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Le langage


paulau

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Membre, Posté(e)
paulau Membre 1 849 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

Ce texte tourne sur les réseaux sociaux. Court, clair, il nous rappelle l' importance de la langue.
.
."
Ceux qui expliquent à longueur de temps qu’il faut simplifier l’orthographe, purger la langue de ses « défauts », abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée de la complexité, sont les fossoyeurs de l’esprit humain.

Il n’est pas de liberté sans exigences.
Il n’est pas de beauté sans la pensée de la beauté.

La disparition progressive des temps (subjonctif, passé simple, imparfait, formes composées du futur, participe passé…) donne lieu à une pensée au présent, limitée à l’instant, incapable de projections dans le temps.

La généralisation du tutoiement, la disparition des majuscules et de la ponctuation sont autant de coups mortels portés à la subtilité de l’expression.

Supprimer le mot «mademoiselle» est non seulement renoncer à l’esthétique d’un mot, mais également promouvoir l’idée qu’entre une petite fille et une femme il n’y a rien.

Moins de mots et moins de verbes conjugués c’est moins de capacités à exprimer les émotions et moins de possibilité d’élaborer une pensée.

Des études ont montré qu’une partie de la violence dans la sphère publique et privée provient directement de l’incapacité à mettre des mots sur les émotions.

Sans mots pour construire un raisonnement la pensée complexe chère à Edgar Morin est entravée, rendue impossible.

Plus le langage est pauvre, moins la pensée existe.

L’histoire est riche d’exemples et les écrits sont nombreux de Georges Orwell dans 1984 à Ray Bradbury dans Fahrenheit 451 qui ont relaté comment les dictatures de toutes obédiences entravaient la pensée en réduisant et tordant le nombre et le sens des mots. Il n’y a pas de pensée critique sans pensée. Et il n’y a pas de pensée sans mots. Comment construire une pensée hypothético-déductive sans maîtrise du conditionnel?

Comment envisager l’avenir sans conjugaison au futur?

Comment appréhender une temporalité, une succession d’éléments dans le temps, qu’ils soient passés ou à venir, ainsi que leur durée relative, sans une langue qui fait la différence entre ce qui aurait pu être, ce qui a été, ce qui est, ce qui pourrait advenir, et ce qui sera après que ce qui pourrait advenir soit advenu?

Si un cri de ralliement devait se faire entendre aujourd’hui, ce serait celui, adressé aux parents et aux enseignants: faites parler, lire et écrire vos enfants, vos élèves, vos étudiants.

Enseignez et pratiquez la langue dans ses formes les plus variées, même si elle semble compliquée, surtout si elle est compliquée. Parce que dans cet effort se trouve la liberté.

Ceux qui expliquent à longueur de temps qu’il faut simplifier l’orthographe, purger la langue de ses «défauts», abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée de la complexité sont les fossoyeurs de l’esprit humain. Il n’est pas de liberté sans exigences. Il n’est pas de beauté sans la pensée de la beauté.

Christian Clavé.

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Membre, Posté(e)
Axo lotl Membre 19 195 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

j'ai toujours eu un problème avec ce genre de discours. Mais bon, certains y tiennent à figer la langue française.

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Membre, Talon 1, 79ans Posté(e)
Talon 1 Membre 24 093 messages
79ans‚ Talon 1,
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il y a une heure, paulau a dit :

Sans mots pour construire un raisonnement la pensée complexe chère à Edgar Morin est entravée, rendue impossible.

Plus le langage est pauvre, moins la pensée existe.

 

Faux. Le langage n'est qu'un moyen d'agir sur l'auditeur. Le cerveau ne pense pas avec des motsmais avec des symboles.

Si j'entends un mot pour la première fois, je ne le comprends pas. Son sens m'est pourtant connu puisque je comprends la définition du dictionnaire.

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Membre, 72ans Posté(e)
Frank_N Membre 5 488 messages
Maitre des forums‚ 72ans‚
Posté(e)
il y a 55 minutes, Axo lotl a dit :

j'ai toujours eu un problème avec ce genre de discours. Mais bon, certains y tiennent à figer la langue française.

Figer la langue française serait la scléroser. La simplifier outre mesure serait une hérésie et la dénaturerait voire lui enlèverait toute une partie de son sens. J'en veux pour exemple la suppression de l'accent circonflexe qui poserait problème à certains incultes. L'accent circonflexe est né d'une simplification. Il sert entre autres à supprimer le s à l'intérieur de certains mots comme hostel qui est devenu hôtel ou teste  feste etc.

J'aimais bien écouter Alain Rey, linguiste et lexicographe, rédacteur en chef des publications du Robert, qui se réjouissait des évolutions de notre langue mais qui, d'un autre côté, trouvait absurde l'abus des anglicismes. Ce qui le picotait c’était également les traductions, parfois débiles, que l'Académie imposait à certains de ces anglicismes.

On a une belle langue, laissons la vivre.

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Membre, Posté(e)
Axo lotl Membre 19 195 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
il y a 5 minutes, Frank_N a dit :

Figer la langue française serait la scléroser. La simplifier outre mesure serait une hérésie et la dénaturerait voire lui enlèverait toute une partie de son sens. J'en veux pour exemple la suppression de l'accent circonflexe qui poserait problème à certains incultes. L'accent circonflexe est né d'une simplification. Il sert entre autres à supprimer le s à l'intérieur de certains mots comme hostel qui est devenu hôtel ou teste  feste etc.

J'aimais bien écouter Alain Rey, linguiste et lexicographe, rédacteur en chef des publications du Robert, qui se réjouissait des évolutions de notre langue mais qui, d'un autre côté, trouvait absurde l'abus des anglicismes. Ce qui le picotait c’était également les traductions, parfois débiles, que l'Académie imposait à certains de ces anglicismes.

On a une belle langue, laissons la vivre.

Oui et pour qu'elle vive, elle doit évoluer comme tout système.

L'autre jour, j'ai appris pourquoi la langue française est si complexe. Ce n'est pas vraiment pour qu'elle soit belle et ce n'est pas un hasard non plus. C'était une volonté de séparer les gens de l'église et les gens riches, ceux qui avaient accès à l'enseignement des autres. C'était un moyen de trier la population.

Ce qui m'a amusé, c'est qu'au fond pour un certain nombre de personnes, elle sert toujours à ça. Quelqu'un mauvais en orthographe est pointé du doigt, traité d'ignorance, on se donne le droit d'ignorer ses idées ou ses propos. S'il est mauvais en orthographe c'est qu'il n'a pas été un bon élève, ou qu'il vient d'un milieu défavorisé, c'est sans doute un débile ou un voyou .

 

 

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Membre, Talon 1, 79ans Posté(e)
Talon 1 Membre 24 093 messages
79ans‚ Talon 1,
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il y a 12 minutes, Frank_N a dit :

e qui le picotait c’était également les traductions, parfois débiles, que l'Académie imposait à certains de ces anglicismes.

Quand une langue en envahi une autre, cela prouve la domination (technologique ou autre) d'un pays. 

Au Siècle des Lumières on parlait français dans les cours d'Europe.

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Membre, 72ans Posté(e)
Frank_N Membre 5 488 messages
Maitre des forums‚ 72ans‚
Posté(e)
il y a 6 minutes, Axo lotl a dit :

L'autre jour, j'ai appris pourquoi la langue française est si complexe. Ce n'est pas vraiment pour qu'elle soit belle et ce n'est pas un hasard non plus. C'était une volonté de séparer les gens de l'église et les gens riches, ceux qui avaient accès à l'enseignement des autres. C'était un moyen de trier la population.

Tout à fait vrai. La langue était un vecteur discriminant. Ce n'est pas pour rien que ces messieurs du corps médical s'exprimaient en latin, certains pour affirmer leur docte savoir, d'autres pour cacher leur ignorance.

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Membre, 68ans Posté(e)
pic et repic Membre 17 267 messages
Maitre des forums‚ 68ans‚
Posté(e)

bonjour,

il ne s'agit ni se scléroser ni de simplifier outre mesure  mais de supprimer toutes  ces exceptions à la règle qui finalement n'apporte rien tout en complexifiant la langue ( la simple règle du pluriel ...qu'est ce qui choque ou modifie le sens de mettre un s à chou, genou, caillou hibou ou pou ?

un hibou ou des hiboux changeraient-ils de sens ( signification) si cela s'écrivait : des hibous ?

un amiral, qui devient amiraux quand ils sont plusieurs se verrait-il être différents si amiral suivait la règle classique du pluriel ( des amirals ) ? ( à l'instar de carnaval qui ne se change pas en carnavaux et garde le classique s même pour un mot finissant en al );

que d'exceptions qui "confirment" la règle comme on nous l'apprenait ! ( en quoi une exception confirme quoique ce soit , c'est bien le contraire que cela donne ...une règle qui finalement est faite pour être transgressée plutôt ! ) .

la langue française n'est pas figée mais elle évolue à très petits pas actuellement et l(idée de notre ministre de l'éducation de "pénaliser" les copies comportant trop de fautes de français ne va pas dans le bon sens .

plutôt de s'appesantir sur une orthographe dont la complexité est avérée ( et de faire force dictées ) pourquoi ne pas passer un peu plus de temps sur le vocabulaire dont nos jeunes ont si grand besoin ?

autre "absurdité" ... cet accord différent avec les auxiliaires ( heureusement il n'y en a que 2 : être et avoir ) ...pourquoi un accord avec être et pas avec avoir ... sauf si le COD ( ou tout autre dénomination qui varie avec les époques ) est placé devant !

elle a prise ( elle a pris )  ou elle est prise ... cela ne change que les habitudes, pas le sens !

et j'en oublie ( la réponse serait bien trop longue et touffue ) de ses incongruités qui ne facilitent pas l'apprentissage de notre belle langue .

bonne journée ( pourquoi doubler la consonne de bon quand il est féminisé ? ) ...est-ce que bone aurait changé la face du monde ?

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Membre, Posté(e)
Demsky Membre 11 300 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
il y a 45 minutes, Frank_N a dit :

La langue était un vecteur discriminant. Ce n'est pas pour rien que ces messieurs du corps médical s'exprimaient en latin, certains pour affirmer leur docte savoir, d'autres pour cacher leur ignorance.

Vu que ce n' est plus le cas ? Je crois surtout que les gens ne sortent jamais de leur zone de confort. 

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Membre, 124ans Posté(e)
Anna Purna Membre 1 125 messages
Mentor‚ 124ans‚
Posté(e)

Jean-François Revel (1924-2006) de l’Académie française commente la féminisation des mots dans un texte très pertinent qui n’a jamais été autant d’actualité : 

"Byzance tomba aux mains des Turcs tout en discutant du sexe des anges.

Le français achèvera de se décomposer dans l’illettrisme pendant que nous discuterons du sexe des mots.

 La querelle actuelle découle de ce fait très simple qu’il n’existe pas en français de genre neutre comme en possèdent le grec, le latin et l’allemand. D’où ce résultat que, chez nous, quantité de noms, de fonctions, métiers et titres, sémantiquement neutres, sont grammaticalement féminins ou masculins. Leur genre n’a rien à voir avec le sexe de la personne qu’ils concernent, laquelle peut être un homme.

Homme, d’ailleurs, s’emploie tantôt en valeur neutre, quand il signifie l’espèce humaine, tantôt en valeur masculine quand il désigne le mâle. Confondre les deux relève d’une incompétence qui condamne à l’embrouillamini sur la féminisation du vocabulaire. Un humain de sexe masculin peut fort bien être une recrue ? une vedette, une canaille, une fripouille ou une andouille.

De sexe féminin, il lui arrive d’être un mannequin, un tyran ou un génie. Le respect de la personne humaine est-il réservé aux femmes, et celui des droits de l’homme aux hommes?

 Absurde !

 Ces féminins et masculins sont purement grammaticaux, nullement sexuels.

Certains mots sont précédés d’articles féminins ou masculins sans que ces genres impliquent que les qualités, charges ou talents correspondants appartiennent à un sexe plutôt qu’à l’autre. On dit: "Madame de Sévigné est un grand écrivain" et "Rémy de Gourmont est une plume brillante". On dit le garde des Sceaux, même quand c’est une femme, et la sentinelle, qui est presque toujours un homme.

Tous ces termes sont, je le répète, sémantiquement neutres. Accoler à un substantif un article d’un genre opposé au sien ne le fait pas changer de sexe. Ce n’est qu’une banale faute d’accord.

Certains substantifs se féminisent tout naturellement une pianiste, avocate, chanteuse, directrice, actrice, papesse, doctoresse. Mais une dame ministresse, proviseuse, médecine, gardienne des Sceaux, officière ou commandeuse de la Légion d’Honneur contrevient soit à la clarté, soit à l’esthétique, sans que remarquer cet inconvénient puisse être imputé à l’antiféminisme. Un ambassadeur est un ambassadeur, même quand c’est une femme. Il est aussi une excellence, même quand c’est un homme. L’usage est le maître suprême.

Une langue bouge de par le mariage de la logique et du tâtonnement, qu’accompagne en sourdine une mélodie originale. Le tout est fruit de la lenteur des siècles, non de l’opportunisme des politiques. L’Etat n’a aucune légitimité pour décider du vocabulaire et de la grammaire. Il tombe en outre dans l’abus de pouvoir quand il utilise l’école publique pour imposer ses oukases langagiers à toute une jeunesse.

 J’ai entendu objecter : "Vaugelas, au XVIIe siècle, n’a-t-il pas édicté des normes dans ses remarques sur la langue française ??". Certes. Mais Vaugelas n’était pas ministre. Ce n’était qu’un auteur, dont chacun était libre de suivre ou non les avis 

Il n’avait pas les moyens d’imposer ses lubies aux enfants. Il n’était pas Richelieu, lequel n’a jamais tranché personnellement de questions de langues.

Si notre gouvernement veut servir le français, il ferait mieux de veiller d’abord à ce qu’on l’enseigne en classe, ensuite à ce que l’audiovisuel public, placé sous sa coupe, n’accumule pas à longueur de soirées les faux sens, solécismes, impropriétés, barbarismes et cuirs qui, pénétrant dans le crâne des gosses, achèvent de rendre impossible la tâche des enseignants. La société française a progressé vers l’égalité des sexes dans tous les métiers, sauf le métier politique. Les coupables de cette honte croient s’amnistier (ils en ont l’habitude) en torturant la grammaire.

 Ils ont trouvé le sésame démagogique de cette opération magique : faire avancer le féminin faute d’avoir fait avancer les femmes"

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Membre, Grégairophobe..., Posté(e)
Mite_Railleuse Membre 40 509 messages
Grégairophobe...,
Posté(e)
il y a une heure, Axo lotl a dit :

Ce qui m'a amusé, c'est qu'au fond pour un certain nombre de personnes, elle sert toujours à ça. Quelqu'un mauvais en orthographe est pointé du doigt, traité d'ignorance, on se donne le droit d'ignorer ses idées ou ses propos. S'il est mauvais en orthographe c'est qu'il n'a pas été un bon élève, ou qu'il vient d'un milieu défavorisé, c'est sans doute un débile ou un voyou .

Il y en a même qui éructent  pédant, frimeur et autres trucs du genre, quand tu uses de certains mots. Genre « paradigme », par exemple. Bon, souvent il ne s’agit que de piètres provocations au service d’un bien médiocre état d’esprit, mais c’est dire si on a pas le cul sorti des ronces… :crazy:

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Membre, 68ans Posté(e)
pic et repic Membre 17 267 messages
Maitre des forums‚ 68ans‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, Frank_N a dit :

Tout à fait vrai. La langue était un vecteur discriminant.

bonjour,

tout à fait , vous souvenez vous du collège et de ses 2 sections ?

la A pour les élèves un peu plus "à l'aise" et la M pour les autres .

la A où le latin était introduit dès la sixième, tandis que les M devaient se "contenter" de la technologie ( le latin plus considéré que la techno ! ) .

autre particularité ( du moins dans le lycée j'ai usé mes fonds de culottes ) la numérotation des classes de 1 à x ... la 1 étant celle où étaient regroupés les élèves les plus forts ( et pas qu'en gymnastique ... plus tardivement appelée EPS ) .

cela étant dit ... des médecins discourant en latin, je n'en ai pas connu beaucoup mais c'est vrai que les racines latines ou grecques sont bien souvent misent à contribution pour décrire une maladie ( une que j'aime bien ...tout en espérant ne jamais "l'attraper" : l'ataxie-télangeictasie ( ça fait "riche" et "savant" )  ... les 2 termes étant dérivés du grec ! ).

bonne journée.

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Membre, 72ans Posté(e)
Frank_N Membre 5 488 messages
Maitre des forums‚ 72ans‚
Posté(e)
il y a 5 minutes, pic et repic a dit :

cela étant dit ... des médecins discourant en latin, je n'en ai pas connu beaucoup

Moi non plus, je faisais plutôt référence aux médecins avec leurs chapeaux pointus (turlututu). Je ne me souviens pas de la différenciation des classes comme vous l'expliquez. Mes années de collège, je les ai faites chez les curetons avec latin au menu. Je me souviens que j'étais particulièrement mauvais mais aujourd'hui, c'est amusant, ce que je rejetais en étant gamin, refait surface assez régulièrement.

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Membre, 154ans Posté(e)
Black Dog Membre 5 072 messages
Maitre des forums‚ 154ans‚
Posté(e)

Un collectif de linguistes a sorti un livre dans lequel ils s’insurgent contre ceux qui veulent figer la langue et ne cessent de propager de fausses informations au sujet de la langue qui serait en train de dépérir. 
 

Podcast (9 min) https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/tracts-le-podcast/les-linguistes-atterres-repenser-les-debats-sur-le-francais-6935492

 

Contre l'accumulation de déclarations catastrophistes sur l'état de la langue française, un collectif de linguistes prend la parole. Non, le français n’est ni réglementé par l’Académie française, ni "envahi" par l’anglais. Ils formulent 30 propositions pour sortir de ces débats.

"Nous sommes atterrés par les erreurs et la désinformation des puristes qui s'appuient sur un état fantasmé du passé pour prôner une détestation des usages actuels, déclare Maria Candea, professeure de sociolinguistique et linguistique française. Cette mythologie mélange de véritables problèmes d'accès aux compétences en rédaction avec la diffusion d'une peur paralysante des fautes, et finit par créer une culpabilité et une insécurité par rapport à sa propre langue et un dégoût de la grammaire présentée comme un labyrinthe monstrueux."

Dans cette tribune, elle porte la voix d'un collectif de spécialistes de syntaxe, sémantique, pragmatique, histoire de la langue, histoire de l'orthographe, grammaire, analyse des discours, sociolinguistique, sociophonétique et stylistique réunis pour l'écriture d'un essai : Le français va très bien, merci(Tracts, Gallimard) .

À lire aussi : Le français est à nous !

Pour contrer les idées reçues sur l'état de la langue française et sortir des débats stériles sur son déclin, le collectif formule trente mesures concernant l'orthographe, l'enseignement du français, les langues régionales, l'écriture numérique ou encore le genre. Parmi ces propositions : favoriser l'éducation aux variétés de français et enseigner l'histoire de la langue ; créer un véritable collège des francophones pour remplacer l'Académie française ; appliquer les rectifications orthographiques de 1990 et autoriser les correcteurs automatiques aux examens, etc.

"Notre tract dénonce les impostures trop souvent présentes dans les discours médiatiques sur la langue et veut mettre à disposition du public le plus large possible des connaissances et des constats qui constituent la base de nos disciplines universitaires. (...) Nous vous invitons à nous rejoindre et à porter un regard mieux informé sur le français actuel." Maria Candea

Le français va très bien, merci a été rédigé par :
Anne Abeillé, Julie Auger, Christophe Benzitoun, Heather Burnett, Maria Candea, Françoise Gadet, Médéric Gasquet-Cyrus, Antoine Gautier, Arnaud Hoedt, Jean-Marie Klinkenberg, Michel Launey, Julie Neveux, Rachel Panckhurst, Jérôme Piron, RF Monté, Corinne Rossari, Gilles Siouffi et Laélia Véron.

 

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Membre, 33ans Posté(e)
MarquiseU Membre 495 messages
Forumeur alchimiste ‚ 33ans‚
Posté(e)

Bonjour! Merci, c'est assez intéressant.

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Membre, Pépé fada , râleur , et clairvoyant ., 79ans Posté(e)
Maurice Clampin Membre 11 038 messages
79ans‚ Pépé fada , râleur , et clairvoyant .,
Posté(e)
Il y a 6 heures, Axo lotl a dit :

Ce qui m'a amusé, c'est qu'au fond pour un certain nombre de personnes, elle sert toujours à ça. Quelqu'un mauvais en orthographe est pointé du doigt, traité d'ignorance, on se donne le droit d'ignorer ses idées ou ses propos. S'il est mauvais en orthographe c'est qu'il n'a pas été un bon élève, ou qu'il vient d'un milieu défavorisé, c'est sans doute un débile ou un voyou .

:pap:   Et puis, il faut bien se donner de bonnes raisons pour accepter ses lacunes .

Il y a 7 heures, Axo lotl a dit :

j'ai toujours eu un problème avec ce genre de discours. Mais bon, certains y tiennent à figer la langue française.

:pap: Il ne s'agit pas de la figer, il s' agit de la laisser évoluer sans la torturer ni l' étouffer par des modes sans avenir .

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Le 10/07/2023 à 09:39, Frank_N a dit :

Figer la langue française serait la scléroser. La simplifier outre mesure serait une hérésie et la dénaturerait voire lui enlèverait toute une partie de son sens. J'en veux pour exemple la suppression de l'accent circonflexe qui poserait problème à certains incultes. L'accent circonflexe est né d'une simplification. Il sert entre autres à supprimer le s à l'intérieur de certains mots comme hostel qui est devenu hôtel ou teste  feste etc.

J'aimais bien écouter Alain Rey, linguiste et lexicographe, rédacteur en chef des publications du Robert, qui se réjouissait des évolutions de notre langue mais qui, d'un autre côté, trouvait absurde l'abus des anglicismes. Ce qui le picotait c’était également les traductions, parfois débiles, que l'Académie imposait à certains de ces anglicismes.

On a une belle langue, laissons la vivre.

Er en langue d'oc, on dit : hostal, festo, testo, besti, cresto, mestré...  etc... parce qu'on est des arriérés ! :shok:;)

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Le 10/07/2023 à 11:50, pic et repic a dit :

bonjour,

tout à fait , vous souvenez vous du collège et de ses 2 sections ?

la A pour les élèves un peu plus "à l'aise" et la M pour les autres .

la A où le latin était introduit dès la sixième, tandis que les M devaient se "contenter" de la technologie ( le latin plus considéré que la techno ! ) .

autre particularité ( du moins dans le lycée j'ai usé mes fonds de culottes ) la numérotation des classes de 1 à x ... la 1 étant celle où étaient regroupés les élèves les plus forts ( et pas qu'en gymnastique ... plus tardivement appelée EPS ) .

cela étant dit ... des médecins discourant en latin, je n'en ai pas connu beaucoup mais c'est vrai que les racines latines ou grecques sont bien souvent misent à contribution pour décrire une maladie ( une que j'aime bien ...tout en espérant ne jamais "l'attraper" : l'ataxie-télangeictasie ( ça fait "riche" et "savant" )  ... les 2 termes étant dérivés du grec ! ).

bonne journée.

"ataxie-télangeictasie"

 Nous, ici, on dit : éternuer..;)

(en oc : estarnudar)

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Membre, 68ans Posté(e)
pic et repic Membre 17 267 messages
Maitre des forums‚ 68ans‚
Posté(e)
il y a 52 minutes, Blaquière a dit :

ataxie-télangeictasie"

 Nous, ici, on dit : éternuer..;)

(en oc : estarnudar)

bonjour,

je ne sais pas pourquoi , mais j'aime bien cette dénomination ( moins la maladie ) et en matière de maladies, beaucoup voient leur origine dans des racines grecques ou latines ( notre langue en est d'ailleurs une dérivée ) .

ex : la grippe autrement appelée influenza vient de l’italien, lui même directement issu du latin ; Le Choléra vient du latin cholera ( maladie de la bile ) lui même apparenté au grec Kholera désignant toutes les maladies du foie ...

une autre ; l'anosognosie ( la méconnaissance ou le refus par le malade de sa maladie ) du grec a ( sans ) noso ( de nosos , maladie ) gnosie ( de gnôsis , connaissance )

au fait : à vos souhaits ( pourquoi dit-on cela quand on éternue ? )

bonne journée.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
il y a 3 minutes, pic et repic a dit :

bonjour,

je ne sais pas pourquoi , mais j'aime bien cette dénomination ( moins la maladie ) et en matière de maladies, beaucoup voient leur origine dans des racines grecques ou latines ( notre langue en est d'ailleurs une dérivée ) .

ex : la grippe autrement appelée influenza vient de l’italien, lui même directement issu du latin ; Le Choléra vient du latin cholera ( maladie de la bile ) lui même apparenté au grec Kholera désignant toutes les maladies du foie ...

une autre ; l'anosognosie ( la méconnaissance ou le refus par le malade de sa maladie ) du grec a ( sans ) noso ( de nosos , maladie ) gnosie ( de gnôsis , connaissance )

au fait : à vos souhaits ( pourquoi dit-on cela quand on éternue ? )

bonne journée.

 Merci On a le même goût pour les mots ! Le goût des mots !

Ici (dans le temps en provençal) quand quelqu'un éternuait on lui disait "Saint jean !"

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