Peur de la mort

Je suis arrivé à une conclusion très surprenante concernant la question de la mort. Pourquoi avoir peur de la mort ? Parce qu’une fois qu’elle est arrivé on n’est plus là pour sentir ou regretter ou penser quoique ce soit. Simplement on n’est plus, de quoi a-t-on encore peur ? De douleurs ? De regrets ? On ne sera de toute façon plus là pour ces choses...

Ceci dit en suivant notre instinct de survie je pense qu’il faut profiter de sa vie et prendre soin de soi sans avoir peur de la mort car comme je l’ai dit une fois que cela arrive on n’est plus là pour avoir mal ou sentir quoique ce soit. Alors: Viva la vida !

ce n'est pas la mort qui fait peur, c'est tout ce qui l'entoure. Laisser des êtres chers, souffrir, ne pas avoir vraiment de prise sur elle

il y a 9 minutes, Wave1 a dit :

Je suis arrivé à une conclusion très surprenante concernant la question de la mort. Pourquoi avoir peur de la mort ? Parce qu’une fois qu’elle est arrivé on n’est plus là pour sentir ou regretter ou penser quoique ce soit. Simplement on n’est plus, de quoi a-t-on encore peur ? De douleurs ? De regrets ? On ne sera de toute façon plus là pour ces choses...

Ceci dit en suivant notre instinct de survie je pense qu’il faut profiter de sa vie et prendre soin de soi sans avoir peur de la mort car comme je l’ai dit une fois que cela arrive on n’est plus là pour avoir mal ou sentir quoique ce soit. Alors: Viva la vida !

C'est peut être plus la peur de perdre la vie qui nous effraie, ce qui peut expliquer que certaines personnes n'aient pas peur de mourir, voir veuillent mourir parce qu'elles n'ont pas peur de perdre cette vie (souvent insupportable) ou parce qu'elles en ont fait le tour.

C'est la façon de mourir qui fait peur. Le type, il se prend un bus dans la tronche. Vite fait bien fait. Mais celui qui reste trainé des mois et des mois avec une maladie !

Il y a 1 heure, K-sos a dit :

C'est la façon de mourir qui fait peur. Le type, il se prend un bus dans la tronche. Vite fait bien fait. Mais celui qui reste trainé des mois et des mois avec une maladie !

C’est une belle et convaincante publicité en faveur des transports en commun, comparativement à celle de vouloir mourir bêtement d'une maladie au fond de son lit !

Je me demande bien si je ne suis pas hors sujet cette fois ? 

Je suis resté bloqué 2 semaines sur cette phrase de Christian Bobin (Ressusciter) tellement ça m'a semblé profond et parlant:

Devant la mort nous seront comme à notre naissance, radicalement privés de toute puissance. C'est à cette faiblesse en nous que l'amour devrait s'adresser pour ne jamais se perdre. 

Je crois que c'est ça qui fait peur dans l'amour et dans la mort, une privation de notre toute puissance. Ce moment où la lumière s'éteindra et contre laquelle on figera pour l'éternité un visage rempli d'incompréhensions. 

Il y a 2 heures, guernica a dit :

ce n'est pas la mort qui fait peur, c'est tout ce qui l'entoure. Laisser des êtres chers, souffrir, ne pas avoir vraiment de prise sur elle

...Agoniser longuement dans les pires souffrances...

Quelle inconséquence de la pensée que de se torturer l'esprit sur le seul serment qui soit en passe d'être honoré ici-bas, soit celui de notre assuré trépas ; aussi, préservons-nous plutôt d'une légitime terreur face au mystère de l'existence au sein de ce vaste cimetière ...

Après ce n'est pas vraiment une question d'avoir peur. Mais certainement que la plupart des gens ne veulent pas mourir. Et moi le premier. Non, j'ai encore beaucoup de trucs à vivre avant de penser à ça. Donc non, je ne souhaite absolument pas. Même si ça peut arriver sans que l'on s'y attende. 

Après une fois qu'on est mort, j'ai envie de dire que c'est un peu comme une anesthésie générale, on ne ressent plus rien, on ne pense plus à rien, on a aucune notion du temps. Il y a juste qu'on ne respire plus et qu'on ne se réveillera plus. 

Il y a 1 heure, querida13 a dit :

...Agoniser longuement dans les pires souffrances...

d'où l'intérêt d'avoir des provisions de médoc vu qu'on vit dans un pays moyenâgeux...

Il y a 5 heures, Wave1 a dit :

Je suis arrivé à une conclusion très surprenante concernant la question de la mort. Pourquoi avoir peur de la mort ? Parce qu’une fois qu’elle est arrivé on n’est plus là pour sentir ou regretter ou penser quoique ce soit. Simplement on n’est plus, de quoi a-t-on encore peur ? De douleurs ? De regrets ? On ne sera de toute façon plus là pour ces choses...

Ceci dit en suivant notre instinct de survie je pense qu’il faut profiter de sa vie et prendre soin de soi sans avoir peur de la mort car comme je l’ai dit une fois que cela arrive on n’est plus là pour avoir mal ou sentir quoique ce soit. Alors: Viva la vida !

Ce qui fait peur dans la mort c'est peut-être qu'elle soit inconcevable. Pour être pragmatique il convient d'envisager toute absence de conscience et cette absence absolue de conscience et inconcevable par la conscience elle-même.

Donc ma représentation de la mort c'est la vie avant ma naissance. C'est abyssal et vertigineux mais ça ne me fait pas peur. Seule la vie me fait peur ; la souffrance, l'agonie me font peur. La mort me donne un certain vertige mais je la conçois comme une libération des menaces.

Il y a 4 heures, CAL26 a dit :

cette absence absolue de conscience et inconcevable par la conscience elle-même.

Je ressens la même chose que toi concernant cette absence absolue de conscience. Mais parfois je me dit éteindre la machine pour un repos bien mérité n'est pas une mauvaise chose au fond... lorsque le moment est arrivé.

Il y a 11 heures, K-sos a dit :

C'est la façon de mourir qui fait peur. Le type, il se prend un bus dans la tronche. Vite fait bien fait. Mais celui qui reste trainé des mois et des mois avec une maladie !

C'est vrai que c'est rapide , sauf que tu es pas sur de passer l'arme à gauche tout de suite , quand tu prend l'air bag dans la tronche , te voilà à moitié sauvé , le reste c'est sur le lit de l'hôpital que tu la finit ta vie ou dans la chaise roulante ce qui est pas mieux à mon avis  

Il y a 14 heures, K-sos a dit :

C'est la façon de mourir qui fait peur. Le type, il se prend un bus dans la tronche. Vite fait bien fait. Mais celui qui reste trainé des mois et des mois avec une maladie !

C'est qu'il est des agonies plus atroces que d'autres: être un grand brûlé, un blessé de guerre, être enterré vivant dans un séisme et attendre en vain les secours, mourir de faim ou de soif, ou sous la torture, mourir de froid....

La peur de la mort est provoquée par l'instinct de conservation et défense. Le suicide , c'est "s'aimer davantage que la vie" selon Montesquieu.

Le 13/01/2024 à 00:09, CAL26 a dit :

Ce qui fait peur dans la mort c'est peut-être qu'elle soit inconcevable. Pour être pragmatique il convient d'envisager toute absence de conscience et cette absence absolue de conscience et inconcevable par la conscience elle-même.

Donc ma représentation de la mort c'est la vie avant ma naissance. C'est abyssal et vertigineux mais ça ne me fait pas peur. Seule la vie me fait peur ; la souffrance, l'agonie me font peur. (...)

La littérature nous donne bien souvent, des exemples de morts atroces: le colonel Chabert de Balzac, laissé pour mort sur un champ de bataille a été enterré vivant, le jeune héros des Thibault de Roger Martin du Gard, au départ pacifiste, se fait enrôler de force dans l'armée  et sera grièvement blessé, mais malgré tout momentanément sauvé, il sera transporté de garnison en garnison , sans qu'on lui trouve de soigneur et il décèdera après une très  très lente et douloureuse agonie. Dans les derniers jours de Pompéi sont décrites les morts des personnes habitant près du Vésuve...

Pas très loin de nous les urgences doivent parfois déborder de patients qui luttent contre la mort.

Lorsque ma fille me questionne sur la mort, je lui réponds un peu de la même façon que lorsqu'elle me questionne sur la vie adulte, qui lui semble également effrayante.

En ce qui concerne la vie adulte, je lui dis que forcément, si elle se projette en tant que petite fille dans une vie d'adulte, cela lui paraîtra certainement effrayant puisqu'elle n'est pas une adulte et que l'écart entre sa vie de jeune fille et celle d'une adulte ne peut être comblé par l'esprit. Elle doit plutôt considérer que la vie la fera évoluer d'ici là de telle façon qu'elle sera devenue différente, qu'elle sera elle-même devenue adulte. Que les choses qui aujourd'hui lui paraissent effrayantes, comme par exemple quitter la maison, lui seront devenues normale et souhaitables. Bref, je lui dit qu'elle doit avoir foi en l'action du temps.

Ma réponse est semblable pour la mort. Il nous semble inconcevable de mourir puisque nous sommes des personnes bien portantes, engagées de toutes sortes de façons dans la vie et entourées de plein d'autres personnes à aimer. Mais sauf en ce qui concerne les morts plus dramatiques, le passage du temps doit nous amener à concevoir la mort comme étant normale, voire souhaitable. Nos liens avec le monde se défont: nous cessons de travailler, nos enfants ne dépendent plus de nous, certains de nos proches meurent. Notre corps s'affaiblit, de même que nos facultés intellectuelles. Donc encore là, il s'agit d'avoir foi en l'action du temps.

Du moins, c'est une explication qui semble la satisfaire.

En parlant de causalité, la mort est la seule cause qui n'a pas d'effet... mais cela uniquement pour celui qui la vit.