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Le pardon

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sirielle

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Membre, 156ans Posté(e)
Don Juan Membre 3 091 messages
Mentor‚ 156ans‚
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il y a une heure, sirielle a dit :

Le ressentiment ne serait qu'un vice? Diaboliser les émotions négatives conduit à une amoralité béate incohérente à mon avis. Ne vouloir ressentir aucune émotion négative est normalement censé passer par se pencher suffisamment sur ses causes et ses solutions, voire sa prévention, plutôt que par le refoulement aveugle de tout ressenti négatif, qui peut s'avérer contre-productif, par l'aggravation de la situation par exemple. Occulter son ressentiment pour avancer, voire pour ménager son moral, peut s'avérer couramment nécessaire, mais occulter son ressentiment n'est pas réellement pardonner.

Mais tu n'as pas compris, cette réponse n'a rien à voir avec ce que je dis plus haut. Où est-ce que je parle d'occulter des émotions négatives? Pour moi ces termes négatifs et positifs ne signifient rien, les émotions ont un prix énergétique et le prix ne justifie rien de mlanière générale. Ce que je dis et que tu n'as pas compris, c'est que le fait de pardonner ou non concerne avant tout une question de santé pour celui qui se pose la question du pardon, ou, autrement dit, si l'on espère vivre bien et longtemps, mieux vaut pardonner, car en vouloir à quelqu'un, c'est lui donner un ticket sur notre propre santé.

J'ai pris le sujet dans le seul angle qui présente un intérêt à mes yeux, et qui n'est ni moral ni judiciaire, ni religieux, ni politique, etc etc etc etc....

Modifié par Don Juan
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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 506 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
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il y a 58 minutes, Don Juan a dit :

Où est-ce que je parle d'occulter des émotions négatives?

C'est moi qui ai pris l'initiative d'aborder ce point d'occultation en réponse, bien que ton approche est différente de la mienne, en sachant que c'était mon propre point de vue et non le tien. Car à mes yeux, occulter le ressentiment (qui est une émotion négative, donc relativement pénible à éprouver), et non pas le diaboliser radicalement, peut effectivement être entre autres nécessaire à la "santé", "ménager son moral" comme je l'ai évoqué, mettre de côté son ressentiment, en faire abstraction le temps nécessaire, voire indéfiniment. Car à mon sens pouvoir pardonner ne dépend pas que d'un choix, mais aussi de diverses conditions favorables, pouvant dépendre entre autres de l'attitude du ou des responsable.s, ces diverses conditions n'étant donc pas forcément réunissables à l'instant T qu'on le veuille ou non. Mais j'ai bien saisi que nous étions en désaccord sur le sujet. Merci quand-même pour ton avis ici quoi qu'il en soit.

Modifié par sirielle
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Membre, Posté(e)
Passiflore Membre 22 440 messages
Maitre des forums‚
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Il y a 2 heures, sirielle a dit :

(...) Le pardon n'est-il vraiment qu'une question de choix? Ne relève-t-il pas aussi d'un mécanisme émotionnel et psychologique plus ou moins inhérent à la nature humaine, relatif à une injustice, un préjudice, subi.e.s? Dans le cadre des instincts défensif et social par exemple.

 

Le pardon est rarement immédiat, l'offensé "cheminant vers" et espérant parvenir à l'accorder à son offenseur.

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Membre, 74ans Posté(e)
Morfou Membre 62 758 messages
Maitre des forums‚ 74ans‚
Posté(e)
Le 22/05/2024 à 19:59, Passiflore a dit :

 

Vous comprendriez si vous aviez fait quelque chose non pas à quelqu'un mais à vous-même et que vous n'arriviez pas à vous pardonner de l'avoir fait, d'avoir eu cette faiblesse.

C'est justement ce concept là que je ne comprends pas...on n'a pas à se flageller ou à se pardonner ...on fait au mieux pour vivre avec (suivant la gravité, sinon on fait en sorte de ne pas se remettre en porte à faux avec soi même)...ça ne fait pas sens sinon!

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Membre, Posté(e)
Passiflore Membre 22 440 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
il y a 6 minutes, Morfou a dit :

"Vous comprendriez si vous aviez fait quelque chose non pas à quelqu'un mais à vous-même et que vous n'arriviez pas à vous pardonner de l'avoir fait, d'avoir eu cette faiblesse".

C'est justement ce concept là que je ne comprends pas...on n'a pas à se flageller ou à se pardonner ...on fait au mieux pour vivre avec (suivant la gravité, sinon on fait en sorte de ne pas se remettre en porte à faux avec soi même)...ça ne fait pas sens sinon!

 

Tout dépend de ce que l'on attend de soi, de l'exigence que l'on a envers soi dont dépend son degré d'indulgence (envers soi).

Il y a des erreurs que l'on a du mal à se pardonner et pourtant il est impératif d'y parvenir afin de continuer à avancer sur son chemin de vie, à aller de l'avant.

Modifié par Passiflore
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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 989 messages
If you don't want, you Kant...,
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Bonjour Sirielle,

j'entends bien que mes réponses n'abondent pas dans ton sens et qu'elles ne te sied pas, cependant il n'y aucune volonté de ma part d'y tendre, je ne cherche qu'à dégager les soubresauts derrière, sans tenir compte des préférences, que ce soit les miennes ou les tiennes.

 

Il y a 5 heures, sirielle a dit :

Le pardon n'est-il vraiment qu'une question de choix?

Ne relève-t-il pas aussi d'un mécanisme émotionnel et psychologique plus ou moins inhérent à la nature humaine, relatif à une injustice, un préjudice, subi.e.s?

Dans le cadre des instincts défensif et social par exemple.

Je pourrais alors te retourner la question suivante: qu'est-ce qu'un choix ?

Le choix du pardon repose nécessairement sur des mécanismes émotionnels, psychologiques et psychosociologiques, et pour qu'il y ait pardon, il faut au préalable bien évidemment qu'il y ait eu préjudice physique, psychique, émotionnel, moral, financier, matériel, etc... On ne peut pas pardonner ou excuser si il n'y a rien à pardonner ou à excuser, je dirais par définition, sinon ce serait comme de vouloir passer l'éponge sur les fautes d'orthographe d'un texte qui n'a jamais été écrit.

Le pardon a bien sûr des vertus curatives, aussi bien pour la personne lésée, que pour son entourage social, effets qui peuvent être activement recherchés pour eux-mêmes, à cause de pressions/dictats/attentes environnementales sociales, la victime se sentant " obligée " de le faire, ce sera donc un faux-pardon accordé pour faire " plaisir " aux autres, y compris le fautif par la même occasion, ce pardon-là ne vient pas spontanément du cœur mais est imposé de/par l'extérieur. 

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Membre, 74ans Posté(e)
Morfou Membre 62 758 messages
Maitre des forums‚ 74ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, Passiflore a dit :

 

Tout dépend de ce que l'on attend de soi, de l'exigence que l'on a envers soi dont dépend son degré d'indulgence (envers soi).

Il y a des erreurs que l'on a du mal à se pardonner et pourtant il est impératif d'y parvenir afin de continuer à avancer sur son chemin de vie, à aller de l'avant.

Tant que l'erreur n'est pas mortelle...et si elle l'est, comment peut-on se pardonner?

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Membre, 28ans Posté(e)
al-flamel Membre 1 054 messages
Mentor‚ 28ans‚
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Le 21/05/2024 à 20:03, sirielle a dit :

Le pardon doit-il se mériter?

Pas toujours, le pardon peut être un acte de grâce, un acte d'amour. Il est salutaire quand la dette est trop lourde. 

Les gens ne peuvent pas toujours se racheter à la hauteur du préjudice qu'ils ont causé. 

La plupart du temps, il nécessite quand même une réparation préalable effectivement, en tout cas pour moi. 

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Membre, Posté(e)
Demsky Membre 11 309 messages
Maitre des forums‚
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Il y a 6 heures, sirielle a dit :

Infliger éventuellement une peine, une sanction, suite à un préjudice, reste, dans les limites de ce que le droit autorise bien entendu, socialement admis.

Rendre justice et pardonner peuvent donc aller ensemble, du coup pas de quoi imposer quoique ce soit au fait de pardonner ?                                

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 506 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
Posté(e)
Il y a 20 heures, deja-utilise a dit :

Je pourrais alors te retourner la question suivante: qu'est-ce qu'un choix ?

Le choix du pardon repose nécessairement sur des mécanismes émotionnels, psychologiques et psychosociologiques, et pour qu'il y ait pardon, il faut au préalable bien évidemment qu'il y ait eu préjudice physique, psychique, émotionnel, moral, financier, matériel, etc... On ne peut pas pardonner ou excuser si il n'y a rien à pardonner ou à excuser, je dirais par définition, sinon ce serait comme de vouloir passer l'éponge sur les fautes d'orthographe d'un texte qui n'a jamais été écrit.

Bonjour deja-utilise,

(Merci de ta participation, qu'on soit d'accord ou pas sur le sujet.) A mon avis pour qu'existe l'option du pardon suite à un préjudice il faut pouvoir estimer que le coupable n'a pas besoin d'en être sanctionné, ne serait-ce que psychologiquement par un blâme, un reproche, une hostilité (même à distance) à son égard, etc... Or du point de vue du sens des responsabilités, il peut alors ne pas s'agir d'une option raisonnablement, authentiquement, envisageable, du moins tant qu'aucune peine n'a été appliquée. Et quand bien même on opterait pour l'absence totale de sanction (morale ou autre) à son encontre, notre nature pourrait s'y opposer par le sentiment d'injustice que cela provoquerait. ("Chassez le naturel il revient au galop." Horace)

Il y a 20 heures, deja-utilise a dit :

Le pardon a bien sûr des vertus curatives, aussi bien pour la personne lésée, que pour son entourage social, effets qui peuvent être activement recherchés pour eux-mêmes, à cause de pressions/dictats/attentes environnementales sociales, la victime se sentant " obligée " de le faire, ce sera donc un faux-pardon accordé pour faire " plaisir " aux autres, y compris le fautif par la même occasion, ce pardon-là ne vient pas spontanément du cœur mais est imposé de/par l'extérieur. 

A ce sujet existe aussi, comme évoqué plus tôt, le pardon partiel. Par exemple en acceptant de fréquenter (de nouveau), sans aborder le sujet le "coupable", mais sans pour autant n'avoir plus aucun ressentiment par rapport à son acte, ni aucune volonté qu'il n'en éprouve des remords, une peine, d'une façon ou d'une autre, même si on ne s'y attelle pas tellement soi-même. Un peu par exemple comme en s'appuyant sur le principe évoqué auparavant par un autre participant selon lequel "La vie s'en chargera.", ce qui implique d'espérer malgré tout qu'il y ait sanction (retour de karma en quelque sorte) même si on ne s'en occupe plus soi-même, ce qui reste à mes yeux représentatif d'un ressentiment en suspens, mais dont on délègue la responsabilité. 

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 989 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Bien le bonjour Sirielle,

Il y a 2 heures, sirielle a dit :

(Merci de ta participation, qu'on soit d'accord ou pas sur le sujet.)

( Spontanément pourtant, je me rangerais volontiers vers ta compréhension d'accorder son pardon, toutefois ce que j'en fais ne reflète pas tous les cas de figures, c'est pourquoi bien que je ne réfute pas ce que tu dis, je ne peux pas non plus te donner entièrement raison, j'avais par analogie utilisé le cas de la " confiance ", que l'on peut accorder sans condition/mérite ou avec, suivant les personnalités ).

 

Il y a 2 heures, sirielle a dit :

A mon avis pour qu'existe l'option du pardon suite à un préjudice il faut pouvoir estimer que le coupable n'a pas besoin d'en être sanctionné, ne serait-ce que psychologiquement par un blâme, un reproche, une hostilité (même à distance) à son égard, etc... Or du point de vue du sens des responsabilités, il peut alors ne pas s'agir d'une option raisonnablement, authentiquement, envisageable, du moins tant qu'aucune peine n'a été appliquée. Et quand bien même on opterait pour l'absence totale de sanction (morale ou autre) à son encontre, notre nature pourrait s'y opposer par le sentiment d'injustice que cela provoquerait. ("Chassez le naturel il revient au galop." Horace)

Je peux te dire que j'ai personnellement subi des offenses, y compris traumatiques, et que j'ai fini par pardonner - mais pas par oublier, alors même qu'il n'y avait plus rien à faire pour remédier aux actes passés, ni même que les personnes aient manifesté quelques sollicitudes qui me facilite cette démarche d'absolution.

On peut arrêter de nourrir du ressentiment ou un sentiment vengeur, parce qu'on peut en arriver à penser qu'on ne vaudrait pas mieux que nos agresseurs ou que les coupables, à poursuivre dans cette voie ou à y succomber ou à passer à l'acte de " réparer " notre injustice vécue. C'est une cicatrice, parfois profonde qui demeure, et qui peut être encore douloureuse par moments, mais où la plaie ancienne - refermée - ne risque plus de complication si j'ose dire.  

Je ne dis certainement pas qu'il en irait toujours ainsi, pour toute chose, c'est simplement une réalité possible, qui n'exige rien d'autre qu'un travail par/pour soi-même sur le vécu et de ce que l'on fait des ces souvenirs gênants, ainsi que l'impression qu'il manque quelque chose dans l'équation à résoudre qu'on finit par enterrer tel quel.

Il existe même des cas où le ressentiment traverse les générations, pour un préjudice que les personnes actuelles n'ont jamais vécue ou même connue par elles-mêmes, ça peut donc aller très loin, si on ne fait aucun effort pour solutionner la problématique préjudicielle.

 

 

Il y a 2 heures, sirielle a dit :

A ce sujet existe aussi, comme évoqué plus tôt, le pardon partiel. Par exemple en acceptant de fréquenter (de nouveau), sans aborder le sujet le "coupable", mais sans pour autant n'avoir plus aucun ressentiment par rapport à son acte, ni aucune volonté qu'il n'en éprouve des remords, une peine, d'une façon ou d'une autre, même si on ne s'y attelle pas tellement soi-même. Un peu par exemple comme en s'appuyant sur le principe évoqué auparavant par un autre participant selon lequel "La vie s'en chargera.", ce qui implique d'espérer malgré tout qu'il y ait sanction (retour de karma en quelque sorte) même si on ne s'en occupe plus soi-même, ce qui reste à mes yeux représentatif d'un ressentiment en suspens, mais dont on délègue la responsabilité. 

Je n'ai rien à redire à ça, c'est une configuration envisageable bien sûr, comme tout ce qui se trouve entre le pardon inconditionnel  ( tel cet exemple historique ) et le ressentiment irréfragable intergénérationnel.

 

Bien à toi, D-U.

 

 

 

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