Syndrome de l'accomplissement total.

Il y a bien des années j'avais entendu parlé de cette affection qui touchait les individus qui avait accompli le but de toute une vie, vie tendue entièrement ou presque vers cette réalisation. Par exemple suite à un parcours acharné et très orienté, puis un entrainement spécial, certains astronomes après avoir foulé le sol lunaire ont contracté le syndrome de retour at home, et n'avaient plus goût à rien, plus aucune motivation.

À un niveau moins extrême, nous pouvons sans doute être touchés par cet état particulier, lorsque l'on a enfin accès à ce que l'on désirait tant depuis tout petit, que peut-on espérer/attendre/faire/entreprendre après pour palier cet anéantissement de l'être?

Merci d'avance pour vos réponses...

J'ignorais que ce fût possible.

Trouver un autre but, une autre vocation à sa vie.

Les samouraïs japonais avaient le bushido qui lui, devait être éprouvé la durée de toute une vie, c'était un avantage.

Rassurez vous généralement il y a un ou deux trou du cul qui feront tout foirer avant la fin.

Alors relisez plutôt "If" de Kipling.

Une solution qui ne mange pas de pain serait de se confectionner un bon petit strabisme binoculaire pour ce qui est de tout but visé...

Je pense que si je réussissais l'essentiel de ce que je tiens à entreprendre dans ma vie, je ressentirais la même chose que le jour où j'ai su que j'avais le Bac, mais sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Un sentiment de se réveiller chaque matin avec une impression suave et douce de flotter dans quelque chose de bon et de rassurant. Sauf que si j'atteignais tous mes objectifs de vie, là ça durerait plusieurs mois sans doute, et j'aimerais atteindre cela un jour.

Après, est-on déçu dans la période suivant l'accomplissement ? Je pense que le cas de l'astronaute est extrême.

Non, je ne serais pas déçu, au contraire, je serais heureux.

Je connaîtrais cette chose étrange et si insaisissable que l'on nomme le "bonheur" et que je ne pense pas, à mon humble avis, avoir déjà connu, eu égard à l'impression que j'ai d'avoir connu une existence chaotique.

Je pense que la peur de la réussite est symptomatique de cette dépression. Lorsqu'on arrive si près du but, je pense qu'on peut être tenté de tout détruire pour ne pas bousculer notre vie... J'aurais tendance à l'associer au mythe de Sisyphe, ce personnage condamné à monter un rocher en haut d'une montagne d'où le rocher dégringolait éternellement.

À un niveau moins extrême, nous pouvons sans doute être touchés par cet état particulier, lorsque l'on a enfin accès à ce que l'on désirait tant depuis tout petit, que peut-on espérer/attendre/faire/entreprendre après pour palier cet anéantissement de l'être?

Une véritable mort avec travail de deuil intensif afin de retrouver un état de frustration similaire à celui qui faisait accroître notre désir.

Je crois sincèrement que l'anéantissement dont tu parles est lié à une idéalisation de ce qui a été accompli et que la vérité, bien plus crue, maintient l'individu dans ce but atteint, l'idéal n'existant pas. Cherchant ainsi à réaliser que sa tâche est terminée, il n'y parvient pas.

Quand on atteint ses objectifs, il faut encore savoir tenir ses acquis. Le risque est toujours là de perdre le niveau jusqu'auquel on a réussi à s'élever. Maintenir est plus dur que d'obtenir.

Réussir ce que l'on entreprend, qui est le signe de l'accomplissement, est toujours une satisfaction dans le cas où l'on en redemande. La déprime c'est plutôt ne plus vouloir continuer, peut-être parce que ce que l'on obtient ne correspond pas à ce que l'on veut dans le fond.

Il ne suffit pas de réussir dans une voie quelconque. Or, réussir, est-ce aller au bout du rôle que la société nous demande de tenir ? Ou réussir, est-ce toujours tracer sa propre voie ? Je crois que le fond du problème est là, et que la déprime vient nous rappeler la vanité de certaines "réussites". C'est mon avis.

Je pense que la peur de la réussite est symptomatique de cette dépression. Lorsqu'on arrive si près du but, je pense qu'on peut être tenté de tout détruire pour ne pas bousculer notre vie... J'aurais tendance à l'associer au mythe de Sisyphe, ce personnage condamné à monter un rocher en haut d'une montagne d'où le rocher dégringolait éternellement.

Oui.

Un peu comme la peur de la hauteur.

Il peut y avoir une peur de la réussite.

Parfois, nous sommes notre propre pire ennemi.

Notre image de soi peut façonner notre réalité.

Le désir et le projet sont une raison de vivre. Imaginez l'état d'esprit d'un condamné à mort. Il vit comme un légume. Parvenir au but, c'est presque être condamné à mort. En tout cas pour les conséquences. Il faut remplacer aussitôt que possible une passion par une autre. Pas facile.