Les grecs appelés à choisir leur avenir

Tsipras comme déjà dit plus haut à commencé à s'attaquer aux oligarques (armateurs et autres).

97 % de la population grecque est orthodoxe et comme il faut savoir séduire les électeurs...

"Le poids des deux Églises orthodoxes autocéphales qui se partagent le territoire grec (Constantinople dans le nord, les îles égéennes orientales et la Crète et Athènes dans le centre, le sud, les Cyclades et les îles ioniennes), a toujours été très important dans la société et l'économie hellénique. Il n'y pas de séparation nette entre l'Église et l'État, l'église possède de très nombreuses et importantes propriétés foncières et immobilières, est exemptée d'impôts, et même le gouvernement de gauche d'Aléxis Tsípras n'ose remettre en question ces avantages. L'article 3 de la Constitution règle les rapports entre les deux autorités, dont le plus influente n'est pas l'état"

WIKI.

Parce que nos politiques et les financiers savent pas comment séduire peut être

Hollande a envoyé des experts du ministère des finances en Grèce, pour les aider à proposer un plan acceptable par l'UE.

Info relayée par David Pujadas sur France 2.

Il paraît qu'au ministère des Finances on est un expert quand on arrive à compter jusqu'à 20.

(Je plaisante, en fait j'ai une haute opinion des gens du ministère des Finances. Je suis presque certain qu'ils ne sont ni aussi incultes ni aussi incompétents qu'on le dit. Enfin disons pas tout à fait. Enfin disons que sur le tas, il y en a certainement au moins un qui connaît son travail. Statistiquement, c'est inévitable. Quant à savoir si son travail sert à quelque chose, c'est un autre problème.)

Mais ce voyage me paraît très utile. Les Grecs n'apprendront certainement rien, mais nos "experts" apprendront peut-être à danser le sirtaki?

On aurait pu aussi envoyer Michel Sapin (OK, ça aurait été vache). On aurait même pu l'"oublier" en Grèce...

Ben pour le coup, on peut dire que la place de l'Etat en Grèce doit plaire à certains libéraux, en effet.

Et sinon, la Grèce a été un terrain de jeu pour nombre de spéculateurs.

Comme cela a été rappelé, les prêts de l'Allemagne et de la France faits à la Grèce ont pour l'essentiel servis à sauver des banques empêtrées dans la crise.

Ben justement, pour une fois en Grèce, un gouvernement veut réformer : ne devrait on justement pas le soutenir ?

Depuis son arrivée au pouvoir, Tsipras demande à l'Europe de reconsidérer la dette afin de lui donner la possibilité et la marge de manœuvre nécessaires pour réformer, de ne pas continuer sur une politique d'austérité imposée depuis 5 ans, et qui ne mène à rien.

Personne ne parle d'éponger la dette ... de tout façon, les dettes des états ne sont pas vouées à être remboursées.

Ce qui compte, c'est le fonctionnement structurel de l'économie des états.

Je suppose que tu n'insinues pas que les français et les allemands auraient un niveau de vie inférieur aux grecs, tout de même ?

Même en ce qui concerne les italiens et les espagnols, je me demande qui sont les plus à plaindre.

Reste que les populations de ces pays (Italie, Espagne, et même la France, voire l'Allemagne également) sont tous victimes à certains niveaux de ces politiques d'austérité.

Nos pays se sont bien endettés pour "sauver" des banques et assureurs privés.

Et il est un peu hâtif de croire qu'aider à redresser un état membre de l'Union Européenne soit de la "pure perte".

Enfin, il serait bon d'expliquer en quoi aider la Grèce à rester dans l'euro, à pouvoir se réformer, et arriver à rembourser une dette ré-échelonné serait la pire des solutions ?? La pire des solutions, ne serait-ce pas de ne rien se voir rembourser du tout, et d'en plus devoir payer les conséquences directes et indirectes d'un Grexit ?

Sans oublier qu'en continuant dans cette idéologie là, la France est sur la liste des mauvais élèves qui pourraient tout autant se voir écartés de l'idéal pangermanique européen.

Tsipras a surtout promis d'arrêter avec le non-sens de l'austérité aveugle : et c'est exactement l'enjeu politique qu'il mène actuellement.

Et l'état des caisses du pays était connu lors des élections, il n'y a pas eu de tromperie non plus à ce niveau.

Pour ce qui est de l'austérité, dans la liste des pays cités, tu as oublié le RU, avec une politique d'austérité depuis quatre ans, et que le gouvernement de Cameron va continuer ces autres prochaines années.

Etre solidaire d'un pays est une chose, mais faut-il être solidaire d'un pays qui triche, qui fraude, qui ne réforme pas son administration, qui ne taxe pas la richesse réelle, c'est à dire l'église et les armateurs, qui n'a toujours pas de cadastre, qui accorde des privilèges à certains (coût des retraites en Grèce est estimé à 17% du PIB, un record parmi les pays de l'Union européenne, la moyenne est de 13%, ce qui est également le chiffre de la France).

L'âge légal de départ à la retraite est ainsi passé de 60 à 62 ans.

Certains fonctionnaires peuvent même partir à 55,5 ans...

Le gouvernement a proposé de supprimer ces régimes à horizon 2022... bref, dans une autre vie !

Depuis que la Grèce est en crise, qu'on donc fait les gouvernements successifs dont l'actuel mis à part emprunter partout où ils le pouvaient, vraiment pas grand chose, ce qui explique que les caisses de la Grèce soient totalement vides !

N'oubliez pas que les 60€ ou 50€ que peuvent retirer par jour des millions de grecs, vienn, c'est la BCE qui alimente les banques grecques de notre poche, on va continuer comme ça longtemps ?

Il ne s'agit pas d'économie libérale mais d'une gestion calamiteuse d'un Etat !

Blabla bla.

"Comme cela a été rappelé, les prêts de l'Allemagne et de la France faits à la Grèce ont pour l'essentiel servis à sauver des banques empêtrées dans la crise"

Pas que la France et l'Allemagne et de plus, les banques sont grecques, que peut faire pays sans banque ?

Faut-il rappeler qu'avant que l'Europe intervienne financièrement, la Grèce empruntait directement aux banques et était bien contente que celles-ci accordent des prêts, alosr il ne faut pas cracher dans la soupe...

"Ben justement, pour une fois en Grèce, un gouvernement veut réformer : ne devrait on justement pas le soutenir ?"

Tous les gouvernements grecs ont fait cette promesse avec pour résultat ???

Au contraire, Alexis Tsipras a promis au peuple grec la fin de l’austérité et bien d'autres choses alors qu'il savait très bien que les caisses étant vides il n'avait pas les moyens d'assumer ses promesses.

On en est à combien de plans d'aide, 8, 9 ?

"Je suppose que tu n'insinues pas que les français et les allemands auraient un niveau de vie inférieur aux grecs, tout de même ?"

J'insinue pas cela, mais des pays de l'Europe de l'Est ou encore l'Espagne, le Portugal, l'Irlande, on fait des efforts considérables pour se mettre à niveau ou on remonter la pente et n'ont pas eu la même aide pour autant, de plus ces pays ont eux aussi prêté de l'argent à la Grèce !

Mis à part la France, quel pays a réellement encore envie de soutenir la Grèce et son gouvernement d'extrême gauche, même les Pays-Bas en on marre.

"Tsipras a surtout promis d'arrêter avec le non-sens de l'austérité aveugle"

Et avec quoi, l'argent des autres et sans faire de réforme ?

Blabla bla.

"Le programme économique que la Troïka a imposé à la Grèce il y a cinq ans était une aberration. Il a conduit à une baisse de 25 % du PIB du pays. Je ne connais aucun autre exemple d’une dépression qui aurait été créée de manière aussi délibérée et dont les conséquences auraient été aussi catastrophiques. Le taux de chômage parmi les jeunes Grecs dépasse maintenant 60 %.

Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, la Troïka continue de nier toute responsabilité et de défendre ses prévisions et ses modèles, même s’ils ont été contredits par la réalité. Mais il est encore plus surprenant que les dirigeants européens n’aient rien appris de cette crise.

Partout dans le monde, les économistes condamnent cet objectif, qu’ils considèrent comme punitif, car il ne peut que ralentir encore l’économie. Même si la dette de la Grèce était restructurée au-delà de tout ce que l’on peut imaginer, le pays resterait en dépression

Seule une très faible partie des énormes sommes d’argent prêtées à la Grèce lui était réellement destinée. Elles ont servi à rembourser les créanciers privés, notamment des banques en Allemagne et en France. La Grèce n’a reçu que des miettes, mais elle a payé le prix fort pour préserver les systèmes bancaires de ces pays".

Encore des propos d'un illuminé d'extrême gauche ??

Ben, non, pas vraiment, puisqu'il s'agit de Joseph Eugene Stiglitz, économiste mondialement reconnu et Prix Nobel d'économie en 2001.

Je pense que toute solution est préférable à la poursuite du désastre actuel. Ce que propose la Troïka, c'est de l'austérité aggravée. Dans un pays déjà réduit à la misère, ça va vachement arranger les choses. Mais les libéraux s'en foutent, du moment que les bourses montent! (Tiens, il n'y a qu'à voir ce qui se passe en Angleterre, encore une illustration des bienfaits de l'ultra-libéralisme!)

Moi je suis pour que la Grèce sorte de l'euro - Est-ce ce que souhaitent les Grecs, ça franchement je n'en sais rien, je ne sais même pas si les Grecs sont en état de vouloir quelque chose, sauf de revenir 10 ans en arrière - pour qu'on en finisse une bonne foi avec cette religion de la monnaie, religion qui finit par devenir aussi odieuse que celle des fondamentalistes islamistes. En fait, je l'ai déjà écrit, il faudrait créer un euro "light" pour les pays du "Club Med", comme disent nos bons amis teutons. Mais pas question, voyons, ce serait une hérésie, une atteinte insupportable à leurs dogmes! Je pense que nous n'avons pas encore vu la fin de cette histoire, et que malheureusement pour eux les Grecs n'ont pas encore touché le fond. On peut compter sur l'imagination germanique pour leur inventer d'autres cercles de l'enfer. Il y a un peu plus de deux siècles, Mme de Staël écrivait "les Allemands sont les meilleurs des serviteurs, mais les pires des maîtres" (je cite de mémoire). Rien n'a changé. Comment tout cela se terminera? Mal, je le crains.

Que la Grèce sorte de l'euro serait une catastrophe pour elle, et signerai la fin de l'Europe.

Tu insultes le peuple grec, alors que c'est sa classe dirigeante qui était corrompue et incompétente. C'est elle qui a endetté le pays, avec le concours bienveillant et les encouragements de Bruxelles et l'aide technique de Goldman Sachs. Depuis les dirigeants grecs ont fait pas mal de progrès, y compris dans le domaine de la rigueur budgétaire - contrairement aux dirigeants français. Mais ce qu'on demande à la Grèce est impossible, autant essayer d'assécher la Méditerranée avec une cuillère à café.Mais nos bons libéraux ont résolu de faire de la Grèce un exemple, pour la punir... de quoi, au juste, on se le demande.

C'est un peu comme l'embargo des années 90 contre l'Irak : on a voulu punir le peuple irakien de ne pas s'être soulevé contre un Saddam Hussein... que la coalition avait aidé elle-même à se maintenir en place!

Il ne faut pas chercher de logique là-dedans, il y a juste la loi du plus fort et le plaisir d'écraser les faibles.

Oui, tu as raison, ce que l'on demande à la Grèce, est impossible. La question est, à qui cela sert-il ?

Ca te gêne un pays sans banque, mais un pays avec une population démunie et en état de crise humanitaire, là, ça te paraît de suite plus audible, c'est ça ?

Marrant.

Sinon, il en allait de la santé de grandes banques françaises et allemandes, pour plusieurs dizaines de milliards d'euros. Donc si la France et l'Allemagne ont consenti à racheter cette dette, c'était peut-être dans l'intérêt du système bancaire grecque, mais tout autant dans l'intérêt de nos propres banques.

Ainsi, les deniers prêtés par la France l'ont été pour renflouer des banques françaises (de même pour l'Allemagne), et donc pour préserver nos banques.

En d'autres termes, l'Etat a utilisé nos deniers pour venir en aide à des banques (victimes de leurs risques spéculatifs et de la crise). Que nous soyons devenus créanciers de la Grèce en est la conséquence, mais le but premier n'a pas été de prendre à notre charge la dette d'un pays, mais bien de prendre à notre charge des créances incertaines d'organismes privés.

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La France aussi empruntait (et emprunte)

La grande différence était bien évidemment le taux d'intérêt.

Du coup, les banques qui prêtaient à la Grèce ne crachaient pas dans la soupe, et étaient bien contentes jusqu'alors.

Surtout lorsqu'elles avaient la possibilité de prendre l'argent à l'Europe à 1% (à la BCE) .... pour le re-proposer à l'Europe (aux états membres) à des taux bien plus intéressants.

Tous les gouvernements étaient parties prenantes de ce système. Ce n'est pas le cas de Syriza.

Tous les gouvernements avaient l'aval de Bruxelles, d'ailleurs, nombres de grandes sociétés de l'oligarchie grecque étant domiciliées au Luxembourg, etc ...

Bref, on pouvait être sceptique quant à ces gouvernements, en effet.

Mais il ne faut pas non plus oublier que tous ces gouvernements étaient téléguidés par l'Europe, le FMI, ... dont on peut juger l'efficacité des recommandations et contraintes.

Des plans d'aides qui ont montrés leur inefficience, et qui sont à l'opposé de la politique que Tsipras veut mener.

En gros, éviter de s'engouffrer dans un enième plan inutilement coûteux, mais sortir de l'austérité pour redémarrer la croissance.

Encore une fois, Tsipras n'est pas responsable de ce que les autres gouvernements ont fait avant lui : nous étions bien plus responsables, car acteurs de ces échanges.

Ce n'est pas parce que l'on a fait subir des sacrifices et une politique absurde à d'autres pays européens, qu'il faille à tout prix ne pas apprendre de nos erreurs et s'entêter dans le matraquage des populations et des pays membres par assouvissement d'une idéologique, d'une bienpensance unique.

Le problème, c'est que la plupart des gouvernements européens sont à droite et sur cette ligne idéologique germano-libérale.

Son gouvernement a en effet besoin d'argent pour mener à bien les réformes nécessaires : il n'y a pas de solution magique pour organiser un pays dont la structure de l'état, la santé économique et le tissu économique et industriel sont paupérisés à l'extrême.

C'est une réalité face à laquelle les leçons de morale déplacées (et hypocrites), ainsi que le gonflage de torse idéologique ne servent à rien.

Comme ?

Les choses ne sont pas comparables.

L'Allemagne reconstruite le doit à une aide bien sûr mais aussi à la détermination du peuple allemand, eux ont su utiliser les aides contrairement aux grecs.

Il n'y a pas que les allemands qui ont assez, pratiquement tous les pays d'Europe pensent la même chose, mis à part Hollande...

La Grèce doit déjà 65 milliards à la France et bien plus à l’Allemagne (adieu Berthe !) et si on continue comme ça, ce sera combien demain et après-demain ?

Tous d'accord pour mettre la main à la poche pour aider ce pays qui ne se réforme pas, si oui, dites-vous bien que le remboursement sera effectif (s'il existe un jour !) quand vous serez tous au cimetière.

Pendant ce temps, la dette française stagne et le pays est écrasé d'impôts et taxes. !

Je le répète, l'Allemagne a été en faillite 7 fois ces deux derniers siècles. Elle a érigé le pognon en Dieu. Et elle veut imposer son modèle. Désolée, mais l'Europe ce n'est pas l'Allemagne.

Que la Grèce sorte de l'euro serait une catastrophe pour elle, et signerai la fin de l'Europe.

On a construit une Europe monétaire - en fait une Europe financière - faute de savoir construire une Europe politique ou même économique, et en pensant que ça pourrait remplacer. C'était une erreur fondamentale, sans doute une des pires erreurs commises par la France au cours du XXe siècle, et pourtant le choix est large. Cette Europe-là est sinistre, elle est injuste et inefficace, elle ne sait faire que le malheur des peuples, pour le plus grand profit d'une poignée d'exploiteurs. Vous savez quoi? Si cette Europe financière crève sur une crise minuscule - parce qu'il a quand même fallu une quantité phénoménale d'incompétence et de conneries pour en arriver là, mais à la base c'était une crise minuscule - comme celle de la dette grecque, eh bien tant mieux, c'est qu'elle ne méritait pas de vivre! On s'en passera, et on ne la regrettera pas. Et s'il faut reconstruire une Europe, que ce soit celle des nations, pas des banquiers.

Mais nous n'en sommes pas là, loin s'en faut, puisque Tsipras a rendu sa copie aux Européens dans le délai prévu. Reste à savoir maintenant si Bruxelles et surtout Berlin vont estimer que les Grecs ont été assez loin dans l'autoflagellation, et donc vont leur consentir une aumône pour continuer à faire tourner leur économie pendant quelques mois - jusqu'à la prochaine crise, Naturlicht!

Mais ce voyage me paraît très utile. Les Grecs n'apprendront certainement rien, mais nos "experts" apprendront peut-être à danser le sirtaki?

Je les imagine mal danser le Sirtaki, je suppose que ce sont de gros coincés à cravate, mais j'aimerais voir ça :smile2:

Au moins Hollande fait ce qu'il peut pour aider la Grèce, c'est déjà ça, même si c'est toujours un peu mou...

tout ça pour ça ....

si c'était pour faire le buzz Tsipras a réussi son coup ...

Il a à peine fait goûter à son peuple ce que serait la Grèce si elle sortait de la zone euro ...

l'intégralité des mesures qui ont fait voter les Grecs le choix "non" sont adoptées dont la proposition principale est la hausse de 5 points de la TVA ...

il faut dire que c'est la plus facile à mettre en œuvre

comme en France la Gauche au pouvoir fait passer des mesures libérales ,en Grèce l'extrême gauche fait passer des mesures orientées à droite ... ...Tsipras est un outil ...

Mais si c'est pour la bonne cause ",j'achète " en espérant que la situation des Grecs s'améliore ...

Appelons un chat un chat, Tsipras est un traître (à cet égard la démission forcée de Varoufakis au lendemain du succès du "Non" au référendum était un très mauvais signe). Il peut donner la main à notre Gros Tout Mou. Il est même pas sûr que ça suffise aux Allemands, qui en ce moment portent le casque avec la pointe en dedans...

Pour des raisons déjà longuement exposées ici, de toute façon ce plan a peu de chances de réussir, même si dans l'immédiat son acceptation par Bruxelles permettrait de rouvrir les banques et donc de résoudre les problèmes les plus criants. La Grèce en zone euro n'est pas viable, c'est aussi simple que ça. Donc rendez-vous dans 6 mois pour une nouvelle crise grecque, pire que celle-ci! (OK, là j'anticipe un peu, attendons déjà dimanche pour voir si le plan de Tsipras sera accepté... ou pas. Et puis je ne sais pas comment "la rue grecque" va réagir.)

Cette affaire prouve en tous cas que la démocratie (invention grecque) n'est plus la bienvenue, ni en Grèce ni en Europe. On n'ose même pas imaginer le poids des pressions et des menaces qu'Alexis Tsipras a dû subir. On peut en avoir une vague idée grâce à la presse et aux déclarations des hommes politiques de divers pays, mais il ne s'agit là que de la partie émergée de l'iceberg.

Là je suis totalement en accord avec toi, la démocratie n'est plus la bienvenu, et certainement pas chez ceux qui tirent les ficelles et brassent des milliards.

Le referendum ne portait en rien sur la sortie de la zone euro.

Il portait sur l'acceptation des dernières mesures et conditions telles qu'imposées par l'UE.

Il lâche du lest , certes ; comme la TVA sur la restauration, la fiscalité des îles, les privatisations et l'âge de départ à la retraite.

Mais cependant il rajoute ses conditions, comme la restructuration de la dette, toujours refusée par Merkell ; et un plan de financement sur 3 ans, au départ imposé sur qq mois seulement, plus un "paquet "de 53M.

Plus les mesures qu'il propose lui-même ( déjà avant le referendum), comme les pré-retraites, l'évasion fiscale, la TVA sur la pub et produits de luxe, ou la lutte contre la corruption.

On s'attendait peut-être à moins de mesures austéritaires, mais à noter cependant, que ce sont surtout les plus riches, qui seront concernés.

De plus, maintenant, avec ces propositions, les créanciers ne pourront justifier de refuser les conditions demandées en échange.

Sauf de passer pour des dictateurs intransigeants aux yeux de tous les pays de l'UE -sauf l'Allemagne :-)- et risquer ainsi qu'ils n'acceptent plus de traiter avec eux aussi complaisamment qu'aujourd'hui. La Grèce sortirait de l'UE, mais elle serait frillée, et pas qu'un peu.

http://www.humanite.fr/les-nouvelles-propositions-du-gouvernement-grec-font-souffler-un-vent-despoir-sur-leurope-579242

http://www.lavoixdunord.fr/france-monde/crise-en-grece-les-nouvelles-propositions-d-athenes-a-ia0b0n2937750

22 ans plus tard on ne dit plus couper dans le gras mais couper dans la Grèce.

« Pour la corruption et la dissipation, Athènes il est vrai n’a rien à envier à Paris,Madrid ou Rome. Mais ce qu’attend Papandréou de l’Europe, c’est qu’elle éponge les pertes d’une économie clientéliste qui, malgré les privatisations bien timides de la droite, reste pour 67% une économie d’État. Si indulgente soit la Commission pour les frasques de la ‘’ cohésion sociale ’ ’, pourra-t-elle continuer à les tolérer, alors que la Grèce vient de se voir allouer, pour les cinq prochaines années, un pactole de 175 milliards de francs de subventions? »

Jean François Revel, commentant la situation en Grèce en 1993. Oui,oui!! Mille neuf cent quatre-vingt-treize… dans Fin du siècle des ombres : Chroniques politiques et littéraires, Poche – 19 février 2002.

Con testeur.

Dans le détail, le document commence sur ce point : l'objectif est de parvenir à atteindre un excédent primaire de 3,5%. Actuellement, cet excédant est de 2,5%. Donc voici une liste des réformes élaborée par le gouvernement Tsipras (et avec la participation de la France).

1 - Réforme de la TVA :

La TVA est maintenue dans la plupart des cas à son taux actuel. Seule la restauration dans son ensemble passera à 23%, ainsi que l’hôtellerie de 6,5 à 13%. Les îles par ailleurs ne bénéficieront plus de réductions de TVA.

L'objectif : gagner 1% de revenus par rapport au PIB.

2 - Réformes fiscales "structurelles" :

En plusieurs points :

- augmentation de la taxe sur les entreprises de 26 à 28% ;

- arrêter les subventions sur le diesel pour les agriculteurs en 2016 ;

- un ajustement de la taxe foncière et une potentielle hausse des taxes sur les revenus du patrimoine ;

- une simplification et des aménagement de l'impôt sur le revenu, notamment en matière de crédits d'impôts, pour "une plus grande efficacité de la progressivité de l'impôt" ;

- l'instauration d'une taxe sur les publicités télévisuelles ;

- une augmentation de la taxe sur les produits de luxe ;

- etc.

3 - Système de santé et protection sociale :

Là aussi, plusieurs point :

- privilégier les médicaments ayant une dénomination commune internationale ;

- parvenir à une réduction de 32,5% des prix des médicaments génériques et jusqu'à 50% des médicaments en général ;

- revoir les limites de facturation des prestations médicales ;

- une réforme de la sécurité sociale pour parvenir à une économie de 0,5% par rapport au PIB (avec l'assistance de la Banque Mondiale)...

- augmentation de l'âge de départ à la retraite à 67 ans, à 62 ans pour ceux ayant travaillé 40 ans, avec de exceptions pour les professions difficiles et les mères ayant à charge des enfants avec un handicap ;

- augmentation des cotisations des retraités sur les soins médicaux, passant de 4 à 6% ;

- suppression de l'allocation complémentaire pour les petites retraites ;

- etc.

4 - Economie sur le budget des armées à hauteur de 300 millions d'euros, dont 100 pour 2015 et 200 pour 2016.

On peut compter également une réforme de l'administration fiscale pour accroître l'efficacité de la lutte contre l'évasion fiscale, etc. Ainsi que des mesures de lutte contre la corruption, des réformes sur la justice, une réforme de la loi sur l'insolvabilité des entreprises, la lutte contre le travail au noir, déréglementation de certaines professions (notaires, ingénieurs, etc.), privatisation du fournisseur d'électricité public ADMIE ainsi que de certains ports et aéroports, etc.

Bref, pour faire simple, à part quelques différences assez marginales, le paquet de réforme présenté n'est ni plus ni moins un copié-collé de précédentes exigences présentes dans le texte qui a été "refusé" par le peuple grec dimanche dernier... Avec la différence notable que cette fois-ci, les grecs réclament toujours une décote de la dette en contrepartie de ces réformes.

NOTE : j'ai fait une traduction à la volée du document, donc s'il y a des erreurs, merci de les souligner.

Avec la différence notable que cette fois-ci, les grecs réclament toujours une décote de la dette en contrepartie de ces réformes.

C'est le cœur du problème. Tant que le service de la dette empêchera le redémarrage de l'économie grecque il ne peut pas y avoir de solution pérenne.

En résumé : La démocratie a dû s'incliner face au dictat néolibéral.

Je suppose que si Tsipras a fini par proposer un tel plan, c'est qu'en coulisses il devait y avoir véritablement un blocage de la part de l'Allemagne (ou autres). Ou qu'ils sont arrivés à ce deal : on renégocie la dette mais tu acceptes en gros le plan d'origine.

Le problème est qu'effectivement on retombe a priori dans le cycle qu'il fallait éviter : l'austérité qui ne permet pas à la Grèce de sortir de l'impasse.

A voir si les à côtés qu'aura peut-être réussi à obtenir Tsipras permettront d'avoir une marge de manoeuvre suffisante pour inverser la tendance ....

Reste qu'il est désolant de constater ce qu'est cette Europe, loin de tout idéal politique. Navrant.

C'est le cœur du problème. Tant que le service de la dette empêchera le redémarrage de l'économie grecque il ne peut pas y avoir de solution pérenne.

Effectivement, ce que les allemands refusent obstinément d'approuver, ainsi que d'autres pays de l'Eurogroup.

A minima, ils veulent au moins reporter au maximum le remboursement à l'an 2070 si je ne me plante pas au lieu de 2050 et de réviser à la baisse l'objectif d'excédant primaire à 3,5% au lieu des 4,5% exigés initialement par l'UE.

On nage en pleine folie. Les Grecs vont encore faire des sacrifices, pour conserver une monnaie qui pour eux est une véritable malédiction. A votre avis, ça va aboutir à quoi?

Les mesures proposées aujourd'hui sont peu ou prou celles qu'il avait proposés avant le référendum, comme sur les pré-retraites, la lutte contre l'évasion fiscale, la corruption.

Et jamais Tsipras n'a parlé de sortir de l'euro, au contraire.

Ce qu'il a concédé : la TVA à 23% sur la restauration (le reste bouge pas), la fiscalité des îles, des privations comme les télécoms, l'âge du

départ à la retraite à 67 ans (OU 62 si 40 ans de cotisations... comme en France...).

Ce qu'il demande en contrepartie : restructuration de la dette, plan de financement élargi à 3 ans, paquet de 53M au lieu de 8 proposés.

On nage en pleine folie. Les Grecs vont encore faire des sacrifices, pour conserver une monnaie qui pour eux est une véritable malédiction. A votre avis, ça va aboutir à quoi?

En quoi cette monnaie est-elle une malédiction ?

A quel taux croyez vous que la Grèce emprunterait avec une drachme "monnaie de singe" ?