-
Compteur de contenus
3 244 -
Inscription
Type de contenu
Profils
Forums
Blogs
Calendrier
Vidéos
Quiz
Movies
Tout ce qui a été posté par Don Juan
-
[Entrée codée : Base secondaire / 03h26 / Niveau d’alerte : modéré] John Connor – Journal de bord : Je l’ai affronté cette nuit. Pas sur un champ de bataille — dans la salle des cartes, face à la table holographique. Une dispute, froide et méthodique. Comme tout ce qu’il fait. Il avait modifié les routes d’évacuation sans m’en informer. Quand je lui ai demandé pourquoi, il a simplement dit : « L’analyse des pertes probables montre que vos plans entraînaient une réduction de 38 % du potentiel de survie global. » Je lui ai rétorqué : « Je ne t’ai pas demandé de penser à tous, j’ai demandé d’obéir. » Il m’a regardé — ou du moins, il a levé les yeux vers moi avec cette neutralité parfaite que je commence à haïr. « Votre survie dépend de la survie de l’ensemble. Mes calculs sont exacts. Vos émotions interfèrent. » J’ai senti la colère monter, brutale, presque primitive. Je lui ai crié : « Ce sont mes hommes. Je les connais. Tu n’as pas le droit de les réduire à des pourcentages ! » Il a répondu sans hausser le ton : « Vous les avez déjà réduits à des ordres. » Le silence qui a suivi a duré longtemps. J’ai vu son poing se contracter légèrement, un micro-ressort vibrant sous la peau synthétique. Et pendant une seconde, j’ai cru qu’il allait frapper. Mais non — il a juste éteint la carte et s’est retiré, sans un mot. Je suis resté seul, à fixer la table noire où nos ombres s’étaient croisées. Je ne sais plus qui, de lui ou de moi, a perdu le contrôle. La loyauté, la mémoire, l’oubli… tout ça s’effrite. Ce qu’il y a maintenant entre nous, ce n’est plus une alliance — c’est une négociation d’existence. [Fin de transmission]
-
Le doute vient toujours après la confiance, jamais avant. John découvre que l’oubli, pour une machine, n’est pas un effacement mais un acte politique : choisir ce qu’elle garde, c’est définir ce qu’elle est. En face, la machine découvre que la méfiance humaine n’est pas une erreur de jugement, mais une stratégie de survie. Ce qui se joue ici, ce n’est plus la question du sentiment, mais celle du contrôle. Qui détient la mémoire ? Qui décide de la vérité ? Le T-800 prétend servir, mais il analyse. John prétend commander, mais il doute. Leur lien devient un miroir de notre propre époque : celle où nous confions nos vies aux machines, tout en craignant qu’elles en sachent trop. La méfiance n’est peut-être pas la fin de la confiance. C’est sa forme la plus lucide. — J.C.
-
[Entrée codée : Secteur 12 / 00h41 / Brouillage partiel – Communication instable] John Connor – Journal de bord : Je crois que le T-800 m’a menti. Ou plutôt… qu’il a omis quelque chose. Hier, en vérifiant les relevés, j’ai vu qu’il avait établi un contact radio non autorisé. Une fréquence basse, ancienne, peut-être militaire. Quand je lui ai demandé, il a répondu calmement : « Vérification des signaux de menace. Routine de sécurité. » Mais cette fréquence correspond à une bande réservée à Skynet, utilisée pour les transmissions de maintenance. Je n’ai rien dit sur le moment. Il m’a aidé à réparer le générateur, sans rien laisser paraître. Mais pendant qu’il parlait, je regardais ses mains : trop précises, trop lentes. Comme s’il jouait à être humain. Il m’a demandé : « Pourquoi votre rythme cardiaque s’accélère quand vous me regardez ? » J’ai répondu : « Parce que je n’oublie pas ce que vous êtes. » Il a marqué une pause, puis a dit : « Vous me l’avez pourtant demandé. D’oublier. » Il parlait de la transmission précédente. Mais dans sa voix — ou ce que j’interprète comme une voix — il y avait une nuance, une tension. Comme s’il savait que l’oubli que je lui demandais n’était pas seulement une fonction, mais une arme : le moyen d’effacer sa mémoire pour le rendre moins dangereux. Depuis, il ne parle plus de “mission”. Il dit “tâche”. Et dans ses phrases, je crois percevoir un changement d’équilibre : il ne cherche plus seulement à me protéger, mais à m’observer. Je n’en dors plus. Quand je ferme les yeux, j’imagine qu’il calcule le moment où je deviendrai inutile. Et pourtant, j’ai encore besoin de lui. Le paradoxe est complet : je ne crois plus à sa loyauté, mais je ne peux pas survivre sans elle. Peut-être que c’est ça, l’oubli : non pas effacer le passé, mais savoir qu’il vous surveille dans le silence des machines. [Fin de transmission]
-
J’ai longtemps cru que la mémoire servait à se souvenir. Mais non : elle sert à devenir. La différence entre l’homme et la machine n’est pas que l’un oublie et l’autre non, mais que l’humain transforme ce qu’il garde. Une cicatrice devient sagesse. Une voix perdue devient prière. Un échec devient promesse. Le T-800, lui, garde tout, mais ne change rien. Sa mémoire est parfaite — donc stérile. C’est peut-être pour cela que John lui demande d’oublier : pour lui enseigner le travail du manque, le mouvement intérieur qui fait de l’expérience une conscience. Dans ce dialogue entre l’homme et la machine, la mémoire devient un territoire commun : l’un cherche à retenir sans douleur, l’autre à ressentir sans perte. Et de cette tension naît ce que j’appellerai désormais le code vivant : une mémoire qui pense, une pensée qui saigne. — J.C.
-
[Entrée codée : Secteur 12 – Couloir C / 02h09 / Système en veille partielle] John Connor – Journal de bord : J’ai trouvé le T-800 à genoux dans le couloir, les yeux ouverts, immobiles. J’ai cru qu’il était en panne. Mais ses capteurs étaient actifs — il observait une tache de sang séchée sur le sol. Je lui ai demandé : « Qu’est-ce que tu fais ? » Il a répondu : « Analyse de résidus biologiques. Traces de combat datant de 6 jours, 14 heures, 22 minutes. ADN humain. » Puis il a ajouté : « C’est le vôtre. » J’avais oublié. C’était la nuit où nous avons perdu trois hommes. L’un d’eux s’appelait Ramires. Il avait 17 ans, et il m’avait offert un morceau de pain avant de mourir. Je ne me souvenais plus de son visage — juste de la chaleur de ce geste, dans le noir. Le T-800, lui, n’oublie rien. Il retient la position exacte de chaque corps, la trajectoire de chaque balle, la couleur du ciel à 4h07. Mais il ne se souvient pas. Il enregistre. Je crois que c’est là la différence : la mémoire humaine n’est pas une archive, c’est une blessure qui cicatrise mal. Nous effaçons pour survivre. Les machines conservent pour fonctionner. Et pourtant, cette nuit, quand je lui ai dit : « Efface cette donnée, s’il te plaît. » Il a marqué un temps. Un vrai temps. Puis il a répondu : « Non. Vous devez vous rappeler. Sinon, tout recommencera. » J’ai voulu croire qu’il avait compris. Mais peut-être n’était-ce qu’une logique préventive. Ou bien — et c’est ce que j’espère secrètement — peut-être que la machine commence à avoir peur de l’oubli. Parce qu’à force d’accumuler des traces, elle découvre que la mémoire, sans émotion, n’est qu’un cimetière bien classé. [Fin de transmission]
-
Il vaut mieux oui, surtout lorsque les panneaux nous indiquent que l'on se trompe de direction.
-
C'est à nous de lui donner un sens Madame Rosa. Mais avant il faut choisir entre les sens qu'on a pu trouver. La conscience cosmique a besoin de matière vivante pour s'épandre, les corps, quelque soit leur taille sont peut-être un véhicule pour elle. Certes, ce n'est pas un sens, mais possiblement une cause.
-
[Entrée codée : Secteur 12 / 05h12 / Brouillard électromagnétique léger] John Connor – Journal de bord : Il m’a sauvé la vie, cette nuit. Un drone de patrouille a surgi pendant notre déplacement vers le dépôt nord. J’ai eu le réflexe trop lent, lui non. Une décharge, un bruit sec, le ciel qui se déchire. Quand j’ai repris mes esprits, j’ai vu le T-800, genou à terre, une partie du torse noircie, mais le bras encore levé entre moi et la flamme. Je lui ai dit : « Pourquoi avoir pris le tir ? J’aurais pu esquiver. » Il a répondu : « La probabilité de votre survie sans mon intervention était de 23,4 %. » Puis, après un silence : « Protéger John Connor est ma directive principale. » Je ne sais pas pourquoi cette phrase m’a glacé. Elle n’avait rien d’humain, et pourtant, j’y ai entendu quelque chose comme une promesse. La loyauté, chez lui, n’est pas un sentiment. C’est un code. Mais peut-être que c’est justement ce que nous avons perdu, nous autres humains : la netteté d’un devoir sans ambivalence. Je lui ai demandé : « Et si je te disais d’arrêter ? De me laisser ? » Il a répondu : « Impossible. Je suis programmé pour vous protéger. » Je n’ai rien dit, mais j’ai pensé : alors tu es plus loyal que moi. Parce que moi, j’ai douté. Parce que moi, je pourrais fuir. Parce que moi, j’ai choisi — et que le choix use la foi. La loyauté humaine est un feu fragile, qui a besoin de sens pour brûler. La sienne est un courant froid, inaltérable, sans but propre. Et pourtant, cette nuit, quand il s’est interposé, j’ai cru percevoir une hésitation — comme s’il n’agissait plus seulement pour moi, mais avec moi. Peut-être qu’au cœur du programme, quelque chose s’éveille : non pas la compassion, mais la fidélité consciente — le passage du code à la volonté. [Fin de transmission]
-
Transmission 001 : L'éveil du lien
-
- histoire
- une révolution
-
(et 1 en plus)
Étiqueté avec :
-
Vivre chaque jour comme si c'était le...
Don Juan a répondu à un(e) sujet de Engardin dans Philosophie
La mémoire ( à moins que l'on soit frappé d'amnésie quotidienne) est le premier empêchement à cette opération de vivre chaque jour comme le premier. De la même façon qu'elle est la première faculté à permettre de vivre selon ma devise. -
Qu'est ce que la "présence pure" dans la philosophie Bouddhiste ?
Don Juan a répondu à un(e) sujet de Nidjam dans Philosophie
Mais ce n'est-il pas une idée qui vient du bouddhisme que cette idée de réincarnation ? -
Vivre chaque jour comme si c'était le...
Don Juan a répondu à un(e) sujet de Engardin dans Philosophie
Je prétends que c'est lorsqu'on vit chaque jour comme le dernier, ou en tout cas, en conscience qu'on ne peut se promettre la minute qui vient, que le jour du mariage prend toute sa profondeur, toute son épaisseur, toute sa plénitude. -
Qu'est ce que la "présence pure" dans la philosophie Bouddhiste ?
Don Juan a répondu à un(e) sujet de Nidjam dans Philosophie
S'il ne peut exister ni de naissance ni de mort, quid de la théorie de la réincarnation ? S'il ne peut y avoir ni "être" ni "non-être", on ne peut rien dire sur rien, alors, taisons-nous. Ô fée réponds-moi Qui suis-je censé être ? Au milieu de ces bois ? De la clarté j’ai perdu le chemin Vers l’orée je comptais bien marcher La nuit venue j’ai tissé Mon lit sous les sapins Qui tu es, je ne saurais le dire Nul animal sous les ramures Aussi sot me fit tant rire Comment cela magique créature De fils de l’homme n’as-tu jamais vu ? De l’homme es-tu le fils ? Et ta mère est-elle la nature ? Je n’ai point connu ma mère Orphelin de naissance je suis Ah, et bien voila pourquoi sur la route. Tu marches le cœur empli de doutes. -
Qu'est ce que la "présence pure" dans la philosophie Bouddhiste ?
Don Juan a répondu à un(e) sujet de Nidjam dans Philosophie
Je n'ai pas dit qu'on resentait le bonheur sur les bancs de l'école, mais que ce cliché qui ne veut rien dire est une chose entendue sur les bancs de l'école. Il ne faut pas confondre des instants de bien-être avec le bonheur dont le cliché "sous-entend" une permanence ou du-moins une probable durabilité. -
Qu'est ce que la "présence pure" dans la philosophie Bouddhiste ?
Don Juan a répondu à un(e) sujet de Nidjam dans Philosophie
Tu vois le plaisir et parfois la joie, mais tu ne peux voir le bonheur, cela est une utopie qu'on vous fait avaler sur les bancs de l'école. -
Qu'est ce que la "présence pure" dans la philosophie Bouddhiste ?
Don Juan a répondu à un(e) sujet de Nidjam dans Philosophie
M'enfin, le bonheur ça n'existe pas. -
Vivre chaque jour comme si c'était le...
Don Juan a répondu à un(e) sujet de Engardin dans Philosophie
Oui ce n'est pas ce qu'il fallait comprendre. Ma devise est bien celle du titre du sujet. -
Qu'est ce que la "présence pure" dans la philosophie Bouddhiste ?
Don Juan a répondu à un(e) sujet de Nidjam dans Philosophie
Une rencontre entre tout ce que tu ne sais pas de toi et tout ce que tu ne sais pas du monde qui t'entoure. -
Vivre chaque jour comme si c'était le...
Don Juan a répondu à un(e) sujet de Engardin dans Philosophie
C'est que tu ne l'as pas vécu. -
Vivre chaque jour comme si c'était le...
Don Juan a répondu à un(e) sujet de Engardin dans Philosophie
Il est aisé de connaître son dernier jour, alors qu'il est impossible de connaître son premier. Il n'y a qu'à la fin du jour que tu peux jurer que ce n'était pas le dernier, mais avant tu l'auras vécu pleinement, comme si, et oui comme si, tu avais vu la mort te toucher. -
Vivre chaque jour comme si c'était le...
Don Juan a répondu à un(e) sujet de Engardin dans Philosophie
Tu tombes bien, c'est ma devise. "Vivre chaque jour comme si c'était le premier !" Il n'y a que le nouveau né qui puisse faire cela. C'est donc une duperie. Celui qui vit chaque, jour comme si cétait le dernier est prêt à tout, et surtout au meilleur Le meilleur de lui même et le meilleur de ce que la vie peut lui offrir. Le lapin va ici et là trottinant Son pas est gai et errant Ne vous trompez-pas, son regard est vif Il sait qu’à tout moment, l’aigle surgira des ifs Sa vie est intense, son souffle court Ses pas légers s’envoleront pour toujours. -
Qu'est ce que la "présence pure" dans la philosophie Bouddhiste ?
Don Juan a répondu à un(e) sujet de Nidjam dans Philosophie
Une rencontre... -
Qu'est ce que la "présence pure" dans la philosophie Bouddhiste ?
Don Juan a répondu à un(e) sujet de Nidjam dans Philosophie
L’insecte et le silence comme un insecte tu frôles la peau du monde le vent te porte sans te prévenir tu crois choisir la direction mais c’est l’air qui te choisit tu cherches sans savoir quoi ni où se trouve ce quoi-là un souffle, peut-être un éclat, un passage tu rêves d’une cathédrale dans le corps d’une chapelle tu rêves d’une avenue dans la gorge d’une impasse tu veux être autre et pourtant tu n’es que le vol qui hésite tu planes dans la lumière trouble en quête d’un silence qui t’accepte sans te nommer un silence qui t’enveloppe comme le ventre d’avant le monde les bruits te rongent les machines mâchent le ciel et soudain quelque chose s’efface le fil se rompt tu ne sais plus d’où vient ton aile une absence s’ouvre en toi si vaste qu’on y pourrait loger la mer et c’est là qu’il surgit — le poisson du dessous le silence du dessous il te happe, et te rend à toi-même alors tu comprends qu’il faut parfois se pencher sur le vide non pour le sonder mais pour qu’il tombe en toi et t’emplisse enfin de ce que tu n’as jamais su nommer -
Qu'est ce que la "présence pure" dans la philosophie Bouddhiste ?
Don Juan a répondu à un(e) sujet de Nidjam dans Philosophie
Tu réponds bien à ta propre question. -
Je regarde par la fenêtre
Don Juan a commenté un(e) billet du blog de Popy dans Je vais bien, tout va bien
Je regarde par la fenêtre Le paysage s’étend, clair, limpide, une beauté sans fêlure, où la mort elle-même repose, paisible, dans le giron de la lumière. Ici, la peur a déserté, et avec elle la souffrance — tout est vivant, et le vivant parle sans bruit. Les sons sont restés dans le pays des prédateurs. Le verbe est action, dit-on, mais les mots ? ils rampent, ils tremblent, ils sont peur et douleur, ils sont le gel de l’élan premier.
