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Innovation à travers les siécles

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SpookyTheFirst

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Membre, 107ans Posté(e)
Atipique Membre 9 952 messages
Maitre des forums‚ 107ans‚
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Il y a 9 heures, pic et repic a dit :

quant à l'avion , avoir à disposition les matériaux ne voulait par dire pour autant avoir ... l'idée !

il y a eu dans l'histoire des visionnaires ( par exemple Léonard de Vinci ) mais à chaque fois , ils se sont heurtés à l'absence de la technologie nécessaire pour concrétiser ou appliquer les idées .

et pour l'avion si l'idée était déjà là ( des planeurs ) ... il manquait , le moteur pour que cela devienne une réalité .

bonne journée et bon courage pour votre idée de bio-processeur ( nul doute que le concept a déjà été étudié ou du moins évoqué , mais le vivant est bien plus difficile à manier que l'inerte ) .

Je crois au contraire que les humains ont toujours rêvé de voler, en observant les oiseaux.

On était quand meme bien près du vol quand on pouvait observer des ailes delta (il n'y en a plus mais bon....)  Leonard aurait du s'acharner un poil plus longtemps:

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Membre, 41ans Posté(e)
cheuwing Membre 17 032 messages
Maitre des forums‚ 41ans‚
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Il y a 10 heures, SpookyTheFirst a dit :

La compréhension n’est pas forcément nécessaire à l’innovation. Les Egyptiens auraient pu faire des planeurs sans maitriser la loi de Bernouulli…

C'est du conditionnel on verse dans l uchronie. L'histoire sert aussi à comprendre pourquoi. 

Par exemple pour l'aviation,  la compréhension de la portance est importante. Portance qui s'explique grâce aux lois de Newton. Cette dernière étant une résultante des lois de Galilée.  Mais aussi une meilleure maîtrise de la météorologie et des vents,  sans compter une meilleure maîtrise des matériaux , de l'ingénierie. Ce sont des ensembles de conditions qui ont permis le développement. 

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Membre, 41ans Posté(e)
cheuwing Membre 17 032 messages
Maitre des forums‚ 41ans‚
Posté(e)

Vu qu'il m'a bloqué  car ça n'aime pas la contradiction on va quand même répondre 

Il y a 9 heures, Gouderien a dit :

L'obscurantisme moyenâgeux n'est pas du tout une légende, sauf que le Moyen-Âge c'est long, ça s'étend sur environ un millier d'années. Durant cette période il y a effectivement des "âges sombres" et des périodes beaucoup plus évoluées (ce que l'on appelle le "beau" Moyen-Âge).

 

Aucun médiéviste ne sort le terme beau ou sombre moyen âge. C'est une vision du début de 20 e siècle hérité de la vision de lepoque moderne.

On a le haut moyen âge , le moyen age classique et le moyen age tardif.

Concernant l'obscurantisme religieux en Europe,  il arrive tardivement et continue pendant toute l'époque moderne 

Il y a 9 heures, Gouderien a dit :

 

Les progrès scientifiques viennent pour une bonne part des contacts avec les autres civilisations. C'est ainsi que l'on récupère une partie de la science antique perdue par l'intermédiaire des Arabes.

Encore une légende démontée depuis belle lurette. Il n'y a aucune science perdue.  Et les découvertes et innovations sont multi factorielles.  Certains savoir sont conservés , par exemple la vision aristotélicienne du monde est très prégnante dans la philosophie médiévale. La bibliothèque monastique de Saint Gall cherchant à cumuler le savoir connu.

Les auteurs Arabes ont développés les réflexions des philosophes grecs. Ils n'ont pas juste recopié.  Leur réflexion venant aussi d'échanges avec la philosophie venant de la frontière orientale du monde musulman. On peut aussi parler de l'empire romain d'orient en contact avec les nomades des steppes.  

 

Il y a 9 heures, Gouderien a dit :

 

D'autres inventions viennent des Chinois. La religion fait peser une chape de plomb sur la société, pourtant certains progrès viennent de là : par exemple les premières horloges sont crées pour permettre aux moines de mieux respecter les heures de prière.

 

 Bravo arriver à ce contredire en paragraphe. La religion a apporté une certaine vision du monde amenant à des innovations comme l'horlogerie et la mécanisation  mais  aussi la maitrise de la brasserie.  

Il y a 9 heures, Gouderien a dit :

Pour en revenir à l'Antiquité, on ne saura jamais vraiment tout ce que l'on a perdu de la science de cette période, puisque par définition nous n'en avons pas connaissance. Ce que l'on sait, c'est que l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie, puis la destruction de nombreux manuscrits antiques par des chrétiens avides d'anéantir tout ce qui relevait du paganisme, furent des catastrophes.

Encore un mythe,  l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie , il y a en eu plusieurs et les connaissances étant déjà répandu grâce à des copies.  Tout n'était pas stupidement conservé en seul endroit, car ils connaissaient aussi ces risques et cherchaient à faire baisser les risques de perte. Les plus grosses pertes d'écrit sont le plus souvent involontaire ou d'oublie dans une bibliothèque pour une raison simple : personne ne s'y intéressait à un moment X

 

Il y a 9 heures, Gouderien a dit :

 

Même à propos de l'Égypte, dont la civilisation est relativement bien connue, d'épaisses zones d'ombre subsistent quant à la technologie dont disposaient les anciens Égyptiens (sans aller jusqu'à voir dans la Pyramide de Chéops une centrale électrique, comme le font certains:p).

Alors là le pompon de la bêtise. L'Égypte antique s'étend sur plusieurs millénaires mais surtout c'est une des période /  civilisation antiques où on a le plus de connaissances . On ignore certains choses mais non il n'y a pas de technologie inconnu. Sachant que ce forumeur gobé les conneries de l'imposture "la révélation des pyramides" ce n'est pas très étonnant. 

 

Il y a 9 heures, Gouderien a dit :

 

En fait notre ignorance à propos de ces époques lointaines est telle, que cela devrait nous inciter à un peu de modestie, sous peine de voir nos certitudes remises en cause à l'occasion de nouvelles découvertes.

On ignore plus grand chose de ses époques dans la limite de nos connaissances. Seul les égyptologues passionnés en découvrant une nouvelle orfèvrerie reverront certaines de leur hypothèses. Mais pour le grand public , ça ne changera pas l'état de la connaissance actuelle. C'est plus sur d'autres civilisations qui ont été moins étudiés où il pourra y avoir des remises en causes. Mais là encore ce sera surtout pour les spécialistes.  

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Membre, 57ans Posté(e)
SpookyTheFirst Membre 3 714 messages
Maitre des forums‚ 57ans‚
Posté(e)
Il y a 11 heures, pic et repic a dit :

pour être plus sérieux , si l'idée parait bonne, reste la réalisation et surtout comment faire en sorte que les neurones restent "vivants" ; Dans notre organisme, ils sont renouvelés ( avec une transmission de l'information ) mais ici ... ce ne sera pas le cas , donc à la mort de chacun d'eux, c'est une petite partie du système qui va être perdue et ce , jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien ( ou du moins suffisamment ) .

Il me semble que le taux de renouvellement de neurones dans notre cerveau est anecdotique. Paradoxalement, on conserve pas mal cellules souches neurales dans nos “bioprocesseurs” organoides cérébraux, donc non ce n’est pas un problème central.

Il y a 11 heures, pic et repic a dit :

quant à l'avion , avoir à disposition les matériaux ne voulait par dire pour autant avoir ... l'idée !

il y a eu dans l'histoire des visionnaires ( par exemple Léonard de Vinci ) mais à chaque fois , ils se sont heurtés à l'absence de la technologie nécessaire pour concrétiser ou appliquer les idées .

et pour l'avion si l'idée était déjà là ( des planeurs ) ... il manquait , le moteur pour que cela devienne une réalité .

Pour faire un planeur, pas de techno nécessaire.

Il y a 11 heures, pic et repic a dit :

bonne journée et bon courage pour votre idée de bio-processeur ( nul doute que le concept a déjà été étudié ou du moins évoqué , mais le vivant est bien plus difficile à manier que l'inerte ) .

Oui, le concept a déjà été étudié (au plus tot en 2000 sur des neurones de sangsues), mais là le biocomputing me semble une nouvelle industrie comme l’aviation à une époque.

Il y a 10 heures, Répy a dit :

Dans toute innovation, il y a d'abord une réflexion pour contourner un obstacle ou bien réaliser quelque chose qui facilite la vie.

Je ne sais pas pour l’avion, c’était plus par défi.

Il y a 9 heures, Virtuose_en_carnage a dit :

Je pense que ça peut s'expliquer par plein de facteurs. Par exemple:

-La vie était dure et on n'avait pas que ça a foutre de faire des choses qui ne servent à rien pour survivre.

-Les interdits religieux et sociétaux. C'est peut-être con, mais il y a tout un tas de choses qui sont réservés aux Dieux ou des interdits qui se sont enracinés comme des interdits a priori. Par exemple, on suppose que les vikings ont fini par disparaitre au Groenland mort de faim car ils refusaient de ... manger des poissons. Et la conjecture la plus probable, c'est que c'était un interdit culturel (cf le book de Jared Diamond "Collapsing").

- sans doute mais ils avaient quand même le temps de faire des choses “qui ne servent à rien pour survivre” comme les pyramides…

- les interdits oui c’est clair…

Il y a 4 heures, Loufiat a dit :

Le premier fait se présente sous des formes très diverses selon les sociétés ; dans la civilisation occidentale du XVIIIe siècle, on pouvait en représenter deux grandes catégories : les tabous issus du Christianisme et les tabous sociologiques. Aux premiers se rattachent toutes les idées religieuses et morales, les jugements sur l'activité, la conception de l'homme, les buts proposés à la vie humaine. Nous avons déjà vu que cela s'opposait en fait et en théorie au développement de la technique. Mais lorsque la foi se transforme en préjugé et en idéologie, lorsque l'expérience religieuse personnelle se transforme en institution sociale, alors un durcissement des positions morales se produit qui correspond à la création de véritables tabous. Il ne faut pas toucher à l'ordre naturel et tout ce qui est nouveau est soumis à un jugement d'ordre moral, qui est un préjugé défavorable en réalité.

Pour ce qui concerne les processeurs vivants à base de neurones humains, je suis bien placé pour constater qu’une telle idée est tout juste en train de sortir du tabou pour une partie de la population. Il est possible que l’idée de voler ait constitué aussi une forme de tabou par le passé, contredisant l’ordre naturel des choses.

Il y a 1 heure, Atipique a dit :

Je crois au contraire que les humains ont toujours rêvé de voler, en observant les oiseaux.

On était quand meme bien près du vol quand on pouvait observer des ailes delta (il n'y en a plus mais bon....)  Leonard aurait du s'acharner un poil plus longtemps:

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Oui, mais j’en viens à la conclusion qu’il y a une immense différence entre imaginer et réaliser, que l’un et l’autre peuvent être séparés par de longues pèriodes.

il y a une heure, cheuwing a dit :

C'est du conditionnel on verse dans l uchronie. L'histoire sert aussi à comprendre pourquoi. 

Par exemple pour l'aviation,  la compréhension de la portance est importante. Portance qui s'explique grâce aux lois de Newton. Cette dernière étant une résultante des lois de Galilée.  Mais aussi une meilleure maîtrise de la météorologie et des vents,  sans compter une meilleure maîtrise des matériaux , de l'ingénierie. Ce sont des ensembles de conditions qui ont permis le développement. 

Non, la compréhension de la portance n’est pas importante, encore moins les lois de Newton (c’est plutot Bernouilli qui explique la portance d’ailleurs), encore moins la météo ou les matériaux.

Certains écrits rapportent des cerf-volants à -400 av JC, ils maitrisaient pas trop les théories que tu mentionne, par contre si on sait faire un cerf-volant, on doit parvenir à faire un planeur… 

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Membre, 41ans Posté(e)
cheuwing Membre 17 032 messages
Maitre des forums‚ 41ans‚
Posté(e)

 

Il y a 11 heures, SpookyTheFirst a dit :

Certains écrits rapportent des cerf-volants à -400 av JC, ils maitrisaient pas trop les théories que tu mentionne, par contre si on sait faire un cerf-volant, on doit parvenir à faire un planeur… 

Vu que les feux d'artifice existent depuis le 14 e siècle alors on pouvait aussi faire des fusées et des missiles à cette époque :crazy:

Un cerf-volant volant ne fonctionne pas sur le même principe qu'un planeur.  

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Membre, 57ans Posté(e)
SpookyTheFirst Membre 3 714 messages
Maitre des forums‚ 57ans‚
Posté(e)
il y a 7 minutes, cheuwing a dit :

 

Vu que les feux d'artifice existent depuis le 14 e siècle alors on pouvait aussi faire des fusées et des missiles à cette époque :crazy:

Un cerf-volant volant ne fonctionne pas sur le même principe qu'un planeur.  

C’était pour contrer l’argument que les matériaux nécessaires n’étaient las dispo. Un cerf-volant nécessite les mêmes matériaux qu’un planeur.

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 105 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
il y a 39 minutes, SpookyTheFirst a dit :

C’était pour contrer l’argument que les matériaux nécessaires n’étaient las dispo. Un cerf-volant nécessite les mêmes matériaux qu’un planeur.

Ce qui manque au planeur et au cerf-volant, par rapport à l'avion, n'est-ce pas la capacité de s'auto-propulser (comme le fait un oiseau) ? Tel fut le grand problème sur lequel, me semble-t-il, se casseront les dents tous les précurseurs de l'aéroplane jusqu'au début du XXe siècle. Et la solution de génie consista à utiliser un moteur, d'abord à vapeur (mais pas assez puissant) puis à explosion, fonctionnant au pétrole. 

Modifié par tison2feu
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Membre, 41ans Posté(e)
cheuwing Membre 17 032 messages
Maitre des forums‚ 41ans‚
Posté(e)
il y a 38 minutes, SpookyTheFirst a dit :

C’était pour contrer l’argument que les matériaux nécessaires n’étaient las dispo. Un cerf-volant nécessite les mêmes matériaux qu’un planeur.

Non, la résistance aux forces n'est pas la même. Un planeur est plus gros, doit supporter une masse et des forces plus importantes sur la structure. 

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Membre, 68ans Posté(e)
pic et repic Membre 17 312 messages
Maitre des forums‚ 68ans‚
Posté(e)
Il y a 14 heures, Atipique a dit :

Je crois au contraire que les humains ont toujours rêvé de voler, en observant les oiseaux.

bonjour,

et c'est là que M Léonard de Vinci c'est trompé de route ... il a voulu "mimer" le vol des oiseaux alors que la technologie que l'on emploie maintenant s'en est écartée grandement parce que trop compliqué à reproduire .

il était grandement en avance sur son temps , imaginant des choses qui ne sont apparues que bien plus tard , c'est ça les génies ( cela rejoint l'une des réponses de @SpookyTheFirst).

Il y a 12 heures, SpookyTheFirst a dit :

Il me semble que le taux de renouvellement de neurones dans notre cerveau est anecdotique. Paradoxalement, on conserve pas mal cellules souches neurales dans nos “bioprocesseurs” organoides cérébraux, donc non ce n’est pas un problème central.

bonjour,

c'est vrai que l'on en perd bien plus qu'il ne s'en crée de nouveaux mais par des processus encore mal compris ... les informations "stockées" dans ceux qui sont perdus sont tout de même reprises par d'autres ( sans oublier qu'elles le sont aussi en de multiples copies pour éviter justement ces pertes ) ... il faudrait donc penser aussi à stocker les informations à de multiples niveaux ( copies ) pour que ce type de processeur soit efficace et surtout ... le reste .

Il y a 12 heures, SpookyTheFirst a dit :

mais là le biocomputing me semble une nouvelle industrie comme l’aviation à une époque.

vous avez raison ... c'est comme cela que le monde technologique avance , par bonds successifs . On essaie , on se trompe, cela ne marche pas et , un jour , quelqu'un découvre LA solution ( il y a souvent d'ailleurs des découvertes connexes ) , même si quelques fois , ce n'est pas la meilleure solution qui est adaptée , mais la plus réalisable sur le plan économique .

bonne journée.

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Membre, scientifique, Posté(e)
Répy Membre 24 222 messages
scientifique,
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il y a 43 minutes, cheuwing a dit :

Non, la résistance aux forces n'est pas la même. Un planeur est plus gros, doit supporter une masse et des forces plus importantes sur la structure. 

ce n'est pas certain qu'il soit différent. Je pense m^me qu'ils sont "homologues. C'est un problème de taille. Un cerf-volant en forme de planeur et de taille réduite devrait voler correctement mais retenu par un fil.

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Membre, 57ans Posté(e)
SpookyTheFirst Membre 3 714 messages
Maitre des forums‚ 57ans‚
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il y a 19 minutes, tison2feu a dit :

Ce qui manque au planeur et au cerf-volant, par rapport à l'avion, n'est-ce pas la capacité de s'auto-propulser (comme le fait un oiseau) ? Tel fut le grand problème sur lequel, me semble-t-il, se casseront les dents tous les précurseurs de l'aéroplane jusqu'au début du XXe siècle. Et la solution de génie consista à utiliser un moteur, d'abord à vapeur (mais pas assez puissant) puis à explosion, fonctionnant au pétrole. 

Le fait c’est qie meme le planeur n’a pas été inventé à l’époque.

il y a 16 minutes, cheuwing a dit :

Non, la résistance aux forces n'est pas la même. Un planeur est plus gros, doit supporter une masse et des forces plus importantes sur la structure. 

C’est évident. Regarde les planeurs bois et toile du début du siècle, rien de particulièrement technologique…:D

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 105 messages
Forumeur alchimiste ‚
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il y a une heure, SpookyTheFirst a dit :

Le fait c’est qie meme le planeur n’a pas été inventé à l’époque.

Alors je propose cette explication. La plupart des inventeurs de machines volantes testaient eux-mêmes leurs appareils, à leurs risques et périls. Et cela s'est soldé par des hécatombes.... Avec l'utilisation d'un moteur, les risques existaient, mais de façon bien moindre, ce qui a permis de rapides innovations dans ce domaine.

Les célèbres frères Wright avaient d'abord effectué des vols sur planeurs avec succès, puis des vols motorisés bien plus performants, ce qui aura sans doute enfin permis de réduire le nombre de morts lors des essais.

Modifié par tison2feu
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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 307 messages
Forumeur accro‚ 44ans‚
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Il y a 21 heures, Loufiat a dit :

Jacques Ellul a fait un énorme travail de clarification et d'analyse sur ce sujet. Voici un topo sur le topo qu'il en a fait dans La Technique (1960) :

Le phénomène technique, au sens de "la recherche du meilleur moyen dans tous les domaines", prend son élan dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Chez les Grecs anciens, malgré que la science culmine, la recherche technique aurait été compensée par l'amour de l'équilibre et de l'harmonie (la technique comportant un élément de démesure, de monstruosité). Chez les Romains, c'est en particulier l'économie des moyens et leur subordination à la cohérence de la société qui, malgré que les premières techniques d'organisation y soient inventées - le droit -, ne permettent pas le développement du phénomène technique ("En toutes choses le romain est économe"). Le Christianisme (jusqu'au XIIe siècle) conduit à déconsidérer l'existence ici-bas pour se concentrer sur les finalités dernières, "la cité de Dieu". En outre, quand les positions Chrétiennes s'atténuent, après le XIIe siècle, reste un "grand fait chrétien en face du développement des techniques (...), c’est le jugement moral sur toutes les activités humaines." S'observe, depuis le XIIe jusqu'au XVe siècle, une intensification de l'activité technique (invention et surtout, application). Il y a la boussole, l'imprimerie, la poudre à canon, mais, "à côté de ces grandes inventions [toutes en relation avec la navigation], nous constatons durant cette période une multitude de découvertes et d’applications nouvelles au point de vue de la banque, des armements, des machines, de l’architecture (…), de l’agriculture, du mobilier. Le XVe siècle est, en outre, remarquable par une quantité de manuels techniques, en Allemagne du Sud, en Italie du Nord, écrits au début du siècle, imprimés et diffusés à la fin, et qui manifestent un intérêt collectif pour ces problèmes, une intention technique préoccupant les hommes." "L’on a pu dire que les grands voyages sont une conséquence et non une cause de ce progrès technique." "Mais cet essor s’amortit pendant le XVIe, qui devient de plus en plus pauvre en technique – et cet affaissement se poursuit au XVIIe et au début du XVIIIe siècle." Affaissement dû notamment à l'humanisme, à l'affirmation de la suprématie de l'homme sur les moyens. "Il y a ici un refus permanent de l’homme à se plier à une loi uniforme, même pour son bien. Ce refus se retrouve à cette époque à tous les degrés de la société : de la façon la plus complexe lorsque ce sont les maîtres des finances ou les conseillers au Parlement qui refusent d’entrer dans les techniques nouvelles et univoques de la comptabilité ou de la suprématie législative ; - de la façon la plus sommaire lorsque les paysans refusent les nouveaux modes rationnels de recrutement de l’armée." "Il faut en réalité attendre le XVIIIe siècle pour voir éclater brusquement, dans tous les pays et dans tous les domaines de l’activité, le progrès technique dans toute sa splendeur."

Nous voici à l’aube de la révolution industrielle. "En fait, la révolution industrielle n’est qu’un aspect de la révolution technique."

"""C’est l’apparition d’un État véritablement conscient de lui-même, autonome, à l’égard de tout ce qui n’est pas la raison d’état, et produit de la révolution française. C’est la création d’une technique militaire précise avec Frédéric II et Napoléon 1er sur le plan stratégique comme sur le plan organisation, ravitaillement, recrutement. C’est le début de la technique économique avec les physiocrates, puis les libéraux.
Sur le terrain de l’administration et de la police, c’est aussi le moment des systèmes rationalisés, des hiérarchies unifiées, des fichiers et rapports réguliers. Il y a, avec Napoléon particulièrement, cette tendance à la mécanisation que nous avons déjà signalée  comme le résultat de l’application technique à un domaine plus ou moins humain.
C’est en même temps l’effort et le regroupement de toutes les énergies nationales ; il ne faut plus d’oisifs (on les met en prison sous la Révolution), il ne faut plus de privilégiés, il ne faut plus d’intérêt particulier : tout doit servir selon les règles de la technique imposée de l’extérieur.
Au point de vue juridique, c’est la grande rationalisation du droit avec les codes Napoléon, l’extinction définitive des sources spontanées du droit, comme la coutume ; l’unification des institutions sous la règle de fer de l’État, la soumission du droit au politique. Et les peuples stupéfaits d’une œuvre si efficace abandonnent dans toute l’Europe, sauf la Grande-Bretagne, leurs systèmes juridiques au profit de l’État.
Et ce grand travail de rationalisation, d’unification, de clarification se poursuit partout, aussi bien dans l’établissement des règles budgétaires et l’organisation fiscale, que dans les poids et mesures ou le tracé des routes. C’est cela, l’œuvre technique. Sous cet angle, on pourrait dire que la technique est la traduction du souci des hommes de maîtriser les choses par la raison. Rendre comptable ce qui est subconscient, quantitatif ce qui est qualitatif, souligner d’un gros trait noir les contours de la lumière projetée dans le tumulte de la nature, porter la main sur ce chaos et y mettre de l’ordre.
Dans l’activité intellectuelle, c’est le même effort. Création de la technique intellectuelle pour l’histoire et la biologie en particulier. (...) Tout cela se situe très loin des "sources d’énergie" [référence à Mumford] ; que l’on ne dise pas, d’autre part, que c’est la transformation mécanique qui a permis le reste. En réalité, l’essor mécanique global provenant de l’usage de l’énergie est postérieur à la plupart de ces techniques. Il semblerait même que ce soit l’ordre inverse et que l’apparition des diverses techniques ait été nécessaire pour que puisse évoluer la machine. Et celle-ci n’a certes pas plus d’influence sur la société que l’organisation de la police par exemple."""

Ainsi, "Le grand phénomène n’est pas l’usage du charbon, mais le changement d’attitude de toute une civilisation à l’égard des techniques. Et nous atteignons ici une des questions les plus difficiles : pourquoi, alors que depuis des centaines de siècles le progrès technique est si lent, en un siècle et demi y a-t-il cette brutale efflorescence ? Pourquoi à ce moment historique là, a été possible ce qui ne semblait pas l’être auparavant ? (...) Il est évident, et il faut le dire tout de suite, que la cause dernière nous échappe. Pourquoi les "inventions" ont-elles brusquement jailli de toutes parts dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle ? Voilà une question à laquelle il est impossible de répondre."

Néanmoins, Ellul dégage cinq facteurs qui n'avaient jamais été réunis mais se conjuguent au moment de l'épanouissement technique :

- une très longue maturation ou incubation technique, sans à-coups décisifs, avant l'épanouissement ;

- l'accroissement démographique ;

- la situation du milieu économique ;

- une plasticité presque parfaite de la société, malléable et ouverte à la propagation de la technique ;

- une intention technique claire qui unit toutes les forces à la poursuite de l'objectif technique.

 

La maturation technique :

"Le premier fait n'est pas à négliger : chaque application technique moderne a eu des ancêtres.
L'intérêt de travaux comme ceux de Vierendeel ou de M. Mumford est de montrer cette préparation. Chaque invention a sa racine dans une période technique précédente, et chaque période porte en elle "le résidu insignifiant autant que les survivances valables des technologies passées, et les germes importants des nouvelles". Ce qui apparaît alors comme essentiellement nouveau, c'est la formation d'un "complexe technique". Celui-ci est formé d'après Mumford de séries d'inventions parcellaires se combinant pour former un ensemble, en activité à partir moment où le plus grand nombre de ses parties sont assemblées, et qui a pour tendance de se perfectionner sans cesse. Ainsi, dans cette longue période de 1000 à 1750 environ, il y a eu tout un travail très lent, sans conséquences immédiates, mais qui accumulait en quelque sorte des matériaux dans tous les domaines où il n'y a eu qu'à puiser pour que le miracle technique s'accomplisse. Cette filiation a été particulièrement mise en lumière par Vierendeel ; de même M. Wiener souligne : "il est intéressant de réfléchir sur le fait que chaque outil possède une généalogie et qu'il est issu des outils qui ont servi à le construire." Cette somme gigantesque d'expériences, d'appareils, de recherches a été brusquement utilisée, au terme de cette évolution qui s'est poursuivie à peu près dix siècles sans catastrophe sociale. Cette continuité a certainement joué un grand rôle, car il n'a pas été nécessaire de faire passer le legs technique d'une civilisation à une autre, opération pendant laquelle il se perd toujours une partie des expériences et surtout une partie des forces sociales qui s'appliquent à autre chose qu'à l'invention technique. Or cette continuité se retrouve ans tous les domaines de la technique, aussi bien pour les finances que pour les transports. Si le progrès technique n'apparaît pas à ce moment, c'est que le milieu social n'est absolument pas favorable. Il se fait alors souterrain, mais il se perpétue même pendant des siècles de sommeil, comme le XVIIe. Il fallait cette longue préparation comme support, comme soubassement de la construction qui s'élèvera au XIXe siècle."

 

L'accroissement démographique : "Mais un autre facteur matériel était également nécessaire : l'expansion démographique. Là encore, nous nous trouvons en présence d'un problème bien connu. Depuis deux décennies, les études de démographie, par rapport au développement de la civilisation, ont parfaitement expliqué les relations entre la technique et la population : l'accroissement de celle-ci entraînait un accroissement des besoins qui ne pouvaient être satisfaits que par le développement technique. Et en considérant les choses sous un autre angle, la progression démographique offrait un terrain favorable à la recherche et à l'expansion technique, en fournissant non seulement le marché mais le matériel humain nécessaire."

 

L'aptitude du milieu économique : "La troisième condition est bien mise en lumière par M. Vincent. Pour qu'il y ait progrès technique, le milieu économique doit présenter deux caractères contradictoires : il doit être à la fois stable et en changement. La stabilité concerne les bases de la vie économique, de façon que la recherche primaire technique puisse s'attacher à des objets et des situations bien définies. Mais en même temps, ce milieu économique doit être apte à de grands changements, de façon que les interventions techniques aient la possibilité de s'insérer dans le concret, et que la recherche soit stimulée, alors que la rigidité économique entraîne une régularité d'habitudes qui émousse la faculté d'invention. Or, si nous nous référons aux études sur l'économie de la seconde moitié du XVIIIe siècle, nous constatons qu'elle présentait exactement ces deux caractères contradictoires. Mais, étant donné que tout cela est bien connu, je me contenterai de m'attarder sur les deux autres facteurs habituellement négligés."

 

La plasticité du milieu social

"Car la quatrième condition est peut-être la plus décisive : la plasticité du milieu social qui implique deux faits : la disparition des tabous sociaux et la disparition des groupes sociaux naturels.
Le premier fait se présente sous des formes très diverses selon les sociétés ; dans la civilisation occidentale du XVIIIe siècle, on pouvait en représenter deux grandes catégories : les tabous issus du Christianisme et les tabous sociologiques. Aux premiers se rattachent toutes les idées religieuses et morales, les jugements sur l'activité, la conception de l'homme, les buts proposés à la vie humaine. Nous avons déjà vu que cela s'opposait en fait et en théorie au développement de la technique. Mais lorsque la foi se transforme en préjugé et en idéologie, lorsque l'expérience religieuse personnelle se transforme en institution sociale, alors un durcissement des positions morales se produit qui correspond à la création de véritables tabous. Il ne faut pas toucher à l'ordre naturel et tout ce qui est nouveau est soumis à un jugement d'ordre moral, qui est un préjugé défavorable en réalité. C'est la mentalité populaire créée par le Christianisme au XVIIe siècle en particulier. - A côté, les tabous sociologiques et en particulier la conviction qu'il existe une hiérarchie naturelle, que rien ne peut modifier. La situation de la noblesse et du clergé, et celle du roi surtout, ne peuvent être remises en question. Lorsque l'on commence à le faire au milieu du XVIIIe siècle, on a l'impression de commettre un sacrilège, et la stupeur qui accompagne la mise à mort de Louis XVI est une stupeur religieuse : en réalité le régicide apparaît comme un déicide. Or cette constitution sociale crue et reconnue inconsciemment par tous comme seule possible est un obstacle à la technique : celle-ci est fondamentalement sacrilège, comme nous le verrons. La hiérarchie naturelle fait que l'on ne peut pas s'intéresser à ces arts mécaniques, n'apportant de commodités que pour les classes inférieures. Celles-ci croyant à la hiérarchie naturelle ne sauraient être que soumises et passives ; elles ne cherchent pas à améliorer leur sort. L'important ici n'est pas la réalité des faits : ce n'est pas l'existence de cette hiérarchie, mais la croyance à son caractère naturel et sacré, croyance qui est obstacle à la technique.
La structure même de la société par groupes naturels est aussi un obstacle : les familles sont fortement organisées, les corporations et les groupes d'intérêt collectif, comme Université, Parlement, Confréries et Hôpitaux, sont très individualisés et autonomes. Cela veut dire que l'individu trouve son moyen de vivre, sa protection, sa sécurité, et ses satisfactions intellectuelles ou morales dans des collectivités suffisamment fortes pour répondre à tous ses besoins et suffisamment étroites pour qu'il ne s'y sente pas noyé et perdu. Or ceci suffit à satisfaire l'homme moyen qui n'ira pas chercher la satisfaction de besoins imaginaires alors qu'il a une situation assez stable. Il est réfractaire aux innovations dans la mesure où il vit dans un milieu équilibré, même s'il est matériellement pauvre. Ce fait, qui éclate dans les trente siècles d'histoire que nous connaissons, est méconnu de l'homme moderne qui ignore ce qu'est un milieu social équilibré et le bien que l'on peut en recevoir.
L'homme ressent moins la nécessité de changer sa condition, mais, en outre, l'existence de ces groupes naturels est aussi un obstacle à la propagation de l'invention technique. Il est bien connu, pour les peuples primitifs, que l'invention technique se répand dans certaines aires géographiques selon les liens sociaux à l'intérieur des groupes, mais la diffusion extérieure, le passage d'une frontière sociologique est extrêmement difficile. Ce phénomène subsiste dans toute la société : le fractionnement en groupes fortement constitués est un obstacle à la propagation des inventions. Il en est ainsi dans les corporations. D'ailleurs celles-ci agissaient non seulement spontanément et comme groupe sociologique, mais encore de façon tout à fait volontaire et par leur règlementation. Mais c'est aussi vrai des groupes religieux : par exemple les secrets de fabrication jalousement gardés par les protestants en France au XVIIe siècle. Toute la technique est freinée par ces fractionnements sociaux. Or, on constate la disparition de tous ces obstacles de façon très brutale et simultanée au moment de la Révolution de 1789.
La disparition des tabous religieux et sociologiques correspond à des faits : création de nouvelles religions, affirmation du matérialisme philosophique, suppression des hiérarchies, régicides, lutte contre le clergé. Ces faits agissent puissamment sur la conscience populaire et contribuent à faire effondrer en elle la croyance en ces tabous. Or, au même moment, - et c'est le second événement indiqué plus haut, - nous assistons à la lutte systématique contre tous les groupes naturels sous le couvert de la défense de l'individu ; lutte contre les corporations, contre les communes et le fédéralisme (les Girondins), lutte contre les ordres religieux, lutte contre les libertés parlementaires, universitaires, hospitalières : il n'y a pas de liberté des groupes, mais seulement de l'individu isolé. Mais lutte aussi contre la famille : il est certain que la législation révolutionnaire a provoqué la destruction de la famille, déjà fortement ébranlée par la philosophie et les ardeurs du XVIIIe siècle. Les lois sur le divorce, sur les successions, sur l'autorité paternelle sont ruineuses pour le groupe au profit de l'individu. Malgré tous les retours en arrière, le travail fait ne pourra être réparé. En réalité, nous avons une société atomisée et qui s'atomisera de plus en plus : l'individu reste la seule grandeur sociologique, mais on s'aperçoit que bien loin de lui assurer sa liberté, cela provoque le pire des esclavages.
Cette atomisation confère à la société la plus grande plasticité possible. Et ceci est aussi, du point de vue positif, une condition décisive de la technique : c'est en effet la rupture des groupes sociaux qui permettra les énormes déplacements d'hommes au début du XIXe siècle qui assurent la concentration humaine qu'exige la technique moderne. Arracher l'homme à son milieu, à la campagne, à ses relations, à sa famille, pour l'entasser dans les cités qui n'ont pas encore grandi à la mesure nécessaire, accumuler des milliers d'hommes dans des logements impossibles, dans des lieux de travail insalubre, créer de toutes pièces dans une condition humaine nouvelle un milieu nouveau (on oublie trop souvent que la condition prolétarienne est une création du machinisme industriel), tout cela n'est possible que lorsque l'homme n'est plus qu'un élément rigoureusement isolé ; lorsqu'il n'y a littéralement plus de milieu, de famille de groupe qui puisse résister à la pression du pouvoir économique, avec sa séduction et sa contrainte ; lorsqu'il n'y a déjà presque plus de style de vie propre : le paysan est contraint de quitter sa campagne parce que sa vie y a été détruite.
Voilà l'influence de la plasticité sociale. Sans elle, pas d'évolution technique possible. Dans cette société atomisée, en face de l'individu, il n'y a plus que l'État, qui est fatalement l'autorité suprême, et qui se change aussi bien en autorité toute puissante. Ceci nous donne une société parfaitement malléable et d'une ductilité remarquable au point de vue intellectuel comme au point de vue matériel. Le phénomène technique y a son milieu le plus favorable depuis le début de l'histoire humaine."

 

L'intention technique : "Or, en même temps, coïncidence historique (fortuite ou non, ceci nous dépasse), s'éveille ce que nous avons appelé l'intention technique claire. Dans toutes les autres civilisations, il y a eu un mouvement technique, il y a eu un travail plus ou moins profond dans ce sens, mais on trouve rarement une intention de masse, clairement reconnue et orientant délibérément dans le sens de la technique la société entière.
De 1750 à 1850, "l'invention fait partie du cours normal de la vie. Chacun invente, tout possesseur d'entreprise songe aux moyens de fabriquer plus vite, plus économiquement. Le travail se fait inconsciemment et anonymement. Nulle part et jamais le nombre d'inventions "per capita" n'a été aussi grand qu'aux Etats-Unis dans les années 60" (Giedion).
Peut-être un phénomène semblable s'est-il rencontré aux temps préhistoriques, où par la nécessité le primat technique s'imposait. (...) Mais nous ne rencontrons presque jamais ce qui forme la caractéristique de ce temps : la vue précise des possibilités de la technique, la volonté d'atteindre ses buts, l'application à tous les domaines, l'adhésion de tous à l'évidence de cet objectif. C'est cela qui constitue l'intention technique claire.
D'où vient-elle ? Il est évident qu'un très grand nombre de causes se sont mêlées pour la produire. C'est ici que l'on peut accepter l'influence de la philosophie du XVIIIe siècle renforcée par celle de Hegel puis celle de Marx. Mais il y a eu bien d'autres facteurs, au moins aussi importants. Ce qui en réalité a provoqué ce mouvement général en faveur de la technique, c'est l'intérêt. (...) L'intérêt est le grand mobile de la conscience technique, mais non pas forcément l'intérêt capitaliste ou intérêt d'argent.
Intérêt de l'État d'abord, qui devient conscient à l'époque révolutionnaire. L'État développe la technique industrielle et politique, puis, avec Napoléon, la technique militaire et juridique parce qu'il y trouve un facteur de puissance contre les ennemis du dedans et ceux du dehors. Il protégera alors "les arts et les sciences" (en réalité les techniques), non par grandeur d'âme ou par intérêt pour la civilisation, mais par instinct de puissance.
Après l'État, ce fût la bourgeoisie qui découvrit ce que l'on pouvait tirer d'une technique consciencieusement développée. A la vérité, la bourgeoisie avait été toujours plus ou moins mêlée à la technique. C'est elle qui avait été l'initiatrice des premières techniques financières, puis de l'État moderne. Mais au début du XIXe siècle, elle aperçoit la possibilité de tirer un énorme profit de ce système. D'autant plus que favorisée par l'écrasement "de la morale et de la religion", la bourgeoisie se sent, malgré les paravents idéalistes qu'elle affirme, libre d'exploiter l'homme ; en d'autres termes, elle fait passer les intérêts de la technique, qui se confondent avec les siens propres, avant ceux des hommes qu'il est bien nécessaire de sacrifier pour que la technique progresse. C'est parce que la bourgeoisie gagne de l'argent grâce à la technique que celle-ci devient un de ses objectifs. (...).
Seulement cet intérêt de ma bourgeoisie n'est pas suffisant pour entraîner toute une société. On le voit bien aux réactions populaires contre le progrès. Encore en 1848 l'une des revendications ouvrières est la suppression du machinisme. (...).
Deux faits vont alors jouer pour transformer cette situation, qui est celle du milieu du XIXe siècle. D'une part, il y a K. Marx qui, lui, réhabilite la technique aux yeux des ouvriers. Ce qu'il annonce, c'est que la technique est libératrice. Ceux qui l'utilisent sont les esclavagistes. L'ouvrier n'est pas victime de la technique, mais de ses maîtres.
Il est le premier (non pas à avoir dit) à avoir fait pénétrer cette idée dans les masses. (...) Cette réconciliation de la technique et des masses, œuvre de K. Marx, est décisive dans l'histoire du monde. Mais elle eût été insuffisante pour aboutir à cette conscience de l'objectif technique, à ce "consensus omnium" si elle n'était arrivée juste au moment où ce que l'on appelle les bienfaits de la technique ne s'étaient aussi répandus dans le peuple. Commodités de vie, diminution progressive de la durée du travail, facilités pour les transports et la médecine, possibilités de faire fortune (les Etats-Unis, les colonies), amélioration de l'habitat. Malgré la lenteur de ses progrès, il se produit de 1850 à 1915 un bouleversement prodigieux qui convainct tout le monde de l'excellence de ce mouvement technique qui produit tant de merveilles et qui, en même temps, change la vie des hommes. Et tout cela, Marx l'explique, promet encore mieux, montre la voie à suivre : le fait et l'idée sont pour une fois d'accord. Comment l'opinion pourrait-elle résister ? A ce moment, par intérêt personnel aussi (l'idéal du confort...), les masses adhèrent à la technique ; ainsi l'ensemble de la société est converti. Il est formé une volonté commune d'exploiter au maximum les possibilités de la technique.
Des intérêts divergents (État et individus, bourgeoisie et classe ouvrière) convergent et se réunissent pour glorifier la technique."

 

Jacques Ellul a une vision des choses qui est loin de faire l'unanimité. Sa vision est plutôt psychologique et continentale, fondée sur notre psychologie actuelle continentale, en plus elle fait l'impasse sur le rôle majeur de la culture anglo saxonne.

Il faudrait déjà faire une différence entre l'apparition de la technique, puis celle de la science, puis celle de la technique issue de la science, parfois appelée technologie pour la différencier de la technique.

La technique, quand elle apparait, l'apparition des premiers outils, semble être le fait du développement du cerveau humain. Développement qui eut d'autres conséquences, comme l'apparition des techniques symboliques qui ont déjà une fonction de modèles.

L'élaboration des premiers outils, et surtout la transmission du savoir faire, obéit surtout au mimétisme. Comme cela est encore le cas dans certains artisanats. Nous regardons comment font les sachants. C'est même encore notre quotidien. Montre moi comment tu fais.

Il reste une controverse : qu'est ce qui motive ce dépassement de soi dans l'élaboration des premiers outils ? Il est possible que ce soit la guerre, la guerre contre les autres animaux à cette époque. 

La guerre parait être la première source du dépassement de l'homme dans ses réalisations. La guerre, chez l'homme,  ce n'est pas seulement la lutte pour la survie c'est aussi la volonté de domination qui anime les hommes (mâles).

La science marque une différence avec les traditions par le recours à la modélisation. Le développement des mathématiques permet de figurer, de faire précéder l'acte par l'imaginaire. En terminale nous apprenons aux lycéens à modéliser.

Le développement de la technique puis de la science est dépendant des organisations sociales. La guerre est certes propre à toutes les sociétés, et en cela le désir de guerre a permis partout le développement de la technique. Mais, après la guerre, il y a une autre acticité humaine, qui permet de dépasser la guerre, c'est le commerce. Le commerce est une autre matrice du développement de sciences et des techniques. 

Le développement du commerce international, les grandes expéditions maritimes, a plusieurs causes, l'une d'entre elles est intéressante : le verrouillage de l'accès aux "Indes" par l'Empire ottoman. Ce verrouillage a conduit les occidentaux à chercher d'autres voies de contact avec les Indes que la voie terrestre usuelle.

Les contraintes liées à la navigation ont donné un coup de fouet au développement des techniques. Où l'on voit que les techniques ne se développent que si elles sont utilisables par les sociétés humaines dans leurs objectifs. 

Le plus grand développement des techniques survient avec le capitalisme, lequel connait une première phase : le capitalisme commercial. Ce capitalisme voit le jour dans la République des sept provinces unies grâce à la révolution religieuse qui apparut avec Luther. Le protestantisme inaugure une nouvelle vision religieuse de l'homme qui rompt avec le catholicisme. Il est donc faux de dire que c'est la religion, en soi, qui formerait un verrou. Au contraire le protestantisme, et plus précisément le calvinisme, jette les hommes dans l'action, ici bas. L'élection divine est signifiée par la réussite sociale.

La nouvelle religion porte la naissance du capitalisme. Cette République, les Provinces Unies, va attirer les Juifs, qui vont trouver là une terre où ils peuvent vivre sans être persécutés. Le calvinisme va s'entendre avec le judaïsme. Les forces des deux religions vont s'unir. Les Juifs vont apporter les techniques financières nécessaires au financement du commerce international, et aussi leurs réseaux mondiaux puisqu'ils sont dispersés dans le monde entier.

Ce capitalisme commercial et financier va être suivi par le capitalisme industriel en Angleterre lui même boosté par le commerce international. Là la technique va prendre un envol fantastique. C'est la nécessité de produire en masse grâce aux fabuleux débouchés offerts par le capitalisme financier et commercial qui va mettre à l'honneur l'innovation. 

Bref nous voyons qu'il y a synergie entre le désir de guerre et de domination des hommes, les organisations sociales avec leurs représentations, religieuses ou pas, les conditions géographiques, historiques, les luttes entre les nations qui se constituent. Vient ensuite la recherche du bonheur individuel qui donne un coup de fouet aux productions industrielles capitalistes, la technique s'appuie sur le désir de bonheur des individus. Ce désir de bonheur réalisable pour tous donne un coup de fouet fantastique au développement des techniques, avec le désir de jouir au maximum dans une durée maximale. Ce sera le développement de la médecine, la perspective de l'immortalité, le recours aux drogues, le divertissement etc. 

Il y a donc la guerre, le commerce  et le bonheur individuel, comme soubassements au développement technique. 

Aujourd'hui la guerre est toujours la motivation maximale. Le néo capitalisme a théorisé la concurrence de tous contre tous, formidable vecteur du développement technique.  Cette concurrence de tous contre tous s'étend aux Empires et à leurs proxis, avec d'un coté, les guerres d'extermination actuellement en cours au Moyen Orient et en Russie Ukraine, de l'autre le développement du commerce. C'est ce développement nécessaire au bonheur qui permettra d'arrêter les guerres d'extermination. Il faut trouver un équilibre entre l'extermination, le commerce et le bonheur. 

La recherche du bonheur brise tous les tabous religieux en effet. Elle brise même le "respect" de la vie, dans la mesure où la vie n'est plus rien. La vie comme concept est un fantasme religieux qu'il faut détruire. La recherche du bonheur ouvre la voie à l'utilisation de la vie comme technique. La vie est un instrument, rien d'autre, le dernier tabou est levé. 

 

Modifié par Arkadis
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Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 589 messages
Mentor‚ 35ans‚
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il y a 39 minutes, Arkadis a dit :

Jacques Ellul a une vision des choses qui est loin de faire l'unanimité. Sa vision est plutôt psychologique et continentale, fondée sur notre psychologie actuelle continentale, en plus elle fait l'impasse sur le rôle majeur de la culture anglo saxonne.

Il faudrait déjà faire une différence entre l'apparition de la technique, puis celle de la science, puis celle de la technique issue de la science, parfois appelée technologie pour la différencier de la technique.

C'est drôle que vous écriviez ceci, parce qu'Ellul reste un illustre inconnu en France (bon, un peu moins maintenant, peut-être) alors qu'il est une superstar dans le monde anglo-saxon, où tous ceux qui travaillent sur la technique le considèrent comme un must-read. Non que tous soient d'accord évidemment, mais ses travaux sont incontournables : ils offrent une vraie clef de lecture, il faut se positionner par rapport à eux et à tout le moins les connaître.

Quant à la distinction que vous faîtes entre technique et technologie, c'est le sens du "phénomène technique", résumé dans la "recherche du moyen le plus efficace dans tous les domaines", consistant en fait dans l'intervention de la raison et de la conscience sur le champ très large et beaucoup plus ancien des opérations techniques, avec la systématisation (si bien qu'il parlera finalement de "système technicien"). Je n'ai pas retranscris les passages sur ce point, mais tout ceci se trouve dans La Technique argumenté avec force détails et une profondeur de vue qu'on ne retrouve guère ailleurs. (Ellul est historien...)

Enfin il est totalement gratuit de dire que cette vision serait "psychologique", c'est tout l'inverse en réalité : exit la psychologie, comme la philosophie d'ailleurs, inaptes pour saisir la singularité du phénomène. Ellul est tout sauf psychologue...

Bonne journée à vous

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Membre, 41ans Posté(e)
cheuwing Membre 17 032 messages
Maitre des forums‚ 41ans‚
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Il y a 3 heures, SpookyTheFirst a dit :

C’est évident. Regarde les planeurs bois et toile du début du siècle, rien de particulièrement technologique…:D

Sur la construction et le maintien de la structure,  c'est plus complexe 

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Membre, 57ans Posté(e)
SpookyTheFirst Membre 3 714 messages
Maitre des forums‚ 57ans‚
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Il y a 6 heures, tison2feu a dit :

Alors je propose cette explication. La plupart des inventeurs de machines volantes testaient eux-mêmes leurs appareils, à leurs risques et périls. Et cela s'est soldé par des hécatombes.... Avec l'utilisation d'un moteur, les risques existaient, mais de façon bien moindre, ce qui a permis de rapides innovations dans ce domaine.

Les célèbres frères Wright avaient d'abord effectué des vols sur planeurs avec succès, puis des vols motorisés bien plus performants, ce qui aura sans doute enfin permis de réduire le nombre de morts lors des essais.

Avec un moteur les risques sont je pense au contraire bien plus grand à cause de la charge alaire élevée. Et si les essais en planeur ont fait une hécatombe il pourrait quand même exister des histoires de ces essais.

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 105 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
il y a 33 minutes, SpookyTheFirst a dit :

Avec un moteur les risques sont je pense au contraire bien plus grand à cause de la charge alaire élevée. Et si les essais en planeur ont fait une hécatombe il pourrait quand même exister des histoires de ces essais.

Tu as raison, oublions le mot hécatombe.

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Membre, 107ans Posté(e)
Atipique Membre 9 952 messages
Maitre des forums‚ 107ans‚
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il y a une heure, SpookyTheFirst a dit :

Avec un moteur les risques sont je pense au contraire bien plus grand à cause de la charge alaire élevée. Et si les essais en planeur ont fait une hécatombe il pourrait quand même exister des histoires de ces essais.

On en parle un peu ici:

https://parlonssciences.ca/ressources-pedagogiques/documents-dinformation/lhistoire-de-la-facon-dont-les-humains-ont-appris-a#:~:text=Orville Wright a volé pendant,motorisé piloté par un humain.

 

Modifié par Atipique
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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 307 messages
Forumeur accro‚ 44ans‚
Posté(e)

Il y a des évènements industriels précis qui démontrent combien l'innovation est dépendante du mode de production.

Quand nous analysons les opérations de préparation de la laine, contentons nous du cardage, du filage et du tissage, nous voyons qu'en Angleterre l'innovation fut rendue nécessaire dans le cycle de production. 

Quand le cardage eut bénéficié d'innovations techniques permettant une production accrue, c'est le filage soudain qui ne put plus suivre. Les inventeurs s'efforcèrent de trouver des procédés qui augmentent la production du filage. Puis ce fut le tissage qui resta à la traine et il fallut trouver de nouveaux procédés de tissage. Nous voyons là que l'appel à une production de masse provoquée par le commerce international stimula l'innovation. Ceci est bien traité par Mantoux dans sa Révolution industrielle ou par David S. Landes dans l'Europe technicienne.

Nous pouvons objecter que l'accumulation du capital eut lieu dans l'histoire sans parvenir à faire démarrer une production industrielle. Mais le capitalisme eut ceci de particulier que les capitalistes, des bourgeois, non pas des aristocrates, furent, eux, motivés par l'accumulation d'un capital financier. Et surtout il n' y avait pas ce formidable appel à la production engendrée par l'explosion du commerce international dont le cœur fut Amsterdam.

Ce n'est plus la possession de la terre qui assoit le pouvoir c'est la possession de l'argent. L'argent, le capital financier, permet de satisfaire le désir de conquête mieux encore que les guerres. 

Le protestantisme valorise la possession de l'argent et même son accumulation (ascétisme des bourgeois luthériens). Le judaïsme n'a pas de problèmes non plus là dessus, même si la possession de l'argent a des racines autres que celles des luthériens. Il s'agit pour les juifs de pouvoir toujours fuir, partir, ce qui implique de privilégier l'argent contre la terre, qui, elle, fixe. 

 

 

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Membre, 54ans Posté(e)
PhilippeIIAuguste Membre 824 messages
Forumeur expérimenté‚ 54ans‚
Posté(e)
Le 16/10/2024 à 22:56, hybridex a dit :

Ce qui a permis d'inventer le cerf-volant, auquel on aurait pu trouver des applications pratiques mais on ne l'a pas fait

De même la force de la vapeur était connue bien avant qu'on l'utilise comme force motrice

Pourquoi?

J'ai lu une théorie selon laquelle, les Romains connaissaient la force motrice de la vapeur mais n'ont pas voulu l'exploiter afin de ne pas se priver des nombreux esclaves qui faisaient tourner l' Empire et permettaient aux patriciens de s'enrichir et de mener une vie de patachons

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