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La raison émotionnelle


Marzhin

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Membre, 45ans Posté(e)
Marzhin Membre 640 messages
Baby Forumeur‚ 45ans‚
Posté(e)

La notion de raison émotionnelle, me vient de ce mien article. Mais le plus important, c'est d'en discuter, car on ne croirait pas que cette notion soit possible (à ne pas confondre avec l'intelligence émotionnelle, qui elle existe bien). Cela fonctionne comme un oxymore, une contradiction dans les termes, tout comme le clair-obscur cornélien. Il y a étrangeté. Les plus logiciens/analytiques d'entre vous plieront cette affaire en la résumant à une figure de style, l'oxymore, donc. Et pourtant, la raison émotionnelle me semble régner, c'est-à-dire concrètement une multitude de raisonnements se soutenant des émotions qui les déclenchèrent. Par exemple, l'indignation, chez Stephane Hessel (Indignez-vous !).

Ce n'est pas que nos mouvements intérieurs plus ou moins irrationnels ne soient pas de bonnes raisons ... de bonnes raisons de raisonner. Au contraire, il me semble que les émotions constituent le sens de la vie, ou du moins sont ce par quoi la vie fait sens, selon les divers contenus qui nous (é)meuvent, selon centres d'intérêt. En fait, il y a divers centres d'intérêt en fonction des émotions que d'aucun(e)s éprouvent à leurs sujets, sinon ils n'auraient aucun intérêt. Mais enfin, on est alors plus ou moins émotif(ve), émotionnel(le), ému(e), par chacun d'entre eux.

Le problème, au contraire, c'est que la raison émotionnelle est une raison qui ne pratique plus aucune critique des émotions (on dit passions, en philosophie classique). Dramatiquement, toute critique des émotions passe pour une agression, il est donc a fortiori inutile d'en espérer une autocritique. Les émotions font la loi, et ce n'est pas qu'elles produisent des raisonnements fréquemment irrationnels - car ils sont rationnels dans leurs démarches - mais qu'ils produisent des raisonnements dédaignant leurs fondements évaluatifs.

Les émotions portent avec elles des évaluations, de (bonnes) moeurs, donc in fine morales, concernant ce qu'il faudrait et ce qu'il ne faudrait pas. Malheureusement, donc, on ne raisonne pas bien proche des choses, tant qu'on raisonne à propos de ce que nous voudrions à leur propos, ou que nous estimons qu'il faudrait qu'elles soient ou pas. C'est pourtant la teneur essentielle des raisonnements contemporains s'exprimant toujours et partout, y compris sur ce forum, et la cause que la plupart craigne de s'adonner à des critiques et des développements : il ne faudrait surtout pas susciter de contre-émotions et, à la fin, on ménage la chèvre et le chou par une singulière émotiophobie se soutenant pourtant d'une profonde émotiophilie - comme on parle d'hémophilie.

C'est le propre des émotions, que d'être ambiguës voire contradictoires, dans leurs aiguillons. Hélas, parmi tous ces il (ne) faudrait (pas), on a perdu toute Présence, à commencer par la présence d'esprit - en dehors du champ émotionnel des il (ne) faudrait (pas).

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Membre, Talon 1, 79ans Posté(e)
Talon 1 Membre 24 133 messages
79ans‚ Talon 1,
Posté(e)

Il n'y a qu'en géométrie que la raison est pure. La plupart des autres sciences sont des arts. Car on interprète l'observation, selon son humeur. Mon docteur, fatigué en fin de journée, me trouve en bonne santé. N'est-il pas pressé de rentrer chez lui ?;)

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Membre, Posté(e)
g.champion Membre 700 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
il y a 24 minutes, Marzhin a dit :

La notion de raison émotionnelle

si on cherchait à définir le mot émotion (la honte, la colère, le plaisir ..) , je dirais que cela accompagne une pensée, ... que cette pensée est une ouverture au monde ... que la pensée elle-même tente de mettre sous une forme communicable afin de pouvoir l'apprivoiser comme dans le Petit Prince .. comme si nous étions en deux parts : une part qui fuit l'autre, comme le jour fuit la nuit, incompatibles .. 

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

J'aime beaucoup l'idée d'un sentiment de rationalité. La raison ne pouvant pas se justifier elle-même elle repose nécessairement sur des émotions antérieures et puissantes qui aiguillent nos raisonnements. D'où le sentiment persistant que j'ai qu'une personne trop rigoureuse et honnête intellectuellement ne puisse pas être à proprement parler philosophe.

Il faut une intuition première lorsqu'on fait de la philosophie. Et cette intuition donne forme et fond au reste naturellement, quitte à mettre la tête dans le sable. 

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Membre, 54ans Posté(e)
fidel castor Membre 3 358 messages
Mentor‚ 54ans‚
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les émotions ne sont pas contradictoire mais contrairement a ce que tu pense amorale (et la vient le dilemme )

il y a 4 émotions de base

la joie qui est l’émotion "normale" toutes les autres émotions sont la pour revenir a la joie

la colère qui signale une violation de notre éthique

la tristesse qui signale qu'on doit tourner la page

et la peur qui signale un danger

les émotions n'ayant pas de conscience morale (car la morale implique la vie en société alors que le cerveau pense en égocentrique et surtout la morale c'est de la méritocratie ... concept inconnu du cerveau) elles choisissent le chemin le plus court pour régler les problèmes donc fuir ou combattre pour la peur chez les hommes et négocier et protéger ses proches chez la femme par exemple

tout cela est logique est pas paradoxale

ce qui est paradoxale c'est la confrontation entre nos émotions et notre conscience

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Membre, Posté(e)
Lasko Membre 117 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Le "coeur" a ses raisons qui font tergiverser la raison. La preuve en est que l'on se parle à nous-même, de façon non-volontaire, du matin au soir (et du soir au matin). Pendant que vous lisez cette phrase, combien ont-ils déjà pris la parole dans votre esprit ? 

Plus je pense moins je suis.

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Membre, 70ans Posté(e)
Don Juan Membre 3 123 messages
Mentor‚ 70ans‚
Posté(e)
Il y a 17 heures, Marzhin a dit :

La notion de raison émotionnelle, me vient de ce mien article. Mais le plus important, c'est d'en discuter, car on ne croirait pas que cette notion soit possible (à ne pas confondre avec l'intelligence émotionnelle, qui elle existe bien). Cela fonctionne comme un oxymore, une contradiction dans les termes, tout comme le clair-obscur cornélien. Il y a étrangeté. Les plus logiciens/analytiques d'entre vous plieront cette affaire en la résumant à une figure de style, l'oxymore, donc. Et pourtant, la raison émotionnelle me semble régner, c'est-à-dire concrètement une multitude de raisonnements se soutenant des émotions qui les déclenchèrent. Par exemple, l'indignation, chez Stephane Hessel (Indignez-vous !).

Je verrais  plutôt une forme de réflexe conditionné pour ce qui est de l'indignation, elle est un "choix" de réaction, je mets des guillemets parce que sans doute le choix ne l'est pas tant qu'il paraît.

Il y a 17 heures, Marzhin a dit :

Ce n'est pas que nos mouvements intérieurs plus ou moins irrationnels ne soient pas de bonnes raisons ... de bonnes raisons de raisonner. Au contraire, il me semble que les émotions constituent le sens de la vie, ou du moins sont ce par quoi la vie fait sens, selon les divers contenus qui nous (é)meuvent, selon centres d'intérêt. En fait, il y a divers centres d'intérêt en fonction des émotions que d'aucun(e)s éprouvent à leurs sujets, sinon ils n'auraient aucun intérêt. Mais enfin, on est alors plus ou moins émotif(ve), émotionnel(le), ému(e), par chacun d'entre eux.

je ne suis pas sûr qu'il faille mettre les œufs dans le même panier, sans vouloir remettre en question ou en doute le rôle des émotions dans les processus de la vie, je ne parviens pas à comprendre la pensée, assez commune, qu'elles interviendraient de manière défendable sur le point de vue de la logique dans la démarche de la raison.

Il y a 17 heures, Marzhin a dit :

Le problème, au contraire, c'est que la raison émotionnelle est une raison qui ne pratique plus aucune critique des émotions (on dit passions, en philosophie classique). Dramatiquement, toute critique des émotions passe pour une agression, il est donc a fortiori inutile d'en espérer une autocritique. Les émotions font la loi, et ce n'est pas qu'elles produisent des raisonnements fréquemment irrationnels - car ils sont rationnels dans leurs démarches - mais qu'ils produisent des raisonnements dédaignant leurs fondements évaluatifs.

Les émotions font la loi, oui tant qu'on a pas pris la décision de leur interdire le pouvoir en matière de raison.

Une raison qui ne pratique plus aucune critique des émotions, j'appelle cela la déraison.

Il y a 17 heures, Marzhin a dit :

Les émotions portent avec elles des évaluations, de (bonnes) moeurs, donc in fine morales, concernant ce qu'il faudrait et ce qu'il ne faudrait pas. Malheureusement, donc, on ne raisonne pas bien proche des choses, tant qu'on raisonne à propos de ce que nous voudrions à leur propos, ou que nous estimons qu'il faudrait qu'elles soient ou pas. C'est pourtant la teneur essentielle des raisonnements contemporains s'exprimant toujours et partout, y compris sur ce forum, et la cause que la plupart craigne de s'adonner à des critiques et des développements : il ne faudrait surtout pas susciter de contre-émotions et, à la fin, on ménage la chèvre et le chou par une singulière émotiophobie se soutenant pourtant d'une profonde émotiophilie - comme on parle d'hémophilie.

C'est le propre des émotions, que d'être ambiguës voire contradictoires, dans leurs aiguillons. Hélas, parmi tous ces il (ne) faudrait (pas), on a perdu toute Présence, à commencer par la présence d'esprit - en dehors du champ émotionnel des il (ne) faudrait (pas).

Voila bien en effet la contradiction atteinte ou dépassée, il faut du recul pour bien raisonner, mais du recul sur quoi ou par rapport à quoi ?

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Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 6 768 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
Il y a 21 heures, Marzhin a dit :

La notion de raison émotionnelle, me vient de ce mien article. Mais le plus important, c'est d'en discuter, car on ne croirait pas que cette notion soit possible (à ne pas confondre avec l'intelligence émotionnelle, qui elle existe bien). Cela fonctionne comme un oxymore, une contradiction dans les termes, tout comme le clair-obscur cornélien. Il y a étrangeté. Les plus logiciens/analytiques d'entre vous plieront cette affaire en la résumant à une figure de style, l'oxymore, donc. Et pourtant, la raison émotionnelle me semble régner, c'est-à-dire concrètement une multitude de raisonnements se soutenant des émotions qui les déclenchèrent. Par exemple, l'indignation, chez Stephane Hessel (Indignez-vous !).

Ce n'est pas que nos mouvements intérieurs plus ou moins irrationnels ne soient pas de bonnes raisons ... de bonnes raisons de raisonner. Au contraire, il me semble que les émotions constituent le sens de la vie, ou du moins sont ce par quoi la vie fait sens, selon les divers contenus qui nous (é)meuvent, selon centres d'intérêt. En fait, il y a divers centres d'intérêt en fonction des émotions que d'aucun(e)s éprouvent à leurs sujets, sinon ils n'auraient aucun intérêt. Mais enfin, on est alors plus ou moins émotif(ve), émotionnel(le), ému(e), par chacun d'entre eux.

Le problème, au contraire, c'est que la raison émotionnelle est une raison qui ne pratique plus aucune critique des émotions (on dit passions, en philosophie classique). Dramatiquement, toute critique des émotions passe pour une agression, il est donc a fortiori inutile d'en espérer une autocritique. Les émotions font la loi, et ce n'est pas qu'elles produisent des raisonnements fréquemment irrationnels - car ils sont rationnels dans leurs démarches - mais qu'ils produisent des raisonnements dédaignant leurs fondements évaluatifs.

Les émotions portent avec elles des évaluations, de (bonnes) moeurs, donc in fine morales, concernant ce qu'il faudrait et ce qu'il ne faudrait pas. Malheureusement, donc, on ne raisonne pas bien proche des choses, tant qu'on raisonne à propos de ce que nous voudrions à leur propos, ou que nous estimons qu'il faudrait qu'elles soient ou pas. C'est pourtant la teneur essentielle des raisonnements contemporains s'exprimant toujours et partout, y compris sur ce forum, et la cause que la plupart craigne de s'adonner à des critiques et des développements : il ne faudrait surtout pas susciter de contre-émotions et, à la fin, on ménage la chèvre et le chou par une singulière émotiophobie se soutenant pourtant d'une profonde émotiophilie - comme on parle d'hémophilie.

C'est le propre des émotions, que d'être ambiguës voire contradictoires, dans leurs aiguillons. Hélas, parmi tous ces il (ne) faudrait (pas), on a perdu toute Présence, à commencer par la présence d'esprit - en dehors du champ émotionnel des il (ne) faudrait (pas).

Bonjour,

Votre association conceptuelle n’étant pas, de toute évidence, antinomique, elle mérite un examen.

Et selon le sens duquel on examine cette association, on peut tantôt tomber dans la démagogie tantôt dans le discours « techno ».

 

La conscience étant envisagée comme une grammaire systématique, elle oscille du chaud au froid sans jamais atteindre ni son zéro absolu ni sa fusion.

Ainsi conçue, l’émotion est le signal analogique subjectif de la conscientisation de cette grammaire, dont l’intensité relève du niveau d’implication du sujet (ou de son transfert empathique) dans la relation.

Or, en termes de formalisme, toute relation grammaticale est réductible à un langage logico-mathématique qui n’est pas la propriété exclusive des sciences objectives.

Mais entre l’évidence d’un comportement formalisable et l’affirmation d’un moteur rationnel ou pragmatique, il y a tout un champ d’interprétations possible.

 

On peut, par exemple, suspecter une homothétie entre l’émotion violente provoquée par le cannibalisme et le niveau de son hérésie pragmatique hygiénique.

Dans ce cas, c’est accessoirement le darwinisme naturel multiplié par le facteur culturel qui vectorise l’émotion.

Mais dans les cas les plus courants, l’autosuggestion personnelle suffit.

Mais j’aimerais ajouter un bémol : le sucre n’a pas le goût de l’énergie, c’est un homothétique de l’euphorie, et le sexe n’a pas le goût de la reproduction mais de la fusion.

C’est peut-être notre cher Darwin, et pourquoi pas notre propre suggestion inconsciente, qui nous trompe pour mieux nous transcender.

 

Comme vous l’insinuez, celui qui devient fou est comme celui qui devient ivre : il ne s’en rend pas compte parce que l’état de conscience est récursif, il est juge et partie, neurone et média.

 

Vous parlez de « raison émotionnelle » quand moi je parle plutôt d’hypervigilance intuitive.

Lors d’un procès, par exemple, le rapport d’expert ne transcende pas l’intime conviction du juge.

L’intuition du référentiel est une calculatrice de probabilités bien plus puissante que les outils formels.

La raison en est que toutes les mémoires peuvent être vigilantes en même temps sans être excitées, par rétroaction.

 

Voici le lien de mon blog, qui synthétise ce que je viens de dire :

Cordialement, Fraction.

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Membre, 45ans Posté(e)
Marzhin Membre 640 messages
Baby Forumeur‚ 45ans‚
Posté(e)
Le 24/12/2019 à 16:29, Talon 1 a dit :

Il n'y a qu'en géométrie que la raison est pure. La plupart des autres sciences sont des arts. Car on interprète l'observation, selon son humeur. Mon docteur, fatigué en fin de journée, me trouve en bonne santé. N'est-il pas pressé de rentrer chez lui ?;)

Vous touchez à un point que je n'avais pas envisagé, mais qui est moins celui de l'émotion, que celui de l'humeur, comme vous l'avez bien dit.

Néanmoins, son émotion de désagrément face au patient, à votre médecin, ce jour-là du moins, lui fait ressentir des il (ne) faudrait (pas), en l'occurrence il faudrait que ce patient ne soit pas là, ou il ne faudrait pas que ce patient soit là, qui peut se décliner sur d'autres modes, types, il eût fallu que cela ne fût pas, etc. jusque dans la culpabilité à se ddébarrasser de sa mauvaise conscience.

De sorte qu'un raisonnement s'enclenche, non selon les (bonnes) moeurs ou la morale, mais bien selon l'agrément. Disons au moins que c'est une variante du phénomène, qui doit être très répandues, tant les personnes se servent des (bonnes) moeurs et de la morale pour couvrir leurs propres (dés)agréments, à y mettre les formes.

Le 24/12/2019 à 16:52, g.champion a dit :

si on cherchait à définir le mot émotion (la honte, la colère, le plaisir ..) , je dirais que cela accompagne une pensée, ... que cette pensée est une ouverture au monde ... que la pensée elle-même tente de mettre sous une forme communicable afin de pouvoir l'apprivoiser comme dans le Petit Prince .. comme si nous étions en deux parts : une part qui fuit l'autre, comme le jour fuit la nuit, incompatibles .. 

A moins que la communication elle-même, n'advienne que motivée (é)motionnellement, en vérité, et que la pensée supposée pure serait une non-pensée, car non-(é)motionnée.

Le 24/12/2019 à 16:54, Quasi-Modo a dit :

J'aime beaucoup l'idée d'un sentiment de rationalité. La raison ne pouvant pas se justifier elle-même elle repose nécessairement sur des émotions antérieures et puissantes qui aiguillent nos raisonnements. D'où le sentiment persistant que j'ai qu'une personne trop rigoureuse et honnête intellectuellement ne puisse pas être à proprement parler philosophe.

Il faut une intuition première lorsqu'on fait de la philosophie. Et cette intuition donne forme et fond au reste naturellement, quitte à mettre la tête dans le sable. 

Je vois ce que vous voulez dire, et je trouve ça pertinent.

Comme je le disais précédemment, une pensée pure serait une non-pensée, car dépourvue de carburant (é)motionnel. L'émotion/la motion, c'est l'énergie informant la matière-pensée. Donc une extrême probité dans le raisonnement, néanmoins, reste animée par des sentiments moraux, mais c'est justement parce que ces sentiments ne sont que moraux, qu'ils feraient une piètre philosophie.

Et pourtant, un raisonnement trop émotionnel n'est pas bon non plus, capable de devenir amoral en vertu même de sa force moralisatrice, comme dirait, exagérément toutefois, l'intervenant suivant :

Le 24/12/2019 à 17:12, fidel castor a dit :

les émotions ne sont pas contradictoire mais contrairement a ce que tu pense amorale (et la vient le dilemme )

il y a 4 émotions de base

la joie qui est l’émotion "normale" toutes les autres émotions sont la pour revenir a la joie

la colère qui signale une violation de notre éthique

la tristesse qui signale qu'on doit tourner la page

et la peur qui signale un danger

les émotions n'ayant pas de conscience morale (car la morale implique la vie en société alors que le cerveau pense en égocentrique et surtout la morale c'est de la méritocratie ... concept inconnu du cerveau) elles choisissent le chemin le plus court pour régler les problèmes donc fuir ou combattre pour la peur chez les hommes et négocier et protéger ses proches chez la femme par exemple

tout cela est logique est pas paradoxale

ce qui est paradoxale c'est la confrontation entre nos émotions et notre conscience

Et pourtant, c'est ce qu'une certaine recherche scientifique nomme morale naturelle, toute cette faculté (é)motionnelle d'altruisme.

Il y a 18 heures, Lasko a dit :

Le "coeur" a ses raisons qui font tergiverser la raison. La preuve en est que l'on se parle à nous-même, de façon non-volontaire, du matin au soir (et du soir au matin). Pendant que vous lisez cette phrase, combien ont-ils déjà pris la parole dans votre esprit ? 

Plus je pense moins je suis.

Cette citation que d'aucun(e)s servent à chaque fois qu'il est question d'émotion et notamment d'amour, ne signifie pas ce que nous croyons qu'elle signifie, et votre raisonnement est piètre. Cette citation vient de Blaise Pascal, qui disait que nous sommes assurés de la réalité par le cœur, entendu comme organe de l'intuition, elle-même classiquement définie en philosophie comme saisie immédiate du réel. Le cœur a ses raisons que la raison ignore, parce que la raison voudrait trouver des raisons à la réalité, mais que la réalité, réelle, échappe pourtant aux raisons qu'on peut s'en faire pour justifier qu'elle soit bien réelle. Elle est réelle, c'est tout, on ne saurait en douter comme - par exemple - Michel de Montaigne ou René Descartes.

Pendant que j'ai lu votre phrase, j'ai lu votre phrase, il ne faut pas confondre conscient et inconscient. Votre phrase a un sens conscient. Qu'elle soulève en moi (é)motionnellement d'autres raisonnements, c'est d'abord inconscient d'un inconscient cognitif, préconscient ou subsconscient, selon terminologies et nuances associées. Et c'est très bien, parce que sinon on n'anticiperait pas. Donc plus on pense, plus on a de possibilités d'être, contrairement à vos sophismes, style "plus t'as de gruyère et plus t'as de trous, donc plus t'as de trous et moins t'as de gruyère" ...

C'est marrant une seconde.

Il y a 17 heures, Don Juan a dit :

Je verrais  plutôt une forme de réflexe conditionné pour ce qui est de l'indignation, elle est un "choix" de réaction, je mets des guillemets parce que sans doute le choix ne l'est pas tant qu'il paraît.

je ne suis pas sûr qu'il faille mettre les œufs dans le même panier, sans vouloir remettre en question ou en doute le rôle des émotions dans les processus de la vie, je ne parviens pas à comprendre la pensée, assez commune, qu'elles interviendraient de manière défendable sur le point de vue de la logique dans la démarche de la raison.

Les émotions font la loi, oui tant qu'on a pas pris la décision de leur interdire le pouvoir en matière de raison.

Une raison qui ne pratique plus aucune critique des émotions, j'appelle cela la déraison.

Voila bien en effet la contradiction atteinte ou dépassée, il faut du recul pour bien raisonner, mais du recul sur quoi ou par rapport à quoi ?

Oui c'est intéressant. En fait, il semblerait que soit nécessaire une vertu de tempérance, de mesure, de sans-excès, exactement la démarche de la philosophie grecque à l'initiale de la philosophie ce qui se nomme en propre la philosophie, comme ingénierie de la pensée (et non seulement comme vision du monde ou préceptes de sagesse, qu'on retrouve tout autour du monde). C'est ce que je disais avec le ni-trop-ni-trop-peu plus haut, aussi.

Au-delà, vous soulevez le point des réflexes plus ou moins culturels, des possibilités plus ou moins délibérées aussi d'actionner une émotion jusqu'à la feinte (cinéma, comédie). Jean-Paul Sartre allait jusqu'à dire que nous faisions-être nos émotions en toute responsabilité, ce qui était en tout cas dire qu'il y a une possibilité d'y couper court librement ... jusqu'à un certain point au moins.

Mais est-ce bien alors la raison, qui tranche ? Ou bien une autre émotion, disons, de sévérité envers soi-même ? Il faut dire que Jean-Paul Sartre confond allègrement les notions de raison, conscience, volonté et impulsion, c'est assez fou.

Il y a 13 heures, Fraction a dit :

Bonjour,

Votre association conceptuelle n’étant pas, de toute évidence, antinomique, elle mérite un examen.

Et selon le sens duquel on examine cette association, on peut tantôt tomber dans la démagogie tantôt dans le discours « techno ».

 

La conscience étant envisagée comme une grammaire systématique, elle oscille du chaud au froid sans jamais atteindre ni son zéro absolu ni sa fusion.

Ainsi conçue, l’émotion est le signal analogique subjectif de la conscientisation de cette grammaire, dont l’intensité relève du niveau d’implication du sujet (ou de son transfert empathique) dans la relation.

Or, en termes de formalisme, toute relation grammaticale est réductible à un langage logico-mathématique qui n’est pas la propriété exclusive des sciences objectives.

Mais entre l’évidence d’un comportement formalisable et l’affirmation d’un moteur rationnel ou pragmatique, il y a tout un champ d’interprétations possible.

 

On peut, par exemple, suspecter une homothétie entre l’émotion violente provoquée par le cannibalisme et le niveau de son hérésie pragmatique hygiénique.

Dans ce cas, c’est accessoirement le darwinisme naturel multiplié par le facteur culturel qui vectorise l’émotion.

Mais dans les cas les plus courants, l’autosuggestion personnelle suffit.

Mais j’aimerais ajouter un bémol : le sucre n’a pas le goût de l’énergie, c’est un homothétique de l’euphorie, et le sexe n’a pas le goût de la reproduction mais de la fusion.

C’est peut-être notre cher Darwin, et pourquoi pas notre propre suggestion inconsciente, qui nous trompe pour mieux nous transcender.

 

Comme vous l’insinuez, celui qui devient fou est comme celui qui devient ivre : il ne s’en rend pas compte parce que l’état de conscience est récursif, il est juge et partie, neurone et média.

 

Vous parlez de « raison émotionnelle » quand moi je parle plutôt d’hypervigilance intuitive.

Lors d’un procès, par exemple, le rapport d’expert ne transcende pas l’intime conviction du juge.

L’intuition du référentiel est une calculatrice de probabilités bien plus puissante que les outils formels.

La raison en est que toutes les mémoires peuvent être vigilantes en même temps sans être excitées, par rétroaction.

 

Voici le lien de mon blog, qui synthétise ce que je viens de dire :

Cordialement, Fraction.

Et vous avez déjà réussi à créer une IA forte, grâce à cela ? ... Je croirai à ce modèle le jour où une telle IA existera.

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Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 6 768 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
Il y a 10 heures, Marzhin a dit :

Et vous avez déjà réussi à créer une IA forte, grâce à cela ? ... Je croirai à ce modèle le jour où une telle IA existera.

Bonjour,

Je ne vous demande pas spécialement de me croire, mais d’abord de me comprendre.

Si vous lisez attentivement mon billet, vous comprendrez pourquoi, selon moi, l’IA forte ne peut pas mimer l’IN pour une question d’ordre ontologique.

La machine qui bat l’homme aux échecs ne sait même pas qu’elle est en train de jouer, elle ne fait qu’explorer un champ des possibles enregistré.

Pour cela il lui faudrait des notions, or ces notions impliquent un déterminisme absent de notre monde.

La machine qui bat l’homme à Star Craft ne sait toujours pas créer ses propres références, ses propres neurones, et in fine, son comportement libre est largement probabiliste, donc du degré zéro de la déduction.

Il existe cependant un espoir de mimétisme fidèle du référentiel conscient dans l’ordinateur quantique, via le parallélisme rétroactif dont je parle, à voir.

 

Les notions dont je parle sont innées, et leur déterminisme est inédit.

Elles n’évoluent pas dans l’espace, qui n’est qu’un sous-ordre réaliste, une immanence objective.

Dans le repère réaliste, c’est l’un qui détermine l’autre, mais dans le référentiel idéaliste, c’est Tout qui détermine tout, parce que son temps et sa chose n’y sont qu’une immanence de l’être.

Pour imager : c’est un peu comme si on opposait l’explosion « dissociante » de la chose à l’implosion unifiante de l’être, un peu comme le pseudo-circulaire « deviens ce que tu es » nietzschéen.

Mais j’aurais pu utiliser une autre métaphore : le déterminisme causal est un arbre, alors que le déterminisme référentiel est un nid de bulles, et que le déterminisme analogique est un réseau homothétique, comme dans l'art fractal.

La causalité scientifique et industrielle est donc nécessaire mais insuffisante à l’humanité de l’IA forte.

J’arrête là, car j’ai peur qu’à ce niveau de mon discours, vous vous soyez déjà pendu.

Cordialement, Fraction

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Membre, Posté(e)
g.champion Membre 700 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Il y a 15 heures, Marzhin a dit :

A moins que la communication elle-même, n'advienne que motivée (é)motionnellement, en vérité, et que la pensée supposée pure serait une non-pensée, car non-(é)motionnée.

ce qu'on appelle pensée est-ce quelque chose qui tente de faire passer dans le langage ce qui est la vérité (qui ainsi se met à parler à travers nous) : mais est-ce que cette communication est possible et à qui s'adresse-t-elle ? 

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Membre, 45ans Posté(e)
Marzhin Membre 640 messages
Baby Forumeur‚ 45ans‚
Posté(e)
Le 26/12/2019 à 13:14, Fraction a dit :

Bonjour,

Je ne vous demande pas spécialement de me croire, mais d’abord de me comprendre.

Si vous lisez attentivement mon billet, vous comprendrez pourquoi, selon moi, l’IA forte ne peut pas mimer l’IN pour une question d’ordre ontologique.

La machine qui bat l’homme aux échecs ne sait même pas qu’elle est en train de jouer, elle ne fait qu’explorer un champ des possibles enregistré.

Pour cela il lui faudrait des notions, or ces notions impliquent un déterminisme absent de notre monde.

La machine qui bat l’homme à Star Craft ne sait toujours pas créer ses propres références, ses propres neurones, et in fine, son comportement libre est largement probabiliste, donc du degré zéro de la déduction.

Il existe cependant un espoir de mimétisme fidèle du référentiel conscient dans l’ordinateur quantique, via le parallélisme rétroactif dont je parle, à voir.

 

Les notions dont je parle sont innées, et leur déterminisme est inédit.

Elles n’évoluent pas dans l’espace, qui n’est qu’un sous-ordre réaliste, une immanence objective.

Dans le repère réaliste, c’est l’un qui détermine l’autre, mais dans le référentiel idéaliste, c’est Tout qui détermine tout, parce que son temps et sa chose n’y sont qu’une immanence de l’être.

Pour imager : c’est un peu comme si on opposait l’explosion « dissociante » de la chose à l’implosion unifiante de l’être, un peu comme le pseudo-circulaire « deviens ce que tu es » nietzschéen.

Mais j’aurais pu utiliser une autre métaphore : le déterminisme causal est un arbre, alors que le déterminisme référentiel est un nid de bulles, et que le déterminisme analogique est un réseau homothétique, comme dans l'art fractal.

La causalité scientifique et industrielle est donc nécessaire mais insuffisante à l’humanité de l’IA forte.

J’arrête là, car j’ai peur qu’à ce niveau de mon discours, vous vous soyez déjà pendu.

Cordialement, Fraction

Au temps pour moi. Néanmoins, j'ai trop de mal avec vos ratiocinations pour insister.

Il y a 21 heures, g.champion a dit :

ce qu'on appelle pensée est-ce quelque chose qui tente de faire passer dans le langage ce qui est la vérité (qui ainsi se met à parler à travers nous) : mais est-ce que cette communication est possible et à qui s'adresse-t-elle ? 

Là vous dérivez sur la nature de la vérité. Mais je pense qu'on peut relativiser en relayant cela à la sincérité, qui est une émotion se voulant vérace, à ne pas confondre avec la véracité qui, elle, est également honnête intellectuellement - la sincérité pouvant n'être qu'un sentiment illusionné de véracité.

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Invité hell-spawn
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Invité hell-spawn
Invité hell-spawn Invités 0 message
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Tous les philosophes profonds pensent avec leurs émotions, avec leurs tripes, on peut citer Nietzsche qui est sans doute le plus connu.

Et que vaut une pensée philosophique qui n'a pas pour origine une émotion ?

D'ailleurs si l'homme ne ressentait rien, penserait-il ?

La pensée peut soulager une souffrance existentielle ou autre, et une souffrance peut obliger a penser en creusant les choses pour trouver une solution, une explication, une justification, un sens.

 

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Membre, 45ans Posté(e)
Marzhin Membre 640 messages
Baby Forumeur‚ 45ans‚
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Il y a 1 heure, hell-spawn a dit :

Tous les philosophes profonds pensent avec leurs émotions, avec leurs tripes, on peut citer Nietzsche qui est sans doute le plus connu.

Et que vaut une pensée philosophique qui n'a pas pour origine une émotion ?

D'ailleurs si l'homme ne ressentait rien, penserait-il ?

La pensée peut soulager une souffrance existentielle ou autre, et une souffrance peut obliger a penser en creusant les choses pour trouver une solution, une explication, une justification, un sens.

Oui, mais cela fait-il qu'ils déploient une raison émotionnelle dans les termes initiaux, pour autant ?

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