D'un roi bisexuel à la peine de mort pour «homosexualité aggravée»: comment l'homophobie s'est installée en Ouganda

Guérisseurs, soldats, rois… Avant la colonisation, toutes et tous pouvaient avoir des rapports homosexuels en Afrique. Mais l'évangélisation du continent a entraîné leur criminalisation dans plusieurs pays.

«J'ai reçu des menaces de mort, des menaces de viol, des menaces de passage à tabac… Chaque fois qu'un politicien tient un discours haineux, ça se répercute sur ma vie», déclare Frank Mugisha, le directeur exécutif de Sexual Minorities Uganda (SMUG), une association ougandaise de défense des droits LGBT+.

Depuis la fin des années 2000, l'Ouganda ne cesse de prendre pour cible la communauté queer. En 2009, une proposition de loi antihomosexualité a été soumise au Parlement du pays d'Afrique de l'Est. Elle est adoptée en 2014, puis invalidée par la cour constitutionnelle six mois plus tard. Surnommée «Kill the Gays bill» (la loi «tuez les homosexuels»), elle prévoyait notamment la peine de mort pour toute personne reconnue coupable d'«infraction homosexuelle». C'est le début de la descente aux enfers pour la communauté LGBT+ en Ouganda.

En mars 2023, le Parlement ougandais a voté son dernier projet de loi anti-LGBT+. Une disposition remet sur la table la peine capitale pour «homosexualité aggravée», une autre requiert dix ans de réclusion pour «tentative» de comportement sexuel. Indignées, les ONG dénoncent «une grave atteinte aux droits humains», tandis que l'Organisation des Nations unies (ONU) dénonce un «texte discriminatoire, probablement le pire au monde en son genre». Ces législations constituent un virage à 180 degrés pour un pays qui, il y a moins de 150 ans, avait à sa tête un roi bisexuel.

Un homoérotisme toléré avant la colonisation

En 1884, Mwanga II accède au trône du Buganda, un royaume qui couvre la majorité de l'Ouganda actuel. Ce roi est notamment connu pour avoir eu des relations avec des femmes et des hommes, ces derniers ne pouvant pas se refuser à lui. Avant la colonisation, les actes homosexuels étaient courants à travers le continent africain. «Les pratiques sexuelles étaient déréglementées, elles n'entraient pas dans un cadre codifié», précise Charles Gueboguo, un

universitaire et écrivain américano-camerounais qui a étudié les homosexualités en Afrique.

Si l'homoérotisme n'était pas à proprement dit accepté, il était toléré dans certains contextes. En temps de guerre, faute de présence féminine sur le terrain, les jeunes soldats étaient chargés d'apporter de la satisfaction aux guerriers plus âgés. Comme dans la Grèce et la Rome antiques, il y avait aussi des relations d'apprentissage dans les sociétés africaines. «Les aînés apprenaient à leurs cadets les “mystères de la vie de couple”. Mais l'on savait que, quand les enfants grandiraient, ils épouseraient des femmes pour assurer la reproduction de la communauté», poursuit le chercheur à l'université du Michigan.

La plupart des lois homophobes votées en Afrique ont été inspirées par le code pénal des anciens empires coloniaux. «C'est paradoxal pour des États qui se réclament du panafricanisme et se disent contre l'Occident.»

La sexualité était également liée à l'animisme dans certaines aires africaines. Au Cameroun, lorsque la terre était sèche et les récoltes faibles, les femmes se réunissaient pour effectuer des rites symboliques, qui consistaient à se masturber afin d'intercéder auprès de la nature. Au Congo, les guérisseurs étaient parfois habités par des esprits. Cet «esprit guide» pouvait être une femme, le praticien avait alors des relations avec des hommes.

Si les orientations sexuelles étaient fluides, la «réceptivité» (ou «passivité») était mal vue dans les rapports masculins, car associée à la féminité, perçue comme inférieure. «On en voulait à ces hommes de se départir de leur statut d'homme pour se rabaisser à celui d'une femme, raconte Charles Gueboguo. Quant aux femmes, dans des sociétés sexistes et patriarcales, elles étaient considérées comme de grands enfants, alors on laissait passer leurs “jeux”.

https://www.slate.fr/monde/roi-bisexuel-peine-mort-homosexualite-aggravee-racines-homophobie-ouganda-afrique-politique-lois-anti-lgbt-gay-discriminations-colonisation-evangelisation-influence-histoire?utm_source=firefox-newtab-fr-fr

il y a 55 minutes, metal guru a dit :

Guérisseurs, soldats, rois… Avant la colonisation, toutes et tous pouvaient avoir des rapports homosexuels en Afrique. Mais l'évangélisation du continent a entraîné leur criminalisation dans plusieurs pays.

«J'ai reçu des menaces de mort, des menaces de viol, des menaces de passage à tabac… Chaque fois qu'un politicien tient un discours haineux, ça se répercute sur ma vie», déclare Frank Mugisha, le directeur exécutif de Sexual Minorities Uganda (SMUG), une association ougandaise de défense des droits LGBT+.

Depuis la fin des années 2000, l'Ouganda ne cesse de prendre pour cible la communauté queer. En 2009, une proposition de loi antihomosexualité a été soumise au Parlement du pays d'Afrique de l'Est. Elle est adoptée en 2014, puis invalidée par la cour constitutionnelle six mois plus tard. Surnommée «Kill the Gays bill» (la loi «tuez les homosexuels»), elle prévoyait notamment la peine de mort pour toute personne reconnue coupable d'«infraction homosexuelle». C'est le début de la descente aux enfers pour la communauté LGBT+ en Ouganda.

En mars 2023, le Parlement ougandais a voté son dernier projet de loi anti-LGBT+. Une disposition remet sur la table la peine capitale pour «homosexualité aggravée», une autre requiert dix ans de réclusion pour «tentative» de comportement sexuel. Indignées, les ONG dénoncent «une grave atteinte aux droits humains», tandis que l'Organisation des Nations unies (ONU) dénonce un «texte discriminatoire, probablement le pire au monde en son genre». Ces législations constituent un virage à 180 degrés pour un pays qui, il y a moins de 150 ans, avait à sa tête un roi bisexuel.

Un homoérotisme toléré avant la colonisation

En 1884, Mwanga II accède au trône du Buganda, un royaume qui couvre la majorité de l'Ouganda actuel. Ce roi est notamment connu pour avoir eu des relations avec des femmes et des hommes, ces derniers ne pouvant pas se refuser à lui. Avant la colonisation, les actes homosexuels étaient courants à travers le continent africain. «Les pratiques sexuelles étaient déréglementées, elles n'entraient pas dans un cadre codifié», précise Charles Gueboguo, un

universitaire et écrivain américano-camerounais qui a étudié les homosexualités en Afrique.

Si l'homoérotisme n'était pas à proprement dit accepté, il était toléré dans certains contextes. En temps de guerre, faute de présence féminine sur le terrain, les jeunes soldats étaient chargés d'apporter de la satisfaction aux guerriers plus âgés. Comme dans la Grèce et la Rome antiques, il y avait aussi des relations d'apprentissage dans les sociétés africaines. «Les aînés apprenaient à leurs cadets les “mystères de la vie de couple”. Mais l'on savait que, quand les enfants grandiraient, ils épouseraient des femmes pour assurer la reproduction de la communauté», poursuit le chercheur à l'université du Michigan.

La plupart des lois homophobes votées en Afrique ont été inspirées par le code pénal des anciens empires coloniaux. «C'est paradoxal pour des États qui se réclament du panafricanisme et se disent contre l'Occident.»

La sexualité était également liée à l'animisme dans certaines aires africaines. Au Cameroun, lorsque la terre était sèche et les récoltes faibles, les femmes se réunissaient pour effectuer des rites symboliques, qui consistaient à se masturber afin d'intercéder auprès de la nature. Au Congo, les guérisseurs étaient parfois habités par des esprits. Cet «esprit guide» pouvait être une femme, le praticien avait alors des relations avec des hommes.

Si les orientations sexuelles étaient fluides, la «réceptivité» (ou «passivité») était mal vue dans les rapports masculins, car associée à la féminité, perçue comme inférieure. «On en voulait à ces hommes de se départir de leur statut d'homme pour se rabaisser à celui d'une femme, raconte Charles Gueboguo. Quant aux femmes, dans des sociétés sexistes et patriarcales, elles étaient considérées comme de grands enfants, alors on laissait passer leurs “jeux”.

https://www.slate.fr/monde/roi-bisexuel-peine-mort-homosexualite-aggravee-racines-homophobie-ouganda-afrique-politique-lois-anti-lgbt-gay-discriminations-colonisation-evangelisation-influence-histoire?utm_source=firefox-newtab-fr-fr

Je pensais qu’être homophobe, consistait à craindre, ou avoir peur des homosexuels, qu’en est il en réalité... Les phobies ne sont plus ce qu’elles étaient, ou ont elles été redéfini...

Je cherche inutilement son ancien pseudo qui montrait une Marilyn Monroe en robe rouge^^    

Il y a 6 heures, metal guru a dit :

ces derniers ne pouvant pas se refuser à lui.

Donc un roi violeur...et tu veux nous faire croire qu'avant la colonisation c'était le bonheur pour les Bougandais?

Petit rappel, avant la colonisation, la traite intra africaine des esclaves était la norme. C'était des potentats locaux, pas des blancs qui faisaient des raids pour capturer des hommes et des femmes pour l'alimenter la traite atlantique et arabe. C'est la colonisation qui a arrêté ce trafic.

Alors arrêtez de croire qu'avant la colonisation (régime infâme, je suis d'accord là dessus) l'Afrique était un paradis sur terre. Elle ne l'était pas. Elle n'était pas pire qu'ailleurs mais pas mieux non plus.

Les religions, cette maladie mentale.

.

.

il y a 3 minutes, bouddean a dit :

Lapsus révélateur ? 

Non, lis le second paragraphe du sujet, il parle du roi du Bouganda (Bugada).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Buganda

Bougre. Bougre...que tu as l'esprit mal tourné.

Il y a 4 heures, Phylou a dit :

et tu veux nous faire croire qu'avant la colonisation c'était le bonheur pour les Bougandais?

Depuis quand on tente de faire croire quelque chose en citant seulement un article ?

Ca devient lourdingue ces petits proces d'intention. C'est assez ridicule cette offuscation surjouée.

il y a une heure, Phylou a dit :

Non, lis le second paragraphe du sujet, il parle du roi du Bouganda (Bugada).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Buganda

Bougre. Bougre...que tu as l'esprit mal tourné.

Oui, c'est pour ça que j'ai édité , mais bon , Buganda /Ouganda = Bougadais 

Après, à chaque fois qu'on parle de l'histoire de la colonisation, il se trouve toujours des gens pour venir dire que c'était pire avant, ou que ce n'était pas mieux , mais ça, nous n'en savons rien , nous n'étions pas là pour voir comment ils vivaient , tout ces Bougandais 

Il y a 6 heures, Phylou a dit :

Donc un roi violeur...et tu veux nous faire croire qu'avant la colonisation c'était le bonheur pour les Bougandais?

Qui veut te faire croire quelque chose ici ? C'est un article qui raconte un pan d'histoire d'un pays et ce n'est pas moi qui l'ai écrit, faudrait voir à réfléchir avant de faire des procès d'intentions ! 

Condamné à mort pour homosexualité. En 2025. Y a vraiment quelque chose de pourri au royaume des Hommes...

Et je me suis touours demandé pourquoi l’homosexualité masculine semblait plus "grave" que la féminine...

il y a 41 minutes, Mite_Railleuse a dit :

Et je me suis touours demandé pourquoi l’homosexualité masculine semblait plus "grave" que la féminine...

M'enfin Mite, l'homosexualité féminine n'existe pas! C'est juste que la nana , elle n'est pas tombée sur le bon mec. Et d'ailleurs, si elle ressemble à Angèle (la toute mimi blondinette belge qui chante des trucs un peu féministe, mais bon....), y'a plein d'homophobes prêts à se dévouer.

Je plaisante, mais tu soulèves un vrai problème qui dépasse le sujet : les lesbiennes parlent moins mais sont tout autant voir plus agressées que les gays https://www.lefigaro.fr/actualite-france/homophobie-pourquoi-les-femmes-parlent-elles-moins-que-les-hommes-20191014

Il y a 5 heures, Kyoshiro02 a dit :

Les religions, cette maladie mentale.

J'entendais aux infos au moment de la nomination du nouveau pape, que l'Afrique abritait désormais la branche la plus réac du catholicisme d'aujourd'hui. Ben voilà.... 

Il y a 6 heures, Mite_Railleuse a dit :

Condamné à mort pour homosexualité. En 2025. Y a vraiment quelque chose de pourri au royaume des Hommes...

Et je me suis touours demandé pourquoi l’homosexualité masculine semblait plus "grave" que la féminine...

Amha du fait du type de rapports sexuels que ça implique ( la sodomie).

Vieux restes de Sodome et Gomorrhe...

il y a une heure, chanou 34 a dit :

Amha du fait du type de rapports sexuels que ça implique ( la sodomie).

Vieux restes de Sodome et Gomorrhe...

De nombreux hétéros la pratiquent aussi.

à l’instant, Mite_Railleuse a dit :

De nombreux hétéros la pratiquent aussi.

Une forme de violence peut-être. 

il y a 2 minutes, soan a dit :

Une forme de violence peut-être. 

Peut-être. Avec aussi (surtout ?) tous les clichés à la con qui l’accompagnent.

il y a 9 minutes, Mite_Railleuse a dit :

De nombreux hétéros la pratiquent aussi.

Oui mais c'est longtemps resté une pratique condamnée d'une part, ( abolition du  crime de sodomie en 1791 en france...) et d'autre part, les hétéros...disons qu'ils ont le bénéfice du doute! les homos masculins...

https://journals.openedition.org/chrhc/2151

Intéressant, surtout ce passage ; 

Citation

Finalement l’abolition du crime de sodomie en 1791 consacre une évolution faisant passer la sodomie d’un acte interdit à un personnage stigmatisé.

il y a 2 minutes, chanou 34 a dit :

Oui mais c'est longtemps resté une pratique condamnée d'une part, ( abolition du  crime de sodomie en 1791 en france...) et d'autre part, les hétéros...disons qu'ils ont le bénéfice du doute! les homos masculins...

https://journals.openedition.org/chrhc/2151

Intéressant, surtout ce passage ; 

 

Je sais que j’enfonce des portes ouvertes et que rien n’est si simple, mais si chacun s’occupait de SES fesses ! Soupir...

il y a 2 minutes, Mite_Railleuse a dit :

Je sais que j’enfonce des portes ouvertes et que rien n’est si simple, mais si chacun s’occupait de SES fesses ! Soupir...

Ah ça...

je ne voudrais pas paraitre pessimiste, mais ça fait longtemps que je n'y crois plus. je pense que ça n'arrivera jamais.