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chirona

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Il y a 8 heures, Globure a dit :

Vent d'automne

Ah! Ce grand vent, l'entends-tu pas ?
L'entends-tu pas heurter la porte ?
A plein cabas il nous apporte
Les marrons fous, les feuilles mortes.
Ah! ce grand vent, l'entends-tu pas ?
Ah! ce grand vent, l'entends-tu pas ?
L'entends-tu pas à la fenêtre ?
Par la moindre fente il pénètre,
Et s'enfle et crache comme un chat,
Ah! ce grand vent, l'entends-tu pas ?
J'entends les cris des laboureurs
La terre se fend, se soulève.
Je vois déjà le grain qui meurt,
Je vois déjà le blé qui lève.
Voici le temps des laboureurs.

 

Pierre Menanteau.

 

Tu ris ? Ouf ! tant mieux ! J'avais un peu peur que tu le prennes mal !

Le vent, le Mistral, y'a pas grand chose de plus désagréable !

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  • 4 semaines après...
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Membre, `, Posté(e)
Tequila Moor Membre 16 109 messages
`,
Posté(e)

Réversibilité

 

Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse,
La honte, les remords, les sanglots, les ennuis,
Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits
Qui compriment le coeur comme un papier qu'on froisse ?

Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse ?

Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine,
Les poings crispés dans l'ombre et les larmes de fiel,
Quand la Vengeance bat son infernal rappel,
Et de nos facultés se fait le capitaine ?

Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine ?

Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres,
Qui, le long des grands murs de l'hospice blafard,
Comme des exilés, s'en vont d'un pied traînard,
Cherchant le soleil rare et remuant les lèvres ?

Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres ?

Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides,
Et la peur de vieillir, et ce hideux tourment
De lire la secrète horreur du dévouement
Dans des yeux où longtemps burent nos yeux avides ?

Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides ?

Ange plein de bonheur, de joie et de lumière,
David mourant aurait demandé la santé
Aux émanations de ton corps enchanté ;
Mais de toi je n'implore, ange, que tes prières,
Ange plein de bonheur, de joie et de lumière !

 

(Charles Baudelaire)

 

Modifié par Tequila Moor
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Membre, Conteuse aux fils d'argent, 94ans Posté(e)
Ludwige Membre 803 messages
Forumeur alchimiste ‚ 94ans‚ Conteuse aux fils d'argent,
Posté(e)

L'orage

Est-ce signe d'orage
Le ciel était sans nuages
Mais devenu tout noir
Il crie son désespoir

Tous les oiseaux s'affolent
Et plus rien ne contrôlent
Un instant de panique
Est-ce le Titanic

Reviennent en pensées
Les légendes passées
Personnes foudroyées
Sous un arbre abritées

Et ces individus
Sans chemise et nus
C'était sans doute vrai
Il faudra vérifier

Mais peu à peu le calme
Revient sans aucun drame
À quelques pas de là
Nous entendons déjà

La peur de nos voisins
Peut-être que demain
L'orage facétieux
Fera des malheureux

(Inconnu)

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  • 2 semaines après...
Membre, asilien par envie, 149ans Posté(e)
panda_en_kimono Membre 31 170 messages
Maitre des forums‚ 149ans‚ asilien par envie,
Posté(e)

Barbara

 

Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
É panouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N'oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abimé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.

angine de poitrine de nazim hikmet :

 

Si la moitié de mon cœur est ici, docteur,
L’autre moitié est en Chine,
Dans l’armée qui descend vers le Fleuve Jaune.

Et puis tous les matins, docteur,
Mon cœur est fusillé en Grèce.

Et puis, quand ici les prisonniers tombent dans le sommeil
quand le calme revient dans l’infirmerie,
Mon cœur s’en va, docteur,
chaque nuit,
il s’en va dans une vieille
maison en bois à Tchamlidja
Et puis voilà dix ans, docteur,
que je n’ai rien dans les mains à offrir à mon pauvre peuple,
rien qu’une pomme,
une pomme rouge : mon cœur.
Voilà pourquoi, docteur,
et non à cause de l’artériosclérose, de la nicotine, de la prison,
j’ai cette angine de poitrine.

Je regarde la nuit à travers les barreaux
et malgré tous ces murs qui pèsent sur ma poitrine,
Mon cœur bat avec l’étoile la plus lointaine.

 

poème que je connais po trop mal et que j'adooooooooore, c'est lui qui a écrit le fameux vers : "tu es comme le scorpion mon frère" repris par Lavilliers notamment dans une de ses chansons 

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Membre, Cóínnéóídh mé do bhás, Posté(e)
Mórrígan Membre 13 914 messages
Cóínnéóídh mé do bhás,
Posté(e)

LE VIN DES CHIFFONNIERS

Souvent, à la clarté rouge d’un réverbère
Dont le vent bat la flamme et tourmente le verre,
Au cœur d’un vieux faubourg, labyrinthe fangeux
Où l’humanité grouille en ferments orageux,

On voit un chiffonnier qui vient, hochant la tête,
Buttant, et se cognant aux murs comme un poëte,
Et, sans prendre souci des mouchards, ses sujets,
Épanche tout son cœur en glorieux projets.

Il prête des serments, dicte des lois sublimes,
Terrasse les méchants, relève les victimes,
Et sous le firmament comme un dais suspendu
S’enivre des splendeurs de sa propre vertu.

Oui, ces gens harcelés de chagrins de ménage,
Moulus par le travail et tourmentés par l’âge,
Éreintés et pliant sous un tas de débris,
Vomissement confus de l’énorme Paris,


Reviennent, parfumés d’une odeur de futailles,
Suivis de compagnons, blanchis dans les batailles,
Dont la moustache pend comme les vieux drapeaux.
Les bannières, les fleurs et les arcs triomphaux

Se dressent devant eux, solennelle magie !
Et dans l’étourdissante et lumineuse orgie
Des clairons, du soleil, des cris et du tambour,
Ils apportent la gloire au peuple ivre d’amour !

C’est ainsi qu’à travers l’Humanité frivole
Le vin roule de l’or, éblouissant Pactole ;
Par le gosier de l’homme il chante ses exploits
Et règne par ses dons ainsi que les vrais rois.

Pour noyer la rancœur et bercer l’indolence
De tous ces vieux maudits qui meurent en silence,
Dieu, touché de remords, avait fait le sommeil ;
L’Homme ajouta le Vin, fils sacré du Soleil !

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal 

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Le 23/06/2023 à 18:45, Mórrígan a dit :

LE VIN DES CHIFFONNIERS

Souvent, à la clarté rouge d’un réverbère
Dont le vent bat la flamme et tourmente le verre,
Au cœur d’un vieux faubourg, labyrinthe fangeux
Où l’humanité grouille en ferments orageux,

On voit un chiffonnier qui vient, hochant la tête,
Buttant, et se cognant aux murs comme un poëte,
Et, sans prendre souci des mouchards, ses sujets,
Épanche tout son cœur en glorieux projets.

Il prête des serments, dicte des lois sublimes,
Terrasse les méchants, relève les victimes,
Et sous le firmament comme un dais suspendu
S’enivre des splendeurs de sa propre vertu.

Oui, ces gens harcelés de chagrins de ménage,
Moulus par le travail et tourmentés par l’âge,
Éreintés et pliant sous un tas de débris,
Vomissement confus de l’énorme Paris,


Reviennent, parfumés d’une odeur de futailles,
Suivis de compagnons, blanchis dans les batailles,
Dont la moustache pend comme les vieux drapeaux.
Les bannières, les fleurs et les arcs triomphaux

Se dressent devant eux, solennelle magie !
Et dans l’étourdissante et lumineuse orgie
Des clairons, du soleil, des cris et du tambour,
Ils apportent la gloire au peuple ivre d’amour !

C’est ainsi qu’à travers l’Humanité frivole
Le vin roule de l’or, éblouissant Pactole ;
Par le gosier de l’homme il chante ses exploits
Et règne par ses dons ainsi que les vrais rois.

Pour noyer la rancœur et bercer l’indolence
De tous ces vieux maudits qui meurent en silence,
Dieu, touché de remords, avait fait le sommeil ;
L’Homme ajouta le Vin, fils sacré du Soleil !

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal 

Cette histoire de chiffonnier m'a fait penser à cette autre chanson d'Emile Debraux (début XIX ème)...

LES CHIFFONNIERS PERVERS

C'est si l'on veut un pamphlet mais au second degrés presque une absurdité l'idée c'est que tout va mal à l'époque, (mais aussi    aujourd'hui !)  à cause de la liberté d'expression, de la presse... c'est la faute donc au PAPIER  (le papier est coupable ! Le seul coupable !) puisque c'est sur lui qu'on écrit !) Et DONC les vrais coupables sont ceux qui permettent la fabrication de ce papier ! :o°

Toute la faute incombe donc aux... Chiffonniers !!!

(à l'époque c'était surtout avec les chiffons et pas avec le bois qu'on fabriquait le papier....) 

Donc si tout va mal (si les idées nouvelles font leur chemin) C'EST LA FAUTE DES CHIFONNUIERS !

 

LES CHIFFONNIERS PERVERS

 

 

C’est vous, ô chiffonniers pervers,

Par qui la France,

Hélas est en souffrance !

C’est vous, ô chiffonniers pervers !

Dont les chiffons ont perdu l’univers.

 

Si vos maudits corbillons

N’eussent aux vieux haillons

Évité l’bourbier,

En aurait-on fait du papier ?

Sans papiers nos fouille-boue

Seraient-ils venus à bout

Par leurs cancans

D’exciter le peuple au boucan ?

Sans papier, jamais on n’eût

Effrontément mis à nu

Ce bon vieux temps

Où l’on pendait si bien les gens !

 

C’est vous, ô chiffonniers pervers,

Par qui la France,

Hélas est en souffrance !

C’est vous, ô chiffonniers pervers !

Dont les chiffons ont perdu l’univers.

Si l'on y réfléchit et qu'on replace sa chanson dans son époque,  Debraux avec humour (et au second degrés) critique la mode romantique de l'époque (début XIXème) qui après la Révolution, voulait redécouvrir le moyen-âge comme une sorte d'âge d'or...

Ca part dans tous les sens ! la Révolution (le boucan du peuple) c'est la faute aux chiffonniers, et la redécouverte du moyen-âge (le contraire !)  c'est aussi leur faute !

Modifié par Blaquière
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Membre, `, Posté(e)
Tequila Moor Membre 16 109 messages
`,
Posté(e)

This Be The Verse

 

They fuck you up, your mum and dad.   
    They may not mean to, but they do.   
They fill you with the faults they had
    And add some extra, just for you.

But they were fucked up in their turn
    By fools in old-style hats and coats,   
Who half the time were soppy-stern
    And half at one another’s throats.

Man hands on misery to man.
    It deepens like a coastal shelf.
Get out as early as you can,
    And don’t have any kids yourself.

 

(Philip Larkin)

 

 

Modifié par Tequila Moor
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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Le 26/06/2023 à 21:58, Tequila Moor a dit :

This Be The Verse

 

They fuck you up, your mum and dad.   
    They may not mean to, but they do.   
They fill you with the faults they had
    And add some extra, just for you.

But they were fucked up in their turn
    By fools in old-style hats and coats,   
Who half the time were soppy-stern
    And half at one another’s throats.

Man hands on misery to man.
    It deepens like a coastal shelf.
Get out as early as you can,
    And don’t have any kids yourself.

 

(Philip Larkin)

 

 

Je traduis avec google :

 

Ceci est le verset



Ils te baisent, ta mère et ton père.
Ils ne le veulent peut-être pas, mais ils le font.
Ils te comblent des défauts qu'ils avaient
Et ajoutez-en un peu plus, rien que pour vous.

Mais ils ont été foutus à leur tour
Par des imbéciles en chapeaux et manteaux à l'ancienne,
Qui la moitié du temps étaient soppy-stern
Et à moitié à la gorge l'un de l'autre.

L'homme transmet la misère à l'homme.
Il s'approfondit comme un plateau côtier.
Sortez le plus tôt possible,
Et n'ayez pas d'enfants vous-même.

:o°

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Membre, `, Posté(e)
Tequila Moor Membre 16 109 messages
`,
Posté(e)
Il y a 2 heures, Blaquière a dit :

Je traduis avec google :

 

Ceci est le verset



Ils te baisent, ta mère et ton père.
Ils ne le veulent peut-être pas, mais ils le font.
Ils te comblent des défauts qu'ils avaient
Et ajoutez-en un peu plus, rien que pour vous.

Mais ils ont été foutus à leur tour
Par des imbéciles en chapeaux et manteaux à l'ancienne,
Qui la moitié du temps étaient soppy-stern
Et à moitié à la gorge l'un de l'autre.

L'homme transmet la misère à l'homme.
Il s'approfondit comme un plateau côtier.
Sortez le plus tôt possible,
Et n'ayez pas d'enfants vous-même.

:o°

Yop ! :bienvenue:

Faut se servir d'un vrai traducteur, genre : https://www.deepl.com/

Mais c'est quand même dur de garder les rimes + les images + la sèche simplicité du poème d'origine.

Par là, on trouve une traduction qui respecte à peu près les rimes, qui se débrouille bien avec les images, mais qui oublie la simplicité : https://www.paperblog.fr/5015228/philip-larkin-this-be-the-verse-tel-soit-le-dit-dimanche-poetique/

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, Tequila Moor a dit :

Yop ! :bienvenue:

Faut se servir d'un vrai traducteur, genre : https://www.deepl.com/

Mais c'est quand même dur de garder les rimes + les images + la sèche simplicité du poème d'origine.

Par là, on trouve une traduction qui respecte à peu près les rimes, qui se débrouille bien avec les images, mais qui oublie la simplicité : https://www.paperblog.fr/5015228/philip-larkin-this-be-the-verse-tel-soit-le-dit-dimanche-poetique/

Tel soit le Dit
Ils te niquent, tes père et mère.
  Ils  le cherchent pas, mais c’est comme ça.
Ils te remplissent de leurs travers
  Et rajoutent même un p’tit chouïa – rien que pour toi.
Mais ils furent niqués en leur temps
  Par des fous en chapeaux claques,
Tantôt sérieux et larmoyants
  Et tantôt à s’traiter d’macaques.
L’homme refile la misère à l’homme.
  Ça devient très vite abyssal.
Tire-toi de là, mets la gomme,
  Et n’essaie pas d’avoir des mômes.

 

Merci !

C'est dur les textes "engagés" qui disent de choses... définitives... C'est la "volonté" de dire, de prendre parti qui accroche. 

Et qui peut tourner au rustique (je fais ma mijaurée !) : "Nique" ,"nique"... ''fuck, fuck" J'ai l'impression que ça se veut si fort que ça risque de laisser froid.. 

Depuis deux jours je me dis qu'on nous rabâche qu'on est en "démocratie" mais en réalité, c'est pas ça on est tout simplement en "ploutocratie". Le peuple, l'ensemble des gens, notre société (les anglais ou nous, on est dans le même bain) tout est simplement dirigé COMMANDé par les riches, les possédants.  Et qui bien sûr dirige en fonction de leur intérêts. C'est les "chapeaux claques" qui sont aujourd'hui remplacés par d'autres... "néolibéraux" par exemple, mais c'est les mêmes.

"Man hands on misery to man."

Oui ! mais le premier "man" c'est le riche et le deuxième, c'est le  pauvre. Ils ne sont pas symétriques... 

 

Est-ce que c'est une loi universelle, nécessaire, éternelle ou est-ce qu'on peut envisager de la changer ?

le "  Et n’essaie pas d’avoir des mômes." me fait un peu un effet nihiliste, désespéré total...

Il brouille un peu le côté révolte.

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Membre, `, Posté(e)
Tequila Moor Membre 16 109 messages
`,
Posté(e)

@Blaquière

A mon avis, tu te trompes de cible. Philip Larkin n’était pas du genre à être engagé : plutôt l’archétype de l’homme de lettres tranquille, inséré dans la société, aimant le jazz et le bon alcool. Je pense que son texte est à prendre au sens littéral. Quant au fait que les démocraties libérales soient des ploutocraties, oui bien sûr. J’espère que tu n’as pas découvert ça ces dernières semaines… ^^

Modifié par Tequila Moor
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Membre, Cóínnéóídh mé do bhás, Posté(e)
Mórrígan Membre 13 914 messages
Cóínnéóídh mé do bhás,
Posté(e)
Le 25/06/2023 à 19:32, Blaquière a dit :

Cette histoire de chiffonnier m'a fait penser à cette autre chanson d'Emile Debraux (début XIX ème)...

LES CHIFFONNIERS PERVERS

C'est si l'on veut un pamphlet mais au second degrés presque une absurdité l'idée c'est que tout va mal à l'époque, (mais aussi    aujourd'hui !)  à cause de la liberté d'expression, de la presse... c'est la faute donc au PAPIER  (le papier est coupable ! Le seul coupable !) puisque c'est sur lui qu'on écrit !) Et DONC les vrais coupables sont ceux qui permettent la fabrication de ce papier ! :o°

Toute la faute incombe donc aux... Chiffonniers !!!

(à l'époque c'était surtout avec les chiffons et pas avec le bois qu'on fabriquait le papier....) 

Donc si tout va mal (si les idées nouvelles font leur chemin) C'EST LA FAUTE DES CHIFONNUIERS !

 

LES CHIFFONNIERS PERVERS

 

 

C’est vous, ô chiffonniers pervers,

Par qui la France,

Hélas est en souffrance !

C’est vous, ô chiffonniers pervers !

Dont les chiffons ont perdu l’univers.

 

Si vos maudits corbillons

N’eussent aux vieux haillons

Évité l’bourbier,

En aurait-on fait du papier ?

Sans papiers nos fouille-boue

Seraient-ils venus à bout

Par leurs cancans

D’exciter le peuple au boucan ?

Sans papier, jamais on n’eût

Effrontément mis à nu

Ce bon vieux temps

Où l’on pendait si bien les gens !

 

C’est vous, ô chiffonniers pervers,

Par qui la France,

Hélas est en souffrance !

C’est vous, ô chiffonniers pervers !

Dont les chiffons ont perdu l’univers.

Si l'on y réfléchit et qu'on replace sa chanson dans son époque,  Debraux avec humour (et au second degrés) critique la mode romantique de l'époque (début XIXème) qui après la Révolution, voulait redécouvrir le moyen-âge comme une sorte d'âge d'or...

Ca part dans tous les sens ! la Révolution (le boucan du peuple) c'est la faute aux chiffonniers, et la redécouverte du moyen-âge (le contraire !)  c'est aussi leur faute !

Les fleurs du Mal a fait l’objet d’un procès pour « atteinte à la moralité ». Baudelaire a dû retirer quelques uns de ses poèmes jugés des plus débauchés. 

Le vin de chiffonniers fait état de la métamorphose d’un homme, dont le métier est de ramasser usuellement les déchets. Au fil de sa beuverie, celui-ci se transforme en héros, le poème en une fresque épique. « Les chiffonniers » apparaissent, eux, comme des soldats, des vétérans. L’humanité a quelque chose de frivole, occupée par les plaisirs terrestres et les honneurs. Le vin est un désinhibiteur, pour Baudelaire il favorise l’imagination. 
À la fin, l’Homme, création de Dieu, supplante son propre créateur, puisqu’il ajoute le vin, s’associant à l’astre solaire. #ambiance 

Merci pour le partage de la chanson d’Emile Debraux, c’est un contemporain de Berthe Sylva, non ? 

  • Merci 1
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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Il y a 4 heures, Mórrígan a dit :

Les fleurs du Mal a fait l’objet d’un procès pour « atteinte à la moralité ». Baudelaire a dû retirer quelques uns de ses poèmes jugés des plus débauchés. 

Le vin de chiffonniers fait état de la métamorphose d’un homme, dont le métier est de ramasser usuellement les déchets. Au fil de sa beuverie, celui-ci se transforme en héros, le poème en une fresque épique. « Les chiffonniers » apparaissent, eux, comme des soldats, des vétérans. L’humanité a quelque chose de frivole, occupée par les plaisirs terrestres et les honneurs. Le vin est un désinhibiteur, pour Baudelaire il favorise l’imagination. 
À la fin, l’Homme, création de Dieu, supplante son propre créateur, puisqu’il ajoute le vin, s’associant à l’astre solaire. #ambiance 

Merci pour le partage de la chanson d’Emile Debraux, c’est un contemporain de Berthe Sylva, non ? 

Merci ! Belle analyse ! Replacer des écrits dans leur contexte historique devrait toujours être notre premier souci. 

Emile Debraux c'est plus tôt : un chansonnier de la première moitié du XIX ème. Je suis tombé dessus par hasard  Deux petits livres d'époque retrouvés dans une malle !... A l'époque, le "dieu" des chansonniers,  c'était Béranger... du coup "L'Emile", personne ne le connait... :(

Ses chansons m'on fait penser à... Brassens ! Je me suis amusé à leur inventer des musique (exprès pour elles) vu qu'à l'époque la mode état d'écrire un texte sur le même mètre qu'une chanson déjà à la mode...

A mon avis certains de ses textes son top, top, niveau ! 

Je veux pas jouer les vieux cons, mais Debraux c'est "l'esprit ou l'illustration parfaite de la chansons française intemporelle"... avec des vrais textes...

Exemple

Je trouvais sans m'en rendre compte

Les plaisirs longs et long les jours

Quand chez nous survint un vicomte

Qui me conduisit à la cour

Et quoi qu'il ait abusant ma simplesse

de pourpre et d'or affublé mes lambeaux 

Je sens que le soulier me blesse

Ah rendez-moi mes vieux sabots !

 

J'adore : c'est "le petit joueur de fluteau" de Brassens !

Ce qui me fait dire que les deux étant éloignés de 150 ans, et ne se connaissant pas, il existe bel et bien un... "esprit de la chanson française'" ! :)

Et le dernier couplet (que j'ai à peine retouché par-ci par-là je crois)

Copier coller d'un fichier qui traine sur mon ordi :

 

Lam Rém

Adieu Marquis, adieu Vicomte

LamCe lieu m’est fastidieux séjour

DOJe pars sans demander mon compte

Vivre mes jours loin de la Cour, (bis DO>Lam

Je sais vos cœurs et vous dis sans tristesse

En quatre notes et guère plus de mots : Lam

Je sens que le soulier me blesse ) bis

Ah ! rendez-moi mes vieux sabots ! )

 

La parenté avec Brassens est flagrante quand on ne regarderait que les titres :

"Le grand chêne" !  Ou encore : "laissez-moi vivre à ma manière !" Qui préfigure "non, les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux !"

J'ai déjà mis ici sur le forum qq part (?) : "les coquilles d'huitres" et "les dindons" de Debraux... :)

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Membre, Cóínnéóídh mé do bhás, Posté(e)
Mórrígan Membre 13 914 messages
Cóínnéóídh mé do bhás,
Posté(e)
Le 05/07/2023 à 13:56, Blaquière a dit :

Merci ! Belle analyse ! Replacer des écrits dans leur contexte historique devrait toujours être notre premier souci. 

Emile Debraux c'est plus tôt : un chansonnier de la première moitié du XIX ème. Je suis tombé dessus par hasard  Deux petits livres d'époque retrouvés dans une malle !... A l'époque, le "dieu" des chansonniers,  c'était Béranger... du coup "L'Emile", personne ne le connait... :(

Ses chansons m'on fait penser à... Brassens ! Je me suis amusé à leur inventer des musique (exprès pour elles) vu qu'à l'époque la mode état d'écrire un texte sur le même mètre qu'une chanson déjà à la mode...

A mon avis certains de ses textes son top, top, niveau ! 

Je veux pas jouer les vieux cons, mais Debraux c'est "l'esprit ou l'illustration parfaite de la chansons française intemporelle"... avec des vrais textes...

Exemple

Je trouvais sans m'en rendre compte

Les plaisirs longs et long les jours

Quand chez nous survint un vicomte

Qui me conduisit à la cour

Et quoi qu'il ait abusant ma simplesse

de pourpre et d'or affublé mes lambeaux 

Je sens que le soulier me blesse

Ah rendez-moi mes vieux sabots !

 

J'adore : c'est "le petit joueur de fluteau" de Brassens !

Ce qui me fait dire que les deux étant éloignés de 150 ans, et ne se connaissant pas, il existe bel et bien un... "esprit de la chanson française'" ! :)

Et le dernier couplet (que j'ai à peine retouché par-ci par-là je crois)

Copier coller d'un fichier qui traine sur mon ordi :

 

Lam Rém

Adieu Marquis, adieu Vicomte

LamCe lieu m’est fastidieux séjour

DOJe pars sans demander mon compte

Vivre mes jours loin de la Cour, (bis DO>Lam

Je sais vos cœurs et vous dis sans tristesse

En quatre notes et guère plus de mots : Lam

Je sens que le soulier me blesse ) bis

Ah ! rendez-moi mes vieux sabots ! )

 

La parenté avec Brassens est flagrante quand on ne regarderait que les titres :

"Le grand chêne" !  Ou encore : "laissez-moi vivre à ma manière !" Qui préfigure "non, les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux !"

J'ai déjà mis ici sur le forum qq part (?) : "les coquilles d'huitres" et "les dindons" de Debraux... :)

L'analyse est plutôt concise. 

Oui en effet, la ressemblance entre ces textes est vraiment troublante. Un esprit de la chanson française ? C'est une thèse intéressante. Brassens était le champion des chansons censurées en son temps. Vous pensez que Debraux était un artiste aussi "sulfureux" ? Je n'aime pas beaucoup ce terme, mais n'en trouve pas d'autre plus justement approprié sur le moment. En attendant de trouver mieux, un terme moins niais, je vous poste ici un poème de la poétesse Cécile Coulon, qui m'a tiré une petite larme, de bon matin

"Je sens bien que tout est brisé en moi

que je tiens face au monde

comme une porte cassée

tenue par un seul gond

je sens tout cela pourtant

quelque chose m'empêcher d'abandonner

sans doute ce grand sourire

que tu as sur le quai

ou ces deux bras fermés

sur ma peau nue

tu m'aimes si fort et moi je ne m'aime plus"

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  • 3 semaines après...
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Les abscences qui ont raison

 

(de nous)

—————
toutes ces absences
qui sont là
devant nos yeux
tellement vives
malgré leur transparence
tellement vraies
incontournables

toutes ces absences
qui sont là
à nous défier
à nous faire ressusciter
lumières et vertiges
à nous tisser dans le tapis
des souvenirs

toutes ces absences
qui ne veulent
pour rien au monde
nous abandonner
comme des couteaux
amoureux
de la plaie

nous portons leur cachet
et nous vieillissons plus vite
qu’elles
mais au moins
au final
nous n’allons pas partir
tout seuls

***

Radu Bata

Modifié par Globure
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Nous avons dit des paroles,
des paroles pour réveiller les morts,
des paroles pour faire un feu,
des paroles pour pouvoir nous asseoir
et sourire.

Nous avons créé le sermon
de l’oiseau et de la mer,
le sermon de l’eau,
le sermon de l’amour.

Nous nous sommes agenouillés
et avons adoré de longues phrases
comme le soupir de l’étoile,
des phrases comme des vagues
des phrases comme des ailes.

Nous avons inventé de nouveaux noms
pour le vin et pour le rire,
pour les regards et leurs terribles
chemins.

Moi à présent je suis seule
– comme l’avare délirante
sur sa montagne d’or –
et je lance des paroles vers le ciel
mais je suis seule
et je ne peux dire à mon aimé
ces paroles qui me font vivre.

 

 

Alejandra Pizarnik. Cendres

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En dépit des ruines et de la mort,
Où s’achèvera toujours chaque illusion,
La puissance de mes rêves est si forte,
Que de tout renaît l’exaltation
Et mes mains jamais ne restent vides.

 

Sophia de Mello Breyner Andresen _ La nudité de la vie

 

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Globure Membre 6 452 messages
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Je n’ai plus rien à perdre
Que les mots de ce poème
Ce testament à bout de souffle
Sur la dernière page d’un cahier d’écolier

Je n’ai plus rien à perdre que ce poème fou
Planté comme un couteau dans le dos des passants
Ce langage de sourd
Incrusté dans la pierre aveugle du silence

Je te montre le ciel
Tu ne vois que la brume
Je te montre l’amour tu ne vois que la mort
Je te montre la mer
Tu ne vois que l’épave échouée sur le rivage

Mauvaise éducation des poètes maudits
La Poésie m’empêche de voir le soleil.

 

Christian Bachelin _ Neige exterminatrice

 

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Globure Membre 6 452 messages
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Qui couche avec ses anges gardiens sera éléphant sans défense dans l’au-delà

nous sommes toujours à cheval sur une frontière
entre les gouttes de pluie et les flocons de neige
entre amour et désir
là où la thermicité ne sait plus si elle se réincarne
dans un corps flottant
ou dans un cheval sans tête

nous sommes toujours à la limite du désert sahara
entre candeur et arsenic
entre deux cris et le silence des fleurs
entre flottements et burn-out
entre veille et sommeil
entre deux oiseaux séparés par l’éclair

nous sommes toujours au cœur d’un équinoxe
quand une moitié de vie pèse déjà lourd sur l’épaule
l’autre moitié se niche dans l’horizon
et la troisième moitié
attend son tour
dans une chambre d’hôtel

nous sommes toujours sur la ligne ténue
entre le non et le non
entre les feux de paille
et les feux de détresse
entre pizza et confettis
entre le oui et l’apocalypse

nous sommes toujours en train de caresser une idée
qui nous donne des mains de shiva
d’embrasser un songe sur la bouche
de jouer avec le méridien des fesses
l’apesanteur des seins
et le bout des lèvres

car la mort est un orgasme
avec beaucoup de préliminaires

 

Radu Bata ,_ Le baiser du papillon

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