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Annalevine

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

Cette topographie par laquelle nous relions telle zone cérébrale à telle entreprise cognitive a ses limites mais elle a aussi ses avantages : arrêter de dévaluer telle pensée comme pensée fausse alors que cette pensée dite fausse, ou dite « mauvaise », est l’expression d’une disposition naturelle repérable sur le terrain cérébral.

 

La pensée analytique, séquentielle, logique, lente, exacte, qui dévalue la pensée rapide, intuitive, holiste, approximative n’est pas la seule qui vaille. Elle permet certes de parvenir à une connaissance spécifique du monde qui ouvre le chemin à l’homme quant à ses désirs. Elle offre la maîtrise du monde matériel dans lequel nous devons cheminer. Mais cette maîtrise n’est que celle des conditions matérielles qui s’imposent à nous. Cette pensée qui a son utilité dans le monde strictement scientifique, déborde largement de son domaine de compétence lorsqu’elle s’attaque au domaine des sciences humaines.

 

Avec son principe de Vérité, son principe d'exactitude, elle brise et fait voler en éclat le principe même de la Vie, laquelle débordera toujours le principe d’une Vérité éternelle, et même le principe d’exactitude. C’est à ce moment-là dans le cadre de l’humain en devenir dans son appartenance à la communauté humaine, qu’intervient la pensée non verbale, qui conçoit, invente dans le sentiment, qui relie et associe naturellement des principes simples pour accéder à la complexité, qui prône l’inexactitude, l’incertitude, le flou, dans lequel continue de s’élaborer la vie. Sur le front de l‘avancée humaine le principe n’est plus la vérité et l'exactitude mais l’erreur et la marge d’incertitude. C’est dans ce cadre-là : incertitude voire erreur que la création continue. C’est dans le strict cadre de la Vérité et de l’exactitude que la vie se fossilise et que la mort advient. La Vie advient dans le bricolage, la mort advient dans la Vérité, quand celle-ci se pare d’un grand V.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Dimitri datait les événements, les êtres et les choses. Il connaissait la nostalgie des temps passés, et l’inquiétude ou l’espoir face aux temps à venir. L’espace n’existait pas.

Anna situait les événements, les êtres et les choses. En un lieu donné elle vivait et revivait à l’identique les sentiments mêmes  du passé. Quand bien même la cause du sentiment fut disparue. Le temps n’existait pas.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

Dans toutes les représentations que chacun déclare, la main sur le coeur voici l’universel, l’autre n’existe qu’en ce qu’il doit être, et non en ce qu’il est. Et s’il est toléré en ce qu’il est, alors c’est en tant qu’il est décidé à devenir ce qu’il doit être.

  • Waouh 1
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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Tu as raison : on en est là.

 "Il n'y a plus de vérité."

(En même temps! c'est vrai, c'est faux, je mens et je dis vrai.)

La vérité du logos s'oppose-t-elle à ce point à celle du réel ?

Et la vérité du réel rend-t-elle définitivement le logos caduc ?

 Je ne sais pas où ça peut nous mener...

Modifié par Blaquière
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Membre, 40ans Posté(e)
Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 40ans‚
Posté(e)
Le 18/05/2020 à 10:42, Annalevine a dit :

Dans toutes les représentations que chacun déclare, la main sur le coeur voici l’universel, l’autre n’existe qu’en ce qu’il doit être, et non en ce qu’il est. Et s’il est toléré en ce qu’il est, alors c’est en tant qu’il est décidé à devenir ce qu’il doit être.

Je ne suis pas sûre de bien saisir

Modifié par Tamar Hanna
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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
il y a 3 minutes, Tamar Hanna a dit :

Je suis peut-être un peu lente d'esprit, mais je ne suis pas sûre de bien saisir....

Je ne suis pas sûre de bien saisir

C'est lacanien : Il n'y a pas de rapport...

  • Merci 1
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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

Gunther Anders propose l’idée de décalage prométhéen.

 « La non-synchronicité entre l’homme et le monde qu’il a produit, l’écart qui les sépare, nous l’appelons le décalage prométhéen »

La théorie est en retard sur les rapports effectifs, la représentation est en retard sur l’événement, les sentiments sont en retard sur nos actes.

Toute action est suivie d’une adaptation aux conséquences de cet acte. 
 

Lorsque les hommes franchissent l’isthme de Suez pour sortir d’Afrique et explorer le monde encore inconnu, qui n’est pas encore le monde qu’ils ont produit, ils lancent une action qui va entraîner d’intenses adaptations et modifications et de l’homme et du monde.

L’homme remodelé, y compris dans sa chair, y compris dans son fonctionnement cérébral.

En s’adaptant au monde, l’homme modifie le monde. Mais il se transforme aussi. Mais le monde qu’il projette n’est jamais le monde qui apparaît. Dans ce monde changé, qui apparaît dans une singularité inattendue, de nouveau l’homme doit s’adapter. Ainsi change-t-il à nouveau.

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Membre, 35ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 164 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)
Le 13/05/2020 à 11:48, Annalevine a dit :

Cette topographie par laquelle nous relions telle zone cérébrale à telle entreprise cognitive a ses limites mais elle a aussi ses avantages : arrêter de dévaluer telle pensée comme pensée fausse alors que cette pensée dite fausse, ou dite « mauvaise », est l’expression d’une disposition naturelle repérable sur le terrain cérébral.

 

La pensée analytique, séquentielle, logique, lente, exacte, qui dévalue la pensée rapide, intuitive, holiste, approximative n’est pas la seule qui vaille. Elle permet certes de parvenir à une connaissance spécifique du monde qui ouvre le chemin à l’homme quant à ses désirs. Elle offre la maîtrise du monde matériel dans lequel nous devons cheminer. Mais cette maîtrise n’est que celle des conditions matérielles qui s’imposent à nous. Cette pensée qui a son utilité dans le monde strictement scientifique, déborde largement de son domaine de compétence lorsqu’elle s’attaque au domaine des sciences humaines.

 

Avec son principe de Vérité, son principe d'exactitude, elle brise et fait voler en éclat le principe même de la Vie, laquelle débordera toujours le principe d’une Vérité éternelle, et même le principe d’exactitude. C’est à ce moment-là dans le cadre de l’humain en devenir dans son appartenance à la communauté humaine, qu’intervient la pensée non verbale, qui conçoit, invente dans le sentiment, qui relie et associe naturellement des principes simples pour accéder à la complexité, qui prône l’inexactitude, l’incertitude, le flou, dans lequel continue de s’élaborer la vie. Sur le front de l‘avancée humaine le principe n’est plus la vérité et l'exactitude mais l’erreur et la marge d’incertitude. C’est dans ce cadre-là : incertitude voire erreur que la création continue. C’est dans le strict cadre de la Vérité et de l’exactitude que la vie se fossilise et que la mort advient. La Vie advient dans le bricolage, la mort advient dans la Vérité, quand celle-ci se pare d’un grand V.

J'ai pris du retard! Et je suis remuée.

Le dernier paragraphe me pèse. C'est pour moi un point de non retour, un carrefour où il me faut choisir de la suite.

Je reviens au point de départ où il me faut me battre pour continuer à parler et écrire.

La certitude, la logique structure, l'intuition, le ressenti donne un élan ou plutôt une direction.

Que sert l'intuition si nous n'avons pas de structure pour utiliser cette intuition? Le rêveur ne saura que faire de son rêve s'il n'est pas capable de calculer le plus possible de possibilités que lui offre son rêve.

Les mots sont des cadres strictes, les rêves ou l'imaginaire c'est un élan, une poussée, une énergie qui nous dépasse (me dépasse souvent en tout cas). Sans mots comment utiliser une telle énergie? Et pourtant ce que j'écris là n'est valable pour rien, personne ni nulle part, ce n'est pas une vérité.

Si je tente de transposer ce que vous écrivez dans la vie courante, je suis vite prise de vertige et vacille sous le poids de l'incertitude. Prendre conscience de ce que ça implique me fascine et m’effraie. Mais qu'est-ce que je peux faire de cette information?

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)
Il y a 9 heures, Ambre Agorn a dit :

J'ai pris du retard! Et je suis remuée.

Le dernier paragraphe me pèse. C'est pour moi un point de non retour, un carrefour où il me faut choisir de la suite.

Je reviens au point de départ où il me faut me battre pour continuer à parler et écrire.

La certitude, la logique structure, l'intuition, le ressenti donne un élan ou plutôt une direction.

Que sert l'intuition si nous n'avons pas de structure pour utiliser cette intuition? Le rêveur ne saura que faire de son rêve s'il n'est pas capable de calculer le plus possible de possibilités que lui offre son rêve.

Les mots sont des cadres strictes, les rêves ou l'imaginaire c'est un élan, une poussée, une énergie qui nous dépasse (me dépasse souvent en tout cas). Sans mots comment utiliser une telle énergie? Et pourtant ce que j'écris là n'est valable pour rien, personne ni nulle part, ce n'est pas une vérité.

Si je tente de transposer ce que vous écrivez dans la vie courante, je suis vite prise de vertige et vacille sous le poids de l'incertitude. Prendre conscience de ce que ça implique me fascine et m’effraie. Mais qu'est-ce que je peux faire de cette information?

Dans la vie courante, à moins d’être prise dans des nécessités telles que vous n’avez plus besoin de vous donner à l’incertitude ( les conditions de vie alors dictent ce que vous avez à faire ) dans la vie courante donc, l’incertitude devient le lieu de formation des décisions.

Vous êtes là, dans une appréhension non déterminée du monde, incertaine, habitée par une disponibilité mentale, vous laissez l’inspiration faire son chemin, sans encore employer de mots. Il s’ouvre un champ de possibles d’où surgissent d’abord des sentiments.

Les possibilités d’action alors apparaissent. Faire ceci, faire cela, partir, errer, risquer, s’engager, ne rien faire, contempler, projeter, aimer.

Seulement alors la logique et la raison sont convoquées pour étudier chaque projet possible. 

Puis vous décidez. Vous tranchez. Vous faites ou vous ne faites pas. La décision appartient au monde du sentiment et de l’intuition, le choix du chemin reste toujours pour moi irrationnel. 

Si vous aimez en vous l’irrationnel, alors vous ne connaîtrez jamais la certitude vers laquelle vous soupirez pourtant dans l’espoir de ne plus connaître l’inconfort de la recherche.

Je préfère l’inconfort de la recherche à la certitude, l’inconfort est souvent pénible, mais lui seul permet de connaître, même brièvement, des intensités rares, celles qui sont propres à l’émerveillement ou au ravissement.

Je préfère les moments forts voire violents  aux longs états tranquilles et indifférents.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

Je bifurque de la question juive vers la question philosophique.

 »Abraham et les Juifs, nous dit Hegel, inventent une opération singulière : la séparation et la coupure entre le fini et l’infini, le transcendant et l’immanent, la différence et l’identité, le rationnel et le sensible « ( Gérard Bensussan, la règle du jeu, numéros 58 59).

Ce  reproche fait aux Juifs est surprenant. Car aujourd’hui nous savons ( enfin les Francais ne le savent pas car leur pensée s’est arrêtée aux année 50, depuis ils ne s’informent plus) donc je dis que c’est surprenant car nous savons qu’effectivement notre pensée est multiple. Nous ne pensons pas de la même manière avec notre hémisphère droit ou avec notre hemisphere gauche. La division est réelle. Les Juifs n’ont pas fabriqué cette multiplicité. Ils l’ont révélée. 
La question, et Hegel a bien sûr raison sur ce point : comment réaliser l’unité ? Par un dépassement,  par la lutte permanente de la dialectique selon lui. Mais peut-on reprocher aux Juifs une différenciation confirmée deux cents ans plus tard par les prix Nobel américains récents ?

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Membre, SaXo, 104ans Posté(e)
saxopap Membre 7 391 messages
104ans‚ SaXo,
Posté(e)
il y a 16 minutes, Annalevine a dit :

Je bifurque de la question juive vers la question philosophique.

 »Abraham et les Juifs, nous dit Hegel, inventent une opération singulière : la séparation et la coupure entre le fini et l’infini, le transcendant et l’immanent, la différence et l’identité, le rationnel et le sensible « ( Gérard Bensussan, la règle du jeu, numéros 58 59). 

Extraordinaire !

Le peuple juif possède alors les aptitudes particulières lui permettant "d'inventer" une telle opération. 

La différence et l'identité lui sont réservés, le sensible est inaccessible aux autres peuples. 

J'aimerais lire ce que ton peuple a de merveilleux, lire avec tes mots les états d'âmes qui l'anime, lire profondes blessures qui animent ses motivations...etc

Lire enfin que ce peuple est comme nous tous, avec ses qualités et ses difficultés, .....

Merde enfin ! il s'agit d'un peuple humain, aussi identique que le reste de l'humanité !  nier ou objecter cela reviendrait à mettre les juifs dans une case à part! NON! 

Moi je les aime, et donc. je m'en tape qu'ils soit juifs ! 

il y a 16 minutes, Annalevine a dit :

Ce  reproche fait aux Juifs est surprenant. Car aujourd’hui nous savons ( enfin les Francais ne le savent pas car leur pensée s’est arrêtée aux année 50, depuis ils ne s’informent plus) donc je dis que c’est surprenant car nous savons qu’effectivement notre pensée est multiple. Nous ne pensons pas de la même manière avec notre hémisphère droit ou avec notre hemisphere gauche. La division est réelle. Les Juifs n’ont pas fabriqué cette multiplicité. Ils l’ont révélée. 
La question, et Hegel a bien sûr raison sur ce point : comment réaliser l’unité ? Par un dépassement,  par la lutte permanente de la dialectique selon lui. Mais peut-on reprocher aux Juifs une différenciation confirmée deux cents ans plus tard par les prix Nobel américains récents ?

Ooh Annalevine, tu  es un si bon philosophe, pourquoi t'aventures tu dans ces histoires d'hémisphères G ou D, l'un pragmatique l'autre artistique ( pour faire simple) affirmant que " la division est réelle".

Notre pensée est puissamment soutenue par ce formidable concert des hémisphères .

Les juifs ont révélé quoi?????

Les français ne s'informent plus? Certain de ton intelligence, je ne comprends pas que tu puisses amalgamer la médiocrité de certain médias d'informations avec la pensée libre et indépendante des "Francais". 

Je ne prétends pas tout savoir, j'apprécie au plus haut point la contradiction, les arguments qui m'instruisent, la connaissance que je découvre chaque jour.

Penser est probablement un acte social....pourquoi et comment cela s'arrêterait il? 

bise Alio.

 

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

Heidegger perçoit bien les deux formes de pensée.

Dans son texte de 1959, Sérénité, il écrit :

« La pensée qui calcule ne s’arrête jamais, ne rentre pas en elle-même. Elle n’est pas une pensée méditante, une pensée à la poursuite du sens qui prévaut en tout ce qui est.

Il y ainsi deux sortes de pensée, dont chacune est à la fois légitime et nécessaire : la pensée qui calcule et la pensée qui médite.

Or c’est cette seconde sorte de pensée que nous avons en vue lorsque nous disons que l’homme est en fuite devant la pensée »
 

L’homme, l’homme scientifique pour Heidegger ou plutôt l’homme « technique » pour lui, le « technicien », l’ingénieur en somme, est justement celui-là qui fuit devant la « pensée ». L’homme scientifique est celui qui calcule, qui compte, qui mesure, qui ne s’intéresse pas au sens. Cette pensée est aussi aujourd’hui celle du philosophe qui calque sa pensée sur la rationalité du scientifique.
 

Heidegger finit par accorder le vocable « pensée » à l’autre pensée, la pensée  méditante c’est-à-dire à la pensée non verbale, laquelle si j’en crois Sperry n’est pas pour autant aussi méditante que ce qu’en pense Heidegger. Ce n’est pas parce qu’elle ne possède pas le verbe qu’elle est forcément méditante.

La pensée  qui calcule est la pensée « technique », c’est aussi la pensée verbale, celle qu’en France nos savants tiennent pour la seule existante ( l’autre pensée pour eux est inconsciente, animale, bref c’est de la merde ou c’est une pensée inutile).

Je comprends la révolte de Heidegger contre la technique dont l’esprit règne en tyran sur la totalité des potentiels de pensée. Pour le technicien, ils abondent sur le forum, la pensée non technicienne est ravalée dans la case : inconscient, instinct, automatisme etc. Beurk. 

Bon d’accord. Mais pourquoi rend-il les Juifs responsables de la tyrannie imbécile des techniciens ? Comme si sciemment, intelligemment, les Juifs étaient responsables de l’aveuglement des scientifiques. 

 

De toute façon les deux modes de penser coexistent en tout individu. Toute la question c’est : quel rapport parvenons-nous à établir entre les deux modes de penser et comment arrivons-nous à une synthèse et non à choisir la tyrannie d’une pensée contre l’autre ?

 

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Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 589 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)
il y a 24 minutes, Annalevine a dit :

La pensée  qui calcule est la pensée « technique », c’est aussi la pensée verbale, celle qu’en France nos savants tiennent pour la seule existante ( l’autre pensée pour eux est inconsciente, animale, bref c’est de la merde ou c’est une pensée inutile).

C'est là que vous vous plantez. 

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

Les Allemands savaient depuis longtemps qu’il existait deux modes, deux façons de penser. Peut-être ne se rendaient-ils pas compte que ces deux modes existaient dans le même individu. Les Hébreux le savaient aussi, les Grecs aussi, les Asiatiques aussi. Mais il me semble que ces peuples voyaient ces deux modes campés par des individus différents  au sein même de leur population. Ils ne voyaient pas que le même individu pouvait réunir en lui les deux modes principaux de penser. 

L’exception, c’est-à-dire ceux qui ne savaient pas, sont les peuples issus du christianisme et de l’islam. Ces peuples-là fonctionnaient avec l’idée qu’il existe une unité de penser, un seul mode de penser.

C’est là, la grande communauté de penser des chrétiens et des musulmans. Mais aussi des peuples issus de ces deux religions qui, même quand ils deviennent athées restent conditionnés dans leur vision univoque du fonctionnement du penser. Leur conditionnement n’a même plus besoin de Dieu pour se perpétuer. L’aliénation de ces peuples est au comble. Il est moins marqué tout de même chez les Réformés mais il reste marqué chez les catholiques et chez les descendants athées des catholiques.

Chez  les Réformés  c’est différent tout de même. En se révoltant contre l’autoritarisme des Papistes ils ont inauguré une autre façon de penser, ouverte à la multiplicité du penser. Ce sont eux qui ont inventé la démocratie pas les Français. Des 1620 les Quakers par exemple diffusèrent dans la Nouvelle Angleterre le principe de la multiplicité du penser, 160 ans avant la révolution.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

Quand, à Moscou, l’Hébreu et le Russe, ensemble étudient ma dernière leçon de maths et prennent conscience que cette leçon leur délivre un savoir qui, comme ils disent, n’est pas même contenu dans les livres, quand je les sens ivres de ce savoir acquis, quand ils s’écrient «  nous sommes des tueurs » alors qu’ils sont déjà les meilleurs du lycée, mon plaisir n’est pas d’être reconnu par eux, comme le pense mon épouse, mon plaisir est qu’ils S’APPROPRIENT mon savoir. Ainsi mon individualité se dissout lentement dans leur vie, je peux mourir, j’ai transmis. 
 

  • Haha 1
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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)
Il y a 2 heures, Annalevine a dit :

Quand, à Moscou, l’Hébreu et le Russe, ensemble étudient ma dernière leçon de maths et prennent conscience que cette leçon leur délivre un savoir qui, comme ils disent, n’est pas même contenu dans les livres, quand je les sens ivres de ce savoir acquis, quand ils s’écrient «  nous sommes des tueurs » alors qu’ils sont déjà les meilleurs du lycée, mon plaisir n’est pas d’être reconnu par eux, comme le pense mon épouse, mon plaisir est qu’ils S’APPROPRIENT mon savoir. Ainsi mon individualité se dissout lentement dans leur vie, je peux mourir, j’ai transmis. 
 

On t'a reconnu !

 

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Membre, Posté(e)
Boutetractyxreqs Membre 5 959 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, zenalpha a dit :

On t'a reconnu !

 

 

Si 1+1 égal au résultat de 2 éléments, ou est donc des 2 éléments et un donc le 3 éme différent qui n'est que les 2 en 1 alors ce résultat est le 4 ème.

Alors 1+1 est egale a 1, 2, 3, 4 puisque 1+1 est aussi égal 4 alors ce résultat est le 5 ème.

Alors 1+1=1, 2, 3, 4, 5 puisque 1+1= aussi égal a 5 alors ce résultat est le 6 ème.

Alors 1+1=1, 2, 3, 4, 5, 6, Et ce resultat est le 7 ème.

Donc le résultat est le 7ème.

Alors 1+1=1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 ...

Donc le résulat de 1+1 quand c'est 9 cela fait un 10 éme  .... à l'infini

Alors 1+1= 1, 2, 3 ,4, 5 ,6, 7, 8 ,9... est égal aussi l'infini.

:smile2: chacun sa façon.

              

 

 

 

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

C’est en pratiquant l’enseignement des mathématiques que je me suis aperçu qu’il existait deux façons de penser ( mais je n’avais pas encore relié ces deux façons aux deux hémisphères cérébraux). 
Avant d’enseigner je passais de l’analytique au spatial sans m’en rendre compte. Mais je me suis alors rendu compte que certains élèves ne comprenaient pas. Il fallut alors que je décortique pas à pas ma façon de penser pour la leur rendre intelligible. Et là je me suis aperçu  qu’il y avait chez moi deux façons de pensée complètement différentes. Quand j’étudiais une fonction il y avait l’étude analytique mais il y avait aussi l’étude spatiale, et c’était bien deux mondes différents. Dans l’analytique je passais de nombre en nombre, dans le géométrique le nombre disparaissait, ne restait plus qu’un visuel, qu’un dessin dans l’espace. Et j’établissais une correspondance entre les nombres et les figures. Sans m’en rendre compte je passais d’un cerveau à un autre. 
Dans  le spatial les mots, les nombres, le raisonnement disparaissent. Si je dois résoudre un problème en m’appuyant sur la seule figure spatiale, effectivement comme le dit Sperry ma pensée devient muette. Je dois travailler le seul visuel, je dois voir, et cela sans le secours du mot, ni du chiffre, ni du raisonnement, je dois devenir voyant. Ainsi il existe bien deux consciences. Mais la conscience du voyant ne paraît pourtant pas reliée  ici au sentiment, sauf à appeler sentiment l’intuition des relations spatiales. 

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)

Ce sujet de savoir "la manière dont nous pensons" est une toile de fonds qui m'a toujours motivé dans mes lectures 

J'aime lire ceux que je considère comme des génies et tenter de cerner les drivers profonds à l'origine de leur propre style de génie 

Je ne me tourne vers moi qu'en deuxième ressort car au final, mes productions pour l'homme ne méritent pas que je me tourne vers ma propre manière de penser que je respecte néanmoins 

Et, comme Feynmann, qui est un de mes génies collector, je suspecte fortement que chaque homme a sa propre manière spécifique d'appréhender ou de construire un concept

Et mon maître à penser demeure Einstein 

Ses intuitions spatiales ne sont pas du sentiment mon anna...

Mais ses sentiments et son retard dans sa tendre enfance l'ont amené à poser sur le monde un regard original emprunt d'intuitions spatiales reliant des réponses d'adultes a un questionnement d'enfant

Interesse toi a eux pour apprendre sur toi.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)
il y a 35 minutes, zenalpha a dit :

Ce sujet de savoir "la manière dont nous pensons" est une toile de fonds qui m'a toujours motivé dans mes lectures 

J'aime lire ceux que je considère comme des génies et tenter de cerner les drivers profonds à l'origine de leur propre style de génie 

Je ne me tourne vers moi qu'en deuxième ressort car au final, mes productions pour l'homme ne méritent pas que je me tourne vers ma propre manière de penser que je respecte néanmoins 

Et, comme Feynmann, qui est un de mes génies collector, je suspecte fortement que chaque homme a sa propre manière spécifique d'appréhender ou de construire un concept

Et mon maître à penser demeure Einstein 

Ses intuitions spatiales ne sont pas du sentiment mon anna...

Mais ses sentiments et son retard dans sa tendre enfance l'ont amené à poser sur le monde un regard original emprunt d'intuitions spatiales reliant des réponses d'adultes a un questionnement d'enfant

Interesse toi a eux pour apprendre sur toi.

J’ai aussi cette inclination à admirer Einstein, Feynman ou Godel. Mais je me rends compte que c’est en raison de leur choix d’utiliser leur génie pour servir la Raison, la pensée rationnelle, la pensée scientifique. C’est parce qu’ils ont choisi de servir la Cause. Des génies qui choisissent tout de même l’esclavage dirait Heidegger. Des Titans qui se mettent au service de l’Esclave dirait Nietzsche. C’est pourquoi notre admiration pour ces hommes est ambiguë : notre admiration met en exergue notre servitude volontaire. Nous sommes fiers que des génies se soient mis à notre service. 

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