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Tuer le messager


Savonarol

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Membre, 57ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 57ans‚
Posté(e)
il y a 41 minutes, azad2B a dit :

Reste tout de même une vérité incontestable face à laquelle nous sommes totalement désarmés. Chacun de nous possède des qualités gustatives qui lui font aimer et apprécier le subtil mélange qu’apporte à ses papilles les différents parfums l’amer, le sucré, le salé, l’acide. On naît gourmand et cela n’est pas dû à un choix de vie ou de philosophie. En outre il me semble que tout individu est porté à s’alimenter en ingérant les substances dont il sait d’ instinct qu’elles contiennent les éléments nutritifs dont son organisme a besoin. Qui n’a jamais vu un chien ou un chat, essentiellement carnivore, élevé en appartement et ne connaissant strictement rien aux ressources que la nature peut lui offrir traîner pour la première fois dans un jardin ou dans une prairie. Vous le verrez courir ça et là et se mettre à mâchouiller des végétaux les plus divers. Cette prescience qu’il a des propriétés de telles ou telles herbes est assez mystérieuse… L’ homme lui aussi est doté de ce genre de savoir inconscient.

Cela étant il est vrai que même de façon très grossière on connaît aujourd’hui les constituants principaux de tout ce qui est comestible et que l’on n’a pas trop de difficulté à remplacer protéines, sels, minéraux, lipides et glucides d’origines animales par leurs équivalents trouvés dans le monde végétal. Mais cela implique un effort de volonté que l’on n’acceptera de faire que pour des raisons philosophiques. Effort louable cette mais que beaucoup répugnent à faire.

Et que dire de l’état d’esprit dans lequel peut se trouver un ex-gourmand carnivore et converti à la nourriture végétarienne quand rentrant chez lui, il sent sur le palier s’ échappant de l’ appartement voisin, une délicieuse odeur de boeuf Bourguignon alors qu’il sait qu’il va se mettre à table devant une omelette qui fut-elle à la pointe d’ asperge et admirablement préparée par son épouse, va lui laisser un sentiment d’insatisfaction pour ne pas dire de privation. Et si quelques jours plus tard, son voisin s’ est cuisiné un vrai cassoulet traditionnel, cuit dans une cocotte en terre scellée à la farine et mijotant depuis 8 heures, il est à parier que des envies de divorce vont lui venir à l’esprit.

C'est sympa à lire mais c'est juste faux. Quelqu'un qui bannit la viande de son alimentation ressentira trés vite une repulsion, et en arrivera trés vite à se demander comment il a pu se delecter de chair morte. Je peux te garantir que l'odeur d'une " bonne daube" ne me fait pas monter l'eau à la bouche, mais plutôt remonter mon 4 heures...

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Membre, Le prendre au sérieux, nuit gravement à la santé, Posté(e)
azad2B Membre 5 932 messages
Le prendre au sérieux, nuit gravement à la santé,
Posté(e)

Bien sûr ! Il existe des gens, qui sont végétariens et qui ne le sont devenus que le jour où, libérés des obligations culinaires que leur inculquaient leurs parents, ont pu enfin choisir le type de nourriture qui leur apportait le plus grand plaisir. Nulle part tu ne trouveras dans ce que j'ai écris une apologie à la nourriture carnée. C'est juste affaire de goût personnel. Cela s' appelle de la gourmandise et même l' église, pourtant si prompte à devenir sourcilleuse dès que l' homme éprouve un quelconque plaisir issu d' une pratique non issue des Evangiles, n'en n' a fait qu'un péché véniel. Le ventre dodu et la bedaine des curés, des évêques et des moines, même s'ils ne sont pas de Saint Bernardins, est surement pour quelque chose dans cette mansuétude. 

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Membre, 70ans Posté(e)
Don Juan Membre 3 259 messages
Forumeur vétéran‚ 70ans‚
Posté(e)
Le 17/08/2018 à 15:30, Savonarol a dit :

L'autre jour, je me suis mis à débattre sur la cause animale avec un type qui ne s'y était jamais intéressé et pour qui tout cela paraissait farfelu. Comme je pense plutôt bien maîtriser le sujet, j'ai donc commencé à lui expliquer mon point de vue sur la question, avec en point d'orgue la fameuse question (dont j'avais fait un topic qui a plutôt bien marché : "Pourquoi continuer à manger de la viande puisque nous pouvons nous en passer ?"

... et comme je le prévoyais, comme cela arrive avec environ 90% de mes contradicteurs sur cette question, j'ai eu le droit à toute la panoplie d'arguments tronqués, de la souffrance du concombre jusqu'à ce végétarien d'Hitler.

Je ne compte pas relancer ici le sujet sur la cause animale, mais celui-ci me permet de faire émerger une question dans cette rubrique philo.
 

Je développe : Si demain, un type créé une religion dans laquelle il est obligatoire de porter des slips (et non des caleçons) sous peine de finir en enfer, les réactions rageuses vis à vis de cette personne et de sa lubie seront quasiment inexistantes, car tout ce qui est grotesque ne provoque rien d'autre qu'un rire moqueur. Ni indignation, ni colère, lorsqu'on regarde les vidéos de Sylvain Durif (le christ cosmique) , on a pas envie de lui faire la peau, ni de lui montrer le poing pour ce qu'il ose prétendre. On voit une sorte d'illuminé qui vit dans sa bulle, et on l'y laisse.

Alors pourquoi certaines discussions provoquent-elles autant de colère/rage ? Parce qu'il s'agit de tuer le messager, le porteur de (mauvaises) nouvelles.
Lorsque je détaille la souffrance animale à une personne dont le régime alimentaire est composé de viande, cette dernière se retrouve face à une réalité (la souffrance animale) relativement incontestable -contrairement aux propos du christ cosmique- et m'en veut à moi de lui gâcher son plaisir gastronomique. Je lui amène de quoi culpabiliser lorsqu'elle se livre à une activité liée au plaisir (manger) , et cette culpabilisation est d'autant plus insupportable qu'elle est strictement légitime. Du coup, ses mécanismes de défense psychologiques s'activent et à base de déni (on peut pas faire autrement) ou de dérision (Hitler était végétarien) , cette personne bâti un mur entre la réalité et son estomac, réalité dans laquelle le responsable n'est pas celui qui occasionne la souffrance animale, mais celui qui en parle. Pas le bourreau, mais le messager.

Est-ce que finalement, la manière dont une personne se crispe sur un sujet de ce type (au lieu de réagir avec légèreté, comme pour les vidéos de Sylvain Durif) ne suffit pas à démontrer qu'elle reconnaît que son contradicteur a raison, et qu'elle a donc, elle, tort ?

 

 

Les mauvaises nouvelles n'ont pas besoin de porteur, elles se portent bien elles-même et comme il est difficile de les empêcher de passer.

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Invité Petit pois
Invités, Posté(e)
Invité Petit pois
Invité Petit pois Invités 0 message
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J'ai longtemps regardé le facteur avec des envies de meurtres ! ....sale messager !

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Membre+, Posté(e)
Doïna Membre+ 19 555 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Le ‎19‎/‎08‎/‎2018 à 15:19, Savonarol a dit :

Ben en fait non, le descendant de colon peut s'énerver tout pareil des arguments d'un pro-colonialisme si il juge que ces derniers sont pertinents. Suffit de faire remarquer à un algérien que tout ce qui tient encore debout dans son pays a été construit par la France pour s'en rendre compte.

Ce n'était que de simples exemples, qui peuvent être élargis bien sûr. Juste pour expliquer que, dans un débat, quand il y en a un qui s'énerve, ce n'est pas forcément qu'il sent qu'il a tort au fond, ce n'est pas forcément un moyen de museler un sentiment de culpabilité. Cela peut exprimer une juste indignation ou même qu'on se sent importuné par quelqu'un se prenant pour un messager mais qu'on ne saurait considérer comme tel. D'où parfois des réactions moqueuses.

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