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Comment la fierté peut-elle dégouter?


sirielle

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Ca pourrait n'être qu'une question de gradation et/ou de vocabulaire ?

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 17 537 messages
Forumeur confit,
Posté(e)
il y a 44 minutes, Blaquière a dit :

Je m'incline devant tes arguments :

J'appelle plutôt cela : "Botter en touche" :D

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 641 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
Posté(e)
Le 30/09/2022 à 06:40, eriu a dit :

Je n'arrive pas à comprendre ce dont tu parles Sirielle . Si je l'exprime c'est pour suivre et voir de quoi il s'agit .. 

Certes la fierté mal placée existe. La fierté se mérite, elle est censée récompenser émotionnellement une certaine réussite. Or à surestimer sa propre valeur, à être par exemple fier de ce qui finalement s'assimile objectivement à de la médiocrité, à de la négligence, la question est: Pourquoi cette fierté mal placée est-elle susceptible de provoquer de la répulsion physique? Voire de la nausée par exemple?

Pourquoi du dégout et non simplement du mépris? 

Par exemple, si je voyais un automobiliste griller dangereusement un feu rouge sans raison valable, j'éprouverais du mépris pour lui. Mais s'il se montrait fier de son comportement, alors mon mépris pourrait se teindre de dégout. Pourquoi?

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Membre, 60ans Posté(e)
Momo Lière Membre 176 messages
Forumeur survitaminé‚ 60ans‚
Posté(e)
Il y a 4 heures, sirielle a dit :

Par exemple, si je voyais un automobiliste griller dangereusement un feu rouge sans raison valable, j'éprouverais du mépris pour lui. Mais s'il se montrait fier de son comportement, alors mon mépris pourrait se teindre de dégout. Pourquoi?

Quand tu le méprises, c’est que tu juges ton propre comportement comme supérieur à celui de cet imbécile de chauffard. En se montrant fier de ce qu’il a fait, cet imbécile de chauffard manifeste du mépris pour ton propre comportement respectueux du Code de la route.

Tu pensais être dans ton bon droit de le mépriser, et lui se moque de ton bon droit. Il y a de quoi être dégoûté en effet…

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Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 589 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)
Le 30/09/2022 à 15:39, Morfou a dit :

Là, ce serait pluss que de la fierté, ce serait de l'orgueil!

Le 30/09/2022 à 16:07, Passiflore a dit :

En ce cas ce sera de l'orgueil et non plus de la simple estime de soi (dignité) 

Je ne crois pas. La fierté correspond à une certaine tenue de soi. Comme dans l'aristocratie on apprend aux enfants à se tenir. Droiture, respect des règles, du code de l'honneur, discipline... Formation du caractère et du corps, des manières... l'éducation est primordiale et décisive, et source de fierté. Il y a une discipline, finalement une hygiène de soi, voulant que ce soit la volonté qui domine, plutôt que les passions et les appetits. On ne mange pas avec les doigts... Ce qui rebute le plus l'aristocrate, c'est le relâchement, c'est le laisser-aller, c'est le manque d'hygiène, l'absence de forme, l'absence de règle, la saleté, la crasse et les passions vulgaires dont se repait le commun. L'aristocrate ressent du dégoût pour ces choses. Sa fierté est-elle orgueilleuse ? Elle doit l'être. Ça en fait partie. L'aristocrate se dresse devant cet abaissement de soi, comme un cheval fier demeure indomptable parce que sa volonté est reine. Mais l'orgueil n'est pas toujours mal placé non plus. "Fierté, sentiment noble inspiré par une juste confiance, l'estime légitime de soi ou des autres" recense le cnrtl. Il s'agit bien sûr d'un exemple extrême..

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Membre, 74ans Posté(e)
Morfou Membre 63 117 messages
Maitre des forums‚ 74ans‚
Posté(e)
à l’instant, Loufiat a dit :

Je ne crois pas. La fierté correspond à une certaine tenue de soi. Comme dans l'aristocratie on apprend aux enfants à se tenir. Droiture, respect des règles, du code de l'honneur, discipline... Formation du caractère et du corps, des manières... l'éducation est primordiale et décisive, et source de fierté. Il y a une discipline, finalement une hygiène de soi, voulant que ce soit la volonté qui domine, plutôt que les passions et les appetits. On ne mange pas avec les doigts... Ce qui rebute le plus l'aristocrate, c'est le relâchement, c'est le laisser-aller, c'est le manque d'hygiène, l'absence de forme, l'absence de règle, la saleté, la crasse et les passions vulgaires dont se repait le commun. L'aristocrate ressent du dégoût pour ces choses. Sa fierté est-elle orgueilleuse ? Elle doit l'être. Ça en fait partie. L'aristocrate se dresse devant cet abaissement de soi, comme un cheval fier demeure indomptable parce que sa volonté est reine. Mais l'orgueil n'est pas toujours mal placé non plus. "Fierté, sentiment noble inspiré par une juste confiance, l'estime légitime de soi ou des autres" recense le cnrtl. Il s'agit bien sûr d'un exemple extrême..

Vous parlez d'éducation...de "rang"...que vient faire la fierté et l'orgueil? (à part l'orgueil des parvenus) ce sont juste des ressentis...pas des faits...l'éducation par contre, c'est un fait!

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Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 589 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, Morfou a dit :

Vous parlez d'éducation...de "rang"...que vient faire la fierté et l'orgueil? (à part l'orgueil des parvenus) ce sont juste des ressentis...pas des faits...l'éducation par contre, c'est un fait!

Je prends un exemple extrême, l'aristocratie, dont la fierté est un caractère typique.

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Membre, 74ans Posté(e)
Morfou Membre 63 117 messages
Maitre des forums‚ 74ans‚
Posté(e)
à l’instant, Loufiat a dit :

Je prends un exemple extrême, l'aristocratie, dont la fierté est un caractère typique.

Vous ne connaissez pas, à l'évidence, d'aristocrate! des vrais!

A une époque, assez lointaine, ils étaient méprisants!

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Membre, Posté(e)
Passiflore Membre 22 838 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
il y a 12 minutes, Loufiat a dit :

La fierté correspond à une certaine tenue de soi. Comme dans l'aristocratie on apprend aux enfants à se tenir. Droiture, respect des règles, du code de l'honneur, discipline... Formation du caractère et du corps, des manières... l'éducation est primordiale et décisive et source de fierté. Il y a une discipline, finalement une hygiène de soi, voulant que ce soit la volonté qui domine, plutôt que les passions et les appetits.

 

Et c'est une bonne chose qu'il en soit ainsi.

 

il y a 12 minutes, Loufiat a dit :

On ne mange pas avec les doigts... Ce qui rebute le plus l'aristocrate, c'est le relâchement, c'est le laisser-aller, c'est le manque d'hygiène, l'absence de forme, l'absence de règle, la saleté, la crasse et les passions vulgaires dont se repait le commun. L'aristocrate ressent du dégoût pour ces choses.

 

A juste raison, ce dégoût ressenti.

 

il y a 12 minutes, Loufiat a dit :

Sa fierté est-elle orgueilleuse ? Elle doit l'être. Ça en fait partie. L'aristocrate se dresse devant cet abaissement de soi, comme un cheval fier demeure indomptable parce que sa volonté est reine. Mais l'orgueil n'est pas toujours mal placé non plus. "Fierté, sentiment noble inspiré par une juste confiance, l'estime légitime de soi ou des autres" recense le cnrtl.

 

Lorsque la fierté (tenue de soi, dignité) découle sur un sentiment de supériorité à l'égard de ceux provoquant son dégoût, elle (la fierté) perdra en noblesse s'il (le dégoût) s'exprime par des paroles et des actes envers ceux considérés (à juste raison, certes) comme répugnants.

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Membre, Voyageur, 70ans Posté(e)
Plouj Membre 111 054 messages
70ans‚ Voyageur,
Posté(e)

Je n'ai jamais considéré l'orgueil comme un défaut.

Il faut être fier de soi tout en restant digne !

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Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 589 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, Passiflore a dit :

Lorsque la fierté (tenue de soi, dignité) découle sur un sentiment de supériorité à l'égard de ceux provoquant son dégoût, elle (la fierté) perdra en noblesse s'il (le dégoût) s'exprime par des paroles et des actes envers ceux considérés (à juste raison, certes) comme répugnants.

Elle peut déboucher sur la compassion lorsque cet abaissement de soi n'est pas lui-même érigé en valeur.

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Membre, Posté(e)
Passiflore Membre 22 838 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
il y a 3 minutes, Loufiat a dit :

Elle peut déboucher sur la compassion lorsque cet abaissement de soi n'est pas lui-même érigé en valeur.

 

Certes mais c'est rarement le cas, en tout cas pas lorsque l'estime de soi dépasse la limite, va au-delà de la tenue de soi et de sa propre dignité, n'étant alors que fatuité, suffisance, vanité.

 

Fort heureusement la tenue de soi (sa dignité) n'est pas  incompatible avec la bonté, la bienveillance, la compassion.

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Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 589 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)
il y a 3 minutes, Passiflore a dit :

Certes mais c'est rarement le cas, en tout cas pas lorsque l'estime de soi dépasse la limite, va au-delà de la tenue de soi et de sa propre dignité, n'étant alors que fatuité, suffisance, vanité.

Lorsque le statut devient objet de jouissance plutôt que de responsabilité. C'est typiquement le cas de l'aristocratie décadente dans l'Europe féodale après que la noblesse se soit fermée sur elle-même, une fois devenue héréditaire.

il y a 3 minutes, Passiflore a dit :

Fort heureusement la tenue de soi (sa dignité) n'est pas  incompatible avec la bonté, la bienveillance, la compassion.

Au contraire elles vont souvent de pair. 

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Membre, Posté(e)
Passiflore Membre 22 838 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, Loufiat a dit :

Au contraire elles vont souvent de pair. 

 

Oui lorsque l'estime de soi (dignité) et la bienveillance découlent d'un certain état d'esprit que l'on veille à avoir et à entretenir afin de ne pas déchoir.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 011 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Bonsoir @sirielle

il me semble que nous avions déjà abordé peu ou prou cette question, mais je n'en suis pas certain, j'en profite alors pour te donner non pas ma réponse, mais celle - suffisamment explicite et claire il me semble vis-à-vis de ta question du Topic et précisée un peu plus loin par tes soins - tirée de travaux de chercheurs qui fait bien mieux que je ne pourrais le faire ( bonne lecture ) :

1.2.4. – Similitudes entre le dégoût physique et le dégoût moral

Alors que le dégoût moral se distingue d’autres émotions morales – telles que la colère, le mépris ou l’indignation – il partage des similarités avec le dégoût physique en ce qui concerne leurs fonctions, leurs expressions faciales, leurs réactions physiologiques et leur activité cérébrale. Nous avons vu précédemment que le dégoût est d’abord défini comme une répulsion face à ce qui pourrait être, en cas d’ingestion, nocif à l’individu. Ce type de dégoût, très viscéral et centré sur l’oralité, correspondrait au dégoût physique. Or, selon l’approche évolutionniste le système de rejet que le dégoût physique constituait face à la nourriture a été adapté et répond, à présent, à d’autres types d’inducteurs non plus basés uniquement sur le gustatif, mais mettant en jeu une évaluation (ex. un cafard, même stérilisé, est perçu comme dégoûtant car associé à la saleté) (Rozin, Haidt, & Fincher, 2009). En ce sens, le dégoût aurait pris la fonction de nous tenir à distance d’agents pathogènes et serait en quelque sorte un mécanisme d’évitement de la maladie (Curtis, Aunger, & Rabie, 2004 ; Oaten, Stevenson, & Case, 2009). Enfin, en exigeant l’éviction de certaines « déviances » l’humanité aurait pris avantage de ce « système » et associé le dégoût à de nouvelles formes de rejet afin de servir les normes morales et de maintenir l’harmonie dans notre vie sociale. Ainsi, éprouver du dégoût aiderait les individus à distinguer le mal – à l’origine de leur sensation nauséeuse – du bien, et en ce sens serait, outre le « gardien de la bouche », le « gardien de la dignité humaine et de l’ordre social » (Haidt, Rozin, McCauley, & Imada, 1997).

Les dégoûts physique et moral ne partagent pas seulement la fonction de défense et de protection de l’intégrité physique et morale de l’être, ils produisent les mêmes réactions physiologiques et des expressions faciales identiques. Une recherche de Sherman, Haidt et Coan (citée dans Rozin et al., 2008, p. 763) met en évidence qu’en réponse à une vidéo mettant en scène un meeting de néonazis (considéré comme moralement inacceptable), les participants rapportaient ressentir à la fois du dégoût et de la colère. Cependant, au niveau physiologique les chercheurs ont observé un ralentissement du rythme cardiaque et un serrement de gorge, caractéristiques d’un état émotionnel de dégoût physique. Ainsi, le dégoût moral tout comme le dégoût physique activerait le système nerveux parasympathique. En outre, Chapman et collègues (2009) ont montré que le dégoût induit par des stimuli physiques (ex. une boisson amère, la saleté), et des stimuli d’ordre moral (ex. une injustice dans un jeu) activent les mêmes muscles faciaux de la région du levator labii caractéristiques de l’expression de dégoût physique. Ces expressions faciales sont associées aux violations morales dès l’enfance (Danovitch & Bloom, 2009). Enfin, les régions cérébrales activées lors de la lecture de scénarios évoquant un dégoût physique ou moral se recouvriraient largement notamment au niveau du cortex orbitofrontal médian et latéral. Les différences quant à elles se situent, par exemple, au niveau du gyrus cingulaire antérieur (davantage associé au dégoût « physique ») et au niveau des gyrii temporal et frontal inférieur droit (davantage associé au dégoût « moral ») (Moll, de Oliveira-Souza, Moll, et al., 2005).

Les recherches récentes relatives au dégoût révèlent la complexité de cette émotion en mettant en lumière de nettes distinctions comme de réelles similitudes entre le dégoût physique et moral. De plus, les fonctions du dégoût moral semblent tout aussi importantes que celles du dégoût physique, précisément car il répond à des « menaces » plus sociales, mettant en jeu nos valeurs morales. Dès lors, si certaines transgressions morales suscitent du dégoût alors nous pouvons nous poser la question du lien entre le dégoût et le jugement moral, c’est-à-dire le fait d’affirmer ou de nier qu’une action est bonne ou mauvaise. D’autre part, en tant que puissant système de rejet nous pouvons imaginer les conséquences négatives du dégoût dans notre rapport à autrui, hors de la sphère morale, comme nous le verrons dans un second temps.

2.1. – Le dégoût comme intuition morale

[...]

Le lien entre le dégoût et le jugement moral a été exploré empiriquement de trois façons : d’abord en examinant le dégoût induit par les actes immoraux eux-mêmes (c’est-à-dire le dégoût moral), puis en s’intéressant à l’effet de la sensibilité au dégoût en tant que disposition individuelle (dégoût « trait »), et enfin, en étudiant l’impact du dégoût physique induit expérimentalement, sans rapport avec les actes à juger.

2.1.1. – Dégoût et transgressions morales

Zhong et Liljenquist (2006) ont montré que le fait de réfléchir à une transgression morale (vs. réfléchir à un thème plus neutre) facilite le traitement des mots associés à la propreté dans une tâche de décision lexicale. De même, faire lire aux participants des cas de transgression morale, comparés aux cas neutres, les incite à compléter plus de mots liés au dégoût et à la propreté dans une tâche de complétion de mots, et à choisir davantage un petit savon qu’un crayon comme cadeau (Jones & Fitness, 2008, étude 1). Ces résultats suggèrent que les actes immoraux sont fortement associés au dégoût (voir aussi Hutcherson & Gross, 2011). De plus, plusieurs études ont montré que l’évaluation de la moralité des actes moralement controversés (ex. utiliser le drapeau national pour nettoyer la salle de bain, ne pas tenir une promesse), des pratiques alimentaires non conventionnelles (ex. manger son chien décédé après un accident) ou des pratiques sexuelles taboues (ex. avoir une relation sexuelle incestueuse entre frère et sœur) est mieux prédite par les réactions affectives négatives que ces actes suscitent, telles que le dégoût ou la gêne, que par l’évaluation de leurs possibles conséquences négatives (ex. Haidt & Hersh, 2001 ; Haidt, Koller, & Dias, 1993). Autrement dit un acte de transgression est jugé comme immoral lorsqu’il induit des émotions négatives de dégoût ou d’embarras, même lorsque cet acte ne fait de tort à personne. De plus, certaines études révèlent un lien spécifique entre des actes immoraux et le dégoût qu’ils évoquent en comparaison avec d’autres émotions négatives comme la colère et le mépris, et en fonction du domaine moral impliqué (Gutierrez & Giner-Sorolla, 2007 ; Horberg, Oveis, Keltner, & Cohen, 2009 ; Rozin et al., 1999). Gutierrez et collègues (2007) par exemple, ont présenté un acte de transgression morale (manger de la viande issue du clonage du tissu musculaire humain) ou non (essayer une nouvelle substance synthétique favorisant les capacités mnésiques), ces actes ayant des conséquences nuisibles ou non. Le scénario avec violation d’un tabou induisait plus de dégoût que de colère et une condamnation plus sévère indépendamment du caractère nuisible ou non de l’acte. Le fait que la charge cognitive imposée à la moitié des participants ne modère pas ces effets suggère que les jugements moraux étaient faits de manière automatique et intuitive.

Cependant, le dégoût n’affecte pas de manière identique tous les jugements moraux. Il est davantage associé aux transgressions morales liées à une forme de pollution ou de contamination qui menacent la pureté du corps et de l’âme (ex. pratiques alimentaires et sexuelles « impropres ») qu’aux situations mettant en jeu une injustice (ne pas retourner un livre emprunté à la bibliothèque ce qui empêche un autre étudiant de réviser pour les examens ; Horberg et al., 2009, exp.1).

 

https://www.cairn.info/revue-l-annee-psychologique1-2014-1-page-97.htm

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Membre, 55ans Posté(e)
guernica Membre 22 528 messages
Maitre des forums‚ 55ans‚
Posté(e)

pour moi, la fierté de soi, c'est juste pouvoir se regarder dans un miroir, sans avoir envie de se cracher dessus

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Membre, 60ans Posté(e)
eriu Membre 11 392 messages
Maitre des forums‚ 60ans‚
Posté(e)
Le 04/10/2022 à 00:10, sirielle a dit :

Certes la fierté mal placée existe. La fierté se mérite, elle est censée récompenser émotionnellement une certaine réussite. Or à surestimer sa propre valeur, à être par exemple fier de ce qui finalement s'assimile objectivement à de la médiocrité, à de la négligence, la question est: Pourquoi cette fierté mal placée est-elle susceptible de provoquer de la répulsion physique? Voire de la nausée par exemple?

Pourquoi du dégout et non simplement du mépris? 

Par exemple, si je voyais un automobiliste griller dangereusement un feu rouge sans raison valable, j'éprouverais du mépris pour lui. Mais s'il se montrait fier de son comportement, alors mon mépris pourrait se teindre de dégout. Pourquoi?

Je rejoindrais @Momo Lière sur le dégoût que ce type de fierté engendrerait .. j'ai du mal , à la base , avec cette notion " fierté" je n'arrive pas à lui donner , à lui trouver une utilité .. j'ai du mal à la trouver positive quelle que soient les circonstances .. 

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

L'orgueil dérange principalement les orgueilleux pour des raisons psychologiques évidentes : quand on a l'égo comme une pastèque, il n'y a pas de place pour deux.

La fierté est un sentiment d'accomplissement de soi lié à une réalisation ou un acte socialement valorisés.

L'orgueil est le sentiment de supériorité ou de préférence de soi qui s'exerce au détriment des autres.

C'est une sacré différence !

La fierté ne veut généralement que la fierté des autres de façon égale, mais l'orgueilleux ne peut par nature pas supporter l'orgueil des autres, ni même le spectacle de la simple fierté parfois.

L'une est l'expression de la pulsion de vie et s'exerce donc dans le respect de soi comme des autres, quand l'autre est l'expression de la pulsion de mort, s'exerçant dans l'irrespect pour les autres.

La différence entre la fierté et l'orgueil c'est un peu la différence entre la réussite sociale (p.ex. la fierté d'un diplômé) et le hors-la-loi satisfait d'avoir réussi son braquage.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
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La fierté est par essence légitime car elle respecte les valeurs de la société.

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 641 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
Posté(e)
Le 04/10/2022 à 21:15, deja-utilise a dit :

Bonsoir @sirielle

il me semble que nous avions déjà abordé peu ou prou cette question, mais je n'en suis pas certain, j'en profite alors pour te donner non pas ma réponse, mais celle - suffisamment explicite et claire il me semble vis-à-vis de ta question du Topic et précisée un peu plus loin par tes soins - tirée de travaux de chercheurs qui fait bien mieux que je ne pourrais le faire ( bonne lecture ) :

1.2.4. – Similitudes entre le dégoût physique et le dégoût moral

Alors que le dégoût moral se distingue d’autres émotions morales – telles que la colère, le mépris ou l’indignation – il partage des similarités avec le dégoût physique en ce qui concerne leurs fonctions, leurs expressions faciales, leurs réactions physiologiques et leur activité cérébrale. Nous avons vu précédemment que le dégoût est d’abord défini comme une répulsion face à ce qui pourrait être, en cas d’ingestion, nocif à l’individu. Ce type de dégoût, très viscéral et centré sur l’oralité, correspondrait au dégoût physique. Or, selon l’approche évolutionniste le système de rejet que le dégoût physique constituait face à la nourriture a été adapté et répond, à présent, à d’autres types d’inducteurs non plus basés uniquement sur le gustatif, mais mettant en jeu une évaluation (ex. un cafard, même stérilisé, est perçu comme dégoûtant car associé à la saleté) (Rozin, Haidt, & Fincher, 2009). En ce sens, le dégoût aurait pris la fonction de nous tenir à distance d’agents pathogènes et serait en quelque sorte un mécanisme d’évitement de la maladie (Curtis, Aunger, & Rabie, 2004 ; Oaten, Stevenson, & Case, 2009). Enfin, en exigeant l’éviction de certaines « déviances » l’humanité aurait pris avantage de ce « système » et associé le dégoût à de nouvelles formes de rejet afin de servir les normes morales et de maintenir l’harmonie dans notre vie sociale. Ainsi, éprouver du dégoût aiderait les individus à distinguer le mal – à l’origine de leur sensation nauséeuse – du bien, et en ce sens serait, outre le « gardien de la bouche », le « gardien de la dignité humaine et de l’ordre social » (Haidt, Rozin, McCauley, & Imada, 1997).

Les dégoûts physique et moral ne partagent pas seulement la fonction de défense et de protection de l’intégrité physique et morale de l’être, ils produisent les mêmes réactions physiologiques et des expressions faciales identiques. Une recherche de Sherman, Haidt et Coan (citée dans Rozin et al., 2008, p. 763) met en évidence qu’en réponse à une vidéo mettant en scène un meeting de néonazis (considéré comme moralement inacceptable), les participants rapportaient ressentir à la fois du dégoût et de la colère. Cependant, au niveau physiologique les chercheurs ont observé un ralentissement du rythme cardiaque et un serrement de gorge, caractéristiques d’un état émotionnel de dégoût physique. Ainsi, le dégoût moral tout comme le dégoût physique activerait le système nerveux parasympathique. En outre, Chapman et collègues (2009) ont montré que le dégoût induit par des stimuli physiques (ex. une boisson amère, la saleté), et des stimuli d’ordre moral (ex. une injustice dans un jeu) activent les mêmes muscles faciaux de la région du levator labii caractéristiques de l’expression de dégoût physique. Ces expressions faciales sont associées aux violations morales dès l’enfance (Danovitch & Bloom, 2009). Enfin, les régions cérébrales activées lors de la lecture de scénarios évoquant un dégoût physique ou moral se recouvriraient largement notamment au niveau du cortex orbitofrontal médian et latéral. Les différences quant à elles se situent, par exemple, au niveau du gyrus cingulaire antérieur (davantage associé au dégoût « physique ») et au niveau des gyrii temporal et frontal inférieur droit (davantage associé au dégoût « moral ») (Moll, de Oliveira-Souza, Moll, et al., 2005).

Les recherches récentes relatives au dégoût révèlent la complexité de cette émotion en mettant en lumière de nettes distinctions comme de réelles similitudes entre le dégoût physique et moral. De plus, les fonctions du dégoût moral semblent tout aussi importantes que celles du dégoût physique, précisément car il répond à des « menaces » plus sociales, mettant en jeu nos valeurs morales. Dès lors, si certaines transgressions morales suscitent du dégoût alors nous pouvons nous poser la question du lien entre le dégoût et le jugement moral, c’est-à-dire le fait d’affirmer ou de nier qu’une action est bonne ou mauvaise. D’autre part, en tant que puissant système de rejet nous pouvons imaginer les conséquences négatives du dégoût dans notre rapport à autrui, hors de la sphère morale, comme nous le verrons dans un second temps.

2.1. – Le dégoût comme intuition morale

[...]

Le lien entre le dégoût et le jugement moral a été exploré empiriquement de trois façons : d’abord en examinant le dégoût induit par les actes immoraux eux-mêmes (c’est-à-dire le dégoût moral), puis en s’intéressant à l’effet de la sensibilité au dégoût en tant que disposition individuelle (dégoût « trait »), et enfin, en étudiant l’impact du dégoût physique induit expérimentalement, sans rapport avec les actes à juger.

2.1.1. – Dégoût et transgressions morales

Zhong et Liljenquist (2006) ont montré que le fait de réfléchir à une transgression morale (vs. réfléchir à un thème plus neutre) facilite le traitement des mots associés à la propreté dans une tâche de décision lexicale. De même, faire lire aux participants des cas de transgression morale, comparés aux cas neutres, les incite à compléter plus de mots liés au dégoût et à la propreté dans une tâche de complétion de mots, et à choisir davantage un petit savon qu’un crayon comme cadeau (Jones & Fitness, 2008, étude 1). Ces résultats suggèrent que les actes immoraux sont fortement associés au dégoût (voir aussi Hutcherson & Gross, 2011). De plus, plusieurs études ont montré que l’évaluation de la moralité des actes moralement controversés (ex. utiliser le drapeau national pour nettoyer la salle de bain, ne pas tenir une promesse), des pratiques alimentaires non conventionnelles (ex. manger son chien décédé après un accident) ou des pratiques sexuelles taboues (ex. avoir une relation sexuelle incestueuse entre frère et sœur) est mieux prédite par les réactions affectives négatives que ces actes suscitent, telles que le dégoût ou la gêne, que par l’évaluation de leurs possibles conséquences négatives (ex. Haidt & Hersh, 2001 ; Haidt, Koller, & Dias, 1993). Autrement dit un acte de transgression est jugé comme immoral lorsqu’il induit des émotions négatives de dégoût ou d’embarras, même lorsque cet acte ne fait de tort à personne. De plus, certaines études révèlent un lien spécifique entre des actes immoraux et le dégoût qu’ils évoquent en comparaison avec d’autres émotions négatives comme la colère et le mépris, et en fonction du domaine moral impliqué (Gutierrez & Giner-Sorolla, 2007 ; Horberg, Oveis, Keltner, & Cohen, 2009 ; Rozin et al., 1999). Gutierrez et collègues (2007) par exemple, ont présenté un acte de transgression morale (manger de la viande issue du clonage du tissu musculaire humain) ou non (essayer une nouvelle substance synthétique favorisant les capacités mnésiques), ces actes ayant des conséquences nuisibles ou non. Le scénario avec violation d’un tabou induisait plus de dégoût que de colère et une condamnation plus sévère indépendamment du caractère nuisible ou non de l’acte. Le fait que la charge cognitive imposée à la moitié des participants ne modère pas ces effets suggère que les jugements moraux étaient faits de manière automatique et intuitive.

Cependant, le dégoût n’affecte pas de manière identique tous les jugements moraux. Il est davantage associé aux transgressions morales liées à une forme de pollution ou de contamination qui menacent la pureté du corps et de l’âme (ex. pratiques alimentaires et sexuelles « impropres ») qu’aux situations mettant en jeu une injustice (ne pas retourner un livre emprunté à la bibliothèque ce qui empêche un autre étudiant de réviser pour les examens ; Horberg et al., 2009, exp.1).

 

https://www.cairn.info/revue-l-annee-psychologique1-2014-1-page-97.htm

Il me semble que la complaisance de soi à la vilainie, à la médiocrité, l'absence de remords, de scrupule, à la bassesse morale, attise son incorrigibilité, y compris exogène. Ainsi le dégoût "spectateur" peut être alors issu par exemple, de cette fatalité exacerbée, cette relative difficulté à contribuer à l'amélioration d'un comportement à la fois toxique, méprisable, et le plaisir pervers démesuré qui l'y complait (or la fierté entre autres confert un certain plaisir) conduisant alors à plus ou moins s'en détourner, s'en protéger. Ainsi le dégoût physique peut être provoqué par la perversion démesurée, qu'elle soit physique ou morale. Et toute perversion démesurée demande une certaine complaisance, une certaine fierté de ce qu'elle est.

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