La mort des autres

Il y a 1 heure, riad** a dit :

Ou on peut être tellement dévasté par des années de maladie et de souffrance d'un être cher qu'on accepte sa mort comme un soulagement.

Je  suis tout à fait d'accord après avoir vu de grands vieillards se décatir, devenir gâteux, ou souffrant de diverses pathologies. Il y a des moments où il faut admettre de les laisser partir.

Il y a 3 heures, maxbitru a dit :

Bonjour 

Une question me taraude (dsl si c'est un doublon, j'ai posté en tant qu'invité avant mon inscription et je ne vois pas mon post;

Bref, j'ai posé une question à mon entourage, mais aucune réponse n'était satisfaisante ; je pense que c'est une question philosophique; je la pose donc ici:

pourquoi est-on triste lorsque quelqu'un meurt ?

Je vous remercie

Max

Bonsoir,

La vie est un jeu, une comédie, à l'échelle micro.

Mais c'est un drame, une tragédie, à l'échelle macro.

L'homme est tombé dans un piège qu'il a lui-même invoqué.

Or, ce piège est plus beau et plus fort que lui.

L'homme lui appartient.

Il doit donc s'incliner face à la performance du crime.

La perversité du scénario humain, c'est la quintessence de l'intelligence.

Parce que tout n'est qu'intelligence, y compris l'ineptie du cauchemar.

Rien n'est hasard.

Ce n'est pas le vent qui fait tomber les feuilles, ce sont simplement des feuilles mortes.

Si votre conjoint devient obsolète ou régressif à l'intelligence du destin, il s'en désolidarisera naturellement.

Et vous aurez tort d'accuser le vent.

Vous aurez tort d'incriminer l'empirisme du temps.

Cordialement, Fraction

Il y a 4 heures, maxbitru a dit :

Bonjour 

Une question me taraude (dsl si c'est un doublon, j'ai posté en tant qu'invité avant mon inscription et je ne vois pas mon post;

Bref, j'ai posé une question à mon entourage, mais aucune réponse n'était satisfaisante ; je pense que c'est une question philosophique; je la pose donc ici:

pourquoi est-on triste lorsque quelqu'un meurt ?

Je vous remercie

Max

Parce que l'on est égoïste. Et comme un chirurgien ne peut s'opérer tout seul, il a besoin de l'autre. Si l'autre meurt alors douleur insoignable.

En résumé la mort de l'autre nous touche à cause de la douleur.

Mais la mort ne rend pas toujours triste surtout si on n'est plus indispensable et que l'on meurt sans douleur.

Il y a 4 heures, maxbitru a dit :

Bonjour 

Une question me taraude (dsl si c'est un doublon, j'ai posté en tant qu'invité avant mon inscription et je ne vois pas mon post;

Bref, j'ai posé une question à mon entourage, mais aucune réponse n'était satisfaisante ; je pense que c'est une question philosophique; je la pose donc ici:

pourquoi est-on triste lorsque quelqu'un meurt ?

Je vous remercie

Max

Si on est triste, c'est parce qu'on était attaché à la personne et  savoir qu'on ne la verra plus, peut nous être insupportable. Avec le temps, on s'habitue à l'absence, on s'habitue au manque, mais la personne reste dans notre cœur. Ma petite grand-mère est décédée à 104 ans. Sur la fin, elle attendait la mort avec impatience, pour revoir sa sœur jumelle, et son mari, décédés 10 ans plus tôt, mais surtout ses parents et son frère, tous trois décédés pendant la guerre de 39.

Il y a 3 heures, Talon 1 a dit :

Mais rassurez-vous, vous ne saurez jamais si vos survivants seront tristes.

Je pense qu'on connait suffisamment bien ses proches, pour savoir si notre mort les attristera, ou pas. Je n'ai absolument pas peur de mourir, mais j'espère mourir à un âge "normal". Je partirais maintenant, je sais combien mon mari et mes enfants seraient dévastés, et je ne voudrais en aucun cas leur infliger ce chagrin. 

Il y a 3 heures, Plouj a dit :

Tout cela est bidon.

On est triste car les traditions nous ont mis dans la tête que la mort c'était grave, que perdre quelqu'un amène la peine, que si la personne n'avait pas été gentille, elle irait en enfer, que si elle n'était pas catho, en France elle se serait enterrée comme un chien, que ci que ça que si on aime son prochain on doit être triste lorsqu'il s'en va... bof ! Les traditions c'est comme ça.

Même des personnes gravement malades depuis longtemps et enfin délivrées vont occasionner la tristesse alors que ce n'est que délivrance.

Un proverbe résume cela :

Ne pleure pas sur les morts, qui ne sont plus que des cages dont les oiseaux sont partis - Musluh al-Din Saadi.

 

Sauf que ce n'est partout pareil !

J'ai vécu un temps dans les Caraïbes, et sur des îles lorsqu'un ancien s'en va, c'est la fête, les réjouissances, les chansons. L'on m'a expliqué que la vraie vie est dans l'eau delà.

Et pourquoi pas !

 

 

Ce qui m'échappe (peut-être n'est-ce vrai que dans les cultures occidentales),  c'est cette manière de plaindre la personne décédée. Elle, plongée dans le néant (ou dans un "au-delà" salvateur selon les croyants) est sauvée de la vie. La douleur ne peut être que pour ceux qui restent et eux seuls sont à plaindre.

Derrière la perte d'une personne proche il ne peut y  avoir que la douleur de l'absence définitive ou tous les changements liés à cette absence : ainsi nous pleurons sur nous et notre futur.

Personnellement je suis pour l'euthanasie et je ne voue pas un culte à la vie. Mais ma soeur est décédée il y a un an et demi après 6 ans de souffrances par cancer. J'estime que la mort a été une délivrance pour elle, même si elle voulait continuer à vivre; J'ai encore des difficultés à intégrer totalement sa mort parce qu'elle avait moins de 50 ans et parce qu'elle a laissé deux filles, une mineure et l'autre à peine majeure.

Donc le deuil un peu difficile n'est pour moi pas lié au habitudes culturelles  mais à la perte et ses conséquences concrètes. Et c'est sûrement souvent le cas.

Il y a 2 heures, CAL26 a dit :

Ce qui m'échappe (peut-être n'est-ce vrai que dans les cultures occidentales),  c'est cette manière de plaindre la personne décédée.

Pas que, de trouver la personne défunte parfaite une fois morte m'énerve un peu aussi. C'est ce qu'il se passe souvent, pourquoi ? Pour ouvrir des portes de paradis imaginaires qui resteraient closes sans cela ?

Il y a 2 heures, CAL26 a dit :

Personnellement je suis pour l'euthanasie

Ou la sédation. L'acharnement du garder vivant' est inadmissible.

Il y a 2 heures, CAL26 a dit :

Donc le deuil un peu difficile n'est pour moi pas lié au habitudes culturelles  mais à la perte et ses conséquences concrètes. Et c'est sûrement souvent le cas.

Sur ce point, chacun aura son ressenti selon son éducation, sa culture, sa religion, son vécu, ses relations avec le défunt etc..trop de facteurs pour en faire une généralité.

il y a une heure, Plouj a dit :

Sur ce point, chacun aura son ressenti selon son éducation, sa culture, sa religion, son vécu, ses relations avec le défunt etc..trop de facteurs pour en faire une généralité.

Je n'ai pas dit le contraire. Mais il est nécessaire de proposer une vision globale pour discuter : détailler tous les cas individuels (voire avec nom, prénom date et lieu de naissance) risquerait d'être long et fastidieux.

Il y a 12 heures, maxbitru a dit :

pourquoi est-on triste lorsque quelqu'un meurt ?

Depuis la nuit des temps, l'homme a une pratique qui consiste à "enterrer" ses morts...

Si on en devenait "indifférent" n'est-ce pas là tout bonnement un dangereux signe de "nihilisme" ??

Il y a 13 heures, soisig a dit :

Je pense qu'on connait suffisamment bien ses proches, pour savoir si notre mort les attristera, ou pas. Je n'ai absolument pas peur de mourir, mais j'espère mourir à un âge "normal". Je partirais maintenant, je sais combien mon mari et mes enfants seraient dévastés, et je ne voudrais en aucun cas leur infliger ce chagrin. 

Vous organisez l'avenir selon vos souhaits, alors que vous ne saurez même pas que vous serez mort.

il y a 7 minutes, Talon 1 a dit :

Vous organisez l'avenir selon vos souhaits, alors que vous ne saurez même pas que vous serez mort.

Oui mais de mon vivant, je sais ce qu'entrainerait ma mort maintenant, d'où mon souhait, de ne pas mourir maintenant. Mais bien sur qu'on ne peut rien programmer, on peut juste veiller à conserver une bonne hygiène de vie, pour au moins, tenter de rester plus longtemps en vie. 

il y a 5 minutes, soisig a dit :

Oui mais de mon vivant, je sais ce qu'entrainerait ma mort maintenant, d'où mon souhait, de ne pas mourir maintenant. Mais bien sur qu'on ne peut rien programmer, on peut juste veiller à conserver une bonne hygiène de vie, pour au moins, tenter de rester plus longtemps en vie. 

C'est une grande prétention.

il y a 4 minutes, Talon 1 a dit :

C'est une grande prétention.

Non, ne sont prétentieux que ceux qui affirment sans savoir, ce qui n'est pas mon cas. En contre partie, je trouve bien triste que tu ne comprennes pas mon raisonnement, car ça veut dire qu'il n'y a pas suffisamment de personnes qui t'aiment, pour que tu te sentes aimé, au point d'avoir peur de leur infliger un énorme chagrin. 

il y a 1 minute, soisig a dit :

Non, ne sont prétentieux que ceux qui affirment sans savoir, ce qui n'est pas mon cas. En contre partie, je trouve bien triste que tu ne comprennes pas mon raisonnement, car ça veut dire qu'il n'y a pas suffisamment de personnes qui t'aiment, pour que tu te sentes aimé, au point d'avoir peur de leur infliger un énorme chagrin. 

Mes héritiers seront contents.

il y a 4 minutes, Talon 1 a dit :

Mes héritiers seront contents.

bof ... dans ma famille, on hérite aux alentours de 70/75 ans. On n'a plus besoin de grand chose à cet age la. 

On pleure la mort des autres cas elle nous rappelle que nous sommes tous mortel, nous inclus.

On pleure aussi par manque d’une personne avec qui on partageait des moments.

On ne pleure pas le défunt, on pleure notre condition d’humain qui se retrouve démuni face à la faucheuse.

Il y a 1 heure, soisig a dit :

Non, ne sont prétentieux que ceux qui affirment sans savoir, ce qui n'est pas mon cas. En contre partie, je trouve bien triste que tu ne comprennes pas mon raisonnement, car ça veut dire qu'il n'y a pas suffisamment de personnes qui t'aiment, pour que tu te sentes aimé, au point d'avoir peur de leur infliger un énorme chagrin. 

Une fois encore, comme nous en discutions avec @CAL26, chacun(e) possède son ressenti et ses visions.

Il est logique que ces raisonnements soient différents. A la disparition de proches, même très aimé, il y aura tristesse, moins si nous en parlons ouvertement. La mort n'a jamais été un sujet tabou à la maison.

Nos enfants savent bien que cela peut arriver à n'importe qui et à n'importe quel moment et qu'il y a, logiquement, plus de risques que les vieux partent les premiers, même si cela n'est pas le cas dans ma famille.

Donc oui, il y aura tristesse, manque, de durée différente selon.. et on passera à autre chose.

Plus jeune, pendant mes études, j'ai eu l'imbécile idée de répondre à une annonce pour devenir croque mort.

Je peux vous assurer que les familles de gens décédés après une horrible maladie ne sont pas moins triste que les autres. 

Savoir que la personne ne souffre plus n'aténue pas la douleur du décès. Comme l'argent n'y fait rien.

D'où ma question. 

il y a 32 minutes, maxbitru a dit :

Plus jeune, pendant mes études, j'ai eu l'imbécile idée de répondre à une annonce pour devenir croque mort.

Je peux vous assurer que les familles de gens décédés après une horrible maladie ne sont pas moins triste que les autres. 

Savoir que la personne ne souffre plus n'aténue pas la douleur du décès. Comme l'argent n'y fait rien.

D'où ma question. 

Plus on avance en âge et plus on assiste à des funérailles.

Depuis des années maintenant, le cancer, plus particulièrement, fait des ravages. Rares ont les familles non touchées par ce fléau.

Dans mon entourage, le calvaire dure entre 1 et 10 ans , à part un cas de refus d'admettre le cancer de leur mère et épouse, la famille était réellement attristée du décès, pour les autres, ce fut le soulagement, la fin des souffrances, du calvaire, le ouf de la délivrance qui l'emportaient largement sur la tristesse et la peine.

il y a une heure, Plouj a dit :

Plus on avance en âge et plus on assiste à des funérailles.

Depuis des années maintenant, le cancer, plus particulièrement, fait des ravages. Rares ont les familles non touchées par ce fléau.

Dans mon entourage, le calvaire dure entre 1 et 10 ans , à part un cas de refus d'admettre le cancer de leur mère et épouse, la famille était réellement attristée du décès, pour les autres, ce fut le soulagement, la fin des souffrances, du calvaire, le ouf de la délivrance qui l'emportaient largement sur la tristesse et la peine.

 

Coucou Ploujounet, on peut aussi pleurer la mort d'une personne par projection sur nos enfants, je m'explique: j'ai dû débrancher un gamin de 16 ans qui avait eu un accident de scooter ou mobylette (peu importe), j'ai commencé par enlever délicatement la sous clavière, la sonde d'intubation, la sonde vésicale..... puis j'ai commencé à l'habiller, je pleurais, c'était horrible, je n'étais plus du tout pro, j'étais une maman qui avait peur que ça arrive à ses enfants..... c'est un collègue qui avait fini d'enfiler les basquettes du môme..... ce souvenir restera dans ma mémoire jusqu'à la fin de ma vie...

Il y a 3 heures, Beltégeuse a dit :

Coucou Ploujounet, on peut aussi pleurer la mort d'une personne par projection sur nos enfants, je m'explique: j'ai dû débrancher un gamin de 16 ans qui avait eu un accident de scooter ou mobylette (peu importe), j'ai commencé par enlever délicatement la sous clavière, la sonde d'intubation, la sonde vésicale..... puis j'ai commencé à l'habiller, je pleurais, c'était horrible, je n'étais plus du tout pro, j'étais une maman qui avait peur que ça arrive à ses enfants..... c'est un collègue qui avait fini d'enfiler les basquettes du môme..... ce souvenir restera dans ma mémoire jusqu'à la fin de ma vie...

Tu confirmes tout à fait ce que j'écrivais plus haut, à chaque personne sa réaction selon bien des facteurs.