Aller au contenu

Un gène pour éradiquer une espèce


shyiro

Messages recommandés

Membre, Posté(e)
shyiro Membre 15 609 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

Qu'en pensez vous de cette info ? Est-ce serieux ou ... ? 

 

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, `, Posté(e)
Tequila Moor Membre 16 230 messages
`,
Posté(e)

C'est plutôt une bonne nouvelle.

Cela veut dire qu'on peut potentiellement faire disparaître l'humanité sur quelques générations, sans rien de sale qui décimerait d'autres espèces, sans donc passer par du nucléaire ou du chimique.

Propre, net, sans bavures.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 60ans Posté(e)
Elbaid1 Membre 9 215 messages
Maitre des forums‚ 60ans‚
Posté(e)

allez chiche que de la gueule .

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Talon 1, 79ans Posté(e)
Talon 1 Membre 24 099 messages
79ans‚ Talon 1,
Posté(e)

Pure utopie car, grâce à la variabilité des individus, il y aura toujours quelques survivants.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 153ans Posté(e)
chanou 34 Membre 25 866 messages
Maitre des forums‚ 153ans‚
Posté(e)

Ca m'apparait tout à fait possible comme méthode. Ce qui est encore plus évident avec ça c’est qu'on assiste ensuite à un magnifique effet cobra...

https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_cobra

 

Et comme d'habitude, on se créera une emmerde beaucoup, beaucoup plus importante que celle contre laquelle on prétend lutter...:first:

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, nyctalope, 40ans Posté(e)
Criterium Membre 2 870 messages
40ans‚ nyctalope,
Posté(e)

Également comme d'habitude, il faut apporter quelques nuances. Essayons de résumer ça au plus simple — mais il va falloir faire un peu de génétique.

L'homme, le moustique, bref beaucoup d'espèces sont diploïdes, c'est à dire que l'on possède deux copies de chaque chromosome. L'on possède donc deux copies de chaque gène. Prenons un gène que l'on appelle A. La séquence exacte du gène A varie dans la population. Appelons chacune de ces variations (que l'on appelle des allèles) A1, A2, A3, etc. — Vous avez hérité un A de chaque parent. Si votre père était A3/A8 et votre mère A1/A2, alors vous avez 50% de chance pour chacun d'avoir hérité un allèle. Ainsi vous êtes peut-être A1/A8. Vous auriez pu être A1/A3, A2/A8 ou A2/A3.

Ce nombre "50% de chance", par exemple d'avoir A3 (50%) ou A8 (50%) du père, c'est l'une des "lois de Mendel" sur l'héritabilité des gènes.

Il y a plusieurs cas de figures dans lesquels ce nombre de 50% n'a plus cours et présente une déviation. L'une de ces possibilités est appelée un "meiotic drive" — c'est le cas où, pour une raison ou une autre, l'un de ces allèles force son acquisition préférentielle à la prochaine génération. En d'autres termes, avec un exemple: la présence de A1 force la rétention de A1 dans 100% des cas. Les enfants du même couple seront A1/A3 et A1/A8 mais maintenant (presque) plus jamais A2/A3 ou A2/A8.

Cela est souvent difficile à conceptualiser pour ceux qui ont des bases en génétique, puisque cela va à l'encontre de ce que l'on apprend, mais cela existe bel et bien. Les mécanismes sont compliqués donc je ne détaillerai que si ça intéresse.

On parle beaucoup de CRISPR/Cas9, souvent dans le contexte de la thérapie génique (la possibilité de "corriger" un gène défectueux dans une maladie génétique) — mais il existe une autre application par laquelle l'on peut forcer un tel drive en utilisant cette technologie, c'est-à-dire que l'on peut forcer un gène (mettons B1) à ne plus être hérité à 50%, mais à 100%. C'est le gene drive. Cette application a été prouvée comme possible en 2014 mais l'idée date d'avant. Dans l'application typiquement présentée, on parle des moustiques que personne n'aime pour réduire l'incidence des maladies dont ils sont le vecteur, et le gène B1 rend les femelles stériles — comme le gène B1 est forcé à être transmis à la descendance, l'on se retrouve rapidement avec des mâles contenant B1 et des femelles stériles, et les femelles non-stériles qui n'avaient pas B1 vont se faire "contaminer" la descendance en s'accouplant avec ces mâles B1 et donc ne générer que des femelles stériles: bref, l'on détruit la population par sa fertilité.

Au-delà de l'aspect évidemment effrayant de jouer aux apprentis-sorciers, puisqu'il s'agit effectivement d'un outil qui permet à l'homme de grandement affecter la population naturelle d'une espèce, il ne faut pas oublier les nuances suivantes (qui sont souvent oubliées même par des scientifiques travaillant là-dessus):

— Le taux ne passe jamais à exactement 100%.

— La nature possède déjà des systèmes de drive. Mais le plus intéressant, c'est que nous les connaissons mal — pourquoi? Parce que ils se retrouvent typiquement "masqués" dans les populations naturelles. Or c'est très important. En d'autres termes, un gène M (le "masque") évolue en parallèle pour modérer tout ce qui essaie de trop varier du 50% et annuler son effet (là encore, je simplifie). C'est la raison pour laquelle tous les systèmes de drive naturels n'ont jamais été identifiés dans une espèce "type", mais typiquement dans des croisement de variétés (sous-espèces) et hybrides. À chaque fois, c'étaient des chercheurs qui se retrouvaient par hasard avec des gènes qui semblaient devenir des drivers en analysant la progénie d'un tel croisement, qui ont trouvé cela bizarre et ont vérifié maladivement s'il y avait quelque chose qui clochait. On peut le représenter ainsi:

Espèce 1: A1 (drive) + M (masque)

Espèce 2: A2 (pas de drive) + pas de masque.

Une partie de la progénie aura A1 + pas de masque = permettra à A1 de "montrer" son phénotype de drive.

Tout cela pour dire: la nature sait vite évoluer ces "masques".

Traduction de tout cela: les gene drive vont sembler très bien marcher, et pourraient faire disparaître des espèces à population réduite. Mais avec suffisamment d'individus et/ou de temps, ce qui se passera certainement sera l'évolution naturelle d'un "masque", les individus ayant ce M acquérant ainsi un immense avantage sélectif, et seront ceux qui repeupleront la population. En gros: on aura l'impression qu'il y a moins de moustiques, mais soudain il y en aura à nouveau autant qu'avant. Je ne pense pas que ce soit une nouvelle formule magique. — Pourtant, depuis quelques années, il semble que l'on ait maintenant deux camps, certains contre et certains pour, et qui en sont convaincus. Il faut dire que cela se vend bien par les journalistes ainsi que par ceux qui bénéficient lorsque l'on étiquette les gens entre "pro-science" et "anti-science" sans nuancer. C'est dommage, parce que c'est là à nouveau quelque chose qui contribue à rendre la science effrayante, et comme quelque chose dont il faut se méfier et de mauvais pour le plus grand nombre.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×