Quart Monde.

 
 
Idée reçue n° 6 : « Les pauvres s’en sortent bien, parce qu’ils paient tout moins cher »

FAUX

Si les personnes à faibles ressources peuvent avoir des tarifs réduits sur certaines prestations liées à l’Etat ou aux collectivités (EDF, transport en commun, cantine ou garde d’enfant, entrée dans les musées, etc.), elles paient plus cher que la moyenne pour d’autres biens et services du secteur privé. Le surcoût peut atteindre entre 3 % pour les assurances et 20 % pour les prêts à la consommation, selon une étude du Boston Consulting Group, reprise dans un rapport du Sénat. L’achat en petite quantité fait augmenter les prix unitaires, par exemple dans la téléphonie, où il peut revenir jusqu’à 30 % plus cher d’utiliser des cartes prépayées plutôt qu’un forfait mensuel. Le logement suit également cette logique, puisque les prix au mètre carré sont plus élevés pour les petites surfaces." Ce paradoxe est qualifié par les chercheurs de « pénalité de pauvreté » ou « double peine de la pauvreté ».

Cet article fait partie d’une série d’idées reçues sur la pauvreté, inspirée notamment du travail d’ATD Quart Monde.

 

Modifié par Gremlyne
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Animateur, Le gras c'est la vie, 35ans Posté(e)
Kyoshiro02 Animateur 20 427 messages
35ans‚ Le gras c'est la vie,
Posté(e)

Petit rappel :

Le député qui craignait de devoir manger au Mcdo aurait-il abusé de son indemnité?

https://www.20minutes.fr/politique/2107891-20170721-depute-craignait-devoir-manger-mcdo-abuse-indemnite

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 53ans Posté(e)
jimetpam Membre 8 868 messages
Maitre des forums‚ 53ans‚
Posté(e)
Le 11/11/2021 à 17:43, Gremlyne a dit :

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/10/17/assistes-profiteurs-paresseux-en-finir-avec-les-cliches-sur-les-pauvres_5201892_4355770.html

« Assistés », « profiteurs », « paresseux »… les clichés sur les pauvres à l’épreuve des faits (...)

Par Anne-Aël Durand

Publié le 17 octobre 2017 à 10h06 - Mis à jour le 13 septembre 2018 à 15h15

Distributions des Restaurants du cœur à Alès, dans le Gard.

Distributions des Restaurants du cœur à Alès, dans le Gard. SYLVAIN THOMAS / AFP

Un président de la République qui dénonçait les « fainéants », un dirigeant des Républicains qui fustige le « cancer de l’assistanat », des aides sociales rabotées parce qu’on ne va pas « pleurer pour 5 euros »… le personnel politique n’est pas le dernier à véhiculer des caricatures des personnes en situation de pauvreté — qui concerne un Français sur sept, selon l’Insee.

A l’occasion de la présentation du « plan pauvreté » du gouvernement, jeudi 13 septembre, nous avons rassemblé des clichés et idées reçues sur la pauvreté, dont certains ont déjà été évoqués dans de précédents articles du Monde ou des Décodeurs. Cette série, loin d’être exhaustive, s’inspire aussi du travail acompli par l’association ATD Quart Monde.

 
 
Idée reçue n° 1 : « Les pauvres profitent du système »

FAUX

Les aides sociales sont un mécanisme de solidarité destiné à porter assistance aux personnes en situation de pauvreté, de dépendance ou de handicap… à condition qu’elles atteignent les personnes concernées.

Si des responsables politiques, tel Laurent Wauquiez, dénoncent le « cancer de l’assistanat » ou la fraude aux allocations (qui existe, mais reste limitée, voir idée reçue no 3), la puissance publique s’inquiète plutôt du phénomène inverse : le non-recours aux prestations sociales. Comme le résume un rapport d’information de l’Assemblée nationale, « à quoi bon des organismes de protection sociale s’ils ne parviennent pas à venir en aide à ceux qui en ont besoin ? » Ce non-recours peut être lié à l’ignorance des aides existantes, à la difficulté pour la recevoir (démarches complexes) ou même au choix de ne pas le demander, parfois de crainte d’être stigmatisé.

L’Observatoire des non-recours (Odenore) avait publié en 2011 une étude montrant que 50 % des personnes éligibles au revenu de solidarité active (RSA) ne le touchaient pas. Ce taux atteignait 68 % pour le tarif « première nécessité électricité » d’EDF ; entre 50 % et 70 % pour la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) ; 70 % pour l’aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS). Soit plus de 10 milliards d’euros non réclamés.

Une étude plus récente menée dans deux départements français publie des estimations de 36 % de non-recours au RSA, et entre 21 % et 34 % pour la CMU-C.

 
 
Idée reçue n° 2 : « Les pauvres sont mieux soignés que les autres grâce à la CMU et à l’AME »

FAUX

En 2016, plus d’un quart des assurés sociaux (26,5 %) ont renoncé à se faire soigner, en particulier pour les dents ou les yeux, selon une enquête de l’Observatoire des non-recours (Odenore). Les premières raisons invoquées sont un « reste à charge » trop élevé (ce qu’il reste à payer après la Sécurité sociale) ou l’impossibilité d’avancer les frais. Ces chiffres s’expliquent également par le taux élevé de non-recours à la couverture maladie universelle (CMU, actuellement remplacée par la protection universelle maladie, ou PUMA) ou à l’aide à la complémentaire santé.

L’Assurance-maladie s’inquiète de cette situation, qui dégrade l’état de santé des personnes concernées et pourrait générer à terme des dépenses supplémentaires pour toute la collectivité. L’organisme a même lancé des opérations spécifiques contre le renoncement aux soins.

Quant à l’aide médicale d’Etat (AME), elle est réservée aux étrangers sans papiers, pour un nombre restreint de soins (en particulier vaccin, accouchement, lutte contre le VIH ou la tuberculose). Son coût est régulièrement dénoncé par la droite et l’extrême droite, mais sa suppression risquerait d’augmenter la propagation des affections contagieuses.

Lire aussi Idées reçues sur les migrants (3/6) : « Ils viennent en France pour se faire soigner »  
 
 
 
Idée reçue n° 3 : « La fraude aux prestations sociales est massive »

PLUS COMPLIQUÉ

Les prestations versées sous conditions de revenus peuvent être détournées par de mauvaises déclarations des revenus ou de la situation familiale. L’ensemble des fraudes constatées par la branche famille de la Sécurité sociale (intentionnelles ou non) atteignait 248 millions d’euros en 2015, dont 62 % concernent le RSA et 21 % les aides au logement, selon le Comité national de lutte contre la fraude. Ces montants ne sont pas négligeables, mais restent minimes par rapport aux dépenses globales : 12,9 milliards d’euros versés pour le RSA et 13,2 milliards pour les APL en 2015.

Les chiffres augmentent chaque année, sous l’effet de meilleurs contrôles. La fraude détectée par la Sécurité sociale est ainsi passée de 482 millions d’euros en 2011 à plus d’un milliard d’euros en 2015, dont seulement 60 % pour les prestations.

Ces montants sont toutefois sans commune mesure avec ceux de la fraude fiscale : en 2015, les opérations de la direction générale des finances publiques ont permis de « rectifier » 21,2 milliards d’euros, dont 12,2 milliards ont été encaissés. La cellule mise en place par Bercy pour rapatrier les avoirs des particuliers à l’étranger a permis à elle seule de récupérer 2,85 milliards d’euros. Les fraudes aux taxes douanières ont aussi atteint une somme record de 377 millions d’euros.

 
 
Idée reçue n° 4 : « On vit mieux en cumulant le RSA et les allocations qu’en travaillant au smic »

FAUX

S’il existe une catégorie inquiétante de travailleurs pauvres qui peinent à joindre les deux bouts, avoir un emploi reste toujours plus avantageux que de toucher les minima sociaux. Le smic net mensuel s’établit à près de 1 150 euros, soit deux fois plus que le montant du RSA pour une personne seule (545 euros).

L’association ATD Quart Monde rappelle que la plupart des prestations sociales (APL, allocations familiales, tarifs sociaux du gaz et de l’électricité) continuent à être versées aux personnes gagnant le smic. Elle a réalisé plusieurs simulations en 2016, avec différentes configurations familiales. Résultat, les écarts de revenus entre travailleurs au smic et bénéficiaires du RSA sont au minimum de 300 euros par mois pour un célibataire et peuvent atteindre près de 700 euros pour un couple avec deux enfants.

Par ailleurs, pour éviter l’effet de seuil, les personnes qui travaillent à temps partiel ou qui gagnent moins de 1,3 smic peuvent voir les revenus de leur travail complétés par la prime d’activité.

 
 
Idée reçue n° 5 : « Quand on cherche vraiment du travail, on en trouve »

FAUX

Les responsables politiques déplorent régulièrement la quantité d’emplois non pourvus en France : 350 000, selon François Rebsamen en 2014 ; 600 000, selon Jean-Christophe Lagarde en 2017. Sans compter les « 1,7 million d’intentions d’embauche » évoqués en 2015 par Pôle emploi. Qu’attendent donc les chômeurs pour occuper tous ces postes vacants ?

La réalité n’est pas si simple : en premier lieu, les intentions d’embauche sont des déclarations, qui reflètent les aspirations des entreprises mais pas des postes réellement à pourvoir. Quant aux emplois non pourvus, il s’agit de la photographie à un instant donné d’un flux qui agrège des emplois vacants depuis longtemps et d’autres qui sont disponibles seulement quelques jours. Parmi ces emplois, une grande partie peut être retirée ou pourvue en interne. Enfin, les qualifications et la situation géographique ne correspondent pas toujours au profil des demandeurs d’emploi. Toutes ces considérations permettent de relativiser l’idée d’un vivier d’emplois disponibles.

Et dans tous les cas, les chiffres avancés sont loin de répondre au problème structurel du chômage de masse : 3,5 millions de personnes n’ont aucun emploi et plus de 2 millions de salariés exerçaient une activité réduite en France à la fin d’août 2017.

Cet article fait partie d’une série d’idées reçues sur la pauvreté, inspirée notamment du travail d’ATD Quart Monde.

 
 
Idée reçue n° 6 : « Les pauvres s’en sortent bien, parce qu’ils paient tout moins cher »

FAUX

Si les personnes à faibles ressources peuvent avoir des tarifs réduits sur certaines prestations liées à l’Etat ou aux collectivités (EDF, transport en commun, cantine ou garde d’enfant, entrée dans les musées, etc.), elles paient plus cher que la moyenne pour d’autres biens et services du secteur privé. Le surcoût peut atteindre entre 3 % pour les assurances et 20 % pour les prêts à la consommation, selon une étude du Boston Consulting Group, reprise dans un rapport du Sénat. L’achat en petite quantité fait augmenter les prix unitaires, par exemple dans la téléphonie, où il peut revenir jusqu’à 30 % plus cher d’utiliser des cartes prépayées plutôt qu’un forfait mensuel. Le logement suit également cette logique, puisque les prix au mètre carré sont plus élevés pour les petites surfaces." Ce paradoxe est qualifié par les chercheurs de « pénalité de pauvreté » ou « double peine de la pauvreté ».

Cet article fait partie d’une série d’idées reçues sur la pauvreté, inspirée notamment du travail d’ATD Quart Monde.

 

IL n y a pas assez de différence en terme de revenus entre un sale boulot payé au smic et rester chez soi avec des aides sociales. Ca n'encourage pas certain(e)s à se lever tôt tous les matins pour aller bosser.

  • Like 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 81ans Posté(e)
dede 2b Membre 27 616 messages
Maitre des forums‚ 81ans‚
Posté(e)
Le 11/11/2021 à 17:51, jimetpam a dit :

IL n y a pas assez de différence en terme de revenus entre un sale boulot payé au smic et rester chez soi avec des aides sociales. Ca n'encourage pas certain(e)s à se lever tôt tous les matins pour aller bosser.

Donc grève générale pour imposer aux employeurs et à leurs actionnaires surtout, une augmentation des salaires !

  • Like 1
  • Haha 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 42ans Posté(e)
Zéno Membre 4 097 messages
Maitre des forums‚ 42ans‚
Posté(e)
Le 11/11/2021 à 17:51, jimetpam a dit :

IL n y a pas assez de différence en terme de revenus entre un sale boulot payé au smic et rester chez soi avec des aides sociales. Ca n'encourage pas certain(e)s à se lever tôt tous les matins pour aller bosser.

C'est surtout que quant tombe au RSA avec une vie normale (loyer , factures, frais , nourriture etc) t'a clairement pas de quoi faire grand chose , et surement pas mettre de l'essence et te déplacer tout les jours chercher du boulot.  Il en faut des énormes pour se relever et redémarrer , je sait de quoi je parle.  

  • Like 6
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 53ans Posté(e)
guernica Membre 22 260 messages
Maitre des forums‚ 53ans‚
Posté(e)

je peux témoigner pour la CMU... Ma meilleure amie est à la CMU

la plupart des médecins les soignent au lance pierre. Au niveau des dentistes, ça fait 3 fois en un an qu'on lui remet son bridge, dans des cabinets médicaux qui acceptent la CMU. Car il faut savoir que beaucoup de spécialistes ne prennent pas les gens avec la CMU. Apparemment, la cause en serait qu'ils sont remboursés beaucoup plus tard par la Sécurité Sociale.

De plus, selon mes constatations, pour avoir un rendez-vous même avec un généraliste dans les temps, avant de crever la gueule ouverte, on ne trouve de place qu'avec ceux qui appliquent un tarif supérieur à la prise en charge normale, forcément, il y a plus de places...

Sinon, pour en revenir à mon amie, à part le fait de ne pas payer la piscine, je n'ai pas vu où elle avait plus d'avantages que moi...

 

  • Like 3
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 81ans Posté(e)
dede 2b Membre 27 616 messages
Maitre des forums‚ 81ans‚
Posté(e)
Le 11/11/2021 à 18:48, guernica a dit :

la plupart des médecins les soignent au lance pierre. Au niveau des dentistes, ça fait 3 fois en un an qu'on lui remet son bridge, dans des cabinets médicaux qui acceptent la CMU.

Oui et ceux qui n'ont pas le droit à la CMU car ils reçoivent une pension de 1405€ par mois pour un couple?

Hollande parlais des sans dents, y a une raison!

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 53ans Posté(e)
guernica Membre 22 260 messages
Maitre des forums‚ 53ans‚
Posté(e)
Le 11/11/2021 à 18:51, dede 2b a dit :

Oui et ceux qui n'ont pas le droit à la CMU car ils reçoivent une pension de 1405€ par mois pour un couple?

Hollande parlais des sans dents, y a une raison!

C'est sûr que c'est injuste, mais ça m'étonne un peu quand même. Le chiffre que tu cites, ça fait deux pensions de personnes n'ayant jamais cotisé, ou pas assez pour toucher une retraite. Du coup, la CMU, ils l'ont eu avant non ?

  • Like 1
  • Haha 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Gremlyne
Invités, Posté(e)
Invité Gremlyne
Invité Gremlyne Invités 0 message
Posté(e)

Ah oui il y a une petit image intéressante qui n'est pas passée dans le :

 
Idée reçue n° 3 : « La fraude aux prestations sociales est massive »
1.thumb.png.c7e528b6260757b15f18072a116bb812.png
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 51ans Posté(e)
CAL26 Membre 6 554 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
Posté(e)
Le 11/11/2021 à 17:51, jimetpam a dit :

IL n y a pas assez de différence en terme de revenus entre un sale boulot payé au smic et rester chez soi avec des aides sociales. Ca n'encourage pas certain(e)s à se lever tôt tous les matins pour aller bosser.

Evidemment, tous les actifs pourraient simultanément avoir un emploi payé au smic et plus en France ! Il suffirait que ceux qui ont des aides sociales soient encouragés par un smic augmenté pour qu'il n'y ait quasiment plus ces aides sociales.

Je sens que l'économie va être révolutionnée.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, aventurière petit format, 46ans Posté(e)
arwena Membre 8 973 messages
46ans‚ aventurière petit format,
Posté(e)

Pour les transports et la garderie cantine ce n'est pas forcément vrai. 

Déjà les tarifs cantines et garderies sont définis par la commune et toutes n'appliquent pas des tarifs liés au QF.
Par chez moi c'est tarif unique que tu sois au rsa ou cadre 

Pour les transports, ça dépend aussi de la politique de la ville. A Perpi ou j'étais avant (et dans toute l'agglo), il n'existe pas de tarif préférentiel pour les personnes au rsa, d'ailleurs ils le répètent un bon nombre de fois dans leur fiche tarif

  • Citation

     

    • Demandeur d’Emploi de plus de 25 ans, inscrit à Pôle Emploi en catégorie 1, 2 ou 3, non bénéficiaire du RSA et n’étant pas indemnisé au titre de l’ARE ou ASS à un taux supérieur à 28,67 € (au 01/07/2015)
    • Titulaire d’un Contrat Emploi Solidarité (CES), non bénéficiaire du RSA
    • Titulaire d’un Contrat d’Avenir (CA), non bénéficiaire du RSA
    • Titulaire d’un Contrat d’Accompagnement dans l’Emploi (CAE), non bénéficiaire du RSA et dans la limite de contrat de travail portant une durée maximale de 26 heures hebdomadaires rémunérées au SMIC.

     

     

  • Like 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Explorateur de Nuages, 46ans Posté(e)
Pheldwyn Membre 22 671 messages
46ans‚ Explorateur de Nuages,
Posté(e)

Quand est-ce que l'on dégage toute cette bande d'arrogants et de méprisants qui ne font rien pour améliorer la situation ?

 

Le pire, c'est que beaucoup dans cette situation ne votent plus (bon puis certains  votent carrément à droite, voire pour Lepen). 

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 81ans Posté(e)
dede 2b Membre 27 616 messages
Maitre des forums‚ 81ans‚
Posté(e)
Le 11/11/2021 à 19:00, guernica a dit :

C'est sûr que c'est injuste, mais ça m'étonne un peu quand même. Le chiffre que tu cites, ça fait deux pensions de personnes n'ayant jamais cotisé, ou pas assez pour toucher une retraite. Du coup, la CMU, ils l'ont eu avant non ?

Non c'est un certain DD qui touche cette retraite et dont la femme ne recevras sa retraite que dans 18 mois!

  • Triste 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 71ans Posté(e)
new caravage Membre 34 739 messages
Maitre des forums‚ 71ans‚
Posté(e)
Le 12/11/2021 à 13:02, dede 2b a dit :

Non c'est un certain DD qui touche cette retraite et dont la femme ne recevras sa retraite que dans 18 mois!

Tu as quand même les moyens d'avoir une bagnole neuve et de passer 6 mois de l'année sur ton domaine en Corse ou la vie est chère.

               Est ce que tu n'as pas des revenus annexes hors circuit légal et non déclarés??

                           Je pense qu'une enquête fiscale serait la bienvenue!!

               

  • Haha 3
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Gremlyne
Invités, Posté(e)
Invité Gremlyne
Invité Gremlyne Invités 0 message
Posté(e)
Le 12/11/2021 à 13:10, new caravage a dit :

Tu as quand même les moyens d'avoir une bagnole neuve et de passer 6 mois de l'année sur ton domaine en Corse ou la vie est chère.

               Est ce que tu n'as pas des revenus annexes hors circuit légal et non déclarés??

                           Je pense qu'une enquête fiscale serait la bienvenue!!

               

Alors ça c'est vilain :ohmy:

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Rapaz lindo, 34ans Posté(e)
Timo-I Membre 27 971 messages
34ans‚ Rapaz lindo,
Posté(e)

Des fainéants, il y en a bien, mais ça n'a rien à voir avec la pauvreté.

Et d'ailleurs quand on est smicard, on est pas pauvre. Autrement les trois quarts des français seraient pauvres. Or on ne peut pas dire que les français soient pauvres, du moins pas avec le train de vie qu'ils ont.

Et ne me parlez pas de Paris, parce que Paris, ça n'a rien à voir avec la province. Et la France ce n'est pas juste l'Ile de France ou alors il faut reprendre vos cours de géographie.

Modifié par Timo-I
  • Like 1
  • Merci 1
  • Confus 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 44ans Posté(e)
Beebee Membre 4 098 messages
Maitre des forums‚ 44ans‚
Posté(e)
Le 12/11/2021 à 19:04, Timo-I a dit :

Et d'ailleurs quand on est smicard, on est pas pauvre. Autrement les trois quarts des français seraient pauvres. Or on ne peut pas dire que les français soient pauvres, du moins pas avec le train de vie qu'ils ont.

Parlons un peu chiffres tout de même.

Smicard, c'est 1257 euros net par mois. Le salaire médian est de 1800 euros net par mois : la moitié des Français sont donc en dessous.

Les seuil de pauvreté chiffrés dépendent du pays évidemment : c'est pour cela qu'ils sont définis par des taux de 50% ou 60% du niveau de vie médian. A 60% du niveau de vie médian (1100 euros par mois pour une personne seule) on est considéré comme pauvre en France. Et on n'est franchement pas loin du smicard.

Mais ce qui est plus inquiétant, c'est le nombre de pauvres qui a baissé pendant 20 ans et qui augment depuis 15 ans. Le niveau de vie est-il globalement meilleur? En tout cas les inégalité ce sont creusées.

https://www.inegalites.fr/evolution_pauvrete_annuelle

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Rapaz lindo, 34ans Posté(e)
Timo-I Membre 27 971 messages
34ans‚ Rapaz lindo,
Posté(e)
Le 13/11/2021 à 13:31, Beebee a dit :

Parlons un peu chiffres tout de même.

Smicard, c'est 1257 euros net par mois. Le salaire médian est de 1800 euros net par mois : la moitié des Français sont donc en dessous.

Les seuil de pauvreté chiffrés dépendent du pays évidemment : c'est pour cela qu'ils sont définis par des taux de 50% ou 60% du niveau de vie médian. A 60% du niveau de vie médian (1100 euros par mois pour une personne seule) on est considéré comme pauvre en France. Et on n'est franchement pas loin du smicard.

Mais ce qui est plus inquiétant, c'est le nombre de pauvres qui a baissé pendant 20 ans et qui augment depuis 15 ans. Le niveau de vie est-il globalement meilleur? En tout cas les inégalité ce sont creusées.

https://www.inegalites.fr/evolution_pauvrete_annuelle

Juste une chose. 1257 euros, tous les smicards ne touchent pas juste cela et fort heureusement. Avec des heures supplémentaires et diverses primes, un smicard aujourd'hui peut facilement se faire un mois à 1600 euros net.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 81ans Posté(e)
dede 2b Membre 27 616 messages
Maitre des forums‚ 81ans‚
Posté(e)
Le 12/11/2021 à 13:10, new caravage a dit :

Tu as quand même les moyens d'avoir une bagnole neuve et de passer 6 mois de l'année sur ton domaine en Corse ou la vie est chère.

               Est ce que tu n'as pas des revenus annexes hors circuit légal et non déclarés??

                           Je pense qu'une enquête fiscale serait la bienvenue!!

               

Une bagnolle qui me coute 98€ / mois et qui ne m'appartient pas elle est en LLD

Passer 6 mois de l'année sur un terrain de camping aménagé de 91 m2, une "paillotte"....

Non la vie n'est pas chère en Corse, pas plus que sur le continent à moins de faire des km en voiture ou d'aller comme toi dans des magasins de luxe LVMH (sic)

Non je n'ais pas de revenus annexes, l'auto-entreprise c'est gratos et en cas où!

Oui tu peux faire une enquête fiscale, j'habite pas comme toi des appartement à 13 000€ du m2 à Paris mais un appartement de 80m2 dans un pavillon de banlieue à 3200€ le m2!

J'ai pas comme toi des femmes qui dansent devant un roi et qui te rapportent de l'argent, c'est toi qui en as parlé!

Le 13/11/2021 à 13:44, Timo-I a dit :

Juste une chose. 1257 euros, tous les smicards ne touchent pas juste cela et fort heureusement. Avec des heures supplémentaires et diverses primes, un smicard aujourd'hui peut facilement se faire un mois à 1600 euros net.

T'en connais beaucoup qui font des heures sup alors qu'il n'y a pas de boulot et donc du chomage?

Un SMICARD c'est celui qui touche net le SMIC!

Le 13/11/2021 à 13:47, boeingue a dit :

la solution : tuer tous les pauvres !!

comme ça plus de pauvres ,non mais !

Et qui produiras les profits que s'enfilent les "crapules" à la fin de l'année, même quand les sociétés sont en déficit?

  • Haha 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement

×