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Peut-on honnêtement pratiquer une philosophie de qualité en faisant l'impasse sur les connaissances scientifiques


deja-utilise

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 992 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Je ne te contredisais pas, je voulais dire que ces automatismes intégrés ne relevaient plus d'une réflexion je ne nie pas le travail de l'inconscient (au contraire!) puisque je voulais dire que justement celui-ci permet de contourner l'apprentissage conscient. Bon là c'est un peu tordu et je crois m'être mal exprimée précédemment mais je pense donc qu'à défaut de posséder un réel bagage de connaissance, c'est à dire une volonté d'apprendre, l'inconscient peut fournir un travail équivalent qui peut tout aussi bien nous aider à avancer (bien que plus incertain, car comme je l'ai dit précédemment, on ne fait pas toujours les liens qu'il faut)

Ok, j'adhère. Je vois bien la conscience comme un travail d'organisation justement ce que l'inconscient ne fait pas dans son empressement.

Je ne prétend pas que la psychanalyse est plus fiable, c'est sûrement tout autant biaisé, mais je trouve la méthode bien plus intéressante. Justement par la recherche de l'inconscient qui me semble inatteignable autrement. De surcroît je pense que l'efficacité de la psychologie repose sur l'effet Hawthorne ce qui est sûrement utile, mais la discipline en elle même me désintéresse donc totalement.La psychanalyse, pour le coup, on ne peut nier qu'une réussite lui est due (le soucis étant également qu'en cas d'échec, on peut très bien remettre la faute sur le patient)Mais dans les deux cas ce ne sont pas des sciences. Une science se controverse, en psychologie et psychanalyse on peut toujours dire que le patient n'a pas adhéré à la méthode et que c'est sa faute

Individuellement je peux l'entendre, mais je pense qu'il faut le voir sur un grand échantillon, surtout quand cela concerne la psyché humaine, ce que le sociologue a fait, et qui constitue aussi sa faiblesse, car il est difficile d'intégrer les particularités individuelles, comme en économie d'ailleurs.

Je ne peux pas te forcer à aimer la psychologie bien évidemment, je suis très surpris que tu arrives à les dissocier, alors que je les vois soeurs, l'une s'attaquant au psychique conscient et l'autre à la couche inférieure, de loin la plus impénétrable, à l'image de l'iceberg vu d'un bateau. C'est au moins utile d'en connaitre les principes, ne serait ce par exemple que pour ne pas en être une victime! ( " Psychologie de la communication et de la persuasion " C. Chabrol et M. Radu, Éd. De boeck ), ou plus simplement en tant que futur médecin pour "guérir" les gens, en ce qui concerne toutes les psychopathologies ( cognitives ou comportementales ). :)

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Membre, 29ans Posté(e)
Splanchnopleure Membre 288 messages
Baby Forumeur‚ 29ans‚
Posté(e)
1398417896[/url]' post='8947979']

Ok, j'adhère. Je vois bien la conscience comme un travail d'organisation justement ce que l'inconscient ne fait pas dans son empressement.

Individuellement je peux l'entendre, mais je pense qu'il faut le voir sur un grand échantillon, surtout quand cela concerne la psyché humaine, ce que le sociologue a fait, et qui constitue aussi sa faiblesse, car il est difficile d'intégrer les particularités individuelles, comme en économie d'ailleurs.

Je ne peux pas te forcer à aimer la psychologie bien évidemment, je suis très surpris que tu arrives à les dissocier, alors que je les vois soeurs, l'une s'attaquant au psychique conscient et l'autre à la couche inférieure, de loin la plus impénétrable, à l'image de l'iceberg vu d'un bateau. C'est au moins utile d'en connaitre les principes, ne serait ce par exemple que pour ne pas en être une victime! ( " Psychologie de la communication et de la persuasion " C. Chabrol et M. Radu, Éd. De boeck ), ou plus simplement en tant que futur médecin pour "guérir" les gens, en ce qui concerne toutes les psychopathologies ( cognitives ou comportementales ). :)

Je trouve déjà la sociologie bien plus pertinente, mais c'est en effet une étude de "tas".Quand j'ai décidé d'être psychanalyste, ma prof de philo (au lycée) m'a dit qu'il fallait être ou psychiatre ou psychologue pour être réellement compétent. Je pense que la psychiatrie est plus adéquate, parce que il est souvent question de degré et non de réel malade / pas malade. Pour moi n'importe qui peut effectuer le travail d'un psychologue (je généralise beaucoup, sinon ça serait un peu long) donc le psychisme conscient est à mon avis déjà plus à la portée du psychiatre. (Autant dire que si je n'en n'étais pas intimement persuadée je n'aurais pas choisi cette voie qui m'impose les études les plus longues/chronophages/épuisantes qu'il soit laugh.gif)D'ailleurs en médecine, dès la première année on nous parle déjà de sémiologie, de relation avec le patient, d'empathie ect, mais que comme un moyen, pas comme une méthode efficace telle que le prétend la psychologie

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Ah mais, je ne suis pas une fille! Je serai presque vexé :smile2:

Bah le pire c'est que je le sais .

Vous qui parliez de psychanalyse c'est ce qu'on appelle un acte manqué.

A quoi ai je bien pu faire référence inconsciemment à propos de cette utilisation à accorder au féminin ?

Qu'ai je donc bien pu déjà utiliser qui se serait rappelé à la conscience ?

Je vais y cogiter mais Freud n'était pas qu'un con.

En tout cas, dans ce débat ou la philosophie serait abattue par l'avancée des sciences, je n'y crois pas.

Le jour ou la philosophie aura disparu, alors l'homme sera une machine et plus un homme.

C'est comme l'hyperspécialisation des scientifiques qui prévaudrait une vision plus généraliste et globale.

Je n'y crois pas non plus.

Si on s'arrête aux relations atomiques, on ne comprend pas la chimie puis on ne comprend pas la biologie puis on ne comprend pas la psychologie.

Il y a toujours un ordre au dessus d'un autre qui nécessite une compréhension plus vaste.

D'ailleurs vaut il mieux tout savoir sur rien ou ne rien savoir sur tout ?

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 992 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Je trouve déjà la sociologie bien plus pertinente, mais c'est en effet une étude de "tas".Quand j'ai décidé d'être psychanalyste, ma prof de philo (au lycée) m'a dit qu'il fallait être ou psychiatre ou psychologue pour être réellement compétent. Je pense que la psychiatrie est plus adéquate, parce que il est souvent question de degré et non de réel malade / pas malade.

Pour moi n'importe qui peut effectuer le travail d'un psychologue (je généralise beaucoup, sinon ça serait un peu long) donc le psychisme conscient est à mon avis déjà plus à la portée du psychiatre. (Autant dire que si je n'en n'étais pas intimement persuadée je n'aurais pas choisi cette voie qui m'impose les études les plus longues/chronophages/épuisantes qu'il soit laugh.gif)D'ailleurs en médecine, dès la première année on nous parle déjà de sémiologie, de relation avec le patient, d'empathie ect, mais que comme un moyen, pas comme une méthode efficace telle que le prétend la psychologie

Je vois les choses ainsi aussi, il n'y a que des degrés, mais j'y rajouterai quand même un effet de seuil, en dessous les choses sont graduelles/linéaires, puis passé ce stade il y a un saut quantitatif et qualitatif ( comme avec l'audition: perception, puis douleur, puis dégâts ou comme une bascule lorsque l'on passe l'axe ). Nous sommes tous une composition plus ou moins harmonieuse des différents vices et vertus, on a tous une part de psychopathe, de pervers, d'autiste etc... c'est juste une question de dose, en plus de l'effet seuil précédemment cité.

Oui la psychologie peut être à la portée de tous, c'est d'ailleurs une pratique courante, consciente ou pas et à la mode dans les magasines, mais cela n'empêche pas de l'aborder plus sérieusement et profondément, comme il existe aussi des revues d'informatique ou de sciences, mais ce n'est pas être informaticien ou scientifique pour autant, juste avoir des notions.

Tout à fait, il ne faut pas mésestimé le pouvoir de la suggestion et/ou du rapport médecin patient ( confiance/empathie ) qui influe grandement sur l'état du patient, c'est à dire le pouvoir de "l'esprit" sur le corps suscité par une tiers personne par différentes voies ( et que l'on retrouve chez les personnes qui consultent une voyante et se sentent mieux après, cela n'a rien avoir avec le prétendu don de voyance, mais le déclenchement d'une cascade de réactions qui aura un effet somatique ), sans oublier les fameux effets placebo et nocebo, encore largement incompris mais avérés.

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Effectivement, c'est l'inverse qui est invoqué à juste titre. La psychanalyse ne peut pas être assimilée à une science, tout au plus à une hypothèse philosophique géniale de Freud, mais irréfutable, donc non scientifique : http://fr.wikipedia.org/wiki/Critique_de_la_psychanalyse#La_th.C3.A8se_de_Popper

Cela dit, la psychologie n'a de scientifique que ses méthodes d'analyses statistiques.

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Membre, 29ans Posté(e)
Splanchnopleure Membre 288 messages
Baby Forumeur‚ 29ans‚
Posté(e)
1398419446[/url]' post='8948033']

Je vois les choses ainsi aussi, il n'y a que des degrés, mais j'y rajouterai quand même un effet de seuil, en dessous les choses sont graduelles/linéaires, puis passé ce stade il y a un saut quantitatif et qualitatif ( comme avec l'audition: perception, puis douleur, puis dégâts ou comme une bascule lorsque l'on passe l'axe ). Nous sommes tous une composition plus ou moins harmonieuse des différents vices et vertus, on a tous une part de psychopathe, de pervers, d'autiste etc... c'est juste une question de dose, en plus de l'effet seuil précédemment cité.

Oui la psychologie peut être à la portée de tous, c'est d'ailleurs une pratique courante, consciente ou pas et à la mode dans les magasines, mais cela n'empêche pas de l'aborder plus sérieusement et profondément, comme il existe aussi des revues d'informatique ou de sciences, mais ce n'est pas être informaticien ou scientifique pour autant, juste avoir des notions.

Tout à fait, il ne faut pas mésestimé le pouvoir de la suggestion et/ou du rapport médecin patient ( confiance/empathie ) qui influe grandement sur l'état du patient, c'est à dire le pouvoir de "l'esprit" sur le corps suscité par une tiers personne par différentes voies ( et que l'on retrouve chez les personnes qui consultent une voyante et se sentent mieux après, cela n'a rien avoir avec le prétendu don de voyance, mais le déclenchement d'une cascade de réactions qui aura un effet somatique ), sans oublier les fameux effets placebo et nocebo, encore largement incompris mais avérés.

Je n'ai rien de fondamental à ajouter donc j'en profite pour me retirer du débat, pour cause de concours dans 3 semaines, après quoi je reviendrai descendre la psycho sur moultes sujets (je rigole, bien entendu)

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 113 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)

Je te remercie pour tout ces liens hypertextes.

Je n'en ai lu que quelques uns, en préambule je dirais que soit c'est trop littéraire ( l'amour ) à mon avis, soit cela s'appuie sur des philosophies de vie ( épicurisme ) ou sur des concept comme l'inconscient ( et donc scientifique ), ce qui me conduit plutôt à approcher le sujet différemment avec toi, qui d'ailleurs à motiver ( ≠ initier ) la création de ce Topic lors de l'une de tes dernières interventions:

Selon Toi, qu'est ce que ( ou comment est ) la philosophie? Comment l'abordes tu? Quelles sont ses limitations?

Tu connais déjà un peu ma préoccupation premiere : ne pas réduire le réel. Même si je peux porter un jugement sévère (sans doute trop) à l'encontre de tout réductionnisme, y compris celui du langage de la science mathématisée, c'est par souci de toujours faire retour au concret, qui permet à mes yeux de se défier au mieux de toute représentation du monde. La mathématique nécessite une intense activité intellectuelle, certes, mais quel est le sens à tout cela ? Habitude ? réflexe ? Jeu ?, sans jamais se poser la question du "pourquoi fais-je des mathématiques ?", à l'instar du sage-réflexif qui, lui seulement, nous invite à "faire retour" sur notre activité, en cherchant toujours au départ de la connaissance (mathématisée) ou de l'action. Si le mathématicien pense, eh bien le philosophe pense sur sa pensée (et non l'inverse). Cela suppose de rompre avec l'image du sage-savant, ou à tout le moins, de ne pas réduire la philo à cela (un rendez-vous de sages-savants), au point de faire ombrage au sage-réflexif et au sage-prudent.

Comme toi, je pense que la science mathématisée est source de connaissances cohérentes, mais... limitées (j'ai moi-même une formation en linguistique). La recherche me passionne. Mais la philo est tout autre chose ; tout au plus pouvons-nous nous inspirer de la force communicationnelle des sciences, de leur cohérence, puisque celles-ci permettent des consensus et créent du lien social. Le philosophe allemand J. Habermas, à la suite de K. O. Apel, travaille inlassablement à fonder une morale universelle à travers l'activité communicationnelle, parce que toute justification logico-mathématique présuppose l'obéissance à des normes éthiques fondamentales. Cela pourrait peut-être t'intéresser davantage que le scepticisme dévastateur d'un Schiffter, pour qui l'état "bordélique" est l'état fondamental de toute chose (dixit Clément Rosset).

L'inconscient, un concept scientifique ?

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 992 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Bah le pire c'est que je le sais .

Vous qui parliez de psychanalyse c'est ce qu'on appelle un acte manqué.

A quoi ai je bien pu faire référence inconsciemment à propos de cette utilisation à accorder au féminin ?

Qu'ai je donc bien pu déjà utiliser qui se serait rappelé à la conscience ?

Je vais y cogiter mais Freud n'était pas qu'un con.

Oui, ça peut être intéressant de chercher le pourquoi, mais toi seul a la solution.

Pourquoi dire que Freud n'était pas qu' un con, cela veut dire qu'il a dit des conneries?

Moi j'y vois surtout une vision incomplète de l'inconscient, trop réductrice à la sexualité ou même à la libido. Jung nous ayant donné autre chose à ronger avec ses pulsions de vie.

En tout cas, dans ce débat ou la philosophie serait abattue par l'avancée des sciences, je n'y crois pas.

Le jour ou la philosophie aura disparu, alors l'homme sera une machine et plus un homme.

C'est comme l'hyperspécialisation des scientifiques qui prévaudrait une vision plus généraliste et globale.

Je n'y crois pas non plus.

Si on s'arrête aux relations atomiques, on ne comprend pas la chimie puis on ne comprend pas la biologie puis on ne comprend pas la psychologie.

Il y a toujours un ordre au dessus d'un autre qui nécessite une compréhension plus vaste.

C'est une avancée concomitante entre science et philosophie,l'une alimentant l'autre et réciproquement.

Tu as raison de soulever les trois ordres que son l'inanimé, le vivant et la psyché, car actuellement on ne comprend pas comment on glisse continument de l'une vers les autres, c'est pour ça que par le passé on parlait de force vitale/élan vital, et d'esprit/d'âme, puisqu'il semble il y avoir quelque chose de plus que la somme de ses parties ( http://www.scilogs.f...me-des-parties/ ), une propriété émergente, mais en sommes nous vraiment si sûr?

N'avons nous pas simplement une vision trop réductrice ce qui nous procure ce sentiment, comme on l'a eu récemment avec le tout génétique.

D'ailleurs vaut il mieux tout savoir sur rien ou ne rien savoir sur tout ?

Ainsi un seul esprit, comme dans ton souhait, peut encore embrasser la plupart des avancées scientifiques et techniques, sans nécessairement en connaitre le détail ( personne ne connait complètement le fonctionnement de A à Z d'un ordinateur selon ces différents niveaux d'organisation/de conception ) dans tous les registres, c'est comme en sport par exemple, un pratiquant d'athlétisme pourra assez facilement passer à une autre activité et atteindre un bon niveau rapidement, sans forcément devenir excellent, à condition d'être motivé et polyvalent ( doublé d'un esprit critique en philosophie et en science ). Dit autrement c'est comme pour une distribution statistique, soit on peut avoir un pic étroit mais très haut, soit une hauteur faible mais étalée, soit encore plusieurs pics modérés parsemés et ou regroupés, tout cela avec la même surface sous la courbe ( mémoire ). Il en va apparemment de même avec les langues, celui qui parle plusieurs langues finit par faire des analogies, des comparaisons, des liens, travaille sa mémoire, et apprend donc plus facilement une nouvelle langue.

C'est comme avec notre logique binaire, on peut imaginer un entre-deux, qui correspond au cas en bleu! Ni une impulsion de Dirac, ni un bruit blanc, mais quelque chose de moins "propre", personnellement j'ai fait le choix n°3, où je maximise mes connaissances dans les différentes branches du savoir, sans être un virtuose dans chacune d'elles mais au détriment d'autres activités plus classiques/ordinaires pour tout un chacun: une optimisation de la surface sur les éléments/disciplines pertinentes à mes yeux.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 992 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Tu connais déjà un peu ma préoccupation premiere : ne pas réduire le réel. Même si je peux porter un jugement sévère (sans doute trop) à l'encontre de tout réductionnisme, y compris celui du langage de la science mathématisée, c'est par souci de toujours faire retour au concret, qui permet à mes yeux de se défier au mieux de toute représentation du monde. La mathématique nécessite une intense activité intellectuelle, certes, mais quel est le sens à tout cela ? Habitude ? réflexe ? Jeu ?, sans jamais se poser la question du "pourquoi fais-je des mathématiques ?", à l'instar du sage-réflexif qui, lui seulement, nous invite à "faire retour" sur notre activité, en cherchant toujours au départ de la connaissance (mathématisée) ou de l'action. Si le mathématicien pense, eh bien le philosophe pense sur sa pensée (et non l'inverse). Cela suppose de rompre avec l'image du sage-savant, ou à tout le moins, de ne pas réduire la philo à cela (un rendez-vous de sages-savants), au point de faire ombrage au sage-réflexif et au sage-prudent.

Comme toi, je pense que la science mathématisée est source de connaissances cohérentes, mais... limitées (j'ai moi-même une formation en linguistique). La recherche me passionne. Mais la philo est tout autre chose ; tout au plus pouvons-nous nous inspirer de la force communicationnelle des sciences, de leur cohérence, puisque celles-ci permettent des consensus et créent du lien social. Le philosophe allemand J. Habermas, à la suite de K. O. Apel, travaille inlassablement à fonder une morale universelle à travers l'activité communicationnelle, parce que toute justification logico-mathématique présuppose l'obéissance à des normes éthiques fondamentales. Cela pourrait peut-être t'intéresser davantage que le scepticisme dévastateur d'un Schiffter, pour qui l'état "bordélique" est l'état fondamental de toute chose (dixit Clément Rosset).

Principe même de la philosophie il me semble, la réflexion/coordination sur la réflexion première, oui. ( résumé approximatif )

Cogiter sur nos acquis, les critiquer, créer des rapports entre les différents domaines du savoir me convient parfaitement, en cela on dépasse le cadre scientifique pur. Seulement il faudra bien à un moment ou un autre que cela corresponde à une réalité, et pour se faire être confronter à l'expérience, je dirai que le philosophe est un sensualiste qui s'ignore ou finit par l'oublier.

L'inconscient, un concept scientifique ?

Tout à fait, je ne vois pas la psychanalyse comme autre chose qu'une science très particulière.( On parle bien aussi parfois des mathématiques comme d'une science, alors qu'elles n'ont rien d'expérimentales, et l'informatique ne change pas leur nature ).

En effet, dans la mesure où les méthodes scientifiques ne peuvent pas s'y appliquer directement, comme la reproductibilité, dû justement au fait que le sujet d'étude est unique avec son parcours propre, cela ne veut pas dire pour moi qu'il faille jeter le bébé avec l'eau du bain. Si nous devions découvrir un unique extraterrestre, ne pourrions nous pas faire des constatations objectives, voire des expériences/études respectueuses, n'appellerions nous pas ça de la recherche scientifique même si les méthodes devaient être réinventées pour ce faire, finalement n'est ce pas un peu ce qui arrive avec l'archéologue ou l'anthropologue, et le linguiste quand il se penche sur les origines des langues.

Donc si la démarche n'est pas rigoureusement celle académique, je suis enclin à penser que la psychanalyse a droit de citer au bestiaire scientifique. Car on a la chance d'avoir d'autres cas d'études, qui sont eux aussi uniques, mais qui pris ensemble, forment un tout cohérent/plausible, rappelant que d'autres domaines moins contestables fonctionnent mais dont on ignore finalement par quel "miracle": le plus incompréhensible c'est que le monde nous soit compréhensible!

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 113 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)

Bonsoir. Voici, ce que je crois.

Ce qui était vrai jadis, ne l'est malheureusement plus maintenant.

On a évoqué, le Siècle des Lumières, et l'Antiquité. A ces époques, le Savant, n' était pas qu'un simple "touche à tout". C'était surtout quelqu'un qui détenait tout le savoir du Monde de son époque. Certes il était doté d'une intelligence supérieure, et c'est cette intelligence qui lui avait permis d'appréhender, puis d'interpréter, tout le savoir issu du passé. Il avait donc étudié les travaux et les conclusions de ses prédécesseurs et connaissait tout de leurs oeuvres. C'est pourquoi, on trouve chez les anciens des gens qui étaient à la fois médecins, philosophes, mathématiciens, astronomes, physiciens et chimistes. Et souvent aussi, bons dans toutes ces doctrines.

Aujourd'hui, pour maitriser une seule de ces sciences que je viens d'énumérer, il faut une vie entière, et encore il faut veiller à la bien remplir et à ne pas chômer .

De façon classique, on peut dire que le préambule à toute philosophie est avant tout l'exposé du Monde tel que nos sens nous le montrent. Le travail du philosophe consiste donc à mettre en garde contre les erreurs que nos sens peuvent induire et pour cela expliciter ce qu'il appelle "réalité" en utilisant la connaissance scientifique. Mais on a vu que ce travail lui est maintenant impossible : il lui faut partir de travaux menés par d'autres (scientifiques, psychologues, spécialistes de sciences dites comportementales ...) et, s'il veut faire preuve d'innovation et ouvrir une voie nouvelle et non pas se contenter d'écrire un simple ouvrage d'enseignement, relever quelque chose qu'il aurait jugé contradictoire avec sa conviction profonde, et exposer les faits. Et cela, généralement, il ne le peut pas de façon irréfutable.

Le philosophe est désarmé devant la science.

Reste donc au scientifique de relever le flambeau, puisqu'il semblerait qu'il ne reste que lui a avoir du Monde une vision un peu plus complète.

L'ennui est que lui, le scientifique, qui est le seul à peu près en mesure de décrire la partie du Monde qu'il étudie, le fait en termes scientifiques justement. Sa méconnaissance de la philosophie l'empêche d'utiliser correctement l'argumentaire de cette discipline. Ajoutez à cela que le langage mathématique - surtout quand il s'agit de ces mathématiques utilisées dans les théories les plus modernes - est sans doute beau, élégant et rassurant, mais je persiste à croire qu' affirmer qu'il va convaincre une partie non négligeable de l'humanité relève de l'optimisme le plus absolu.

Le mot, désarme le scientifique.

Conclusion, la philosophie est morte.

Pas d'accord du tout avec ta conclusion pour la raison toute simple que la philosophie est, entre autres choses, une activité réflexive, fondée sur l'étonnement (et/ou l'indignation). Une humanité qui ne philosopherait plus serait plongée dans l'habitude et une platitude sans nom, dans le non-questionnement. Une conscience habituée n'est pas une conscience philosophique. Conclusion : la philosophie a encore de beaux jours devant elle. La difficulté est de pouvoir prendre connaissance de la multiplicité des travaux actuels en philosophie, tant les écrits sont nombreux, et surtout d'avoir le recul suffisant pour juger du caractère véritablement innovant/visionnaire de telle ou telle nouvelle approche philosophique.

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 113 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)

...je ne vois pas la psychanalyse comme autre chose qu'une science très particulière.( On parle bien aussi parfois des mathématiques comme d'une science, alors qu'elles n'ont rien d'expérimentales, et l'informatique ne change pas leur nature ).

En effet, dans la mesure où les méthodes scientifiques ne peuvent pas s'y appliquer directement, comme la reproductibilité, dû justement au fait que le sujet d'étude est unique avec son parcours propre, cela ne veut pas dire pour moi qu'il faille jeter le bébé avec l'eau du bain. Si nous devions découvrir un unique extraterrestre, ne pourrions nous pas faire des constatations objectives, voire des expériences/études respectueuses, n'appellerions nous pas ça de la recherche scientifique même si les méthodes devaient être réinventées pour ce faire, finalement n'est ce pas un peu ce qui arrive avec l'archéologue ou l'anthropologue, et le linguiste quand il se penche sur les origines des langues.

Donc si la démarche n'est pas rigoureusement celle académique, je suis enclin à penser que la psychanalyse a droit de citer au bestiaire scientifique. Car on a la chance d'avoir d'autres cas d'études, qui sont eux aussi uniques, mais qui pris ensemble, forment un tout cohérent/plausible, rappelant que d'autres domaines moins contestables fonctionnent mais dont on ignore finalement par quel "miracle": le plus incompréhensible c'est que le monde nous soit compréhensible!

La psychanalyse ne fait pas consensus international. Elle a été remplacée par la psychologie cognitive et comportementale dans la plupart des nations.

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homerehr Membre 1 014 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Depuis que je fais, à mon niveau d'amateur sans prétention, de la philosophie, je me suis aperçu à plusieurs reprises, qu'il était plus que nécessaire d'avoir un bagage de connaissances reconnues en science pour avancer sereinement dans cette discipline, et encore mieux si ces connaissances sont liées à un niveau de compréhension également.

Un philosophe quel qu'il soit peut-il vraiment faire l'économie de ce savoir scientifique, voire technique, sans faire fausse route, ou partir dans des spéculations/tergiversations gratuites, subjectives, peu probables/infondées, ou simplement incohérentes ou en contradiction avec celui-ci.

Du temps des lumières c'était encore excusable, de nos jours, cela me semble une hérésie, bien qu'un scientifique n'ait pas nécessairement le don de faire un bon philosophe, mais un philosophe inculte scientifiquement produira facilement des absurdités, ce qui ne veut pas dire que la philo soit une science, mais que pour obtenir quelques vérités il faut s'appuyer sur ce qu'il y a de plus certain, de plus sûr, et quoi d'autre que la science peut fournir cette base, l'expérience personnelle pouvant jouer parfois ce rôle, comme l'intuition qui est la somme d'expériences intériorisées.

Ensuite le travail philosophique pourra se faire plus sûrement, alliant logique et/ou humanisme sur ces fondations expérimentales.

Ou alors un philosophe qui nous fait part de ses élucubrations ne devrait-il tout simplement pas se désigner autrement, comme poète, écrivain d'essais ou romancier...

Bon il est vrai aussi, que l'erreur peut mener aussi à la vérité, que l'on apprend de ses erreurs, à la condition de les reconnaître pour en tirer des leçons.

Selon Auguste Comte, les grands moments du développement historique correspondent à trois stades de l'esprit:

-l'état théologique assimilé à l'enfance de l'esprit,

-l'état métaphysique,

-l'état positif.

Développons ce dernier point. L'esprit positif ou encore "scientifique" est le troisième stade, celui qui renonce à la recherche des causes absolues (le pourquoi) pour s'attacher à celle des lois (le comment). Il doit décrire comment les phénomènes s’enchaînent les uns aux autres. Le véritable objet de la science, ce sont les faits et leurs relations, non leurs causes ultimes.

Ainsi, pour Comte, le philosophe doit s'attacher à développer l'esprit positif en développant les divers sens tu terme "positif". Ce mot "désigne le réel par opposition au chimérique": l'esprit positif s'attache au réel (aux sciences dures). Il est utile: il permet de prévoir et donc d'agir par la technique. "Science, d'où prévoyance; prévoyance, d'où action."

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Membre, Posté(e)
homerehr Membre 1 014 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

A mon sens, une philosophie totalement détachée de la science serait une philosophie de l'inaction, croisant des thèmes inaptes et menant à des conclusions stériles et de surcroît, inutiles.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 992 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

La psychanalyse ne fait pas consensus international. Elle a été remplacée par la psychologie cognitive et comportementale dans la plupart des nations.

Pour ma part, ce n'est pas vraiment la même chose, ça serait comme remplacer le café par de la chicoré, il y a certainement des avantages, j'y vois surtout une régression, surtout les thérapies comportementalistes qui ne jouent que sur les apparences, le superficiel, à l'instar de l'aspirine pour une grippe, on s'attaque aux symptômes pas à la véritable cause.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 992 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Ainsi, pour Comte, le philosophe doit s'attacher à développer l'esprit positif en développant les divers sens tu terme "positif". Ce mot "désigne le réel par opposition au chimérique": l'esprit positif s'attache au réel (aux sciences dures). Il est utile: il permet de prévoir et donc d'agir par la technique. "Science, d'où prévoyance; prévoyance, d'où action."

Je vais faire plaisir à Tison2feu, la philosophie n'est pas une science, elle s'appuie dessus, elle est effectivement la discipline qui travaille sur les idées des idées, une autre strate de compréhension, les implications internes et externes du savoir trituré/critiqué, des mises en garde, une quête...

Mais effectivement, dans tous les cas, on ne peut pas se dispenser de l'expérience réelle, et ce quelque soit le concept étudié, comme la beauté, la morale ou les relations humaines.

A mon sens, une philosophie totalement détachée de la science serait une philosophie de l'inaction, croisant des thèmes inaptes et menant à des conclusions stériles et de surcroît, inutiles.

Ce serait au moins un jeu de l'esprit, donc pas totalement inutile, une distraction et/ou un moyen de renforcer "l'esprit", comme un jeu d'échecs.

Je ne crois pas que l'on trouve quelqu'un qui soutiendrait le détachement total, mais jusqu'où pouvons nous philosopher sans référence à la réalité? Avant de tomber dans la métaphysique ou pire!

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 113 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)

Ce serait au moins un jeu de l'esprit, donc pas totalement inutile, une distraction et/ou un moyen de renforcer "l'esprit", comme un jeu d'échecs.

... ou de renforcer l'esprit critique et de s'en divertir en effet, comme c'est le cas de Frédéric Schiffter que j'ai cité ci-dessus (cf. photo extraite de son blog " Ouverture de l'Université Balnéaire de Biarritz"... :D ). Quant à l'inaction éventuelle, parfois est-elle préférable à l'agitation perpétuelle.

IMG_2007.jpg

Je ne crois pas que l'on trouve quelqu'un qui soutiendrait le détachement total, mais jusqu'où pouvons nous philosopher sans référence à la réalité? Avant de tomber dans la métaphysique ou pire!

Dans le cas de Schiffter, toujours lui, tout est référence à la réalité. Il n'est question que de cela (d'où le rejet de tout blabla métaphysique, etc.)

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Membre, Posté(e)
homerehr Membre 1 014 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Je vais faire plaisir à Tison2feu, la philosophie n'est pas une science, elle s'appuie dessus, elle est effectivement la discipline qui travaille sur les idées des idées, une autre strate de compréhension, les implications internes et externes du savoir trituré/critiqué, des mises en garde, une quête...

Mais effectivement, dans tous les cas, on ne peut pas se dispenser de l'expérience réelle, et ce quelque soit le concept étudié, comme la beauté, la morale ou les relations humaines.

La philosophie n'est pas une science au sens pur du terme tel que l’arithmétique, la mécanique, la cinématique, etc.

Mais le philosophe peut se voir comme un scientifique. En effet notre premier rapport au réel passe par le sens (vue, toucher...). Mais nos sens peuvent nous tromper, et voir n'est pas encore connaître.

La connaissance, explique Platon, exige que l'on se méfie des informations issues des sens. La réalité n'est pas le monde sensible, qui n'en est qu'une pâle copie. Par la raison, le philosophe se libère du sensible et accède à l'intelligible, lieu de la vérité.

Par exemple, le beau n'est ni une belle jeune fille, ni une belle marmite, mais ce qu'elles ont en commun, la beauté, dont l'esprit doit dégager l'Idée de beauté, par réminiscence, en retrouvant en soi les Idées déjà présentent dans l'âme, mais oubliées lors de l'incarnation de l'esprit dans le corps. Ainsi toute connaissance vient de la Raison, non des sens.

Bien pire que le principe métaphysique (qui n'est pas mal en soi) c'est l'empirisme qu'il faut combattre. En ce sens le philosophe est le pont entre théorie et expérience tel un physicien de la relativité.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 992 messages
If you don't want, you Kant...,
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... ou de renforcer l'esprit critique et de s'en divertir en effet, comme c'est le cas de Frédéric Schiffter que j'ai cité ci-dessus

Dans le cas de Schiffter, toujours lui, tout est référence à la réalité. Il n'est question que de cela (d'où le rejet de tout blabla métaphysique, etc.)

Sa réflexion, essentiellement critique, se décline en trois concepts-clés : le « chichi », le blabla » et le « gnangnan ».[réf. nécessaire]

1- Le « chichi » (notion empruntée à Clément Rosset) désigne l'attitude consistant à ne pas percevoir le réel ou à le discréditer du fait même de sa cruauté — de son essence tragique. Tant chez les philosophes que chez les non philosophes, le « chichi » s’exprime comme le rejet du hasard, du temps, des passions dévastatrices et de la mort.

2- Le « blabla » définit tout type de discours servant à édulcorer le réel et, partant, à faire croire à la réalité de l’Irréel. Par exemple, pour nier le chaos, la douleur et la violence de l'existence, nombre de « blablas » philosophiques et/ou éthiques utilisent les mots vagues mais séduisants de « monde », de « nature », de « bonheur », d' « humanité », de « justice », etc., lesquels deviennent objets de croyances ou d'espoir. Le « blabla » est la formulation doctrinale ou théorique du « chichi ».

3- Le « gnangnan » qualifie une forme d'altruisme dont le ressort est l'indignation mêlée de sensiblerie contre une forme de tragique frappant les foules humaines et rebaptisée le « Mal » (terrorisme, catastrophe naturelle, guerre civile, épidémie, etc.). Donnant lieu à bien des « blablas » moraux, politiques, religieux, médiatiques, etc., le « gnangnan » permet aux individus tournés en temps ordinaire vers l'hédonisme égoïste et consumériste de se sentir bons, justes et indispensables — du côté du Bien.

En raison même de sa critique des illusions et des croyances, Frédéric Schiffter reste lucide quant à l'impact de sa pensée démystificatrice. « Autant il est concevable que [les humains] renoncent à une croyance particulière […], autant il est illusoire d'en induire qu'ils ne désireront plus croire. Pour que les humains en finissent avec le désir de croire, il faudrait qu’ils ne fussent plus enclins à la crainte comme à l'espérance […] ; autant dire qu’ils n'eussent plus la certitude effrayante de mourir .»1.

Sans le connaitre, je m'aperçois que nos idées convergent, simple fruit du hasard ou d'un vision quelque peu objective?

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Membre, 79ans Posté(e)
Talon Membre 1 722 messages
Baby Forumeur‚ 79ans‚
Posté(e)

Si les humains croient, c'est parce qu'ils ignorent et que la quiétude de l'âme exige une réponse.

"D'autant que l'âme est plus vide et sans contrepoids, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion.

Il n'y a homme si couard qui n'aime mieux tomber une fois que de demeurer toujours en branle."

Montaigne

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 992 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Mais le philosophe peut se voir comme un scientifique. En effet notre premier rapport au réel passe par le sens (vue, toucher...). Mais nos sens peuvent nous tromper, et voir n'est pas encore connaître.

La connaissance, explique Platon, exige que l'on se méfie des informations issues des sens. La réalité n'est pas le monde sensible, qui n'en est qu'une pâle copie. Par la raison, le philosophe se libère du sensible et accède à l'intelligible, lieu de la vérité.

Je ne peux être que d'accord:

Seulement il faudra bien à un moment ou un autre que cela corresponde à une réalité, et pour se faire être confronter à l'expérience, je dirai que le philosophe est un sensualiste qui s'ignore ou finit par l'oublier.

La vérité entendue comme adéquation entre nos représentations et les faits, ce qui rejoint le but scientifique, mais le philosophe ne se contente pas de cette modélisation pour ma part, il veut aussi réfléchir sur cette vérité elle-même, ses origines, ses développements, ses interactions, ses domaines de validité, sa véracité, son impact sur la vie humaine, etc...

Par exemple, le beau n'est ni une belle jeune fille, ni une belle marmite, mais ce qu'elles ont en commun, la beauté, dont l'esprit doit dégager l'Idée de beauté, par réminiscence, en retrouvant en soi les Idées déjà présentent dans l'âme, mais oubliées lors de l'incarnation de l'esprit dans le corps. Ainsi toute connaissance vient de la Raison, non des sens.

Bien pire que le principe métaphysique (qui n'est pas mal en soi) c'est l'empirisme qu'il faut combattre. En ce sens le philosophe est le pont entre théorie et expérience tel un physicien de la relativité.

Là je ne suis pas d'accord avec cette vision non confirmée par l'observation, les idées ne sont pas de l'ordre de se "rappeler" mais de la simple "création", entendu comme l'élaboration de nouvelles catégories, car notre cerveau est taillé pour ce fonctionnement, en plus des associations, comparaisons, il possède cette faculté innée de faire des catégories, il n'a besoin que de grains à moudre.

La raison sert à postériori à reconnaitre ces catégories, mais surtout à s'en servir plus méthodiquement grâce aux autres qualités innées.

Cette notion de réminiscence se comprend facilement à la lumière de l'inconscient, ce qui effectivement donne l'impression de faire revenir à la conscience, donc à la raison les idées, qui en réalité ont été élaborées à notre insu bien souvent dans cette partie inconsciente de notre cerveau, à un âge où tout souvenir est corrompu au point de ne plus pouvoir en faire le rapprochement, même par les lapsus et les rêves, seule l'observation de nourrissons/bébés permet de s'en faire une idée précise, ou plus pragmatiquement, en observant attentivement grandir ses enfants.

Pourquoi l'empirisme serait à combattre?, selon moi c'est un synonyme de connaissances expérimentales, d'ailleurs je l'ai signalé autre part, le progrès est essentiellement issu de l'empirisme!

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