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Naissance du concept d’existence

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satinvelours

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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il y a 44 minutes, tison2feu a dit :

Tu auras beau réinterpréter et réinterroger ces concepts, sous couvert d'objectivité et de réfutabilité, force est de constater que tu resteras prisonnier d'un univers d'abstractions (scientifiques, métaphysiques ou/et religieuses) en te coupant toujours davantage de l'existence.

Du côté de la philosophie existentielle, la vérité de la subjectivité est d'enjamber cet univers d'abstractions et de revenir à l'existence, c'est-à-dire aux expériences de l'ambiguïté, du doute, de l'angoisse ou de l'étonnement qui furent à l'origine de la philosophie première (méta-physique) et de toute religion.

Il s'agit de te délester de tous ces modèles éternels accumulés au cours des siècles et de pratiquer une philosophie en exercice, sous formes d'expériences, comme si c'était la première fois (*) que tu te trouvais en face de l'incroyable, comme si tu étais le premier à entrer dans l'ère du doute et de la décision créative.

(*) Expression de Kierkegaard. 

Faux.

Le modèle feu terre air eau d'Aristote ne passe aucun cap de vérification expérimentale, ne permet aucune description, ne permet aucune prévision.

Il est simplement réfuté.

La science est une machine à formuler des concepts philosophique négatifs

Si on n'a jamais la vérité au bout, on élimine assurément ce qui ne colle pas

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 104 messages
Forumeur alchimiste ‚
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il y a 51 minutes, zenalpha a dit :

Faux.

Le modèle feu terre air eau d'Aristote ne passe aucun cap de vérification expérimentale, ne permet aucune description, ne permet aucune prévision.

Il est simplement réfuté.

La science est une machine à formuler des concepts philosophique négatifs

Si on n'a jamais la vérité au bout, on élimine assurément ce qui ne colle pas

Tu n'a pas du tout saisi le sens de mon intervention parce que tu confonds deux notions complètement différentes : l'expérimentation scientifique d'une part, et l'expérience existentielle d'autre part. Expérimenter une théorie scientifique, ça n'est rien de plus que de vivre dans un univers de concepts, donc sans rapport avec le retour à l'existence dont parle Kierkegaard.

Modifié par tison2feu
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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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il y a 14 minutes, tison2feu a dit :

Tu n'a pas du tout saisi le sens de mon intervention parce que tu confonds deux notions complètement différentes : l'expérimentation scientifique d'une part, et l'expérience existentielle d'autre part. Expérimenter une théorie scientifique, ça n'est rien de plus que de vivre dans un univers de concepts, donc sans rapport avec le retour à l'existence dont parle Kierkegaard.

Si tu dis à un scientifique qu'expérimenter une théorie scientifique, ça n'est rien de plus que de vivre dans un univers de concepts... je doute que cette définition corresponde à celle du scientifique indépendamment même du retour de Kierkegaard...

 

 

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)

Je te donne quand même mon avis sur Kierkegaard

Il a fait sa thèse sur le concept d'ironie en rapport avec Socrate et il voyait en lui un penseur existentiel c'est à dire quelqun dont l'existence fait partie intégrante de la philosophie

Le modèle de Hegel servait dans toute l'europe d'ailleurs pour des questions en tous genre...

Et Kierkegaard trouvait que des "vérités objectives" pronées par Hegel ne pouvaient pas s'appliquer à l'existence individuelle

Il ne s'agissait pas pour lui de trouver la vérité absolue, celle avec un grand V mais des vérités qui concernaient la vie de tout un chacun, ce qui est vrai...pour moi

Pour lui, Hegel avait oublié qu'il était ... un homme... du haut de la tour d'ivoire qu'on voit souvent ici

La nature profonde de l'être pour Kierkegaard n'a pas d'intérêt, c'est l'existence de chacun qui est essentielle et c'est dans le choix et l'action que nous exprimons notre existence

Il dit que la vérité est subjective et ne sont que des vérités...pour moi

Il fait par exemple pour le christianisme la différence entre le problème de l'existence de dieu et l'attitude individuelle face à la question et ce que nous pouvons savoir par la raison est presque accessoire

Tu ne peux pas réellement savoir quelque chose mais tu peux tout au plus le croire ou l'espérer et la somme des angles du triangle ou les formes à priori de la sensibilité pour lui n'ont aucun intéret si une femme nous embrasse

Pour lui, prouver Dieu est une imbécilité, et c'est aussi une critique de la civilisation

Il voyait le stade esthétique du vivre dans l'instant (comme le bouddhiste) le stade éthique et le stade religieux avec une pyramide de prise de conscience

L'angoisse est vue comme une opportunité, une situation existentielle et personne ne peut ni ne doit faire le choix à notre place

Et faire le saut de la foi pour Kierkegaard est donc une réconciliation avec soi même et cette pensée a largement dépassé une influence dans le monde chrétien en particulier au 20ème dans les théories existentialistes

Préférer la foi à la raison.

Je pense que ce n'est pas incompatible aux scientifiques qui pourtant ont énormément de raison 

Moi perso... j'invite tout le monde a la foi en soi déjà, s'ennivrer de vin s'il le faut mais s'ennivrer de quelque chose

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 104 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
il y a 46 minutes, zenalpha a dit :

Je te donne quand même mon avis sur Kierkegaard

Il a fait sa thèse sur le concept d'ironie en rapport avec Socrate et il voyait en lui un penseur existentiel c'est à dire quelqun dont l'existence fait partie intégrante de la philosophie

Le modèle de Hegel servait dans toute l'europe d'ailleurs pour des questions en tous genre...

Et Kierkegaard trouvait que des "vérités objectives" pronées par Hegel ne pouvaient pas s'appliquer à l'existence individuelle

Il ne s'agissait pas pour lui de trouver la vérité absolue, celle avec un grand V mais des vérités qui concernaient la vie de tout un chacun, ce qui est vrai...pour moi

Pour lui, Hegel avait oublié qu'il était ... un homme... du haut de la tour d'ivoire qu'on voit souvent ici

La nature profonde de l'être pour Kierkegaard n'a pas d'intérêt, c'est l'existence de chacun qui est essentielle et c'est dans le choix et l'action que nous exprimons notre existence

Il dit que la vérité est subjective et ne sont que des vérités...pour moi

Il fait par exemple pour le christianisme la différence entre le problème de l'existence de dieu et l'attitude individuelle face à la question et ce que nous pouvons savoir par la raison est presque accessoire

Tu ne peux pas réellement savoir quelque chose mais tu peux tout au plus le croire ou l'espérer et la somme des angles du triangle ou les formes à priori de la sensibilité pour lui n'ont aucun intéret si une femme nous embrasse

Pour lui, prouver Dieu est une imbécilité, et c'est aussi une critique de la civilisation

Il voyait le stade esthétique du vivre dans l'instant (comme le bouddhiste) le stade éthique et le stade religieux avec une pyramide de prise de conscience

L'angoisse est vue comme une opportunité, une situation existentielle et personne ne peut ni ne doit faire le choix à notre place

Et faire le saut de la foi pour Kierkegaard est donc une réconciliation avec soi même et cette pensée a largement dépassé une influence dans le monde chrétien en particulier au 20ème dans les théories existentialistes

Préférer la foi à la raison.

Je pense que ce n'est pas incompatible aux scientifiques qui pourtant ont énormément de raison 

Moi perso... j'invite tout le monde a la foi en soi déjà, s'ennivrer de vin s'il le faut mais s'ennivrer de quelque chose

Eh bien, la foi est précisément cette attitude qui ne se laisse pas entraîner dans un abysse de concepts et d'abstractions sans fin. C'est ne pas céder à une espèce d'impulsion mimétique comme ce fut le cas durant l'ère métaphysique en Occident (avec la scolastique jusqu'à Hegel), ou encore en Asie (multitude de courants métaphysiques, avec commentaires de commentaires durant des siècles, aussi bien dans l'Hindouisme que dans le Taoïsme). 

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)

@tison2feu

La foi aveugle, c'est aussi la guerre des religions, le djihad, l'intolérance.

Il faut un cerveau gauche et un cerveau droit parce qu'un seul cerveau ça marche deux fois moins bien

 

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 104 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

La foi aveugle à laquelle tu fais allusion me semble aux antipodes de la foi de celui qui espère et désespère, qui doute et qui s'étonne au jour le jour sans se perdre dans des considérations métaphysiques ou/et religieuses qui, elles seules, me semblent les véritables sources de querelles incessantes. Foi aveugle de ceux qui ont cédé au cadre confortable de modèles religieux inventés et accumulés par des hommes et pour des hommes, avec leurs écoles religieuses et leurs dogmes, vecteurs de toutes guerres de religions.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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J'ai quand même l'impression que vous êtes assez d'accord !

Vous me direz que ce n'est pas une raison suffisant pour ne pas se disputer...

--Ce qui est blanc n'est pas noir !

--Pas du tout ! C'est ce qui est noir qui n'est pas blanc !

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)
il y a 20 minutes, tison2feu a dit :

La foi aveugle à laquelle tu fais allusion me semble aux antipodes de la foi de celui qui espère et désespère, qui doute et qui s'étonne au jour le jour sans se perdre dans des considérations métaphysiques ou/et religieuses qui, elles seules, me semblent les véritables sources de querelles incessantes. Foi aveugle de ceux qui ont cédé au cadre confortable de modèles religieux inventés et accumulés par des hommes et pour des hommes, avec leurs écoles religieuses et leurs dogmes, vecteurs de toutes guerres de religions.

Oui c'est vrai.

Les querelles personnellement, je ne les cherche pas pour les querelles, ça n'a aucune forme d'intérêt, absolument aucune.

Et si je suis absolument convaincu de l'inefficacité des mots à faire toucher du doigt la nature de la réalité, je suis en retour éperdument amoureux de leur richesse, de leur subtilité et presque apeuré par leur puissance dans un monde d'orateur et de pure communication et aussi dans un monde où les niveaux de conscience me semblent... décadents ? Je ne sais quel terme utiliser... j'ai une forme de nostalgie pour l'ancienne école.

Alors c'est vrai, je trouve que des coups de pieds aux culs se sont perdus en cours de route 

Aucun chemin facile ni mielleux n'est un véritable parcours personnel, aucun

Il y a l'intention derrière le rapport, mais cette intention là est même totalement imperceptible y compris par le volume de mots que n'importe qui peut cracher.

Tu as raison. Le dogme et la croyance en un modèle est forcément quelque chose qui nous sépare.

Alors que la laïcité par exemple est un modèle qui s'appuie davantage sur ce qui nous rapproche.

Maintenant, il n'est pas très perceptible que ce que je viens de dire soit véritablement approprié...

Personnellement, ce sont les bisous que je recherche, dis moi que tu m'aimes.

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Membre, SaXo, 104ans Posté(e)
saxopap Membre 7 391 messages
104ans‚ SaXo,
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Il y a 1 heure, zenalpha a dit :

@tison2feu

La foi aveugle, c'est aussi la guerre des religions, le djihad, l'intolérance.

Il faut un cerveau gauche et un cerveau droit parce qu'un seul cerveau ça marche deux fois moins bien

 

Oui mais c'est plus facile à piloter. :p

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 104 messages
Forumeur alchimiste ‚
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il y a 19 minutes, zenalpha a dit :

Oui c'est vrai.

Les querelles personnellement, je ne les cherche pas pour les querelles, ça n'a aucune forme d'intérêt, absolument aucune.

Et si je suis absolument convaincu de l'inefficacité des mots à faire toucher du doigt la nature de la réalité, je suis en retour éperdument amoureux de leur richesse, de leur subtilité et presque apeuré par leur puissance dans un monde d'orateur et de pure communication et aussi dans un monde où les niveaux de conscience me semblent... décadents ? Je ne sais quel terme utiliser... j'ai une forme de nostalgie pour l'ancienne école.

Alors c'est vrai, je trouve que des coups de pieds aux culs se sont perdus en cours de route 

Aucun chemin facile ni mielleux n'est un véritable parcours personnel, aucun

Il y a l'intention derrière le rapport, mais cette intention là est même totalement imperceptible y compris par le volume de mots que n'importe qui peut cracher.

Tu as raison. Le dogme et la croyance en un modèle est forcément quelque chose qui nous sépare.

Alors que la laïcité par exemple est un modèle qui s'appuie davantage sur ce qui nous rapproche.

Maintenant, il n'est pas très perceptible que ce que je viens de dire soit véritablement approprié...

Personnellement, ce sont les bisous que je recherche, dis moi que tu m'aimes.

Tu résumes très bien ce tiraillement, que je partage avec toi, entre l'amour des mots et la suspicion des jeux de langage. J'emprunte à dessein cette expression "jeux de langage" à Wittgenstein parce que ce philosophe en vint à ne plus prononcer un mot sans une immense circonspection et une concentration quasi méditative, à l'instar de l'observance que s'impose tout moine entré dans un ordre religieux. Tous deux, aussi bien le moine que le philosophe autrichien (lequel était imprégné de motifs religieux et d'efforts de perfection éthique), s'interdisent de prononcer un mot par simple et sourde habitude !

Voilà pour la petite anecdote du soir. Bien à toi.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)
il y a 2 minutes, tison2feu a dit :

Tu résumes très bien ce tiraillement, que je partage avec toi, entre l'amour des mots et la suspicion des jeux de langage. J'emprunte à dessein cette expression "jeux de langage" à Wittgenstein parce que ce philosophe en vint à ne plus prononcer un mot sans une immense circonspection et une concentration quasi méditative, à l'instar de l'observance que s'impose tout moine entré dans un ordre religieux. Tous deux, aussi bien le moine que le philosophe autrichien (lequel était imprégné de motifs religieux et d'efforts de perfection éthique), s'interdisent de prononcer un mot par simple et sourde habitude !

Voilà pour la petite anecdote du soir. Bien à toi.

Super grain de philo.

les frontières de mon langage sont la frontière de mon monde

et orwell lui même le magnifique

 

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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il y a 24 minutes, Blaquière a dit :

Exceptionnel ! (les deux)

Quand on dit

"faites un max de bruit" pour dire "applaudissez"

Ou les "non-voyants"

ou les "mal-entendants"

ou encore "en même temps"

C'est de la novlangue...

Curieusement, Orwell voyait s'installer ce monde à partir du socialisme ce qui était alors très vraisemblable alors qu'on le voit nous envahir aujourd'hui à partir du capitalisme-libéralisme-financier. Qui peu à peu ne nous permettra plus de penser une alternative. Un libéralisme "double plus bon"! La seule théorie politique acceptable n'est plus désormais l' ANGSOC mais l' USlib !

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Il y a 3 heures, Blaquière a dit :

Quand on dit

"faites un max de bruit" pour dire "applaudissez"

Ou les "non-voyants"

ou les "mal-entendants"

ou encore "en même temps"

C'est de la novlangue...

Curieusement, Orwell voyait s'installer ce monde à partir du socialisme ce qui était alors très vraisemblable alors qu'on le voit nous envahir aujourd'hui à partir du capitalisme-libéralisme-financier. Qui peu à peu ne nous permettra plus de penser une alternative. Un libéralisme "double plus bon"! La seule théorie politique acceptable n'est plus désormais l' ANGSOC mais l' USlib !

Le contrôle de la langue est partout

De l'entreprise qui vend les siens aux partis politiques a la pression sociale 

Etre aveugle à cela c'est en effet préférer être non voyant

 Regarde comment le simple mot progrès a été éradiqué 

Pourquoi ?

A noter que, pour Klein la philosophie de l'histoire est morte

Suis obligé de sourire

Serait il ok avec Hawking ?

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, zenalpha a dit :

Le contrôle de la langue est partout

De l'entreprise qui vend les siens aux partis politiques a la pression sociale 

Etre aveugle à cela c'est en effet préférer être non voyant

 Regarde comment le simple mot progrès a été éradiqué 

Pourquoi ?

A noter que, pour Klein la philosophie de l'histoire est morte

Suis obligé de sourire

Serait il ok avec Hawking ?

Je ne dirai pas qu'elle est morte mais abandonnée ! Momentanément,  Jusqu'à sa résurrection. Puis sa re-mort, puis sa re-résurrection ! S'amouracher d'un mot ou le vouer aux gémonies n'est qu'une question de mode. La réalité reste.

Bien sûr on peut chipoter et dire que le progrès n'est pas un progrès. Ça ne change rien à l'affaire et à l'écoulement du temps. L'évolution ! Objectivement l'évolution n'est pas un progrès mais un... changement. Une simple innovation. Et du fait que l'évolution soit inéluctable (elle est le temps) elle EST un progrès ! Parce qu'il y a eu changement et que le passé n'est plus, et que seul le présent est. Être (ou exister) est toujours supérieur, mieux que ne pas être (ou exister). C'est un progrès !

La conscience c'est la philosophie de l'histoire. Ou plus simplement l'histoire.
 

Citation

 

 Regarde comment le simple mot progrès a été éradiqué 

Pourquoi ?

 

Pour que rien ne change ! L'analyse de Klein est la bonne ! le libéralisme régnant ne veut pas que ça change puisqu'il est régnant. Mais c'est du "performatif" : il ne suffit pas de dire qu'il n'y a plus de progrès pour que ce soit la réalité. La philosophie de l'histoire n'a jamais été aussi utile.

L'innovation dit que c'est nouveau. C'est du progrès à la petite semaine. L'innovation est là, c'est (quasiment) un objet qu'on peut acheter. Tandis que le progrès, c'est faire des plans sur la comète, il n'a rien à vendre. On a simplement remplacé le progrès, flou, vague, par de la thune à s faire. Alors que l'innovation n'était qu'un phénomène marginal au progrès, elle en devient l'essentiel : le plus immédiatement rentable. En ce moment.

 

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Le propos de Kierkegaard est de dire attention à l’abstraction, c’est-à-dire la conceptualisation, la mise en concept de ce qui au départ n'est qu'une impression positive, sensations, sentiments. 
Exister c'est d'abord ressentir des choses physiquement, émotionnellement. Ensuite il y a ce passage que Kierkegaard appelle l'abstraction, la mise en concept.

Donc attention parce que cette mise en concept, cette conceptualisation, cette théorisation ont pour effet d'anéantir littéralement l'existence, de la tuer. Parce que concept, théorie, vident l'existence de sa substance véritable et le premier exemple c'est le temps.

Lorsque nous essayons de quitter le sol de la subjectivité, et nous sommes avant tout des sujets qui avons un rapport nécessairement subjectif au monde, aux choses, aux autres, à nous-mêmes, nous sommes obligés de faire comme si nous n'étions pas constamment aux prises avec le temps. Nous sommes obligés de nier ce qui pourtant constitue l'essentiel de notre substance c'est-à-dire justement le temps. Pourquoi ?

Parce que le concept nous contraint à penser sous la catégorie de l'éternité. Le concept nous contraint à parler de tout à commencer par notre existence dans une catégorie totalement déplacée puisqu'il s'agit d'une catégorie de l'éternité, en tout cas de ce qui échappe au temps, une catégorie intemporelle, alors que tout en nous est pétri de temps et plus particulièrement ce qu'il faudra appeler, au sens bergsonien, la durée, ce temps intérieur, ce temps subjectif qu'à partir de Bergson on préfère appeler, en philosophie, la durée.

L'abstraction de ce point de vue là ignore ce qui fait toute la singularité de l'existence à savoir cette tension, dont personne ne peut sortir, entre finitude, fini. Nous sommes sous de multiples rapports et pour des causes diverses des êtres finis. Nous avons un corps, qui nous enferme dans la finitude de la matière, qui a des limites physiques, spatiales donc.

Nous sommes assujettis à l'irréversibilité du temps, là aussi s'indique notre finitude. Et cet être fini, qui de toute part éprouve à chaque instant sa finitude, néanmoins par une partie de sa conscience ne cesse de chercher des voies, des traverses pour sortir, briser cette finitude, tout cet élan métaphysique qui nous porte vers des absolus, le beau, la liberté, l'immortalité de l'âme, Dieu ou le divin.

Le vocabulaire de l'abstraction ne permet pas de rendre compte de cela, il fait de nous des êtres mutilés qui n'avons plus comme recours que de choisir entre l'un et l'autre terme, soit le fini ou la voix de la finitude c'est l'ordre du corps, Pascal, soit nier cela et se mutiler pour évoluer dans l'atmosphère raréfiée, éthérée de la métaphysique, de la théologie.

L'existence n'est pas cela dit Kierkegaard.

L'existence il faut d'abord la comprendre comme une sorte de tension dont il appartiendra à chacun de prendre cette tension et de décider par quel moyen on va la vivre, l'assumer et surtout quelle forme il faudra lui donner. Nous ne sommes pas dépourvus de libre arbitre, il conviendra de décider de la forme que nous allons lui imposer pour la vivre dans un cadre et peut-être nous apercevoir qu'elle peut produire des choses fécondes et non pas l'écartèlement qui n'est que douleur, souffrance.
Cela dit même si on arrive à s'accrocher à la pire douleur cela sera pour s’ouvrir à l'expérience fondamentale de l'angoisse.

Il y a différentes formes d'angoisse pour Kierkegaard. Il y a des formes appauvrissantes, stérilisantes de l'angoisse. Mais il essaiera de donner une forme à l’angoisse, de rendre à l'angoisse une positivité, voire une fécondité. Anthologie- Kierkegaard- Existence- PUF coll. sup.

 

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Il y a distorsion entre la pensée spéculative philosophique, la pensée qui nous emprisonne dans les règles idéalistes et de l'autre côté la vie, plus exactement l'existence.

C'est toute la philosophie idéaliste depuis Platon qui est là attaquée, c'est la branche la plus puissante de notre tradition, celle qui porte toute la métaphysique donc une grande partie de la philosophie. La pensée abstraite nous éloigne, nous coupe même de la vie réelle, de l'existence, de sorte que plus on s'ingénie à construire une pensée spéculative (Hegel) plus on porte loin la spéculation, plus on se coupe de l'existence.

Non seulement le recours à l'abstraction, la spéculation qui vident l'existence de sa substance, mais également la mise en système. Cette philosophie spéculative ne résiste pas au système, au désir de réduire la vie à une totalité que l'on peut penser sous forme systématique.
 
Or, par définition, Kierkegaard part d'un postulat qui est qu'aucune existence ne saurait être totalisable. C'est une idée qui traversera l'ensemble des philosophies existentielles. Elle sera reprise par Sartre. Toute la théorie sartrienne de la liberté présuppose cela. Si nous sommes libres, alors il est impossible d'enfermer notre existence dans un quelconque système, car système implique notion de totalité.


Aucune existence n'est totalisable.

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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De la même façon aucune existence ne saurait prétendre à être ordonnée. Il y a, souligne Kierkegaard, dans notre tradition philosophique un fantasme qui est celui de l'ordre : rationalisme cartésien, philosophie leibnizienne, Hegel.

L'ordre est rassurant. Cet acharnement à trouver de l'ordre, à exiger que l'existence obéisse à un ordre, s'accommode de cette quête du sens. Or il n'y a pas d'ordre. Tout ordre que l'on peut trouver à son existence, à celle des autres est une construction artificielle rétroactive, c’est-à-dire c'est toujours dans l'après coup, en nous retournant sur ce qui n'est plus que nous arrivons à conférer un ordre à ce qui, précisément, ne se préoccupait pas d'en avoir.

 Exemple : l'importance de la vie monastique. Si l’on veut aimer Dieu, on ne peut le faire qu'en se retirant de la vie et en créant une vie parfaitement artificielle. On pourrait voir dans la vie monastique un essai pour imposer à l'existence une règle que, pour elle-même, elle est incapable de donner.

L'abstraction supprime et résout toutes les contradictions.

Kierkegaard conclut donc que penser l'existence s'avère impossible parce que, dit-il, « c'est essentiellement la supprimer, comme on supprime une contradiction ».

L'existence est à vivre, elle est à mettre en acte, à mettre en œuvre, non pas d'une façon générale mais pour chaque existant. Mais cette mise en existence, cette mise en acte passe par des moments, des configurations qui exigent une mise en forme correspondant à des modes d'exister dont chacun de ces modes d'exister constituera ce que Kierkegaard appellera stades.
Est-ce que l'on ne retombe pas ici dans la même position que Hegel ? Non. 

Ces stades ne sont pas des constructions théoriques qui découlent du travail strictement conceptuel mais on doit les comprendre comme la tentative de se servir, de se faire cristalliser des éléments qui figurent dans toute existence, qui seront d'un côté la sensualité, de l'autre côté cet élan, la métaphysique, élan vers l'absolu et pour certains la rencontre avec Dieu.

Tous ces éléments figurent dans n'importe quelle existence. L'idée de stade ne provient pas d'une formalisation artificielle de quelque chose qui se servirait uniquement d'un travail conceptuel et illustrerait cela en se retournant de temps en temps vers la vie, non.

Ceci est contournable, ces éléments nous les rencontrerons à des degrés divers et sous différentes formes, il va falloir apprendre à s'en servir.

L'idée est que plutôt que de laisser ces éléments, qui de toute façon existent, travailler, se saisir de nous et nous conduire dans des directions que nous ne pouvons plus choisir, il va falloir apprendre à s'en servir c'est-à-dire les intégrer dans des ensembles, s'en servir comme dans un moteur et en prélever l'événement dynamique. Car c'est à vivre jusqu'au bout ce que chacun de ces éléments pourra nous faire vivre que, très naturellement et sans se faire violence, nous serons portés à dépasser cela.

Le dépassement des phases se fera par l'investigation de la sphère esthétique, et mus naturellement par un mouvement nous serons portés à aller voir autre chose, ailleurs, d'une autre façon.
Dynamisme = sens neutre, idée de mouvement.

C'est une volonté de la part de Kierkegaard de dire que si nous laissons les choses évoluer "naturellement" en nous, nous allons subir des influences qui nous viennent du monde extérieur puisque nous ne vivons pas tout seuls, nous n'allons pas savoir diriger ces éléments mis en rapport les uns avec les autres, et si nous n'arrivons pas à les diriger nous en ferons les frais, c'est-à-dire que les autres disposeront de nous, nous ne serons pas maîtres de notre existence.

Il y a volonté de repérer ces éléments de les distinguer pour ce qu'ils sont et il nous appartient de nous structurer autour de noyaux qui essayent de rassembler d'abord les éléments esthétiques, ensuite l'élément éthique et en terminer avec l'élément religieux.

 

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Il y a volonté de repérer ces éléments de les distinguer pour ce qu'ils sont et il nous appartient de nous structurer autour de noyaux qui essayent de rassembler d'abord les éléments esthétiques, ensuite l'élément éthique et en terminer avec l'élément religieux.

Cela ne veut pas dire que dans l'esthétique il n'y a pas déjà de l'éthique, du spirituel, du religieux. Cela veut dire que là cet élément ne sera pas majoritaire et qu'il va nous permettre une conduite, un type d'existence particulier.

Mais c'est en vivant ce type d'expérience particulier qu'au bout d'un certain moment j'en serai peut-être lassé, parce que moi-même, de par mes expériences, j'en sentirai la finitude, j'en sentirai les limites.

Et c'est là que l'on trouve le dynamique, non pas la personne dynamique, mais la personne qui est mue par un mouvement propre intérieur.

L'idée de Kierkegaard c'est qu'un homme normalement constitué au bout d'un certain moment finit par éprouver comme étant limité, fini, ce qui au début de ce moment de sa vie lui apparaissait au contraire comme infini, plein de promesses.

C'est en vivant l'existence que nous-mêmes, parce que nous sommes habités par ce mouvement, au sens grec neutre, nous habiterons les trois stades. Travaillant la notion d'esthétique Kierkegaard va s'intéresser à deux mythes : Don Juan et Faust. 

Faust ayant lu tous les livres a fait le tour de l'intellectualité. Il sait que la connaissance ne peut pas nous apporter le bonheur. Et même si l'on va jusqu'au bout de la connaissance il y a toujours quelque chose qui est insatisfait.

 Ayant découvert que même l'esprit ne nous arrache pas à notre finitude Faust revient à la chair.  Ayant lu tous les livres, il vend son âme au diable et retourne à ce mode d'existence esthétique. C'est le parcours inverse de Don Juan.


  Le stade esthétique (Aisthêsis)  
 
D'une façon générale aisthêsis en grec est un terme qui signifie la sensation.
Le terme esthétique est créé par Baumgarten au XVIIIe siècle pour désigner ce domaine de la réflexion qui va appartenir à la philosophie et qui va s'intéresser à la sphère de la sensation car nous sommes tous des êtres qui ressentons les choses, éprouvons des sensations.

Or l'esthétique au sens premier du terme c'est non seulement l'étude de la sensation, mais surtout c'est le domaine qui va essayer de construire une science de la sensation.

L'esthétique est toute la réflexion qui essaye de normer les sensations, et de voir comment les sensations dans leur spécificité peuvent participer à la construction du vrai. Le problème majeur de la sensation philosophique c'est qu'elle est radicalement subjective.

On sent tout de suite l'impasse, l'aporie qui guette la construction d'une esthétique, c'est ce paradoxe qu'il y a à tenter, à chercher, à vouloir construire une science de l'individuel.
 Comme Aristote le disait déjà « il n'y a de science que du général », on ne peut pas construire de choses individuelles.

Toute l'esthétique, à commencer par l'esthétique Kantienne, ne va pouvoir se construire qu'en prenant acte de l'existence de ce paradoxe.

 

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