Idéologie et relation amoureuse

En participant au sujet initié par Savonarol dans cette même section "L'Homme est-il sacré ?" , un autre sujet de discussion paraît exploitable :

C'est fou, en cherchant "bio connexion" sur google, jsuis tombée, dans les résultats de recherche, sur un site de rencontre bio et écolo... j'ignorais que cela existait. ^^

C'est pour le coup que c'est plus l'homme qui est sacré, là, il s'agit pratiquement d'une déification de la nature.

Si je trie rien, j'ai pas le droit de me marier avec une femme qui trie les poubelles ?

La question est posée !

Peut-on marier philosophies de vie opposées et relations amoureuses ?

Oui parce que l'amour échappe à la raison.

Alors ça ne veut pas dire "relation amoureuse épanouie" , mais je ne pense pas que ça empêche son existence.

Tout dépend des concessions qu'on est prêt à faire, ça dépend des gens. Mais plus on met de ferveur dans certaines valeurs ou croyances, moins on est prêt à lâcher du lest. Par exemple, j'ai rarement vu un(e) catholique intégriste envisager de se marier avec un(e) non catholique, par exemple (pas vu du tout, en fait, en y réfléchissant bien, mais j'imagine que ça existe ?).

Il faut aussi redéfinir le cadre d'une relation amoureuse, est ce que c'est "être amoureux" ou est ce que c'est "aimer". De mon point de vue être amoureux c'est être attirer par la personne, c'est les premiers émois, c'est la passion, le béguin alors qu'aimer c'est apprécier la personne à travers sa personnalité, sa philosophie de vivre.

Dans le premier cas tout est possible parce que l'amour à ses raisons que la raison ignore, mais cela reste superficiel et éphémère. Tandis que dans le second cas c'est plus profond, plus réfléchis.

Mais comme la dit Ocytocine, il ne faut pas non plus être arrêté dans nos idéaux sinon une relation amoureuse en devient impossible.

C'est un peu le "qui se ressemblent s'assemblent". Parce que c'est rassurant, voire sécurisant d'avoir l'autre en parfait miroir et d'éviter les tensions inhérentes à des idéologies opposées.

Je pense que mes principes ont fait que ma relation avec ma moitié détérioré et ça empire de plus en plus.

Alors à la question : peut-on lié deux personne à la philosophie opposé. Je répondrais :

Très certainement mais j'ai plus envie d'essayer.

Après comme ont dit certains ici tout dépend de la personne et d'à quelle point on est attaché à tel ou tel valeurs.

Sans être catholique intégriste tu peut avoir des principe extrêmement marqué qui peuvent rendre la relation tendus.

J'en fait les frais.

Disons qu'au départ certaines divergences peuvent apparaitre "raffraichissantes", mais à la longue, ou la trés longue.......ça peut coincer.

Un végétarien avec une fan de la corrida.........pas sùr que ça marche...mais là, on est dans l'évidence.

Alors disons, quelqu'un de trés impliqué dans son taff, au début ça fait personne sérieuse...........à la fin ça fait personne qui n'a jamais le temps de t'accorder 5 min parce que trop pris(e) par son job.

Disons, un sportif avec une procrastineuse......au bout d'un moment............

Pour rester dans l'air du moment, un mec de gauche avec une nana de droite....dur-dur...

Salut.

Est-ce qu'une Juive pratiquante peut aimer un Néo-nazi ?

Est-ce qu'une végétarienne peut aimer un viandard ?

Les gens peuvent tout accepter. Pour l'argent, par lâcheté, par faiblesse. Ou par fraternité, par conciliation, par sagesse.

++

La question est posée !

Peut-on marier philosophies de vie opposées et relations amoureuses ?

Tout est envisageable/réalisable dans les relations humaines!

Un handicapé moteur paraplégique avec une personne saine de corps et d'esprit.

Une victime de viols et séquestrée très attachée à son agresseur, devenu géniteur.

Une véritable amitié vieille de 25ans entre un athée inébranlable et un croyant convaincu.

Comme l'amour est fortement dépendant de l'attirance sexuelle, celle-ci peut très bien être indépendante de nos convictions, après la raison peut s'efforcer d'éviter la relation, ou on peut se faire convaincre par l'entourage, ensuite la vie au quotidien peut devenir cauchemardesque ou au contraire chacun peut s'épanouir, si le respect et la tolérance sont toujours présentes, car en dehors des discordances si il y a aussi des pôles d'attraction, la résultante peut être l'attirance, mais le temps faisant son affaire, il est difficile de faire un pronostic, dû à l'usure, mais aussi aux changements de personnalités des amoureux entre toutes ces années de distance, un couple qui s'est connu à 18/20ans sera certainement fort différent dans ces composantes humaines 20 ou 30 ans plus tard, est ce que l'alchimie sera toujours opérationnelle, ou la répulsion aura t-elle pris le dessus, nul ne peut le savoir d'avance, mais à un instant T tout est possible! Il y a tellement de paramètres sur lesquels agir, dans l'immensité des combinaisons certaines aboutissent à une relation concrète.

Je pense que si on est avec une personne respectueuse et ouverte ça peut fonctionner mais tout dépend de la teneur des probables désaccords , il existe des questions existentielles , humaines , lourdes de conséquences , qui nous sont propres et auquel on ne peut accorder trop de concessions ( aider.. ne pas aider quelqu'un , tuer.. ne pas tuer quelqu'un etc .. genre dans ce style )

ce qui est con , ce que l'on ne peut voir et faire face à ce genre de problème qu'en étant confronté à celui-ci et d’ailleurs j'aimerai aussi savoir (peut-être un autre sujet ?) si des couples ou amitiés se sont séparés pour une seule ou quelques questions existentielles basiques alors que tout semblait être en harmonie ?

Bref , il me semble que c'est du cas par cas, des personnes nous conviennent ,d'autres moins ;

âme sœur existes-tu ?

Est-ce qu'une Juive pratiquante peut aimer un Néo-nazi ?

S'ils se mettent en ménage, la discussion risque d'être animée lors de l'achat du four. :D

Finalement, c'est un sujet hégelien !

Thèse, antithèse, synthèse !

Le bourgeon (lui !)

la fleur (elle !)

Le fruit (le mioche !)

Mais comme dit déjà-utilise, tout est possible dans les relations humaines :

Grâce au mariage pour tous on peut désormais avoir du

Thèse, thèse, thèse !

Ou

Antithèse, antithèse, antithèse !

Hegel est foutu !

Peut-on marier philosophies de vie opposées et relations amoureuses ?

Ça dépend ce que tu entends par relation amoureuse. On peut certainement tirer un bon coup même en ayant une philosophie de vie opposée au partenaire.

Mais s'il y a engagement, et dans la mesure où l'engagement implique un projet de vie commun, ça me semble difficilement conciliable.

Je prétendrai d'ailleurs que ceux qui recherchent une relation engagée sont instinctivement attirés par des gens qui ont sensiblement la même philosophie de vie. Car une philosophie de vie, ce n'est pas seulement des mots et des concepts, c'est aussi des façons de sentir les choses, des postures, des expressions, etc. La philosophie ne fait que rendre intellectuellement saisissable, et sous une forme synthétique, universelle et complémentaire à une histoire des idées ce qui habite l'individu.

S'ils se mettent en ménage, la discussion risque d'être animée lors de l'achat du four. :D

Tout est possible dans les relations amoureuses, contraires qui s'attirent ou les pareils qui s'assemblent, le défi est de durer. Est-ce possible?

Comme Lucy, je crois que les grands discours peuvent s'terniser, tout est possible mais pour une durée très déterminée, en général.

Je cite l'exemple de Clou Quantique, celui d'une juive pouvant être attirée par un nazillon en herbe ; oui bien sûr, elle pourrait même se mettre en tête de chercher à le comprendre et l'aider à évoluer, pensant peut-être le pauvre chouchou en mal de repère ou que sais-je.

Jusqu'au jour où, une fois la phase passionnelle nettement atténuée, elle se demande ce qu'elle est partie faire dans cette galère.

C'est évidemment une caricature, mais qui illustre bien comme il est difficile de s'établir dans la durée. Déjà pas simple quand il n'y a pas de goufre culturel...

Comme Lucy, je crois que les grands discours peuvent s'terniser, tout est possible mais pour une durée très déterminée, en général.

Je cite l'exemple de Clou Quantique, celui d'une juive pouvant être attirée par un nazillon en herbe ; oui bien sûr, elle pourrait même se mettre en tête de chercher à le comprendre et l'aider à évoluer, pensant peut-être le pauvre chouchou en mal de repère ou que sais-je.

Jusqu'au jour où, une fois la phase passionnelle nettement atténuée, elle se demande ce qu'elle est partie faire dans cette galère.

C'est évidemment une caricature, mais qui illustre bien comme il est difficile de s'établir dans la durée. Déjà pas simple quand il n'y a pas de goufre culturel...

Voilà, c'est ce que je voulais faire ressortir, l'amour, c'est "déjà pas simple", tout court.

(...) et le destin ou le hasard (ou la guigne, sans quoi il aurait pu découvrir que, pas plus que la lumière du soleil, l'amour n'existe en un seul endroit, à un seul instant ou dans un seul corps, par toute la terre et le temps et l'humanité vivante et grouillante)

(...) parce que je connais la réponse et je sais que cette réponse je ne peux pas la changer, et je ne crois pas que je puisse me changer moi même parce que dès la seconde fois où je t'ai vu j'ai compris ce que j'avais lu dans les livres et que je n'avais jamais vraiment cru :

c'est que l'amour et la souffrance sont une seule et même chose et que la valeur de l'amour est la somme de ce qu'il faut payer pour le connaître, et chaque fois qu'on l'obtient à bon compte on se vole soi même.

(...)

Voilà. C'est exactement l'inverse. Ce sont les livres, les gens dans les livres, qui devraient inventer et lire nos histoires à nous - les Doe, les Roe, les Wilbourne et les Smith - mâles et femelles mais sans les bites et les cons.

(...) et de nouveau Wilbourne médita sur cette faculté instinctive qu'ont les femmes, même innocentes et novices, de comprendre et faire marcher les mécanismes de la cohabitation - cette sereine confiance dans leurs destinées amoureuses, comme celle des oiseaux dans leurs ailes -, cette fois implacable et tranquille en un bonheur personnel imminent et mérité les fait instantanément s'élancer, ailes grandes ouvertes, de l'abri que leur offrait la respectabilité jusque dans les espaces inconnus et vides où nul rivage n'est visible

(Pas le péché

pensa-t-il

. Je ne crois pas au péché. Tout cela n'est qu'une question de rythme. Dès la naissance on est pris dans le défilé anonyme des myriades anonymes et grouillantes de son temps et de sa génération ; on perd le rythme une fois, un seul faux pas, et on périt sous les piétinements de la foule.)

et cela sans terreur ni alarme, ce qui n'est signe ni de courage ni d'endurance, mais simplement d'une fois complète, absolue, en des ailes novices, aériennes et fragiles - aériens et fragiles symboles de l'amour par quoi elles ont déjà été trahies une première fois puisque, par consentement et acceptation universels, elles se sont attardées sur la cérémonie même qu'elles ont répudiée en prenant leur vol. Ils passèrent, disparurent.

William Faulkner, Si je t'oublie Jérusalem, Les palmiers sauvages, 1939

Ça dépend ce que tu entends par relation amoureuse. On peut certainement tirer un bon coup même en ayant une philosophie de vie opposée au partenaire.

Mais s'il y a engagement, et dans la mesure où l'engagement implique un projet de vie commun, ça me semble difficilement conciliable.

Je prétendrai d'ailleurs que ceux qui recherchent une relation engagée sont instinctivement attirés par des gens qui ont sensiblement la même philosophie de vie. Car une philosophie de vie, ce n'est pas seulement des mots et des concepts, c'est aussi des façons de sentir les choses, des postures, des expressions, etc. La philosophie ne fait que rendre intellectuellement saisissable, et sous une forme synthétique, universelle et complémentaire à une histoire des idées ce qui habite l'individu.

A défaut de nous marier, j'épouse ta pensée.

J'ai pris pour exemple un site de rencontre "bio et écolo" qui va permettre donc, à des personnes ayant la même philosophie de vie, de se retrouver au milieu d'une foule gigantesque de différences et nuances.

La définition que tu nous donnes à lire, Dompteur de mots, est similaire à celle que j'entrevois : un engagement de tout son être.

Alors, lorsque Blaquière pose la question d'un "droit" à l'amour malgré la différence d'engagement, j'estime qu'il y a deux façons d'y répondre :

D'une première impulsion, bien entendu qu'en prenant l'humain tel qu'il est, il est légitime de lui donner de l'amour (quel qu'il soit, y incluant la notion du sentiment amoureux et du bon coup à tirer, pour rester dans le ton.). Vous l'avez tous démontré avec force d'exemples, nous pouvons aimer jusqu'à notre pire ennemi (soi et quelques autres).

Mais dans une deuxième impulsion, en tenant compte de cet engagement de VIE, un "mariage" entre deux philosophies opposées paraît improbable. Nous cherchons l'harmonie continuellement et l'extérieur est suffisamment perturbant. Ramener une adversité profonde au sein même d'une intimité partagée serait se tirer une balle dans le pied de nos fondations intrinsèques.

Alors Blaquière, tu as le droit d'épouser une femme qui trie les poubelles alors que tu ne tries rien car tu as également le droit de vivre ton masochisme à la mesure de tes espérances. ^^

Mais dans une deuxième impulsion, en tenant compte de cet engagement de VIE, un "mariage" entre deux philosophies opposées paraît improbable. Nous cherchons l'harmonie continuellement et l'extérieur est suffisamment perturbant. Ramener une adversité profonde au sein même d'une intimité partagée serait se tirer une balle dans le pied de nos fondations intrinsèques.

Je ne peux donner ici que l'exemple de ma petite existence, et si on peut considérer que 18ans de mariage ça vaut quelque chose ( qui a quand même fini en noeud de boudin, ce qui ne remet pas en cause les années précédentes ), mon ex-femme et moi étions en opposition sur presque tout! Elle littéraire/ moi scientifique, croyante/athée, extravertie/introverti, philanthrope-confiante/méfiant, toile de tente/maison, fête-légèreté/soirée calme-sérieux, action-réaction/action-réflexion, laxiste- se contente/exigent- perfectionniste, compétences externes/multitâches-polyvalent, dispendieuse/gestionnaire, autoritaire/insoumis, monde/solitude, statique/évolution-progression, découverte/connu, gémissements-grognements/maitrise-sang froid, bordélique/organisé, décoration/fonctionnel, accueillante/patibulaire, etc, etc...

Cela s'est terminé, donc c'est impossible sur un long terme ?

Mais qu'est ce qui dure aujourd'hui? Hormis l'idéologie de la perfection.