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Déconstruction du christianisme


Invité Quasi-Modo

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Bonjour,

Le christianisme est la religion-phare dont l'inspiration aura permis l'égalité dans nos démocraties contemporaines, tandis que même l'idéal révolutionnaire aura amplement repris l'inspiration d'égalité en droit issue du christianisme (cf. article premier de la DDHC).

La philosophie des Lumières, qui est au fondement de la société actuelle et de la modernité, aura elle-même été critiquée par le romantisme contre-révolutionnaire, ainsi que par Hegel qui en repris cette critique, avec l'idée qu'elle coupe l'Homme de Dieu et de la Nature. Cela se voit plus que jamais aujourd'hui car nous sommes en proie aux problèmes écologiques ainsi qu'aux problèmes spirituels d'absence de sens et de nihilisme, les gens étant perdus et ne sachant plus trop vers où se tourner ni quoi transmettre aux nouvelles générations afin d'assurer la bonne continuité de la culture.

Avec Kant, puis Nietzsche, s'achève la déconstruction de la métaphysique et du christianisme, ainsi que l'apparition de la société industrielle, et le résumé de l'Homme à l'homo economicus, producteur/consommateur en lutte désespérée et bien réglée contre les autres par le truchement de l'économie qui sera d'inspiration darwinienne et où les meilleurs seraient sensés mécaniquement émerger et éliminer les moins bons. L'Homme ne se pense plus comme appartenant à la nature mais comme un être à part du reste du monde animal, lui qui doit se rendre Maître et Possesseur de la nature selon la formule consacrée par Descartes. Tout le problème est que l'absence de transcendance et la perte du sacré au sein des peuples finit, dans un grand mouvement de sécularisation, par déconstruire le christianisme, qui pourtant constitue l'un des murs porteurs de l'humanisme moderne, tandis que le matérialisme humaniste n'a pas su irriguer son propre désert moral, et que nous subissons les assauts d'une civilisation étrangère arabo-musulmane qui nous a gardé rancune de notre suprématie, et qui doctrinalement, n'admet pas l'humanisme non plus et prône une inégalité naturelle et voulue par Allah, par exemple entre hommes et femmes, entre homosexuels et hétérosexuels ou entre croyants et incroyants.

En effet, comme je me suis maintes fois exprimé à ce sujet, sans une bonne idée de ce qui fonde la dignité de l'être humain, c'est-à-dire l'idée que chaque individu de notre espèce est porteur d'une valeur identique, intrinsèque, absolue et inaliénable, plus rien ne fonde l'éthique de réciprocité ("Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'il te fasse."), et donc pour assurer la collaboration des Hommes qui voudraient faire société, il ne reste plus que deux options :

-La convergence des intérêts dans un cadre de lutte désespérée des égos déracinés (les Uniques de Stirner) réglementés par l'économie de marché d'inspiration darwinienne, avec le retour du meilleur des mondes et de la main invisible qui concourerrait à façonner ce meilleur des mondes. Dans le fond c'est l'idée du libéralisme mondialisé, tout et chacun étant interchangeable,

-Le sadisme avec une société composée de Maîtres et d'Esclaves, les premiers ayant tous les droits sur les derniers, dans une société dystopique dont on voit poindre certains aspects dans la domination et l'imperméabilité croissante des élites, les Maîtres étant libres de déchaîner toute leur violence sur les Esclaves et étant totalement intouchables, comme le montre par exemple la dystopie de science-fiction Elysium ou même 1984.

L'humanisme, dans sa version athée et matérialiste, ne permet pas de fonder philosophiquement l'idée d'égale dignité de chacun, ce qui sous les coups de boutoirs du déconstructionnisme à la façon de Nietzsche et de ses successeurs à gauche de la gauche (Foucault, Derrida, Guattari, etc.) qui auront proclamé la mort de l'Homme, rend simplement cette option impossible au sein de leur propre camp (on le voit dans les mouvements woke qui sont totalitaires et qui s'importent désormais par la culture américaine et représentent je pense l'avenir de la gauche). Ou encore, cette impossibilité de fonder la dignité, le respect de l'altérité et de la morale républicaine, rend possible l'arrivée d'un tyran ou d'une tyrannie à la 1984, voir à la façon de tonton Adolphe, car plus personne ne sera capable de s'opposer doctrinalement à la mort de l'Homme si le christianisme disparaît.

En une phrase, la déconstruction du christianisme et la perte des repères généralisée nous entraîne peu à peu, je le crains vers une société sécularisée et athée qui ne saura plus ce qui fonde la valeur de la vie humaine, et nous proposera un tout autre système, transhumaniste par exemple, dans lequel l'être humain sera un objet parmi d'autres sur lequel on pourra mettre un prix, ou simplement un esclave. Le totalitarisme lancinant de notre époque a tout à voir avec la déconstruction du christianisme ou la mort de Dieu, auquel une vaste majorité de citoyens ne croit simplement plus (51% d'athées en France selon un sondage Harris récent). Ou alors les musulmans, hébétés de cette décadence et refusant désormais l'assimilation, imposeront leur modèle à toute la société dans un avenir lointain, comme cela aura été imaginé par Houellebecq dans son roman Soumission.

Ne pensez-vous pas que, comme le voulait Hegel, il serait temps de réconcilier l'humanité avec Dieu et avec la Nature, dans un retour du spirituel et une écologie qui devraient s'appliquer à l'échelle planétaire ? Comment, sans le christianisme et ses valeurs essentielles à la démocratie, pourrions nous inspirer un nouveau modèle de société à la planète et sauver notre espèce du chaos ?

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Membre, Oiseau de nuit, pays Union européenne, 43ans Posté(e)
sovenka Membre 8 579 messages
43ans‚ Oiseau de nuit, pays Union européenne,
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Le 01/11/2021 à 11:44, Quasi-Modo a dit :

En une phrase, la déconstruction du christianisme et la perte des repères généralisée nous entraîne peu à peu, je le crains vers une société sécularisée et athée qui ne saura plus ce qui fonde la valeur de la vie humaine, et nous proposera un tout autre système, transhumaniste par exemple, dans lequel l'être humain sera un objet parmi d'autres sur lequel on pourra mettre un prix, ou simplement un esclave.

Ce qui me chiffonne un peu dans ton raisonnement c'est que tu sembles dire que tout l'équilibre de notre civilisation ne peut reposer que sur le christianisme. Or il a existé antérieurement d'autres civilisations qui ont tenu très longtemps sur d'autres bases: la Rome antique était païenne et a duré environ 1000 ans, que dire de ces sociétés d'Orient ancien, de l'Amérique pré-colombienne... Et ne me parle pas de la cruauté des sacrifices humains qui pouvaient avoir lieu: l'inquisition et les guerres de religions européennes entre chrétiens n'ont pas été moins cruelles.

Le christianisme en Europe s'est justement sapé tout seul de par son intolérance et son obscurantisme. Encore aujourd'hui les silences du clergé sur les affaires de pédophilie n'arrangent pas son cas.

On peut aussi être croyant sans être chrétien et même, être croyant sans se réclamer d'aucune religion.

On peut avoir des repères sans être chrétien et même en étant athée. 

Pour finir l'esclavage a été pratiqué dans des sociétés croyantes: les sociétés catholiques et protestantes, islamiques, les polythéistes.

En fait moi je dirais plutôt que l'on va vers une civilisation du choix: chacun sera libre de croire ou non, de pratiquer une religion et parallèlement l'individu sera protégé de toute forme d'esclavage. En revanche il est possible que pour qu'un équilibre survive à la surpopulation et la diversité, notre civilisation s'adapte à une forme de philosophie ou l'individu apprend à se conformer aux intérêts du groupe. Cela se pratique depuis la nuit des temps en Chine qui a très tôt été confrontée à la surpopulation.

Mais peut-être que l'avenir nous réserve autre chose: peut-être que l'Islam deviendra la religion dominante partout, peut-être que des catastrophes vont réduire considérablement l'humanité supprimant ainsi les problèmes liés à la surpopulation.

De toute façon l'être humain est un animal social et a besoin d'une cohésion du groupe pour sa propre survie, pour cela il peut se passer du christianisme.

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 48 946 messages
forumeuse acharnée,
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Il serait temps de réconcilier l'homme avec la nature. Le christianisme  a joué avec les nerfs des adeptes et a fait attendre le retour du Messie depuis 2021 ans  et s'est suffisamment foutu des fidèles lassés d'attendre.

Il a propagé des idées stupides et démagogues comme l'homme doit se rendre maître de la nature,  croissez et multipliez, l'homme est le maître du règne animal, l'homme peut tuer son frère (Abel et Caïn), etc...

En passant de l'animisme, au paganisme puis au monothéisme, l'homme a perdu le sens de la mesure. Et ce n'est pas la seule religion d'ailleurs puisque  l'islam, lui aussi connaît  et connaîtra les conséquences fâcheuses de l'usage de l'hubris dans leurs sociétés.

 

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Membre, 104ans Posté(e)
cereal killer Membre 230 messages
Forumeur survitaminé‚ 104ans‚
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Le 01/11/2021 à 11:44, Quasi-Modo a dit :

Bonjour,

Le christianisme est la religion-phare dont l'inspiration aura permis l'égalité dans nos démocraties contemporaines, tandis que même l'idéal révolutionnaire aura amplement repris l'inspiration d'égalité en droit issue du christianisme (cf. article premier de la DDHC).

La philosophie des Lumières, qui est au fondement de la société actuelle et de la modernité, aura elle-même été critiquée par le romantisme contre-révolutionnaire, ainsi que par Hegel qui en repris cette critique, avec l'idée qu'elle coupe l'Homme de Dieu et de la Nature. Cela se voit plus que jamais aujourd'hui car nous sommes en proie aux problèmes écologiques ainsi qu'aux problèmes spirituels d'absence de sens et de nihilisme, les gens étant perdus et ne sachant plus trop vers où se tourner ni quoi transmettre aux nouvelles générations afin d'assurer la bonne continuité de la culture.

Avec Kant, puis Nietzsche, s'achève la déconstruction de la métaphysique et du christianisme, ainsi que l'apparition de la société industrielle, et le résumé de l'Homme à l'homo economicus, producteur/consommateur en lutte désespérée et bien réglée contre les autres par le truchement de l'économie qui sera d'inspiration darwinienne et où les meilleurs seraient sensés mécaniquement émerger et éliminer les moins bons. L'Homme ne se pense plus comme appartenant à la nature mais comme un être à part du reste du monde animal, lui qui doit se rendre Maître et Possesseur de la nature selon la formule consacrée par Descartes. Tout le problème est que l'absence de transcendance et la perte du sacré au sein des peuples finit, dans un grand mouvement de sécularisation, par déconstruire le christianisme, qui pourtant constitue l'un des murs porteurs de l'humanisme moderne, tandis que le matérialisme humaniste n'a pas su irriguer son propre désert moral, et que nous subissons les assauts d'une civilisation étrangère arabo-musulmane qui nous a gardé rancune de notre suprématie, et qui doctrinalement, n'admet pas l'humanisme non plus et prône une inégalité naturelle et voulue par Allah, par exemple entre hommes et femmes, entre homosexuels et hétérosexuels ou entre croyants et incroyants.

En effet, comme je me suis maintes fois exprimé à ce sujet, sans une bonne idée de ce qui fonde la dignité de l'être humain, c'est-à-dire l'idée que chaque individu de notre espèce est porteur d'une valeur identique, intrinsèque, absolue et inaliénable, plus rien ne fonde l'éthique de réciprocité ("Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'il te fasse."), et donc pour assurer la collaboration des Hommes qui voudraient faire société, il ne reste plus que deux options :

-La convergence des intérêts dans un cadre de lutte désespérée des égos déracinés (les Uniques de Stirner) réglementés par l'économie de marché d'inspiration darwinienne, avec le retour du meilleur des mondes et de la main invisible qui concourerrait à façonner ce meilleur des mondes. Dans le fond c'est l'idée du libéralisme mondialisé, tout et chacun étant interchangeable,

-Le sadisme avec une société composée de Maîtres et d'Esclaves, les premiers ayant tous les droits sur les derniers, dans une société dystopique dont on voit poindre certains aspects dans la domination et l'imperméabilité croissante des élites, les Maîtres étant libres de déchaîner toute leur violence sur les Esclaves et étant totalement intouchables, comme le montre par exemple la dystopie de science-fiction Elysium ou même 1984.

L'humanisme, dans sa version athée et matérialiste, ne permet pas de fonder philosophiquement l'idée d'égale dignité de chacun, ce qui sous les coups de boutoirs du déconstructionnisme à la façon de Nietzsche et de ses successeurs à gauche de la gauche (Foucault, Derrida, Guattari, etc.) qui auront proclamé la mort de l'Homme, rendant simplement cette option impossible dans une perspective de gauche déconstructionniste et structuraliste qui aurait tiré toutes les conclusions logiques de sa position philosophique (on le voit dans les mouvements woke qui sont totalitaires et qui s'importent désormais par la culture américaine et représentent je pense l'avenir possibler de la gauche). Ou encore, cette impossibilité de fonder le respect de l'altérité et de la morale républicaine, rend possible l'arrivée d'un tyran ou d'une tyrannie à la 1984, voir à la façon de tonton Adolphe, car plus personne ne sera capable de s'opposer doctrinalement à la mort de l'Homme si le christianisme disparaît.

En une phrase, la déconstruction du christianisme et la perte des repères généralisée nous entraîne peu à peu, je le crains vers une société sécularisée et athée qui ne saura plus ce qui fonde la valeur de la vie humaine, et nous proposera un tout autre système, transhumaniste par exemple, dans lequel l'être humain sera un objet parmi d'autres sur lequel on pourra mettre un prix, ou simplement un esclave. Le totalitarisme lancinant de notre époque a tout à voir avec la déconstruction du christianisme ou la mort de Dieu, auquel une vaste majorité de citoyens ne croit simplement plus (51% d'athées en France selon un sondage Harris récent). Ou alors les musulmans, hébétés de cette décadence et refusant désormais l'assimilation, imposeront leur modèle à toute la société dans un avenir lointain, comme cela aura été imaginé par Houellebecq dans son roman Soumission.

Ne pensez-vous pas que, comme le voulait Hegel, il serait temps de réconcilier l'humanité avec Dieu et avec la Nature, dans un retour du spirituel et une écologie qui devrait s'appliquer à l'échelle planétaire ? Comment, sans le christianisme et ses valeurs essentiellles à la démocratie, pourrions nous inspirer un nouveau modèle de société à la planète et sauver notre espèce du chaos ?

Nul besoin d'un ami imaginaire pour avoir des valeurs.

Remballe ton prosélytisme, le sabre et le goupillon, c'est le contraire de l'humanisme.

Basta.

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 48 946 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)

Car tel est l'homme: c'est un apprenti sorcier qui veut défier les lois de la nature et en repousser ses limites. Il n'admet jamais qu'il exagère et quand il commet des bévues, il fait comme le nain de blanche-neige de Disney/ il planque ses saletés sous le tapis.

Il lui  en faut toujours plus et plus encore: tant pis s'il dénature l'environnement, s'il détourne des fleuves, envoie d'autres hommes se faire descendre, détruit des milliers d'autres petites choses qui ne lui ont rien demandé, surtout pas de prendre tant de place...

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Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 38 422 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
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Le 01/11/2021 à 11:44, Quasi-Modo a dit :

Ne pensez-vous pas que, comme le voulait Hegel, il serait temps de réconcilier l'humanité avec Dieu et avec la Nature, dans un retour du spirituel et une écologie qui devraient s'appliquer à l'échelle planétaire ? Comment, sans le christianisme et ses valeurs essentielles à la démocratie, pourrions nous inspirer un nouveau modèle de société à la planète et sauver notre espèce du chaos ?

Comment peut-on réconcilier l'humanité avec une entité dont on sait fort peu de choses, et dont on n'est pas du tout certain qu'elle existe? La seule "preuve" de son existence étant des témoignages vieux de près de 2.000 ans, et auxquels nous sommes supposés faire une confiance aveugle ? D'autre part, je ne vois pas bien le rapport entre la religion et l'écologie. Au contraire, les premières pages de la Bible, qui disent que Dieu a donné la Terre à l'homme pour qu'il puisse y croître et prospérer, sont plutôt un anti-manuel d'écologie. Le gros problème de la religion, c'est qu'elle repose sur la foi, et non pas sur la raison. Et on peut avoir foi en n'importe quoi.

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 48 946 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)
Le 01/11/2021 à 15:23, Gouderien a dit :

Comment peut-on réconcilier l'humanité avec une entité dont on sait fort peu de choses, et dont on n'est pas du tout certain qu'elle existe? La seule "preuve" de son existence étant des témoignages vieux de près de 2.000 ans, et auxquels nous sommes supposés faire une confiance aveugle ? D'autre part, je ne vois pas bien le rapport avec la religion et l'écologie. Au contraire, les premières pages de la Bible, qui disent que Dieu a donné la Terre à l'homme pour qu'il puisse y croître et prospérer, sont plutôt un anti-manuel d'écologie. Le gros problème de la religion, c'est qu'elle repose sur la foi, et non pas sur la raison. Et on peut avoir foi en n'importe quoi.

Surtout lorsque cette religion flatte ton ego et va dans le sens de tes convictions profondes en brouillant les pistes. (supériorité de l'homme sur la femme, le mari a le droit de prendre plusieurs épouses dans l'islam, (d'ailleurs le paradis est peuplé de vierges pour le croyant) une seule dans la bible... mais Salomon a un harem et le christianisme refuse que l'on jette la première pierre à la femme adultère.Etc...

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Membre, Oiseau de nuit, pays Union européenne, 43ans Posté(e)
sovenka Membre 8 579 messages
43ans‚ Oiseau de nuit, pays Union européenne,
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Le 01/11/2021 à 11:44, Quasi-Modo a dit :

Ne pensez-vous pas que, comme le voulait Hegel, il serait temps de réconcilier l'humanité avec Dieu et avec la Nature, dans un retour du spirituel et une écologie qui devraient s'appliquer à l'échelle planétaire ? Comment, sans le christianisme et ses valeurs essentielles à la démocratie, pourrions nous inspirer un nouveau modèle de société à la planète et sauver notre espèce du chaos ?

Avec beaucoup de volonté on pourrait réconcilier l'humanité avec Dieu et la nature, mais pourquoi compter sur le christianisme en ce cas ?

Le christianisme met de l'impur dans tout ce qui est naturel, il voyait le diable dans la forêt, la plupart des animaux, les religieux se sont acharnés contre des espèces utiles telles que le loup, les écureuils, les chouettes et les hibous, ont défriché à tour de bras, ont asseché les marais nécessaires au bon équilibre environnemental pour leur rôle d'éponge... Le clergé a asservi les femmes, les a annihilées jusque dans leur chair et en a fait des êtres complices de Satan.

Le christianisme va à l'encontre de la nature et même de la nature humaine.

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Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 38 422 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
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Le 01/11/2021 à 16:31, sovenka a dit :

Avec beaucoup de volonté on pourrait réconcilier l'humanité avec Dieu et la nature

 

On peut réconcilier l'homme avec la nature... en se passant de Dieu.

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Membre, Posté(e)
system3 Membre 625 messages
Forumeur expérimenté‚
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Le 01/11/2021 à 16:31, sovenka a dit :

Avec beaucoup de volonté on pourrait réconcilier l'humanité avec Dieu et la nature

C’est marrant, ça me fait penser au quadriparti de Heidegger : la terre, le ciel, les dieux et les mortels. Il propose d’établir une harmonie entre ces choses. 

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
Le 01/11/2021 à 12:52, sovenka a dit :

Ce qui me chiffonne un peu dans ton raisonnement c'est que tu sembles dire que tout l'équilibre de notre civilisation ne peut reposer que sur le christianisme. Or il a existé antérieurement d'autres civilisations qui ont tenu très longtemps sur d'autres bases: la Rome antique était païenne et a duré environ 1000 ans, que dire de ces sociétés d'Orient ancien, de l'Amérique pré-colombienne... Et ne me parle pas de la cruauté des sacrifices humains qui pouvaient avoir lieu: l'inquisition et les guerres de religions européennes entre chrétiens n'ont pas été moins cruelles.

Le christianisme en Europe s'est justement sapé tout seul de par son intolérance et son obscurantisme. Encore aujourd'hui les silences du clergé sur les affaires de pédophilie n'arrangent pas son cas.

On peut aussi être croyant sans être chrétien et même, être croyant sans se réclamer d'aucune religion.

On peut avoir des repères sans être chrétien et même en étant athée. 

Pour finir l'esclavage a été pratiqué dans des sociétés croyantes: les sociétés catholiques et protestantes, islamiques, les polythéistes.

En fait moi je dirais plutôt que l'on va vers une civilisation du choix: chacun sera libre de croire ou non, de pratiquer une religion et parallèlement l'individu sera protégé de toute forme d'esclavage. En revanche il est possible que pour qu'un équilibre survive à la surpopulation et la diversité, notre civilisation s'adapte à une forme de philosophie ou l'individu apprend à se conformer aux intérêts du groupe. Cela se pratique depuis la nuit des temps en Chine qui a très tôt été confrontée à la surpopulation.

Mais peut-être que l'avenir nous réserve autre chose: peut-être que l'Islam deviendra la religion dominante partout, peut-être que des catastrophes vont réduire considérablement l'humanité supprimant ainsi les problèmes liés à la surpopulation.

De toute façon l'être humain est un animal social et a besoin d'une cohésion du groupe pour sa propre survie, pour cela il peut se passer du christianisme.

Il y a une filiation idéologique naturelle entre le christianisme et son amour du prochain, de son ennemi, le pardon des offenses, etc. et l'égalité en droit, fondée philosophiquement sur l'égale dignité de chaque être humain.

La civilisation chrétienne a commis beaucoup d'erreurs, mais on ne la comprendra que mieux si on réalise que les justifications idéologiques des actions meurtrières (colonisation, esclavage, inquisition, etc.) ont toujours été dans la prise en compte, ou au moins l'intérêt pour l'Autre. Evidemment c'est un détournement de l'amour du prochain, mais la colonisation s'est faite dans le désir d'apporter la civilisation aux sauvages et donc de les aider, tout comme l'esclavage a été admis par l'Eglise parce qu'elle estimait que c'était la seule façon pour les noirs de connaître le christianisme et de sauver leur âme.

Bien entendu c'est atroce. Mais d'un point de vue civilisationnel et structurel cela change tout sur le long terme, car cela permet une dialectique progressive et un apprentissage ou conscientisation de l'Autre assez unique au cours de l'Histoire. On voit bien de manière générale qu'il y a toujours eu une passion et un fort intérêt pour l'Autre dans le christianisme, comme l'ont démontré des anthropologues tels que René Girard ou Claude Lévi-Strauss, tandis que ces errements s'expliquent amplement par le type de lecture et d'interprétation abusives possibles et la volonté des autorités d'asseoir et conserver leurs privilèges.

L'athéisme humaniste est un christianisme, c'est exactement cela que ceux-ci refusent le plus souvent de voir : ce sont les deux faces indissociables d'une même pièce dans une dialectique historique implacable, l'exigence d'humanisme athée ne se résumant philosophiquement qu'à la volonté de faire internaliser par l'humanité les valeurs du christianisme. Il s'agit de partir de l'être humain, de l'individu, et de conscientiser concrètement l'amour du prochain par l'éducation, et non plus par le truchement d'un Dieu dont ils soupçonnaient qu'il détournait les croyants du réel soucis des autres, et empêcherait la réalisation du bonheur sur Terre au profit d'un espoir de paradis supra-terrestre.

Donc oui, on peut avoir des repères en étant athée, mais il y a comme une inconséquence intellectuelle à nier que l'humanisme athée est une philosophie culturellement chrétienne, et à ne pas voir alors l'absence de fondement philosophique à la notion d'égale dignité, posant chacun d'une valeur morale identique, intrinsèque, absolue et inaliénable, avec toutes les dérives que cela suppose et permet. Les Lumières, telles que Pic de la Mirandole, ou Rousseau, ou Kant, ont fait de la liberté et de la raison le fondement de cette dignité humaine, avec toutes les limites que cela comporte, et qui se voient de mieux en mieux dans l'époque actuelle, et qui se sont vues encore plus dans les expériences totalitaires du XXème siècle issues de la mort de Dieu annoncée par Nietzsche.

Mais qu'en est-il de la liberté de faire le mal, par exemple de tuer, c'est-à-dire à quel titre la condamner, et sur quoi s'appuyer pour prétendre, comme le veut l'actuelle éducation civique, que la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres (éthique de réciprocité, égale prise en compte des libertés de chacun) ? Pourquoi une égalité arithmétique plutôt qu'une égalité géométrique ? Que faut-il faire de ceux dont la raison défaille ou manque, tels que les aliénés mentaux, les personnes âgées séniles, ou les enfants qui n'ont pas encore l'esprit critique ? Ou les personnes âgées mourantes et dépendantes, les nourrissons juste avant leur terme, etc. n'ont-ils aucune dignité, aucune valeur ? Peut-on donc réduire leurs droits ou les détruire ? Peut-on acheter un enfant ou louer son utérus ? Vendre ou acheter des organes sur le marché ? Autoriser la prostitution et la drogue ? On voit bien par quels chemins multiples notre culture pourrait se fourvoyer en l'absence de christianisme pour la guider en filigrane, si ce ne serait pas carrément une forme de totalitarisme dans lequel nous pourrions sombrer.

On voit bien donc que cette solution de fonder la dignité humaine sur la liberté et/ou la raison est insuffisante, non seulement parce que le matérialisme athée, pour ce qui est de l'existence de la liberté, pourra difficilement justifier le recours à ce concept métaphysique tout à fait contestable dans sa perspective (p.ex. Spinoza s'opposait à l'idée de faire de l'Homme un empire dans un empire et était déterministe), mais aussi et surtout parce que le nominalisme moderne et la déconstruction de l'Homme en philosophie et dans les sciences sociales, font de l'Homme et de l'humanisme occidental, par idéologie politique, l'avatar abstrait derrière lequel se cacheraient les intérêts de l'homme blanc occidental hétérosexuel (sic) qui aurait des prétentions universelles. Les athées humanistes seraient donc bien en peine de définir la nature ou la dignité humaines dont les concepts sont pourtant indispensables pour rendre la justice, pour avoir une idée de la morale, pour éviter de dériver vers le pire, tandis que le christianisme vient naturellement pallier ce manque.

L'expérience du nazisme et le concept de banalité du mal, dans une époque où le totalitarisme plane dans l'air au gré de la crise économique, démontre que si nul ne conçoit rien pour fonder la morale et le respect de l'altérité, qui est consubstantiel au christianisme (en dépit des dérives nombreuses dont j'ai expliqué l'origine historique contextuelle, cf. René Girard par exemple qui démontre comment le christianisme dans son essence se veut une solution au problème des bouc-émissaires), alors le conformisme, la peur du gendarme, l'habitude feront que nul ne s'opposera plus à un génocide par exemple ou que plus rien ne l'empêcherait.

Le christianisme par exemple n'est absolument pas misogyne, c'est surtout ce qu'en dit la lecture féministe, et il suffit de lire Régine Pernoud qui montre que les femmes étaient tout à fait traitée comme égales, voir supérieures, à certains égards durant le Moyen-Âge chrétien. L'idée que la femme du Moyen-Âge était cantonnée à la cuisine, aux enfants et au ménage, alors qu'elle était nécessairement maltraitée par son mari dont elle dépendait, est un mythe progressiste et tenace. Bref, de manière générale, dans les mouvements woke vers lesquels ira nécessaire la gauche si elle veut survivre politiquement, ce ne sont même plus des revendications universalistes, mais des revendications identitaires, totalitaires et absolument indignes, dans la lignée structuraliste de la mort de l'Homme, avec le recours au sociologisme notamment, et des revendications qui s'entre-choquent sans qu'il n'y ait plus aucune pensée de l'ouverture à l'autre, à l'altérité et donc plus de dialectique ou de débat possible.

Durant mai 1968 l'égalité a été définitivement conquise, entre hommes et femmes, entre homosexuels et hétérosexuels, puis même entre noirs et blancs, etc. etc. Mais cela ne suffit pas aux tenants de ces idéologies qui veulent dominer et être à la place de leurs anciens bourreaux et qui font de l'Occident chrétien, auquel manifestement ils ne comprennent rien, un système intrinsèquement raciste, phallocrate ou autre, alors qu'une analyse anthropologique démontre facilement, non seulement que nous sommes la civilisation la plus ouverte à l'altérité, ce qui leur permet d'ailleurs de s'exprimer ouvertement, mais que le soucis de l'Autre et l'amour du prochain ont toujours été au coeur de l'Occident et de sa conscientisation progressive de l'Autre dans une dialectique historique.

Sans la prise en compte de l'Autre, on voit que les crimes de guerres et autres joyeusetés ne sont jamais reconnues et que de telles civilisations n'évoluent pas mais stagnent en s'encroûtant dans des moeurs d'un autre âge qu'elles répètent de génération en génération, comme cela se voit dans les sociétés islamiques comme la société turque qui nie toujours le génocide arménien, et autres esclavages et colonisations. Le libéralisme, ne l'oublions pas, est d'inspiration chrétienne et pense le droit à partir de l'exception, permettant toute cette dialectique historique de libérations successives des consciences et des droits des minorités qui ont d'ailleurs vastement abouti.

Le 01/11/2021 à 15:33, querida13 a dit :

Surtout lorsque cette religion flatte ton ego et va dans le sens de tes convictions profondes en brouillant les pistes. (supériorité de l'homme sur la femme, le mari a le droit de prendre plusieurs épouses dans l'islam, (d'ailleurs le paradis est peuplé de vierges pour le croyant) une seule dans la bible... mais Salomon a un harem et le christianisme refuse que l'on jette la première pierre à la femme adultère.Etc...

Contrairement à ce que pensent beaucoup d'observateurs, le christianisme est une religion féminine dans son essence, même si comme je le disais tantôt, elle a parfois durant son histoire été détournée par des hommes de pouvoir pour asseoir leur intérêt et leur domination, ce qui n'enlève rien à la grandeur de l'édifice chrétien et son intérêt et sa passion de l'Autre, dont seule la prise en compte permet de comprendre l'évolution vers le progrès social, l'humanisme, le libéralisme, et le féminisme notamment. La monogamie par exemple était une exigence des femmes qui étaient beaucoup moins opprimées qu'on ne l'imagine usuellement au Moyen-Âge (cf. Régine Pernoud).

Le 01/11/2021 à 15:23, Gouderien a dit :

Comment peut-on réconcilier l'humanité avec une entité dont on sait fort peu de choses, et dont on n'est pas du tout certain qu'elle existe? La seule "preuve" de son existence étant des témoignages vieux de près de 2.000 ans, et auxquels nous sommes supposés faire une confiance aveugle ? D'autre part, je ne vois pas bien le rapport entre la religion et l'écologie. Au contraire, les premières pages de la Bible, qui disent que Dieu a donné la Terre à l'homme pour qu'il puisse y croître et prospérer, sont plutôt un anti-manuel d'écologie. Le gros problème de la religion, c'est qu'elle repose sur la foi, et non pas sur la raison. Et on peut avoir foi en n'importe quoi.

Il s'agit surtout de renouer avec les racines chrétiennes de l'Occident et de cesser de nier l'apport indiscutable du christianisme dans la création de la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen et dans toute forme de pensée contemporaine. Le monde est plein d'anciennes vertus chrétiennes devenues folles disait Chesterton. Je pense qu'il faut le faire savoir au lieu de le nier, car cela nous permet de mieux intégrer les enjeux de civilisation qui se posent à nous et de reconnaître ou laisser le christianisme à nouveau nous guider et nous insuffler ses valeurs de tolérance, d'amour et de compassions pour l'Autre.

Et ainsi nous pourrons mieux décider dans quelle société nous voulons vivre.

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Membre, Oiseau de nuit, pays Union européenne, 43ans Posté(e)
sovenka Membre 8 579 messages
43ans‚ Oiseau de nuit, pays Union européenne,
Posté(e)
Le 01/11/2021 à 18:21, Quasi-Modo a dit :

Il y a une filiation idéologique naturelle entre le christianisme et son amour du prochain, de son ennemi, le pardon des offenses, etc. et l'égalité en droit, fondée philosophiquement sur l'égale dignité de chaque être humain.

L'égalité en droit est plutôt un concept qui remonte au siècle des Lumières opposé à l'obscurantisme religieux, quand des mouvements philosophiques ont commencé à se projeter dans une société où l'Etat était séparé du clergé.

Le clergé au contraire n'encourageait pas l'égale dignité de chaque être humain: il y avait déjà le monarque de droit divin au sommet de la société, le pape chef de l'église, puis des gradations à tous les niveaux: les femmes devant obéir aux hommes, les paysans devant obéir au seigneur... Donc non l'égale dignité de chaque individu nous ne la devons pas au christianisme, ou alors celui prêché par Jésus mais pas celui de Constantin et de Charlemagne.

Le 01/11/2021 à 18:21, Quasi-Modo a dit :

La civilisation chrétienne a commis beaucoup d'erreurs, mais on ne la comprendra que mieux si on réalise que les justifications idéologiques des actions meurtrières (colonisation, esclavage, inquisition, etc.) ont toujours été dans la prise en compte, ou au moins l'intérêt pour l'Autre. Evidemment c'est un détournement de l'amour du prochain, mais la colonisation s'est faite dans le désir d'apporter la civilisation aux sauvages et donc de les aider, tout comme l'esclavage a été admis par l'Eglise parce qu'elle estimait que c'était la seule façon pour les noirs de connaître le christianisme et de sauver leur âme.

L'esclavage des Noirs est aussi imputable au fait qu'ils n'étaient pas considérés comme humains, des religieux les plaçaient au rang d'animal. Les justifications idéologiques au nom de l'âme à sauver servaient surtout à servir des intérêts: vendre des esclaves était source d'enrichissement, employer des esclaves était plus lucratif que des travailleurs rémunérés, puis l'Inquisition pouvait faire main basse sur les biens des condamnés.

Le 01/11/2021 à 18:21, Quasi-Modo a dit :

L'athéisme humaniste est un christianisme,

L'humanisme apparu avec la Renaissance a été grandement inspiré par la redécouverte du monde antique. D'ailleurs tu as parlé de filiation: le christianisme européen a une filiation majeure avec le monde païen qui l'a précédé, alors pourquoi parler de filiation du christianisme et pas de filiation des religions polythéistes de l'Antiquité ? Pourquoi du reste devrions-nous nous accrocher au christianisme ? Pourquoi à l'heure de l'internet nous priverions-nous de nous enrichir de connaissances, de repères et de valeurs propres à des pensées venant d'ailleurs -la Chine, l'Inde, l'Afrique, etc.- et par conséquent sans lien avec le christianisme ? Pourquoi aurions-nous peur de nous en détacher pour repartir sur une autre base sur laquelle on pourrait également assoir des valeurs saines comme la justice, le partage..., sans oublier la spiritualité ?

Le 01/11/2021 à 18:21, Quasi-Modo a dit :

On voit bien par quels chemins multiples notre culture pourrait se fourvoyer en l'absence de christianisme pour la guider en filigrane, si ce ne serait pas carrément une forme de totalitarisme dans lequel nous pourrions sombrer.

S'en remettre à une seule religion pour guide est tout autant dangereux. En fait il faut refuser absolument la marchandisation de l'individu humain et que ce soit non négociable mais on n'a pas besoin du christianisme pour ça.

Le 01/11/2021 à 18:21, Quasi-Modo a dit :

L'expérience du nazisme et le concept de banalité du mal, dans une époque où le totalitarisme plane dans l'air au gré de la crise économique, démontre que si nul ne conçoit rien pour fonder la morale et le respect de l'altérité, qui est consubstantiel au christianisme (en dépit des dérives nombreuses dont j'ai expliqué l'origine historique contextuelle, cf. René Girard par exemple qui démontre comment le christianisme dans son essence se veut une solution au problème des bouc-émissaires), alors le conformisme, la peur du gendarme, l'habitude feront que nul ne s'opposera plus à un génocide par exemple ou que plus rien ne l'empêcherait.

Les nazis étaient chrétiens, leur haine des Juifs était en filiation direct avec cette fort ancienne conviction que les Juifs étaient leurs ennemis parce qu'ils avaient tué le Christ.

Le 01/11/2021 à 18:21, Quasi-Modo a dit :

Le christianisme par exemple n'est absolument pas misogyne, c'est surtout ce qu'en dit la lecture féministe, et il suffit de lire Régine Pernoud qui montre que les femmes étaient tout à fait traitée comme égales, voir supérieures, à certains égards durant le Moyen-Âge chrétien. L'idée que la femme du Moyen-Âge était cantonnée à la cuisine, aux enfants et au ménage, alors qu'elle était nécessairement maltraitée par son mari dont elle dépendait, est un mythe progressiste et tenace.

Jésus n'était pas misogyne et il a été démontré que les premiers chrétiens acceptaient des femmes comme guides spirituels: il y a eu des femmes prêtres jusqu'à Constantin. Le christianisme d'après est clairement misogyne: pas de femme prêtre, le modèle a suivre est la Vierge, les femmes sont impures parce qu'elles ont leurs règles et doivent se purifier après l'accouchement, les enfants naissent du péché parce que la pénétration est impure, les femmes doivent obéir à leur mari, il y a plus de sorcières que de sorciers, la majorité des victimes des tribunaux religieux furent des femmes.

Régine Pernoud a dit n'importe quoi: elle a idéalisé le statut des femmes au moyen-âge en se basant sur la vie des femmes de la noblesse, qui effectivement étaient respectées et écoutées puisque instruites, il en allait tout autrement pour celles des autres classes sociales hormis les veuves qui avaient la chance d'hériter de tout et devenaient autonomes.

A propos du reste: faire la cuisine, élever des enfants, maintenir son foyer propre, ce n'est pas dégradant en soi, ce qui l'était c'était l'absence de choix par exemple pour choisir son époux, de choisir sa vie tout court, l'obéissance due au père puis au mari (qui avait le droit de battre sa femme, et la violence conjugale faisait totalement partie des moeurs du temps). La jeune fille violée était rejetée, vouée au mieux au couvent mais plus souvent encore menée à la maquerelle comme si elle était fautive. C'est tout ça qui fait l'injustice de la condition des femmes du moyen-âge, pas le simple fait de devoir passer le balai ou faire à manger.

Le 01/11/2021 à 18:21, Quasi-Modo a dit :

le christianisme est une religion féminine dans son essence

Il faut tenir compte de sa filiation d'avec le judaïsme qui est une religion patriarcale: les femmes sont perçues comme les descendantes d'Eve responsable de la déchéance de la race humaine. Et si Jésus d'après ce qu'en rapportent les Evangiles n'était manifestement pas misogyne, l'église l'a toujours été: elle n'a pas tenu compte de l'enseignement de Jésus sur ce point.

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Membre, Explorateur de Nuages, 47ans Posté(e)
Pheldwyn Membre 25 241 messages
47ans‚ Explorateur de Nuages,
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Le 01/11/2021 à 21:48, sovenka a dit :

L'humanisme apparu avec la Renaissance a été grandement inspiré par la redécouverte du monde antique. D'ailleurs tu as parlé de filiation: le christianisme européen a une filiation majeure avec le monde païen qui l'a précédé, alors pourquoi parler de filiation du christianisme et pas de filiation des religions polythéistes de l'Antiquité ? Pourquoi du reste devrions-nous nous accrocher au christianisme ? Pourquoi à l'heure de l'internet nous priverions-nous de nous enrichir de connaissances, de repères et de valeurs propres à des pensées venant d'ailleurs -la Chine, l'Inde, l'Afrique, etc.- et par conséquent sans lien avec le christianisme ? Pourquoi aurions-nous peur de nous en détacher pour repartir sur une autre base sur laquelle on pourrait également assoir des valeurs saines comme la justice, le partage..., sans oublier la spiritualité ?

Je plussoie particulièrement ces propos.

Pourquoi rester attaché au christianisme ?

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Membre, 72ans Posté(e)
new caravage Membre 36 333 messages
Maitre des forums‚ 72ans‚
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Le 01/11/2021 à 21:48, sovenka a dit :

 

Les nazis étaient chrétiens, leur haine des Juifs était en filiation direct avec cette fort ancienne conviction que les Juifs étaient leurs ennemis parce qu'ils avaient tué le Christ.

 

          Non ils ètaient néopayens,si ils ètaient parvenus à leur fin les chrétiens allemands catholiques en tête auraient été aussi éradiqués,certains d'entre ont d'ailleurs gouté aux camps avant la 2e guerre mondiale.

        Par contre on peut relier la haine du juif aux derniers écrits de Martin Luther ( très éclairants)* pour expliquer la complaisance d'une grande partie du clergé protestant envers le pouvoir nazi.

                    Pour la mise au second plan de la femme c'est le cas dans toutes les religions d'origine abrahamique (et pas que!!).

       Néanmoins certaines évoluent pour l'instant à la marge,dans le judaïsme libéral on trouve des femmes rabbins par exemple la subtile Delphine Horvilleur.

      Les cathos aussi ont révisé leur position en abandonnant le concept de juifs déïcides mais cela ne suffit pas à empècher leur déclin qui a de multiples causes,l'ex ( et parfois résurgente) judéophobie ne jouant dans ce quasi naufrage aucun rôle.

           Tant pis tant qu'on garde les oeuvres d'art générés par la civilisation judéo chrétienne des siècles durant .

                 * Luther était-il antisémite ? (nouvelobs.com).

                               Extrait de l'article du nouvel obs:

                           

Il dénonce les «vantardises» des Juifs (leur lignage, le lien qu’ils entendent instaurer avec Dieu par la circoncision, la détention de la Loi et leur droit sur une terre) et s’efforce par un travail exégétique d’établir le caractère messianique de Jésus. Il expose les soi-disant «calomnies» juives sur Jésus et Marie, colportant au passage diverses superstitions médiévales, par exemple les crimes rituels prétendument perpétrés par les Juifs.

Dans la dernière partie du volume, la plus souvent citée, il appelle à faire cesser les agissements condamnables des Juifs: l’usure, qui vide le pays de ses richesses, le blasphème, les nuisances diverses. Pour cela, il prône une politique d’éradication violente (il conseille ainsi à de nombreuses reprises d’incendier les synagogues), voire l’expulsion, même si ce mot n’est pas présent dans le livre de Luther : «Il faut que nous soyons séparés d’eux et qu’ils soient chassés de notre pays.»

                 Mais je n'ai rien contre les protestants lutheriens ou calvinistes,par contre certaines sectes protestantes US ultra puissantes en ce moment sont bien plus rétrogrades que ce qu'il reste du catholicisme en France ou en Europe.

           

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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L'hostilité contre les Juifs est largement antérieure au luthéranisme. Elle commence avec l’avènement du christianisme et sa victoire politique quand Constantin le Grand se convertit.

Cette hostilité ne procède pas du déicide, elle est une conséquence de l’établissement de ce qui apparaît être l’avènement de la première idéologie. Pour Constantin le Grand le christianisme doit s’imposer à tous, aussi bien aux païens qu’aux Juifs. Les Juifs doivent se convertir, le christianisme apparaissant comme l’accomplissement du judaïsme, Mais les Juifs résistent et ne se convertissent pas.

La situation s’aggrave quand le christianisme des origines construit des représentations dans lesquelles le Messie (le Christ) doit bientôt revenir. Le Christ ne réapparaît pas. Les chrétiens modifient leurs représentations pour expliquer que ce non retour du Christ est imputable aux Juifs parce qu’ils ne se convertissent pas. Le Christ apparaîtra lorsque les Juifs se seront convertis. Leur refus de se convertir entraînera des attaques de tout genre, comme l’idée du juif déicide, mais l’origine de l’hostilité des chrétiens fut d’abord le refus des Juifs de se convertir.

Avec Luther nous allons rencontrer le même problème. Quand Luther lance sa réforme il est d’abord très favorable aux Juifs. Dans son pamphlet « Jésus est né Juif » (1523) il s’en prend aux papistes, évêques, sophistes et moines qui persécutent les Juifs. Il écrit :  « si j’avais été juif j’aurais préféré me faire porc plutôt que chrétien… [Ils,les chrétiens] ont traité les Juifs comme si ceux-ci avaient été des chiens et non des hommes ; ils n’ont fait que les persécuter. Les Juifs sont les parents de sang, les cousins et les frères de Notre Seigneur… [les Juifs] appartiennent à Jésus Christ bien plus que nous. Je prie donc mes chers papistes de me traiter de Juif lorsqu’ils seront fatigués de me traiter d’hérétique »

Mais les Juifs refuseront de se convertir au luthéranisme. Du coup Luther écrira le pire sur eux. Comme il arrive dans ces cas-là lorsqu’on hait quelqu’un on va fouiller dans les détails de ses comportements pour justifier cette haine. Mais ce ne sont pas ces détails, ou ces comportements qui provoquent la haine, c’est bien le fait que les Juifs ne se convertissent pas qui provoqua la violence des chrétiens contre eux.

Du coup quand le Nouvel Observateur ne souligne que l’hostilité de Luther contre les Juifs sans en expliquer la cause il fait une présentation tendancieuse de l'antisémitisme luthérien. Il n' y a pas là un antisémitisme assimilable à l'antisémitisme qui suivit historiquement et qui atteindra son pic d’intensité avec les nazis, il y a là un antijudaïsme. 

 


 

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Membre, Oiseau de nuit, pays Union européenne, 43ans Posté(e)
sovenka Membre 8 579 messages
43ans‚ Oiseau de nuit, pays Union européenne,
Posté(e)
Le 02/11/2021 à 05:00, new caravage a dit :

Non ils ètaient néopayens,si ils ètaient parvenus à leur fin les chrétiens allemands catholiques en tête auraient été aussi éradiqués,certains d'entre ont d'ailleurs gouté aux camps avant la 2e guerre mondiale.

        Par contre on peut relier la haine du juif aux derniers écrits de Martin Luther ( très éclairants)* pour expliquer la complaisance d'une grande partie du clergé protestant envers le pouvoir nazi.

Les nazis étaient néopaïens c'est vrai mais, il faut prendre en compte l'ancienneté de l'antisémitisme: ce n'était pas nouveau en Europe, les racines du mal sont profondes et même antérieures à Luther qui en a rajouté une couche. Luther était -puisque il est question de lui- opposé à l'égalité: il était pour le pouvoir des princes et à la soumission de la paysannerie.

Le 02/11/2021 à 05:00, new caravage a dit :

Pour la mise au second plan de la femme c'est le cas dans toutes les religions d'origine abrahamique (et pas que!!).

Comme tu dis et pas que !

Le 02/11/2021 à 05:00, new caravage a dit :

 Néanmoins certaines évoluent pour l'instant à la marge,dans le judaïsme libéral on trouve des femmes rabbins par exemple la subtile Delphine Horvilleur.

quelques femmes imames, des femmes pasteures chez les protestants et, toujours pas de femme curée (curette ?), pas papesse ni de popesse 👎

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Membre, 72ans Posté(e)
new caravage Membre 36 333 messages
Maitre des forums‚ 72ans‚
Posté(e)
Le 02/11/2021 à 10:49, sovenka a dit :

 

quelques femmes imames, des femmes pasteures chez les protestants et, toujours pas de femme curée (curette ?), pas papesse ni de popesse 👎

Il y a eu une papesse!

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Membre, Oiseau de nuit, pays Union européenne, 43ans Posté(e)
sovenka Membre 8 579 messages
43ans‚ Oiseau de nuit, pays Union européenne,
Posté(e)
Le 02/11/2021 à 10:59, new caravage a dit :

Il y a eu une papesse!

En amont j'ai parlé des femmes qui avaient des statuts de prêtres chez les premiers chrétiens, ce qui a cessé avec le règne de Constantin.

En Italie il y a eu une papesse Manfreda qui fut exécutée par l'Inquisition alors à ses débuts.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Le 01/11/2021 à 11:44, Quasi-Modo a dit :

Bonjour,

Le christianisme est la religion-phare dont l'inspiration aura permis l'égalité dans nos démocraties contemporaines, tandis que même l'idéal révolutionnaire aura amplement repris l'inspiration d'égalité en droit issue du christianisme (cf. article premier de la DDHC).

La philosophie des Lumières, qui est au fondement de la société actuelle et de la modernité, aura elle-même été critiquée par le romantisme contre-révolutionnaire, ainsi que par Hegel qui en repris cette critique, avec l'idée qu'elle coupe l'Homme de Dieu et de la Nature. Cela se voit plus que jamais aujourd'hui car nous sommes en proie aux problèmes écologiques ainsi qu'aux problèmes spirituels d'absence de sens et de nihilisme, les gens étant perdus et ne sachant plus trop vers où se tourner ni quoi transmettre aux nouvelles générations afin d'assurer la bonne continuité de la culture.

Avec Kant, puis Nietzsche, s'achève la déconstruction de la métaphysique et du christianisme, ainsi que l'apparition de la société industrielle, et le résumé de l'Homme à l'homo economicus, producteur/consommateur en lutte désespérée et bien réglée contre les autres par le truchement de l'économie qui sera d'inspiration darwinienne et où les meilleurs seraient sensés mécaniquement émerger et éliminer les moins bons. L'Homme ne se pense plus comme appartenant à la nature mais comme un être à part du reste du monde animal, lui qui doit se rendre Maître et Possesseur de la nature selon la formule consacrée par Descartes. Tout le problème est que l'absence de transcendance et la perte du sacré au sein des peuples finit, dans un grand mouvement de sécularisation, par déconstruire le christianisme, qui pourtant constitue l'un des murs porteurs de l'humanisme moderne, tandis que le matérialisme humaniste n'a pas su irriguer son propre désert moral, et que nous subissons les assauts d'une civilisation étrangère arabo-musulmane qui nous a gardé rancune de notre suprématie, et qui doctrinalement, n'admet pas l'humanisme non plus et prône une inégalité naturelle et voulue par Allah, par exemple entre hommes et femmes, entre homosexuels et hétérosexuels ou entre croyants et incroyants.

En effet, comme je me suis maintes fois exprimé à ce sujet, sans une bonne idée de ce qui fonde la dignité de l'être humain, c'est-à-dire l'idée que chaque individu de notre espèce est porteur d'une valeur identique, intrinsèque, absolue et inaliénable, plus rien ne fonde l'éthique de réciprocité ("Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'il te fasse."), et donc pour assurer la collaboration des Hommes qui voudraient faire société, il ne reste plus que deux options :

-La convergence des intérêts dans un cadre de lutte désespérée des égos déracinés (les Uniques de Stirner) réglementés par l'économie de marché d'inspiration darwinienne, avec le retour du meilleur des mondes et de la main invisible qui concourerrait à façonner ce meilleur des mondes. Dans le fond c'est l'idée du libéralisme mondialisé, tout et chacun étant interchangeable,

-Le sadisme avec une société composée de Maîtres et d'Esclaves, les premiers ayant tous les droits sur les derniers, dans une société dystopique dont on voit poindre certains aspects dans la domination et l'imperméabilité croissante des élites, les Maîtres étant libres de déchaîner toute leur violence sur les Esclaves et étant totalement intouchables, comme le montre par exemple la dystopie de science-fiction Elysium ou même 1984.

L'humanisme, dans sa version athée et matérialiste, ne permet pas de fonder philosophiquement l'idée d'égale dignité de chacun, ce qui sous les coups de boutoirs du déconstructionnisme à la façon de Nietzsche et de ses successeurs à gauche de la gauche (Foucault, Derrida, Guattari, etc.) qui auront proclamé la mort de l'Homme, rend simplement cette option impossible au sein de leur propre camp (on le voit dans les mouvements woke qui sont totalitaires et qui s'importent désormais par la culture américaine et représentent je pense l'avenir de la gauche). Ou encore, cette impossibilité de fonder la dignité, le respect de l'altérité et de la morale républicaine, rend possible l'arrivée d'un tyran ou d'une tyrannie à la 1984, voir à la façon de tonton Adolphe, car plus personne ne sera capable de s'opposer doctrinalement à la mort de l'Homme si le christianisme disparaît.

En une phrase, la déconstruction du christianisme et la perte des repères généralisée nous entraîne peu à peu, je le crains vers une société sécularisée et athée qui ne saura plus ce qui fonde la valeur de la vie humaine, et nous proposera un tout autre système, transhumaniste par exemple, dans lequel l'être humain sera un objet parmi d'autres sur lequel on pourra mettre un prix, ou simplement un esclave. Le totalitarisme lancinant de notre époque a tout à voir avec la déconstruction du christianisme ou la mort de Dieu, auquel une vaste majorité de citoyens ne croit simplement plus (51% d'athées en France selon un sondage Harris récent). Ou alors les musulmans, hébétés de cette décadence et refusant désormais l'assimilation, imposeront leur modèle à toute la société dans un avenir lointain, comme cela aura été imaginé par Houellebecq dans son roman Soumission.

Ne pensez-vous pas que, comme le voulait Hegel, il serait temps de réconcilier l'humanité avec Dieu et avec la Nature, dans un retour du spirituel et une écologie qui devraient s'appliquer à l'échelle planétaire ? Comment, sans le christianisme et ses valeurs essentielles à la démocratie, pourrions nous inspirer un nouveau modèle de société à la planète et sauver notre espèce du chaos ?

Cette façon d’écrire et de présenter les choses relève de l’idéologie. Toutes les idéologies ont les mêmes structures, inutile d’y revenir. Ici, dans ce texte il est possible de relever toutes les ressorts  de l’idéologie. Il est affirmé  des vérités qui n’en sont pas mais tant pis.

A vrai dire l’intérêt n’est pas de démonter ce texte mais d’en distinguer les intentions. Les intentions sont d’abord d’expliquer que tout va mal à cause des idéologies existantes.

 
Très bien. Donc il faut d’abord se débarrasser de ces idéologies existantes. Pourquoi pas, faisons table rase.

Ensuite ? Ensuite il s’agit d’initier une nouvelle société, une nouvelle façon de vivre.

Et là, c’est le néant. 


Depuis 60 ans nous avons des analyses savantes, brillantes, éblouissantes qui nous disent pourquoi tout va mal.

O.K.

Et après ? 


Après  absolument personne ne parvient à construire au moins dans les idées une nouvelle façon de vivre.

L’amour de l’autre, avec le christianisme ? Ok.
 

Comment met on en oeuvre cet amour ? Pas de réponse. Personne n’en sait rien. Ou plutôt si, tout le monde voit ce que ça signifie aimer l’autre au sens chrétien, dans la pureté de la proposition de Jesus. Mais personne n’a envie de mettre cet amour en oeuvre, personne n’est prêt à aimer son voisin, surtout lorsque celui là nous fait chier. 
 

Bla bla bla.

 

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Le 01/11/2021 à 21:48, sovenka a dit :

L'égalité en droit est plutôt un concept qui remonte au siècle des Lumières opposé à l'obscurantisme religieux, quand des mouvements philosophiques ont commencé à se projeter dans une société où l'Etat était séparé du clergé.

Il serait extrêmement naïf de reprendre l'idée de tabula rasa de Descartes (et comme le disait Tocqueville, les révolutionnaires n'étaient que des cartésiens sortis des écoles et marchant dans la rue) sans comprendre qu'une époque ne peut représenter une rupture radicale avec l'époque qui la précède. Cette histoire de table rase et de révolution était vastement une mascarade.

Nulle part dans le monde connu il n'y avait d'égale dignité entre les individus, sauf en Europe. Tous les philologues, spécialistes de l'Histoire des idées, savent bien, en dépit de ce folklore de la table rase, que la culture populaire a d'ailleurs retenu, il y a une réelle continuité entre l'humanisme de la Renaissance, qui est exclusivement de culture chrétienne, et l'humanisme des droits de l'Homme.

Le 01/11/2021 à 21:48, sovenka a dit :

Le clergé au contraire n'encourageait pas l'égale dignité de chaque être humain: il y avait déjà le monarque de droit divin au sommet de la société, le pape chef de l'église, puis des gradations à tous les niveaux: les femmes devant obéir aux hommes, les paysans devant obéir au seigneur... Donc non l'égale dignité de chaque individu nous ne la devons pas au christianisme, ou alors celui prêché par Jésus mais pas celui de Constantin et de Charlemagne.

Le 01/11/2021 à 21:48, sovenka a dit :

L'esclavage des Noirs est aussi imputable au fait qu'ils n'étaient pas considérés comme humains, des religieux les plaçaient au rang d'animal. Les justifications idéologiques au nom de l'âme à sauver servaient surtout à servir des intérêts: vendre des esclaves était source d'enrichissement, employer des esclaves était plus lucratif que des travailleurs rémunérés, puis l'Inquisition pouvait faire main basse sur les biens des condamnés.

C'est ce que je te disais : au nom de la conservation de ses privilèges, le clergé et les hommes de pouvoir ont instrumentalisé et détourné le message du Christ, comme par exemple en faisant du commandement de l'amour du prochain la nécessité de sauver les âmes des esclaves ou des cathares, etc.

Et le christianisme comme son nom l'indique c'est la doctrine qui se relie au message du Christ, pas à celui de Constantin ou de Charlemagne. Il n'empêche donc que structurellement, ou plutôt de façon systémique, pour prendre le symétrique de l'idéologie woke, il y a prise en compte de l'Autre en tant qu'Autre dans une dialectique historique de conscientisation, et non son effacement ou sa subordination définitive à un ordre phallocrate, raciste, etc. Les chrétiens humanistes comme Pic de la Mirandole ou Erasme ne pratiquaient pas l'amour du prochain à la légère.

Le Christ donne un grande importance aux femmes, il n'hésite pas à enfreindre la loi pour se solidariser des étrangers, des pauvres, etc. bref, clairement dans le message christique il y a, comme l'aura montré René Girard de façon plus scientifique encore, l'amour de l'Autre, avec en germe, la fin du sacrifice et des bouc-émissaires.

Le 01/11/2021 à 21:48, sovenka a dit :

L'humanisme apparu avec la Renaissance a été grandement inspiré par la redécouverte du monde antique. D'ailleurs tu as parlé de filiation: le christianisme européen a une filiation majeure avec le monde païen qui l'a précédé, alors pourquoi parler de filiation du christianisme et pas de filiation des religions polythéistes de l'Antiquité ? Pourquoi du reste devrions-nous nous accrocher au christianisme ? Pourquoi à l'heure de l'internet nous priverions-nous de nous enrichir de connaissances, de repères et de valeurs propres à des pensées venant d'ailleurs -la Chine, l'Inde, l'Afrique, etc.- et par conséquent sans lien avec le christianisme ? Pourquoi aurions-nous peur de nous en détacher pour repartir sur une autre base sur laquelle on pourrait également assoir des valeurs saines comme la justice, le partage..., sans oublier la spiritualité ?

Les grecs n'étaient pas des humanistes, ils pensaient alors, tout comme le reste du monde, qu'il existait une hiérarchie naturelle entre les êtres vivants. A moins donc que l'on te soupçonne de vouloir rétablir cette hiérarchie, je pense qu'à ce titre tu t'estimeras plus volontiers chrétienne que de l'antiquité grecque. L'humanisme est une philosophie occidentale issue de la culture chrétienne, les inégalités ne sont pas les mêmes en Chine, en Inde, ou dans certaines peuplades d'Afrique.

Le 01/11/2021 à 21:48, sovenka a dit :

S'en remettre à une seule religion pour guide est tout autant dangereux. En fait il faut refuser absolument la marchandisation de l'individu humain et que ce soit non négociable mais on n'a pas besoin du christianisme pour ça.

Si, il y aura besoin du christianisme pour sauver l'humanisme, indubitablement. Il suffit d'analyser. La dignité humaine chez les premiers humanistes et pour les Lumières, se fonde sur la liberté ou le libre-arbitre donné par Dieu, comme chez Pic de la Mirandole, ou sur la raison, comme chez Kant avec son devoir de l'Aufklärung et la promotion de l'autonomie en lieu et place de l'hétéronomie qui s'appuie sur la verticalité de Dieu et l'Homme.

Tout comme les sciences ont mis à mal le christianisme traditionnel pré-révolutionnaire, elles mettent dorénavant à mal l'humanisme et l'Homme sur lequel notre système constitutionnel des droits de l'Homme, dont la philosophie est celle des Lumières, est fondé. Avec Nietzsche commence l'idée que la morale égalitaire est une morale de faible, d'esclave, et que des intérêts cachés viennent au principe des lois, de la morale et des règlements. Apparaît aussi la psychanalyse dans son sillage, qui montre à quel point l'humain est dirigé par son inconscient et n'est donc pas libre, ainsi que la sociologie qui finira par se corrompre dans le marxisme antihumaniste et les idéologies décoloniales woke identitaires, non universalistes.

On en arrive donc dans la perspective athée et matérialiste à la mort de l'Homme et à la fin de l'humanisme, puisque celui-ci ne serait selon ses détracteurs qu'un avatar, dans la lignée de la sociologie woke, de la défense des intérêts de l'Occident et de l'homme blanc hétérosexuel occidental bourgeois.

Depuis Nietzsche, la psychanalyse et les sciences sociales comme la sociologie, la psychologie, etc. ont démontré non seulement que l'humain n'est pas libre, mais qu'il n'est pas rationnel. Il n'y a donc plus aucun fondement à la dignité humaine, et on peut vendre des bébés, tuer des nourrissons juste avant leur terme, euthanasier des personnes dépendantes, prostituer les femmes, pratiquer la GPA, modifier l'être humain et le fusionner avec la technique dans le transhumanisme, etc. etc.

Sans rétablir une certaine métaphysique dans son bon droit en réaffirmant la dignité humaine, ce que je m'efforce de faire ainsi que de nombreux autres, on voit bien que l'athéisme matérialiste tend vers l'antihumanisme car il ne peut plus penser l'être humain comme fondamentalement libre et rationnel, ni l'humanisme comme fondamentalement désintéressé. L'athéisme matérialiste n'a pas réussi à irriguer son propre désert moral. Plus personne n'empêchera donc le déchaînement des puissances du ressentiment des idéologies de gauche qui deviennent identitaires, fragmentées, islamo-gauchistes notamment. Ou l'arrivée de lois fondamentalement indignes telles que l'euthanasie et autres. Ou un totalitarisme.

Trouve moi encore un seul athée, prétendument humaniste, et matérialiste qui prétende sérieusement que l'être humain soit fondamentalement libre et rationnel. Ou qui fasse autre chose que de le supposer en principe, parce que c'est le système juridique, les conventions morales, et que ça l'arrange (on reste donc dans le conformisme, l'obéissance aveugle, l'habitude, comme dans la banalité du mal, donc tout sauf une pensée construite). Rien n'empêcherait donc un projet politique allant contre l'idée que chaque être humain soit d'égale dignité. Rien n'empêcherait plus non plus l'idéologie woke de se prévaloir d'une caution scientifique et de détruire l'Occident humaniste. Cela se voit très bien encore dans les propositions de la gauche qui mettent à peu près toutes en danger et en question la structure même de la société, de la famille ou la dignité humaine dans son fondement. Ou encore dans le transhumanisme. etc.

(La suite au prochain épisode, je manque de temps)

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