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Qu'est-ce que la vérité?...


Invité Quasi-Modo

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Membre, Posté(e)
placide3 Membre 522 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

... y'en a qui confondent "avoir raison en disant ceci cela" et "dire la vérité en disant ceci cela" et c'est le problème parce qu'en réalité ça ne veut pas du tout, dire la même chose :(

Eclairez une pièce en lumière verte => tous les collègues réunis en ce lieu diront, avec raison :"Ici les objets sont tous verts.". Auront raison de dire cela mais hélas, ils n'énonceront pas du tout la vérité en disant cela, bien entendu.

Quand Galilée en1609 pointa sa toute neuve de lunette sur la lune il vit des montagnes, ses collègues réunis en ce lieu dire de même, avec raison : "Y'a pas d'lézards les gars, y'a des montagnes sur la lune.". Mais hélas, ils ne dirent pas la vérité en disant cela de la sorte !

Retour à ladite verte autant que belle de prairie : la prairie n'est jamais au même endroit et l'herbe n'y est pas du tout verte ni belle en elle-même, les vaches du beau tableau pourraient s'avérer très laides sous d'autres points de vue ainsi de suite.

Quand un meurtre se produit c'est dans l'instant que ça se passe. Ensuite les avocats, les juges, chercheront à établir les ou des raisons mais la vérité se sera passée dans l'instant, restera à jamais inconnue pour qui que ce soit puisque même le meurtrier probablement en ignorera toujours toutes les ficelles.

=> en somme avoir raison ne signifie pas forcément dire la vérité et inversement, dire la vérité ne signifie pas forcément avoir raison (toute vérité n'est pas forcément bonne à dire).

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 039 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Kant : la Critique de la raison pure

L’esprit a une certaine forme, dans laquelle doit se mouler l’objet pour pouvoir être perçu. Cette forme est a priori, en ce qu’elle précède l’expérience et la rend possible. Nous avions déjà vu qu’il y a une forme de l’entendement : les concepts a priori ou catégories.

Or ce que nous dit Kant dans ce chapitre, c’est que l’autre faculté de connaissance, la sensibilité, a elle aussi une forme a priori.

Enfin, dans ce paragraphe riche en définition de termes, on trouve pour la première fois utilisée la notion, cruciale, de « phénomène » : l’objet indéterminé d’une intuition empirique s’appelle phénomène.

Qu’est-ce qu’un phénomène ? Il est important de comprendre cela.

Un phénomène, c’est ce qui nous est donné dans l’expérience, ou encore dans l’intuition. La table sur laquelle j’écris, ou encore le ciel que je contemple lorsque je me promène, me sont donnés dans une intuition. J’en fais l’expérience. Ce sont des phénomènes.

Appelons chose en soi la chose telle qu’elle est réellement, non déformée par notre faculté de connaissance. La chose en soi est en quelque sorte la vérité absolue, celle que nous visons, lorsqu’on cherche à connaitre les choses dans leur vérité.

Avec Kant est fondée définitivement l’idée qu’on ne peut connaître les choses en soi : on connaît seulement les phénomènes, c’est-à-dire les choses telles qu’elles ont dû être modifiées pour s’adapter à notre pouvoir de connaissance.

Ainsi toute notre intuition n’est que la représentation du phénomène ; les choses que nous intuitionnons ne sont pas en elles-mêmes telles que nous les intuitionnons.

Nous ne voyons pas les choses réelles. En effet, nous ne contemplons pas dans l’expérience les choses dans leur vérité, les choses en soi, mais une sorte de « mixte » entre choses et esprit, entre choses en soi et formes de la sensibilité.

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Membre, le corps sur Terre, l'esprit ailleurs , 55ans Posté(e)
pascalin Membre 15 481 messages
55ans‚ le corps sur Terre, l'esprit ailleurs ,
Posté(e)

Et pourtant, quelque chose est véritablement pour que cela soit ce qu'il est, même s'il est caché,flouté,

il est ,peu importe ce que c'est au fond .

Il y a .

C'est présent .

Car au delà des intuitions, ce dont nous percevons du monde,

le monde lui , il est , il existe indépendamment de nous ...

Ce n'est pas la nature du monde qui est importante de connaitre,

car même si il y a une illusion, une fausse perception du monde, elle est, elle existe et cet autre monde mal perçu, est quand même ce qu'il est .

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Membre, Posté(e)
placide3 Membre 522 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

... une autre façon de voir est la voie dite "apophantique" qui consiste à s'exprimer négativement dans le genre : "L'herbe n'est pas verte.".

"L'herbe n'est pas verte." est la vérité direz-vous parce que la journée elle "est" (paraît) verte et la nuit elle "est" noire ou grise ?

Hélas dire "L'herbe n'est pas verte." ça n'est pas du tout énoncer une vérité absolue, encore moins la vérité, c'est simplement une certitude de la raison humaine, pour le moment.

Qui dit cela ayant raison (pour le moment) non qu'il dise ou énonce une vérité absolue ou la vérité ce faisant.

C'est une vérité de la raison humaine, tout simplement.

Donc maintenant, la question semblant avoir été vertement résolue (réponse : la vérité, si elle existe comme le présuppose la bizarre de question, est inconnaissable par nature) l'autre question non moins intéressante et franchement plus orthodoxe serait : "Qu'est-ce qu'une vérité ?"

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Membre, 57ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 57ans‚
Posté(e)

Kant : la Critique de la raison pure

L’esprit a une certaine forme, dans laquelle doit se mouler l’objet pour pouvoir être perçu. Cette forme est a priori, en ce qu’elle précède l’expérience et la rend possible. Nous avions déjà vu qu’il y a une forme de l’entendement : les concepts a priori ou catégories.

Or ce que nous dit Kant dans ce chapitre, c’est que l’autre faculté de connaissance, la sensibilité, a elle aussi une forme a priori.

Enfin, dans ce paragraphe riche en définition de termes, on trouve pour la première fois utilisée la notion, cruciale, de « phénomène » : l’objet indéterminé d’une intuition empirique s’appelle phénomène.

Qu’est-ce qu’un phénomène ? Il est important de comprendre cela.

Un phénomène, c’est ce qui nous est donné dans l’expérience, ou encore dans l’intuition. La table sur laquelle j’écris, ou encore le ciel que je contemple lorsque je me promène, me sont donnés dans une intuition. J’en fais l’expérience. Ce sont des phénomènes.

Appelons chose en soi la chose telle qu’elle est réellement, non déformée par notre faculté de connaissance. La chose en soi est en quelque sorte la vérité absolue, celle que nous visons, lorsqu’on cherche à connaitre les choses dans leur vérité.

Avec Kant est fondée définitivement l’idée qu’on ne peut connaître les choses en soi : on connaît seulement les phénomènes, c’est-à-dire les choses telles qu’elles ont dû être modifiées pour s’adapter à notre pouvoir de connaissance.

Ainsi toute notre intuition n’est que la représentation du phénomène ; les choses que nous intuitionnons ne sont pas en elles-mêmes telles que nous les intuitionnons.

Nous ne voyons pas les choses réelles. En effet, nous ne contemplons pas dans l’expérience les choses dans leur vérité, les choses en soi, mais une sorte de « mixte » entre choses et esprit, entre choses en soi et formes de la sensibilité.

Ah ben voila!

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Membre, Posté(e)
Don Juan Matus Membre 147 messages
Forumeur Débutant‚
Posté(e)

le son ne prend naissance que dans notre cerveau, donc dans la pensée.

Faux, c'est une énergie qui a ses effets vibratoires ou mécaniques sur tout corps

Le son c'est aussi des ondes acoustiques que nous n’avons pas encore perçues.

Car le son est « une sensation auditive engendrée par une onde acoustique »

et« toute variation se propageant dans l’air et capable d’impressionner notre oreille »

Le son est une chose pour l'oreille, et autre chose pour le foie ou le coeur, et dans cas précisément, le cerveau n'intervient éventuellement qu'après.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Eclairez une pièce en lumière verte => tous les collègues réunis en ce lieu diront, avec raison :"Ici les objets sont tous verts.". Auront raison de dire cela mais hélas, ils n'énonceront pas du tout la vérité en disant cela, bien entendu.

C'est là que l'on voit que lorsque l'on parle de vérité, il y a une bonne part de non-dit qui entre dans l'équation. En l'occurrence, tout dépend de l'interprétation que l'on donne à l'affirmation des collègue, et à son tour, cette interprétation dépendra de l'attitude selon laquelle cette affirmation a été énoncée. S'il l'affirmation est dite sur un ton arrogant, voire asservissant qui sous-entend que cette affirmation vaut davantage que toute les affirmations possibles quant à la couleur des objets de la pièce, là bien sûr, il y a lieu d'émettre un doute. Par contre, si l'affirmation ne semble sous-entendre rien d'autre qu'ici et maintenant, en ce lieu, les objets sont verts, alors l'affirmation semble avoir beaucoup de sens.

C'est qu'on fait dire beaucoup de choses au verbe "être"...

Quant à la "raison", elle est à corréler avec un objectif donné. Il est impossible d'affirmer dans l'absolu que telle personne a raison dans telle situation.

Les collègues ont raison d'affirmer que tous les objets sont verts si leur intention est de parler de ce qu'ils voient. Si l'intention est par contre d'établir un constat scientifique sur la couleur des lieux, ce serait une affirmation bien naïve, entendu que n'importe qui sera en mesure d'affirmer que si dans une pièce donnée tous les objets sont verts, cela a bien des chances d'être dû à la lumière ambiante (encore que cela dépende du contexte - il est bien sûr possible que tous les objets d'une pièce soient effectivement verts).

Quand un meurtre se produit c'est dans l'instant que ça se passe. Ensuite les avocats, les juges, chercheront à établir les ou des raisons mais la vérité se sera passée dans l'instant, restera à jamais inconnue pour qui que ce soit puisque même le meurtrier probablement en ignorera toujours toutes les ficelles.

Quoi, est-ce que la vérité vient en un paquet à l'extension infinie ? Est-ce que pour connaître une vérité il faut du coup connaître toutes les vérités qui s'enchaînent autour de la première ? Les avocats et juges ne peuvent-il pas établir des faits avérés même s'ils ne connaissent pas tous les faits du cas qu'ils étudient ?

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

C'est ce qui me fait notamment dire qu'il est possible d'être rationnel et de se construire une explication du monde différente de celle que nous fournit la science actuelle (comme ce fût le cas pour certaines tribus d'indigènes). Chacun est en ce sens là "dans son monde" : comment voulez-vous prouver à un indigène qu'il aurait tort de consulter un oracle ou un sorcier? Lorsque nous lui dirions qu'il a tort, n'utiliserions-nous pas notre système de référence pour le convaincre tandis qu'il utiliserait le sien pour nous répondre? Cela rejoint en quelque sorte l'idée d'une incommensurabilité des visions du monde entre elles : si un fruit trop mûr tombe de sa branche, alors pour nous ce sera la gravitation qui fait son œuvre permettant la reproduction de l'arbre, tandis que pour un observateur indigène ce pourra être l'esprit des ancêtres ou de la nature qui lui offre un fruit à manger pour sa tribu.

En dernière instance chacun peut "constater" que son modèle est le bon (en effet, les Ancêtres ont bel et bien fait tomber un fruit sur son passage tout comme la gravitation universelle fait chuter les objets), mais une comparaison objective entre les modèles est-elle possible?

N'importe quoi (si tu me permets). Les fruits ne tombent évidemment pas des arbres à cause de l'esprit des ancêtres, et ni à cause de la gravitation en tant que telle, mais bien plutôt que par ce que la chute du fruit fait partie du cycle de vie de l'arbre, parce que c'est le moyen que l'arbre a trouvé de répandre ses semences. Cela est un fait. De même que la monde n'a pas été créé en 6 jours par Dieu, mais qu'il est plutôt le fruit d'un processus évolutif dont nous avons une bonne idée du mécanisme. Et si tu soutenais devant moi l'une de ces thèses, je n'aurais pas d'hésitation à te qualifier de sombre freluquet.

Toute différente est la question de savoir si la vérité est bonne en soi. Par exemple, conviendrait-il d'aller évangéliser ces indigènes à la bonne parole de la science? Voilà une question qui n'est certainement pas aussi tranchée que celle de savoir si les ancêtres font tomber les fruits.

L'autre point est celui de l'ambiguïté des choses. Les idées que nous accumulons sur les choses ne sont pas noires ou blanches; ce sont plutôt des entrelacements de faits et de fantaisies. Certains aspects de nos idées valent sous une perspective donnée alors que sous une autre perspective, c'est d'autres aspects qui valent, alors que les premiers aspects semblent maintenant dérisoires. Par exemple, dans le cas des indigènes, bien que ceux-ci aient radicalement tort quant à l'explication causale de la chute des fruits, cela ne signifie pas que tout le système spirituel qui est sous-tendu dans une telle idée soit inepte et que, sous prétexte que cette idée contienne des assertions irrecevables, tout le système puisse légitimement être annihilé. N'est-ce pas un peu le même genre de phénomène qui nourrit notre méfiance à l'égard de la tendance scientiste de la pensée occidentale? N'avons-nous pas l'impression parfois que le bébé a été jeté avec l'eau du bain?

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Membre, Posté(e)
placide3 Membre 522 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
les avocats et juges [..] ne connaissent pas tous les faits du cas qu'ils étudient

Oui y'a un truc comme ça dans l'Etranger de Camus.

Un meurtre a été commis ici ou là, quelqu'un ou quelque chose a appuyé sur la gachette.

Qu'a-ce été se demande Camus si je me souviens bien le passage du bouquin :

A-ce été le chaud soleil dardant ses chauds rayons ?

Ou alors le chaos politique du moment ou la drogue ou l'alcool au préalable ingurgités ou l'état moral ou social de tel ou tel ?

Pff. allez savoir !

Le coup a été tiré, la personne en face est morte maintenant, ça s'est passé dans l'instant ordinairement les personnes mourant dans l'instant (à t- epsilon ils sont vivants, sur t + epsilon y'a plus personne => faire tendre epsilon vers zéro pour voir ce que ça donne).

La vérité est passée par ici, ne repassera pas par là et pis c'est tout.

Pour dire ce qui s'est réellement passé il faudrait être soi-même, ce qui s'est passé : la réalité elle-même :fool:

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Kant : la Critique de la raison pure

L’esprit a une certaine forme, dans laquelle doit se mouler l’objet pour pouvoir être perçu. Cette forme est a priori, en ce qu’elle précède l’expérience et la rend possible. Nous avions déjà vu qu’il y a une forme de l’entendement : les concepts a priori ou catégories.

Or ce que nous dit Kant dans ce chapitre, c’est que l’autre faculté de connaissance, la sensibilité, a elle aussi une forme a priori.

Enfin, dans ce paragraphe riche en définition de termes, on trouve pour la première fois utilisée la notion, cruciale, de « phénomène » : l’objet indéterminé d’une intuition empirique s’appelle phénomène.

Qu’est-ce qu’un phénomène ? Il est important de comprendre cela.

Un phénomène, c’est ce qui nous est donné dans l’expérience, ou encore dans l’intuition. La table sur laquelle j’écris, ou encore le ciel que je contemple lorsque je me promène, me sont donnés dans une intuition. J’en fais l’expérience. Ce sont des phénomènes.

Appelons chose en soi la chose telle qu’elle est réellement, non déformée par notre faculté de connaissance. La chose en soi est en quelque sorte la vérité absolue, celle que nous visons, lorsqu’on cherche à connaitre les choses dans leur vérité.

Avec Kant est fondée définitivement l’idée qu’on ne peut connaître les choses en soi : on connaît seulement les phénomènes, c’est-à-dire les choses telles qu’elles ont dû être modifiées pour s’adapter à notre pouvoir de connaissance.

Ainsi toute notre intuition n’est que la représentation du phénomène ; les choses que nous intuitionnons ne sont pas en elles-mêmes telles que nous les intuitionnons.

Nous ne voyons pas les choses réelles. En effet, nous ne contemplons pas dans l’expérience les choses dans leur vérité, les choses en soi, mais une sorte de « mixte » entre choses et esprit, entre choses en soi et formes de la sensibilité.

Et donc en vertu de tout ce qui vient d’être dit, toute l'analyse de Kant des sens et de l'entendement elle-même n'est que l'étude d'un phénomène et non de la chose en soi. La théorie kantienne est donc totalement relative à son auteur. L'intérêt que l'on y porte devient donc entièrement une question de valeur: il s'agit de discuter en quoi la théorie kantienne peut rendre la vie meilleure. Or, le constructivisme (puisqu'il faut nommer cette théorie par son nom), est à la base de toute cette conception de la vie qui est la nôtre depuis quelques siècles, conception qui fait que nous n'accordons plus d'importance qu'à ce qui dans le monde répond d'un certain schéma logico-scientifique des choses, une conception qui réduit l'existence à une machinerie qu'il s'agit de faire tourner le mieux possible. Bref, le constructivisme est une théorie d'épicier, ou de fonctionnaire, comme le disait Nietzsche. Une théorie qui nous rend de plus en plus idiots.

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Membre, 158ans Posté(e)
chapati Membre 6 957 messages
Baby Forumeur‚ 158ans‚
Posté(e)

Et donc en vertu de tout ce qui vient d’être dit, toute l'analyse de Kant des sens et de l'entendement elle-même n'est que l'étude d'un phénomène et non de la chose en soi. La théorie kantienne est donc totalement relative à son auteur. L'intérêt que l'on y porte devient donc entièrement une question de valeur: il s'agit de discuter en quoi la théorie kantienne peut rendre la vie meilleure. Or, le constructivisme (puisqu'il faut nommer cette théorie par son nom), est à la base de toute cette conception de la vie qui est la nôtre depuis quelques siècles, conception qui fait que nous n'accordons plus d'importance qu'à ce qui dans le monde répond d'un certain schéma logico-scientifique des choses, une conception qui réduit l'existence à une machinerie qu'il s'agit de faire tourner le mieux possible. Bref, le constructivisme est une théorie d'épicier, ou de fonctionnaire, comme le disait Nietzsche. Une théorie qui nous rend de plus en plus idiots.

J'avais pas cette idée du constructivisme

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Membre, 158ans Posté(e)
chapati Membre 6 957 messages
Baby Forumeur‚ 158ans‚
Posté(e)

Mais alors, en reprenant ta définition, comment tu passes d'un constructivisme conçu donc comme "produit de l'esprit en interaction avec la réalité" au fait de n'accorder d'importance qu'aux fruits d'une logique scientifique (voire aux sciences) ?

Qui fait ça d'abord : tout le monde, la philosophie aussi ? Et pourquoi : parce qu'on considérerait que la philosophie n'est plus qu'un relativisme, un subjectivisme ?

Mais si tel est le cas, en quoi le constructivisme serait-il finalement "responsable" de l'influence qu'il aurait pu avoir ?

Sauf que tu parles de "théorie d'épicier"... donc tu sembles dire que le ver est dans le fruit...

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 039 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Et donc en vertu de tout ce qui vient d’être dit, toute l'analyse de Kant des sens et de l'entendement elle-même n'est que l'étude d'un phénomène et non de la chose en soi. La théorie kantienne est donc totalement relative à son auteur.

L'intérêt que l'on y porte devient donc entièrement une question de valeur: il s'agit de discuter en quoi la théorie kantienne peut rendre la vie meilleure.

Or, le constructivisme (puisqu'il faut nommer cette théorie par son nom), est à la base de toute cette conception de la vie qui est la nôtre depuis quelques siècles, conception qui fait que nous n'accordons plus d'importance qu'à ce qui dans le monde répond d'un certain schéma logico-scientifique des choses, une conception qui réduit l'existence à une machinerie qu'il s'agit de faire tourner le mieux possible. Bref, le constructivisme est une théorie d'épicier, ou de fonctionnaire, comme le disait Nietzsche. Une théorie qui nous rend de plus en plus idiots.

J'ai bien peur que ce que cet auteur ait voulu partager avec nous, ne soit pas une question relative, mais intrinsèque à notre propre fonctionnement intellectif et sensitif.

Il est même intéressant de faire le parallèle, pourquoi pas, avec la dualité de la matière nanoscopique, en effet selon le mode opératoire choisi, la matière pourra revêtir soit l'apparence d'une onde, soit d'un corpuscule, c'est à dire que notre moyen d'investigation influe sur le résultat, ce que l'on observe, Kant à sa manière nous dit quelque chose de semblable, le monde ne nous est connaissable que par la forme que prend notre propre entendement, nous ne pouvons pas accéder à ce qui est en dehors de cette forme, nous n'y sommes pas réceptif, c'est en quelque sorte parfaitement transparent, comme si en physique nous étions incapables de créer/produire des protocoles mettant en perspective l'une des facettes de la matière, nous serions condamnés à voir toujours le même type de comportement, ce qui n'aurait pas d'incidence sur notre physique, puisque ce serait un phénomène invisible, imperceptible pour nous. N'étant pas sensible à la polarisation de la lumière, il est clair que nous ne percevons pas le monde comme les insectes, et que nous n'utilisons pas celle-ci dans notre quotidien, nous avons pu le mettre en évidence par le truchement d'outils, d'appareil, d'expériences, qui eux impressionnent nos sens, mais il en va tout autrement si c'est notre faculté même d'appréhender le monde qui est restreinte, ce serait un peu comme porter un caléidoscope sur les yeux et d'autres filtres similaires sur tous nos sens en même temps et en permanence, impossible dès lors de savoir à quoi ressemble le signal original, seul ce qui filtre nous est connu, le substrat restant hors d'atteinte, notre propre entendement, est soumis à ce type de travestissement, dont nous n'avons aucune idée, ni moyen de le retirer, il ne peut percevoir que ce à quoi il est sensible, comme une voiture ne carburant qu'à l'essence ne marcherait pas à l'ATP, cela ne l'activerait tout simplement pas.

C'est donc une vision par la négation, je trouve, il est surprenant qu'elle ait accouchée d'une nomination constructiviste ! Elle dit qu'on ne peut pas tout, comme de connaitre les choses en soi, seulement les " phénomènes " perçus d'elles, c'est donc une limite, toute la démarche kantienne aura aussi été de remettre à sa place la métaphysique, elle est suffisamment démonstrative pour ne pas être retournée comme une crêpe, évincée d'un revers de main.

Je crois qu'au même titre que Nietzsche n'a pas été un " naziste " avant l'heure, Kant n'a pas été un constructiviste avant l'heure, même si sa philosophie ne s'oppose pas à cette possibilité, telle n'était pas son objectif premier, il me semble.

Je ne pense pas que le but de l'auteur était de fournir un moyen d'une vie humaine meilleure, ce sera l'objet de ses autres oeuvres sans doute, avec ses impératifs catégoriques.

Pour l'heure il nous libère d'une perte de temps et d'énergie considérables, dépensées par les penseurs avant lui sur la métaphysique ou la théologie, ce qui n'est déjà pas rien !

Oui, comme tout abus, il peut être néfaste. Mais sans cette manière de faire, n'y aurait-il pas eu une évolution malgré tout, ne serait-ce qu'organisationnelle pour gérer les membres des sociétés toujours plus nombreux, le nombre implique plus d'ordre si l'on ne veut pas une interruption brutale ou un véritable capharnaüm ingérable, autrement dit l'anarchie, notre multiplication au sein de groupements toujours plus denses, aurait de toute façon conduit à un mode vie plus pragmatique, "rationnel"/ordonné, basé sur l'empirisme aurait suffit, aucune théorie n'étant indispensable dans l'absolu. On peut bien sûr incriminé tout un système, tout un mode de penser, mais il existe aussi ce que l'on nomme des convergences en évolution, des causes différentes finissent par produire les mêmes effets, et il n'est pas du tout improbable qu'un autre fonctionnement aurait conduit aux mêmes aberrations extrémistes.

La bêtise ne vient pas d'une overdose d'intelligence, mais bien de vivre aujourd'hui avec les mêmes pulsions ancestrales tribales, où l'intelligence est mise à profit, est instrumentalisée pour assouvir toujours les mêmes fins depuis la nuit des temps !

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  • 2 semaines après...
Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Mais alors, en reprenant ta définition, comment tu passes d'un constructivisme conçu donc comme "produit de l'esprit en interaction avec la réalité" au fait de n'accorder d'importance qu'aux fruits d'une logique scientifique (voire aux sciences) ?

Le constructivisme est une drôle de bête philosophique. D'une part, il nous plonge dans un état de relativité épistémologique et d'autre part, en énonçant les règles qui le constituent, le constructivisme viole simultanément le cadre de cette relativité. Il semble donc que cette imposture doive être considérée dans l'analyse de ses mœurs, alors que l'on a plutôt coutume de préjuger de sa sincérité entière.

Que fait le constructivisme kantien sinon dévaluer – à bon droit d'ailleurs – tout l'inapproprié défilé de la spéculation scolastique pour couronner une investigation qui se fonde sur une méthode scientifique. Encore qu'il faille donner à ce qualificatif de « scientifique » une large extension : voyons-y la dénomination d'une atmosphère, d'un climat plutôt que d'une sorte de protocole, quoiqu'il y ait effectivement quelque chose de protocolaire dans la Critique de la raison pure. Dans le système kantien, l'esprit est étroitement balisé par des règles logiques, on pourrait presque dire géométriques. À ce sujet, Schopenhauer se plaisait à tourner quelque peu en dérision l'amour de la symétrie de Kant dans l'ordonnance de ses concepts, comparant par exemple la manière dont il établit son tableau des catégories de l'entendement à la façon dont les jardiniers français divisaient leur ouvrage en allées symétriques, et taillaient leurs haies en triangles, en boules, etc. Voilà donc: ce n'est pas seulement une prudence sceptique qui se déploie chez Kant, mais aussi tout un véritable dispositif de moulage de l'esprit, selon les contours de la science. Même sa philosophie morale se veut en quelque sorte scientifique: il édicte les lois de son impératif catégorique avec la froideur résolue de l'autopsiste qui consigne les caractéristiques du cadavre qu'il tient sous son bistouri.

Mais si tel est le cas, en quoi le constructivisme serait-il finalement "responsable" de l'influence qu'il aurait pu avoir ?

Je ne suis pas certain que cette question ait du sens.

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Invité Lowy
Invités, Posté(e)
Invité Lowy
Invité Lowy Invités 0 message
Posté(e)

Je préfère laisser les participants dérouler librement leur pensée sans les influencer quant à la question, qui est dans le titre du sujet!

La vérité est au mensonge , ce que le bien est au mal;

pourquoi j'extrapole parceque ils ont le point commun d'être souvent dilués.

La vérité est-elle bonne à dire : pas toujours

Utile?: certainement, dangereuse?: beaucoup

Dans le royaume des ombres: elle est dans les geôles avec le bien.

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Membre, 158ans Posté(e)
chapati Membre 6 957 messages
Baby Forumeur‚ 158ans‚
Posté(e)

Le constructivisme est une drôle de bête philosophique. D'une part, il nous plonge dans un état de relativité épistémologique et d'autre part, en énonçant les règles qui le constituent, le constructivisme viole simultanément le cadre de cette relativité. Il semble donc que cette imposture doive être considérée dans l'analyse de ses mœurs, alors que l'on a plutôt coutume de préjuger de sa sincérité entière.

Relativise la connaissance qu'on peut avoir des choses certes, mais c'était à l'époque une chose pas si mauvaise puisque ça s'opposait aux "absolus" de toutes sortes que la "raison" prétendait engendrer.

Même sa philosophie morale se veut en quelque sorte scientifique: il édicte les lois de son impératif catégorique avec la froideur résolue de l'autopsiste qui consigne les caractéristiques du cadavre qu'il tient sous son bistouri.

Bon, je suis pas en position de parler de Kant, mais il a aussi en fin de vie fait un dernier livre ou il était question de remettre en question ses propres catégories... donc le terme "d'imposture" ne semble plus que sévère !

Bref, le débat semble en fait ouvert : peut-on discourir sérieusement de la nature des choses ou faut-il se contenter de l'approche qu'on peut en avoir ?

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Elle est pas toujours bonne à dire mais qu'est ce que ça fait du bien...

Tiens !

Je peux donc réécrire texto ce que j'ai mis à propos des sujets du bac de cette année :

"Y'a un autre truc qui me turlupine en ce moment.

On voit parfois des gens qui se font forts de dire toujours dire la vérité, ou en tout cas de dire toujours ce qu'ils pensent.

Ils se fabriquent ainsi à usage personnel (pour eux) une image de sincérité.

Le résultat est le plus souvent que leur "sincérité" les "oblige" à être blessants envers les autres.

Ils peuvent ainsi être salauds et jouir de cette méchanceté, du plaisir de blesser, tout en se disant que c'est pour la bonne cause.

Au service de la vérité, en quelque sorte, de leur sincérité..

Vous voyez ce que je veux dire ?

Pourront-ils lamais admettre que leur désir n'est que de la méchanceté ?

Le plaisir de faire du mal ?"

C'est ça la vraie pierre philosophale :

Ce "faire du mal" qui procure du bien !

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Y'a une phrase de Kant qui m'a conforté dans mon idée que l'étoile, loin de symboliser la beauté, la poésie, le romantisme du firmament... etc.

symbolise en réalité l'interdiction, le non plaisir, la contrainte, la surveillance :

"Le ciel étoilé au dessus de ma tête, la loi morale en moi."

C'est ainsi qu'on trouve des étoiles sur tous les drapeaux américain, islamiques, communistes, Israélien, et le sommet c'est le drapeau européen :

rien que des étoiles !

L'Europe, c'est ... la contrainte !

Par définition, a priori !

Enfin... pas pour tout le monde...

(C'était ma petite vérité !!!)

Mais au fait ? Le drapeau anglais c'est qu'une étoile, finalement !

Ils en avaient assez d'une les pôvres !

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