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Sommes nous réellement libres ?


Mr philo

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Nouveau, 25ans Posté(e)
Mr philo Nouveau 2 messages
Baby Forumeur‚ 25ans‚
Posté(e)

Bonjour, je suis nouveau sur le forum et je viens essayer de trouver des réponses à des questions qui m'obsèdent. 

Est-on réellement libres de choisir notre vie? Je veux dire nous ne sommes que de passage sur cette terre. Nous vivons environ 80 ans, nous en passons 20 à l'école, 40 au travail et 20 en retraite. Nous avons tous plus ou moins le même schéma de vie parce que l'on nous répète depuis tout petit que c'est comme ça qu'on doit faire. 

Mais quel est le but de tout ça ? Je suis encore étudiant et parfois je me demande: si je meurs demain pour une raison quelconque, qu'aurait-je fais de ma vie ? Je veux dire à part lire des livres... 

Je ne veut pas de la vie de tout le monde. Ça peux paraître bizarre mais je ne veux pas "bien travailler pour avoir un beau métier...". Je pense qu'entre un homme en cellule, un chômeur ou un dentiste, aucun n'est plus libre que l'autre. Au sens large je veux dire. 

Je ne me sens pas libre du sur cette planète, est-ce que je suis le seul ? Comment être réellement libre ? 

Désolé si je post pas au bon endroit

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Membre, Docteur Honoris Causa Es "Patati & Patata...", 60ans Posté(e)
BadKarma Membre 13 115 messages
60ans‚ Docteur Honoris Causa Es "Patati & Patata...",
Posté(e)

Bienvenue au bagne de la servitude terrienne, ne vous appartient-il plus dès lors, si vous voulez survivre dignement, qu' à particulièrement épanouir votre armature, afin de pouvoir supporter convenablement le poids de vos propres chaînes... A présent, parce que vous n' êtes pas chez Disney, prenez séance tenante votre pelle à idées et, creusez sans rechigner...! :ninja:

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Nouveau, 25ans Posté(e)
Mr philo Nouveau 2 messages
Baby Forumeur‚ 25ans‚
Posté(e)

Ça veut dire quon doit juste accepter ? 

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Membre, Docteur Honoris Causa Es "Patati & Patata...", 60ans Posté(e)
BadKarma Membre 13 115 messages
60ans‚ Docteur Honoris Causa Es "Patati & Patata...",
Posté(e)
il y a 12 minutes, Mr philo a dit :

Ça veut dire quon doit juste accepter ? 

Que nenni, loin de moi l' idée de vous accabler de la funeste sentence d' une perpétuelle condamnation... A présent, parce que vous n' êtes pas chez Disney, prenez séance tenante votre pelle à idées et, creusez sans rechigner, jusqu' à ce que le soubassement même du bagne s' effondre, emportant ainsi tout sur son passage dans les tréfonds de ces libératrices abysses...! :p

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Membre, [Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible], Posté(e)
Anna Kronisme Membre 2 134 messages
[Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible],
Posté(e)

La liberté est un thème récurant dans les préoccupations humaines... 

J'ai, moi aussi, longtemps cherché et me suis longtemps révoltée. Puis un jour, j'ai lu ça :

"Je ne crois point, au sens philosophique du terme, à la liberté de l'homme. Chacun agit non seulement sous une contrainte extérieure, mais aussi d'après une nécessité intérieure." [Albert Einstein]

La liberté n'existe pas réellement. Ce qui existe, c'est le sentiment de liberté. Ce qui te procure ce sentiment, c'est à toi de le trouver. Tu peux le chercher en restant dans le cadre ou carrément en sortir ; mais il me semble que peu importe où tu trouves, en vérité, car alors que nous pensons que ce sentiment dépend de ce qui nous est extérieur, qu'il dépend des autres, de notre environnement, de notre système, etc. il s'avère que nous le générons dans notre pensée et notre croyance.

Tu es libre et l'as toujours été.

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Membre, 20ans Posté(e)
Malao.me Membre 25 messages
Baby Forumeur‚ 20ans‚
Posté(e)
il y a 39 minutes, Mr philo a dit :

Bonjour, je suis nouveau sur le forum et je viens essayer de trouver des réponses à des questions qui m'obsèdent. 

Est-on réellement libres de choisir notre vie? Je veux dire nous ne sommes que de passage sur cette terre. Nous vivons environ 80 ans, nous en passons 20 à l'école, 40 au travail et 20 en retraite. Nous avons tous plus ou moins le même schéma de vie parce que l'on nous répète depuis tout petit que c'est comme ça qu'on doit faire. 

Mais quel est le but de tout ça ? Je suis encore étudiant et parfois je me demande: si je meurs demain pour une raison quelconque, qu'aurait-je fais de ma vie ? Je veux dire à part lire des livres... 

Je ne veut pas de la vie de tout le monde. Ça peux paraître bizarre mais je ne veux pas "bien travailler pour avoir un beau métier...". Je pense qu'entre un homme en cellule, un chômeur ou un dentiste, aucun n'est plus libre que l'autre. Au sens large je veux dire. 

Je ne me sens pas libre du sur cette planète, est-ce que je suis le seul ? Comment être réellement libre ? 

Désolé si je post pas au bon endroit

Merci ! Depuis un long moment je me questionne à ce sujet aussi. Je me rends compte qu’on est pas libre.

On vit dans une société où on est controlé et où on ne dépends que de l’argent. Il faut bien travailler à l’ecole, continuer les études etc...pour avoir une bonne réputation. Et regardez, il y a une personne qu’on appelle président et qui, sous prétexte d’être cultivé, a du pouvoir sur des millions de personnes. 

Je déteste les gens qui, quand je leur dis "c’est injuste... ", me sorte un "c’est la vie". 

Non! C’est pas ça la vie. On ne doit pas confondre la vie et la vie en société...Il y a beaucoup trop de contraintes dans une société et je suis sûr que la vie hors de cela serait plus simple. D’ailleurs, n’est ce pas mieux de mourir à cause des maladies et des accidents qu’à cause de l’argent ?

 

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 15 616 messages
Forumeur confit,
Posté(e)
Il y a 1 heure, Mr philo a dit :

Bonjour, je suis nouveau sur le forum et je viens essayer de trouver des réponses à des questions qui m'obsèdent. 

Vous ne vous souvenez sans doute pas, de la chanson de Michel Fugain, qui écrivait dans une de ses chansons :

Fais comme l'oiseau. Ça vit d'air pur et d'eau fraîche, un oiseau. D'un peu de chasse et de pêche, un oiseau. Mais jamais rien ne l'empêche, d’aller plus haut...

Symboliquement, c’est poétique, c’est beau, c’est léger, c’est libérateur, mais cela n’existe pas…

Si on considère la chose d’un point de vue complètement terre à terre, c’est complètement faux.

L’oiseau, comme nous-mêmes avons besoin de nous nourrir, l’air pur et l’eau fraîche, c’est le nécessaire en plus.

Si l’oiseau est gavé par ses parents dans sa jeunesse, il lui faut très vite voler de ses propres ailes, dépenser de l’énergie musculaire, pour trouver ses graines ou ses insectes, sinon il crève. En fait, l’oiseau n’a pour seul liberté que celui de crever s’il refuse de se nourrir par lui-même.

Par analogie, chez l’homme on appelle cela la contingence, c’est-à-dire qu’il faut qu’il se remue pour se nourrir, puis assurer, loger, protéger sa progéniture, s’il projette d’avoir une descendance.

Pour y parvenir, avoir le bec ouvert en attendant que la nourriture y vienne toute seule, vous pouvez toujours voler, si vous comprenez ce que je veux dire. L’assistanat cela n’existe "partiellement"que chez les humains, pas chez les oiseaux.

De plus, d’aller plus haut pour l’oiseau, c’est limite aussi, à cause des prédateurs ou du manque d’oxygène.

Bref, tout être vivant est soumis à la contingence,  plantes, animaux compris,si vous arrivez intimement à cette conclusion, vous comprendrez que le monde qui nous entoure n’est pas aussi absurde qu'il vous parait en ce moment.

Comprendre c’est aimer, vous verrez dans quelques temps, lorsque vous aurez bien compris, vous serez plein d’indulgence pour vous-même, vous aurez un petit sourire en coin, notamment sur celui de vos contradictions, entre vos pensées et vos actes.

Rassurez vous, nous sommes tous perclus de contradictions, déjà prenez en conscience, c'est très utile pour vivre et donner du sens à son existence. C'est justement ce choix de sens là, qui est celui de votre libre arbitre, le vôtre.

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Membre, 51ans Posté(e)
CAL26 Membre 6 530 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, Mr philo a dit :

Bonjour, je suis nouveau sur le forum et je viens essayer de trouver des réponses à des questions qui m'obsèdent. 

Est-on réellement libres de choisir notre vie? Je veux dire nous ne sommes que de passage sur cette terre. Nous vivons environ 80 ans, nous en passons 20 à l'école, 40 au travail et 20 en retraite. Nous avons tous plus ou moins le même schéma de vie parce que l'on nous répète depuis tout petit que c'est comme ça qu'on doit faire. 

Mais quel est le but de tout ça ? Je suis encore étudiant et parfois je me demande: si je meurs demain pour une raison quelconque, qu'aurait-je fais de ma vie ? Je veux dire à part lire des livres... 

Je ne veut pas de la vie de tout le monde. Ça peux paraître bizarre mais je ne veux pas "bien travailler pour avoir un beau métier...". Je pense qu'entre un homme en cellule, un chômeur ou un dentiste, aucun n'est plus libre que l'autre. Au sens large je veux dire. 

Je ne me sens pas libre du sur cette planète, est-ce que je suis le seul ? Comment être réellement libre ? 

Désolé si je post pas au bon endroit

La société et ses contraintes a commencé a nous libérer de nous-même c'est-à-dire qu'elle nous a aidé à assouvir nos besoins primaires (manger boire baiser) et a su leur donner un sens par des rituels. Alors on peut trouver ça un peu routinier mais cela n'empêche pas d'avoir un chemin très singulier, une pensée originale et pleine d'imagination et d'innovation, mais la liberté est en fait illusoire.

On est d'abord prisonnier de nous-même, de nos propres limites. La société et l'intelligence collective nous permet de lâcher un peu cette bride mais elle ne peut pas nous libérer totalement. Elle nous donne des clés à nous de bien les utiliser. 

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Membre, 50ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 45 408 messages
Maitre des forums‚ 50ans‚
Posté(e)

En somme on est même pas libre de vouloir être libre. Rien n'a d'importance puisque tout finira par disparaitre... qu'est ce qui nous reste? Deux options:

- chialer et se tirer une balle dans la tête parce qu'on aurait vraiment voulu être quelqu'un...

- s'en battre les couilles et bien se marrer en attendant la mort. 

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 55ans Posté(e)
zenalpha Membre 19 060 messages
55ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Il y a 9 heures, Mr philo a dit :

Bonjour, je suis nouveau sur le forum et je viens essayer de trouver des réponses à des questions qui m'obsèdent. 

Est-on réellement libres de choisir notre vie? Je veux dire nous ne sommes que de passage sur cette terre. Nous vivons environ 80 ans, nous en passons 20 à l'école, 40 au travail et 20 en retraite. Nous avons tous plus ou moins le même schéma de vie parce que l'on nous répète depuis tout petit que c'est comme ça qu'on doit faire. 

Mais quel est le but de tout ça ? Je suis encore étudiant et parfois je me demande: si je meurs demain pour une raison quelconque, qu'aurait-je fais de ma vie ? Je veux dire à part lire des livres... 

Je ne veut pas de la vie de tout le monde. Ça peux paraître bizarre mais je ne veux pas "bien travailler pour avoir un beau métier...". Je pense qu'entre un homme en cellule, un chômeur ou un dentiste, aucun n'est plus libre que l'autre. Au sens large je veux dire. 

Je ne me sens pas libre du sur cette planète, est-ce que je suis le seul ? Comment être réellement libre ? 

Désolé si je post pas au bon endroit

Réfléchis à cette incompatibilité dans nos valeurs qui est l'association de la liberté et de l'égalité.

Comment peut-on penser qu'être libre d'entreprendre sa vie conduirait à une stricte égalité pour tous ?

Cette incompatibilité structurelle, tu la retrouves dans la recherche d'une société tantôt à droite, tantôt à gauche...tantôt recherchant la liberté d'entreprendre tantôt recherchant la protection sociale...

Et ces confusions par exemple chez les néo féministes entre égalité des droits et egalitarisme...

Pourquoi te dis je ça ?

Parce que tu ne peux pas isoler la liberté du reste de la vie, comme une valeur en lévitation devant tes valeurs 

Tu n'es par exemple pas libre de te laisser aller a l'envie de violer la première qui passe...

Qu'est ce que la liberté individuelle ???

Te sents tu plus libre si tu rates tes cours pour faire du jeu vidéo et voir tes collègues fondant un foyer si tu restes dépendant de la société avec un RSA et dépendant de papa et maman pour se loger ?

Kant explique sa vision de la liberté ainsi :

pour lui...nous construisons nos valeurs morales, en conscience par le questionnement et l'expérience 

et la liberté n'est pas de faire tout ce que l'on veut...qui serait en opposition à nos principes...mais de choisir librement les valeurs auxquelles on va décider en liberté morale d'attacher notre comportement 

la liberté trouve ainsi sa contrepartie dans ces valeurs morales qui vont....librement...nous contraindre...

un dentiste peut être passionné par l'exercice intellectuel, l'exercice pratique, peut librement ne dépendre que de sa faculté à fidéliser sa clientèle, peut financer ses activités, sa famille, ses enfants, se sentir utile et .... libre...

il est évident que si la liberté est de jouer aux jeux vidéos...la réalité va rapidement montrer la différence entre liberté et égalitarisme.. 

si on ne conscientise pas et si on ne construit pas à chaque instant l'equilibre entre liberté, valeurs morales, inégalités des investissements personnels...on sera rapidement emprisonné par une vague honte de soi...

maintenant si on décide d'être un moine bouddhiste détaché de tout bien personnel et de tout attachement, on peut parfaitement construire son bonheur 

le mal être ne vient pas de sa condition...mais de la tension avec ses valeurs morales dont l'inconscient est parfois davantage construit que le conscient...

il y a une cohérence de vie dont la liberté n'est pas la valeur ultime mais une valeur à équilibrer avec tout le reste

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 854 messages
78ans‚ Talon 1,
Posté(e)
Il y a 12 heures, Mr philo a dit :

Comment être réellement libre ? 

Vivez isolé, comme un dieu ou une brute, selon Aristote. Non, la liberté totale n'existe pas. Paradoxalement, en se privant de libertés, l'humain augmente ses pouvoirs d'action.

"Le destin guide celui qui l'accepte et entraîne celui qui le refuse." Sénèque

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 45 085 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)

Nous ne sommes pas libres et nous ne le serons jamais.

Nous sommes déjà, dépendants de tant de choses qui dépassent amplement notre pouvoir, pour simplement survivre.(de soleil, de l'oxygène dans l'air et de tant de hasards...). Et même  la durée de ma vie, je ne la choisis pas:

Si tout à l'heure, mon cœur s'arrête tout seul: fin de l'expérience et adieu tout le monde, pas besoin d'attendre d'avoir 80 ans.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 55ans Posté(e)
zenalpha Membre 19 060 messages
55ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)
Il y a 3 heures, querida13 a dit :

Nous ne sommes pas libres et nous ne le serons jamais.

Nous sommes déjà, dépendants de tant de choses qui dépassent amplement notre pouvoir, pour simplement survivre.(de soleil, de l'oxygène dans l'air et de tant de hasards...). Et même  la durée de ma vie, je ne la choisis pas:

Si tout à l'heure, mon cœur s'arrête tout seul: fin de l'expérience et adieu tout le monde, pas besoin d'attendre d'avoir 80 ans.

Il me semble quand même que si nous ne sommes pas libres de ce qui nous arrive, nous sommes libres de nous comporter devant ce qui nous arrive.

Il est arrangeant de ne pas nous considérer libres dans la mesure où celà reporte la responsabilité ailleurs. 

Certes la vie est injuste.

Mais dans une certaine mesure, nous provoquons ce qui nous arrive 

Si je ne me sens pas libre et que ce point est primordial pour moi...pourquoi l'attendre depuis le comportement des autres ?

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
Il y a 17 heures, Anna Kronisme a dit :

La liberté est un thème récurant dans les préoccupations humaines... 

J'ai, moi aussi, longtemps cherché et me suis longtemps révoltée. Puis un jour, j'ai lu ça :

"Je ne crois point, au sens philosophique du terme, à la liberté de l'homme. Chacun agit non seulement sous une contrainte extérieure, mais aussi d'après une nécessité intérieure." [Albert Einstein]

La liberté n'existe pas réellement. Ce qui existe, c'est le sentiment de liberté. Ce qui te procure ce sentiment, c'est à toi de le trouver. Tu peux le chercher en restant dans le cadre ou carrément en sortir ; mais il me semble que peu importe où tu trouves, en vérité, car alors que nous pensons que ce sentiment dépend de ce qui nous est extérieur, qu'il dépend des autres, de notre environnement, de notre système, etc. il s'avère que nous le générons dans notre pensée et notre croyance.

Tu es libre et l'as toujours été.

J'enchaîne sur ce que ce beau gros cerveau d'Anna a dit en y allant d'une distinction entre ce que j'appelle la liberté pleine et la liberté vide (ce sont des concepts originaux protégés par un copyright international):

A. Liberté pleine

La liberté pleine a un fondement intuitif. Je puis en effet, en me plongeant dans ma propre intimité, reconnaître que je suis habité par cette mouvance fondamentale que l’on peut appeler « volonté de vivre », et qui consiste en ceci que je suis constamment habité par le désir d’affirmer mon propre corps, d’affirmer ma vie, mon individualité, par des paroles et par des actes alignés sur des fins qui manifestent elles-mêmes ma volonté de vivre. Parce qu’elle est la manifestation la plus immédiate et la plus irréductible de ce que je suis, j’appelle liberté pleine cette disposition affirmative de l’esprit et du corps, par laquelle j’agis dans la pleine cohésion de mon être, de mon corps et de mon esprit. Elle est pleine dans le sens qu'elle est pleine de ce que je suis, qu'elle est chargé par ma volonté.

B. Liberté vide

La liberté vide n’est pas chargée, ou habitée par quelque volonté que ce soit, mais repose plutôt sur une construction rationnelle qui édicte le cadre à l'intérieur duquel je puis exprimer ce que je suis. À ce titre, ce n’est qu’une virtualité de liberté, ou une potentialité de liberté et donc ce n’en est pas une. Les Fondements de la métaphysique des mœurs de Kant, autant que la Déclaration universelle des droits de l’homme, par exemple, décrivent l’individu comme un canevas vierge et énoncent des lois ou des articles de manière à fonder ou à protéger cette virginité. On  ne devrait donc pas parler de « liberté » dans le cas d’une telle liberté vide, mais plutôt de « circonstance visant à favoriser la liberté des individus ». En effet, si une loi morale ne saurait définir ce qu’est ma liberté, peut-être pourrait-on accorder qu’elle peut néanmoins y participer, ou du moins la favoriser.  Mais encore : qui peut donc prétendre que l’établissement de droits ou de devoirs puisse favoriser quoi que ce soit à la disposition que j’ai de m’affirmer ? Même tyrannisé, ne puis-je pas demeurer porteur de cette disposition ? De fait, celui qui lutterait contre la tyrannie pour l’affirmation de son propre être, ne serait-il pas encore plus libre que cet autre être qui, satisfait par la douceur d’un État de droit, ne lutterait plus pour rien du tout ?

De même qu'une égalité normativement établie entre les individus n’ajoute en effet absolument rien à la propension que j’ai d’affirmer mon propre être. Elle ne change que le contexte social dans lequel cette liberté s’exprime, essentiellement par un effet adoucissant, lequel n’est certainement pas un prérequis à l’exercice de ma liberté. Cet effet adoucissant peut fort bien avoir pour conséquence de diminuer la résistance opposée par le monde à la disposition affirmative de mon être, comme l’inverse peut aussi s’avérer. En effet, la douceur est parfois le meilleur moyen de rendre les individus apathiques, indifférents, veules et dégénérés. Les individus prennent en effet parfois la plus haute conscience de ce qu’ils sont et de ce en quoi ils croient lorsqu’ils sont placés dans l’adversité déclarée, ou lorsque ce en quoi ils croient est clairement mis à mal. C’est qu’il y a parfois des forces qui s’agitent même dans la douceur, et qui s’ingénient à saper ce qui nous tient à cœur, mais le tout d’une manière pernicieuse, voilée, et dont l’effet ne se traduit que par une lente usure, une lente lassitude de l’être. Quoi qu’il en soit, cette perspective a la vertu non-négligeable de nous rappeler que l’égalité n’est pas une condition de la liberté, mais plutôt l’une de ses déclinaisons possibles, et qu’aucun individu ne peut se considérer comme étant libre du seul fait qu’il vit dans un État égalitaire.

L’un des inconvénients de l’État de droit, c’est précisément qu’il tient les individus pour libres à partir du moment où le climat social est adouci par la morale des droits, de même que les individus s’y sentent libres à partir du moment où cette condition est atteinte. C’est-à-dire, en somme, que l’égalité y est tenue en plus grande estime que la liberté (c'est ce que disait d'ailleurs Tocqueville) et cela manifestement à cause justement de l’effet adoucissant de la première. L’égalité permet à une masse significative d’individus d’atteindre un confort qui les satisfait, ou du moins les tient dans l’acceptation tranquille de leur sort. Nous pourrions aisément comparer cette préférence pour l'égalité à celle que l’on rencontre régulièrement pour le savoir instrumental de la science dont la visée est immédiatement compréhensible, au détriment du savoir intuitif de la philosophie, qui requiert un effort constant et pénible - ce qui est aussi le cas de la liberté pleine. Ou alors nous pourrions parler de la différence qu’il y a entre l’habileté à manier logiquement les éléments conceptuels d’un discours philosophique, et l’habileté à ramener un discours philosophique à ce qu’il contient de foncièrement vital, c’est-à-dire d’en extraire intuitivement ce qui se rapporte à notre vie réelle.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 55ans Posté(e)
zenalpha Membre 19 060 messages
55ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)
il y a une heure, Dompteur de mots a dit :

J'enchaîne sur ce que ce beau gros cerveau d'Anna a dit en y allant d'une distinction entre ce que j'appelle la liberté pleine et la liberté vide (ce sont des concepts originaux protégés par un copyright international):

A. Liberté pleine

La liberté pleine a un fondement intuitif. Je puis en effet, en me plongeant dans ma propre intimité, reconnaître que je suis habité par cette mouvance fondamentale que l’on peut appeler « volonté de vivre », et qui consiste en ceci que je suis constamment habité par le désir d’affirmer mon propre corps, d’affirmer ma vie, mon individualité, par des paroles et par des actes alignés sur des fins qui manifestent elles-mêmes ma volonté de vivre. Parce qu’elle est la manifestation la plus immédiate et la plus irréductible de ce que je suis, j’appelle liberté pleine cette disposition affirmative de l’esprit et du corps, par laquelle j’agis dans la pleine cohésion de mon être, de mon corps et de mon esprit. Elle est pleine dans le sens qu'elle est pleine de ce que je suis, qu'elle est chargé par ma volonté.

B. Liberté vide

La liberté vide n’est pas chargée, ou habitée par quelque volonté que ce soit, mais repose plutôt sur une construction rationnelle qui édicte le cadre à l'intérieur duquel je puis exprimer ce que je suis. À ce titre, ce n’est qu’une virtualité de liberté, ou une potentialité de liberté et donc ce n’en est pas une. Les Fondements de la métaphysique des mœurs de Kant, autant que la Déclaration universelle des droits de l’homme, par exemple, décrivent l’individu comme un canevas vierge et énoncent des lois ou des articles de manière à fonder ou à protéger cette virginité. On  ne devrait donc pas parler de « liberté » dans le cas d’une telle liberté vide, mais plutôt de « circonstance visant à favoriser la liberté des individus ». En effet, si une loi morale ne saurait définir ce qu’est ma liberté, peut-être pourrait-on accorder qu’elle peut néanmoins y participer, ou du moins la favoriser.  Mais encore : qui peut donc prétendre que l’établissement de droits ou de devoirs puisse favoriser quoi que ce soit à la disposition que j’ai de m’affirmer ? Même tyrannisé, ne puis-je pas demeurer porteur de cette disposition ? De fait, celui qui lutterait contre la tyrannie pour l’affirmation de son propre être, ne serait-il pas encore plus libre que cet autre être qui, satisfait par la douceur d’un État de droit, ne lutterait plus pour rien du tout ?

De même qu'une égalité normativement établie entre les individus n’ajoute en effet absolument rien à la propension que j’ai d’affirmer mon propre être. Elle ne change que le contexte social dans lequel cette liberté s’exprime, essentiellement par un effet adoucissant, lequel n’est certainement pas un prérequis à l’exercice de ma liberté. Cet effet adoucissant peut fort bien avoir pour conséquence de diminuer la résistance opposée par le monde à la disposition affirmative de mon être, comme l’inverse peut aussi s’avérer. En effet, la douceur est parfois le meilleur moyen de rendre les individus apathiques, indifférents, veules et dégénérés. Les individus prennent en effet parfois la plus haute conscience de ce qu’ils sont et de ce en quoi ils croient lorsqu’ils sont placés dans l’adversité déclarée, ou lorsque ce en quoi ils croient est clairement mis à mal. C’est qu’il y a parfois des forces qui s’agitent même dans la douceur, et qui s’ingénient à saper ce qui nous tient à cœur, mais le tout d’une manière pernicieuse, voilée, et dont l’effet ne se traduit que par une lente usure, une lente lassitude de l’être. Quoi qu’il en soit, cette perspective a la vertu non-négligeable de nous rappeler que l’égalité n’est pas une condition de la liberté, mais plutôt l’une de ses déclinaisons possibles, et qu’aucun individu ne peut se considérer comme étant libre du seul fait qu’il vit dans un État égalitaire.

L’un des inconvénients de l’État de droit, c’est précisément qu’il tient les individus pour libres à partir du moment où le climat social est adouci par la morale des droits, de même que les individus s’y sentent libres à partir du moment où cette condition est atteinte. C’est-à-dire, en somme, que l’égalité y est tenue en plus grande estime que la liberté (c'est ce que disait d'ailleurs Tocqueville) et cela manifestement à cause justement de l’effet adoucissant de la première. L’égalité permet à une masse significative d’individus d’atteindre un confort qui les satisfait, ou du moins les tient dans l’acceptation tranquille de leur sort. Nous pourrions aisément comparer cette préférence pour l'égalité à celle que l’on rencontre régulièrement pour le savoir instrumental de la science dont la visée est immédiatement compréhensible, au détriment du savoir intuitif de la philosophie, qui requiert un effort constant et pénible - ce qui est aussi le cas de la liberté pleine. Ou alors nous pourrions parler de la différence qu’il y a entre l’habileté à manier logiquement les éléments conceptuels d’un discours philosophique, et l’habileté à ramener un discours philosophique à ce qu’il contient de foncièrement vital, c’est-à-dire d’en extraire intuitivement ce qui se rapporte à notre vie réelle.

Le savoir "instrumental" de la science versus le savoir pragmatique intuitif...

C'est un peu comme le chanteur de salle de bain qui fait du pink floyd quoi...

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