S'il ne restait qu'un seul auteur ...

S'il ne devait rester qu'un seul écrivain, lequel serait-ce ? Question posée autrement : quel est votre auteur fétiche, vivant ou mort, classique ou pas, celui vers lequel toujours vous vous tournez, même après plusieurs années sans l'avoir lu, celui qui vous touche à chaque phrase ?

Au sommet de mon Panthéon trône Colette. Toujours, éternellement. Même si  j'en vénère aussi beaucoup d'autres.

Anatole F.

Excellent sujet (j'espère qu'il ne va pas être déclaré comme "doublon")

Je dirais : Borges, en particulier pour le recueil "Fictions"

Jean d'Ormesson.

ça serait bien si on pouvait préciser "le premier livre" à lire de cet auteur (pour ceux qui voudraient le découvrir).

Qu'est-ce que tu en penses @Delgesu?

il y a 12 minutes, Auger a dit :

ça serait bien si on pouvait préciser "le premier livre" à lire de cet auteur (pour ceux qui voudraient le découvrir).

Tout-à-fait ! Et l'on pourrait même expliquer pourquoi. Pourquoi cet auteur, et pourquoi ce livre.

Pour Colette, c'est pour sa prose, la qualité de la langue, la musique qui s'en dégage et qui vient me toucher en plein cœur. Une concision exemplaire. J'ose même dire que c'est du Proust amélioré

Quel ouvrage de Colette ? Là c'est plus difficile de répondre. Je n'ai pas encore tout lu d'elle (pas encore terminé les 4 tomes de la Pléiade) mais à brûle-pourpoint, je dirais Sido parce que récit contient l'ADN de tout ce qui inspire son travail: la nostalgie de l'enfance + le vocabulaire de la nature + l'élégance ultime de la prose.

à l’instant, Delgesu a dit :

Tout-à-fait ! Et l'on pourrait même expliquer pourquoi. Pourquoi cet auteur, et pourquoi ce livre.

Pour Colette, c'est pour sa prose, la qualité de la langue, la musique qui s'en dégage et qui vient me toucher en plein cœur. Une concision exemplaire. J'ose même dire que c'est du Proust amélioré

Quel ouvrage de Colette ? Là c'est plus difficile de répondre. Je n'ai pas encore tout lu d'elle (pas encore terminé les 4 tomes de la Pléiade) mais à brûle-pourpoint, je dirait Sido parce que récit contient l'ADN de tout ce qui inspire son travail: la nostalgie de l'enfance + le vocabulaire de la nature + l'élégance ultime de la prose.

Merci, je me le note dans un coin pour le lire quand j'aurai terminé la 15aine que j'ai en attente.

Je ne connaissais pas ce livre, autant les "Claudine" me disent quelque chose, mais "Sido"...

Pour les Claudine , celui qui vaut vraiment le coup est La maison de Claudine qui n'est même pas un vrai Claudine, mais un ensemble de textes s'apparentant à Sido. Les Claudine sont plutôt des romans de jeunesse, signés par son mari, et qui n'avait pour objectif que d'exciter la lubricité de vieux cochons

Je précise que la "maison" en question est celle de Saint-Sauveur-en-Puisay que j'ai visitée. Elle fut rachetée par Colette plus tard, après avoir changé de propriétaire.

il y a 3 minutes, Delgesu a dit :

Pour les Claudine , celui qui vaut vraiment le coup est La maison de Claudine qui n'est même pas un vrai Claudine, mais un ensemble de textes s'apparentant à Sido. Les Claudine sont plutôt des romans de jeunesse, signés par son mari, et qui n'avait pour objectif que d'exciter la lubricité de vieux cochons

 

Je précise que la "maison" en question est celle de Saint-Sauveur-en-Puisay que j'ai visitée. Elle fut rachetée par Colette plus tard, après avoir changé de propriétaire.

ça tombe bien, je vais surement devenir un vieux cochon ! 

   Pffff ! .....

J' ai un faible pour un oublié ...... Bernard Clavel .

Mais il y en a tant : D' Ormeson moi aussi , Max Gallo ....

Georges Pérec si vous avez envie de vous tordre la "comprenaison" et Paul Guth pour vous reposer. 

Sans hésiter Maupassant. Moi qui ne suis pas un grand lecteur, je suis toujours séduit par son style que je trouve fluide, disons épuré.

Proust, aucun auteur ne s'est analysé autant, les sentiments, la réminiscence progressive du souvenir, la douleur de l'amour, de la tromperie; c'est un roman flottant, il n'y a pas de début et de fin, une cathédrale de pensées, les phrases sont majestueuses comme un fleuve tranquille (tout l'inverse d'un Céline où c'est tout rabougris). 

Il y a 2 heures, Crève a dit :

Proust, aucun auteur ne s'est analysé autant, les sentiments, la réminiscence progressive du souvenir, la douleur de l'amour, de la tromperie; c'est un roman flottant, il n'y a pas de début et de fin, une cathédrale de pensées, les phrases sont majestueuses comme un fleuve tranquille (tout l'inverse d'un Céline où c'est tout rabougris). 

De La Recherche, il me reste les 2 derniers romans à lire. Jusqu'à présent, même si j'ai apprécié Proust, je trouve qu'un livre avec des phrases d'une page où se succèdent un bout de la proposition principale puis des dizaines de propositions relatives - à tel point qu'on ne sait plus de quoi on parle ni quel est le sujet principal (ça m'est arrivé même en relisant la phrase plusieurs fois) - eh bien je ne trouve pas que ce soit un si bon livre que cela.
C'est aussi pour cela que je lui préfère Colette qui fait un peu la même chose que Proust, mais en version lisible.

D'ailleurs, les 2 auteurs entretenaient une relation respectueuse si ce n'est amicale.

Ceci étant dit, j'ai l'intention de terminer prochainement La Recherche. Probablement qu'avec l'âge je vais avoir une vision différente du "style" Proust.

Pour moi,Colette est ma compagne de mes années d'ado;en la relisant plus tard,je souriais de ce qui m'avait échappé!Elle a beaucoup vécu,assimilé,et tout raconté.

Mais,ayant lu beaucoup,et encore,je garde des coups au cœur, que je garde comme des talismans,pour le voyage....

Apollinaire,Aragon,rené Char..dont les mots ,vers,phrases,me traversent à l'improviste!

Même un immense romancier et poète tel Hugo,il me reste des bribes de poeme,sans retour en arrière!

Dostoïevski m"a stupéfait quand j'étais plus jeune, c'était comme un sommet absolu. Je me demande ce que j'en penserais si je le relisais maintenant...

Non !

Sartre, la trilogie des "chemins de la liberté" : ça m'a rendu malade quasiment. Ça m'a orienté vers l'inutilité définitive de la vie... Dur de m'en remettre....

Sully Prudhomme !

Le 31/07/2020 à 12:28, Blaquière a dit :

Dostoïevski m"a stupéfait quand j'étais plus jeune, c'était comme un sommet absolu. Je me demande ce que j'en penserais si je le relisais maintenant...

Qu'est-ce précisément qui vous a stupéfait dans un roman comme Les Démons par exemple ?

Il y a 15 heures, Crève a dit :

Qu'est-ce précisément qui vous a stupéfait dans un roman comme Les Démons par exemple ?

Je parlais des "Frères Karamazov"

La complexité psychologique, la subtilité de l'analyse  m'avait ébloui... Moi qui avais (à mon avis) une psychologie relativement simple voire simpliste, je découvrais qu'il n'en allait pas de même pour tout le monde ! Que des esprits pouvaient être... particulièrement torturés !

Ce qui me permettait d'envisager que ma propre simplicité n'était peut-être que de façade...

C'est quand on lit un livre "au bon moment", au moment où on est mûr pour le recevoir. La "naissance de la tragédie" de Nietzsche, pareil. Là c'était plus curieux car je l'ai traîné des années dans ma valise sans rien y piger et d'un coup... Quand on les lit, c'est comme une révélation. Quand j'étais tout jeune, c'était "la Guerre du Feu" qui m'avait enchanté !... J'avais l'âge, avec un copain on jouait les hommes préhistoriques dans un grand noyer au bas du village...

Le 30/07/2020 à 11:45, Delgesu a dit :

 celui qui vous touche à chaque phrase ?

Juan Rulfo, auteur mexicain d'un recueil de nouvelles intitulées Le Llano en flammes. Une réalité paysanne chargée de désolation, de solitude et de violence, à l'image de la dureté et de la démesure de la Nature latino-américaine. Laconisme méditatif des personnages. Création de climax inoubliables avec tension dramatique à son comble dans certaines nouvelles.