Brésil : Tollé après l'autorisation des thérapies de conversion pour les homosexuels

C'est un nouvel exemple du virage très conservateur que prend le Brésil depuis près d’un an : la justice vient d’autoriser les psychologues à proposer des "thérapies de réorientation sexuelle" aux homosexuels. 

Le juge répondait là à une demande de certains psychologues qui souhaitent appliquer ces thérapies que le Brésil avait pourtant interdites en 1999 pour leur effet désastreux sur la santé psychique des patients.

Le juge va à l'encontre des avis du conseil national de psychologie et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a retiré l’homosexualité de la liste des maladies en 1990.

http://www.francetvinfo.fr/monde/bresil/bresil-tolle-apres-l-autorisation-de-therapies-de-conversion-pour-les-homosexuels_2380041.html

Affligeant cette régression !!

Comme tu dis   Ils savent très bien que ce sont les parents qui envoient leurs enfants consulter.

Un pays comme le Brésil... Quelle misère.

Le Brésil ré-invente le 19eme siècle....

le Bresil en a peut etre assez d'etre la risée du monde ....et accessoirement de passer pour le plus grand (comment dire cela poliment?)...disons la plus grande maison de tolerance du monde.....ils ne veulent peut etre plus de cette reputation....

Nul ne peut changer sa nature.

Certains n'ont toujours pas compris que l’homosexualité, l'hétérosexualité, la bisexualité ne se soignent pas car ce ne sont pas des maladies.

Oui ca vient bien de quelque chose qui a dysfonctionné...éducation, attention, comportement des parents, c'est logique qu'un parent veuille savoir ce qui n'a pas été dans le developpement de leur enfant ....et aient recours à tous les moyens pour le savoir....

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Les moyens sont peut etre discutables ..mais la démarche est légitime.....

Il y a 9 heures, January a dit :

 la justice vient d’autoriser les psychologues à proposer des "thérapies de réorientation sexuelle" aux homosexuels. 

il n'y a pas d'obligation il me semble ..chacun est libre d'aller suivre une psychothérapie chez son psychologue ...c'est d'ailleurs le but 

pourquoi certaines seraient interdites?personne n'empêche un patient de faire soigner sa phobie des félins en général et des chattes en particulier .... 

La PCP explique qu'une action populaire contestait la résolution 01/99 du Conseil. Dans cette résolution, il a été convenu que les psychologues «ne prendront aucune action qui favorise la pathologie des comportements ou des pratiques homoérotiques, et qu'ils n'adopteront pas d'action coercitive tendant à guider les homosexuels pour des traitements non sollicités». Cela signifie que, selon la résolution, il fait partie du code de déontologie des professionnels pour ne pas discriminer les homosexuels, ni suggérer des traitements qui «inverseraient» la sexualité du patient. En outre, il précise que «les psychologues ne collaboreront pas avec des événements et des services qui proposent le traitement et la guérison de l'homosexualité».

Le juge fédéral Waldemar Cláudio de Carvalho a maintenu le texte valide, mais a statué que le conseil n'interdit pas aux psychologues d'effectuer des soins ciblés pour un «geste gay», affirmant que l'interdiction viole la liberté professionnelle.

https://exame.abril.com.br/brasil/justica-do-df-permite-tratar-homossexualidade-como-doenca/

Le Conseil fédéral de psychologie a fait appel hier (21), la décision du juge de la 14e Cour du District fédéral, Waldemar Cláudio de Carvalho, qui a approuvé à titre préliminaire (provisoire), que les psychologues peuvent répondre à tous les patients qui cherchent la thérapie de réorientation sexuelle.

Face à la répercussion du sujet, le magistrat a publié une note jeudi, qui clarifie qu'il n'a pas traité l'homosexualité comme une maladie, en se référant même dans son bureau à l'expression «guérison gay». "À aucun moment, ce magistrat ne considérait l'homosexualité comme une maladie ou tout type de trouble psychique qui pourrait être traité", a déclaré le juge, expliquant qu'il ne donnerait pas d'entrevues sur le sujet. Pour le magistrat, conformément au principe constitutionnel qui garantit la liberté scientifique, il devrait être clair que les psychologues peuvent étudier ou s'occuper de ceux qui cherchent volontairement des conseils psychologiques sur leur sexualité.

Un des trois psychologues qui ont fait appel à la justice, le psychologue Adriano José Lima dit également qu'il ne voit pas l'homosexualité comme une maladie, critiquant l'utilisation du terme de guérison gay pour ceux qui défendent l'efficacité de la résolution du conseil. Dans une interview à Agencia Brasil, Lima a déclaré que c'est une erreur d'imaginer que tous les professionnels qui s'opposent à la résolution croient en la possibilité de guérir l'orientation sexuelle de quelqu'un. Selon lui, les critiques de la résolution cherchent seulement à avoir "la liberté professionnelle d'accueillir les gens qui comprennent qu'ils devraient chercher à se réorienter sexuellement". "Si l'on comprend l'homosexualité comme une pathologie, c'est faux. Et si vous offrez une guérison, vous devriez être punis. Nous voulons simplement que les homosexuels egodistoniques soient libres de demander de l'aide », a déclaré le psychologue, en utilisant le terme littérature scientifique, classe les personnes qui éprouvent des conflits ou des inconvénients sur leurs propres sentiments et comportements qu'ils rejettent.

Pour le doctorat en psychologie sociale et professeur à l'Institut fédéral de Rio de Janeiro, Jaqueline Gomes de Jesus, les arguments présentés pour renverser la résolution PIC sont une «aberration conceptuelle». "Le terme d'orientation sexuelle par l'exodistonie se réfère à l'expérience non-complète de sa propre sexualité. N'importe qui peut ne pas connaître pleinement sa sexualité, quelle que soit son orientation sexuelle. Si cela se passe davantage chez les homosexuels, c'est à cause des préjugés, de l'homophobie qu'ils sont victimes, et non de l'orientation sexuelle elle-même. L'orientation sexuelle elle-même n'est pas exodistonique ", a déclaré Jaqueline.

https://exame.abril.com.br/brasil/conselho-de-psicologia-recorre-de-decisao-que-libera-cura-gay/#

Il faudrait proposer des thérapies aux hétérosexuels, ces petites merveilles de la création,  qui considèrent qu'ils sont sains alors qu'ils prennent les autres pour des malades.

Les psychologues ne sont pas des médecins. Ils sont censés favoriser un bien-être psychologique, donc y compris éventuellement pour des personnes qui ne sont pas malades mais qui souhaitent travailler leur état d'esprit.

le magistrat n'a jamais estimé que l'homosexualité est une maladie ou tout type de trouble psychique qui peut être traité...

On n'a pas la note qui précise ce que le Magistrat a décidé mais une thérapie de conversion étant une pratique censée « soigner » les homosexuels en les rendant hétérosexuels grâce à une aide psychologique et des restrictions dans leur mode de vie dont parfois   certaines ont d'ailleurs utilisé des techniques médicales agressives. 

Là, les trois psychologues  qui eux aussi considèrent comme le juge que l'homosexualité n'est pas une maladie, vouloir recevoir des homosexuels qui le demandent parce qu'ils  vivent mal leur sexualité, que ça soit de par leur entourage ou autres, cela n'a rien à voir avec une thérapie de conversion et  le juge a raison de ne pas aller contre. Il me semble qu'on n'a pas tous les éléments pour savoir ce qu'il en est mais à mon avis, c'est exagéré de parler de thérapie de conversion quand cela concerne des psychologues dont leur métier ne consiste pas à guérir mais surtout à apporter un soutien à toutes personnes qui ont des difficultés dans leurs vies. 

Il y a 12 heures, Foraveur a dit :

Oui ca vient bien de quelque chose qui a dysfonctionné...éducation, attention, comportement des parents, c'est logique qu'un parent veuille savoir ce qui n'a pas été dans le developpement de leur enfant ....et aient recours à tous les moyens pour le savoir....

"Ce lundi 18 septembre, le juge Waldemar de Carvalho est revenu sur la question des « thérapies de réorientation sexuelle » pour les homosexuels. Pourtant déjà interdits en 1999 par le Conseil Fédéral de psychologie (CFP), les « soins contre » l’homosexualité refont surface à la demande d’une vingtaine de psychologues conservateurs qui souhaitent faire annuler cette décision de la CFP. On retrouve parmi eux Rozandela Alves Justino un fervent missionnaire évangélique qui explique au monde : « notre objectif est de suspendre ET d’annuler la résolution du CFP (…), car elle porte préjudice au patrimoine public, à la liberté scientifique, au libre exercice de la profession et au droit du consommateur ».

Selon eux, l’homosexualité est donc une « maladie » et on ne peut refuser de répondre aux « demandes de patients homosexuels en souffrance ». Une expression qui rappelle la nomenclature de l’OMS, qui considérait jusqu’en 1990 que l’hommosexualité était une maladie. Derrière ces expressions homophobes, il faut surtout voir la violence de la société brésilienne, où les meurtres homophobes et transphobes sont monnaie courante : il y a six mois, une mère assassinait son fils et brûlait son corps parce qu’il était homosexuel ; en mars, une transsexuelle a été battue à mort par cinq hommes au nord du Brésil.

Bien évidemment, ce type de « traitement » a déjà fait la preuve de sa nocivité sur les personnes le subissant. En effet, de nombreux cas de dépression et de suicide avaient été révélés dans les années 1990, poussant à l’interdiction de ces thérapies en 1999 par le CFP. Le retour de ces thérapies, réactionnaires et hétéronormées, s’inscrivent dans une logique de remise en cause plus générale des acquis des personnes LGBTI, avec un retrait des lois autorisant le mariage pour tous, la PMA ou l’adoption.."

http://www.revolutionpermanente.fr/Remise-en-place-des-Therapies-de-reorientation-sexuelle-chez-les-psychologues

Effectivement, "conversion" et "réorientation" sont deux termes différents. Pour ma part je pense que la légitimité de la démarche dépend des compétences du psychologue, surtout vis-à-vis des personnes potentiellement "fragiles". Et ça peut concerner n'importe quelle orientation sexuelle comme un hétérosexuel pourrait vouloir être accompagné vers une orientation bisexuelle ou homosexuelle aussi sans que l'ensemble des hétérosexuels doive s'y soumettre pour autant, puisqu'il s'agit de proposer et non pas d'imposer, donc y compris au client qui doit être libre de refuser une telle thérapie ou de la stopper à tout moment (Et un psychologue est censé savoir juger du bien-fondé de son travail au-delà de la pression de l'entourage). Si c'est l'homosexualité qui est précisée ici, c'est sans doute entre autres en fonction de la demande et non pas forcément parce que ce serait plus particulièrement justifié dans ce cas là. 

Citation

L’orientation sexuelle désigne le fait d’être attiré, au plan affectif et sexuel, par des personnes appartenant au même sexe que soi, au sexe opposé, ou l’un ou l’autre indifféremment. S’il est communément admis que chacun se situe dans l’une de ces trois catégories (gay/lesbienne, hétérosexuel ou bisexuel), de nombreux travaux montrent que les choses sont bien plus complexes. L’approche clinique tend à démontrer que plusieurs réalités psychiques peuvent co-exister, évoluant avec le temps. Les discours normatifs, la pression sociale ou familiale peuvent conduire certaines personnes à ne pas assumer leur désir voire à se le cacher à elles-mêmes. Le questionnement et les doutes quant à l’orientation sexuelle adviennent parfois dès l’enfance ou à l’adolescence : le psychothérapeute va permettre d’accompagner ce cheminement quelquefois douloureux et empreint de honte et de culpabilité. Mais le coming out n’est pas toujours lié à un refoulement : il est parfois issu d’une transformation du désir qui aboutit à une nouvelle forme d’attirance. Dans tous les cas, l’homophobie latente, parfois intériorisée, et les autres formes de stigmatisation peuvent participer au doute : lorsque les questionnements liés à l’orientation sexuelle sont importants, la psychothérapie permet de faire le point et d’y voir plus clair.

"Il n'y a aucun moyen de guérir ce qui n'est pas une maladie", a déclaré Giannini au Guardian. "Ce n'est pas un débat académique sérieux, c'est un débat lié à des postes religieux ou conservateurs".

Il a noté que la décision a également déclaré que la recherche universitaire sur la thérapie de conversion sexuelle devrait être autorisée, ce que le conseil n'a jamais interdit. "Nous n'avons aucun pouvoir sur la recherche", a-t-il déclaré. "La façon dont il a été mis par le juge a donné l'impression que nous avons interdit la recherche qui n'est pas vraie".

https://www.theguardian.com/world/2017/sep/19/brazilian-judge-approves-gay-conversion-therapy

D'après ce que je  comprends dans cet article ci-dessus, la recherche universitaire sur la thérapie de conversion sexuelle devrait être autorisée, ce que le conseil n'a jamais interdit et que le juge de part sa décision aurait donné l'impression que la recherche aurait été interdite,  le président du conseil fédéral de psychologie affirme que ce n'est pas le cas donc là, ce n'est pas même pas une question que le juge aurait agit contre la décision mais que son action aurait donné l'impression que la recherche aurait été interdite alors qu'elle ne le serait pas. 

Et dans un autre article que j'avais déjà mis mais que je rajoute ci-dessous, le juge affirme justement qu'il est en accord avec la décision du conseil et que  celle-ci n'interdit pas la recherche. 

La PCP explique qu'une action populaire contestait la résolution 01/99 du Conseil. Dans cette résolution, il a été convenu que les psychologues «ne prendront aucune action qui favorise la pathologie des comportements ou des pratiques homoérotiques, et qu'ils n'adopteront pas d'action coercitive tendant à guider les homosexuels pour des traitements non sollicités». Cela signifie que, selon la résolution, il fait partie du code de déontologie des professionnels pour ne pas discriminer les homosexuels, ni suggérer des traitements qui «inverseraient» la sexualité du patient. En outre, il précise que «les psychologues ne collaboreront pas avec des événements et des services qui proposent le traitement et la guérison de l'homosexualité».

Le juge fédéral Waldemar Cláudio de Carvalho a maintenu le texte valide, mais a statué que le conseil n'interdit pas aux psychologues d'effectuer des soins ciblés pour un «geste gay», affirmant que l'interdiction viole la liberté professionnelle.

https://exame.abril.com.br/brasil/justica-do-df-permite-tratar-homossexualidade-como-doenca/

Les articles sont en contradiction, il manque aussi des éléments pour affirmer qu'elle est le problème et s'il y en a un ou pas de part la décision du juge. J'ai un peu l'impression que c'est juste une histoire d'interprétation qui a pu porter à conséquence que d'un réel problème. 

Dans un des posts que j'ai mis plus haut, le juge valide toute la décision du conseil et d'ailleurs n'a pas dit que l'homosexualité était  une maladie ou tous troubles  psychiques qui doit être traité, par contre, il trouve que rien n'empêche des homosexuels d'aller voir des psy s'ils vivent mal pour diverses raisons. 

C'est grave quand même, autant d'obscurantisme de la part d'une profession qui au contraire devrait être on ne peut plus ouverte, et au fait que l'homosexualité n'est pas une maladie. 

Et je mettrais ma main à couper, que ceux qui ont proposé et voté cette loi, sont de bons catholiques. 

il y a une heure, Ines Presso a dit :

C'est grave quand même, autant d'obscurantisme de la part d'une profession qui au contraire devrait être on ne peut plus ouverte, et au fait que l'homosexualité n'est pas une maladie. 

Et je mettrais ma main à couper, que ceux qui ont proposé et voté cette loi, sont de bons catholiques. 

Non ... Evangélistes (voir mon post et mon lien)