Votre avis sur la maïeutique ?

Terme qui nous vient du grec, de Maïa la déesse qui veillait aux accouchements (rien à voir avec l'abeille de dessin animé).

A la base de cet art -la maïeutique- la science médicale pratiquée par les sages-femmes (et par extension les études suivies pour prétendre à cette profession).

En philosophie c'est par analogie l'interrogation sur les connaissances.

Socrate, fils de la sage-femme Phénarète, parlait de l'art de faire accoucher les esprits. Pour ce faire il posait des questions faussement naïves, écoutait et s'arrangeait pour que l'interlocuteur prenne conscience des inexactitudes et des contradictions de son raisonnement. Ce dernier s'apercevait alors qu'il ne savait pas ce qu'il croyait savoir. Mais Socrate ne s'arrêtait pas là puisqu'il amenait cet interlocuteur à se rendre compte qu'il possédait des connaissance en le guidant au travers de sa réflexion.

Voyons voir ce que nous dit Wikipédia: 

La maïeutique consiste à faire accoucher les esprits de leurs connaissances. Elle est destinée à faire exprimer un savoir caché en soi. Son invention remonte au 4ème siècle av. J.-C. et est attribuée au philosophe Socrate. Socrate employait l'ironie (ironie socratique) pour faire comprendre aux interlocuteurs que ce qu'ils croyaient savoir n'était en fait que croyance. La maïeutique, contrairement à l'ironie, s'appuie sur une théorie de la réminiscence qui affirme faire resurgir des vies antérieures les connaissances oubliées.

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J'ignore si Socrate se heurtait parfois à des bouffées délirantes de gens ne supportant pas d'être bousculés dans leurs certitudes mais, que pensez-vous de son truc à lui ?

Faire naître une pensée construite et aboutie à partir d'une question idiote, n'est-ce pas faire poindre l'aurore dans le chaos d'une nuit de tempête ?

Avez-vous des exemples ?

Oui il suffit de tirer le fil et de voir où ça mène. Pousser une conversation jusqu'au bout, jusqu'à l'absurde s'il faut comme les surréalistes le faisait. Il me semble même qu'une tradition juive consiste aussi à analyser les textes jusqu'au bout, même à tomber dans l'absurde, pour être sur d'en faire le tour. Un peu comme quand on analyse une situation aux échecs, on envisage toutes les possibilités y compris les plus folles. 

Non, nous n'avons aucune connaissance innée. Nous apprenons tout. Sauf ce que produisent nos instincts. En revanche, nous ne pouvons pas penser faux. La maïeutique de Socrate était une méthode pour amener son interlocuteur, par le dialogue, la dialectique, à raisonner jusqu'à ce que l'objectif soit atteint. C'est pour ça qu'il s'opposait aux rhéteurs, qui employaient la rhétorique pour persuader du faux par la logique.

Antiphon Le Sophiste raconte:

Socrate, ce que tu apprends à tes élèves n'a aucune valeur puisque tes leçons sont gratuites et que tes élèves te donnent ce qu'ils veulent.

Socrate :je donne mes leçons aux élèves que je choisis (d'abord les plus beaux et imberbes) alors que toi, te faisant payer par quiconque, tu te conduis comme un prostitué.

il y a 22 minutes, sovenka a dit :

Faire naître une pensée construite et aboutie à partir d'une question idiote, n'est-ce pas faire poindre l'aurore dans le chaos d'une nuit de tempête ?

Au départ, je me suis dit que « maïeutique » a peut-être un lien avec la fabrication d’un type de mayonnaise en cuisine ?

Merci sovenka on en apprend de bien bonne sur le forum.

Enfin de compte Socrate prêchait le faux pour savoir le vrai ! 

.

il y a 41 minutes, sovenka a dit :

Avez-vous des exemples ?

Je vous conseille la chaine YouTube d'Anthony Magnabosco «street epistemology». C'est un sceptique qui a abandonné la lutte frontale contre les croyances pour une forme de dialectique faussement naïve qui s'inspire de la méthode socratique, un questionnement exploratoire cherchant à comprendre l'autre et tentant parfois de le mettre en face de ses contradictions s'il le sent apte à le supporter, le tout dans le respect et la courtoisie.

Souvent, pour avancer, il faut affirmer. Un questionnement constant ne peut aboutir qu'à du surplace.

Le but premier de la maieutique, accoucher les esprits en leur posant des questions, c'est de faire réaliser aux gens qu'il ne savent rien de ce qu'ils croient savoir.

"je sais que je ne sais pas" c'est déja une étape importante.

il y a 43 minutes, Talon 1 a dit :

 En revanche, nous ne pouvons pas penser faux.

Pourquoi? j'ai pas compris.

Citation

(d'abord les plus beaux et imberbes)

Il était homo ?

.

Il y a 2 heures, Enchantant a dit :

Au départ, je me suis dit que « maïeutique » a peut-être un lien avec la fabrication d’un type de mayonnaise en cuisine ?

Ou la science du tricot  

Il y a 2 heures, Talon 1 a dit :

Socrate, ce que tu apprends à tes élèves n'a aucune valeur puisque tes leçons sont gratuites et que tes élèves te donnent ce qu'ils veulent.

Socrate :je donne mes leçons aux élèves que je choisis (d'abord les plus beaux et imberbes) alors que toi, te faisant payer par quiconque, tu te conduis comme un prostitué.

Et à la fin Socrate s'écria "Ah, ah j't'ai cassé !" joignant le geste à la parole.

Il y a 2 heures, Tequila Moor a dit :

Quand on voit son Procès, on se dit que c'est une excellente façon de se faire condamner à mort en ayant comme seul tort de prendre les juges pour des cons.

Sa méthode a envoyé plus d'un sujet dans l'asile. Dommage on aurait toujours pu en tirer quelque chose de bon même si la question pouvait sembler stupide ou burlesque  

Il y a 2 heures, épixès a dit :

Je vous conseille la chaine YouTube d'Anthony Magnabosco «street epistemology». C'est un sceptique qui a abandonné la lutte frontale contre les croyances pour une forme de dialectique faussement naïve qui s'inspire de la méthode socratique, un questionnement exploratoire cherchant à comprendre l'autre et tentant parfois de le mettre en face de ses contradictions s'il le sent apte à le supporter, le tout dans le respect et la courtoisie.

Je te remercie de me le faire découvrir je ne connaissais pas. J'en profiterai doublement car cela me fera réviser mon english  

Il y a 2 heures, Virtuose_en_carnage a dit :

Souvent, pour avancer, il faut affirmer. Un questionnement constant ne peut aboutir qu'à du surplace.

C'est intéressant, je flaire quelque filon. Pourrais-tu développer avec si possible un exemple ou une mise en situation   

Il y a 2 heures, sovenka a dit :

J'ignore si Socrate se heurtait parfois à des bouffées délirantes de gens ne supportant pas d'être bousculés dans leurs certitudes mais, que pensez-vous de son truc à lui ?

Faire naître une pensée construite et aboutie à partir d'une question idiote, n'est-ce pas faire poindre l'aurore dans le chaos d'une nuit de tempête ?

Avez-vous des exemples ?

Oui !!! c'est la base de la philosophie... vraiment.

Socrate a souvent suscité de l'énervement en particulier quand reconnaître son ignorance revient à perdre la face (personnages importants ou imbus, professeurs rémunérés pour un enseignement qu'ils ne possèdent pas vraiment... on peut imaginer bien des situations)

C'est un art délicat. Socrate était lui-même guidé, disait-il, par sa divinité, son démon.

Et n'a jamais rien pu accoucher lui-même...

La portée de la maïeutique est immense pour toute la philosophie comme déjà évoqué dans un autre sujet.

Il y a 2 heures, Talon 1 a dit :

Non, nous n'avons aucune connaissance innée.

c'est parce que vous n'êtes né qu'une fois ...

Il y a 2 heures, hell-spawn a dit :

Le but premier de la maieutique, accoucher les esprits en leur posant des questions, c'est de faire réaliser aux gens qu'il ne savent rien de ce qu'ils croient savoir.

"je sais que je ne sais pas" c'est déja une étape importante.

C'est vrai mais certains accouchements sont difficiles. 

Il y a 1 heure, riad** a dit :

Il était homo ?

En ce temps-là en Grèce ils devaient tous être bi.

Ah zut on t'avait déjà répondu.

Il y a 2 heures, Virtuose_en_carnage a dit :

Souvent, pour avancer, il faut affirmer. Un questionnement constant ne peut aboutir qu'à du surplace.

On peut affirmer tout ce qu'on veut, si l'auditoire ne suit pas, on perd son temps.  A moins d’être autoritaire, mais on là on quitte la réflexion pour aller bien souvent vers tous les excès.

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il y a 9 minutes, sovenka a dit :

 

C'est intéressant, je flaire quelque filon. Pourrais-tu développer avec si possible un exemple ou une mise en situation   

Hum. Difficile à dire. Mes exemples ne seront sans doute pas très parlant car c'est l’interrogation entre moi-même et un écrit. Il m'est souvent arrivé de débuter par lire un livre ou un article, et commencer à me poser les questions suivantes "Est-ce que c'est vrai?", "N'aurait-il mieux pas fallu présenter ça plutôt comme ça que comme ça?", "Qu'entend-il par ce mot?". Après avoir appliquée une telle méthode pendant 4h et avoir lu 5 lignes, je me suis aperçu qu'en fait je tournais en rond. J'ai donc changé d'approche et je me permets d'admettre ce que mon entendement se refuse à comprendre pour pouvoir lire entièrement le livre ou l'article. Une fois que l'on a tout lu, qu'on sait où on va et comment on y va, la par contre questionner le texte (ou l'interlocuteur) semble pertinent. Mais commencer a essayer de saper l'axiomatique de la personne avant même de savoir ce qu'il en fait est un procédé lâche et non pertinent. Enfin ce n'est que mon avis.

il y a 33 minutes, sovenka a dit :

En ce temps-là en Grèce ils devaient tous être bi.

Et pédérastes en masse, ces cochons de philosophes dont nous savourons les traits d'esprit comme ce qu'il y a de plus fin en matière de civilisation. 

C'est du même tonneaux quand on prend Heidegger pour le maître à penser du XXe siècle. Les oiseaux de même plumage volent ensemble. 

Il y a 2 heures, riad** a dit :

Pourquoi? j'ai pas compris.

Il était homo ?

Un de ses élèves  se moquait de lui en lui disant qu'il se désintéressait de ses élèves dès que la barbe leur poussait. On dirait donc pédéraste, plus exactement.

Si un résultat de la pensée est faux, c'est que les éléments connus sont autres, ou qu'ils ont été mal interprétés, ou qu'une notion est ignorée. Mais l'ordinateur mental reste logique.

"L'entendement ne peut pas penser faux. Le préjugé vient toujours de ce qui n'est pas notre essence même mais qui est extérieur à nous. Si l'on a conscience de soi, on pense le vrai.

Ceux qui doutent des idées vraies ne font pas attention à la différence entre perception vraie et toutes les autres: ils sont comme les hommes qui, tant qu'ils veillaient, ne doutaient pas qu'ils veillaient, mais qui, après avoir vu une fois en rêve qu'ils étaient éveillés, ce sont mis à douter de leur état de veille.

Toute perception est, soit perception de la chose existante, soit perception de l'essence seule." Spinoza

il y a une heure, sovenka a dit :

Et à la fin Socrate s'écria "Ah, ah j't'ai cassé !" joignant le geste à la parole.

Son juron préféré était : "Par le chien."

il y a une heure, Loufiat a dit :

Oui !!! c'est la base de la philosophie... vraiment.

Socrate a souvent suscité de l'énervement en particulier quand reconnaître son ignorance revient à perdre la face (personnages importants ou imbus, professeurs rémunérés pour un enseignement qu'ils ne possèdent pas vraiment... on peut imaginer bien des situations)

C'est un art délicat. Socrate était lui-même guidé, disait-il, par sa divinité, son démon.

Et n'a jamais rien pu accoucher lui-même...

La portée de la maïeutique est immense pour toute la philosophie comme déjà évoqué dans un autre sujet.

c'est parce que vous n'êtes né qu'une fois ...

C'est parce que nous naissons incomplets, avant-terme. Tous les autres animaux sont à peu près finis. Pas nous. En revanche, nous emmagasinons énormément de connaissances. Notre cerveau se développe jusqu'à 25 ans.