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Gilets Jaunes, quel avenir pour le mouvement

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Invité s
Message ajouté par Caez

Plusieurs centaines de signalements sur ce sujet. Si les débordements continuent, il sera définitivement fermé.

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Membre, Posté(e)
versys Membre 18 471 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
il y a 5 minutes, Stania a dit :

Cela a toujours été.

Et sera toujours... 

Sous l'Ordre Jaune, ce sera 'les copains d'abord"... très inspiré du "les français d'abord" du RNGJ de Marine Le Pen...

Par contre, ceux qui sont sur la Liste Noire Citoyenne de l'Ordre, morfleront grave...:vava:

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Posté(e)
il y a 1 minute, DroitDeRéponse a dit :

Ben pour Théo ça a mis du temps . Le fait est que l’IGPN tous les ans publie. On peut révoquer de fonctionnaires

Bien sûr. Mais il y a aussi des affaires qui sont étouffées pour X raisons que j'ignore et les mecs mis en cause mutés "dans des placards" mais non révoqués. On en entend parler dans les médias trèèèès longtemps après.

 

Citation

Les GJs radicalisés par contre c’est à la police de faire le ménage . 

En ce qui les concerne, je pense que la police fait de son mieux. Mais c'est à la justice qu'il incombe ensuite de faire son job.

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Membre, 55ans Posté(e)
CORTO MALTESSE Membre 421 messages
Baby Forumeur‚ 55ans‚
Posté(e)

J'étais assez convaincu par ce mouvement populaire qui venait de nul part, qui réunissait  "tous" les français autour de revendications justes. Depuis le saccage de l'Arc de Triomphe, ce mouvement est devenu un déni de démocratie, une atteinte à la liberté de chacun. Une anti chambre squattée par l’extrême droite aux méthodes violentes et anti démocratique.

A la place de Macron je démissionnerais et laisserais la place à Melanchon et LEPEN, qui, je ne leur donne pas six mois pour qu'ils jettent le pays dans une guerre civile et le chaos. Pauvre France, sacrifiée sur l'autel  de la versatilité électorale des Français . L'avenir s'annonce sombre . . .

.

 

 

Modifié par CORTO MALTESSE
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Membre, 125ans Posté(e)
chanou 34 Membre 26 196 messages
Maitre des forums‚ 125ans‚
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il y a 7 minutes, Harduson a dit :

on te parle de violences illégitimes.... c 'est pas clair?

c'est quoi la violence légitime?

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Il y a 3 heures, zebusoif a dit :

bah en plus on travaille les flics psychologiquement, pour qu'ils se retiennent puis explosent, on leur donne des petites primes (toutes petites mais c'est mieux que les autres).

Le risque est que les flics soient tellement détestés que cela créé une ambiance qui rende impossible de faire quoi que ce soit avec les manifestants

Re...

La police, la Gendarmerie est aux ordres... Ils faut bien comprendre ça....  et "la révolte" sous les casques (pour ceux qui se sentent une âme de gilet jaune) reste contenue. Ne pas s 'y tromper, au boulot, un flic reste un flic. L 'histoire de la prime, ben, comme pour les autres, on va attendre de vérifier ça sur les BS, et on en dira plus après... Mais une fois encore, la police a été vendue par ses syndicats (qui ont appelé à voter Macron pour mémoire)....

Ce que je voulais souligner, c 'est les conditions d'emploi et les conditions de travail.... On frôle parfois/souvent le grand n 'importe quoi.... La encore, on peut honnêtement rendre comptable de cet état de fait la RGPP, le moins de service public, le "moins de services rendus aux publics"....  Police et Gendarmerie sont profondément républicaines.... Il règne dans les rangs des flics (entendre police/gendarmerie) un vrai sens du devoir.  Mais servir contre les intérêts de la population....donc... ça commence à remuer sous les casques quand même....

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Posté(e)
il y a 3 minutes, DroitDeRéponse a dit :

L’equilibrage Ding dong de @PASCOU

https://www.nouvelobs.com/societe/20190106.OBS8028/gilets-jaunes-un-commandant-de-police-decore-frappe-plusieurs-personnes-a-toulon.html

L'homme frappé, qui ne porte pas de gilet jaune, était en possession d'un tesson de bouteille selon la source proche du dossier. Il a été interpellé et placé en garde à vue dès samedi soir pour outrage, a indiqué à l'AFP la police du Var.

 

Donc, ok ! Raison valable pour l'interpeler. Je suppose que les flics qui l'ont neutralisé et isolé en le plaçant contre ce mur lui avait enlevé ce tesson de bouteille. Donc ce que j'aimerais savoir, c'est pourquoi à ce stade, Andrieux se pointe et lui colle des baffes...

Et je note par ailleurs dans cet article
 

Citation

Dans la vidéo, on voit ensuite Didier Andrieux frapper un manifestant "gilet jaune" contre le capot d'une voiture, avant de s'en prendre encore brièvement à un autre manifestant.

La police de Toulon n'a pas souhaité commenter l'information, ni la préfecture du Var, indiquant juste que la manifestation de samedi avait fait 2 blessés parmi les forces de l'ordre et un blessé parmi les manifestants.

On supposera qu'une enquête est peut-être en cours.

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Invité
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Posté(e)
il y a 2 minutes, chanou 34 a dit :

c'est quoi la violence légitime?

elle appartient à la police... à l 'Etat

 

De rien...

à l’instant, Stania a dit :

Donc, ok ! Raison valable pour l'interpeler. Je suppose que les flics qui l'ont neutralisé et isolé en le plaçant contre ce mur lui avait enlevé ce tesson de bouteille. Donc ce que j'aimerais savoir, c'est pourquoi à ce stade, Andrieux se pointe et lui colle des baffes...

Et je note par ailleurs dans cet article
 

On supposera qu'une enquête est peut-être en cours.

ou peut être pas....

il y a 12 minutes, DroitDeRéponse a dit :

Ben pour Théo ça a mis du temps . Le fait est que l’IGPN tous les ans publie. On peut révoquer de fonctionnaires 

https://www.cftcpolice.fr/_iserv/dlfiles/dl.php?ddl=160610-igpn-2015.pdf

Les GJs radicalisés par contre c’est à la police de faire le ménage . 

Théo est un objet politique....

Marrant le deux poids deux mesures....

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Membre, Debout les morts..., 76ans Posté(e)
Anatole1949 Membre 37 823 messages
76ans‚ Debout les morts...,
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Il y a 16 heures, sonnycro a dit :

Et ton Macron maintenant que la supercherie est passée , il repasserait ?

Je n'en doute pas, car si râler et contester comme savent le faire les français, quand il s'agit de passer aux choses sérieuses ils retombent sur leurs pieds.

 

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Membre, 125ans Posté(e)
chanou 34 Membre 26 196 messages
Maitre des forums‚ 125ans‚
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il y a 2 minutes, Harduson a dit :

elle appartient à la police... à l 'Etat

 

Ah...donc toutes les violences policières sont légitimes?

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Membre, Posté(e)
PASCOU Membre 92 138 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
il y a 19 minutes, Stania a dit :

Cela a toujours été.

Pas dans ces proportions et justement remettre de l'ordre et faire tomber des têtes ( au figuré bien sûr )

il y a 19 minutes, chanou 34 a dit :

Et aucune chance que ça change. Quel que soit le régime choisi.

Pessimiste Chanou..

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
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Posté(e)

Monsieur le Premier Ministre,

Depuis le 17 novembre dernier, plusieurs Français ont été gravement mutilés lors de tensions entre nos services et des manifestants gilets jaunes au cours d’opérations de maintien de l’ordre.

Mes collègues se sont engagés dans la police nationale pour protéger la vie de leurs compatriotes. Malheureusement, des citoyens ordinaires, comme nous policiers, vont désormais devoir vivre avec un œil ou une main en moins.

Ces mutilations permanentes semblent avoir été causées par les LBD et les GLI-F4. Jamais sous la cinquième République nous avions fait un usage aussi intensif de telles armes contre la foule.

Dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre, l’emploi de ces armes est ordonné par l’autorité administrative. Il s’agit généralement des préfets qui appliquent les orientations du ministre de l’Intérieur.

Il ne m’appartient pas d’apprécier si l’usage de la force ordonnée par l’autorité ministérielle et préfectorale a été proportionné ou non.

Toutefois, il appert que les victimes mutilées sont généralement de simples manifestants pacifiques s’étant retrouvés au milieu des casseurs. Le plus souvent, les émeutiers aguerris à nos méthodes, n’ont pas été blessés ni interpellés.

Lors de l’affaire Théo, le Président de la République en personne s’était déplacé au chevet de cette prétendue victime de violences policières. A l’époque, l’ensemble du Show-biz s’était levé, vent debout, pour dénoncer une simple blessure anale, n’ayant pas entraîné d’infirmité permanente.

S’agissant des Gilets jaunes mutilés, alors que certains dommages corporels s’apparentent à des blessures de guerre, je m’étonne que personne, ni dans la classe politique ni chez les people, ne s’en émeuve.

S’il est indéniable que les Gilets jaunes sont régulièrement infiltrés par des casseurs ultra-violents et déterminés, cela ne peut en rien justifier les victimes collatérales innocentes.

Même en Syrie, l’Occident a souvent préféré épargner des terroristes de Daesh plutôt que de risquer de blesser ou de tuer les populations civiles.

Dans le contexte français du moment, vous ne pouvez pas ignorer que les festivités de la nuit de la Saint-Sylvestre vont forcément dégénérer. En maintenant les manifestations festives du 31 un peu partout en France et, notamment sur les Champs-Élysées, vous exposez l’intégrité physique de mes collègues mais également celle de la population qui s’y rendra, pacifiquement ou non.

Dans un contexte proche de la guerre civile, il aurait été raisonnable de proscrire l’ensemble des rassemblements dans les villes de plus de 10.000 habitants partout en France pour cette Saint-Sylvestre.

Mais pour des raisons sans doute politiques et économiques, vous exposez vos administrés et vos agents publics à des risques de blessures graves, voir à un risque de mort. Il ne vous aura pas échappé que mes collègues sont épuisés. Dès lors, ils maitrisent moins bien leurs gestes professionnels.

Notre organisation France Police – Policiers en colère, cinquième force syndicale du ministère de l’Intérieur vous avertit et vous met en garde sur les conséquences possiblement dramatiques de votre gestion de la sécurité de la Nation.

Pour conclure, 48 procédures ont été ouvertes par l’IGPN contre des collègues pour des faits présumés de violences policières. Ces enquêtes devront être l’occasion d’évaluer si la force engagée par l’autorité administrative était bien proportionnée et strictement nécessaire.

Si un usage excessif de la force a été employé, pour France Police – Policiers en colère, il ne s’agira pas de bavure policière mais bien d’une faute de l’État. Chacun devra alors prendre ses responsabilités.

Recevez, Monsieur Le Premier Ministre, l’expression de mes salutations les plus respectueuses et cordiales.

Michel Thooris, secrétaire général de France Police – Policiers en colère.

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Membre, 125ans Posté(e)
chanou 34 Membre 26 196 messages
Maitre des forums‚ 125ans‚
Posté(e)
il y a 1 minute, PASCOU a dit :

Pas dans ces proportions et justement remettre de l'ordre et faire tomber des têtes ( au figuré bien sûr )

Pour que ça puisse recommencer plus tard...ce sera juste pas les mêmes, c'est tout.

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)
il y a 1 minute, chanou 34 a dit :

Ah...donc toutes les violences policières sont légitimes?

pffffff... Allez, au revoir...

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Membre, 125ans Posté(e)
chanou 34 Membre 26 196 messages
Maitre des forums‚ 125ans‚
Posté(e)
à l’instant, Harduson a dit :

pffffff... Allez, au revoir...

C'était juste pour vous faire remarquer que le terme de violence s’accorde très mal avec celui de légitime. faut trouver un autre qualificatif.

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Membre, 76ans Posté(e)
Pales Membre 23 646 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
il y a 11 minutes, Stania a dit :

Je dirais que c'est l'occasion qui fait le larron. Aussi bien pour Didier Andrieux que Christophe Dettinger (et pour d'autres, bien entendu). La tension sous-jacente est telle que n'importe quel incident qui se produit, qu'il soit délibéré ou accidentel, est instrumentalisé par les uns ou par les autres pour entretenir la pression.

Exactement

Nous sommes comme  dans la situation Inextricable a savoir qui a fait l’œuf de la Poule,ou la Poule qui a fait l’œuf

Un chose est sur c'est que dans ce cas précis (comme d'autres cas semblables) en "Démocratie"..............Ici ce qui prévaut et vaudras avant tout c'est que ce sera a coup sur "la raison de plus fort est toujours la meilleur" !!!

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)
il y a 11 minutes, versys a dit :

Et sera toujours...

Bien entendu, et comme le disait très justement Chanou, quelle que soit la force en présence qui accède au pouvoir.

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Membre, 125ans Posté(e)
chanou 34 Membre 26 196 messages
Maitre des forums‚ 125ans‚
Posté(e)
il y a 4 minutes, PASCOU a dit :

 

Pessimiste Chanou..

Et c'est sûrement pas en lisant ce fil que ça va changer.

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Membre, 88ans Posté(e)
ouest35 Membre 28 293 messages
Maitre des forums‚ 88ans‚
Posté(e)

Un peu de lecture pour comprendre pourquoi on en arrive a certaines situations tout au long de notre Histoire (plusieurs auteurs pas vraiment nuls) :

https://journals.openedition.org/traces/3123

Un "petit extrait"  :

"En fait, la recherche de la démocratie se trouve confrontée au dilemme de la spontanéité et de l’organisation : ce dilemme provient de l’élaboration du principe de représentation qui est fondé sur la délégation de pouvoir32. La « démocratie représentative »33 se trouve assignée à une oligarchie plus ou moins ouverte. Les régimes oligarchiques, fondés sur un cens caché34, c’est-à-dire un accès réservé aux fonctions dirigeantes, tentent une approximation plus ou moins réussie de l’idée démocratique. Les citoyens délèguent, les gouvernants contrôlent et par conséquent, la « grogne » devient la seule manière de manifester quelque chose. Les manifestations ne sont plus que des éclats de participation, des ferveurs vite retombées, des résistances face à une bureaucratisation de la vie. On proteste pour exister, quand on n’a pas de chance d’accéder à la scène représentative. Comme le décrit si bien le juriste Carré de Malberg,

  • 35 Carré de Malberg, Contribution à la théorie générale de l’Etat, tome II, Paris, éditions Sirey, 192 (...)

ce que les citoyens remettent à leur député, c’est leur confiance, ce ne sont pas les instructions […]. Ces citoyens n’ont qu’un pur pouvoir électoral : ils ne sont pas appelés dans l’élection à donner leur avis sur les lois à faire, mais simplement à choisir les personnes qui feront ces lois ; leur intervention électorale s’analyse exclusivement en un acte de nomination des législateurs. Dans ces conditions, il n’est pas possible d’admettre que les citoyens légifèrent par représentation ; et l’on ne peut pas dire non plus que le député représente la volonté législative de ses électeurs.35"

"...... Le concours des citoyens à la loi n’est que pure fiction, la représentation signe la dépossession politique du peuple.

  • 36 J. Rancière, Aux bords du politique, Paris, éditions La Fabrique, 1998, p. 14.

21On touche alors au problème de l’organisation d’un gouvernement démocratique : comment créer un régime qui respecte la volonté de la multitude, qui elle-même se présente à l’état anarchique ? Le passage de la rue au gouvernement apparaît alors problématique et délicat, d’autant plus que les passions collectives défont toutes les formes de gouvernement, que ceux-ci soient bons ou mauvais. Le peuple est à la fois principe de génération et de destruction, il participe à la recomposition de la politique et du devenir communautaire. Travailler sur les humeurs populaires exprimées dans la rue revient à travailler sur « les bords du politique », c’est-à-dire « sur la manière dont la « circonstance » vient défaire l’ordinaire des affaires dites politiques par les gestionnaires de l’opinion – celles qui concernent les gestionnaires des gouvernements – et reposent la question de ce que « ‘politique’ même peut vouloir dire »36. Il semble que la notion générique de peuple permette à la politique elle-même de se refonder et de se reconstituer comme donnant du sens à une communauté en marche. Le problème est que l’on pense la politique uniquement suivant ses moments insurrectionnels et son origine constituante, c’est-à-dire les moments où le peuple choisit ses règles en créant une constitution ou une charte de droits fondamentaux.

22Negri a défini les contours du pouvoir constituant qui est lié à la démocratie :

  • 37 A. Negri, Le Pouvoir constituant. Essai sur les alternatives de la modernité, Paris, éditions PUF, (...)

le pouvoir constituant est lié à l’idée de démocratie comme pouvoir absolu. Et donc le concept du pouvoir constituant comme force d’irruption et d’expansion est lié au fait que la totalité démocratique est toujours déjà constituée dans la société37.

  • 38 C. Castoriadis, Le Monde morcelé, Paris, éditions du Seuil, 1990, p. 134.
  • 39 Ibid., p.134.
  • 40 P. Rosanvallon, L’Age de l’autogestion, Paris, éditions du Seuil, 1976.

Ainsi, tout écart par rapport à cette dynamique devient aliénant. Negri n’est pas le seul à penser le peuple dans sa dimension fondatrice, Castoriadis a aussi défini une version institutionnaliste de cette force populaire et parlerait plus volontiers de « pouvoir instituant »38 qui est le « ‘pouvoir’ fondamental dans une société », relevant de « l’imaginaire instituant »39. Il s’agit de fonder le projet social dans un immanentisme radical, hors de tout recours à un principe extra-social. Ce moment originaire, lié à « l’âge de l’autogestion »40, c’est-à-dire au contexte des années 1960 et 1970, ne peut pas échapper au pouvoir du peuple. D’où la définition très ambitieuse de la politique affirmée par Castoriadis :

  • 41 C. Castoriadis, Le Monde morcelé, Paris, éditions du Seuil, 1990, p. 135.

la politique est projet d’autonomie : activité collective réfléchie et lucide visant l’institution globale de la société comme telle. Pour le dire en d’autres termes, elle concerne tout ce qui, dans la société, est participable et partageable.41

  • 42 Ce courant de la sociologie a été créé par René Lourau, très inspiré des théories de C. Castoriadis (...)

Démocratie, socialisme et autonomie se retrouvent équivalents dans le cercle de la liberté humaine. Ceux qui définissent la politique, ce ne sont pas les experts mais « tous », c’est-à-dire la communauté définie dans ses limites. L’analyse institutionnelle42 se construit à partir d’une dialectique entre instituant et institué, c’est-à-dire entre les forces qui créent du nouveau et l’héritage, la tradition. Comme le rappelle Rosanvallon, le courant institutionnaliste s’est dressé dans les années 1960 et 1970 contre les prétentions du courant structuraliste :

  • 43 P. Rosanvallon, L’Age de l’autogestion, Paris, éditions du Seuil, 1976, p. 93.

A la logique purement fonctionnelle de la structure, l’institution oppose une double logique, à la fois fonctionnelle et imaginaire. Toute institution est à la fois le produit d’une structure sociale donnée et le produit de la représentation que l’on s’en fait. L’analyse institutionnelle ne sépare pas le social et l’idéologique, l’économique et le politique. Elle permet de saisir la réalité dans toute sa complexité d’ordre à la fois établi et contesté.43

Ainsi, le courant institutionnaliste aborde la construction de la société d’une manière holiste et pense la façon dont le peuple forme et reforme en permanence les institutions sociales. Que l’on soit proche d’une théorie du pouvoir constituant ou d’une théorie du pouvoir instituant, on est ramené à une force originaire de la multitude. Ces façons de penser puisent leur énergie dans un nietzschéisme latent.

  • 44 C. Castoriadis, Les Carrefours du Labyrinthe IV, Paris, éditions du Seuil, 1996, pp. 239-240.
  • 45 C. Castoriadis, L’Institution imaginaire de la société, Paris, éditions du Seuil, 1975, p. 533.

23En effet, la puissance de la multitudo est celle qui creuse, altère, décompose et crée le social. Castoriadis décrit les institutions humaines comme étant les produits d’une « création collective anonyme et ‘spontanée’ »44. Le peuple est saisi dans sa figure anonyme par opposition à la nomination et à la promotion des représentants. L’expression « collectif anonyme » revient de manière récurrente dans l’œuvre de Castoriadis45, car il définit la démocratie de manière générique, comme étant l’autogouvernement du peuple, le tout étant de définir ce « tous », c’est-à-dire ce collectif anonyme. Le collectif anonyme a trouvé plusieurs figurations dans l’histoire, que ce soit le démos grec ou la plèbe romaine.

  • 46 C. Castoriadis, Les Carrefours du Labyrinthe IV, Paris, éditions du Seuil, 1996, p. 189.

La plèbe, au départ, ce sont des étrangers, des immigrants, des métèques. Elle lutte, se retire sur l’Aventin, etc., et après un siècle, deux siècles, Rome est obligée de la digérer, et cette digestion des populations conquises s’étend graduellement, moyennant une foule d’institutions : les colonies romaines, les colonies latines, la civitas romana accordée à des fractions des populations vaincues, ce qui permet de les diviser […]46

Les Romains ont pratiqué une politique assimilationniste qui leur a permis d’étendre leur territoire. Historiquement, la plèbe n’est pas une masse compacte, parce que l’on distingue plusieurs types de plèbe dans l’Empire romain. Le peuple a conquis la plupart de ses droits dans les rues et dans les villes, là où se dessinait une proximité avec le pouvoir politique.

24La plèbe romaine est, à certaines périodes de l’histoire, bien plus privilégiée que la plèbe d’autres villes. Jacques Ellul signale que :

  • 47 J. Ellul, Histoire des institutions, Paris, éditions PUF, 1961, p. 302.

dans la ville, l’Urbs, les plébéiens ont acquis les pouvoirs, et l’on peut parler de démocratie. Mais en réalité, l’assemblée des citoyens est une infime minorité de la population du domaine romain. Les peuples de provinces n’ont rien à dire. Ils n’ont qu’à subir la loi de Rome. Les plébéiens romains constituent alors une véritable aristocratie par rapport à l’ensemble de la population sans droit.47

Ces remarques sont essentielles pour ne pas tomber dans une mythification de la plèbe, concept dont on relève de nombreuses occurrences en philosophie politique. La plèbe romaine a une situation à part, elle vit des distributions et ne travaille pas, elle s’apparente à la plèbe riche des professions libérales par rapport à une plèbe rurale.

  • 48 J. Ellul, ibid., p. 315.

La plèbe de Rome s’affirme ainsi ordre privilégié, parce que de la race des conquérants, et participant au bénéfice du pouvoir par ces distributions gratuites. Celles-ci changeront de caractère à la fin du iième siècle et deviendront soit un moyen employé par les hommes politiques pour gagner des électeurs, soit un moyen de secourir les plus misérables des citoyens.48"

Tout lire "du lien "............ ça change de certaines rhétoriques !

 

Modifié par ouest35
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il y a 7 minutes, Harduson a dit :

ou peut être pas....

C'est pour cela que j'ai délibérément employé les termes "on supposera" et "peut-être" ;)

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à l’instant, chanou 34 a dit :

C'était juste pour vous faire remarquer que le terme de violence s’accorde très mal avec celui de légitime. faut trouver un autre qualificatif.

c 'es l'usage qu 'en fait, tel que prévu par code pénal, la police d 'Etat...... Ca y est, ? C 'est compris?...

"Le monopole de la violence, plus précisément le monopole de la violence physique légitime, est une définition sociologique de l'État développée par Max Weber dans Le Savant et le politique, qui a été importante en sociologie, mais aussi dans la philosophie du droit et la philosophie politique."

il y a 1 minute, Stania a dit :

C'est pour cela que j'ai délibérément employé les termes "on supposera" et "peut-être" ;)

:titenath:

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