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La raison propre à l’homme a accès aux vérités nécessaires


benji3281

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Nouveau, 22ans Posté(e)
benji3281 Nouveau 1 message
Baby Forumeur‚ 22ans‚
Posté(e)

Bonsoir, je suis un élève de Terminale S et je découvre donc cette année là philosophie. Mon professeur m’a demandé de faire une analyse de ce texte de Leibniz (introduction + partie 1 seulement) mais je n’y arrive malheureusement pas :/. Merci beaucoup de votre aide. 

Je pense que la notion porblematisante du texte est la distinction de l’Homme et l’animal par la raison et la thèse de l’auteur le rationalisme/principe de raison suffisante.  

« Il est vrai encore que la raison conseille qu’on s’attende pour l’ordinaire de voir arriver à l’avenir ce qui est conforme à une longue expérience du passé, mais ce n’est pas pour cela une vérité nécessaire et infaillible, et le succès peut cesser quand on s’y attend le moins, lorsque les raisons qui l’ont maintenu changent. C’est pourquoi les plus sages ne s’y fient pas tant qu’ils ne tâchent de pénétrer (s’il est possible) quelque chose de la raison de ce fait pour juger quand il faudra faire des exceptions. Car la raison est seule capable d’établir des règles sûres et de suppléer à ce qui manque à celles qui ne l’étaient point, en y faisant des exceptions ; et de trouver enfin des liaisons certaines dans la force des conséquences nécessaires, ce qui donne souvent le moyen de prévoir l’événement sans avoir besoin d’expérimenter les liaisons sensibles des images, où les bêtes sont réduites. De sorte que ce qui justifie les principes internes des vérités nécessaires distingue encore l’homme de la bête. »

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Membre, 5ans Posté(e)
Bla-bla-bla Membre 239 messages
Baby Forumeur‚ 5ans‚
Posté(e)
il y a une heure, benji3281 a dit :

Bonsoir, je suis un élève de Terminale S et je découvre donc cette année là philosophie. Mon professeur m’a demandé de faire une analyse de ce texte de Leibniz (introduction + partie 1 seulement) mais je n’y arrive malheureusement pas :/. Merci beaucoup de votre aide. 

Je pense que la notion porblematisante du texte est la distinction de l’Homme et l’animal par la raison et la thèse de l’auteur le rationalisme/principe de raison suffisante.  

« Il est vrai encore que la raison conseille qu’on s’attende pour l’ordinaire de voir arriver à l’avenir ce qui est conforme à une longue expérience du passé, mais ce n’est pas pour cela une vérité nécessaire et infaillible, et le succès peut cesser quand on s’y attend le moins, lorsque les raisons qui l’ont maintenu changent. C’est pourquoi les plus sages ne s’y fient pas tant qu’ils ne tâchent de pénétrer (s’il est possible) quelque chose de la raison de ce fait pour juger quand il faudra faire des exceptions. Car la raison est seule capable d’établir des règles sûres et de suppléer à ce qui manque à celles qui ne l’étaient point, en y faisant des exceptions ; et de trouver enfin des liaisons certaines dans la force des conséquences nécessaires, ce qui donne souvent le moyen de prévoir l’événement sans avoir besoin d’expérimenter les liaisons sensibles des images, où les bêtes sont réduites. De sorte que ce qui justifie les principes internes des vérités nécessaires distingue encore l’homme de la bête. »

Punaise ! J'ai mis plus d'un quart d'heure à comprendre ce que ça voulait dire !

(Vous me direz si je me trompe !)

"Est-ce que le futur est entièrement contenu dans le passé ? D'un pt de vue purement logique, sans doute." (Là je prends des risques : ça n'est pas dit dans le paragraphe ! C'est le principe d'un déterminisme absolu)

Mais notre connaissance et notre "expérience du passé" nous permet-elle de prévoir et d'expliquer le futur ("l'avenir") à coup sûr ? Certainement pas parce qu'elle ne peut être que partielle. Et n'englobe pas toutes les éventualités  possibles, ni toutes les "exceptions" possibles.

Plutôt qu'une collection de mille cas particuliers passés, ce qui correspond à un "savoir animal"-- "où les bêtes sont réduites" -- (qui ne permet qu'une improvisation hasardeuse) il s'agirait alors de "construire des lois" ("principes internes de vérités" à l'enchaînement des événements) à valeur universelle (que n'ont pas les expériences aussi nombreuses soient-elles) pour tenter de mieux comprendre l'enchaînement des événements du passé vers le futur...

"la raison est seule capable d’établir des règles sûres et de suppléer à ce qui manque"

(Ça doit être ça !...)

Est-ce qu'avec toutes la raison et l'intelligence possibles et imaginables on serait à même de prévoir l'avenir, c'est une autre affaire.

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Membre, 51ans Posté(e)
CAL26 Membre 6 550 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
Posté(e)

Une partie du texte m'échappe mais dans l'ensemble il me fait penser à la recherche scientifique qui se base sur des théories qui peuvent être contredites par des faits et nécessiter une mise à jour pour admette et prévoir des exceptions.

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Membre, Doctor feel good, 58ans Posté(e)
brooder Membre 5 285 messages
58ans‚ Doctor feel good,
Posté(e)

On peut dire que ce qui est nécessaire à l'homme fait loi. Mais peut t-on prétendre que notre savoir (cf notre raison) est infini et ne connait pas de limite dans le temps, je ne le crois pas. En général, ce que nous ne connaissons pas encore, nous le rangeons dans le domaine de la foi. Ainsi avec le progrès, ce qui fait foi en un temps, peut le devenir loi plus tard ....

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Membre, 33ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 273 messages
Mentor‚ 33ans‚
Posté(e)
Il y a 5 heures, benji3281 a dit :

Il est vrai encore que la raison conseille qu’on s’attende pour l’ordinaire de voir arriver à l’avenir ce qui est conforme à une longue expérience du passé,

Imagine un enfant qui questionnerait ses parents, un soir, pour savoir si le soleil se lèvera au petit matin, et s'il peut arrêter de se lever. Imagine que ses parents le rassurent, lui disent que le soleil se lèvera comme il s'est toujours levé : ils n'y a aucune raison de croire que demain fera exception.

Pour illustrer la première partie de la 1ere phrase : "Il est vrai que la raison conseille

qu'on s'attende pour l'ordinaire

de voir arriver à l'avenir ce qui est conforme à une longue expérience passée".

Et pour la proposition suivante :

Il y a 5 heures, benji3281 a dit :

mais ce n’est pas pour cela une vérité nécessaire et infaillible, et le succès peut cesser quand on s’y attend le moins, lorsque les raisons qui l’ont maintenu changent.

En effet les parents du petit inquiet pour le soleil, s'ils n'ont pas de raison de croire que le soleil ne se lèvera pas, n'ont peut-être pas pour autant les moyens, les notions pour expliquer comment cela se fait, pourquoi en effet chaque matin le soleil se lève. Ils le constatent seulement. Et s'ils ignorent les conditions de cet évènement, ils sont encore moins capables de prévoir si et quand (et où) il peut arriver que le soleil ne se lève plus.

Il y a 5 heures, benji3281 a dit :

C’est pourquoi les plus sages ne s’y fient pas tant qu’ils ne tâchent de pénétrer (s’il est possible) quelque chose de la raison de ce fait pour juger quand il faudra faire des exceptions.

Ici par exemple, l'astrophysicien pourrait expliquer à l'enfant que le soleil est une "étoile" autour de laquelle nous gravitons, qu'il ne disparaît donc pas vraiment, mais qu'en revanche il s'éteindra vraisemblablement, etc.

Il y a 5 heures, benji3281 a dit :

Car la raison est seule capable d’établir des règles sûres et de suppléer à ce qui manque à celles qui ne l’étaient point, en y faisant des exceptions

Ici j'insisterais sur "la raison est seule capable d'établir des règles sûres", car à mon avis c'est le point d'orgue du texte

Il y a 5 heures, benji3281 a dit :

 ; et de trouver enfin des liaisons certaines dans la force des conséquences nécessaires,

"de trouver enfin des liaisons certaines" "dans la force des conséquences nécessaires".

Il y a 5 heures, benji3281 a dit :

ce qui donne souvent le moyen de prévoir l’événement sans avoir besoin d’expérimenter les liaisons sensibles des images, où les bêtes sont réduites.

En effet l'astronomie nous permet d'estimer quand le soleil s' "éteindra", etc., et n'avons pas besoin d'assister à cet évènement pour le prédire.

Il y a 5 heures, benji3281 a dit :

De sorte que ce qui justifie les principes internes des vérités nécessaires distingue encore l’homme de la bête.

Je ne comprends pas bien l'emploi du terme "justifie" mais les renards et les vaches ne semblent pas s'interroger beaucoup à savoir si le soleil se lèvera toujours ou non, dans quelles conditions, etc. 

 

Ceci pour la compréhension à un premier niveau, mais il reste à questionner la portée du texte comme "geste" dans l'histoire de la pensée et pour la philosophie. Et il ne faut pas se retenir à mon avis de placer l'argumentation sous un jour politique, par exemple, où un enjeu soulevé par ce texte pourrait bien être la relation entre la tradition et les progrès de la raison.

Alors l'expression soulignée plus haut prend un autre relief : "Car la raison est seule capable d’établir des règles sûres", et du coup je m'interroge sur la conclusion du texte, cette différence établie entre hommes et bêtes. Est-ce vraiment l'objet du texte ? ou bien est-ce une pointe d'ironie ? car la comparaison serait du coup peu flatteuse, pour qui entendrait défendre la tradition contre les progrès de la raison, pour la seule raison qu'elle est éprouvée : réduit aux "images sensibles" comme les bêtes...

Mais, bon, pour déterminer si tout cela n'est qu'élucubration, il faut creuser un peu la vie de l'auteur, le contexte historique etc.

Bon courage..

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Membre, 5ans Posté(e)
Bla-bla-bla Membre 239 messages
Baby Forumeur‚ 5ans‚
Posté(e)

Un fois le texte compris (plus ou moins) c'est la problématique qu'il faudrait dégager.

Car si la raison peut concevoir, construire  une loi, c'est toujours  à partir de l'expérience qu'elle le fait. Pourquoi alors, la loi tirée de l'expérience par la raison peut-elle prédire mieux que l'expérience elle-même ?

Qu'a apporté la raison de plus que l'expérience ?

Par quel effet de transcendance (universelle) la loi s'impose-t-elle à la seule  expérience ?

Kant (de mémoire, à vérifier exactement) : "que toute connaissance débute avec l'expérience cela n'implique pas qu'elle dérive toute d'elle"..

La raison a rajouté son grain de sel !

Je crois qu'alors que l'expérience reste à la traîne des événements et n peut que les attendre  puis les décrire, la raison invente la nécessité.

Comme @Loufiat l'a dit, l'astronomie, avec ses prévision du parcours des planètes en fonction des lois de la gravitation est un bon exemple. Si l'expérience permet de prévoir un peu tout de même, mais de façon floue et intuitive, la raison apporte, elle l'exactitude et la précision.

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 863 messages
78ans‚ Talon 1,
Posté(e)

Mis à part votre vocabulaire trop sophistiqué, je vous rappelle que Laplace dit que celui qui sait tout du présent et du passé sait tout de l'avenir. Donc, c'est de la connaissance qu'il est question.

D'autre part, votre distinction entre humain et animal est erronée : l'humain est un animal.

"Si les hommes avaient le pouvoir d'organiser les circonstances de leur vie au gré de leurs intentions, ou si le hasard leur était toujours favorable, ils ne seraient pas soumis à la superstition.

La superstition est causée par la crainte." Spinoza

Ce qui différencie l'humain de l'animal, c'est l'acquisition de "la conscience de soi." L'humain s'observe et sait que c'est lui qui agit. Il peut donc faire des projets. Il en a fait une morale. Mais il sait qu'il a une fin inéluctable. Et il fait tout pour "persévérer dans son être", comme dit Spinoza. Les autres animaux n'ont, comme nous, que leur instinct de conservation.

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Membre, Posté(e)
g.champion Membre 700 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Il est vrai encore que la raison conseille qu’on s’attende pour l’ordinaire de voir arriver à l’avenir ce qui est conforme à une longue expérience du passé, 
la raison conseille : elle s'appuie ici sur l'expérience pour dire que ce qui s'est trouvé associé dans les faits a des chances d'être associé en vérité
mais ce n’est pas pour cela une vérité nécessaire et infaillible, 
la raison précise : une association constatée n'est pas encore démontrée, elle n'est pas nécessaire comme l'est une démonstration mathématique.
et le succès peut cesser quand on s’y attend le moins, lorsque les raisons qui l’ont maintenu changent. 
La raison nous dit : puisque nous ne connaissons pas les raisons de cette association constatée, nous sommes à la merci d'un changement de cette association
C’est pourquoi les plus sages ne s’y fient pas tant qu’ils ne tâchent de pénétrer (s’il est possible) quelque chose de la raison de ce fait pour juger quand il faudra faire des exceptions. 
la connaissance seule des raisons de cette association permet de comprendre les cas où elle n'a pas lieu
Car la raison est seule capable d’établir des règles sûres et de suppléer à ce qui manque à celles qui ne l’étaient point, en y faisant des exceptions ; 
la raison connait ce qui explique les associations constatées, il y a celles qui suivent des règles et celles qui comportent des exceptions. 
et de trouver enfin des liaisons certaines dans la force des conséquences nécessaires, ce qui donne souvent le moyen de prévoir l’événement sans avoir besoin d’expérimenter les liaisons sensibles des images, où les bêtes sont réduites. 
la raison qui s'appuie sur des démonstrations de type mathématique permet d'obtenir la certitude et d'anticiper ce qui doit arriver nécessairement sans recourir à des associations d'images comme le font les animaux.
De sorte que ce qui justifie les principes internes des vérités nécessaires distingue encore l’homme de la bête.
la raison est ce qui permet aux hommes d'accéder à des vérités sans passer par l'expérience.

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