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Le sexe de l'écriture.


Elfière

Messages recommandés

Membre, à crocs? accroc?, Posté(e)
Elfière Membre 494 messages
Forumeur accro‚ à crocs? accroc?,
Posté(e)

C'est un "débat" que j'ai remonté d'un autre "Ailleurs", auquel m'a fait penser @Good Veninsà qui l'on a reproché un jour, d'avoir une écriture "féminine". Or, à moi, une personne (très lettrée) a écrit :

Donc, quelques extraits :

Citation

[Citation:
 "ton écriture n'est pas du tout ce que j'appelle féminine. Soit tu es un homme, soit tu es très intelligente."

J'avais éclaté de rire via mon clavier (MMMPOUAARFFF!)! Ce qui l'avait grandement offusquée.

Alors, j'explique vite fait mon éclat de rire spontané : c'est dans l’ambiguïté, sans doute non intentionnelle, des pré-supposés de ta réflexion...
Par exemple le "soit/soit" qui induit sa notion d'opposition, de différence, voire d'exclusion de l'une par rapport à l'autre de chacune des suppositions.
Et je n'ai pas réussi à suivre ta logique!
Vraiment!
Pour écrire comme je le fais, la "qualité" d'homme suffirait, mais si je suis femme, cela exigerait ou impliquerait l'intelligence nécessaire/indispensable pour l'égaler?
T'avoueras... C'est énorme, non?
Voilà! Pas plus. Pas de moquerie. Juste une mention pour une "perle" particulière, comme je les aime, avec même la gratitude du rire franc immédiat qui en découle si ça ne risque pas de confirmer ton opinion de masculinité de réaction en plus de celle de l'écriture.

 

Et nous avions continué à en débattre... Et ce fut bien intéressant.

Avant que de remonter la suite, peut-être aurons-nous ici quelques avis.

Merci.

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 869 messages
78ans‚ Talon 1,
Posté(e)

Votre interlocuteur est un goujat. Ou il vit encore au Moyen Âge, car les femmes n'apprenaient pas la langue et leurs erreurs étaient pardonnées.

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Membre, 62ans Posté(e)
Good Venins Membre 927 messages
Mentor‚ 62ans‚
Posté(e)
il y a 20 minutes, Elfière a dit :

(MMMPOUAARFFF!)

Oui, il ne devait pas savoir, que seule les anges manient la plume, et donc, que l'écriture n'a pas de sexe...

(les auteurs (trices) par contre...) :o°

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Membre, Un oiseau la tête en bas !, Posté(e)
Sittelle Membre 11 300 messages
Un oiseau la tête en bas !,
Posté(e)
il y a une heure, Elfière a dit :

C'est un "débat" que j'ai remonté d'un autre "Ailleurs", auquel m'a fait penser @Good Veninsà qui l'on a reproché un jour, d'avoir une écriture "féminine". Or, à moi, une personne (très lettrée) a écrit :

Donc, quelques extraits :

J'avais éclaté de rire via mon clavier (MMMPOUAARFFF!)! Ce qui l'avait grandement offusquée.

Alors, j'explique vite fait mon éclat de rire spontané : c'est dans l’ambiguïté, sans doute non intentionnelle, des pré-supposés de ta réflexion...
Par exemple le "soit/soit" qui induit sa notion d'opposition, de différence, voire d'exclusion de l'une par rapport à l'autre de chacune des suppositions.
Et je n'ai pas réussi à suivre ta logique!
Vraiment!
Pour écrire comme je le fais, la "qualité" d'homme suffirait, mais si je suis femme, cela exigerait ou impliquerait l'intelligence nécessaire/indispensable pour l'égaler?
T'avoueras... C'est énorme, non?
Voilà! Pas plus. Pas de moquerie. Juste une mention pour une "perle" particulière, comme je les aime, avec même la gratitude du rire franc immédiat qui en découle si ça ne risque pas de confirmer ton opinion de masculinité de réaction en plus de celle de l'écriture.

 

Et nous avions continué à en débattre... Et ce fut bien intéressant.

Avant que de remonter la suite, peut-être aurons-nous ici quelques avis.

Merci.

J'ai toujours pensé que vous étiez un homme en vous lisant ! :ange2:

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Membre, tout ce que je sais,c'est que je ne sais rien,tandis que les autres croient savoir ce qu'ils ne savent pas ( Socrate), 51ans Posté(e)
sphynxxxix Membre 16 766 messages
51ans‚ tout ce que je sais,c'est que je ne sais rien,tandis que les autres croient savoir ce qu'ils ne savent pas ( Socrate),
Posté(e)

c est l'une des réflexion les plus sexiste que j'ai pu lire ,

respect . :D

 

par contre ,il est possible de deviner parfois une supercherie ,

pas forcément sur la manière d'écrire , l'écriture peut être très belle et de qualité que ce soit un homme ou une femme, mais surtout sur le fond ,les idées ,ce que l'auteur  veut susciter comme fantasme ou émotion .

un homme voulant se faire passer pour une femme peut aisément être découvert ....:o° par exemple ...

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Membre, 40ans Posté(e)
Crève Membre 3 352 messages
Mentor‚ 40ans‚
Posté(e)

L'écriture à t-elle un sexe ? Je pense que non. Si on proposait des livres sans mentionner qui les a écrits, on serait pas plus renseignés sur le genre, auteur ou autrice. D'ailleurs la preuve, sur le forum on sait pas si l'on a affaire à un homme ou une femme quand ce n'est pas explicitement mentionné ou divulgué.

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Membre, 71ans Posté(e)
Frank_N Membre 4 334 messages
Maitre des forums‚ 71ans‚
Posté(e)

Vous posez un peu le débat sur l'écriture inclusive qui, j'espère, ne nous sera pas imposée. Je n'ose même pas imaginer l'allure des textes que nous aurions. Déjà que beaucoup de personnes ont de la difficulté à lire, ça risque de devenir compliqué. Que l'on féminise certains termes c'est assez logique mais neutraliser le genre c'est assez ridicule. Les marié.e.s étaient tout de blanc vêtus, je trouve ça fatiguant à lire. Il y a plein de trucs bizarres, quand il s'agit d'un maïeuticien doit on dire un sage-femme ou une sage-femme. A force de vouloir tout aseptiser, on finira par ne plus savoir ni lire ni écrire.

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Membre, 62ans Posté(e)
Good Venins Membre 927 messages
Mentor‚ 62ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, Elfière a dit :

si ça ne risque pas de confirmer ton opinion de masculinité de réaction

En fait, cela ne m'a pas vraiment perturbé, sauf a dire que je n'étais pas aidé, au départ... Aujourd'hui (comme hier pour certains) les couples

sont heureux que leurs enfants s'engagent en écriture... Je n'ai pas eu cette chance, j'en ai eu d'autres... et puis même enfant, j'étais grand, 

et pas trop maigre... pour faire simple, je n'étais pas le premier que l'on venait faire Chier... alors pas de problèmes :aggressive:

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Membre, 40ans Posté(e)
Crève Membre 3 352 messages
Mentor‚ 40ans‚
Posté(e)

L'écriture est la preuve qu'on peut jouir sans sexe(s). 

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Membre, 57ans Posté(e)
lysiev Membre 8 496 messages
Maitre des forums‚ 57ans‚
Posté(e)

Un homme va écrire je suis allé

Une femme je suis allée.

Donc l'écriture peut avoir un sexe ?ou je dis des conneries ?:D

 

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Membre, à crocs? accroc?, Posté(e)
Elfière Membre 494 messages
Forumeur accro‚ à crocs? accroc?,
Posté(e)
Il y a 4 heures, lysiev a dit :

Un homme va écrire je suis allé

Une femme je suis allée.

Donc l'écriture peut avoir un sexe ?ou je dis des conneries ?:D

 

Tu ne dis pas de conneries mais , par exemple, j'ai choisi de faire parler un homme comme héros de ma mini-nouvelle "Miroir". Et ce n'est pas la seule fois. Mes personnages ont un sexe qui devient le mien si je les fais parler à la première personne. C'est d'ailleurs un exercice qui me plait bien.

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Membre, à crocs? accroc?, Posté(e)
Elfière Membre 494 messages
Forumeur accro‚ à crocs? accroc?,
Posté(e)
Il y a 9 heures, Talon 1 a dit :

Votre interlocuteur est un goujat. Ou il vit encore au Moyen Âge, car les femmes n'apprenaient pas la langue et leurs erreurs étaient pardonnées.

C'est une femme.

Prof de Lettres et lettrée elle-même. Juste, je pense qu'elle a très peu d'estime pour la gent féminine en général. En étant une femme avec une écriture qui lui plaisait, je bousculais un peu ses préjugés.

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Membre, à crocs? accroc?, Posté(e)
Elfière Membre 494 messages
Forumeur accro‚ à crocs? accroc?,
Posté(e)
Il y a 7 heures, Sittelle a dit :

J'ai toujours pensé que vous étiez un homme en vous lisant ! :ange2:

Tu n'es pas la première. Je pense que l'écriture peut s'assimiler (aussi) un jeu d'acteur. Et le fait d'endosser des personnalités diverses, n'est rien de plus que de s'essayer au rôle de composition. Réussir est une autre histoire. @Criteriumest redoutable dans cet exercice. (J'ai volontairement choisi un adjectif mixte pour ceux qui douteraient encore...)

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Membre, nyctalope, 39ans Posté(e)
Criterium Membre 2 852 messages
39ans‚ nyctalope,
Posté(e)

@Elfière — Tu m'invoques au moment-même où j'allais poster une première réponse ! :smile2:

 

Je trouve ce sujet intéressant... c'est une question à laquelle j'ai pensé par le passé et j'aimerais bien en apprendre plus.

En anglais — langue intéressante d'ailleurs par le fait que les noms ne sont pas genrés — il y a eu des recherches, avec divers types d'algorithmes, pour essayer de répondre à cette question : y'a-t-il des différences homme/femme si l'on donne à l' 'algorithme' un corpus de textes, de styles divers (fiction, non-fiction, technique ou non) et sur des sujets divers (nature, science, analyse, etc.) ? Et quelles sont les limites rencontrées ?

Ainsi, en anglais, vous trouverez le Gender Guesser, un site web dans lequel vous pouvez copier/coller quelques extraits et avoir un verdict.

Quelques remarques qui nous aiguillent déjà :

— Il est précisé que sa capacité d'identification est proche de 60%. C'est mieux qu'un choix au hasard (50%), ce qui signifie qu'il y a bien des différences dans l'écriture d'un homme ou d'une femme, en général et en anglais tout du moins. Cependant, 60%, cela reste très peu. L'auteur lui-même demande à ce que l'on ne lui adresse pas des e-mails pour se plaindre, ce qui nous fait imaginer que ça a souvent été le cas... — J'ai moi-même fait quelques tests sur ce site avec des collègues, ça n'a pas été si concluant que ça. Selon le texte choisi, l'on se métamorphose. En revanche je soupçonne que certaines langues auront un % différent ; par exemple, en japonais, il est assez connu que certains choix de termes et de mots, sans être des accords, dépendent énormément de la position sociale et du genre de l'individu. Je ferai plus de recherches quant au français.

— Les limitations sont précisées. Cet algorithme-ci marche moins bien sur des textes de fiction, et apparemment presque pas sur la poésie. La poésie, si elle est genrée, ne l'est donc pas de la même manière... or c'est assez intéressant parce que qu'est-ce que signifient des différences variables en fonction des styles ? - Certainement que les différences textuelles hommes/femmes sont très ténues et surtout culturelles. Or, cela fait sens si l'on imagine la démarche qui a permis d'ériger l'algorithme (lequel grosso modo attribue un "poids" et une "direction" à certains mots et types de mots, puis en fait la somme) : un corpus de texte, pour lequel l'on ne sait pas quels facteurs ont été utilisés comme "contrôles". Par exemple, étant donné que le ratio homme/femme varie énormément dans certaines études, dans certains secteurs, etc, les différences découvertes seront-elles réellement liées à une différence homme/femme, ou alors à une différence entre les domaines pris en compte ? Une différence dans le niveau scolaire des personnes choisies aléatoirement pour le corpus ?

Ici, en l'occurrence, les "poids" sont précisés venir d'une étude de 2003 menée par des chercheurs israéliens sur des textes anglais (britanniques). Par curiosité j'avais survolé les tables regroupant les comptes dans leur étude, et les différences indiquées, bien que significatives, ne le sont pas de beaucoup. Ce serait l'accumulation de ces minuscules différences qui genreraient un texte... Pourtant, dans cette étude, ils disent obtenir une identification à 80% (mais je pense qu'il est possible qu'il y ait eu overfitting à leur base de données — pour faire simple : un artefact qui consiste à tester le même type de texte que l'on l'y a mis, qui sera donc toujours mieux identifié qu'un texte réellement très différent et indépendant).

Je ferai quelques recherches parce qu'il est certain que d'autres vont pousser cette étude avec les algorithmes modernes de deep-learning en augmentant énormément le corpus — ce qui creusera par la même occasion toutes les différences socio-culturelles provenant d'inégalités entre hommes et femmes dans la société plutôt que des différences qui seraient innées dans le style d'écriture...

En tout cas, détecter ces différences au niveau d'un "groupe" de personne, c'est assez différent que d'être capable de détecter ces différences chez une personne en particulier. Les styles personnels floutent tout.

— Au final, le résultat le plus significatif de l'étude de 2003 était : en anglais, dans leurs textes, les hommes auront tendance à utiliser plus de déterminants de noms — "one", "two", "more", "some" — et les femmes auront tendance à utiliser plus de pronoms — "I", "me", "you", "myself", "yourself" (par contre, pas "they"...). Les auteurs disent que cela colle avec certaines recherches précédentes qui, elles, avaient aussi remarqué d'autres aspects déterminés comme plus féminins : — plus de compliments, plus d'excuses — plus de mentions des 'relations' interpersonnelles plutôt que des 'choses' — plus de questions rhétoriques (facilitative tag questions).

Qu'en pensez-vous ?

Pensez-vous que ce sera similaire en français ?

( Cette équipe en particulier a ensuite publié des recherches cherchant à identifier les métaphores automatiquement dans les textes de journaux, et plus récemment, un algorithme pour détecter automatiquement le "hate speech". Je n'ai pas lu les autre articles. )

 

Il y a 5 heures, Elfière a dit :

"ton écriture n'est pas du tout ce que j'appelle féminine. Soit tu es un homme, soit tu es très intelligente."

Une perle... Pour ce∙tte lettré∙e, il faudrait parler d'amours et de papillons mais surtout sans mots polysyllabiques et — ô grand mal — 'intelligents' ? 

:vava:

 

il y a 13 minutes, Elfière a dit :

Tu ne dis pas de conneries mais , par exemple, j'ai choisi de faire parler un homme comme héros de ma mini-nouvelle "Miroir". Et ce n'est pas la seule fois. Mes personnages ont un sexe qui devient le mien si je les fais parler à la première personne. C'est d'ailleurs un exercice qui me plait bien.

Je suis d'accord moi aussi. Parfois je tente aussi le personnage complètement neutre, en faisant très attention à ce qu'aucune tournure n'indique l'une ou l'autre option 'claire'. L'on est alors libre d'imaginer la personne et la situation, ou un nuage vague qui tient à la fois un peu de chaque genre... Cela permet aussi de tenter l'exercice de visualisation : relire la scène avec chacune de ses possibilités — et si l'on y note alors des différences d'interprétations ou de vision, c'est signe qu'il y a quelque chose d'intéressant à observer de plus près, ou des possibilités de creuser et de découvrir quelque chose d'insoupçonné.

:)

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Membre, à crocs? accroc?, Posté(e)
Elfière Membre 494 messages
Forumeur accro‚ à crocs? accroc?,
Posté(e)
Il y a 7 heures, Frank_N a dit :

Vous posez un peu le débat sur l'écriture inclusive

Pas du tout. Mon interlocutrice était simplement persuadée qu'il existait une manière d'écrire très différente que l'on soit femme ou homme. Il n'était absolument pas question de la forme mais plutôt du fond des écrits.

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Membre, Un oiseau la tête en bas !, Posté(e)
Sittelle Membre 11 300 messages
Un oiseau la tête en bas !,
Posté(e)
il y a 19 minutes, Elfière a dit :

Tu n'es pas la première. Je pense que l'écriture peut s'assimiler (aussi) un jeu d'acteur. Et le fait d'endosser des personnalités diverses, n'est rien de plus que de s'essayer au rôle de composition. Réussir est une autre histoire. @Criteriumest redoutable dans cet exercice. (J'ai volontairement choisi un adjectif mixte pour ceux qui douteraient encore...)

Je sais c'est très ingénu comme démarche .. 

Mais disons que c'est la sonorité d'un pseudo qui m'aiguille sur le genre d'un membre ..

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Membre, à crocs? accroc?, Posté(e)
Elfière Membre 494 messages
Forumeur accro‚ à crocs? accroc?,
Posté(e)
il y a 36 minutes, Criterium a dit :

@Elfière — Tu m'invoques au moment-même où j'allais poster une première réponse ! :smile2:

 

Je trouve ce sujet intéressant... c'est une question à laquelle j'ai pensé par le passé et j'aimerais bien en apprendre plus.

En anglais — langue intéressante d'ailleurs par le fait que les noms ne sont pas genrés — il y a eu des recherches, avec divers types d'algorithmes, pour essayer de répondre à cette question : y'a-t-il des différences homme/femme si l'on donne à l' 'algorithme' un corpus de textes, de styles divers (fiction, non-fiction, technique ou non) et sur des sujets divers (nature, science, analyse, etc.) ? Et quelles sont les limites rencontrées ?

Ainsi, en anglais, vous trouverez le Gender Guesser, un site web dans lequel vous pouvez copier/coller quelques extraits et avoir un verdict.

Quelques remarques qui nous aiguillent déjà :

— Il est précisé que sa capacité d'identification est proche de 60%. C'est mieux qu'un choix au hasard (50%), ce qui signifie qu'il y a bien des différences dans l'écriture d'un homme ou d'une femme, en général et en anglais tout du moins. Cependant, 60%, cela reste très peu. L'auteur lui-même demande à ce que l'on ne lui adresse pas des e-mails pour se plaindre, ce qui nous fait imaginer que ça a souvent été le cas... — J'ai moi-même fait quelques tests sur ce site avec des collègues, ça n'a pas été si concluant que ça. Selon le texte choisi, l'on se métamorphose. En revanche je soupçonne que certaines langues auront un % différent ; par exemple, en japonais, il est assez connu que certains choix de termes et de mots, sans être des accords, dépendent énormément de la position sociale et du genre de l'individu. Je ferai plus de recherches quant au français.

— Les limitations sont précisées. Cet algorithme-ci marche moins bien sur des textes de fiction, et apparemment presque pas sur la poésie. La poésie, si elle est genrée, ne l'est donc pas de la même manière... or c'est assez intéressant parce que qu'est-ce que signifient des différences variables en fonction des styles ? - Certainement que les différences textuelles hommes/femmes sont très ténues et surtout culturelles. Or, cela fait sens si l'on imagine la démarche qui a permis d'ériger l'algorithme (lequel grosso modo attribue un "poids" et une "direction" à certains mots et types de mots, puis en fait la somme) : un corpus de texte, pour lequel l'on ne sait pas quels facteurs ont été utilisés comme "contrôles". Par exemple, étant donné que le ratio homme/femme varie énormément dans certaines études, dans certains secteurs, etc, les différences découvertes seront-elles réellement liées à une différence homme/femme, ou alors à une différence entre les domaines pris en compte ? Une différence dans le niveau scolaire des personnes choisies aléatoirement pour le corpus ?

Ici, en l'occurrence, les "poids" sont précisés venir d'une étude de 2003 menée par des chercheurs israéliens sur des textes anglais (britanniques). Par curiosité j'avais survolé les tables regroupant les comptes dans leur étude, et les différences indiquées, bien que significatives, ne le sont pas de beaucoup. Ce serait l'accumulation de ces minuscules différences qui genreraient un texte... Pourtant, dans cette étude, ils disent obtenir une identification à 80% (mais je pense qu'il est possible qu'il y ait eu overfitting à leur base de données — pour faire simple : un artefact qui consiste à tester le même type de texte que l'on l'y a mis, qui sera donc toujours mieux identifié qu'un texte réellement très différent et indépendant).

Je ferai quelques recherches parce qu'il est certain que d'autres vont pousser cette étude avec les algorithmes modernes de deep-learning en augmentant énormément le corpus — ce qui creusera par la même occasion toutes les différences socio-culturelles provenant d'inégalités entre hommes et femmes dans la société plutôt que des différences qui seraient innées dans le style d'écriture...

En tout cas, détecter ces différences au niveau d'un "groupe" de personne, c'est assez différent que d'être capable de détecter ces différences chez une personne en particulier. Les styles personnels floutent tout.

Qu'en pensez-vous ?

Pensez-vous que ce sera similaire en français ?

( Cette équipe en particulier a ensuite publié des recherches cherchant à identifier les métaphores automatiquement dans les textes de journaux, et plus récemment, un algorithme pour détecter automatiquement le "hate speech". Je n'ai pas lu les autre articles. )

 

Houlà! Je penses que tu dois commencer à me connaitre un peu... Parle moi "Sciences" et je risque de m'endormir au milieu des algorithmes ou autres statistiques et pourcentages bien trop pointus pour ma toute petite connaissance mathémateuse. Rassure-toi, j'ai lu et j'ai quasiment tout compris mais je préfère me fier à mon intuition et essayer de "sentir" et je ne veux pas être aidée pour deviner.

Je suppose qu'il est effectivement plus facile en anglais (pour le peu que je le pratique) de "camoufler" son sexe. Notre langue, je pense permet beaucoup plus facilement la détermination.

Citation

Au final, le résultat le plus significatif de l'étude de 2003 était : en anglais, dans leurs textes, les hommes auront tendance à utiliser plus de déterminants de noms — "one", "two", "more", "some" — et les femmes auront tendance à utiliser plus de pronoms — "I", "me", "you", "myself", "yourself" (par contre, pas "they"...). Les auteurs disent que cela colle avec certaines recherches précédentes qui, elles, avaient aussi remarqué d'autres aspects déterminés comme plus féminins : — plus de compliments, plus d'excuses — plus de mentions des 'relations' interpersonnelles plutôt que des 'choses' — plus de questions rhétoriques (facilitative tag questions).

Ça, c'est intéressant. Je vais essayer de retrouver l'argumentaire de mon interlocutrice car, même sans ces études pointues, je crois bien qu'elle rejoignait un peu cette analyse.

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Membre, 57ans Posté(e)
lysiev Membre 8 496 messages
Maitre des forums‚ 57ans‚
Posté(e)
il y a une heure, Elfière a dit :

Tu ne dis pas de conneries mais , par exemple, j'ai choisi de faire parler un homme comme héros de ma mini-nouvelle "Miroir". Et ce n'est pas la seule fois. Mes personnages ont un sexe qui devient le mien si je les fais parler à la première personne. C'est d'ailleurs un exercice qui me plait bien.

Merci.

C'est comme si une actrice se mettait dans la peau d'un personnage d'homme.

 Je pense  que cela peut être assez difficile de penser comme un homme , en mettant de côté le fait que l'on est une femme dans certaines situations. 

A travers certains écrits ,on peut donner à son personnage masculin , un peu de sa féminité et vise et versa pour un homme qui lui donnera de sa masculinité. 

 

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Membre, nyctalope, 39ans Posté(e)
Criterium Membre 2 852 messages
39ans‚ nyctalope,
Posté(e)
il y a 5 minutes, Elfière a dit :

Houlà! Je penses que tu dois commencer à me connaitre un peu... Parle moi "Sciences" et je risque de m'endormir au milieu des algorithmes ou autres statistiques et pourcentages bien trop pointus pour ma toute petite connaissance mathémateuse. Rassure-toi, j'ai lu et j'ai quasiment tout compris mais je préfère me fier à mon intuition et essayer de "sentir" et je ne veux pas être aidée pour deviner.

En fait je suis comme toi. :) — D'autant plus que je trouve l'intuition généralement plus juste, et plus judicieuse aussi, lorsque l'on essaie d'identifier un cas particulier. Une impression, plutôt qu'une généralité chiffrée. Mais je voulais juste mentionner l'étude et la décortiquer un peu, puisque je n'avais pas trouvé de site web équivalent pour le français, et que j'avais justement un peu expérimenté avec ce site à nouveau récemment.

Dans les exemples pratiques cités, je pense que certains sont dû à des pressions sociétales quant aux attentes de chaque genre — les femmes à l'excuse plus facile parce que la société leur a souvent refusé une place, jusqu'à créer cet effet que l'on ait à s'excuser lorsque l'on se retrouver dans tels lieux, dans telles études, dans tels milieux traditionnellement masculins. — les hommes aux compliments moins faciles parce que baignés dans un esprit de compétition plus ou moins assumé, plus ou moins refoulé, dans lequel il ne faut surtout pas se montrer vulnérable, ne pas pleurer, et rester "haut" - ce que certains ne peuvent faire qu'en décidant de ne surtout pas "relever" les autres plutôt qu'eux-mêmes, ne serait-ce que par des compliments ou la reconnaissance de devoir sa place non pas juste à soi-même, mais également à son milieu, sa trame de liens. — Cette attention aux liens effectivement plus prononcée du côté féminin.

En même temps, il y a tellement d'exceptions — tellement de zones floues — que je me méfie énormément de tout ce qui manie cela de manière binaire. Je trouve cela terriblement réducteur. — En fait je trouve cela aussi très excluant, et donc violent, pour les personnes qui ne se reconnaissent pas complètement dans l'un ou l'autre genre.

Et puis malheureusement j'ai l'impression de m'exprimer très mal et de ne pas pouvoir mettre en mots certaines impressions.

 

Je crois que dans beaucoup de cas l'on a aussi l'illusion de l'identification. — C'est-à-dire que l'on se base sur l'intertexte — le pseudonyme, l'endroit, le sujet général, et la première impression — pour émettre des hypothèses quant au genre de la personne l'ayant écrit, et qu'ensuite on cherche à reculons des signes que l'on ré-interprète comme des preuves ou des indices pour achever de se convaincre.

Je trouve cela illusoire, parce qu'il suffit d'aller sur un endroit sans cet intertexte pour réaliser à quel point certaines de nos impressions sont sociales plutôt qu'essentialistes.

Par exemple un tchat sans pseudonyme, où N°1 parlerait avec N°2, sur un sujet au hasard et sans se révéler par des accords. J'ai eu des expériences de ce type il y a longtemps. Certaines personnes peuvent être faciles à genrer, mais dans la plupart des autres cas c'est très nébuleux (que ce soit pour des personnes se sentant elles-mêmes tout à fait genrées, ou des personnes plus enclines à se définir comme quelque part dans un entre-deux : homme féminin, femme masculine, un peu des deux, etc.) et il suffit de peu de choses pour passer à l'envi d'un côté ou de l'autre si l'on s'y expérimente.

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Membre, à crocs? accroc?, Posté(e)
Elfière Membre 494 messages
Forumeur accro‚ à crocs? accroc?,
Posté(e)
il y a une heure, Elfière a dit :

Ça, c'est intéressant. Je vais essayer de retrouver l'argumentaire de mon interlocutrice car, même sans ces études pointues, je crois bien qu'elle rejoignait un peu cette analyse.

Voilà un extrait de ce qu'elle avait répondu :

Citation

Elfière :
Pour écrire comme je le fais, la "qualité" d'homme suffirait, mais si je suis femme, cela exigerait ou impliquerait l'intelligence nécessaire/indispensable pour l'égaler?
T'avoueras... C'est énorme, non?

ELLE :

« C'est énorme ?

 Non, je pense juste que c'est réaliste, et que tout ce qui dira le contraire est de la foutaise. L'écriture est évidemment sexuée, les études littéraires le montrent, et il suffit de lire soi-même avec un œil un tant soit peu détaché pour le constater.

L'écriture féminine (d'ailleurs pas réservée aux écrivains femmes) est moins intelligente parce qu'elle est principalement auto-centrée et privilégie l'expression du moi au détriment des discours "scientifiques" au sens large. Que cette donnée soit "naturelle" (consubstantielle à la femme) ou "culturelle" à cause des rôles subalternes traditionnellement dévolus à la femme, m'en fous. Je constate juste. Les "grands" écrivains ne sont presque jamais des femmes, leur écriture est majoritairement plus pauvre aux plans thématique et stylistique que celle des hommes.

Ta poésie me semblait faire exception, tu sembles souvent plus tournée vers autrui que vers toi-même, la langue est simple et claire (fait rare chez les femmes), tu évites les coquetteries (complication ou simplification artificielles).

D'où j'en conclus que soit tu es un homme, soit tu es plus intelligente que la moyenne des femmes, puisque tu arrives à t'extraire des conditionnements inconscients qui devraient guider ton écriture »

Voilà @Criterium son argumentation reprend l'antagonisme extraversion/extraversion qu'il me semble saisir dans le dernier paragraphe de ton post (étude de 2003).

Elle le dit avec ses gros sabots d'assurance un peu agaçante mais pas dénuée de pertinence, je trouve.

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