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Arkadis

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  1. Arkadis

    Philosophons

    Je vous remercie. Désolé de vous répondre si tard mais je suis dans un lieu où l’Internet est difficile d’accès. Je serai plus tranquille pour écrire la semaine prochaine.
  2. Je reviens sur cette différence de durée entre Mars et la Terre, en fait j'interviens surtout pour moi-même, pour bien préciser les choses pour moi-même. Je suis sur Terre. Quiconque se trouve en altitude (par rapport à moi) voit le temps passer plus vite, autrement dit ses horloges avancent plus vite que les miennes. Cela est un effet de la gravité (l'accélération). Mars est encore plus en altitude par rapport à moi. Quelle que soit la gravité sur Mars, la gravité de la Terre est moindre, dans ses effets, sur Mars que sur moi, qui suis sur Terre. Sur Mars les horloges vont plus vite que les miennes qui suis sur Terre. Mais là attention, l'observateur est sur Terre pas sur Mars ! Je suis maintenant sur Mars. Même raisonnement. Sur la Terre les horloges vont plus vite que les miennes qui suis sur Mars. Et là encore attention, l'observateur est sur Mars. Si je m'extrais des référentiels je me dis : ça c'est dingue, les horloges vont à la fois plus vite et moins vite, c'est fou. Mais il est impossible de s'extraire des référentiels (nos positions respectives d'observation). C'est ça qui trouble, nous ne pouvons pas atteindre l'absolu en nous affranchissant des référentiels, de nos postes d'observation, il est impossible d'être ici et ailleurs en même temps. Ce n'est possible que dans l'imaginaire. Notons que l'effet de la gravité est le contraire de l'effet de la vitesse. Un vaisseau qui passe à tout allure devant moi, bien fixé sur Terre, voit ses horloges aller moins vite que les miennes. Un satellite qui se déplace dans l'espace à 20 000 kilomètres d'altitude, à 14 000 kilomètres à l'heure, vieillit moins vite compte tenu de sa vitesse. Mais vu qu'il se trouve à 20 000 kilomètres d'altitude il vieillit plus vite. Il y a intérêt à faire de bons calculs et de ne pas se gourrer de signe dans les additions si nous voulons correctement communiquer avec le satellite (avec le gars qui se trouve dedans).
  3. Il faut bien comprendre que nous pouvons imaginer aussi une expérience prenant comme référentiel d'observation non plus la Terre mais Mars. Positionné sur Mars nous pouvons aussi imaginer une expérience menée sur Terre et nous trouverions aussi que nous savons enfin à quelle vitesse s'écoule le temps sur Terre (pour nous les Martiens) et nous trouverions que le temps s'écoule plus vite sur Terre. Donc nous constaterions que le temps s'écoule plus vite sur Mars, une fois positionné sur Terre, et plus vite sur Terre une fois positionné sur Mars selon les expériences menées. Il n' y a pas de temps absolu.
  4. Quand l'âge vient l'angoisse de la mort devient plus vive. Pouvoir ou croire pouvoir fuir dans le futur adoucit l'angoisse.
  5. Il y a peut être autre chose que cette question de sensibilité. Il est possible que chacun naturellement se pense le centre du monde. A mon avis c'est impossible de ne pas avoir ce point de départ. Je suis le centre du monde, je suis le référentiel absolu. Si je ne peux pas me défaire de cette position : je suis le centre du monde, je peux tout de même me dire : je suis le centre d'un monde dont je suis le centre, c'est à dire je suis le centre de mon monde. Cela me permet de me défaire de ce sentiment : je suis le centre du monde. Je réfléchis à cela quand je vois les dialogues sur le conflit Ukraine Russie. Chacun se pensant le centre du monde, et non pas de son monde, chacun pense qu'il a raison, qu'il est l'absolu. Du coup celui qui ne pense pas comme lui ne peut être que de mauvaise foi ou émaner du Mal, car comment penser autrement que ce que l'absolu nous indique ? Cela me rappelle un journaliste qui raconte ses dialogues avec des chauffeurs de taxi. Il s'est rendu compte que chaque chauffeur ne peut pas penser que son passager puisse penser autrement que lui. Le chauffeur croit qu'il pense l'absolu. Quand il pense il dit le Vrai, forcément. C'est ce qu'il se passe dans certains dialogues ici.
  6. Dire : "A quelle vitesse va le temps sur Mars" est en effet aberrant. Le temps n'a pas de vitesse. En plus la vitesse est elle-même fonction du temps et de la distance. Mais bon c'est une façon de parler littéraire, absolument pas scientifique, mais qui tente de faire comprendre ou qui veut faire comprendre que les durées d'un même évènement ne sont pas les mêmes sur Mars et sur Terre. Cela joue tout de même à la marge cette différence de durée. L'expression "écoulement du temps" expression également littéraire signifie que le quidam ressent le temps comme une réalité absolue, vraie et identique à elle-même partout dans l'univers. C'est le temps absolu. C'est vrai dans notre quotidien mais dans certaines circonstances tout de même marginales c'est faux. Mais si c'est faux dans des situations marginales alors c'est faux même quand nous pensons qu'il existe un absolu du temps. Si je reviens à l'attitude scientifique ce que je peux noter c'est que les durées indiquées par les horloges ne sont pas les mêmes, pour un même évènement sur Mars ou sur Terre. Le scientifique se fonde sur des réalités tangibles, observables, et non pas sur ses sentiments. Nous en arrivons alors aux référentiels. Si je me donne toujours pour discipline d'être un scientifique (observation du réel, pas de sentiment) alors je remarque que, dans le référentiel de la Terre, les durées ne sont pas les mêmes que dans le référentiel de Mars. Il ne s'agit plus d'écoulement du temps en soi. Reste donc que, pour un même événement, nous aurons une durée différente dans le référentiel Terre et dans le référentiel Mars. Si je me situe dans le référentiel Terre, alors je verrai telle durée de l'événement, mais dans le référentiel Mars, si je mesure la durée de l'événement donné j'observerai une autre durée. Même événement : deux durées. Comme je ne me rends pas compte que je suis dans le référentiel déterminé Terre je crois que le temps ne s'écoule pas de la même façon sur Mars. Illusion du sensible. Ce phénomène casse l'absolu du temps Einstein lui même dans son essai : "L'évolution des idées en physique" butte sur cette réalité. Il nous fait un dessin, où il juxtapose un vaisseau immobile et un vaisseau qui se déplace à une vitesse donnée (constante pour simplifier) et il dessine des horloges qui finissent par ne plus donner la même indication bien qu'à l'origine du dessin les horloges respectives sont synchronisées. Et là c'est étonnant : Einstein se demande si les horloges ne seraient pas affectées dans leur mouvement par la vitesse. Donc lui aussi il a du mal. Aujourd'hui nous savons que le rythme des horloges n'est pas affecté par une vitesse constante (vitesse relativement à un autre référentiel dit immobile puisque la vitesse, ca n'existe pas non plus en soi). J'ai mis du temps à comprendre l'erreur d'Einstein. Son dessin, il est IMPOSSIBLE qu'il corresponde à une réalité, son dessin n'est possible que dans l'imagination. C'est comme s'il dessinait, dans le même dessin, les trajectoires d'une même balle qui tombe des mains d'un homme dans le train, vu du train (référentiel train), et vu du talus, référentiel talus. Les deux trajectoires, une droite et deux segments paraboliques ne PEUVENT pas coexister dans la réalité. Nous voyons là la dure contrainte de la position de l'observateur (le référentiel). Il y a compréhension aujourd'hui des effets relativistes certes mais il y a pas compréhension SENSIBLE. Notre sensibilité (les ressentis) s'est construite pendant des millénaires dans un environnement où les effets relativistes n'avaient aucun influence sur notre vie réelle. Notre sensibilité est en retard et nous ramène sans cesse vers l'absolu de temps et de l'espace. Il faut vraiment pratiquer une sacrée gymnastique d'esprit pour influer sur sa propre sensibilité. Les plus jeunes y arriveront grâce à un enseignement précoce de la relativité. Les plus âgés ne parviennent pas à changer leur sensibilité. D'où toutes ces aberrations sur le temps qui s'écoule plus ou moins vite ici ou là, aberrations que nous retrouvons souvent même chez les scientifiques, qui, heureusement se soumettent aux mathématiques dans leur travail, mais continuent de dire souvent n'importe quoi quand ils ne sont plus assujettis aux contraintes de leur travail.
  7. Arkadis

    Philosophons

    Il y a tout un travail à faire sur les notions de je, je suis, moi, le cerveau... Il y a à l'origine (Jean 8:58) Jésus. Jésus leur dit : En vérité je vous dis : Avant qu'Abraham fût, je suis". Cette phrase faisant écho à cette phrase de l'exode : Dieu dit à Moïse : je suis celui qui est. Et il ajouta : C'est ainsi que tu répondras aux enfants d'Israël : Celui qui s'appelle "je suis" m'a envoyé vers vous. Il y a bien sûr le : "Je pense donc je suis" de Descartes. Avec le développement des neurosciences, il y a maintenant : "je suis mon cerveau" affirmation à laquelle font écho ces autres affirmations : "Je ne suis pas mon cerveau" ( Markus Gabriel et son essai : Pourquoi je ne suis pas mon cerveau) ou encore : "je ne suis pas que mon cerveau" d'Albert Moukheiber (dans son essai Neuromania). D'une manière générale les neurosciences parlent du cerveau et de "je" comme deux entités séparées. "Je regarde mon cerveau penser", "je laisse faire mon cerveau" (qui gère toute la vie du quidam grâce à la chimie et à ses drogues) mais le cerveau fait parfois des fautes de raisonnement avec ses biais cognitifs, alors Je apparais pour le corriger. Je alors fait face au cerveau. C'est assez bizarre car se pose cette question : mais où Je me trouve, si Je ne suis pas dans le cerveau ? C'est d'autant plus bizarre que ceux qui parlent ainsi sont souvent des matérialistes. Il y a Arthur Rimbaud et ses lettres du voyant : "C'est faux de dire : Je pense; on devrait dire : On me pense...Je est un autre." Ou encore : "Car je est un autre. Si le cuivre s'éveille clairon, il n' y a rien de sa faute. Cela m'est évident : j'assiste à l'éclosion de ma pensée : je la regarde, je l'écoute". Rimbaud ne se rend pas compte qu'il utilise le pronom Je avec deux sens différents. Dans l'un il s'agit de "Je est un autre" dans l'autre il s'agit de moi, du moi, quand il écrit : Je l'écoute". D'où la difficulté de traiter la question puisque nous passons d'un Je à un autre Je (moi en fait) sans même nous en rendre compte. Dans "Je est un autre" j'utilise la troisième personne du verbe être, donc Je (moi en fait) tiens le Je à distance (Je devient objet). Il y a intérêt à faire la distinction entre Je et Moi sinon on s'embrouille. Quand nous disons : Je suis déterminé (la question du libre arbitre) ce Je est le moi. Ce n'est pas le Je de Jésus quand il dit "Je suis" ou le Je de l'Exode. Concernant Jésus ou Moïse il faut sortir du religieux usuel. Les monothéismes sont des paganismes, sauf tout de même qu'au sein du judaïsme il y a des judéens qui parviennent à s'extraire du paganisme. S'extraire du paganisme c'est considérer que le Je de Jésus quand il parle est le je du chacun, chacun peut s'approprier la parole de Jésus comme étant la sienne. Il est nécessaire aussi de comprendre que lorsqu'il est écrit "Dieu dit je suis celui qui suit", cette phrase est prononcé par un scribe pas par Dieu bien sûr. Avec ces écritures nous rencontrons la culture des Babyloniens et celle aussi des Esséniens. C'est un trésor du passé malheureusement oblitéré par les païens qui font de Dieu et de Jésus des idoles. Je me rends compte qu'il n' y a qu'au sein du judaïsme qu'il est possible de rencontrer des personnes qui s'extraient du paganisme, il y a notamment les kabbalistes. Mais il y a aussi les Saducéens qui ont disparu. Les uns comme les autres ont compris pourquoi il ne fallait pas prononcer le mot, le nom de [ ] (Dieu ou Allah pour les païens). Ce n'est pas pour une question de respect c'est pour une tout autre raison. Mais les Saducéens ont dû introduire cette notion de respect parce que l'Hébreu, en général, était (est) tout aussi païen que les hommes d'aujourd'hui. Il y a aussi la possibilité de relier le moi au dasein de Heidegger l'être-là, jeté dans le monde. Heidegger à sa façon identifie aussi le Je de Jésus, ce Je est à rapprocher de l'Etre. A propos de Heidegger il a fait cette déclaration, alors qu'il n'était plus rien, rejeté en raison de son antisémitisme, en 1977 : "Seulement un dieu peut encore nous sauver. Il nous reste pour seule possibilité de préparer dans la pensée et la poésie une disponibilité pour l'apparition du dieu". Il reste chez lui l'espoir de se saisir de ce qu'il appelle dieu, il ne renonce pas. Or si Je, celui de Jésus, Moïse, Rimbaud est une réalité, alors cette réalité ne peut pas être saisie. Cela crée une tension chez les êtres humains possédés par le désir de tout saisir, de tout maitriser par le truchement de la science, de la philosophie ou de la religion. Or si le Je de Jésus est une réalité alors il est absolument insaisissable. S'il existe une réalité insaisissable nous ne pouvons alors en décider l'existence que par un acte intellectuel. Nous posons intellectuellement (intelligiblement) l'existence de cette réalité (il ne s'agit plus de l'existence usuelle) sans pouvoir la saisir ni par l'observation ni par la sensibilité. Cette pose intellectuelle ressemble à la pose de la chose en soi de Kant. C'est parce que la chose en soi n'est pas saisissable (c'est une construction intellectuelle) que tous se cassent les dents dessus, tous étant possédés par la volonté de tout saisir, de tout maitriser.
  8. Arkadis

    Impressions

    Il arrive parfois qu'en pensant à la possibilité d'écrire sur le forum (sur ou dans le forum ?) je me trouve inspiré. A chaque fois je me demande pourquoi. J'essaye alors de déterminer à qui j'écris, qui se trouve dans le forum. Je ne trouve pas. Je finis par me dire que le forum est devenu pour moi un sas entre deux mondes. Un peu par hasard, parce que l'ai pratiqué assidûment, à un moment. Un sas à la mode des mondes inquiétants de Lovecraft. A supposer que ce soit un sas à qui j'écris alors ? Je tombe sur cette remarque faite par Nathan Wachtel dans sa conférence au Collège de France (Histoire et Anthropologie des sociétés méso-et sud-américaines , le 2 avril 2024) : "L'écriture 'est pas faite au service de ceux qui sont présents mais de ceux qui sont loin dans le temps et séparés des écrivains". Je me suis demandé si je n'écrivais pas à quelqu'une de mes origines, Sofia, ou Sophia (Sonia) qui vivait jadis à Kertch, mais qui sait, qui sait si je n'écris pas à l'un de mes descendants, Camille, qui vient de naitre, lui est Américain. Qui que ce soit à qui j'écris je ne risque pas de le voir me répondre ici. Pourtant je fais comme si...Comme s'il y avait vraiment communication. Même si je n peux pas espérer une réponse, ni de Sophia, ni de Camille. Il est probable que Wachtel a raison : l'écriture s'adresse à des êtres qui ne sont pas là, dans le présent. En fait il s'agit là d'une certaine forme d'écriture car l'écrasante majorité des écrivains occidentaux s'adressent tout de même à des gens qui sont bien là, dans leur présent. Cette écriture dont parle Wachtel est celle de civilisations disparues, celles qui vivaient jadis en Amérique du Sud (ou du Centre). Ceux là parlent toujours, et je les entends, ils m'inspirent.
  9. Je suis toujours un peu étonné quand je vous lis. Vous vous mettez dans des états émotifs qui sont nuisibles à la santé. Vous désirez de toutes vos forces que la Vérité éclate (la Pravda). C'est quoi cette Vérité ? La Vérité est que Poutine est le Mal et que vous vous exaspérez que certains osent ne pas consentir avec cette vision, ce qui prouve que ceux là sont eux mêmes contaminés par le Mal. Je suis prêt à vous suivre dans la quête de la Vérité. OK Poutine c'est Morgoth et les Russes sont les Orques (selon un foromeur ils sont même pires que les Orques car ils auraient été contaminés par les Mongols (ADN)). Supposons que tout le monde enfin reconnaisse cette Vérité. Si tout le monde acquiesce qu'est ce qu'il se passe ? Nous restons scotchés dans notre émotion ? Très mauvais pour la santé. Comment sortir de cette émotion (vive) ? L'alcool, Netflix, une salutaire marche à pied ? Je pencherai pour la marche à pied (exténuante s'il le faut).
  10. En fait quand nous tentons de nous localiser ce dont nous nous rendons pas compte, c'est que, de prime abord, nous nous situons comme étant le centre de l'Univers. Nous ne pouvons d'ailleurs pas faire autrement. Nous sommes, chacun, le centre, et nous localisons dans l'espace et le temps tout objet par rapport à nous. D'où en math et en physique l'obligation de définir d'abord un référentiel et un repère, c'est à dire un centre et des dimensions, centre avec lequel nous allons, sans même nous en rendre compte, coïncider, pour pouvoir commencer à penser. L'acte de penser se déploie dans une autre dimension dont le centre (nous) coïncide avec le centre du repère choisi. Il y a bien une autre dimension. Puisque chacun est le centre mais que chacun est distinct de chacun, alors l'univers de chacun est distinct de l'univers de chacun, nous avons chacun notre univers. "Chaque vaisseau a son temps" écrit Einstein dans son petit livre sur la relativité, et je peux compléter ainsi : chaque vaisseau a son espace. Chacun a son espace et son temps. Du coup cela donne raison à Bergson. Le point de départ de Bergson est le même que celui de chacun mais il en reste là, à son ressenti. Il refuse d'objectiver quoi que ce soit à partir de cette expérience intime du temps et de l'espace. Or il est possible d'objectiver quelque chose grâce au truchement des mathématiques. Bien sûr cette "objectivation" est toujours un artefact, ok, mais il se trouve que cet artefact, les mathématiques, nous permet de maîtriser certaines choses, les éléments inanimés dirai je. Il est mystérieux qu'un artefact puisse saisir quelque chose du réel (inanimé) mais c'est comme ça. Bergson refuse d'entrer dans le monde d'Einstein alors qu'il pourrait le faire, il a les compétences pour cela. Peut être que Bergson refuse de reconnaitre que chacun a son espace et son temps, peut être qu'il croit que son ressenti, quant à l'espace et le temps, est un universel. Peut être qu'il veut tenir la position de l'absolu, là où Einstein introduit la relativité, là où Einstein brise l'absolu. Quand je regarde le mouvement de ma pensée je m'aperçois que moi aussi je me révolte contre la relativité du temps et de l'espace, je tends à établir sans cesse un absolu. La relativité du temps et de l'espace engendre une révolte. Il est inacceptable de penser qu'un jumeau vieillit moins vite que l'autre et pourtant...oui il vieillit moins vite que l'autre quand il se tire je ne sais pas où à la vitesse de la lumière (ou presque) et qu'il revient voir son frangin. Bergson refuse cela. Bon il est vrai que la relativité du temps n'est manifeste qu'à des vitesses de l'ordre de la vitesse de la lumière ! Il est donc normal que cette relativité du temps nous ne l'acceptions pas dans notre vie quotidienne vu qu'elle n'est jamais manifeste.
  11. Arkadis

    Philosophons

    Votre façon d'écrire, de philosopher illustre toute la distance qu'il y a entre le philosophe littéraire qui joue avec les mots et le philosophe scientifique qui tente toujours de rester dans le strict cadre de l'observation. En tant que littéraire vous employez des mots : étant, moi, a priori, Mien, conscience de Soi etc. qu'aucun scientifique n'accepte de prendre tels quels. Tous ces mots, chez vous, sont remplis de sentiments, de ressentis qui vont sont propres. Il semble en outre que vous êtes surtout intéressé par l'établissement d'une domination personnelle sur l'autre. Pourquoi pas d'ailleurs, une telle intention n'est pas un péché ! mais votre façon de dominer met souvent mal à l'aise, elle réfère à Sade parfois, dont vous êtes d'ailleurs un apôtre. Descartes est un scientifique, Kant aussi et ils avancent avec humilité. Ils partent de l'expérience du vécu, et cette simplicité vous n'en voulez pas. Le vécu, comme première expérience, l'existence ressentie comme en fait l'expérience Sartre avec la racine dans le parc, cette simplicité là ne vous va pas. Einstein dans son exposé de 1905 part humblement d'horloges, il explique la correspondance entre l'indication d'une horloge et un évènement tout aussi banal que l'arrivée d'un train en gare, c'est d'une simplicité absolue, ABSOLUE, et pourtant à partir de cette simplicité il découvre des réalités inouïes. La simplicité la plus dépouillée, y compris dans l'emploi des mots, est à mon avis, la condition première de toute exploration ayant quelque chance d'aboutir à des découvertes.
  12. Ce principe de formation que vous appelez Créateur est en fait la Causalité. Vous remarquez empiriquement qu'une action en entraine une autre. Vous découvrez empiriquement la causalité. Puis vous remarquez qu'il y a des causalités "mauvaises" pour l'être humain. Donc il faut faire attention à la causalité. Par exemple si je me jette du premier étage la gravité aura pour conséquence que je vais me fracasser, je vais souffrir. Si je traverse la rue sans regarder je risque d'être écrasé, je ne respecte pas les conditions (causalité) lesquelles peuvent donc devenir défavorables. En définitive vous êtes un athée, un matérialiste qui parvient à diviniser son athéisme en divinisant la Causalité. Un athée qui fait de l'être humain le centre de l'univers. Si cet être humain respecte la Causalité alors non seulement il ne souffrira pas mais il deviendra aussi éternel. Vous êtes un transhumaniste ou un posthumaniste mystique.
  13. A titre personnel cet article sur les arbres m'intéresse énormément. Il n'est pas sûr que seul le "dispositif" humain puisse engendrer un ressenti, une intelligence, une conscience. Du coup notre relation que nous pensons "obligée" entre cerveau et sensibilité est possiblement une vision fausse. Cela ouvre des voies jusque là inexplorées. Mais cela remet aussi en cause cette idée, que je pense fausse, que l'être humain, est une espèce "élue". L'espèce humaine disparaitra, Dieu et les Idées aussi donc disparaitront, et cette hypothèse, notre disparition, si nous sommes capables de la tenir, malgré l'effroi qu'elle engendre, nous permettra de mieux comprendre ce que nous appelons : la vie, en cessant d'être focalisé sur notre seule espèce. Nous ne sommes peut être pas le Centre du monde. (Il n' y a peut être pas de centre).
  14. Les arbres ont une « conscience de soi » et une sensibilité
  15. Je n'ai lu votre message que ce matin, en général je ne lis pas les réponses ou alors je prends le temps car il ne m'est jamais arrivé ici de rencontrer quelqu'un qui cherche à réellement comprendre ce que l'autre écrit. Du coup lassé j'écris sans plus dialoguer. Je suis agréablement surpris par la concision de votre écriture. Cela dit je vais revenir sur le "je", plus tard dans un autre message, mais d'une manière beaucoup plus pratique que philosophique : est il possible de "vivre" "je" ou "moi" là, à l'instant, dans ce moment infinitésimal qu'est le présent ? Je pense que oui mais c'est très malaisé car nous tendons sans cesse à objectiver le "je" ou le "moi" et le langage lui même nous égare. Dans cette recherche dynamique je trouve certaines choses étonnantes qui rejaillissent sur certains problèmes de la physique, qui sont toujours en suspens, mais qui ne sont pas travaillés car la résolution de ces problèmes n'est pas utile dans le déroulement de la technique mathématique. Cette tentative de localisation du "je" qui échoue sans cesse a aussi des conséquences sur les travaux relatifs à la conscience : ces travaux n'avancent pas, je viens de lire ce constat d'une chercheuse en neuro. Le problème est toujours le même : comment objectiver la conscience alors que c'est toujours elle qui étudie la conscience objectivée. Comment connaitre le "moi" ou le "je" (notez l'article qui indique bien le piège du langage) alors que c'est toujours "moi" ou "je" en mouvement qui observe. "Je" cherche à observer "je" mais le premier "je" est mouvement, est vivant tandis que le deuxième est objet, immobile, mort. J'ai dans mon esprit la vision de la pierre qui attient sa cible, je suis alors dans le vivant, le mouvement, je tente d'objectiver cette vision dans une droite dessinée, et je perds le mouvement, je perds la vie, et la pierre n'attient plus sa cible (Zénon). Il est donc impossible d'observer l'observateur en ce qu'il est puisque l'observateur est vivant tandis que l'observateur étudié, objectivé est mort. Nous ne nous rendons pas compte que nous passons du mouvement à l'immobilité, du vivant à la mort, nous ne parvenons pas à saisir la vie car nous la tuons dès que nous voulons la saisir. A ce propos j'ai lu récemment une chercheuse en biologie qui écrit qu'il est impossible de définir la vie. Il y a des centaines de définition et toutes échouent. Dans l'acte de définition même de la vie nous perdons la vie que nous tentons de saisir. Je reviendrai sur ces thèmes. Bonne journée.
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