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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 994 messages
If you don't want, you Kant...,
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Bonsoir chère Claire,

qui peut se targuer d'être philosophe ou pas ? quel est le rôle du philosophe ? telle est la question que tu sembles poser ?

Tu m'as malheureusement mal lu, en fait je pose ces questions comme " résolues " et je cherche ensuite quelle doit être la conduite du philosophe face à ses propres réponses, à sa propre philosophie ! Vois-tu ?

le but du philosophe n'est-il pas d'amener ses concitoyens à réfléchir sur les actes et sur la finalité des actes que chacun pose ?

Directement ou indirectement oui ! ( Mais pas uniquement, il y a toute une réflexion sur l'acquisition du savoir, sur la connaissance aussi )

Le philosophe n'est-il pas celui qui, ayant pris du recul sur l'évolution du monde et le déployement de celui-ci, invite ses pairs à se poser des questions ?

En effet, cela ne peut être qu'une invitation, un jalon dans ce maelström incommensurable du fruit de l'esprit humain.

à présent, doit-il être lui-même un exemple ? ce serait mieux, évidemment, mais pas nécessairement indispensable (?), s'il ne l'est pas lui-même, il renseigne par son attitude sur la difficulté d'arriver à l'état préconisé ... s'il l'est, il renseigne sur la faisabilité bien réelle de ce qu'il préconise ... s'il démontre qu'il est heureux ainsi, il en augmente l'intérêt ...

Pour le commun des mortels, il est peut-être quand-même satisfaisant qu'il nous montre quelque chose, quand bien même il se prend lui-même les pieds dans le tapis, je peux encore l'entendre, mais celui qui a quelques prétentions en la matière ne peut en aucune façon se satisfaire d'une telle situation, au même titre que le spectateur qui visionne une compétition sportive, n'aura pas la même exigence/attente que le compétiteur, y compris celui qui ne participe pas à celle-ci en particulier, il saura reconnaitre le niveau et donc juger si l'effort consenti étaient élevés ou insuffisants.

De même en tant que parent, je peux difficilement attendre que mes enfants se comportent de telle façon, si je ne suis pas moi aussi dans l'exemplarité: " fais ce que je dis, mais pas ce que je fais ", on voit où mène ce genre de considérations, il y en a à foison, alors que même en étant le plus irréprochable, la victoire n'est pas acquise d'avance, dans le cas contraire, c'est une " guerre " perdue d'avance face à une jeunesse désireuse de jouir à tout prix, tout comme les adultes affranchis de l'autorité parentale ayant le même type d'idée fixe...

N'a-t-on jamais entendu un ado se plaindre qu'un prof lui apprenait une chose qu'il ne respectait pas lui-même, l'enfant outré de voir ce prof complètement discrédité par une telle attitude, du coup, l'enfant incrédule devenir moins réceptif au bagage transmis par ce même professeur, agirions-nous différemment face à un tel comportement chez un semblable ou pire un philosophe !?

Pas sûr que le bonheur procuré soit un prétexte valable/recevable en philosophie, ou alors plutôt dans le sens " négatif " c'est à dire par la suppression de maux, au lieu d'un plaisir plus ou moins volage ou durable.

qu'il ait ou non parti prenante dans certaines actions, qu'il soit lui même en proie à certains dilemmes, à certains doutes, son rôle n'est-il pas d'attirer simplement l'attention de ses pairs sur les dérives possibles de ce qui est mis en place actuellement ? ...quitte à demander de l'aide ?...

Je n'attends pas qu'un seul individu résolve à lui-seul toute la misère intellectuelle du monde entier, mais qu'il soit au moins en concordance avec lui-même, entre ses actes et ses paroles, et réciproquement. En général, j'imagine qu'il n'est pas étranger aux autres philosophes anciens ou contemporains, ce qui est une forme d'aide je présume, dans ses réflexions personnelles, mais je me doute qu'une certaine fierté, voire de l'orgueil, l'empêche d'accéder entièrement aux pensées de l'autre, malencontreusement en philosophie comme en politique, les Hommes cherchent à laisser leurs empreintes, au détriment de la justesse par endroits.

C'est pour cela que je prône une déontologie en cette activité singulière, faire passer sa personne après sa philosophie, et non l'inverse, ce qui ne peut que renforcer durablement cette dernière, la rendre plus robuste, et non uniquement un simple effet de mode, car elle a en germe un état d'esprit transgénérationnel, pluri-millénaire.

Selon moi, le philososphe devrait avoir cette capacité de pouvoir avoir une vue synthétique des jeux et entrejeux qui sont en train de prendre place, et d'anticiper et de prévenir ses concitoyens des conséquences possibles aux habitudes et choix de vie actuels, afin de réaligner et de préserver l'équilibre de la société ...mais cela est l'affaire de tout un chacun, avant d'être l'affaire de politiques, ou autre ...

J'aurais envie de te dire, que dit ainsi, je dirai plutôt que ce sont aux scientifiques d'informer et avertir des dérives possibles/potentielles des choix sociétaux, grandement basés sur les techno-sciences, c'est à dire d'acquérir un rôle d'acteur au sein de la société, et non une volonté de neutralité, de toute façon relativement biaisée, implicitement ou explicitement. Mais oui, de toute façon cela engage tout le monde, toutes les strates des agents économiques/sociaux/politiques.

Tu l'as dit en début de message, le philosophe incite/invite ses lecteurs à réfléchir, il ne peut guère attendre mieux que de faire prendre conscience de ce qu'il a lui-même perçu, sur des sujets qui le touchent lui, en réalité, il fait part de ses propres pensées, en espérant faire des émules/adeptes de ses idées, plus ou moins nouvelles, je ne crois pas qu'il pense, qu'il lui revienne de changer la société, mais plutôt les mentalités, qui elles feront évoluer les choses indirectement, n'oublions pas qu'il ne s'appuie sur aucun levier tangible/matériel, comme pourrait le faire le politicien, l'économiste, l'ingénieur ou la financier, par exemples, son action est nécessairement indirecte...

***************

J'espère avoir rempli ma part de marché quant à ma réaction à ton commentaire interrogatif ! ;)

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 994 messages
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Ce phénomène de prise de conscience philosophique exacerbée à tel ou tel moment de la vie ("désormais je dois changer ceci ou cela dans ma vie") est une question passionnante en effet. Peut-être que Déjà-utilise pourra nous en dire plus quant à cet éventuel déclic survenu à un moment de sa vie, même s'il nous a déjà précisé à maintes reprises que ce qui compte, ce n'est pas le résultat mais la voie entreprise.

Pour l'instant, en tant qu'apprenant perpétuel, je m'intéresse à ce phénomène de tension depuis plusieurs années, mais dans un cadre plus général : suis-je capable d'évolutivité dans mon mode de vie ? (objet de mon premier post de présentation sur ce forum). Que dois-je changer ? Que puis-je changer ? Pourquoi changer sa vie ? Comment y parvenir ? Par quelles méthodes ? Le philosophe allemand Peter Sloterdijk vient de publier un ouvrage passionnant Tu dois changer ta vie, où est dressé un portrait de l'homme éthique (religieux ou philosophe) dans l'exercice de sa vie.

Je dois dire, que je n'ai pas de point de départ précis, si ce n'est qu'à force d'observations, sur n'importe quelle activité humaine, ce qui semble se dégager nettement, n'est pas tant ce qui a été entrepris, ni mêmes les raisons premières, mais ce qui a été fait en cours de route, que les intentions étaient louables ou pas au commencement, c'est à dire que l'on sort d'une approche déterministe, de type cause à effet, pour ne regarder que le cheminement, par où on est passé, et comment on s'y est pris, pour ma part, toute la valeur se situe sur le chemin, non sur les causes ou les points d'arrivée, l'Histoire entre autre regorge de telles situations, tout comme les histoires personnelles aussi bien d'illustres personnages que de personnes ordinaires.

On peut considérer que c'est un changement radical de paradigme, ou de considération, qu'il y aura bien plus de beauté parfois dans un geste sans valeur ajoutée/économique, que dans une pharaonique construction/projet engageant d'innombrable personnes ou encore que les meilleurs intentions initiales sur une amélioration pour le genre humain, par exemples.

Ces autres questions sont autant de fenêtres qui demande un temps certain pour y répondre, et le plus déroutant c'est qu'elle n'ont sans doute pas de caractère définitif, du moins, on ne peut pas avoir la certitude que sur le tard nous ne changions pas notre façon d'appréhender le monde, et notre monde intérieur.

Néanmoins, si l'on extrapole à partir de ce que nous étions tout petit, de ce que nous sommes aujourd'hui, nous y découvrons des tendances récurrentes, nous avons de fortes chances, hormis tragédie ou traumatisme, de continuer sur la même lancée, et c'est là, qu'il est important de bien dégager/discerner ce que nous étions véritablement plus jeune, et ce que nous sommes authentiquement aujourd'hui, et reconnaitre si nous sommes en phase ou contraint, extérieurement ou par des forces intériorisées dans notre parcours de vie, ce tri est loin d'être trivial, j'en vais touché un mot ailleurs, mais à celui qui a toujours gardé une certaine lucidité sur lui, n'aura pas perdu définitivement le fil conducteur, il pourra à grand renfort d'effort remonter à ce qu'il est, et a toujours été en son for intérieur, et si besoin renouer avec lui-même, se retrouver, une fois cette étape franchie ou en cours de franchissement, les questions que tu as soulevées deviennent secondaires dans notre vie, en tout c'est ainsi pour moi, ça n'a donc que la valeur que l'on voudra bien lui accorder: une piste possible et efficiente, c'est au final d'accepter ce que l'on est devenu au gré des contingences de notre vie, et en être ni offusqué, ni particulièrement fier. Pourquoi rêver de vivre sous de meilleurs auspices et passer à coté de la vie que pointe présentement ici-même ? Accepter, permet de sacrément relativiser tes interrogations par la suite, et donc, de ne pas rester focaliser sur celles-ci !

Donc d'après l'auteur Deja-utilise: " Tu dois renouer avec toi-même et accepter qui tu es, sans résistance d'aucune sorte ", c'est à dire ne surtout pas changer à nouveau, mais redevenir soi-même, retrouver l'ancien, le constant, ce qui nous caractérise vraiment...

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 994 messages
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Ça peut être intéressant oui, de voir ce que Deja-Utilise en dit, mais c'est pas sur. Parce que justement il associe philosophie et sagesse. Alors disons que c'est "une possibilité" : on peut sans doute devenir philosophe en cherchant une sagesse, mais bon.

Ce qui m'intéresserait plus, c'est pas tant que ca un type qui se préoccuperait d'une quête intérieure, de comprendre qui il est vraiment, qu'un type qui en a marre d'en prendre plein la gueule et qui s'aperçoit qu'il y a quelque chose en lui qui fait (en tous cas qui aide) que c'est comme ça. Un type juste pragmatique en fait.

Et la question est : par quel ressort le type (ou comment lui faire comprendre, c'est la même question) est susceptible de comprendre qu'il y a une réflexion globale à avoir sur le monde si l'on veut faire autre chose que de ne rien y comprendre... ce qui est pour moi de l'ordre d'un début de fil conducteur de pensée philosophique. Autant dire comment un type peut être capable de prendre conscience de sa bêtise, du fait qu'il ne comprend rien au monde, que c'est pas comme ça... ET passer à autre chose : chercher à comprendre "comment ça marche".

Est-ce un déclic, un mûrissement ? (etc)

Si en cours de route tu as jeté un oeil à ma dernière réponse à Seiyar, tu verras que la notion de sagesse est assez étendue, et qu'elle englobe aussi sa définition pour simplifier.

En fait, je tourne surtout mon approche sur la cohérence entre les dires et les actes, en l'occurrence du philosophe, la sagesse aura été un débat parallèle dans cet objectif.

Une introspection n'est pas obligatoirement reliée à une approche philosophique, elle peut être à composante psychologique ou de bienêtre uniquement, nous sommes d'accord.

Disons-le tout de go, celui qui n'est pas porté par une attitude réflexive, de compréhension réelle, ne sera tout bonnement pas enclin à dépenser de l'énergie dans cette voie, soit il a le " feu " intérieur, et dans ce cas, on ne fait que le révéler, soit il n'en est pas pourvu, et on aura beau l'y inciter, rien ne se produira, en tout cas pas dans le sens attendu, c'est comme de vouloir faire un feu à partir de braise, en soufflant convenablement on peut attiser un embrasement, mais si il n'a aucune braise, c'est peine perdue que de souffler ou multiplier les astuces pour le faire partir, puisqu'il faut à minima un point chaud, absent.

C'est assez défaitiste, mais l'expérience régulière m'a montré qu'ainsi aller les choses, tout comme celui qui n'a pas l'âme d'un sportif, ne fera jamais véritablement de sport, des activités à caractère sportif au mieux possiblement, comme n'importe qui pourra s'approcher d'une réflexion soutenue sans la produire vraiment, uniquement en caresser sa projection illusoire. Ce qui ne veut pas dire, que cet individu soit bête pour autant, mais qu'il n'est pas porté sur la chose, quand il n'en a pas un dégoût culturel/éducatif/vécu. En gros, on a ou en n'a pas la fibre, mais on peut l'avoir et l'ignorer, ou ne pas en avoir pleinement conscience, ce qui est fort différent que d'en être privé.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 994 messages
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Je comprends pas "des efforts soutenus".

Il me semble qu'à partir du moment où l'on a une vision à peu près cohérente et stable, on est amené à penser naturellement face à tel ou tel problème.

... ou peut-être que ça dépend des objectifs qu'on se fixe, ou que tu te fixes ?

Moi j'aime bien penser :blush:

La vérité, ou son approche ne se donne pas à voir aisément, de plus elle est multidimensionnelle, pluridisciplinaire, il est donc relativement compliqué, mais pas impossible de s'en approcher, cela demande simplement beaucoup d'effort, de maturation, et si l'on a été assez scrupuleux, on sait que l'erreur est facile, le fourvoiement jamais très loin, il nous donc avancer avec une extrême prudence, ce qui accroit le temps et l'énergie à cette quête.

Et puis, chaque nouvelle connaissance acquise, vient gonfler exponentiellement les possibilités, de combinaisons, de comparaisons, de similarité/analogies ou d'expériences spirituelles... repoussant encore plus loin les frontières que l'on pensait toucher du doigt, engendrant de nouveaux efforts, qui produiront de nouvelles attentes dispendieuses en ressources cognitives, etc...

Quand un première pensée survient, et que l'on tente d'y répondre convenablement, on se rend vite compte que l'accroissement est ahurissant, car une question engendre facilement plusieurs autres immanquablement, et par réaction en chaine, c'est l'explosion de l'insondable, mais comme ne pouvons plus faire marche arrière, pris dans l'engrenage vicieux du questionnement, ne pouvons que suivre le flot tumultueux et sans fin, et donc de ramer toujours plus, plus fort et plus longtemps, pour ne pas se retrouver complètement chaviré et n'y laisser une partie importante de nous même en chemin ! Nous sommes pour ainsi dire condamner à l'exil perpétuel, sans pour autant pouvoir renoncer à vivre, nous obligeant à nous adapter, à grand renfort d'efforts soutenus, à cet univers impitoyable de l'interrogation ad vitam eternam

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 994 messages
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La philosophie est un mode de vie auquel certains se conforment en s'imposant à eux même certains limites pour je ne sais quelle raison à part la satisfaction peut être d'avoir bien agit .Dans mon cas cela me laisse sur ma faim et à part la peur du gendarme ,rien ne me poussera à bien agir ,même pas pour gagner ma propre approbation béâte et celles des autres m'importe encore moins.J'ai jamais compris le but de ce jeu absurde de vouloir devenir meilleure,de se limiter pour juste avoir la satisfaction de dire qu'on y est arrivé avec un large sourire benoît de premier de la classe

Mais pourtant, l'idée sous-jacente est de transposer ce que nous faisons tous dans des registres disparates, au sein d'une activité que tout pousse dans ce sens.

Par exemple, quelque chose t'empêche de maltraiter tes enfants, et ce n'est pas uniquement la peur de la justice, peut-être aussi, placeras-tu l'amitié comme une valeur précieuse, ou le lien avec tes parents. Ou encore lorsque tu fais une activité, de rechercher à bien la faire, disons la peinture de ta chambre. Cet élan de bien faire est omniprésent, il est même universel quelque soit le peuple considéré, ce qui change en revanche ce sont ses modalités d'application.

<gagner dans la puissance de pensée ,c'est gagné le pompon pour un philosophe si je comprends bien.C'est resté en dehors de la vie pour les simplets du commun des mortels.Je préfère vivre que réfléchir à ma vie et passé à côté

C'est comme regarder par exemple, des religieux, des politiciens ou des sportifs s'adonner à leurs activités, quand on est soi-même hors de la partie, que cela ne nous touche pas, on ne comprend pas bien les motivations, qui ne sont pas les nôtres manifestement. Ce qui ne veut certainement par dire, pour autant, que ce soit dénué d'intérêts ou stupide.

Il n'a jamais été question d'opérer une scission entre un " cogitateur " et une personne que l'on qualifiera d'ordinaire, puisque le premier s'inscrit aussi dans la vie ordinaire, avec les mêmes impératifs, pour simplifier, on dira qu'il a d'autres dimensions à sa dispositions, qu'il s'est créé que le second n'a pas ou ne veut pas avoir, un peu comme si l'on se place au milieu des enceintes du salon pour écouter de la musique ou à une extrémité de la maison, le rendu n'est pas du tout le même, lorsque l'on est baigné par la musique spatialement ou uniquement comme si la source était ponctuelle, le vécu est foncièrement différent, alors que le premier peut faire l'expérience de couper toute les enceintes sauf une et donc vivre ce que l'on vit à l'autre bout de la maison, celui qui est éloigné ne fera pas l'expérience sonore englobante d'être au milieu des sources audios.

De plus, je te dirai, que réfléchir n'empêche pas de vivre, mais de vivre différemment, avec la conscience d'agir au mieux, et qu'avec quelques années d'écart, le choix opéré en ces temps là, ne sera pas remis en cause, ce qui peut être foncièrement différent lorsque l'on agit sans réfléchir, des regrets, voire des remords peuvent faire leur apparition ultérieurement, parfois sur le tard. De deux chose, l'une, soit on est réellement simplet et dans ce cas, on n'a pas grand souci à se faire, soit en est ultra-lucide, est les choses se choisissent le plus naturellement, soit on se retrouve coincé entre les deux, ce qui doit représenter la quasi-totalité d'entre nous, et nous n'avons guère le choix sur nos possibilités, à part de faire de notre mieux, même égoïstement, car le monde ambiant est cruel et sans véritable pitié, si nous ne prenons pas soin de nous, il est peu probable que quelqu'un de bienveillant s'en charge à notre place, nous sommes donc conduits à rechercher ce qu'il y a de mieux, déjà dans notre intérêt premier, puis ensuite par habitude et empathie, pour les autres, quand ce n'est pas une obligation/contrainte tacite ou explicite.

Peut-on dire que le marquis de Sade avait une déontologie ?

Oui si on donne cette définition que c'est mettre ses actes en accord avec sa philosophie.

"Philosophie dans le boudoir" notamment ou il essaye de démontrer que l'homme est plutot un etre de nature ( comme les autres) que de Culture.

C'est a dire parfaitement immoral quand il n'est pas contraint par la société.

These que semble defendre Fihrya.

Pas tout à fait, puisqu'il y a une notion de bien agir dans le concept de déontologie, d'être en accord avec une morale créée pour l'occasion.

Hors le sadisme, n'a pas une telle recherche, mais uniquement celui de plaisir, qui plus est parfois par/pour un seul protagoniste !

Que la vie en société soit une contrainte, c'est une chose, que la vie seul en dehors d'une société, doit être une contrainte encore plus forte au quotidien, et pourtant un être isolé n'est pas soumis à la notion de moralité ou d'immoralité, mais d'amoralité. Alors certes, la morale est concomitante à la vie sociale, mais il n'en demeure pas moins, qu'elle peut s'exprimer sous maintes formes différentes/distinctes, nous avons donc la possibilité d'opérer un choix !

La raison, les concepts ? Ah ca mais j'aime bien la raison les concepts, moi ! Juste que j'aime pas quand des concepts strictement issus de là raisons bouffent le sensible, et ca je vois ça partout dans le secteur, des types qui jugent et te dise comment il faut penser. D'une façon très désagréable souvent, très agressive. Virtuellement traumatisante j'ai envie de dire... enfin bon, plus à mon âge. Mais mettre en garde les mômes : qu'est-ce que c'est dur les forums, des tonnes de bêtise pure qui s'abattent sur vous, et avec une façon... Wow. Ouais les forums en particulier parce que les types oseraient pas faire pareil dans la vie. Ici ils se permettent de présenter leur pensée : enchanté, quel bonheur de vous connaître... et leur pensée elle est prétentieuse, violente, agressive...

C'est loin d'être une spécificité forumique, figure-toi, qu'un article sur un sujet connexe, disait justement que les forums regorgeaient d'insultes, d'invectives, de menaces, de propos haineux, etc, alors que dans la vraie vie ils ne feraient pas pareils, sous couvert de l'anonymat, mais en même temps d'étudier des tribus qui se masquent, se maquillent ou pas pour faire la guerre, et de constater que la violence y est bien plus importante lorsque le masque ou le maquillage sont présent, comparativement au cas où les identités des individus est connues, par leur visages découverts !!!

A mon avis, la philosophie reste avant tout un art de la parole.

Et le discours implicite de la plupart des philosophes reste (hélas) :

"Ecoute ce que je dis mais ne regarde pas ce que je fais..."

Raison d'être de ce fil !

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 994 messages
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Mais d'exiger qu'un philosophe ait des convictions éthiques définies est un non-sens, ne serait-ce que par ce qu'on l'empêcherait de la sorte de se positionner par-delà les différents systèmes éthiques. L'essentiel est que ses convictions soient clairement définies et qu'il soit apte à les défendre sur une base rationnelle.

Même si je comprends l'argument avancé, il ne semble pas une véritable entrave, par exemple:

Est-ce que la déontologie médicale empêche l'évolution de cette dernière ?

De plus, comme dit antérieurement à Tison, soyons lucide, notre philosophie risque de ne plus trop évoluée, sauf catastrophe personnelle, et qu'elle est au contraire relativement stable depuis bien longtemps, même si on a parfois du mal à la dégager de la gangue dans laquelle elle a été enfermée sous le poids des ans, et ce n'est pas une nouvelle lecture qui révolutionnera la situation particulière que constitue notre être, elle révèlera ou précisera une portion de nos pensées déjà notre.

Donc loin d'exiger que la philosophie soit unique et rigide, fixée d'avance serait bien évidemment contraire à son action première, mais même avec des outils identiques depuis des siècles, elle continue a progressé, à trouver de nouvelle fissure ou de créer de nouvelles lézardes dans notre vision, en s'appuyant depuis toujours, sur la raison, l'entendement, l'intuition, la logique. Pourtant, une déontologie de cohérence entre discours et comportements serait-elle une barrière, un obstacle au développement de la philosophie, ne pourrait-elle pas être vu comme un nouvel outil, faisant parti du bagage du philosophe, qui de surcroit l'est d'une certaine manière, ou certaines circonstances, elle est simplement pleinement exhibée par mon discours.

On pourra toujours trouver des excuses ou des prétextes aux esprits les plus mous, mollassons, fébriles ou manquant de pugnacité, mais en réalité je te le dis, il n'y en a pas, nous n'avons pas à nous cacher derrière uns quelconque excuse pour expier nos inconstances, nos faiblesses, c'est même en les brandissant haut les bras, s'en en avoir peur, que nous révélerons notre courage à reconnaitre, que même en philosophie il y a encore un travail à faire, et non des moindres. Explorer, analyser ou synthétiser sera toujours envisageable, mais se comporter de manière cohérente, se contraindre à une vie que l'on estime la plus enviable parmi toutes les autres, n'est pas une hérésie, ou un barrage à la sagesse, au contraire elle y est consubstantielle j'oserai dire, comme je crois l'avoir démontré dans mes différentes interventions avec principalement Seiyar.

J'ajouterai toutefois que de façon générale, plus un individu se conforme aux grands principes moraux de sa société, et plus son message aura de chances d'être bien reçu, ce qui n'est pas une considération déontologique, mais bien conséquentialiste.

Si tu as bien remarqué, ma position est loin d'être consensuelle, et je moque pas mal de ce que la dite société aurait à dire d'une telle façon de concevoir la philosophie, ce qui prime à mes yeux, c'est la justesse avec laquelle on s'exerce dans une activité comme la philosophie, dernier bastion, s'il en est un, qui se doit de garder un peu de dignité à la race humaine, ce que l'Histoire, y compris contemporaine dément continuellement, quand cela ne concerne pas la bassesse quotidienne...

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