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Les "viols collectifs"sont des crimes !


eklipse

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Membre, Dazzling blue², 53ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
53ans‚ Dazzling blue²,
Posté(e)

Pétition

APRES LE VERDICT DE CRETEIL, NOUS EXIGEONS UNE REPONSE POLITIQUE !

Lettre ouverte à François Hollande, Président de la République

Monsieur le Président de la République,

Le verdict du procès du Tribunal de Créteil a créé, en France, une incompréhension. Ce verdict est catastrophique : Il semble dire aux victimes, porter plainte ne sert à rien, et aux violeurs, vous ne serez pas condamnés ou si peu !

Les médias continuent à tenir des propos inadmissibles en parlant de "tournantes", de "viols en réunion", au lieu de dire "viols collectifs" qui sont des crimes.

La France a soutenu la création par les Nations unies d'une journée internationale des droits des filles : c'était le 11 octobre ! Cette journée est proclamée par l'ONU parce que des millions de jeunes filles dans le monde sont victimes d'abus, de mariages forcés, de mutilations sexuelles. Le verdict du tribunal de Créteil arrive au moment même de cette journée mondiale et exige une réponse politique !

suite

signer la pétition

http://www.change.org/contreleviol

A l'initiative du collectif Féministes en Mouvements

Nous appelons également toutes celles et ceux qui partagent nos revendications à se rassembler pour exprimer notre indignation et nos exigences

lundi 15 octobre à 18h30 dans plusieurs villes

- Paris : rassemblement à 18h30 place Vendôme, devant le Ministère de la justice

- Strasbourg : 18h30, place Kleber

- Lyon : 18h30, 67 rue Servient, Lyon 3e

- Clermont-Ferrand : 18h15 place de Jaude

- Toulouse : 18h30, 2 allée Jules Guesde

- Lille : 18h30, devant la préfecture

Merci à toutes et tous de partager largement ces informations. Restons mobilisé-e-s pour que LA HONTE CHANGE DE CAMP.

Collectif féministe contre le viol, Mix-cité et Osez le féminisme !

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Membre, X-Banni-X, 44ans Posté(e)
nonobonobo Membre 9 387 messages
44ans‚ X-Banni-X,
Posté(e)

Bonjour,

je croyais que la justice se devait d'être indépendante du pouvoir.

En ce cas, est ce bien sérieux de demander une réponse politique à un jugement pénal?

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Membre, Dazzling blue², 53ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
53ans‚ Dazzling blue²,
Posté(e)

Lis tout le texte, des associations demandent, un débat public, de nouvelles dispositions législatives, aides, formations de professionnel à l'écoute des victimes, et pédagogie à l'école

Un grand débat public autour sur les violences faites aux femmes doit être lancé dans les mois qui viennent et déboucher sur des politiques publiques à la hauteur du défi : éradiquer les violences faites aux femmes :

- Les lois en vigueur doivent être appliquées et complétées de nouvelles dispositions législatives, comme l'extension de l'ordonnance de protection aux victimes de viol ;

- Les professionnels doivent être formés ;

- Les plaignantes doivent être soutenues, hébergées, protégées, entendues ;

- Les associations doivent avoir les moyens de remplir leurs missions ;

- Les campagnes de prévention doivent être multipliées ;

- Tous les jeunes en particulier au sein de l'école doivent être informés, éduqués, entendus aussi quand ils sont eux- mêmes victimes.

Maintenant des hommes sont aussi victimes de viols, ce serait équitable, que les associations féministes les prennent aussi en compte dans leur combat contre le viol.

Tout viol est un crime, que ce soit le viol d'une femme ou d'un homme .

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Membre, 38ans Posté(e)
Rhadamanthe Membre 668 messages
Baby Forumeur‚ 38ans‚
Posté(e)
Les médias continuent à tenir des propos inadmissibles en parlant de "tournantes", de "viols en réunion", au lieu de dire "viols collectifs" qui sont des crimes.

Ouais, mais bon, la terminologie médiatique... C'est comme dire "règlement de compte" comme si des choses étaient réglées, comme si c'était normal, alors que ce ne sont rien d'autre que des meurtres. Ou qualifier des gens qui commettent des crimes de "délinquants". Au final on a une espèce de soupe de vocabulaire judiciaire où tout se mélange, des mots précis perdent leur signification, et tout est galvaudé. Et comme il y a des gens pas forcément les plus rigoureux qui reprennent cette soupe on finit par se retrouver avec une infâme mixture.

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Membre, 118ans Posté(e)
nerelucia Membre 12 886 messages
Baby Forumeur‚ 118ans‚
Posté(e)

ok mais le parquet fait appel, c'est peu dire.

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Membre, Dazzling blue², 53ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
53ans‚ Dazzling blue²,
Posté(e)

@Rhadamanthe

même à l'assemblée parlementaire, Européenne, ils emploient ce terme de "crime" pour qualifier le Viol dans les conflits armés

5. L'Assemblée regrette toutefois que, bien que le viol ait été reconnu comme crime de guerre, il a continué à être systématiquement utilisé comme arme de guerre notamment lors des derniers conflits (Kosovo et Tchétchénie), entraînant non seulement des traumatismes psychologiques mais également des grossesses forcées.

6. L'Assemblée réitère donc son souhait que les viols soient traités comme des crimes contre l'humanité.

http://assembly.coe....00/fres1212.htm

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Membre, 38ans Posté(e)
Rhadamanthe Membre 668 messages
Baby Forumeur‚ 38ans‚
Posté(e)

Si ce post s'adresse à moi : je ne le contredis pas, le viol est un crime. Je complétais seulement la critique que faisait le communiqué sur les mots utilisés dans les médias.

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Membre, Dazzling blue², 53ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
53ans‚ Dazzling blue²,
Posté(e)

toutes mes confuses, j'avais mal interprété tes propos ...

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Membre, 67ans Posté(e)
Esperluette Membre 1 333 messages
Baby Forumeur‚ 67ans‚
Posté(e)

Le parquet a fait appel, non ?

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VIP, Gonade Absolutrice, Posté(e)
yop! VIP 20 446 messages
Gonade Absolutrice,
Posté(e)

Bien sûr que ce sont des crimes. Je ne pense pas que la justice soit floue sur ce point, malgré le jugement de la dernière affaire marquante. Il est évident qu'un meilleur encadrement permettrait de lutter plus efficacement contre ce crime encore difficile à mettre en lumière (silence des victimes, peur des représailles, difficultés d'obtenir des preuves si ça tarde, peur de la machine judiciaire, ignorance de ses droits, dégâts psychologiques, etc...) et surtout d'épauler les victimes.

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Membre, 112ans Posté(e)
signalu Membre 48 messages
Baby Forumeur‚ 112ans‚
Posté(e)

il semblerait bien....que pour des gouvernements en place et leur laquais de la "justice"...une tournante est moins grave qu'un viol collectif....surtout si les auteurs sont basanés...!!!

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Membre, 45ans Posté(e)
Titsta Membre 6 722 messages
Forumeur Débutant‚ 45ans‚
Posté(e)

Bien sûr que ce sont des crimes. Je ne pense pas que la justice soit floue sur ce point, malgré le jugement de la dernière affaire marquante. Il est évident qu'un meilleur encadrement permettrait de lutter plus efficacement contre ce crime encore difficile à mettre en lumière (silence des victimes, peur des représailles, difficultés d'obtenir des preuves si ça tarde, peur de la machine judiciaire, ignorance de ses droits, dégâts psychologiques, etc...) et surtout d'épauler les victimes.

plus.gif

Cette pétition est complètement bidons si elle est mise en rapport avec ce jugement.

L'important, c'est la lutte contre le viol collectif.

Faudrait pas l'oublier.

Je n'aime pas beaucoup la récupération médiatique, la démagogie, et le tissage de préjugés à ce propos.

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Membre, Bubon baveux de Belzébuth, 37ans Posté(e)
casdenor Membre 11 203 messages
37ans‚ Bubon baveux de Belzébuth,
Posté(e)

Et hop, encore une campagne puante du féminisme qui continue de faire l'impasse sur les viols d'hommes. Allez, faudrait surtout pas une voix dissidente. Le viol, c'est Mâle vs Femelle. C'est une guerre des sexe.

Putain mais quand est-ce que ces crétins de collectifs comprendront qu'ils sont des armes de destruction massive avec leur jeu de "j'utilise une situation dramatique et grave pour prêcher ma parole contre les hommes" -_-

Je ne signerai pas. Triste et désolé envers les victimes, je ne peux pas signer un tel texte.

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Membre, 45ans Posté(e)
Titsta Membre 6 722 messages
Forumeur Débutant‚ 45ans‚
Posté(e)

Moi, j'ai rien contre le fait qu'on durcisse la loi.

( Bien que tant qu'à faire des choses, je préfèrerai qu'on règle le problème avec d'autres solutions qui interviendrait avant que le malheur arrive. par exemple le problème me semble être une incapacité à respecter l'autre. C'est pas le respect de la loi par la force la solution, ça ne fera que leur montrer que ce qui compte dans ce monde, c'est la force. c'est pas ça qui les fera plus respecter les autres.)

Mais ce qui me dérange, c'est que c'est pas ça qui est demandé. Ni loi plus dur, ni règlement du problème.

Des gens sont frustré de pas avoir eu leur dose de sang et contestent la justice. (sans connaître les circonstances réelles qui ont aboutis à ces décisions d'ailleurs)

Si on veux que la justice soit plus forte, faut commencer par la respecter, c'est comme ça que ça marche.

C'est quoi cette histoire ?

C'est de dire que quand une décision de justice est prononcé, on peut la remettre en cause, et il faudrait instaurer un pouvoir "politique" pour la contrebalancer ?

Moi je cautionne pas une telle merde.

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Membre, 118ans Posté(e)
nerelucia Membre 12 886 messages
Baby Forumeur‚ 118ans‚
Posté(e)

Des viols d'hommes ? Oui mais c'est le fait d'autres hommes, ils touchent des enfants ou des adolescents.

Ici ce sont des actes collectifs, ce qui est monstrueux.

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Membre, Bubon baveux de Belzébuth, 37ans Posté(e)
casdenor Membre 11 203 messages
37ans‚ Bubon baveux de Belzébuth,
Posté(e)

Je pense que les hommes violés sont sans doute très heureux de savoir qu'ils le sont par des hommes, ça change absolument tout à leur viol.

wait...

On s'occupe des victimes, ou on s'occupe juste d'une guerre des sexes ? Faut choisir, hein. Et ici, le camp a été choisi apparemment.

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Membre, Dazzling blue², 53ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
53ans‚ Dazzling blue²,
Posté(e)

Des viols d'hommes ? Oui mais c'est le fait d'autres hommes, ils touchent des enfants ou des adolescents.

Ici ce sont des actes collectifs, ce qui est monstrueux.

Détrompe toi cela arrive à des hommes adultes aussi, surtout en prison et lors de conflits armés

A sa sortie de prison, un détenu raconte l'enfer vécu

PRISON - Avant d’entamer son récit, il sort une carte plastifiée avec la photo de son visage. «Je ressemblais à ça, dit-il, avant mon incarcération.» Un homme encore jeune, aux traits fins, vivant. Très loin de ce visage fatigué, décharné, ces yeux vides d’un homme qui raconte deux ans de cauchemar dans des prisons françaises. La maison d’arrêt Saint-Paul, à Lyon, puis celle de Villefranche-sur-Saône...

Vincent a 53 ans. Il vivait à Annecy, avec un médecin marié et père de famille. L’homme était atteint du sida et un amant de Vincent aurait détourné, selon lui, de l’argent appartenant au médecin. Quoi qu’il en soit, Vincent a été condamné à deux ans de prison ferme.

«J’ai été incarcéré le 27 juillet 2006 à Saint-Paul, raconte-t-il. Lorsque vous arrivez, vous laissez votre pécule à l’entrée, mais toute la prison sait immédiatement que vous avez de l’argent. J’avais 1 500 euros. Je me suis retrouvé dans une cellule de deux, où nous étions cinq en tout. Le premier soir, il ne s’est rien passé. Le lendemain, le plus âgé est resté dans la cellule avec moi pendant que les autres allaient en promenade. Il m’a dit : "Si tu veux être protégé, tu devrais te mettre avec moi, tu éviteras les ennuis." J’ai fait la bêtise d’accepter. On a fait ça, puis les autres sont remontés de promenade et il leur a raconté, en arabe. Après, ils m’ont violé pendant quatre jours et obligé à cantiner pour eux, à commander des cigarettes. Ils menaçaient de faire des tournantes dans les douches si je refusais. L’auxiliaire d’étage a fini par prévenir le directeur et j’ai été transféré à Villefranche, où j’ai été hospitalisé pendant dix jours.»

Vincent Stasi n’a pas porté plainte. Par peur des représailles, explique-t-il. Les viols à Saint-Paul doivent cependant être évoqués le mois prochain devant la commission plénière du comité européen pour la prévention de la torture du Conseil de l’Europe.

Isolement. A Villefranche, Vincent Stasi a été placé dans un bâtiment où l’on regroupait les détenus incarcérés pour des affaires de mœurs. «Mais ils ne voulaient pas être comparés à moi, poursuit-il. J’étais trop efféminé. Ils ont détourné vers moi l’attention des jeunes Arabes qui s’en prenaient à eux. En prison, il y a un amalgame complet, pédé veut dire pédophile. Ils me traitaient comme un violeur d’enfants. Certains gardiens me désignaient en me parlant au féminin, en m’appelant "la blonde".»

Brimades et agressions auraient duré plusieurs mois. L’administration aurait refusé un placement à l’isolement parce qu’elle le jugeait «vulnérable», elle craignait un suicide. «En prison, plus les gens sont jeunes, plus ils sont violents, décrit Vincent Stasi. Parce qu’ils ont peur. La nuit, vous entendez les cris de ceux qui se font violer. Personne ne dénonce, par peur des représailles.» Lui aurait régulièrement subi des agressions, jusqu’à une tentative de suicide, en juillet 2007. «On m’a alors laissé tout seul dans une cellule quelque temps. Je ne sortais pas, je n’allais pas aux douches, pas en promenade, pour ne pas être agressé. Je me repliais sur moi-même.» Un jour qu’il allait voir le psy, un détenu lui aurait écrasé sa cigarette près de l’œil. «Brûlure de cigarette par écrasement sur le bord externe de l’œil gauche», relève un certificat médical du 1er février 2008.

Un codétenu a ensuite été placé avec lui, en mars. Un type qui suivait, selon lui, «un traitement lourd», et se revendiquait du Front national. «Il disait qu’il ne voulait être ni avec des gris, ni avec des pédés.» Les coups auraient duré trois semaines dans le huis clos de la cellule. L’homme l’aurait forcé à porter une étoile rose avec son numéro d’écrou. Il l’aurait brûlé entre le pouce et l’index, avec un ciseau chauffé au briquet. Il montre la cicatrice. Le 6 avril, le service médical a noté les «volumineux hématomes» et prévient le directeur. Stasi avait perdu six kilos.

Il a fini par écrire. A des journaux, à la Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde), qui a saisi l’Inspection générale des services pénitentiaires. «J’ai aussi contacté le contrôleur général des prisons et j’ai tout raconté. C’est lui qui a exigé que je sois placé à l’isolement.» Vincent Stasi sortait d’une grève de la faim, il avait encore perdu douze kilos. Puis l’un de ses voisins de cellule s’est suicidé.

Urgences. Ces dernières semaines, la maison d’arrêt de Villefranche a connu deux suicides par pendaison et un homme est dans le coma après une ingestion de médicaments. Vincent, lui, est sorti samedi. Avec 1,88 euro en poche. Un médecin de l’unité de consultation et de soins ambulatoires l’a conduit aux urgences psychiatriques. Il a été transféré dans un autre hôpital, qui le garde jusqu’à lundi. Il s’y repose. «Je ne sais pas si j’aurais la force de revivre, dit-il. Je voulais témoigner en sortant pour qu’on ne laisse plus faire ça.»

Olivier BERTRAND

Viols en temps de guerre: les hommes aussi

Par Marc Le Pape, sociologue, membre du comité scientifique du Crash

Depuis le début des années 2000, plusieurs chercheurs de langue anglaise posent régulièrement la question suivante: pourquoi les organisations d’aide internationales (agences des Nations unies et ONG) prêtent-elles si peu attention aux viols d’hommes et de garçons commis dans des situations de conflit armé?

En fait, le désintérêt n’est pas aussi systématique que ces chercheurs le déclarent. Ces viols en temps de guerre ont été évoqués par Amnesty international et Human Rights Watch; le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies a organisé une discussion sur ce sujet en juin 2008, au cours de laquelle un bilan a été dressé et des recommandations définies à l’adresse des chercheurs, en particulier celle-ci: trouver une perspective de recherche qui évite de réduire les hommes au statut de violeurs.

Il reste cependant que depuis les guerres de l’ex-Yougoslavie, toutes les agences de secours se focalisent avant tout sur les viols de femmes et de jeunes filles. C’est un engagement essentiel dans tous les programmes de ces organisations, et en particulier chez celles qui travaillent en République démocratique du Congo, dans les provinces du Kivu et dans le district de l’Ituri. Par rapport à cet engagement dominant, l’intérêt pour les viols d’hommes paraît extrêmement faible: il se traduit rarement par des opérations spécifiques d’assistance. Or seules ces opérations réussissent à susciter un intérêt public, à commencer par celui des médias.

Honte et tabou

C’est ce qui commence à se passer en août 2009 avec la publication par le New York Times d’un reportage au Congo soulignant une augmentation sévère des viols d’hommes dans un contexte où les violences militaires s’étaient aggravées. En témoignent des organisations internationales, des victimes, des soignants, et le journaliste Jeffrey Gettleman. Ce dernier souligne que dans une région où l’homosexualité est un «tabou», ces viols affectent les victimes d’une dose supplémentaire de honte («carry an extra dose of shame»).

Puis, en juillet 2011, Will Storr publie dans The Observer un long article intitulé «Le viol d’hommes». Il s’agit d’une enquête conduite à Kampala (Ouganda) dans un centre d’assistance aux réfugiés parmi lesquels des Congolais victimes de viols liés au conflit armé; le journaliste souligne qu’il a pu rencontrer quelques victimes acceptant de témoigner grâce à la médiation du médecin anglais responsable de ce centre. Le journaliste se réfère à la seule enquête médicale qui ait pris en compte les violence sexuelles contre les hommes et évalué leur prévalence: 22% des hommes déclarent avoir été victimes de violences sexuelles liées au contexte de conflit dans l’Est de la RDC (Ituri, Sud et Nord Kivu), entre 1994 et 2010 – 4,4% déclarent avoir été victimes de viols. Le médecin responsable de ce centre d’assistance déclare que les ONG travaillant sur la violence liée au genre (gender-based violence) font systématiquement silence sur ces violences contre les hommes, ou exceptionnellement les mentionnent brièvement à la fin d’un rapport. Ce point de vue critique est partagé par tous les auteurs, femmes et hommes, qui ont tenté et tentent de faire reconnaître l’existence des sévices sexuels contre les hommes en temps de guerre: la perception en termes de genre a eu pour effet de focaliser l’attention sur les femmes victimes et de restreindre aux femmes la définition du viol, ignorant ainsi «le fait que les hommes peuvent être faibles et vulnérables».

A la suite de l’article publié par The Observer, le réseau d’information IRIN dépendant des Nations unies a fait paraître deux articles où est soulignée la méconnaissance institutionnelle des brutalités sexuelles contre les hommes, notamment dans les programmes du HCR. Ainsi le terme «violence liée au genre», dans des zones de conflit, est-il devenu interchangeable avec celui de violence contre des femmes.

Une approche focalisée sur les violences contre les femmes

Enfin, en novembre 2011, la Voix de l’Amérique (VOA) publie une dépêche signalant le cas exceptionnel d’un Congolais victime de viol portant plainte contre un lieutenant. Ce dernier fut condamné à 14 ans de prison.

Peut-être les interrogations répétées de médecins et de chercheurs (en particulier de juristes) commencent-elles à avoir des effets pratiques, même minimes: c’est du moins ce que veulent montrer les reportages en Ouganda et en RDC. Il est vrai que, au moins depuis le début des années 2000, il y a quelques constantes dans les critiques du consensus dominant. En effet, si l’on considère les travaux de différents chercheurs (1), leurs analyses se recoupent sur quelques points. Elles ont en commun de souligner l’influence de l’approche en termes de genre: cette influence a conduit les ONG internationales de secours et les Nations unies à privilégier une approche focalisée sur les violences contre les femmes, légitimant ainsi une hiérarchie des victimes sexuelles: les hommes sont situés au bas de cette hiérarchie. En arrière-plan de cette hiérarchie, tous et toutes reconnaissent l’influence des normes les plus courantes de la masculinité qui conduisent à accepter le stéréotype selon lequel un «vrai» homme, par sa résistance, rendrait le viol impossible. D’où aussi la rareté avec laquelle les hommes se reconnaissent victimes en raison du risque d’apparaître comme un «mâle féminisé».

Lara Stemple souligne cependant l’émergence juridique de nouveaux points de vue: le statut de la Cour pénale internationale contient une définition neutre des sévices sexuels, neutres en termes de genre, s’appliquant aux femmes et aux hommes, refusant ainsi d’attribuer de façon fixe le rôle de violeur au pôle masculin et l’état de victime au pôle féminin. Reste l’obstacle du silence sur les viols d’homme dont le docteur Dolan, qui travaille à Kampala, souligne l’omniprésence: «le silence est systématique», ainsi un Congolais s’est-il vu répondre par une agence des Nations unies: «Nous avons un programme pour les femmes vulnérables, mais pas pour les hommes».

http://libelyon.blog...-de-prison.html

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Membre, Dazzling blue², 53ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
53ans‚ Dazzling blue²,
Posté(e)
Le viol d’hommes : une arme de guerre en Ouganda

Le viol est désormais une tactique de guerre, employée tant par les rebelles de l'Armée de Résistance du Seigneur que par les soldats des forces gouvernementales ougandaises. Personne n'est épargné, y compris les hommes.

Priscilla Nadunga, nord de l'Ouganda

Je me suis rendue à Payam, village du district de Gulu, situé dans le nord de l'Ouganda, afin de rencontrer un homme, victime de viol, nommé Fred Owinyi. Alors que j'approche de la hutte isolée de Fred, je ressens immédiatement un climat d'horreur et de destruction. Un sentiment de désespoir se lit sur le visage d'Owinyi, couché sur son paillasson.

"Par un matin ensoleillé, j'ai entendu des coups de fusil sans y accorder grande attention. En effet, il ne s'agit pas d'un fait inhabituel dans ce village, raconte Owinyi. A chaque fois que les rebelles ont essayé d'attaquer mon village, les troupes gouvernementales ont réussi à les contenir. Ainsi, j'ai demandé à mon épouse et à mes enfants de rentrer à l'intérieur où nous avons attendu le retour au calme. Mais soudain deux balles sont entrées dans la hutte, blessant mon fils de 5 ans."

Ruse

A la grande surprise d'Owinyi, ils étaient en fait attaqués par des troupes gouvernementales. Le bataillon était conduit par le brigadier Tabule. "Il a donné l'ordre à ses hommes de nous ligoter, les hommes à l'écart des femmes et des enfants". Par la suite, Owinyi a été enlevé et transporté au camp rebelle situé à l'intérieur de la forêt, du côté de la frontière soudanaise. Ils y effectueront diverses tâches domestiques pour les commandants, y compris puiser de l'eau.

Le viol à la berge du fleuve

Soudain, des larmes s'échappent des yeux d'Owinyi, qui se met à bégayer. "Ma vie a changé le 4 mars 2003, se rappelle Owinyi. Ce jour-là, on lui demande de chercher de l’eau dans un puits. Il est escorté par un commandant et deux de ses gardes du corps. En fait il s'agissait d'une ruse pour séparer Owinyi des autres prisonniers. Il est alors frappé au point de perdre connaissance avant d'être attaché à un arbre et violé de façon répétitive par ses trois ravisseurs. L'homosexualité est un tabou dans la plupart des cultures africaines. "J'ai été profondément humilié par des personnes que je considérais comme des frères, qui se sont comportées en bêtes et m'ont violé", se lamente Owinyi. "Ils ont kidnappé mes fils et ma femme. Jusqu'à cette date, je ne les ai pas revus. Il ne me reste plus que ma fille, qui fait partie des quelques personnes à avoir fui la guerre", ajoute-t-il.

Owinyi a le sentiment d'avoir perdu sa masculinité. "Après m'avoir violé, l'un d'eux m'a tiré à la jambe. Ainsi, il pouvait prétendre que j'avais essayé de m'évader. Ils m'ont retenu dans la hutte de ce commandant, où j'ai servi de concubine jusqu'au jour où l'occasion s'est enfin présentée en 2009. Je me suis alors évadé", explique Owinyi en larmes.

http://www.seneweb.c...da_n_49703.html

Viol présumé chez les pompiers de Paris : 3 hommes placés en détention

Casque de pompier Dominique Faget AFP/Archives

Accusés de viol et violences par deux engagés, douze pompiers de Paris ont été déférés ce vendredi en vue d’une mise en examen. Ces soldats du feu étaient placés en garde à vue depuis mercredi à la suite d’une plainte dimanche, et d’une deuxième hier.

Trois d’entre eux vont être placés en détention après une décision du parquet de Paris. L’un des pompiers est accusé d’avoir eu un rôle actif dans les faits présumés de viol en réunion sur une nouvelle recrue dimanche dernier, dans l’autocar qui ramenait la Brigade à Paris, après un concours de gymnastique à Colmar.

Le parquet de Paris a requis le placement en détention pour les deux autres sapeurs-pompiers en raison de leur rôle supposé prépondérant dans les violences en réunion.

Parmi les douze hommes déférés, neuf pourraient être jugés pour violences volontaires commises sur l’un de leur camarade, et six autres hommes pour violences sur le second plaignant.

Le capitaine de la compagnie et l’entraineur risquent pour leur part une mise en examen pour non empêchement d’un crime ou délit.

Les sapeurs-pompiers devraient être présentés à un juge d’instruction ce vendredi. Un treizième sapeur-pompier placé en garde à vue mercredi a été relâché.

http://www.ladepeche...-detention.html

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Membre, Tu n'auras d'autre batracien devant ma face, 109ans Posté(e)
Grenouille Verte Membre 32 822 messages
109ans‚ Tu n'auras d'autre batracien devant ma face,
Posté(e)

Un changement de loi n'aurait rien changé à l'affaire en question, puisque le problème n'est pas la sévérité de la loi, mais le manque de preuves.

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Membre, Dazzling blue², 53ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
53ans‚ Dazzling blue²,
Posté(e)

Justement, si plus de professionnels sont formés à l'examen et l'écoute des victimes de viols dans les hôpitaux et police, plus de pédagogie dans les écoles, protection des victimes , peut être que les mentalités vont changer, et les victimes de viols oseront plus facilement porter plainte immédiatement après les faits.

dans l'affaire de Créteil, la femme a porté plainte 13 ans après les faits, si je me souviens bien

Et il ne s'agit pas de voter de nouvelles Lois, mais de les compléter

- Les lois en vigueur doivent être appliquées et complétées de nouvelles dispositions législatives, comme l'extension de l'ordonnance de protection aux victimes de viol ;
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