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Transmettre la philosophie est-ce inutile?


Invité Quasi-Modo

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
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Le 29/03/2018 à 17:28, zenalpha a dit :

Le monde en soi est il le monde pour soi ?

Même "le monde en soi" et "le monde pour soi" ne dénotent que des états d'esprit. Les états d'esprit sont des modalités de "ce qui s'ouvre devant moi à chaque instant"; elles font que j'accorde de l'importance à ceci plutôt qu'à cela. Les concepts de l'univers, du monde physique, du monde de la science recoupent l'une de ces modalités.

Les hommes se dédient souvent à l'une de ces modalités en particulier et par suite, parce que c'est leur vie et qu'ils l'aiment, ils croient que tous les hommes devraient faire de même. Ce sont des incitations qui doivent être évaluées. Comment ? En adoptant une modalité - la plus universelle possible celle-là: celle de la philosophie. Hawking aurait-il voulu que ses incitations soient aveuglément suivies ? Non. Mais alors, la seule façon d'admettre en soi la modalité scientifique de façon éclairée, sans que cela ne devienne une sorte de tyrannie, est de se faire philosophe.

La position d'Hawking lorsqu'il affirme que la philosophie est morte est intenable. Elle est celle d'un homme qui se juche sur une tribune tout en affirmant que les hommes n'ont plus à y monter.

Le 29/03/2018 à 17:28, zenalpha a dit :

Je doute que le monde que tu te construis contienne l'univers...

L'univers en tant qu'expérience est une extrapolation logico-mathématique de ce qui nous entoure. Il est aussi grand que la sommes des extrapolations non-réfutées de ce type qui ont été effectuées par les hommes. Est-ce que je les connais toutes ? Bien sûr que non. Mais qu'est-ce que ça prouve quant à la prééminence de ce type d'extrapolation ?

Si je veux construire une fusée pour aller sur mars, ce sera certainement la modalité de choix à donner à mon expérience. Et maintenant, si je veux faire une bonne vie ?

Il y a 2 heures, aliochaverkiev a dit :

C'est une belle histoire d'amour entre "déjà utilisé"  et "dompteur de mots". C'est émouvant. C'est très romantique.

Nous songions d'ailleurs à t'inclure afin de former un triangle amoureux. Ça te branche ?

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
Le 30/03/2018 à 05:17, lucdf a dit :

Non ça ne mène à rien parce que ce qui se conçoit bien s'énonce clairement.

Est-ce que toutes les intuitions qui ne sont pas arrivées à un point d'énonciation maîtrisée sont ineptes ?

Le 30/03/2018 à 05:17, lucdf a dit :

La philosophie se perd dans des marécages de technicité et semble passer à coté du principal, l'homme, la vie, la raison, la morale, la connaissance et l'action. Entre l'extrême technicité qui s'autogénère et le bavardage, voire le foutage de gueule, la limite est très mince. Trop de philosophie tue la philosophie.  (En espérant que tu voies ce que je veux dire par là).

La recherche de l'énonciation maîtrisée passe parfois par une recherche des plus exhaustives.

La réalité est qu'il y a des cas de philosophes qui ne sont jamais parvenus à cette parfaite énonciation de leur vivant - parfois tout simplement parce qu'ils étaient de très mauvais écrivains. Seulement, cela ne signifie pas que leurs idées étaient mauvaises ou inintéressantes. Parfois, leur oeuvre a au moins le mérite d'ouvrir la voie à un successeur plus habile.

De manière générale, les intuitions, lorsqu'elles naissent dans l'esprit des hommes, sont, par rapport au langage, à un point d'aliénation parfait. Leur ascension jusqu'au royaume de la parfaite énonciation est un long et pénible processus - souvent parce que ce processus implique que le langage lui-même s'en trouve modifié. Cela signifie que de l'intuition à l'énonciation, il n'y a pas un rapport unilatéral où le philosophe n'aurait qu'à collecter les matériaux langagiers adéquats - il faut plutôt souvent que s'instaure une dialectique entre ce que le philosophe essaie d'exprimer et la collectivité envers laquelle cela s'adresse.

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Membre, Biscotte, 39ans Posté(e)
zera Membre 6 819 messages
39ans‚ Biscotte,
Posté(e)
Le 26/03/2018 à 11:01, Quasi-Modo a dit :

Effectivement au final cela revient tout de même à impacter les autres si notre état d'esprit est plus positif ou que nous sommes davantage en harmonie avec notre environnement. Mais c'est de façon indirecte dans ce cas, et je ne pense pas qu'on sauve la vie des autres à ce compte là, même si on les influence positivement ... :D

Donner un sens à sa vie ne peut venir que de soi. Socrate disait déjà que la vraie connaissance vient de l'intérieur (comme avant @Erneste qui s'est injustement faite railler à ce sujet).

Je pique ici une métaphore que j'ai trouvée chez Mathieu Ricard (moine bouddhiste) : La différence entre la vie philosophique (celle qui a du sens) et la vie non philosophique est la même que la différence entre l'état d'esprit de celui qui erre sans but sur un chemin de montagne et celui qui avance vers un but qu'il s'est fixé (comme atteindre le sommet par exemple). Pour le non-philosophe, chaque obstacle sera alors vécu comme extrêmement pénible, mais pour le philosophe il effectuera chaque pas et escaladera chaque caillou avec plaisir, puisqu'il a son but en tête.

Le principal sens de la vie qu'on ne le veuille ou non est de la vivre, sa vie. Quelque soit le sens qu'on lui donne où l'objectif à atteindre :) 

Le 26/03/2018 à 19:26, deja-utilise a dit :

J'en profite pour répondre également @Quasi-Modo au passage, ce n'est pas une transmission à proprement parler, comme ce serait la cas d'apprendre à poser un calcul sur une feuille, et tu as raison de faire le distinguo entre l'aidant et l'aidé, cela me fait songer que sans doute le plus judicieux pour expliquer l'intérêt de la philosophie, serait de faire le rapprochement avec un aventurier/explorateur, de l'extérieur on peut certes ne pas comprendre ce qui motive ses personnes là, on peut aussi critiquer la démarche ou émettre un jugement de valeur, on peut également leur attribuer de mauvaises raisons ou explications, être à côté de la plaque, etc...

 

Mais il n'y a bien que ceux qui tentent le voyage qui peuvent y trouver leurs comptes, et on envisage assez bien de ne pas refaire exactement la même chose qu'un autre, de suivre rigoureusement ses pas, on va donc essayer une nouvelle route, voir si il n'y a pas des terres inconnues à découvrir, ou bien approfondir ce que l'on connait déjà, prospecter aux alentours, suivre la même démarche mais ailleurs ou à l'inverse aller aux mêmes endroits mais en procédant différemment, etc...

Il n'y a que ceux qui le vivent qui peuvent en ressentir les bénéfices ou l'impulsion, les autres de l'extérieur, en dehors d'un tel périple, qui peut prendre toute une vie, n'arriveront pas à se saisir des raisons ou des effets engagés, ils y resteront étrangers avec tout ce que cela peut comporter comme travers.

 

Le principe est du même acabit, donner envie à d'autres de jouer les explorateurs, non de contrées ou paysages physiques, mais de ce qui se trouve dans nos têtes, ce seront des défricheurs, des devanciers, des pionniers, des découvreurs, des perfectionnistes, des recenseurs, des vulgarisateurs, des exemples à suivre ou à imiter pour nous épanouir, car regarder les autres le faire ne nous apporte que peu, la transformation, la transcendance ou la transmutation ne sera possible véritablement que si nous nous y attelons par et pour nous-mêmes, à en être les acteurs et non les spectateurs, comme il en irait de même à visionner ou observer, voire critiquer ceux qui sont parents sans le vivre soi-même, dans sa chair, dans son âme, dans son cœur et dans son animalité et sa rationalité, dans ce cas tout un monde sépare ces deux positions irréconciliables. Nous en ressortons grandis en somme, éveillés, expérimentés, moins ignares et stupides qu'avant, plus à même de faire de bons choix, de mieux comprendre certaines choses, meilleur en quelque sorte que ce que nous étions, alors est-ce utile d'essayer de l'initier, le réveiller ou le révéler chez quelqu'un ?  Ma foi, je m'en remets au bon sens de chacun...

Comme tu l'as dit dans un message (suivant celui que je cite), ce n'est pas en trippotant un instrument que l'on devient musicien, en courant trois sprints que l'on devient sprinteur, etc. Pourtant comment le sprinteur, le musicien, le mathématicien ... le philosophe a-t'il pris goût à devenir ce qu'il est devenu ? 

On peut donner la chance a tous les enfants de découvrir les différents domaines. Il s'agit aussi de cultiver leur ouverture d'esprit. De ne pas rester enfermé dans une seule et unique pensée. Egalement de développer leur esprit critique. Je pense que l'on peut semer des graines. Cela laisse une chance de les voir germer un jour selon les expériences personnelles.

;) 

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 039 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)
Il y a 9 heures, zera a dit :

 

Comme tu l'as dit dans un message (suivant celui que je cite), ce n'est pas en trippotant un instrument que l'on devient musicien, en courant trois sprints que l'on devient sprinteur, etc. Pourtant comment le sprinteur, le musicien, le mathématicien ... le philosophe a-t'il pris goût à devenir ce qu'il est devenu ? 

On ne peut que le révéler, et non l'insuffler ou l'inoculer !

Je donne un exemple concret issu de faits observationnels, par exemple, tant que mes enfants n'avaient pas gouté aux bonbons étant très jeunes, ils n'en manifestaient aucune envie, aucun attrait, aucun intérêt particulier hormis la curiosité inhérente à leur âge et de voir les autres le faire, ils n'avaient aucune sorte de connexion directe avec les sucreries, aucun lien privilégié avec les friandises, ceci n'était qu'une abstraction pour eux, et ce n'est que lorsqu'ils ont pu en mettre un dans la bouche, que leur appétence est née envers cet objet, et non plus la simple pulsion de découvrir ou d'essayer, ils ont noué contact avec les bonbons directement, cette proximité n'aura fait que se renforcer au fil du temps, en mangeant toutes sortes de sucreries différentes; nous n'avons fait qu'alimenter leur goût qui est nait " spontanément " en leur être - le réveiller ou plus exactement le révéler dans un premier temps - nous sommes les pourvoyeurs de cet agrandissement en eux, mais pas la cause, on pourrait dire aussi les facilitateurs, au même titre que les empêcheurs si on leur refuse l'accès ou en limite drastiquement les occurrences, la sustentation. 

On prend goût, surtout très jeune, à ce qui est agréable explicitement ou qui le parait aux autres, si ces expériences sont perçues positivement, alors nous en redemandons, mais pour ce faire, il faut donc qu'il y ait un écho, quelque chose qui vibre en nous, qui donner plaisir et envie de recommencer, il faut en avoir hérité, normalement oui de naissance, mais ce penchant peut avoir été littéralement tué par l'entourage, ou suffisamment atrophié ou endormi pour qu'il n'œuvre plus ou alors vivote à l'état larvaire en l'individu, voire plus vraisemblablement non alimenté puis s'être étouffé faute de comburant ou combustible.

 

Citation

On peut donner la chance a tous les enfants de découvrir les différents domaines. Il s'agit aussi de cultiver leur ouverture d'esprit. De ne pas rester enfermé dans une seule et unique pensée. Egalement de développer leur esprit critique. Je pense que l'on peut semer des graines. Cela laisse une chance de les voir germer un jour selon les expériences personnelles.

;) 

Bien sûr, les dés ne sont pas jetés d'avance, tant que l'enfant est curieux il est toujours temps, mon constat c'est qu'à l'entrée en 6ème cette curiosité quasi-scientifique ou savante s'évanouit/recule au profit d'autres intérêts, plus terre-à-terre, plus sociaux, d'appartenance, de reconnaissance, d'intégration, du regard d'autrui, de son apparence, être à la fois semblable aux autres et en même temps remarquable/distinct, il y a comme une inversion des intensités ou des priorités, délaissant donc la compréhension du monde pour trouver sa place dans son nouveau microcosme. Il n'est pas exclu qu'en fin de lycée ce goût de jadis refasse surface, si il avait été présent et suffisamment riche/exploité, mais c'est encore en grande partie dépendant du milieu d'évolution de cet adolescent sur le tard, tant qu'il y a une stimulation quelque part, il est toujours possible de s'en inspirer, de s'en alimenter, mais si il n'existe pas de telle source dans l'entourage, dans l'environnement, alors il est quasi certain que le jeune adulte s'en détournera pour longtemps, et puis un jour au détour d'une rencontre physique ou matérielle ( livre ), voire un accident de parcours/de vie, un jaillissement peut s'opérer, faisant renaitre ou se réveiller ce qui était enfoui sous toutes les couches de vie accumulées, comme une implosion de l'intérieur, ce que tu nommes " germer ". :)

 

**********

 

Je pense que nous disons sensiblement la même chose, je voulais juste préciser, et c'est la seule différence peut-être, que cet attrait prononcé pour quelque chose, peu importe la passion du reste, ne vient pas de l'extérieur, mais de celui qui en est porteur, nous ne faisons que lui donner l'opportunité de mettre la main dessus en somme, un gamin qui n'a pas l'esprit sportif ne sera que peu sensible aux stimulations de son entourage, il se forcera sans doute, mais dès qu'il aura mis le doigt sur qui le stimule, alors il délaissera franchement le reste, phénomène qui alimente régulièrement les histoires de famille... On ne peut décider ou choisir à la place d'autrui, y compris pour ses propres enfants, on ne peut que leur offrir la palette la plus étendue possible pour que leur cœur se mette à vibrer pour une chose particulière, même si petits ils ont tendance à mimer leurs éducateurs, ils finiront par choisir même inconsciemment ce qui leur plait le plus si l'occasion se présente, d'où l'idée de présenter une gamme hétéroclite de stimulations, la philosophie bien sûr, mais pas uniquement. Tout ça pour dire, que l'environnement est loin d'être anodin, dans le devenir de nos chérubins, même si il n'existe pas de déterminisme incontournable. 

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  • 4 semaines après...
Membre, 30ans Posté(e)
RabbinRenard Membre 327 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)

Evidemment que la philo' est utile, elle aura toujours sa place quelque part dans la vie pour améliorer notre point de vue sur ce monde. Et honnêtement dans ce monde de déprimés et des farfelus je pense qu'elle n'est pas du tout désuète. Il suffit de lire certains bouquins pour se rendre compte que, en plusieurs décennies, l'humanité n'a pas fondamentalement changée. On peut prendre certaines idées comme dépassées, mais la pratique et la transmission de la philo' reste toujours intéressante et même utile.Au moins pour aiguiser notre esprit critique.

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Membre, 33ans Posté(e)
Spinopute Membre 36 messages
Baby Forumeur‚ 33ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, RabbinRenard a dit :

Evidemment que la philo' est utile, elle aura toujours sa place quelque part dans la vie pour améliorer notre point de vue sur ce monde. Et honnêtement dans ce monde de déprimés et des farfelus je pense qu'elle n'est pas du tout désuète. Il suffit de lire certains bouquins pour se rendre compte que, en plusieurs décennies, l'humanité n'a pas fondamentalement changée. On peut prendre certaines idées comme dépassées, mais la pratique et la transmission de la philo' reste toujours intéressante et même utile.Au moins pour aiguiser notre esprit critique.

 

Y'a qu'à lire des gugus comme Sénèque, Platon, Machiavel... Pour voir que les problèmes qu'ils se posaient à leur époque, nous nous les posons encore aujourd'hui. La lecture d'Epictète, de Locke et de Rousseau ont grandement contribué à façonner ma manière de percevoir et de penser, et m'ont permis de m'intéresser à des sujets particuliers, à m'orienter vers des études spécifiques, pour finalement devenir l'homme que je suis aujourd'hui. Chaque personne possède, sans nécessairement le savoir et l'objectiver, des réflexions philosophiques, et s'appuie sur des principes philosophiques pour percevoir, penser et agir dans la vie quotidienne. S'il en est ainsi, l'étude de la philow semble au moins nécessaire.

Si l'on part ensuite vers une vision plus globale, notre démocratie, notre système éducatif, hospitalier... Tout ce que nous considérons comme acquis ne s'est pas fait tout seul et ne va pourtant pas de soi ; il a fallu des gens pour faire progresser certaines idées, pour penser et repenser la société. Notre monde d'aujourd'hui serait-il le même sans les grands penseurs du XVIIème et XVIIIème siècle qui changèrent radicalement la manière de concevoir l'individualité, la société, l'éducation... ? Bien sûr que naon, et aujourd'hui encore, des gens se battent pour faire triompher leurs idées, si ce ne sont plus des "philosophes" mais des scientifiques/moralistes/politiciens... Leurs visions, leurs schèmes d'intelligibilité, se basent sur des conceptions et des positions d'ordre philosophique.

Que ce soit donc du point de vue personnel ou plus général, la philow ça troue le Q !

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