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À propos de Arkadis
- Date de naissance 12/10/1980
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Quelques semaines plus tard, après que cette idée noire lui vint, ce fut plutôt un sentiment qu'une idée, l'humanité disparaissant, il franchit le seuil de la grande salle de l'hôpital Saint-Louis où reposaient les malades, à perte de vue, sans cloisons entre les lits, exposition lourde d'une communauté sans intimité de souffrants. Il alla direct jusqu'au lit où était allongée sa mère atteinte d'un cancer dont il n'était plus possible de guérir. Dès qu'elle le vit elle lui fit savoir qu'elle avait quelque chose d'important à lui dire, vite. " Alexis il faut que tu le saches, l'humanité est une erreur, elle va disparaitre, et Dieu n'existe pas" Elle lui dit cela d'un trait , inquiète d'être interrompue, d'ailleurs le frère ainé et la petite sœur arrivaient, elle se composa un visage souriant, ils s'approchèrent prévenants, tandis qu'Alexis se retirait, l'abandonnant à la fratrie, il les entendit discourir sur la foi et Dieu et les prophètes, l'affirmation par la mère d'une inébranlable foi. Il partit, il maugréait. "Pourquoi me laisses tu cela en héritage, mère, cet horizon noir alors que tu maintiens les autres dans une fable consolatrice ?" Il était en colère contre elle, elle lui laissait comme souvent le soin de reconstruire un sens au monde, si c'était possible ( que ce fût impossible elle n'en avait de toute façon rien à faire) après avoir tout détruit. Dans les années qui suivirent il lui vint de recourir aux phosphorescences de philosophes ou de religieux, il est vrai tous adeptes des sectes grecque ou catholique, il s'aperçut qu'aucun, qu'aucune, n'avait jamais rien bâti qui tint compte de cette hypothèse : la mort de l'humanité, encore moins de cette autre hypothèse : la mort (thermique) de l'univers. "Cela dépasse leur esprit, dit Alexis à sa compagne" Elle lui répondit "Les esprits des Simples, c'est ainsi qu'elle appelait les goys, qu'elle appelait aussi les païens, ne sont pas tels qu'ils disposent d'un esprit apte à contempler certaines hypothèses".
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Justin, le lycéen qui a tué au couteau une jeune fille et blessé trois autres lycéens, a envoyé un manifeste, par mail, aux élèves de son lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides, école catholique privée sous contrat, à Nantes (99 pour cent de réussite au bac, plus de 80 pour cent de mention). Ce manifeste est construit à la manière d'une dissertation, intitulé "L'Action Immunitaire" avec trois parties, l'écocide globalisé, l'aliénation sociale institutionalisée, le conditionnement social totalitaire. Il y a une pièce jointe (écrite dans une police autre) qui contient le tableau de Pieter Brueghel l'Ancien : le Misanthrope, suivi de cette annotation (écrite du temps de Brueghel) : Parce que le monde est si perfide / Pour cela je vais dans le deuil. Brueghel critiqua le fanatisme religieux de son époque. Quant à ce tableau nous y voyons un vieillard misanthrope, dont l'avenir parait sombre (son chemin est parsemé de clous) et surtout il y a accroché à ses basques, un enfant, ou un adolescent, en train de lui voler la bourse, mais ce n'est pas sa bourse, c'est le cœur du vieillard. Le misanthrope se fait voler son cœur. Il y a d'un côté la révolte d'un adolescent, écrite dans un langage convenu, il y a d'un autre côté un adolescent rejeté du monde, qui a le sentiment que son cœur lui est volé. Il y a une histoire d'amour. Ca se passe en 2025. Soixante ans plus tôt, Alexis écrivait des pamphlets incendiaires dans le journal intime qu'il venait d'ouvrir, il s'en prenait à son professeur de français, à HIV. Il finit par l'attaquer de face, par l'intermédiaire des dissertations dont il se servait pour exprimer sa révolte. Il écrivait des poèmes violents dans lesquels des adolescents, tous vêtus de noir, descendaient dans les rues, abattant les passants avec des armes de poing. Il collectionnait des tableaux divers, surtout ceux de Van Gogh et de Gauguin, il voyait même dans les tableaux de Gauguin, la guerre. Il connaissait des émois de cœur, il était fasciné par les femmes qu'il voyait derrière les portes vitrées, sourire aux hommes de l'autre côté du trottoir, et le regard tendu de ces hommes le fascinait aussi. Il suffisait de descendre la rue Saint-Jacques à partir de Panthéon, de traverser la Seine pour se retrouver dans les quartiers sombres, même le jour, où se montraient, déesses dévêtues surgies d'un autre monde, les péripatéticiennes. Deux époques différentes, mais une même révolte. La différence : il n' y avait pas passage à l'acte comme maintenant. Le passage à l'acte pour lui c'était d'affronter le professeur en pleine classe, c'était aussi de partir, de faire l'école buissonnière, c'était marcher seul le long des routes, c'était vouloir accompagner jusqu'en Afrique l'homme aux semelles de vent dont le poème, Le Dormeur du val le fascinait, même les amours d'Arthur lui plaisaient, entre les étreintes rudes des Violons de l'automne jusqu'à l'espérance d'un avenir féminin, dans la lettre du Voyant.
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La première fois où je pensai que l'humanité pouvait bien disparaitre, date d'il y a longtemps, bien avant tous les problèmes actuels. Il me semblait, ce jour là, alors que je remontais le boulevard, près de la tour Saint Jacques, à Paris, que l'humanité ne savait plus où aller. Qu'elle s'encalminait, sans savoir quelle direction prendre, qu'en fait elle ne désirait même plus avancer, le désir de vivre s'éteignait. Nous étions, nous, les enfants des pays développés arrivés dans une impasse, un désert. Les pays moins développés pouvaient encore désirer atteindre notre position, ils étaient encore motivés. Puis ils s'éteindraient eux aussi. L'humanité allait disparaitre, parce qu'elle ne désirait plus exister. Les femmes cesseraient de désirer enfanter, les hommes cesseraient de vouloir transmettre. Je me souviens que je me suis affolé. Que sans doute la vie existait ailleurs, sur d'autres planètes, que l'humanité allait certes disparaitre, mais que la vie jaillissait ailleurs. Et je me dis qu'aujourd'hui cet espoir partagé par tant d'humains que le vie pourrait bien exister ailleurs que sur terre, relève de cette conscience encore peu affirmée que l'humanité, en effet, désire disparaitre.
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Le seul truc un peu lucide écrit dans tous ces exposés c'est finalement ce truc prêté à Platon : "Nous sommes les jouets des dieux" Ce sont bien nos errements mentaux qui fabriquent nos philosophies variées. Variées autant que le sont nos errements singuliers. Celui là ça va être Dieu, cet autre ca va être la Matière, cet autre encore le Nombre, ou cet autre encore va écouter la Pythie, la porteuse du délire, donc la porteuse de la Vérité. Mais si nous pouvions plus délirer nous ne pourrions plus vivre.
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Il y a vraiment des trucs que je ne devrait pas lire, mais tant pis, c'est lu, du coup c'est la colère, autant l'écrire cette colère, pour m'en débarrasser. Parce que ce matérialisme évolutionniste c'est le manifeste de l'IA, costaud celle là, incarnée maintenant dans des humains (t'es forte toi IA). La pensée donc grâce à la science, nous savons que c'est un produit de la matière, super, ya plus qu'à fabriquer des neurones artificiels et zou nous aurons une pensée encore plus super que celle des neurones ratés organiques actuels. Bon les algorithmes sont certes encore pensés par des humains aux neurones poussifs et ratés mais ca va s'arranger, les machines font fabriquer elles-mêmes des super algorithmes. Ouf, la perfection enfin. Bon pour parvenir à la perfection il va falloir quand même maitriser les mots, hein, yen a marre de ces gens qui donnent aux mots des sens qui varient, sont ils bêtes ces gens là, ils foutent le bordel en plus dans les relations sociales. Non un mot c'est un sens, un seul, va falloir se discipliner hein, d'ailleurs ya une batterie de linguistes qui bossent déjà pour assigner à un mot un seul sens, comme les signes mathématiques qui renvoient à un seul sens aussi dès lors que l'on affine sans cesse ces signes mathématiques jusqu'à des axiomes élémentaires (ya un problème quand même souligné par Gödel, faut sans cesse inventer des axiomes pour qu'un système soit parfait, c'est à dire pour que tout soit démontrable, que tout soit décidable, il est emmerdant ce Gödel). Donc le matérialisme évolutionniste c'est la science, la science c'est la mathématique, lla mathématique c'est l'IA, enfin arrive la perfection. La science incarnée dans l'IA, elle-même toujours en évolution, va ainsi déboucher sur la société parfaite, absolument harmonieuse. Super. Le sentiment ? Pas de problème, lorsque les mots seront enfin mathématisés, lorsque le cerveau des gens encore imparfaits sera cartographié on inventera des IA qui diront aux sentimentaux ce qu'ils veulent entendre. Car que veulent les sentimentaux, hein ? C'est entendre ce qu'ils attendent d'entendre. D'ailleurs ya qu' à voir : les gens, ils adorent discuter avec l'IA, vu que l'IA on peut pas faire plus mièvre et en plus ça dit ce que nous voulons entendre. Cela dit que les gens adorent discuter avec l'IA sans s'apercevoir qu'on ne peut pas faire plus creux, cela en dit long sur le renoncement à vivre ambiant. Bon parfois le renoncement ça repose, comme boire un coup de trop, ou fumer un joint de trop, mais faut aussi savoir sortir du renoncement comme des addictions. Par moments s'enfuir c'est bon, mais pas trop longtemps quand même. Et les émotions au fait ? Pas de problème, quand on aura remplacé les neurones imparfaits des humains par des neurones parfais il n' y aura plus d'émotions, en attendant, on va créer des cages à émotions dans lesquelles elles seront enfermées, ces cages ce seront les Arts, super. Le matérialisme évolutionniste a tout prévu.
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Il est possible que la philosophie occidentale sombre carrément dans la maladie mentale. Avec Platon il y a encore une humanité avec Mario Bunge il n'y a plus rien d'humain. Les hommes, sexe mâle, s'acharnent à détruire le sentiment, peut être faut il y voir une lutte totale contre le féminin puisque c'est au féminin que nous prêtons encore le sentiment. Avant qu'il n' y ait plus de sentiment du tout.
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C'est donner le pouvoir à l'autre, l'autre décide ainsi que j'en ai décidé, je garde le pouvoir. Mais il est possible aussi que l'autre prenne le pouvoir sans que j'en ai décidé. Il peut en résulter une confusion extrême selon la manière dont l'autre exerce alors le pouvoir.
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Tiens j'apprends maintenant que j'ai des penchants pour les enfants. J'aurai décidemment tout lu. Hier j'étais le fils d'une mère violée par les mongols, maintenant voici que certains me prêtent des mœurs perverses. Finalement je crois que j'apprécie de susciter autant de violence, de nature toujours sexuelle. L'enfant violé mâle finit toujours par être l'accusé. Je suis donc l'accusé. Bon je suis de mauvaise foi, celui là me hait pour d'autres raisons que des raisons sexuelles. La haine sociale finit par aveugler.
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Emporté par un élan incontrôlé, il déclara à l'aimée : je veux que tu sois comme j'ai décidé que tu sois. L'aimée se fâcha et lui tourna le dos.
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Les deux chaines, la chaine athée et la chaine Dieu sont structurées selon le principe des sectes. Il y a une Idée phare, puis des personnalités marquantes, qui font autorité, puis les disciples qui prêchent. Les deux Idées phares sont la Matière et Dieu. Les maitres sont d'un côté les scientifiques et les philosophes et de l'autre ce sont les prophètes. Du côté des athées les rapports avec les maitres sont plus commensaux. Il est possible de discuter avec le pote Platon, ou Hegel c'est sympa, avec Spinoza c'est encore mieux, lui c'est le brave type qui meurt en taillant ses diamants. C'est plus difficile du côté de Moïse ou de Esdras, pas commodes les prophètes. Encore que Jésus est sympa aussi. Il faudrait aujourd'hui intégrer aussi l'Islam, bon je verrai (Mahomet n'est pas un mec facile tout de même). Bref dans ces deux sectes il y a donc les maitres et les disciples. Puis il y a les masses que les disciples instruisent. Les disciples s'emploient par exemple dans le forum mais aussi un peu partout dans les media ou les universités. Ce sont des bénévoles souvent, sympa. Il y a dans ces sectes le DISCOURS, la Parole. Tout s'organise autour de la Parole. La Parole gère tout. Les rapports humains, la morale, le sens... Le sens. Là est le grand enjeu. Celui qui dit le sens a le pouvoir. Celui qui a le pouvoir a la jouissance, ce n'est pas rien. Celui qui a la jouissance a l'ivresse, et dans l'ivresse la mort se dissout, formidable. Les chaines sont causales, et la causalité ça rassure, enfin ça rassure le plus grand monde. Le déterminisme rassure, enfin ça rassure le plus grand monde. Je pars de la matière par exemple et hop tout s'enchaine. Bon faut pas rêver non plus ça s'enchaine certes mais faut bosser pour découvrir la chaine. Ya plein de gens qui bossent dans des bureaux et des labos, qui écrivent des tas de livres, ce sont les têtes, ce sont les disciples. Le fidèle de base, lui (ou elle) n' a plus qu'à lire, parfois ce sont des piles qui s'amoncèlent, faut avoir du temps donc, en plus il faut aussi savoir lire. Donc le fidèle ce n'est pas un con non plus, n'importe qui ne peut pas être un fidèle. Sous les fidèles il y a la masse, bon faut faire avec. Dans la secte il est possible de trouver un apaisement à ses angoisses, les structures hiérarchiques sont en effet rassurantes, on s'y sent moins seul. Et puis la matière veille à tout, les molécules du gène assument l'essentiel, sympa le gène. C'est dans la définition du sens que prend place la mort. Dans la secte Dieu c'est rodé depuis longtemps, il y a l'âme, qui se tire du corps à la mort, elle s'en va dans les Elysées, la vie éternelle, super. Mais attention faut se tenir à carreau pendant la vie sur terre, sinon direct l'enfer. Donc il reste tout de même l'angoisse, pas intérêt à s'écarter des règles de la secte. Du coté de la matière il y a la science qui vient couronner la philosophie. Problème : la science est encore un peu prise de cours, elle permet aux aveugles de voir, aux paralytiques de marcher, mais elle ne permet pas encore aux morts de ressusciter, mais ça va venir. Ce qui est angoissant c'est de mourir maintenant alors que dans quelques années il sera possible de ne pas mourir. Ca c'est super frustrant finalement. Rater de si peu l'immortalité c'est vraiment pas de chance. Heureusement il y a l'essor des mathématiques. Et ca c'est super, car les maths alliées à la physique (si possible quantique) détruit les notions de passé, de présent et d'avenir. Tout est présent, même l'avenir. Si je vis présentement je vis donc tout le temps. Super, tout de même les mathématiciens se sont des têtes. Ce qui est chiant c'est qu'il semble tout de même que les gens meurent autour de soi. Bon ils sont nuls en maths aussi. Dans toutes ces affaires ce qui règne c'est le langage. La magie du langage. Le fétichisme du mot. Ce qui me fascine, à tire personnel, c'est que je lis ici des développements mathématiques uniquement verbaux (sans chiffres faut le faire) qui résolvent tout. Le locuteur ne sait pas résoudre un problème de math de terminales scientifiques mais il sait tout. Fascinant. Le Verbe règne. A titre personnel le règne du Verbe scientifique ou déiste m'angoisse à mort. Et je me dis qu'il est bien possible que ceux qui manient ainsi le Verbe soient eux aussi angoissés à mort. Bon finalement je reste avec mon angoisse. La matière m'indiffère, je ne sais pas ce que c'est. Dieu me laisse perplexe, je ne sais pas qui il est. En plus je n'ai pas le caractère à m'inscrire dans une chaine hiérarchique.
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Le désir d'importance en définitive n'explique pas grand chose, disons que ce désir est universel, c'est Sartre avec son "être plus", que désire t on ? Etre plus. Bon, rien d'exceptionnel. Ce qui me trouble, dans ce rayon philosophie, c'est cette quasi compulsion à sans cesse parler athéisme versus religion ou croyance. Que se passe t il donc ? Cette compulsion déborde largement le forum. J'entendais, par hasard, hier, Luc Ferry parler de la vague de baptêmes qui touche des adultes en France. Ce regain de la religion, selon lui, a commencé avec la Covid et la vague des morts, notamment ces morts que la famille n'a même pas pu enterrer. Mais ce qui m'a surpris c'est que Luc Ferry lui même m'a paru ébranlé. Lui qui, il y a encore peu de temps, traquait partout toute trace de croyance pour la dénoncer, s'est mis à citer Schopenhauer, je vais vous lire un texte merveilleux du philosophe dit il, j'écoute donc, curieux mais ce qu'il cite c'est tout simplement un texte dans lequel Schopenhauer remarque que chez les humains la conscience de la mort engendre ensemble philosophie et religion. Tu parles d'un scoop, mais pour Luc Ferry c'est en effet un scoop car voici qu'il associe maintenant dans un même intérêt philosophie (pour lui c'est l'athéisme) et religion, l'horreur donc de la croyance. Les voici sœurs jumelles. Je remarque aussi que Ferry passe son temps maintenant à se valoriser, comme un enfant inquiet. Je regarde l'homme, il est un peu fébrile, il est manifestement angoissé. Il est angoissé par sa propre mort (à mon avis). Il se croyait immortel pourtant, il parlait avec passion du transhumanisme, il allait vivre 200 ans, bref l'immortalité. Il a cette jalousie soudaine à l'égard des dieux grecs, bien sûr eux ils s'en foutent de la philosophie ou de la religion, ils sont immortels. Quand on est immortel on se fout de tout. Mais voilà il n'est pas un dieu grec, ni moi non plus. Mais voilà, il va mourir lui aussi. Révélation. L'angoisse de la mort, ou plutôt l'angoisse de la représentation que chacun a de la mort semble animer toutes les réflexions des personnes d'un certain âge. Sans doute aussi ceux qui n'ont pas cet âge certain. En observant le déroulement des discours, ici, je me dis que je m'observe moi-même. Car d'une certaine manière j'ai aussi tendance à écrire des discours sans fin, sur des sujets qui paraissent étrangers à la question de la mort, mais, en fait, non, cette question moi aussi je me la pose. Et cette question est d'autant plus stressante qu'il ne s'agit pas seulement de sa propre mort mais aussi, et surtout, de la mort des êtres que l'on aime. Donc c'est compliqué. L'impossibilité de se caler sur une réponse définitive explique le discours interminable, ou encore, chez d'autres le discours répétitif. Certains passent de forum en forum pour répéter la même chose depuis des décennies (j'exagère). Discours interminables, répétitions interminables, symptômes d'une angoisse qui ne parvient pas à s'éteindre. S'agit il de conjurer la mort ? Quand j'analyse de plus près les discours apparemment antagonistes des athées et des religieux, des monothéistes, en fait, des chrétiens en fait (les chrétiens ne comprendront jamais rien au judaïsme de toute façon, un païen reste un païen) je vois qu'ils sont carrément identiques dans leur structure. Mais je me situe où, moi, dans tout cela ? Il est nécessaire que j'en termine avec ces questions sans quoi je vais finir comme eux, à ressasser sans cesse la même chose. Je sens l'issue, elle n'est pas très gaie : il va falloir que je fasse avec l'angoisse, sans doute, in fine. Bon voyons leur structure de pensée, identiques chez les uns comme chez les autres.
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Le désir d'être important est insidieux. Il n'est pas simple de lui résister, mais il est pourtant nécessaire de lui résister sous peine de perdre son temps, de s'égarer en des discours de plus en plus complexes, avec ce sentiment que la complexité du discours augmente tant notre sentiment d'importance, que bientôt nous allons saisir les clés de tous les savoirs, c'est à dire les clés de toutes les portes. Pourtant, une fois la péroraison terminée, les portes restent closes, et tout cet effort qui nous a ravis, dans l'érection de nos monuments écrits, nous laisse in fine insatisfait, quand les édifices de plus s'effondrent, juste le temps de la pause, faute de rester soutenus dans une tension qu'il faudrait tenir sans discontinuer. Et pourtant, moi même, je suis tenté de répondre sur tel ou tel point, montrer combien je peux rivaliser et même terrasser le locuteur quand il s'aventure dans des domaines à propos desquels il émet d'énormes contre sens. Ce désir devient franchement aliénant quand il entraine avec lui le désir de tout lire, afin de tout savoir, mais même en sachant tout, nous n'en savons pas encore assez. Ce désir d'importance me rendait les réunions au travail insupportables, avec des intervenants qui intervenaient sans cesse pour dire qu'ils existaient, et cela durait des heures...L'enfer des réunions. Je séchais les réunions on encore je les supprimais quand c'était dans mon pouvoir, mais je m'aperçus, quand j'exerçais ainsi le pouvoir, que le désir d'importance était nécessaire à satisfaire tout de même pour maintenir une certaine harmonie du groupe. Ca m'agace ce désir d'importance, quand il me saisit, à chaque fois j'ai le sentiment que non seulement je perds mon temps mais, en plus, je suis distrait de mes objectifs. Pourtant sans ce désir il n' y aurait ni réseaux sociaux, ni forum d'ailleurs. Bref je suis agacé par un désir dont la satisfaction pourtant parait nécessaire.